Un petit VOTE toutes les deux heures, les amours |
|
| I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh | |
| |
| |
---|
| Sujet: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Mer 10 Juil - 18:07 | |
| I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you Dans l'obscurité du bar, seuls quelques néons placés derrière les bouteilles de cocktails colorés illuminaient vaguement le comptoir de leurs couleurs vives. En général, un simple coup d’œil suffisait à cerner la clientèle du Mimosa Bar : les couples se tripotaient sur les banquettes, les groupes d'amis ivres morts monopolisaient les plus grandes tables tandis que les célibataires s'agglutinaient autour du comptoir, agrippant vigoureusement leur verre de Vodka. Je crois que je faisais partie de ce dernier groupe de personnes, malgré moi. Blanche, elle était pas du genre à courir les bars avec une robe trop courte, pour mon plus grand malheur, et je ne trouvais jamais le courage de la traîner jusqu'ici quand j'avais envie de me changer les idées. Je devais admettre que ces sorties à répétition, sans elle, ça rendait pas service à la crédibilité de notre « couple » mais au bout de quelques verres, j'aurai suffisamment fait boire la tasse à ma culpabilité pour qu'elle me laisse en paix. Je m'accoudai au comptoir, en vidant mon verre par gorgée et en observant une jeune femme bien éméchée, sur le point de commettre l'erreur de sa vie : commander le cocktail anniversaire du barman. C'était le genre de mixture écœurante, à base de yaourt à la fraise, qui te faisait courir jusqu'aux toilettes au bout de deux gorgées. Pas friand de carnage, je descendis de mon tabouret et ce simple mouvement me donna le tournis. C'était sans doute le signe qu'il était temps de rentrer. Du moins, c'était la dernière idée qui s'imposa à mon esprit lorsque quelqu'un me saisit le bras. C'était un étudiant, dont les yeux rougis présageaient une gueule de bois mémorable. Il débita une quantité considérable de conneries, qui eurent au moins le mérite de le faire rire aux larmes. Je ne savais pas si je devais m'inquiéter de son état ou me barrer en courant avant qu'il n'entreprenne un autre monologue mais c'est un élément extérieur qui me décida : une chevelure rousse flamboyante qui ressemblait fortement à celle de Nevaeh. Je me désintéressai complètement de l'étudiant, le temps de croiser le regard de la jeune femme. Deux grands yeux bleus entourés d'un ballet de cils noirs se tournèrent dans ma direction, puis disparurent dans la foule. Je recherchai Nevaeh du regard, sans plus la retrouver. Mon inquiétude fut momentanément interrompue par cet étudiant, Max je-sais-plus-quoi, qui était en train de s'écrouler sur moi. Je le traînai jusqu'aux banquettes, sur lesquelles il se laissa tomber. « Et si tu t'asseyais deux minutes, Max, hein ? Le temps de reprendre tes esprits, puis tu appelles un taxi, d'accord ? » Il me sortit un de ces sourires niais à faire pitié et marmonna quelques mots. « Merci, m'sieur, vous êtes un type bien. Changez pas, surtout ! Vous êtes tellement génial que j'vous peace dessus, tiens. » Et il se mit à rire tout seul. Je le dévisageai. C'était donc ça, « l'écart des générations » ? Je lui souris maigrement avant d'ajouter : « Euh... Merci de te donner tant de mal mais ça va pas être nécessaire. » Je lui filais quelques billets, de quoi payer un taxi, et je filai avant qu'il ne tente de me retenir. J'espérai pour lui qu'il aurait oublié cette soirée avant notre prochain cours. Mais à cet instant précis, ce fut le cadet de mes soucis. Je me glissai le plus rapidement possible dans la foule afin de rejoindre la sortie, sans même être certain que Nevaeh ait quitté le bar. Quoi qu'il en soit, je n'avais rien à perdre. Je devais absolument lui parler et elle faisait tout pour m'éviter, ces derniers temps. Ce que je pouvais comprendre, sauf que ça rendait son attitude suspecte pour les autres, ce qui ne faisait pas vraiment mes affaires. Je rejoignis enfin le trottoir, non sans mal, et au loin, je distinguai une silhouette frêle, fuyant dans l'obscurité, avec une chevelure rousse. Il ne pouvait pas y avoir cinq cent rousses dans cette boîte, il ne pouvait s'agir que de Nevaeh. Je me mis à courir pour tenter de la rattraper et lorsque j'arrivai enfin à sa hauteur, je me remis à marcher calmement. « Nevaeh, attends ! » Je la dépassai et me plantai devant elle. « Excuse-moi, tu as deux minutes à me consacrer, s'il te plaît ? J'aimerais que l'on discute... » Je repris lentement mon souffle en essayant de ne pas avoir l'air mal à l'aise ou déstabilisé. En fait, l'évolution de la situation m’embarrassait énormément et m'inquiétait, parce que je ne m'étais pas préparé à cette tournure. J'avais l'impression d'avoir le mauvais rôle et je détestais ça. « Enfin, vu la vitesse à laquelle tu es partie, je suppose que le but de la manœuvre était, justement, la fuite. » soufflai-je en lâchant un rire nerveux. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Mer 10 Juil - 20:26 | |
| Non, elle n'aime pas vraiment ça. C'est pas de son milieu, c'est pas là-dedans qu'elle a grandit. Mais quand vous avez dix-neuf ans et que vous tombez soudainement dans un monde que vous découvrez, il faut bien s'infiltrer au mieux, non ? Observer comment les autres agissent. En deux ans maintenant qu'elle mène cette vie d'étudiante, Neva n'a jamais compris cet attrait si conflictuel que les jeunes ont avec l'alcool. Elle s'est vite découvert qu'elle ne tenait pas beaucoup ces substances là. Disons que deux verres lui suffisent clairement pour s'amuser. Alors elle les regarde, Nevaeh, elle est dévisage, un à un, tous ceux qu'elle croise. Elle se demande s'ils ont des parents, elles se demandent ce que ces fameux parents pensent d'eux, elles se demandent s'ils en ont au moins quelque chose à faire. Sûrement pas. Elle n'aime ni la drogue, ni l'alcool, ni la clope. Une sainte ? Pas vraiment. Juste une fille qui a vécu dans un train au lieu d'un foyer. Et pourtant, elle a toujours adoré sa vie. Elle ne sait pas trop ce qu'elle est venue faire ici. Peut-être qu'elle est venue s'anesthésier un peu le visage d'un verre de tequila bien placé. Peut-être qu'elle est venue là à la poursuite de souvenirs. Des souvenirs fugaces, qui lui échappent à chaque fois, alors elle est venue les provoquer. Là. Ce tabouret près d'une comptoir, c'est là qu'elle était lorsqu'il est venu le voir. Ou peut-être est-ce l'inverse, elle ne sait plus trop. Elle sait qu'ils ont parlé, de quoi elle sait plus trop non plus. Qu'ils ont bu. Qu'il lui a payé un verre, ou peut-être dix. Et qu'ils ont gagné la sortie. Pour s'enfuir, seuls, tous les deux comme s'ils avaient vingt ans, en se tenant la main comme des adolescents, en s'embrassant fiévreusement comme deux amants. Elle ferme les yeux. Les rouvre. Fixe la foule. Et croise son regard.
C'est la fuite d'un seul coup. Elle profite de la foule pour s'y fondre, elle se tasse, se faufile, se décortique pour échapper au regard bleu électrique qu'elle fuit. L'épée de Damoclès au-dessus de sa tête, elle se met même à court. Son verre tangue dans son cerveau, elle trébuche, elle se rattrape à un poteau ou peut-être est-ce le vigile. Elle arrive au dehors. Elle est essoufflée, l'air lui semble congelé, et elle s'empresse alors de s'éloigner. Elle ne veut pas le voir. Elle s'est escrimée à l'éviter pendant des semaines, c'est pas pour le revoir au même endroit, si ? Non. Et si ça recommençait ? Une partie d'elle tremble & l'autre en a envie. C'est ça qui l'effraie, surtout, Nevaeh. « Nevaeh, attends ! » Attendre ? Il est fou lui ! Elle accélère. Son prénom entre ses lèvres lui fait l'effet d'une décharge électrique. C'est son prof, merde ! Enfin avant qu'ils ne.. qu'ils... non, faut pas y penser. Avance plutôt ! Et puis soudain il est là, devant elle. Il est plus grand, plus imposant, elle se sent de la taille d'une fourmis à ses côtés. Elle lève ses grands yeux bleus vers les siens, les rencontrant brusquement, ces prunelles toutes aussi azuréennes que les siennes. « Excuse-moi, tu as deux minutes à me consacrer, s'il te plaît ? J'aimerais que l'on discute... » Pourquoi faut-il qu'il soit si poli, si irrésistible, si... si lui ? Hein ? Elle le regarde, bouche fermée et dents serrés comme si elle préférait ne pas répondre du tout. Finalement, elle soupire mais avant qu'elle ne puisse répondre, il la prend de court. « Enfin, vu la vitesse à laquelle tu es partie, je suppose que le but de la manœuvre était, justement, la fuite. » Si ça le fait rire, tant mieux. Ce n'est pas du tout le cas de la petite polonaise qui reste là, à le dévisager presque froidement. Puis elle détourne le regard, croisant les bras, respirant (très) fort. « C'est pas ce que je.. ce que je voulais faire, mais je savais pas comment... » Elle grimace, puis tourne un regard presque désespéré vers lui. Ses yeux glissent à ses lèvres avant de remonter, presque choquée. Si à son âge il est capable d'encaisser, ce n'est visiblement pas dans le domaine de Nevaeh. Elle inspire profondément, pour se calmer. « Mais j'ai deux minutes, là si tu veux enfin.. si vous voulez. » Elle a du mal. Elle ne sait même pas comment est-ce qu'elle doit l'appeler, si elle doit dire James ou bien monsieur, si elle doit faire comme si elle avait oublié leur nuit d'extase – ce qui est un peu le cas – ou si elle se souvenait de tout. Hésitante, elle vacille un peu et se met sur le trottoir, le regard fuyant. Décontenancée, elle remet calmement une mèche rousse derrière son oreille. « J'voulais juste vous dire... que j'suis désolée de m'être enfuie de la chambre d'hôtel, mais ça faisait... beaucoup d'un coup à encaisser. » Eh bien oui, de "mon prof est mignon" à "je me réveille dans le même lit que lui", y a un sacré fossé. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Jeu 11 Juil - 13:16 | |
| Alors que je la poursuivais, elle accéléra. Oui, c'était exactement ce que je faisais : je la poursuivais. J'aurais peut-être dû m'arrêter net et lui laisser la satisfaction de s'être enfuie juste à temps. Comme j'aurais peut-être dû m'abstenir de l'inviter dans cet hôtel. On en serait pas là, aujourd'hui. Je ne serais pas en train de me torturer de questions, dont je n'avais même pas l'envie - ou le courage - de connaître les réponses. Lorsque je parvins à la rattraper, et à me planter devant elle, je fus submergé par le malaise. Voir dans ses yeux que j'étais la dernière personne avec qui elle avait envie de parler, et qu'elle allait m'accorder quelques instants de son temps uniquement par fierté - ou pour toute autre raison malsaine - eut l'effet d'une bombe dans mon esprit. De toute évidence, elle n'allait rien dire sur ce qui s'était passé. De toute évidence, elle ne crevait d'envie que d'une seule chose : se voiler la face. Et j'allais la torturer pour rien. Pour rien ? Peut-être pas. J'allais peut-être enfin pouvoir transformer mes doutes en certitudes. C'était égoïste mais après ça, elle pourrait bien faire ce qu'elle voudrait, et même sécher chacun de mes cours si elle le désirait. Je ne lui en tiendrai même pas rigueur.
