i. you always reading my mind like a letter.
Tu te souviens encore de ce jour là comme si c'était hier. Pourtant, c'était il y a presque vingt ans, un peu moins. Tu rentrais de l'école en trottinant, contente de rentrer chez toi et de retrouver tes parents. Tes parents qui ont toujours été aimants, toujours été là pour toi : du moins jusqu'à ce fameux jour. La porte était entre ouverte mais ça ne t'as pas choqué, tu es rentrée sans même remarquer qu'il y avait du sang, beaucoup de sang : tu étais bien trop jeune à l'époque. Puis, tu as trouvé tes parents, allongés sur le sol. Tu te vois encore crier après eux pour qu'ils se réveillent. Mais ils ne se sont jamais réveillés... Ils étaient morts. Abattus comme de simples animaux, morts, morts, morts. (...)

Je ne vous explique pas la suite. Toi, jeune Zoé dû courir chez ta grand-mère qui habitait juste en face et réalisa enfin que tes parents étaient partis. Tu fondis en larmes et depuis ce jour, te senti plus seule que jamais. « Ils sont partis... Pour toujours. » On été les seuls mots que tu prononça ce jour là, et les jours qui suivirent pendant de nombreux mois.
ii. every night we’re apart, i'm so next to you.
Pendant des semaines, voir des mois, tu ne prononça pas un mot. Ta grand mère était inquiète, très inquiète et elle a essayé tous les médecins possibles et inimaginables mais rien ne fonctionnait : logopède, médecin généraliste, psychologue, ... Rien. Tu ne voulais pas parler, tu étais bloquée dans ta tête et même si tu aurais voulu rassurer ta grand mère tu n'y arrivais pas.
Un an après la mort de tes parents, on arrêta enfin le meurtrier et il fut blessé quand les flics l'ont interpellé. C'est comme si on te délivrait enfin. Tu retrouva la parole très vite, lorsque tu vis que le tueur de tes parents allait enfin payer. Tu ne voulais que ça : qu'il paie pour ce qu'il a fait. Et à partir de là, tu recommença à vivre. Ta grand mère t'avais concocté une magnifique chambre avec de nombreuses photos de tes parents, des souvenirs matériels mais des souvenirs quand même. Tu étais prête à reprendre le cours de ta vie. Du moins c'est ce que tu pensais jusqu'à ce que tu la rencontre. Elle, ta sœur. Parce que oui, le tueur de ta mère n'était pas n'importe qui. Au contraire : c'était son amant. Et tu étais sa fille. Pas la fille de ton père qui t'a toujours éduqué, non la fille de ce tueur. Et tu n'étais pas la seule : tu avais une sœur, Drizzle. Sœur que tu ne connaissais même pas et que tu devrais apprendre à supporter.

Arriva enfin le lycée. Une période difficile pour toi. Tu n'as jamais été comme les autres : t'as toujours été un peu dingue dans ta tête, dingue de jeux vidéos, dingue de figurines, bref, très différente. Tu avais certains copains, masculins forcément, mais pas des amis. Tu ne t'es jamais fait d'amis au lycée et tu le vivais assez mal. Tout le temps la première de classe, tout le temps sujette à de nombreuses moqueries, tu as fini par croire que c'était toi qui avait un problème. Mais non, il ne s'agissait pas de toi, mais d'eux (...) Par contre, tu n'étais pas si seule que tu le pensais. Drizzle était toujours là pour te protéger, pour te relever quand ça n'allait pas. Elle était très protectrice envers toi et même si avant, tu détestais ça, maintenant, tu sais que c'était pour ton bien. Si elle n'avait pas été là, Dieu seul sait comment tu aurais terminé. Mais ton cauchemar ne s'arrêta pas là. Drizzle fut arrêtée pour homicide involontaire et tout ton monde s'écroula : encore une personne que tu perdais. Elle fut emprisonnée et tu dû terminer le lycée seule. Plus seule que jamais.
iii. and never ever let the world get the best of you.
Et puis, tu fis sa rencontre. Killian. Ou l'homme de tes rêves. Tu le rencontra en fin de lycée et très vite, vous vous trouviez des tas de points communs : du moins c'est ce que tu croyais. En réalité, il était tout le contraire de toi. Tu étais une bonne fille de maison, qui faisait tout pour sa famille et lui n'en avait pas. Tu avais des bonnes notes à l'école et lui était toujours dernier de classe. Bref, vous étiez tellement différents que c'est ça qui t'attira vers lui. Et puis, il ressemblait étrangement à Drizzle. Il faisait mal aux gens qui se moquaient de toi. Il se vengeait des gens qui t'avais fait subir des moqueries durant toute ton adolescence. Il était si protecteur, si aimant.
Mais contrairement à toi, lui avait d'autres projets en tête. Un jour, quand tu le présenta à ta grand mère - qui le détestait déjà d'ailleurs - elle le trouva entrain de fouiller dans les tiroirs. Killian cherchait de l'argent, beaucoup d'argent et il était tombé sur un vrai pactole. Ta grand mère lui promis la moitié pour s'en aller et ne plus jamais revenir. Et il le fit. Te brisant le cœur au passage. Mais ça, il s'en foutait pas mal : car Killian ne t'aimait pas. Du moins c'est ce que tu croyais, car en réalité, il était fou de toi. Mais il ne pouvait faire d'autre choix que de partir : c'était sa destinée. Te laisser vivre une vie heureuse, sans lui, sans tous ses malheurs.
Tu te replia une seconde fois sur toi-même. T'écartant du monde, de l'école et presque de ta famille. À la fin du lycée tu obtenu ton bac sans problèmes même si tes notes auraient pu être bien meilleures que ça. Mais tu l'as eu, et tu quittais enfin ce lycée. Tu ne voulais pas aller à la fac, du moins pas maintenant. Alors tu décida de t'en aller pour l'Afrique. Ce merveilleux continent qui demande de l'aide, beaucoup d'aide et qui était fait pour toi. Tu pourrais t'ouvrir au monde, aux autres et changer ta destinée. Tu partis sans trop de remords et resta un an là-bas. Un an qui changea ta vie, qui te changea sans aucun doute.
iv. i love the way you make me feel, i love it.
L'Afrique te changea sans aucun doute. Et à ton retour, tu savais ce que tu voulais faire. Tu voulais sauver des gens. Même si c'était des petits bobos, tu voulais devenir médecin. Mais pas un médecin qui ouvre des cœurs chaque jour. Non, toi tu voulais aider les gens dans leur quotidien. Pas te lancer des fleurs chaque jour. Trop de compétition, ce n'était pas pour toi. Tu voulais être médecin généraliste, c'était ta destinée. Tu parti donc pour la fac de médecine grâce à ta grand mère qui payait tes études. En dehors, tu enchaînais des petits boulots pour l'aider même si c'était difficile avec tes études à côté. Mais tu savais que tu pouvais y arriver : tu étais faite pour ça.

Et te voilà, cinq ans plus tard presque six. Tu es diplômée de médecine et prête à ouvrir ton propre cabinet. Tu n'as pas pu aller voir Drizzle en prison et tu t'en veux énormément. Elle était là pour toi, toi non. Tu ne sais même pas quand elle sort. Bref, te voilà parée pour commencer une nouvelle vie à Jersey mais est-ce que ça à de l'importance si tu dois y laisser ta famille. Non (...)