Je baissai les yeux sur elle, sur son expression glaciale, encore refroidie par son teint d’albâtre. J'en eu presque une boule au ventre. C'était donc tout ce que j'avais laissé à Nevaeh ? Une espèce d'amertume figée sur son visage ? Ça me déstabilisait complètement. Je n'avais jamais été confronté à ce genre de situation. Je n'avais jamais vraiment provoqué ça chez quelqu'un. Elle détourna le regard et croisa les bras sur sa poitrine. Elle ouvrit enfin la bouche et entendre le son de sa voix me surprit presque. J'avais l'impression de ne plus l'avoir entendue depuis des lustres, si bien qu'elle eut un écho étrange dans mon esprit. « C'est pas ce que je.. ce que je voulais faire, mais je savais pas comment... » Ma bouche se tordit. Je la regardai bêtement, sans savoir quoi répondre. En général, je m'en sortais plus ou moins bien pour trouver les bons mots, mais pour le coup, j'étais paumé. Je la voyais se décomposer devant moi et j'étais pas foutu de trouver un moyen de la soulager. Elle releva soudainement ses grands yeux clairs vers moi et j'eus énormément de mal à soutenir son regard. « Mais j'ai deux minutes, là si tu veux enfin.. si vous voulez. » Je fus surpris par cette soudaine transition du « tu » au « vous ». Je voulus la corriger, lui dire qu'elle pouvait toujours me tutoyer, mais je m'abstins. Si ça la soulageait d'imposer une distance comme celle-ci entre nous, je n'allais pas lui enlever ça. Je hochai la tête, en reculant d'un pas, sans trop savoir pourquoi. Je la vis vaciller, et pendant un instant, je crus qu'elle allait perdre l'équilibre. C'était peut-être le signe qu'il était temps de lui foutre la paix, non ? « J'voulais juste vous dire... que j'suis désolée de m'être enfuie de la chambre d'hôtel, mais ça faisait... beaucoup d'un coup à encaisser. » Je grimaçai et détournai le regard. C'était elle qui était désolée ? Ça, c'était ironique. En la traînant dans cet hôtel, j'avais risqué mon avenir et le sien. C'est moi qui aurais dû dire stop. C'est moi qui aurait dû lui présenter des excuses, là, maintenant. J'ouvris la bouche, soupirai, mais je ne parvins pas à dire quoi que ce soit. Je croisai les bras, et après avoir fixé le trottoir pendant un moment qui dût paraître interminable à Nevaeh, je repris la parole d'une voix douce. « Ne... Je t'en prie, ne sois pas désolée. S'il y a bien quelqu'un qui doit être désolé, ici, c'est moi. » Je relevai doucement la tête vers elle. Le doux visage de Nevaeh était à peine éclairé par la lumière jaunâtre du lampadaire, qui ne parvenait pourtant pas à illuminer ses yeux éteints. Je fis un pas dans sa direction et me penchai légèrement vers elle, en espérant ne pas trop la brusquer. Je baissai le volume de ma voix, afin de la rendre uniquement audible pour elle. « Mais les désolés, ça ne sert à rien et je suppose que ça ne t'avancera pas. Ce qui est fait est fait. Cela dit, c'est bientôt les examens et... J'aimerais vraiment dissiper le malaise d'ici là, si tu le permets. » soufflai-je. J'aurais été incapable d'expliquer pourquoi mais rien qu'en regardant Nevaeh, j'avais changé d'objectif. Savoir si elle allait garder le silence ne m'intéressait soudainement plus. Je n'avais simplement pas envie d'encrer définitivement dans ma tête le souvenir de son expression abattue. Elle me troublait. Je baissai les yeux sur la main qu'elle venait de passer calmement dans ses cheveux. Je ne pus m'empêcher de remarquer ses cicatrices et ses marques rougeâtres. Je fronçai les sourcils, intrigué, et il n'en fallut pas plus pour que mon naturel sans gêne revienne au galop. J'oubliai le malaise que j'avais provoqué chez Nevaeh pour prendre délicatement sa main dans la mienne. Je l'examinai. Je ne me souvenais pas de ça. Pourquoi ça ne m'avait pas interpellé la dernière fois que... D'autres choses plus « intéressantes » à regarder, sans doute. La curiosité me brûla les lèvres et je me désintéressai presque complètement du reste. Je voulus lui demander comment elle s'était fait ça mais je savais qu'elle ne me répondrait pas. Je me sentis obligé de poser une autre question, qui contenterait momentanément ma curiosité. « Ça pourrait s'infecter. Tu te soignes ? » demandai-je, comme si, dans l'immédiat, Nevaeh pouvait avoir quelque chose à foutre d'une prétendue infection. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Ven 12 Juil - 21:50 | |
| Complètement déboussolée devant lui, elle ne sait même pas comment est-ce qu'elle doit réagir. Doit-elle fait celle qui s'en fiche ? Celle qui ne s'en souvient pas ? Elle n'en sait rien, alors elle improvise, et ça donne un mélange entre l'angoisse, l'impulsivité, l'incertitude, et une certaine forme de peur fière et brute. Il est calme. Ça l'apaise, Nevaeh, ça la rassure de voir qu'il ne s'énerve pas. Elle a envie de le tutoyer, c'est plus fort qu'elle. Peut-être devrait-elle lui demander d'abord ? Elle n'en sait rien, elle est complètement paumée. Il fixe le trottoir, ne la regarde pas, et elle se demande s'il va finalement se résigner à répondre quelque chose. Ses grands yeux bleus, eux, ne l'ont pas quitté. « Ne... Je t'en prie, ne sois pas désolée. S'il y a bien quelqu'un qui doit être désolé, ici, c'est moi. » Elle sourit. Oui, oui, vous avez bien tendu. Elle sourit soudainement, amusée par ses propos bien qu'il semble hardi de savoir si c'est sincère ou ironique. « Non mais... On était deux hein, quand ça s'est passé, c'est pas comme si t'avais tout fait tout seul ! » Ses propres paroles la font rire. Puis elle cesse, retombant dans son sentiment un peu mitigé, intimidée. Il s'approche. Elle ne détache pas ses yeux de lui. Elle a envie de l'embrasser. Attendez, quoi ? Est-ce que c'est son verre d'alcool qui lui monte à la tête ? T'es pas croyable, un seul verre et tu dérailles. La belle excuse. « Mais les désolés, ça ne sert à rien et je suppose que ça ne t'avancera pas. Ce qui est fait est fait. Cela dit, c'est bientôt les examens et... J'aimerais vraiment dissiper le malaise d'ici là, si tu le permets. » Elle fronce doucement les sourcils, en baissant les yeux. Légèrement coupable d'avoir séché ses cours pour ne pas risquer de le croiser et surtout, de l'affronter, elle met un petit moment à répondre. Elle se mord la lèvre. « Tu accepterais de.. de reprendre les cours avec moi ? Je.. j'ai pris tellement de retard avec tout ça, je n'aurais jamais l'examen dans votre matière. » Elle ne le regarde toujours pas, comme déçue d'elle-même. Bien sûr, qu'elle s'est déçue. Comme si c'était son genre de foutre en l'air ses études en couchant avec son professeur. Elle se désespère. Elle ressemble à ses filles qu'elle déteste.
Soudain, il prend sa main dans la sienne et elle a un léger mouvement de recul, mais le laisse finalement faire. Se mordillant la lèvre, elle l'observe, sourcils froncés, sa respiration un peu courte. Que fait-il ? Elle le voit observer ses doigts et serre les dents. Il va forcément demander d'où ça vient. Tout le monde demande d'où ça vient. « Ça pourrait s'infecter. Tu te soignes ? » À croire qu'il n'est pas tout le monde. Sa question, si différente de celle qu'elle entend d'habitude, l'empêche de retirer brusquement sa main de la sienne. En fait, elle aime bien le contact. « Ça ne peut plus s'infecter, c'est cicatrisé depuis longtemps. Regarde. » Elle se rapproche un peu de lui, implorant le lampadaire de leur donner meilleure lumière. Elle retire sa main de la sienne pour la faire tourner. « Les brûlures sont refermées, ne t'en fais pas. » Et pourtant, il s'en était fait. Quelque part, ça la touchait. Avant la nuit qu'ils avaient partagé, elle n'était rien. Une élève peut-être parmi tant d'autres, elle ignore s'il l'avait déjà remarquée avant. Avant qu'elle ne l'accoste, avant qu'ils ne s'embrasent, s'embrassent, et franchissent le pas. Elle laisse retomber sa main calmement, bien plus apaisée. Elle aurait cru qu'il allait s'énerver, lever la voix, s'emporter. Mais non. Son calme est contagieux mais pourtant, se souvenant alors d'un détail, elle fronce les sourcils. C'est dans un réflexe qu'elle attrape de nouveau la main du musicien, comme celle d'un marin cherchant une bouée. « J'espère que.. Oh mon dieu, mais tu es avec Mlle Hitchcock, n'est-ce pas ? J'espère que ça n'a pas causé de problèmes entre vous, je m'en voudrais de te causer du tort, vraiment, je.. » Perdue et hébétée, elle recule d'un pas, lui lançant un regard coupable, la gorge soudainement nouée. Elle l'aime bien. D'habitude, Nevaeh, elle s'en fiche d'importuner quelqu'un. Mais là, c'est différent. Elle chancèle un peu de nouveau, mais garde ses yeux océaniques rivés sur lui, cherchant un indice dans son regard tout aussi clair qui lui indiquerait qu'il ne lui en veut pas. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 14 Juil - 19:53 | |
| Au fil des minutes, Nevaeh sembla s'apaiser de plus en plus. Son attitude était moins figée, son expression moins glaciale, son regard beaucoup plus doux,... À cet instant précis, elle ressemblait beaucoup plus à la jeune femme sur laquelle toute mon attention s'était portée il y a quelques semaines, et qui avait réussi à renverser les limites que je m'étais imposées sur mes relations avec mes étudiantes. Elle avait réussi à tout chambouler avec ses jolis yeux azurs et je ne savais pas si je devais me sentir troublé ou angoissé. « Non mais... On était deux hein, quand ça s'est passé, c'est pas comme si t'avais tout fait tout seul ! » lâcha-t-elle après s'être autorisé un sourire, dévoilant les perles d'ivoire qui ornaient si joliment sa bouche. Sourire qui s'avéra contagieux, malgré le malaise initial qu'avait provoqué cette situation, pour le moins étrange. « Oui, en effet. À moins que tu sois victime de crises de somnambulisme. Mais je crois que mon ego de mâle préfère tout de même l'idée que tu étais bien éveillée. » déclarai-je, un sourire légèrement en coin. Je reposai mes yeux sur elle, en m'approchant doucement. Je la sentis soudainement plus intimidée et, encore une fois, je fus incapable de savoir ce qui pourrait la mettre à l'aise. D'une voix douce, je lui annonçai que je désirai simplement dissiper le malaise avant la période d'examens. Elle sembla encore plus intimidée. Elle baissa les yeux et se mordit la lèvre. « Tu accepterais de.. de reprendre les cours avec moi ? Je.. j'ai pris tellement de retard avec tout ça, je n'aurais jamais l'examen dans votre matière. » Un large sourire se dessina progressivement sur mes lèvres. Je hochai la tête, en avançant doucement ma main vers son visage. Je posai deux doigts sous son menton, afin qu'elle relève la tête. « Bien sûr que j'accepte. On mettra en commun nos horaires, et... On s'arrangera. Dès demain, si tu le souhaites. » soufflai-je doucement. J'écartai ma main de son visage, en effleurant sa peau, douce comme de la soie.
Soudain, je fus interpellé par les cicatrices qui recouvraient sa main. Même la faible lueur du lampadaire ne parvenait pas à les rendre invisible. Sans trop réfléchir à la réaction que Nevaeh pourrait avoir face à ce geste, je pris sa main blanche dans la mienne et l'observai d'un peu plus près. Pour ne pas me rabattre sur une question à laquelle elle ne répondrait pas, de toute façon, je préférai simplement lui demander si elle se soignait. « Ça ne peut plus s'infecter, c'est cicatrisé depuis longtemps. Regarde. » Elle retira sa main de la mienne et la fit tourner dans le faisceau de lumière jaunâtre. « Les brûlures sont refermées, ne t'en fais pas. » J'aimais le ton doux qu'elle employait pour m'expliquer calmement qu'il n'y avait pas à s'en faire. Un ton un peu ensorceleur, qui chuchote à l'oreille de qui veut l'entendre qu'il ne vaut mieux pas en savoir plus. Pour moi, il était évident qu'il ne s'agissait pas d'une simple brûlure du quotidien, d'une éclaboussure d'eau bouillante,... Ça ressemblait plutôt à une accumulation de blessures et mon inquiétude ne fut pas spécialement étouffée, contrairement à ce qu'aurait souhaité Nevaeh. « Jouer d'un instrument de musique ne te gêne pas, au moins ? » demandai-je en fronçant les sourcils, les yeux toujours baissés sur sa main. Je crois que je m'en serais voulu d'emmerder Nevaeh, même dans les inconforts les plus futiles du quotidien. Déjà que je l'avais bouleversée, au point de la faire fuir de mon cours...
Le contact chaud de la main de Nevaeh dans la mienne me fit presque sursauter. J'étais surpris par son soudain changement d'attitude, par ce rapprochement déstabilisant qui me fit frissonner. Je pris une grande inspiration et étendit doucement mes doigts pour les entrelacer avec ceux de Nevaeh. « J'espère que.. Oh mon dieu, mais tu es avec Mlle Hitchcock, n'est-ce pas ? J'espère que ça n'a pas causé de problèmes entre vous, je m'en voudrais de te causer du tort, vraiment, je.. » Soudainement, elle fit un pas en arrière et, surpris, je lâchai brutalement sa main. Mon regard inquiet fit des allers et retours incessant entre ses yeux azurs et ses lèvres rosées. Je fronçai les sourcils, craignant de ne pas avoir compris où elle voulait en venir, d'abord choqué par son écart brutal. Puis, l'information parvint à mon cerveau et je fis des yeux ronds. Blanche... Je l'avais complètement oubliée. J'ouvris la bouche et la refermai aussitôt sans savoir quoi dire. Au bout de quelques secondes de silence, je me décidai enfin à reprendre la parole. « Eh bien... Je... Non, tu n'as rien à te reprocher, en fait, parce que... » Je détournai le regard, comme pour tenter de me raccrocher à une excuse bidon qui traînerait quelque part par là, à ma portée. Sans trop que je sache moi-même pourquoi, je n'avais pas envie de passer pour un infidèle auprès de Nevaeh. Depuis quand son avis m'importait, au juste ? Depuis un peu plus de cinq minutes, apparemment. Et je n'étais pas capable de me faire violence, de me montrer je-m'en-foutiste. « Entre Blanche et moi, c'est... C'est compliqué. On est ensemble... qu'officiellement, quoi. Alors, officieusement... Tu n'es la source d'aucun "problème" dans ma vie. » soufflai-je avec un maigre sourire, me demandant intérieurement si j'avais été suffisamment clair dans mes vagues explications. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Lun 15 Juil - 13:34 | |
| « Oui, en effet. À moins que tu sois victime de crises de somnambulisme. Mais je crois que mon ego de mâle préfère tout de même l'idée que tu étais bien éveillée. » Elle sent son sourire s'agrandir encore un peu. Il l'amuse. Elle entre dans le jeu qu'elle a elle-même commencé peut-être, en faisant mine de réfléchir. « Non, il ne me semble pas être somnambule. J'étais bien éveillée, monsieur le mâle ! » fait-elle avec un air espiègle et taquin, comme une enfant. Elle s'en amuse, alors que ça l'effrayait encore il y a deux minutes en arrière. Mais de toute façon, c'est fait non ? Ils ne reviendront pas en arrière, ils n'effaceront pas cette nuit-là de leurs vies. Alors, autant faire avec et prendre les choses du bon côté, peut-être ? Alors qu'elle lui annonce son triste retard dans son cours de musique, du fait de ses absences fréquentes pour l'éviter, il s'approche. Encore. Elle sent l'odeur de son parfum et le contact de sa main sur son menton la fait frémir légèrement. « Bien sûr que j'accepte. On mettra en commun nos horaires, et... On s'arrangera. Dès demain, si tu le souhaites. » Il caresse sa joue en retirant sa main de son visage, et elle reste un peu figée. Il ne se rend pas compte, n'est-ce pas ? De l'effet qu'il lui fait. Non, il ne sait pas. Il vaut peut-être mieux qu'il ne sache jamais. Elle reprend doucement ses esprits, se remettant de son contact, de leur proximité, en hochant la tête doucement. « Oui avec plaisir ! Demain, euh... je n'ai cours que le matin, alors on peut aisément se voir dans l'après-midi, si tu es libre toi aussi. » murmure-t-elle doucement en cherchant son regard. C'est bizarre, c'est comme si elle lui donnait un rendez-vous. Ou peut-être est-ce l'inverse.
Vient alors le sujet de ses mains quelques peu brûlées. Elle n'aime pas vraiment en parler. Ça fait peur aux gens. Quand elle leur dit, ils croient de suite que c'est une psychopathe dangereuse. Mais James semble porter un autre regard sur elle et encore une fois, ça lui fait tout drôle. Elle le laisse observer ses brûlures, l'étudiant du regard pour intercepter ses réactions. « Jouer d'un instrument de musique ne te gêne pas, au moins ? » Neva laisse fleurir un sourire sur ses lèvres fines. Elle voit bien que des questions lui brûlent les lèvres – du moins, elle se l'imagine – et pourtant, il lui pose des interrogations presque innocentes. « Non, ça va. Ça ne me fait pas mal, je t'assure. » Elle hoche la tête, comme si ça pouvait lui offrir une image d'elle plus convaincante. Elle s'accroche ensuite à sa main, presque paniquée à l'idée de briser le couple du professeur. Elle s'en voudrait, elle culpabiliserait, même si elle ne maîtrisait pas grand chose ce jour-là. Il semble perdu pendant un instant, comme s'il ne comprenait pas. Pourtant pour Neva, c'est clair et net : elle a couché avec un homme en couple. « Eh bien... Je... Non, tu n'as rien à te reprocher, en fait, parce que... » Elle fronce les sourcils, pas dupe. Il cherche une excuse, n'est-ce pas ? Le regard légèrement plus dur comme si elle le défiait de lui mentir ouvertement, elle attend sa réponse. Il va lui dire quoi comme connerie ? Qu'ils "font un break" ? Qu'il ne l'aime plus ? Qu'en fait c'est fini ? « Entre Blanche et moi, c'est... C'est compliqué. On est ensemble... qu'officiellement, quoi. Alors, officieusement... Tu n'es la source d'aucun "problème" dans ma vie. » Bon ok, elle s'attendait à peu près à tout, sauf à ça exactement. Elle le regarde un moment, la bouche ouverte, en train d'essayer vainement de comprendre. Elle a du mal. Ils sont ensemble pour.. "de faux" alors ? Elle se rapproche un peu, comme si la distance qu'elle avait soudainement instauré la dérangeait finalement. « Donc vous n'êtes pas vraiment ensemble ? » souffle-t-elle doucement en tâchant de lire au mieux dans son regard. Mais ses prunelles lui font perdre tout raisonnement crédible. « C'est à cause des rumeurs, c'est ça ? Rumeurs qui en doivent pas vraiment en être, si vous faîtes ça. » Elle réfléchit à voix haute, le regard perdu. Elle a entendu dans les couloirs ceux qui disent que Mlle Hitchcock a une relation avec un ou plusieurs élèves. Elle relève ses yeux vers son visage avec un drôle de sourire malicieux. « J'crois que ça va te servir aussi du coup, maintenant. » Ben oui, après-tout, il ne faut pas que ça se sache. Il perdrait son poste, et elle sa place à la JIU. Elle le regarde avec un soupçon de douceur dans le regard. Elle aurait presque envie, là d'un coup, de se jeter dans ses bras. De se sentir faible et de l'assumer dans les bras d'un autre, plus fort, capable de la protéger. De pouvoir se laisser aller contre quelqu'un. Elle se mord la lèvre pour se retenir de céder à cette envie affectueuse. « Quel âge as-tu ? » demande-t-elle soudainement, pour faire taire ses drôles d'idées, et parce qu'elle se rend compte qu'elle n'en a aucune idée. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Mer 17 Juil - 21:07 | |
| Plus les minutes passaient, plus l'atmosphère se détendait entre Nevaeh et moi. Je me sentis un peu plus apaisé lorsque je remarquai qu'un sourire était sur le point de prendre ses lèvres en otage. « Non, il ne me semble pas être somnambule. J'étais bien éveillée, monsieur le mâle ! » Je ne pus retenir un rire bref et léger, qui avait franchi spontanément la barrière de mes lèvres. Elle avait de la répartie, c'était certain. Mais de manière générale, j'aimais beaucoup la façon de parler de Nevaeh. Elle ne s'exprimait pas exactement comme les autres étudiantes de son âge et ça me donnait l'impression d'être sur un pied d'égalité avec elle. Sa maturité et ses jolies tournures auraient presque pu balayer la barrière qui existait habituellement entre un professeur et un élève. Je m'approchai doucement d'elle, alors qu'elle m'expliquait qu'elle n'était pas certaine de réussir mon examen. Je lui proposai de l'aider à se rattraper, dès demain. Après tout, nous n'avions plus beaucoup de temps alors autant profiter des premières opportunités qui s'offrait à nous. « Oui avec plaisir ! Demain, euh... je n'ai cours que le matin, alors on peut aisément se voir dans l'après-midi, si tu es libre toi aussi. » murmura-t-elle d'une voix douce. Je lui souris et réfléchis un instant, le temps de me remémorer mon horaire. « Mon dernier cours de la journée se termine à quatorze heures. Tu peux... me rejoindre dans mon bureau et on mettra quelques détails au clair avant de répéter. Est-ce que... Ça te conviendrait ? »
Alors que la conversation déviait sur les cicatrices de Nevaeh, ma curiosité fut titillée comme jamais. Pourtant, je m'abstins de poser des questions trop indiscrètes. Ça aurait été déplacé, sans doute. Ensuite, je la connaissais à peine. J'étais certainement la dernière personne à qui elle avait envie de parler de ça. « Non, ça va. Ça ne me fait pas mal, je t'assure. » Je hochai doucement la tête en soupirant et décidai de la laisser tranquille à ce sujet. Mais elle se mit à paniquer, saisissant ma main comme si c'était la dernière chose qui pouvait l'empêcher de sombrer. J'entrelaçai nos doigts et elle posa la question à laquelle je n'avais pas préparé de réponse. Qu'en était-il de Blanche ? Une question qui sembla évidente à Nevaeh, mais qui ne me traversa jamais l'esprit en sa compagnie. Pour la crédibilité de notre « couple », à Blanche et moi, j'avais toujours parfaitement joué la comédie, sans faille, réellement désireux de faire taire les rumeurs. Et à présent, cette relation bidon me pesait au plus haut point. Non, je n'avais pas envie de passer pour un infidèle. Je n'étais peut-être pas le prince charmant exemplaire, et je n'aurai sans doute jamais de relation amoureuse durable, mais je ne voulais pas que l'on me colle cette étiquette urticante. En partant du principe que Nevaeh ne trouverait aucun intérêt à révéler au grand public la vraie nature de mon petit manège avec Blanche, je choisis de lui dire la vérité, insouciant. « Donc vous n'êtes pas vraiment ensemble ? » souffla-t-elle à demi-voix. Je détournai le regard, puis finis par relever la tête. Je n'étais pas fier de mes mensonges et des rumeurs que je concrétisai. Je croisai les bras en me raclant la gorge. Je secouai doucement la tête pour répondre silencieusement à sa question. Soudainement mal à l'aise, je passai une main dans mes cheveux. « C'est à cause des rumeurs, c'est ça ? Rumeurs qui en doivent pas vraiment en être, si vous faîtes ça. » déclara-t-elle soudainement, le regard absent. Elle semblait se parler à elle-même. Cela valait-il la peine que je lui réponde ? « C'est ça. Enfin... Ce n'était que des rumeurs jusque... Jusqu'à la nuit que nous avons passé ensemble. » soufflai-je en cherchant le regard de Nevaeh. D'ordinaire, je n'aimais pas rendre des comptes à qui que ce soit sauf que dans ce cas-ci, je ressentis comme le besoin de montrer à Nevaeh que je n'étais pas du genre à faire défiler les étudiantes dans mon bureau pour les sauter les unes après les autres, à la queue leu-leu. « J'crois que ça va te servir aussi du coup, maintenant. » déclara-t-elle avec un sourire malicieux pendu aux lèvres. Et dire qu'il y a quelques minutes, elle était atrocement mal à l'aise. Je retroussai le nez, contrarié. « Ma situation est suffisamment pathétique, je me passerai de vos sarcasmes, très chère. » soufflai-je sur un ton faussement hautain et pompeux.
Tout à coup, le regard bleu océanique de Nevaeh changea tout à fait d'expression. En fait, il s'adoucit. Elle m'observa un moment, sans rien dire, et je me demandai bien à quoi elle pouvait penser à cet instant précis. Prétendre que son regard profond ne me troubla pas serait mentir. Je lui souris tendrement, et je voulus lui demander si tout allait bien, quand elle me prit de vitesse, en me posant une question tout à fait hors sujet. « Quel âge as-tu ? » Je haussai les sourcils, surpris. « Eh bien... Que neuf ans de plus que toi. Pas encore en âge de devenir un prof aigri par les années, en somme. » lui répondis-je d'une voix douce. « Mais pourquoi cette question, Neva ? » m'enquis-je aussitôt, un peu surpris par ce changement brutal de sujet. Par réflexe, je jetai un rapide coup d’œil à ma montre, qui affichait déjà presque trois heures du matin. J'ouvris la bouche, étonné, puis la refermai. « Euh... Je suis vraiment désolé. Je viens seulement de me rendre compte de l'heure tardive... » soufflai-je en relevant la tête. J'avais pas vu le temps passé alors que d'habitude, j'avais toujours les yeux rivés sur ma montre. C'était presque un TOC. « Je ne voudrais pas que tu sois fatiguée demain matin, en cours... Puis... Je ne sais absolument pas s'ils ferment l'université à partir d'une certaine heure et empêchent l'accès aux dortoirs... » En effet, j'étais plutôt mal informé. Mais en même temps, j'étais professeur depuis assez peu de temps ici. « Enfin, sache que si tu ne peux pas rentrer, je peux... je peux t'héberger pour la nuit. Ou te payer une chambre d'hôtel. » ajoutai-je précipitamment. Comme ça, ma proposition devait pas avoir l'air si innocente que ça. Peut-être qu'inconsciemment, j'avais envie qu'elle accepte et que ça parte en vrille, à nouveau. Peut-être qu'en réalité, je commençai à me laisser séduire par la personnalité atypique de Nevaeh. Mes pensées me choquèrent moi-même. Pourtant, il était trop tard : elles venaient de passer la barrière de mes lèvres à travers cette proposition déplacée, quoi qu'on en dise. Je reposai mon regard sur cette jolie poupée de porcelaine et tentai de lui sourire, pour essayer de masquer ma déstabilisation soudaine. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Jeu 18 Juil - 21:01 | |
| L'atmosphère se détend, tout semble rentrer "dans l'ordre". Nevaeh n'aurait pas cru qu'en s'expliquant calmement, tout irait bien. On ne lui a jamais vraiment appris que la meilleure solution est de parler. Pourtant, c'est ce qu'elle fait par instinct tout de même. Il rigole, il sourit, et il faut qu'elle se force à ne pas le dévorer littéralement des yeux. Ça lui fait tout drôle, en fait. « Mon dernier cours de la journée se termine à quatorze heures. Tu peux... me rejoindre dans mon bureau et on mettra quelques détails au clair avant de répéter. Est-ce que... Ça te conviendrait ? » Elle hoche de suite la tête, ravie qu'ils aient pu trouver un terrain d'entente pour les horaires. Et surtout rassurée qu'ils puissent se revoir dès le lendemain. Alors, oui, elle avoue : le fuir pendant des mois n'a servi qu'à lui prouver qu'il lui manquait. Et plus il lui manquait, plus ça l'effrayait. « Oui, bien sûr que ça me convient voyons, je m'adapte, y a aucun soucis. C'est gentil de ta part déjà de faire ton emploi du temps pour moi... » Elle lui sourit un peu.
Elle a paniqué, brièvement. De peur de briser son couple, de briser sa vie. Et ça lui a fait peur, oui, parce que c'est tout ce qu'elle souhaite le moins. Il a entrelacé leurs doigts ensemble. Elle est trop intriguée par sa réponse pour s'en préoccuper réellement, pour dire vrai. Mais le contact ne lui est pas désagréable. Il ne répond pas à sa première question, elle devine une certaine gêne même si elle ne comprend pas vraiment pourquoi. On ne lui a pas enseigné réellement ce qui est bien et ce qui ne l'est pas, surtout dans le point de vue d'un couple. « C'est ça. Enfin... Ce n'était que des rumeurs jusque... Jusqu'à la nuit que nous avons passé ensemble. » Elle le regarde toujours, incapable de se défaire de ses yeux d'un bleu magistral. Une question lui brûle les lèvres, et elle ne tient que quelques secondes de plus avant qu'elle ne franchisse ses lèvres rosées. « Et.. est-ce que tu regrettes ? » souffle-t-elle de façon presque inaudible. Elle veut savoir, elle a besoin de savoir. Comme si ça allait changer quelque chose. Elle joue de la situation, elle se l'accapare, comme pour faire croire qu'elle a encore un quelconque contrôle – ce qui est pourtant faux. « Ma situation est suffisamment pathétique, je me passerai de vos sarcasmes, très chère. » En réponse, elle lui tire la langue, dans un comportement digne d'un enfant de cinq ans.
« Eh bien... Que neuf ans de plus que toi. Pas encore en âge de devenir un prof aigri par les années, en somme. Mais pourquoi cette question, Neva ? » Neva. Personne ne l'appelle Neva. Sauf ceux qui la connaissent vraiment, et cette soudaine proximité engendrée par son "surnom" la trouble quelques instants. Pourquoi cette question ? Doit-elle lui dire que c'est pour mieux contrôler son envie de se fourrer dans ses bras ? Mais Neva, ah, Neva, c'est aussi une bonne comédienne. « Comme ça, pour savoir. Ça va, ça n'a pas franchi la barre des "dix ans de plus", c'est presque pas choquant, du coup.. » fait-elle avec l'ombre d'un sourire. Insinue-t-elle que ça devient plus acceptable ? Elle n'en sait trop rien, vous savez, Nevaeh elle ne se pose pas huit mille questions. Enfin si, mais bon. « Euh... Je suis vraiment désolé. Je viens seulement de me rendre compte de l'heure tardive... » Elle sent sa gorge se nouer légèrement. La vérité, c'est qu'elle n'a pas envie de le quitter maintenant. Elle baisse les yeux, regardant ses mains. « Je ne voudrais pas que tu sois fatiguée demain matin, en cours... Puis... Je ne sais absolument pas s'ils ferment l'université à partir d'une certaine heure et empêchent l'accès aux dortoirs... » Alors c'est pour elle qu'il s'inquiète de la nuit tardive ? Nevaeh ne craint pas le manque de sommeil, pour dire vrai. Elle s'apprête à le rassurer, à lui dire que le portail menant aux dortoirs reste ouvert toute la nuit, qu'ils n'ont aucun couvre-feu, aucune interdiction d'heure pour rentrer, mais il lui coupe l'herbe sous les pieds. « Enfin, sache que si tu ne peux pas rentrer, je peux... je peux t'héberger pour la nuit. Ou te payer une chambre d'hôtel. » Elle relève brusquement son visage vers lui, déstabilisée. Qu'est-ce que c'est ? Une plaisanterie ? Une invitation ? De la charité ? Elle n'en sait rien. Elle sent juste son coeur battre plus vite et les mots lui manquer. Et elle sait qu'elle n'aura à présent pas l'envie de lui dire qu'elle va rentrer. Qu'elle n'a simplement pas envie de rentrer. « Les portes sont sans doute déjà fermées, oui. » C'est qu'elle ment à la perfection, la petite poupée polonaise, mais qui le croirait ? Qui croirait que ses yeux bleutés et si purs reflètent en réalité un caractère pareil ? Elle essaie de se convaincre qu'elle ne ment que pour "son bien". Mais c'est faux. Elle est en train de mentir pour continuer à mettre sa main dans l'engrenage terrible. « Mais je ne veux pas que tu me paies quoi que ce soit ! » proteste-t-elle quand même. Elle ne veut pas d'argent, pas de chambre d'hôtel, plutôt coucher dehors sous un pont pour elle. On ne lui a pas appris la charité, on lui a appris la fierté. Elle s'adoucit et s'avance d'un pas encore, si c'est encore possible. Elle cherche son regard, se demandant à quoi est-ce qu'elle joue. Elle sait déjà qu'elle regrettera. Que demain, après-demain, le moins prochain, elle se dira que l'erreur a commencé à partir de cette phrase. « M-Mais si tu as un canapé pour moi dans ton salon, je.. je veux bien. Tu habites loin ? » Ses yeux fouillent les siens avec appréhension. Mais à quoi tu joues, Neva ?! Elle n'en sait rien. Enfin, ce qui l'effraie le plus, c'est qu'elle n'a pas le sentiment de jouer. Et que c'est précisément quand on est dans du hors-jeu, que ça en devient dangereux. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Ven 19 Juil - 19:51 | |
| « Oui, bien sûr que ça me convient voyons, je m'adapte, y a aucun soucis. C'est gentil de ta part déjà de faire ton emploi du temps pour moi... » dit-elle en souriant très légèrement. « C'est avec plaisir, Nevaeh. » lui répondis-je simplement en souriant à mon tour. J'étais sincère. Consacrer quelques heures de mon temps à Nevaeh ne me posait absolument aucun problème, puisqu'elle s'impliquait vraiment. De plus, je ne pouvais m'empêcher de culpabiliser. Après tout, c'était mes erreurs qui l'avaient mise dans une position embarrassante et qui l'avaient « contrainte », en quelque sorte, à m'éviter. Si je ne pouvais pas rayer cette nuit de nos deux vies, je voulais au moins lui apporter mon aide et retrouver, momentanément, ma place de professeur. Pourtant, notre conversation ne cessait jamais de semer le doute dans le rôle que je jouais auprès de Nevaeh. L'instant d'avant, nous convenions d'un rendez-vous pour la remettre à niveau, et juste après, j'en arrivais à lui expliquer la vraie nature de ma relation avec Blanche. « Et.. est-ce que tu regrettes ? » finit-elle par me demander à mi-voix. Je soutins son regard bleu clair, un peu déstabilisé par sa question. Ou par ses yeux, allez savoir. Je n'avais jamais eu à expliquer des sentiments aussi intimes et personnels à qui que ce soit. En vérité, depuis que j'étais gamin, quand il s'agissait d'exprimer quelque chose, tout passait par le piano. Face au regard presque suppliant de Nevaeh, je me sentis complètement démuni et ma voix se fit tremblante. « Je... Non, je ne dirais pas que je regrette. C'est juste que... » Je baissai les yeux en croisant les bras sur ma poitrine, cherchant désespérément les bons mots. Les mots justes. « J'aurais aimé que... Que ça se passe autrement. Je veux dire que je trouve ça dommage que... la situation soit si compliquée. » Je m'embrouillai. Je relevai doucement la tête, le regard embarrassé. Je dé-tes-tais cet état de faiblesse. « Je suis désolé, c'est pas très clair... » soufflai-je en lâchant involontairement un rire nerveux.
Soudainement, Nevaeh me demanda mon âge. Information que je n'avais pas vraiment eu le temps de lui fournir la dernière fois. Malgré tout, sa question me surprit, et je ne pus m'empêcher de lui demander pourquoi cette information avait soudainement piqué sa curiosité. « Comme ça, pour savoir. Ça va, ça n'a pas franchi la barre des "dix ans de plus", c'est presque pas choquant, du coup.. » répondit-elle avec un sourire. Je la fixai intensément. Je ne pus m'empêcher de trouver sa constatation étrange. « C'est bizarre... On dirait que tu essayes de te rassurer. » soufflai-je en fronçant les sourcils. Je me rendis compte de la maladresse de ma remarque, et je décidai de ne pas insister. J'enchaînai, sans trop savoir si j'allais continuer à m'enfoncer ou me sortir de l'embarras. « Mais tu n'as pas à t'en faire, ce n'est pas comme si tu avais un penchant prononcé pour les momies. Tu n'en es pas encore à ce stade. » soufflai-je. Nerveux, je jetai un coup d’œil à ma montre et me rendis compte de l'heure extrêmement tardive. Je ne savais absolument pas s'il y avait un couvre feu à l'université. Et si c'était le cas, je ne me serais pas permis de laisser Nevaeh passer la nuit dehors. « Les portes sont sans doute déjà fermées, oui. » me confirma-t-elle. Aussitôt, je lui proposai de passer la nuit chez moi ou de lui payer une chambre d'hôtel. Cette dernière proposition sembla l'outrer. « Mais je ne veux pas que tu me paies quoi que ce soit ! » s'exclama-t-elle avec une conviction qui me passa l'envie de protester. Elle s'approcha encore de moi et nous nous retrouvâmes bientôt à quelques centimètres seulement l'un de l'autre, si bien que je pus sentir son souffle frais sur ma peau. « M-Mais si tu as un canapé pour moi dans ton salon, je.. je veux bien. Tu habites loin ? » Je secouai la tête. « D'abord, il est hors de question que tu dormes dans le canapé. Je te laisse mon lit, je prendrai le sofa. Ensuite, j'habite... presque à côté. » répondis-je avec la plus grande innocence, comme si je n'avais plus conscience que je n'avais pas le droit de faire ça. Ou peut-être que j'avais encore envie de me sentir insouciant, comme la nuit dernière. Mais après tout, les risques, c'est comme les cuites : on sait qu'on a fait une énorme connerie que le lendemain, au réveil. Je lui tendis délicatement la main et lui demandai, d'une voix très douce : « Tu me suis ? » En vérité, je n'attendis pas sa réponse. Je lui pris la main et la tirai doucement vers moi. Je fis quelques pas à reculons en l'engageant à me suivre et une rue plus loin, à peine, nous étions déjà en bas de mon immeuble, un grand bâtiment endormi. Je guidai Nevaeh à l'intérieur, dans une obscurité presque totale, et la menai jusqu'au premier pallier, où se trouvait mon appartement. Je cherchai mon trousseau de clefs dans mes poches avec une certaine fébrilité et lorsque je l'eus enfin trouvé, j'ouvris la porte à la jeune femme. Je la laissai passer en cherchant l'interrupteur à tâtons, jusqu'à ce que la pièce s'illumine enfin, laissant découvrir un salon parfaitement rangé et un piano à queue dans le coin de la pièce. Je ne pus m'empêcher de lorgner Nevaeh, de dos, et l'irrésistible envie de la toucher me percuta, comme la nuit dernière. Je secouai la tête et finis par m'approcher d'elle sur la pointe des pieds. Je frôlai le bas de son dos et lui demandai : « Tu veux boire quelque chose ou... Tu veux que je te montre la chambre tout de suite ? » Je contournai Nevaeh, déposai mes clefs sur la table basse et m'installai sur l’accoudoir du sofa. En fait, je venais de me rendre compte que j'avais presque traîné la jeune femme jusqu'à mon appartement et j'eus l'impression de m'être trahi dans ma précipitation. Pourtant, j'étais incapable de regretter de l'avoir amenée jusqu'ici. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Sam 20 Juil - 0:01 | |
| Sa question le trouble, elle le voit bien. Pourtant elle ne bouge pas. Elle pourrait s'excuser, lui dire qu'il n'est pas obligé de répondre, mais elle a vraiment envie de savoir. Parce que c'est important. S'il regrette... bah en fait, elle ne sait pas vraiment si ça changerait quoi que ce soit. « Je... Non, je ne dirais pas que je regrette. C'est juste que... » Elle attend. Elle sent son coeur battre un peu plus vite, ses mains sont un peu moites; elle a peur. Elle le regarde croiser les bras, elle, elle est incapable de bouger. « J'aurais aimé que... Que ça se passe autrement. Je veux dire que je trouve ça dommage que... la situation soit si compliquée. » Elle n'est pas certaine de saisir. Non en fait, elle est même sûre de ne pas comprendre du tout. Ça veut dire quoi alors ? Oui ou non ? Pourquoi aucune réponse n'est jamais claire ? « Je suis désolé, c'est pas très clair... » Ouais, en effet, ça se confirme. Elle détourne doucement le regard. Elle passe une main dans ses cheveux et finit par hausser les épaules. « Je crois que j'ai compris. » Elle n'a rien comprit, en fait. Elle lui adresse un fin sourire qui se veut rassurant. Et l'habile comédienne conserve son rôle. Alors que la conversation dérive sur son âge, il ne semble pas réellement comprendre le but de sa question. « C'est bizarre... On dirait que tu essayes de te rassurer. » Elle fronce un peu les sourcils. Eh bien c'est que... c'est exactement ce qu'elle tente de faire, oui. « Mais tu n'as pas à t'en faire, ce n'est pas comme si tu avais un penchant prononcé pour les momies. Tu n'en es pas encore à ce stade. » Elle n'ose pas lui dire que se rassurer, c'est ce qu'elle cherche, alors elle entre dans son jeu et se met un peu à rire, à son tour. C'est tellement plus simple. « Oh ben.. disons qu'on sait jamais, si un jour je croise une momie avec des yeux aussi bleus que les tiens et aussi bien conservée, p't'être que je m'y mettrais ! » Ça sonne presque comme un compliment, non ?
Ça discute de où ils vont dormir. Nevaeh ne se rend pas compte. Elle ne s'imagine pas qu'elle vient de signer sa descente aux enfers de nouveau. Enfin, si c'est vraiment ça l'enfer, quelle douceur que celle de Lucifer. « D'abord, il est hors de question que tu dormes dans le canapé. Je te laisse mon lit, je prendrai le sofa. Ensuite, j'habite... presque à côté. » Naïvement, elle aurait presque voulu espérer qu'il lui dise qu'ils dormiront ensemble. Mais elle sait qu'elle n'a pas le droit de penser ça. Alors elle lui offre simplement un joli sourire. « Tu me suis ? » A-t-elle vraiment le choix ? Pas le temps de répondre, sa main est dans la sienne et les voilà engagés dans la rue. Elle perd parfois un peu l'équilibre, allez savoir si c'est l'alcool ou l'émotion ou le dangereux cocktail des deux, mais son épaule cogne contre celle de James. Elle se sent protégée. Elle resserre l'emprise de sa main. Il la guide comme un pro et elle se laisse faire, complètement abandonnée et confiante, ce qui pour dire, lui arrive peu souvent. D'habitude, elle se méfie toujours de tout et de tout le monde. Pourtant, elle a une confiance aveugle envers le professeur de musique, allez savoir pourquoi. Elle pénètre la première dans l'appartement. Elle étudie brièvement les lieux. C'est un endroit assez vaste, rangé, même s'il manque clairement une présence féminine. Des fleurs, des rideaux colorés.. Elle ne sent pas James arriver dans son dos et ses doigts sur sa peau lui arrachent un frisson insolent. « Tu veux boire quelque chose ou... Tu veux que je te montre la chambre tout de suite ? » Elle l'observe aller s'asseoir jusqu'à l'accoudoir. Elle s'approche alors doucement, et freine une envie de s'asseoir sur ses genoux, restant tout simplement debout. « Je vais être chiante, mais je veux bien un truc à boire avant s'il te plait. » Elle se mordille la lèvre, avec un fin sourire amusé. « Mais rien d'alcoolisé par contre ! Genre un sirop de menthe ou de grenadine, ou un jus de fruit, ou un verre d'eau ça ira très bien. » Elle lui offre un sourire, dévoilant ses dents blanches comme un lapin sauvage. La polonaise fais quelques pas, observant les cadres, les photos, notant tout dans sa mémoire photographique. Ses prunelles bleues accrochent ensuite directement le piano majestueux qui trône dans un coin de la pièce comme une statue. Elle le trouve magnifique. Elle le désigne de la main, posant un regard presque attendrissant sur James. « Tu joues du piano depuis quel âge ? » Elle a besoin de parler. D'en savoir toujours plus sur lui. Elle pourtant habituellement si peu curieuse se révèle là bien intriguée. Oh oui, qu'il l'intrigue. Pour un peu, elle dirait qu'elle n'a pas envie d'aller se coucher. Pas envie d'aller se coucher.. seule. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Sam 20 Juil - 15:29 | |
| Lorsque Nevaeh me demanda si je regrettais, les mots me manquèrent et j'eus la nette impression que ma réponse n'eut pas le don de la satisfaire. Elle haussa les épaules en passant une main dans ses cheveux. « Je crois que j'ai compris. » Je soupirai en baissant les yeux. Elle n'insista pas et je dois reconnaître que j'en fus soulagé. Lorsque la question de la différence d'âge débarqua dans la conversation (comme si c'était le plus important vu la situation dans laquelle nous nous étions fourrés), les mots de Nevaeh me laissèrent penser qu'elle tentait de se rassurer, d'une manière ou d'une autre, comme si la nuit dernière ne pouvait pas rester figée dans le passé mais qu'elle aurait, de toute façon, des conséquences dans le présent. Je ne pus m'empêcher de le lui faire remarquer et je pris aussitôt conscience de ma maladresse. Il était cependant trop tard pour que je me ravise. Pour éloigner le malaise, je tentai d'enchaîner et le rire aérien de Nevaeh me rassura l'espace d'un instant. Je tentai de me détendre et de reprendre une attitude plus ou moins assurée. La jeune femme rebondit assez aisément sur ma remarque au sujet de sa prétendue attirance pour les momies. « Oh ben.. disons qu'on sait jamais, si un jour je croise une momie avec des yeux aussi bleus que les tiens et aussi bien conservée, p't'être que je m'y mettrais ! » Un large sourire se dessina sur mes lèvres et mes joues prirent une teinte vaguement rosée. J'appréciai le compliment subtilement glissé dans sa réplique. « Bon, eh bien... Je peux te recontacter dans une quarantaine d'années pour tenter ma chance ? » lui demandai-je avec un sourire en coin.
Je ne parvenais plus à poser de limites avec Nevaeh. Je m'étais toujours montré trop proche avec la plupart des étudiants qui suivaient mon cours mais avec elle, toutes les barrières étaient en train de céder. Et je me trouvais une flopée de très bonnes excuses pour expliquer pourquoi je l'avais amenée chez moi. Je ne savais même plus si j'essayais de me convaincre moi-même ou si je voulais simplement éviter de faire fuir Nevaeh. Quoi qu'il en soit, lorsque je refermai la porte de mon appartement derrière nous, je me sentis soulagé. Soulagé de me retrouver enfin seul avec elle, à l’abri des regards, sans plus avoir à conserver une certaine distance réglementaire (même si ça aurait dû être la règle de base, peu importe l'endroit où nous nous trouvions). Alors que Nevaeh se tenait debout au milieu de la pièce, je ne pus réprimer plus longtemps l'envie de la toucher. Je passai délicatement mes doigts dans son dos et je la sentis se raidir. Je ne savais pas si c'était la gêne ou la simple surprise mais dans le doute, je préférai ne pas laisser mes mains s'éterniser sur son corps. Je m'assis sur l'accoudoir du sofa, en plantant mon regard dans le sien. Je lui demandai si elle voulait quelque chose à boire. « Je vais être chiante, mais je veux bien un truc à boire avant s'il te plait. » Je levai les yeux au ciel avec un sourire amusé. « Tu n'es pas chiante, Neva. Si je te propose, c'est que ça ne m'embête pas de t'offrir quelque chose à boire. » Je me levai et me dirigeai vers la cuisine pour fouiller le frigo. « Mais rien d'alcoolisé par contre ! Genre un sirop de menthe ou de grenadine, ou un jus de fruit, ou un verre d'eau ça ira très bien. » Je sortis quelques bouteilles du frigo et les déposai sur le meuble voisin. « Pas de boisson alcoolisée ?! » répondis-je sur un ton faussement outré. « Merde alors. Moi qui espérais pouvoir te saouler pour abuser de toi ensuite. » lâchai-je, sans trop me demander si ça allait choquer ou non Nevaeh. Maintenant qu'elle se trouvait chez moi, on n'était plus à ça près... Je lui présentai les bouteilles et un verre. « Alors... J'ai du thé glacé, du jus de pomme, de la grenadine menthe et cerise, et de l'eau. Je te laisse choisir. » déclarai-je en souriant.
Nevaeh désigna alors l'immense piano qui mangeait presque le tiers de l'espace, avec une expression attendrie qui rendait son visage encore plus doux et lumineux. « Tu joues du piano depuis quel âge ? » me demanda-t-elle. Je réfléchis un instant et finis par soupirer : « Je sais plus exactement... Depuis mes dix ou onze ans, je crois. » Puis je posai sur elle un regard intrigué, en prenant le temps de l'observer plus en détails. Elle avait un visage parfaitement harmonieux, son teint blanc rendait sa chevelure d'un roux éclatant encore plus enflammée. Elle avait un charme tendre et délicat... mais que connaissais-je d'autres sur elle ? Rien. Je ne pouvais que découvrir ce qu'elle voulait bien me laisser voir. Je m'approchai doucement d'elle, de façon à ce que nos corps se frôlent. « Vous posez beaucoup de questions, mademoiselle Kowalski, mais vous ne dévoilez pas grand chose sur vous. » lui soufflai-je, en approchant ma bouche de son oreille. Ensuite, je m'éloignai pour disparaître dans ma chambre, qui se trouvait juste à côté du salon. Je retirai ma chemise, ma veste et mon pantalon pour enfiler une tenue plus confortable, composée d'un pantalon de sport noir et d'un t-shirt sans manches trop large. Je retournai ma commode pour en sortir une chemise, que je gardai sur le bras. Je revins dans le salon et déposai ma chemise à carreau sur le piano. « Je me suis dit que tu voudrais peut-être enfiler un truc confortable pour la nuit. Je peux te passer cette chemise, si tu veux. » Je fis à nouveau face à Nevaeh et je ne pus m'empêcher de la fixer. J'eus du mal à détacher mon regard d'elle. Et dire que je l'avais vue beaucoup moins habillée... Mais nan, il ne fallait pas que j'y pense. Pas maintenant. Je me raclai la gorge en masquant difficilement mon malaise soudain. « Mh, au fait, tu veux que je te réveille vers quelle heure demain ? Enfin... Tout à l'heure, quoi. » lui demandai-je en essayant de garder un ton naturel et de balayer de mon esprit l'image moins décente que j'avais de Nevaeh. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Sam 20 Juil - 16:23 | |
| Je ne crois pas que c'était une bonne idée d'accepter de venir chez lui. Mais comment aurais-je pu refuser ? Je ne crois pas qu'une femme digne de raison ne puisse jamais refuser cette invitation, quand elle vient d'un homme comme James. Parfois, je me dis que ça aurait été bien plus simple s'il n'avait pas été mon prof de musique. Enfin, "plus simple", je n'ai pas la prétention d'imaginer une seconde que je puisse lui plaire. Je crois que je n'ai jamais réellement plu sincèrement à quelqu'un, en fait. J'ai dans la tête que les seules fois où on m'a complimentée, c'était forcément pour obtenir quelque chose en retour. Et je ne me suis presque jamais trompée. « Bon, eh bien... Je peux te recontacter dans une quarantaine d'années pour tenter ma chance ? » A-t-il réellement besoin de me demander de "retenter sa chance" ? Je reste persuadée que personne ne doit rien lui refuser, à lui. En levant les yeux au ciel, je réplique alors : « Oh, j'ai bien peur que dans quarante ans, je n'ai plus grand chose de très attirant... » je fais avec un léger sourire.
Sa main dans mon dos me donne un délicieux frisson. Je n'ai pas pu le retenir, je ne m'y attendais même pas. Il n'imagine pas, je crois, l'effet que ça peut me faire et c'est sans doute là le pire. « Tu n'es pas chiante, Neva. Si je te propose, c'est que ça ne m'embête pas de t'offrir quelque chose à boire. » Ça peut paraître puérile, mais j'aime vraiment cette façon qu'il a de m'appeler Neva. Je trouve ça tellement... intime. Bon ok, c'est puérile d'en conclure ça pour un surnom. Je me contente d'un sourire angélique, l'observant simplement se diriger vers le frigo. « Pas de boisson alcoolisée ?! Merde alors. Moi qui espérais pouvoir te saouler pour abuser de toi ensuite. » Je ne peux m'empêcher de me mettre à rire. J'adore ce côté sans-gênes qu'il cache habilement derrière son masque d'aristocrate. C'est pareil en cours. On a souvent l'impression le premier jour qu'il va s'agir là d'un prof affreusement chiant. Et en fait, on s'amuse bien plus dans ses cours que dans ceux des autres, je vous le garantis. Je croise les bras, mimant à mon tour. « Quoi ? Comment peux-tu prétendre qu'il aurait été là le cas d'un abus ? » je lui demande alors, sourcils haussés. Pour qu'il abuse de moi, il faudrait encore que je sois contre. Je viens donc de lui dire clairement que je ne le serais pas, mais comme nous "jouons", il me semble que ça passe mieux, non ? « Alors... J'ai du thé glacé, du jus de pomme, de la grenadine menthe et cerise, et de l'eau. Je te laisse choisir. » Je ne mets que quelques secondes à réfléchir. « Une grenadine s'il te plait ! »
Je m'approche alors du piano majestueux. Il m'impressionne, et je n'ose d'ailleurs pas poser mes doigts dessus. J'aimerais en jouer, mais je ne suis qu'une élève, loin d'être une virtuose, et puis à plus de trois heures du matin, les voisins dorment sûrement. « Je sais plus exactement... Depuis mes dix ou onze ans, je crois. » Je hoche doucement la tête, perdue dans mes pensées, en train de l'imaginer enfant devant les touches dignes de dominos, emplissant déjà la maison familiale de notes magistrales. Quand je relève les yeux, je le surprends en train de m'observer. Pas que ça me dérange, mais j'ai l'impression qu'il me regarde vraiment. Ni comme un monstre, ni comme un bout de viande. Et ça me fait tout drôle. Je ne bouge pas d'un poil pourtant, alors qu'il s'approche. Je crois que c'est à partir de là que j'oublie de respirer. « Vous posez beaucoup de questions, mademoiselle Kowalski, mais vous ne dévoilez pas grand chose sur vous. » Son corps frôle le mien, j'ai du mal à penser correctement et je n'ose pas lever les yeux. Son souffle chatouillant habilement mon oreille me laisse pantoise. Il s'éloigne avant que je n'ai pu lui répondre, et je crois que je respire enfin. Totalement troublée par l'effet qu'il me produit, par cette proximité déstabilisante que je viens d'affronter, je tente d'effacer de mon esprit les images acidulées et rendues floues par l'alcool que nous avions bu ce soir-là mais c'est difficile. J'ai du mal à ôte de mon cerveau son corps pâle où mes doigts pouvaient tracer les contours de ses muscles. Du mal à ôter la sensation de ses lèvres brûlantes dans mon cou. Pense à autre chose, pense à autre chose. « Je me suis dit que tu voudrais peut-être enfiler un truc confortable pour la nuit. Je peux te passer cette chemise, si tu veux. » Je sursaute presque. J'ai chaud. Son regard accroche le mien et j'ai du mal à baisser les yeux vers la chemise qu'il pose sur le piano. Est-ce qu'il a remarqué mon trouble ? Est-ce que c'est pour cette raison qu'il me fixe ainsi ? « Euh.. oui, merci, c'est gentil. » Je l'attrape alors, comme pour forcer mes mains à se concentrer sur ce toucher là. Je relève alors mon regard un peu plus calme et contrôlé. Je remarque qu'il s'est changé mais il n'en perd aucun charisme. C'est dingue quand même. Je reste là, muette, ne sachant ni quoi faire ni quoi dire. Je dois avoir l'air d'une imbécile à le fixer ainsi, mais je suis surtout en train de me noyer dans le bleu de ses yeux. « Mh, au fait, tu veux que je te réveille vers quelle heure demain ? Enfin... Tout à l'heure, quoi. » Il semble gêné à son tour. Peut-être que mon comportement le dérange. Je me mords la lèvre en détournant le regard de suite. « À la même heure que toi, ça ira. Il faudra juste qu'on évite d'arriver au campus en même temps.. » je dis, prenant un peu plus d'assurance, rassurée de pouvoir "choisir" un détail du programme. Je désigne la pièce d'où il vient – sûrement sa chambre. « Je vais juste me changer, je reviens pour mon verre. » Je lui fais un petit sourire innocent – réellement innocent – et m'éclipse alors.
Une fois dans sa chambre, j'inspire à fond et passe mes mains sur le visage. Bon, il faut vraiment que je me calme. Je regarde la chemise, et par un instinct animal presque étrange, je la sens doucement. Elle sent son parfum, ou peut-être juste l'odeur dans son placard, ou peut-être qu'elle ne sent rien et que je me fais des films comme une adolescente de quinze ans. Néanmoins, après avoir juste vérifié qu'il n'arrivait pas, je retire mon pantalon et mon haut, ainsi que mon soutien-gorge pour finalement n'enfiler que la chemise à carreaux, restant en petite culotte. Bon après-tout, il m'a vue moins vêtue, non ? Et puis sa chemise est trop grande pour moi, elle me tombe jusqu'au milieu des cuisses, c'est parfait. Je détache mes cheveux qui tombent en une cascade flamboyante et négligée sur mes épaules ; et c'est comme ça que je refais surface dans le salon. Je marche silencieusement, pieds nus. Il est de dos, je ne sais pas s'il m'a vue ou non, et je me fais encore plus discrète, pour finalement arriver juste derrière-lui. Je me dresses sur la pointe des pieds, lui murmurant à mon tour à l'oreille : « Me voilà prête. » Prête ? Euh, oui, prête pour dormir peut-être ? Taquine soudain, je laisse échapper un fin rire avant de m'esquiver sur le côté pour lui faire face de nouveau. J'ai l'impression de reprendre un semblant de contrôle, et même si c'est une illusion, je m'y accroche pour faire fuir tout écart de comportement de ma part. « Et pour te répondre tout à l'heure, c'est vrai que je ne parle pas beaucoup de moi. Qu'aimerais-tu savoir ? » Je me sens presque invincible. Je crois que je pourrais tout lui dire, que j'oserais à cet instant-là tout lui révéler. Mon enfance orpheline, mon recueil par le directeur d'un cirque, ma vie en tant que saltimbanque, mon obsession pour le feu... |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Sam 20 Juil - 19:12 | |
| « Oh, j'ai bien peur que dans quarante ans, je n'ai plus grand chose de très attirant... » dit-elle avec un sourire très léger. Je secouai doucement la tête. Je n'étais pas d'accord avec elle. À mes yeux, Nevaeh était une très jolie jeune femme et je ne voyais pas en quoi le temps aurait pu gâter sa beauté. « Le charme ne ternit pas avec l'apparition des rides, Nevaeh... » lui soufflai-je, très sincère.
Plus les minutes s'égrainaient, et plus je me montrais intime avec Nevaeh. Je prenais conscience, petit à petit, qu'elle possédait ce je-ne-sais-quoi qui la rendait attachante, drôle, attirante... Spéciale. Je ne m'étais jamais montré aussi complice avec quelqu'un en aussi peu de temps et ça me déstabilisa. Je ne savais pas exactement ce que je devais en déduire mais pour l'heure, j'avais simplement envie de profiter de l'agréable moment que je passai avec elle. Toujours sur le ton de la plaisanterie - enfin, je crois... -, je m'indignai qu'elle ne boive pas d'alcool, ce qui contrait mon terrible dessein : abuser d'elle. C'est ce que je formulai à voix haute, et elle flatta mes oreilles de son rire cristallin. « Quoi ? Comment peux-tu prétendre qu'il aurait été là le cas d'un abus ? » Je me mis à rire aussi. Au bout de quelques secondes, je repris mon sérieux et déclarai, sur un ton très solennel : « Dans ce cas, tu peux compter sur moi. Tu ne ressortiras de cet appartement qu'une fois que tu auras été pleinement satisfaite ! » Je ne savais pas vraiment si je venais de plaisanter ou de formuler une vraie promesse, mais le ton bon enfant de la conversation empêchait le malaise de s'installer. Je présentai diverses boissons à Nevaeh et presque instantanément, elle fit son choix. « Une grenadine s'il te plait ! » Je hochai la tête et lui remplis son verre, en ajoutant : « Quelle femme de caractère. » avant d'aller ranger les différentes bouteilles dans le frigo ou le placard.
Je m'éclipsai un instant dans ma chambre, le temps de me changer et de ramener à Nevaeh l'une de mes chemises pour la nuit. Je la lui proposai, comme pyjama de fortune, et nos regards se croisèrent en un choc électrique, intense. Un léger malaise s'installa. Est-ce qu'elle pouvait lire le désir que je nourrissais pour elle dans mes yeux ? Elle sembla troublée. Je détournai le regard, craignant de passer pour un psychopathe à force de la fixer sans cesse. « Euh.. oui, merci, c'est gentil. » Je soupirai en la regardant prendre ma chemise sur le piano. Pour rompre le silence, je lui demandai à quelle heure elle désirait que je la réveille. « À la même heure que toi, ça ira. Il faudra juste qu'on évite d'arriver au campus en même temps.. » Je hochai doucement la tête. « Évidemment. » répondis-je simplement. « Je vais juste me changer, je reviens pour mon verre. » dit-elle en me souriant pour aller rejoindre ma chambre. À cet instant, une idée tordue me traversa l'esprit. Et si j'allais la rejoindre ? Et si j'allais l'embrasser ? Je secouai la tête. Je poussai un long soupir pour essayer de reprendre mes esprits. Je passai une main pour tenter d'effacer la sueur qui était apparue en fine quantité sur mon front. Il doit y avoir des milliers de femmes sur l'île et il fallait que toutes mes pensées se concentrent sur l'une de mes étudiantes. « Me voilà prête. » Je sursautai mais j'eus encore la présence d'esprit de retenir un juron. Bordel, elle m'avait fait peur. Elle me contourna et j'eus tout le loisir de la contempler, vêtue d'une simple chemise. Je restai un moment planté là, à la fixer, sans savoir quoi dire. La voir si légèrement vêtue, avec ses airs d'éternelle poupée innocente et fragile... la rendait atrocement désirable. « Et pour te répondre tout à l'heure, c'est vrai que je ne parle pas beaucoup de moi. Qu'aimerais-tu savoir ? » Je lui lançai un regard de défi, sans rien répondre. J'avais donc carte blanche ? Je considérai que oui. Je m'avançai vers l'un des interrupteur et posai doucement mon doigt dessus, jusqu'à ce que le lustre s'éteigne. La pièce se retrouva dans la pénombre. Je revins doucement vers Nevaeh et je pris son verre, déposé sur le meuble. Je le lui tendis. « Tiens-le bien. » lui recommandai-je, une fois qu'elle l'eut pris en main. J'éliminai toute distance entre Nevaeh et moi et je passai l'un de mes bras dans son dos, l'autre sous ses cuisses. Je la soulevai du sol sans prévenir, la tenant fermement dans mes bras. Je m'approchai du sofa et m'y assis avec précaution, gardant Nevaeh sur mes genoux. Je m'étirai jusqu'à la table basse et saisis un paquet de cigarettes qui traînait sur celle-ci. J'en sortis mon briquet et en fis jaillir une flamme, dansant au grès des légers courants d'air. À l'aide de celle-ci, j'enflammai les mèches de trois bougies déposées sur la table afin que nous ayons au moins une source de lumière, aussi infime soit-elle. Je rangeai le briquet dans le paquet de cigarette, que je remis à sa place. Dans la foulée, je chopai une petite bouteille posée sur un coin de la table. « T'as vu ? J'ai reçu une bouteille d'huile de massage comestible en achetant un after-shave dans une boutique. Ça fait trois mois qu'elle traîne là. Tu vas être mon sujet expérimental. » annonçai-je à la jeune femme. Je lus à voix haute ce qui était indiqué sur l'étiquette de la petite bouteille. « Huile de massage comestible à la lavande et au gingembre. Aphrodisiaque. Bref, si on se saute pas dessus, on pourra considérer que c'est de la publicité mensongère. » J'étendis délicatement le bras de Nevaeh et remontai la manche de sa chemise. Je déposai une goutte d'huile dans le creux de son poignet et me mis à l'étaler avec ma main. Je caressai doucement son avant-bras, d'avant en arrière, profitant de la douceur de sa peau. « Bon, alors, ce que je veux savoir... » soupirai-je en laissant glisser mes doigts sur la paume de sa main, couverte de cicatrice. « Comment t'es-tu fait ça ? » demandai-je, en désignant ses marques de brûlures. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Sam 20 Juil - 21:58 | |
| « Le charme ne ternit pas avec l'apparition des rides, Nevaeh... » Est-ce qu'il est en train de me dire que j'ai du charme ? Je ne sais pas, je ne sais plus, j'ai l'impression que mon cerveau ne m'envoie que des indications fausses. Je peine à croire qu'au début de nos "retrouvailles" je me suis montrée si froide et agressive, et lui si gêné. À présent, j'ai l'impression que nous sommes deux personnes différentes. On joue avec le feu – c'est là ma spécialité – mais ça m'intrigue tellement que je ne me vois pas arrêter. Alors que nous parlons carrément d'abusement sexuel sur le ton de la plaisanterie, je l'entends rire de nouveau. « Dans ce cas, tu peux compter sur moi. Tu ne ressortiras de cet appartement qu'une fois que tu auras été pleinement satisfaite ! » Je cesse de rire pour laisser mes lèvres s'étirer en un sourire malicieux et presque aguicheur. Mes yeux brillent de malice tandis que je hausse les sourcils doucement. « Tu as intérêt à tenir ta parole, Kennedy. » Je lui fais un clin d'oeil. Non, je ne sais pas vraiment ce que nous faisons là, mais ça n'augure rien de bon. Ça tombe bien, j'ai toujours été plus attirée par le danger de toute façon. Je lui donne ma réponse – grenadine, attention y a du niveau – et je le regarde s'affairer. « Quelle femme de caractère. » Parce que j'ai demandé une grenadine ? Je lui lance alors, rieuse : « Et ça te plait ? » Une question ignorante, désinvolte, et pourtant, je sais que sa réponse comptera pour moi.
Il approuve le fait que nous ne devons pas arriver au campus en même temps. Vous me direz, c'est une évidence. Je ne crois pas que quelqu'un soit au courant de notre aventure. Et je ne crois pas que nous ayons été aperçus ensemble ce soir. Mais on ne sait jamais, on n'est jamais trop prudent comme on dit ! Même si, entre nous, la prudence n'a jamais été mon fort. Changée, je reviens vers lui. Il sursaute, ce qui ne manque pas de m'arracher un sourire. Chacun son tour. Il me fixe mais cette fois, je soutiens audacieusement son regard. Alors, finalement, je le vois me faire dos pour.. éteindre la lumière. Nous voilà dans le noir et je ne comprends pas trop ce qu'il se passe. Que fait-il ? Je le devine plus que je ne le vois. « Tiens-le bien. » J'attrape mon verre solidement, en me demandant s'il me prend pour une maladroite incapable de tenir un verre tout en restant debout. Et puis soudain, je sens ses mains me ceinturer et me faire basculer. Ok, je comprends mieux sa mise en garde maintenant.. Je n'ai pas le temps de réaliser quoi que ce soit que je suis sur lui, sur le sofa. J'en ai le coeur tout retourné et ça n'a rien à voir avec le mouvement brusque. Je crois plutôt que c'est parce que je suis collée contre lui. Soudain, pas très loin de mon visage surgit une flamme. Mes yeux se perdent dans leur contemplation, j'ai presque envie de tout lâcher pour m'en emparer, mais je ne bouge pas. Le contact avec James me permet de rester suspendue à la réalité. Il allume des bougies. Il ne peut pas savoir comme j'ai envie de me lever pour aller les prendre, pour m'en emparer, comme une voleuse. « T'as vu ? J'ai reçu une bouteille d'huile de massage comestible en achetant un after-shave dans une boutique. Ça fait trois mois qu'elle traîne là. Tu vas être mon sujet expérimental. » Sa voix me permet de rester concentrée. Je tiens toujours mon verre fermement, comme pour m'interdire tout mouvement brusque pour toucher les flammèches ou pour le toucher, lui. « Huile de massage comestible à la lavande et au gingembre. Aphrodisiaque. Bref, si on se saute pas dessus, on pourra considérer que c'est de la publicité mensongère. » Je fixe son visage. Eclairé par la lumière vacillante des bougies, il me donne encore plus envie de le toucher. Je me rends compte que le désire férocement et ça me désarçonne quelque peu. Disons que je n'ai pas l'habitude de ressentir quelque chose de si fort. Je comprends peu à peu ses paroles, et m'interroge soudain alors : « Comestible ? Tu vas me manger ? » J'étouffe un rire stupide. Je me trouve stupide, oui. Finalement, je fixe toujours son visage pour faire abstraction du feu à proximité. Il s'est emparé de mon bras et ses doigts qui courent de ma main à mon coude me donnent une série de frissons incontrôlables. Je me souviens alors de la fin de sa phrase et redresse ma tête pour mieux le voir. D'un ton presque inaudible, je demande alors : « Et si on se saute dessus.. ? » Ben quoi ? J'ai le droit de demander ce que ça signifie, non ? Parce que je n'en ai pas la moindre idée moi-même, pour tout vous dire. Esquissant un sourire, je repose ma tête de nouveau contre son épaule, pour fuir un peu son regard, amusée. Mes yeux accrochent la lueur des flammes qui dansent, et dansent, et dansent..
« Bon, alors, ce que je veux savoir... » Il n'a donc pas oublié. Je ne bouge pas, comme si je n'avais pas entendu, mais j'attends la suite. Je sais pas moi, je m'attends à ce qu'il me demande pourquoi est-ce que je suis ce cursus, où sont mes parents, d'où je viens, quel est mon plat préféré, enfin des choses auxquelles je pourrais répondre – presque – sans mal ! « Comment t'es-tu fait ça ? » Je me raidis légèrement. Je n'ai pas envie de lui dire. Parce qu'il s'en ira. Comme les autres. Qu'il me traitera de monstre, et qu'il s'enfuira, qu'il m'évitera, et que je le perdrai. Comme tant d'autres. Et la seule pensée m'est insurmontable. Je soupire doucement. Je choisis de me détendre, de faire passer ça en moins pire que ça ne l'est. Je le regarde droit dans les yeux à présent. J'ai juste envie de fondre sur ses lèvres, mais à la place, je retire délicatement ma main de la sienne. « Comme ça. » Et je plonge ma main dans le feu, sans hésitations. Je ne regarde même pas ma main, je la laisse au-dessus des flammes des bougies pendant trois, ou peut-être quatre secondes avant de la ramener. Je pose un regard triste sur celle-ci, qui ne semble même pas avoir souffert. C'est dire le temps qu'il a fallu rester en contact avec le feu pour me faire de telles marques, hein. « Il parait que ça s'appelle de la « pyromanie », en langage de psy. Les médecins m'ont dit que j'avais une perte de sensibilité à force de jouer à ça, surtout la main gauche d'ailleurs, je ne sais pas bien pourquoi. » Soudain intimidée de lui avoir révélé ça, je sens mon souffle s'accélérer et l'angoisse enserrer mes entrailles. Je cherche son regard soudain avec la peur d'une noyée. « J-Je.. s'il te plait, ne pars pas.. » je murmure presque, d'une voix étranglée. J'ai trop souvent été oubliée à cause de ça, trop souvent été fuie, j'ai trop souvent fait peur à ces autres alors que c'est eux qui me faisaient peur. Comme une enfant, je me blottis contre lui, enfouissant mon minois au creux de son cou. Mon souffle s'échoue sur sa peau et une de mes mains se pose sur son torse. J'ai juste envie qu'il me dise qu'il ne me jettera pas dehors dans l'instant, juste envie qu'il reprenne son massage s'il le faut, juste envie qu'il me garde avec lui. Rien qu'encore un peu. J'demande pas beaucoup. Juste quelques instants encore en paix, et en sûreté. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 21 Juil - 0:01 | |
| « Et ça te plait ? » me lança-t-elle d'une humeur joyeuse. Sous ses airs de plaisanterie, cette question ressemblait plutôt à une interrogation des plus sérieuses. C'est dans ce sens que je la pris. « Tu me plais. » lui répondis-je simplement, avec un sourire bête. Et c'était la vérité. De l'aperçu que j'en avais, j'appréciais beaucoup Nevaeh. Ensuite, j'éteignis toutes les lumières et m'approchai de la jeune femme sur la pointe des pieds. Je lui recommandai d'agripper fermement son verre avant de la soulever du sol. Je la portais jusqu'au sofa, où je m'installai en la gardant sur mes genoux. J'allumai quelques bougies et je me mis à masser son avant-bras pour tenter de soulager quelque peu une envie de la toucher et de l'embrasser que je refoulai depuis qu'elle avait passé le pas de ma porte. Nevaeh observait les flammes des bougies avec un intérêt tout particulier. Je la regardai tendrement, amusé, me disant que l'alcool provoquait de drôles d'effets chez elle. Finalement, elle reporta son intérêt sur ma voix lorsque je me mis à faire des commentaires sur la bouteille d'huile de massage. « Comestible ? Tu vas me manger ? » me demanda-t-elle en pouffant. Je me mis à rire en la dévisageant. Elle semblait ressentir les effets de l'alcool à retardement et la voir si joyeuse et enfantine m'amusa. « Sur le mode d'emploi, ils disent que lécher l'huile suffit. Puis... Je t'avoue que je te préfère entière. » lui répondis-je avec un large sourire sur les lèvres. Je continuai à caresser son bras, les yeux baissés sur ses jolies jambes dont le relief était mis en valeur par les flammes. Mais Nevaeh tourna soudainement la tête vers moi et m’interrogea : « Et si on se saute dessus.. ? » Mon sourire étira encore mes lèvres. Elle semblait avoir perdu toute trace de gêne, ce qui m'enchanta. « Eh bien... On essayera de pas tomber du canapé et ce sera déjà pas mal. »
Elle posa sa tête sur mon épaule et j'en frissonnai. Une telle proximité me donna le tournis, alors que c'était moi qui l'avait engagée. Je passai un bras dans son dos et laissai courir ma main encore huilée sur l'un de ses genoux et le bas de sa cuisse. J'observai les flammes, apaisé, comme si j'avais obtenu, ce soir, tout ce qui m'avait toujours manqué. Mais je n'avais pas oublié la proposition de Nevaeh alors je profitai de ce moment au calme pour lui poser la question qui me brûlait les lèvres depuis plus d'une heure : comment s'était-elle fait de telles cicatrices sur les mains ? Je la sentis se raidir et hésiter. Je compris que je venais de poser le pied sur un terrain miné. Elle posa ses yeux sur moi, avec une expression que je ne pus percevoir dans l'obscurité. Ou peut-être était-elle simplement indescriptible. « Comme ça. » lâcha-t-elle simplement avant de placer sa main au dessus de la flamme. Je vis celle-ci passer de l'orange au noir. Mes yeux firent des allers et retours incessants entre la bougie et le visage de Nevaeh, qui ne laissa transparaître aucune sensation de douleur. Je voulus lui demander d'arrêter, mais elle retira sa main juste à ce moment là. Je fixai la jeune femme, déboussolé, incapable de définir ce qui venait de se passer : un don ? Un vice ? « Il parait que ça s'appelle de la « pyromanie », en langage de psy. Les médecins m'ont dit que j'avais une perte de sensibilité à force de jouer à ça, surtout la main gauche d'ailleurs, je ne sais pas bien pourquoi. » Je hochai doucement la tête. C'était bizarre, quand même, mais ça m'intriguait plus que ça ne m'effrayait. Fasciné, je voulus lui poser d'autres questions mais soudainement, sans raison, je la vis paniquer. Son regard apeuré était semblable à celui d'une biche tétanisée au milieu de la route, regardant venir la lumière des phares fonçant sur elle, impuissante. « J-Je.. s'il te plait, ne pars pas.. » s'étrangla-t-elle en venant se serrer contre moi, comme si je m'apprêtai à la repousser violemment. Je gardai mes bras autour d'elle, troublé, déstabilisé. « Mais... Mais pourquoi je partirais, Neva ? » L'image de la jeune femme forte que Nevaeh s'était construite venait de s'effondrer. Et tenir dans ses bras une petite créature aussi fragile était une sensation particulièrement étrange et nouvelle pour moi. Personne ne m'avait jamais retenu, personne ne m'avait jamais agrippé de la sorte. Je repris une voix douce, qui se voulait rassurante, pour tenter de la calmer. « Neva, je... Je crois que tu es fatiguée et que tu as un peu trop bu. Je vais te porter jusqu'à ma chambre, d'accord ? On va se mettre au lit, discuter un peu et attendre que le sommeil nous emporte. » Je me penchai légèrement en avant et soufflai sur les flammes de bougies qui vacillèrent avant de mourir. Je me relevai doucement et transportai à nouveau Nevaeh. Jusqu'à ma chambre cette fois. Je la posai délicatement sur le lit avant de venir me blottir tout contre elle. Je rabattis les draps sur nous et je posai ma main sur la hanche de Nevaeh. « Écoute-moi bien, d'accord ? J'ai aucunement l'intention de partir, parce que... » Je fis remonter ma main jusqu'à son visage et je caressai doucement sa joue. Les battements de mon coeur devinrent complètement irréguliers. « Parce que je suis chez moi, déjà, nan mais oh. » m'insurgeai-je pour de faux. « Et ensuite... parce que j'ai tout simplement pas envie de partir. » Je vins déposer un baiser sur le front de Nevaeh tandis que mes doigts glissèrent jusqu'à ses lèvres. Ma bouche suivit l’arête de son fin nez, jusqu'à ce qu'elle arrive à l'endroit précis où s'était arrêté mes doigts. Je laissai un moment mes lèvres en suspension au dessus des siennes, les survolant, les frôlant, pour finir par les sceller avec les miennes de la manière la plus douce qui soit. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 21 Juil - 1:31 | |
| « Tu me plais. » Je déglutis lentement, me rendant compte peu à peu de ce qu'il vient de me dire. J'aimerais lui répondre que lui aussi, il me plait, mais à cet instant-là, je me sens si faible face à lui que j'en reste bouche bée et simplement muette. Un sourire naïf s'affiche sur mes lèvres et ça suffira comme réponse. Je ne sais pas vraiment si c'est l'alcool, mais je me sens plus légère. Je ne veux pas savoir d'où ça vient, on dira que je veux seulement en profiter. « Sur le mode d'emploi, ils disent que lécher l'huile suffit. Puis... Je t'avoue que je te préfère entière. » Je le regarde, mutine mais surtout encore une fois très enfantine. Sur ma lancée, je continue alors en lui lançant, d'un ton léger : « Tiens, je suis rassurée d'apprendre que tu n'es pas un vampire assoiffé de sang qui veut me dévorer ! » Je me mets à rire encore. J'ai l'impression d'avoir six ans, mais parfois, ça soulage un peu. Après m'avoir dit que, si on se saute dessus après ça c'est qu'il s'agit là d'une publicité mensongère, je lui demande ce qu'il se passe si les effets sont réels, et qu'on se saute vraiment dessus, avec amusement. « Eh bien... On essayera de pas tomber du canapé et ce sera déjà pas mal. » Je me mets à rire de nouveau pour toute réponse. Nous imaginer dégringoler le sofa pendant des ébats... c'est plutôt drôle. Ce qui devrait me déranger, c'est plutôt de nous imaginer tout court pendant des ébats, mais sur le coup, ça ne semble pas nous gêner le moins du monde, ni lui, ni moi. Alors, autant en profiter. La tête délicatement posée contre son épaule nue, je sens sa main glisser dans mon dos. Sent-il vraiment les frémissements qu'il m'arrache ?
Le feu. Le sujet incendiaire, et c'est le cas de le dire. Je lui avoue, je lui dis ce que les psychiatres disaient, je lui dévoile ce que les médecins murmuraient. Puis la peur me noue l'estomac à m'en faire tourner la tête, je m'en veux presque, j'aurais sûrement dû me taire. Je sens pourtant ses bras se refermer autour de moi, mais ça ne m'apaise pas. « Mais... Mais pourquoi je partirais, Neva ? » Je crois qu'il ne comprend pas que ça fait de moi quelqu'un d'anormal. J'ai brisé volontairement l'image que je donne de moi à tout le monde : celle de la jeune fille forte, rebelle, je m'en foutiste et agressive.. pour celle de l'enfant brisée qui n'a jamais réellement connu d'enfance. « Parce que c'est ce qu'ils ont tous toujours fait. » J'ai à peine desserré les dents, et les paroles ont sifflé de mes lèvres légèrement entrouvertes, si bas que j'ignore s'il a vraiment pu comprendre ce que j'ai dis. « Neva, je... Je crois que tu es fatiguée et que tu as un peu trop bu. Je vais te porter jusqu'à ma chambre, d'accord ? On va se mettre au lit, discuter un peu et attendre que le sommeil nous emporte. » Je fronce les sourcils. Surprise qu'il mette ça sur le compte de l'alcool, je préfère me taire plutôt que de m'emporter contre lui. Surtout qu'il a peut-être raison, en fait, mais pour l'avouer, il faudrait déjà que j'enterre cette maudite fierté. Il se penche et souffle les bougies. Je me sens de suite plus soulagée. À croire que quand je suis seule, le feu est un moyen de décompresser. Et que si je suis accompagnée.. c'est plutôt une source d'angoisse. Je relève un regard timide vers lui. Il me porte de nouveau, et comme une enfant, je me laisse faire. Il me dépose sur le lit, et je m'attends presque d'avance à la déception qui m'envahira lorsqu'il refermera la porte, me laissant seule sur ce matelas. Je ferme les yeux, lâchement, ne voulant même pas affronter l'image de sa silhouette disparaissant dans le noir. C'est pourtant son corps chaud qui vient se greffer au mien à la place du froid qu'aurait provoqué son absence.
Je rouvre alors les yeux, les braquant sur lui comme deux lampadaires sur le bord de la route. Le drap nous recouvre soudain, mais je suis bien incapable de dire comment. Mon regard plongé dans celui de James, je suis incapable de le détourner. Notre proximité, notre contact, cette main sur ma hanche,... ça provoque en moi de telles décharges que j'en ai la tête qui tourne, le coeur affolé et le souffle égaré quelque part entre la course de 100m et le choc contre un mur. Mes yeux descendent un instant à ses lèvres. S'il devinait à ce moment-là comme j'ai envie de l'embrasser, je crois qu'il en serait effrayé. « Écoute-moi bien, d'accord ? J'ai aucunement l'intention de partir, parce que... » Je suis suspendue à ses lèvres, comme s'il déclinait la sentence qui allait m'achever. Sa main vient s'échouer sur mon visage. Je crois que me rapproche alors d'un centimètre, même pas, comme aimantée. Une de mes jambes vient crocheter la sienne, sans raisons. « Parce que je suis chez moi, déjà, nan mais oh. » Je souris. Enfin, je crois. « Et ensuite... parce que j'ai tout simplement pas envie de partir. » Il dépose ses lèvres sur mon front, comme un père le ferait sûrement avec un enfant. Enfin, c'est une supposition, je ne sais pas ce que font les pères, moi. Je me surprends à être incroyablement déçue, tout au fond de moi là, à croire que j'aurais voulu qu'il m'embrasse ailleurs, et qu'il m'embrasse vraiment. J'en ai mal au crâne de réfléchir. Ses doigts glissent agilement à mes lèvres. Il peut ainsi aisément sentir comme ma respiration irrégulière l'appelle. Mes yeux grands ouverts le supplieraient peut-être d'achever mon envie démesurée, si seulement ils étaient plus visibles dans l'obscurité qui nous entoure. Peut-être que c'est rassurant. Peut-être que le fait que ça soit lui qui "commande" me rassure, me fait croire qu'on a le droit. Il est plus âgé que moi, je suis l'élève et lui le prof, c'est normal que je m'en remette à son jugement d'autorité, non ?
Enfin, après ce qu'il me semble être des heures, ses lèvres se posent douloureusement sur les miennes. Oui, c'est si doux que ça en est douloureux. J'implose, ça fait mal, moi qui pensait que ça serait un soulagement, ça ne fait qu'attiser un peu plus la flamme de mon désir qui brûle pour lui. Il me consume. À bout de souffle très vite à cause sûrement de ma respiration irrégulière, je mets fin au baiser en quelques secondes. Je le regarde, non je l'embrasse des yeux. « On dirait.. que même sans lécher l'huile, ça marche. C'est peut-être pas de la propagande ce truc.. » J'esquisse un fin sourire, et malgré tout ce qui m'agite à ce moment-là, je me sens bien. Presque entière si je puis dire. Comme si je n'avais jamais attendu que ça, et seulement ça. « J'ai pas envie de partir non plus. » Je quête sa réaction du regard, avant de tendre légèrement le cou pour venir dérober ses lèvres de nouveau, toujours avec la même douceur même si ma fougue se contrôle plutôt mal. Mes mains encadrent son doux visage, puis partent se faufiler dans ses cheveux bruns. Je me demande ce qu'on dira, cette fois. Si on mettra encore le coup sur l'alcool quand bien même je sais que chaque détail se grave là avec l'acuité du réel. Parce qu'une fois, on peut dire oui que c'est une erreur, une faute, une impulsion, une inconscience. Mais deux.. Timidement, ma main droite se dégage de ses mèches brunes pour se glisser plutôt sous son t-shirt, effleurant les contours de ses muscles que mon inconscient a gravé au fer rouge. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 21 Juil - 9:10 | |
| Je la sentis troublée lorsque je lui avouai qu'elle me plaisait. L’ambiguïté venait soudainement d'être remplacée par un soupçon de certitude. Je n'avais plus envie de tenir mes distances alors que nous avions déjà franchi toutes les limites de l'acceptable dans une relation professeur-étudiante. Un sourire timide apparut sur ses lèvres : je ne savais pas si c'était de la politesse ou de la satisfaction. Je m'étais confortablement installé dans l'idée que l'attirance que je ressentais était réciproque, parce qu'elle était agréable mais peut-être qu'au fond d'elle, il n'y avait qu'un jeu et que l'autre nuit ne représentait qu'un écart à ses yeux. Je soupirai en détournant le regard, laissant courir mes doigts sur sa peau pour tenter de me raccrocher à quelque chose qui me prouverait que je ne la laisse pas indifférente et que je ne provoque pas chez elle que de la gêne.
« Tiens, je suis rassurée d'apprendre que tu n'es pas un vampire assoiffé de sang qui veut me dévorer ! » lança-t-elle en laissant échapper un rire léger et sonore. Je fis mine de réfléchir avant de la lorgner avec un sourire lubrique. « Mais les vampires sont des êtres majestueux, ma chère, qui mettent leur victime en confiance avant d'attaquer. Alors... qui sait ? » lui soufflai-je en faisant claquer mes dents dans l'obscurité. Elle se mit ensuite à rire, quand je lui annonçai, de la façon la plus naturelle qui soit, que si nous venions à nous sauter dessus, on essayerait, en priorité, de ne pas tomber du canapé. Pour toute réponse, elle se mit à glousser et ce fut contagieux. Nos éclats de rire se mêlèrent l'un à l'autre, de façon à ce qu'ils ne se distinguent plus. Cette complicité me rendit de plus en plus tactile à son égard, en sachant que je m'étais plus ou moins abstenu de la toucher jusque là. Je retraçai, du doigt, le fin trait que dessinait sa colonne vertébrale dans son dos avec une envie dévorante de la couvrir de caresses.
Bientôt, je lui demandai comment elle s'était abîmée les mains à ce point et, comme on réalise un tour de magie, elle posa sa main sur la flamme, sans broncher, comme si un trucage invisible aux yeux non avertis l’immunisait contre la douleur d'une brûlure. Autant dire que je fus surpris. Un peu choqué aussi de ne pas la voir réagir. Elle m'expliqua qu'elle était pyromane, ce qui piqua d'autant plus ma curiosité. Mais elle ne sembla pas interpréter mon regard fasciné de cette façon. Qu'avait-elle vu, au juste, tout au fond de mes yeux ? De la peur ? Du dégoût ? Il n'en était rien. Mais avant que j'ai eu le temps de la bombarder de mille autres questions, elle se mit à paniquer. Son armure se désarticula et elle se retrouva complètement démunie dans mes bras. Une fois de plus, je me sentis impuissant et c'était absolument insupportable. Je n'étais pas certain de trouver le remède à ses maux, et cela me frustrait au plus haut point. J'essayai de poser sur elle des gestes, à priori insignifiants, qui pourraient peut-être la rassurer, ne serait-ce qu'un peu. Elle me supplia de ne pas partir, d'une voix étranglée, d'une voix qui me fendit le cœur et qui me transperça d'une façon assez malsaine. J'en eus le souffle coupé. Je lui demandai pourquoi j'étais supposé partir et elle me répondit, d'une voix très basse, ressemblant presque à un souffle : « Parce que c'est ce qu'ils ont tous toujours fait. » Je la dévisageai, le regard interrogateur et perdu. Je posai deux doigts sous son menton et la contraignis à me regarder dans les yeux. J'approchai mon visage du sien, pour l'engager à me faire des confidences. « Ils ? Qui, Neva ? » lui demandai-je avec douceur.
Je décidai de ne pas prolonger son calvaire et la transportai jusqu'à la chambre pour la déposer dans mon lit. Elle ferma aussitôt les yeux et pendant un instant, je crus qu'elle s'était endormie. Malgré tout, je vins me coucher à ses côtés, pour ne pas qu'elle soit seule au réveil, et ses paupières se soulevèrent aussitôt. Je lui souris, mais je ne fus pas certain qu'elle puisse le voir dans la pénombre. C'en était frustrant. Alors je posai ma main sur sa hanche, avec délicatesse et fermeté à la fois, pour la rassurer mais aussi pour la convaincre que j'étais définitivement là, à ses côtés. Je lui murmurai que je n'avais pas l'intention de partir, et sa jambe s'enroula autour de la mienne. Mes doigts parcoururent son visage avec une délectation inégalée et inégalable. J'appréciai la douceur de sa peau, et son parfum, que je pouvais sentir aisément, vu notre proximité. Dans un léger soupir, je lui expliquai que je n'avais pas envie de partir, en vérité. J'hésitai un moment, mes lèvres suspendues au dessus des siennes, lorsque je vins les sceller définitivement, dans un souffle de soulagement et de satisfaction traduisant un manque qui m'avait torturé toute la soirée. Au bout de quelques secondes, elle s'écarta. Je la fixai, désemparé, et je voulus l'embrasser à nouveau. Et si elle n'en avait pas envie ? Ma respiration s'accéléra, rythmée par le désir et la peur d'être repoussé. « On dirait.. que même sans lécher l'huile, ça marche. C'est peut-être pas de la propagande ce truc.. » Je lâchai un rire qui ressemblait plutôt à un soupir rassuré. Je passai une main dans ses cheveux. « On la recommandera, alors. » soufflai-je simplement. Je restai immobile, n'osant plus bouger, n'osant même plus respirer. « J'ai pas envie de partir non plus. » Je sentis ses soupirs atterrir avec délicatesse sur ma peau, parcourue de frissons, et nos lèvres se retrouvèrent à nouveau, après des secondes de séparation qui me parurent être des heures. Ma main agrippa un pan de sa chemise, presque par réflexe, pour me donner la force de retenir l'envie de lui sauter dessus, de lui arracher le seul vêtement qui la recouvrait. Je m'écartai juste un instant. « Alors, reste, cette fois... » lâchai-je dans un soupir douloureux, faisant référence à la nuit précédente que nous avions passé ensemble, et au matin durant lequel je m'étais réveillé seul, dans des draps froids. « Je resterai éveillé pour te retenir s'il le faut... » Je l'embrassai à nouveau et les battements de mon coeur devinrent assourdissants. Je sentis ses doigts glisser dans mes cheveux, puis se détacher de leur voie pour passer sous mon t-shirt. Lorsque je sentis sa main brûlante sur ma peau, je frissonnai, lâchant un soupir à la fois surpris et satisfait. Mes muscles se contractèrent sur mes côtes. Je la repoussai pour qu'elle se couche sur le dos, gardant mes lèvres contre les siennes, approfondissant notre baiser avec une fougue que j'avais de plus en plus de mal à contrôler. Mes doigts lâchèrent le pan de sa chemise pour remonter jusqu'à son col. Avec une lenteur qui rendit le désir insoutenable, je déboutonnai, un à un, les boutons de sa chemise, dévoilant à chaque fois un peu plus de peau blanche. Mes lèvres descendirent jusqu'à son cou, ses clavicules, pour aller dévorer, ensuite, sa poitrine et son ventre légèrement creusé. Je passai une main dans son dos pour qu'elle se cambre et pour admirer ses courbes qui se dévoilaient timidement à la lueur de la lune. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 21 Juil - 10:28 | |
| J'ai du mal à me dire que je lui plais. Que moi, je plais à un homme comme lui. La différence d'âge ne compte plus. De toute façon, notre complicité et nos rires sont équivoques, j'ai l'impression que nous avons tous les deux rajeunis. Deux adolescents, quinze ans peut-être, première soirée ensemble, entre les bougies, l'huile parfumée, et les sous-entendus complices.. Tout y ressemble. Ses doigts me laissent d'agréables frissons, je préfèrerai tuer plutôt qu'il ne s'arrête. « Mais les vampires sont des êtres majestueux, ma chère, qui mettent leur victime en confiance avant d'attaquer. Alors... qui sait ? » Je le regarde, enfin non j'essaie, parce que soutenir son regard malicieux et brillant est presque douloureux. Je ne sais pas par quelle force divine j'arrive à ne pas lui bondir dessus directement. Je me rapproche dangereusement, et mon souffle s'échoue sur son visage. « Je prends le risque. » je chuchote, avant de laisser retomber ma tête, parce que notre proximité va finir par me rendre complètement folle. J'ai l'impression que ses doigts me dessinent, comme s'il voulait plus tard en retracer les contours dans le noir.
La panique, la peur, l'abandon. Tant de sentiments désarçonnant. D'habitude, je m'en fiche. Sauf que là, c'est James et que c'est différent. S'il me fuit, comme tant d'autres avant lui, je crois que.. Non, je ne crois rien. Je ne veux pas croire, parce que je finirais certainement déçue. Il me force soudain à le regarder, et mes prunelles s'ancrent dans les siennes comme deux hameçons, bien que j'ai du mal à le regarder en face après lui avoir avoué que j'étais pyromane. « Ils ? Qui, Neva ? » Je secoue la tête en fermant les yeux, comme une enfant. Je ne veux pas en parler, je ne veux pas gâcher notre soirée. Je veux juste profiter de lui, et éloigner les préjugés malsains que les gens ont toujours eu sur moi. Il semble l'accepter, puisqu'il me porte comme une enfant jusqu'à son lit. Une fois allongée, je sens sa main sur ma hanche et ça me rassure. Il est là. Il ne partira pas. Il me l'affirme d'ailleurs et je commence à le croire. J'ai très envie de le croire. Notre baiser apaise mes craintes, surtout parce qu'il est venu de lui et pas de moi la première. Est-ce qu'il a envie de moi autant que j'ai envie de lui ? Quand je m'écarte, je crois percevoir une légère crainte dans ses yeux. Croit-il vraiment que je vais partir, m'enfuir, ou que je n'en ai pas envie ? Ces hypothèses me semblent tellement dérisoires... Mais finalement, il se met à rire très légèrement. « On la recommandera, alors. » Je le regarde en souriant. Ça veut dire qu'li y aura une prochaine fois ? Ça veut dire que j'aurais le droit de revenir ? Je ne veux ni penser aux conséquences ni à rien d'autre. Juste à la brûlure de son corps contre le mien; et Dieu sait que je m'y connais en brûlure, mais celle-ci me contamine jusqu'au coeur.
Je sens sa main s'agripper à ma chemise (enfin, à la sienne, techniquement) et mon souffle devient chaotique. « Alors, reste, cette fois... » Sa voix me désarçonne, parce qu'elle semble évoquer une douleur qui ne m'est pas familière avec son visage. Je repense à ma fuite la dernière fois. À mon esquivement les mois qui ont suivi. Est-ce que je lui ai manqué ? Est-ce qu'il a été blessé de se réveiller seul dans cette chambre d'hôtel étrangère ? « Je resterai éveillé pour te retenir s'il le faut... » Il ne me laisse pas le temps de lui dire que ça ne sera pas la peine qu'il me retienne que nos lèvres scellées dévorent une fois de plus l'appétit qu'il a ouvert en moi. Ma main se faufile sous son t-shirt, avide de pouvoir caresser son corps à même sa peau. Je le sens légèrement se raidir, peut-être est-ce simplement ses muscles qui se contractent. De son corps contre le mien, il me presse et je m'allonge alors sur le dos, soumise à son désir. Notre baiser devient fougueux, j'ai du mal à me contrôler correctement. J'ai l'impression qu'il ne terminera jamais de déboutonner ma chemise tant il met de temps. Peut-être que c'est fait exprès, que c'est pour m'attiser. En attendant, je mêle ma langue à la sienne dans une danse endiablée, parce que oui, quand bien même ce n'est arrivé qu'une seule fois, ça m'a terriblement... manqué. Enfin, je sens mon ventre mis à nu et alors que notre baiser se termine, je tente de croiser son regard, mais son visage plonge déjà dans mon cou. Je m'agrippe à lui, ma main s'accroche à son épaule que je griffe peut-être sans faire exprès. Je sens ses lèvres descendre le long de ma poitrine jusqu'à mon ventre et c'est d'un instinct primitif que je me cambre, pantin soumis aux fils de son marionnettiste. Il va me rendre complètement folle. Tremblante de désir, je me redresse d'un seul coup pour me retrouver à moitié assise, tout près de lui. Je crochète son regard au travers de mes cheveux désordonnés, je ne sais pas s'il peut lire dans mes yeux comme j'ai envie de lui. Quoiqu'il en soit, j'attrape le bas de son t-shirt pour le relever et le lui ôter. Je me dégage de l'emprise de ma chemise également, la rejetant sur le côté. « Je ne partirai pas. », que je murmure dans un souffle un peu rauque. Mes mains passent dans son dos pour l'attirer de nouveau contre moi alors que je me rallonge, pour coller ma poitrine contre son torse. Le désir complètement incontrôlable qu'il fait naître en moi m'éreinte. Mes lèvres cherchent les siennes de nouveau, avant de s'échouer sur son épaule que je mordille légèrement alors que ma main droite descend le long de son dos pour le plaquer plus encore contre moi. J'ai du mal à croire que je n'éprouvais envers lui qu'une certaine colère craintive au début de la soirée. Peut-être que ça n'avait été qu'une couverture. Ses gestes, toujours si doux, m'enivrent. Et si je dois brûler en enfer, autant le faire auprès d'un si beau Lucifer. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 21 Juil - 19:29 | |
| « Parce que c'est ce qu'ils ont tous toujours fait. » Je tentai de savoir qui Nevaeh désignait par ce « ils » mais elle laissa ma question en suspend, y répondant par un silence mystérieux. Je n'insistai pas. Je ne voulais pas l'angoisser plus qu'elle ne l'était déjà - était-ce seulement possible ? C'était peut-être mieux ainsi, après tout. Alors je me serrai simplement contre elle, parce que les gestes peuvent avoir beaucoup plus d'impact que les paroles : ils sont tellement plus concrets. Quelques secondes suffirent à me faire flancher, au fil des gestes tendres et des caresses. Mes lèvres se retrouvèrent bientôt contre celles de Nevaeh, sans que je ne sache plus où j'avais trouvé le courage de poser cet acte. J'eus envie que ce moment dure éternellement et qu'on ne soit pas obligé, dès le lendemain, de retrouver nos places respectives. Je n'étais plus certain de pouvoir - ou vouloir ? - la lâcher par la suite. Lorsqu'elle s'écarta, cette distance soudaine entre nous me parut douloureusement insoutenable. Ma respiration s'arrêta net, jusqu'à ce qu'elle soude à nouveau nos lèvres. Je soupirai de soulagement, en agrippant un pan de sa chemise. C'était donc ça, le manque ? Ressentir la pénible sensation que l'on nous arrachait une partie de nous-même ? Je ne l'avais subi que quelques secondes, pourtant... Je ne voulais même pas imaginer ce que je pourrais ressentir si je venais à m'attacher définitivement à Nevaeh et si je venais, plus tard, à la perdre. J'essayai de ne pas y penser. J'essayai de me concentrer sur ses lèvres, la partie de son corps à laquelle je commençai à devenir accro... Elle glissa sa main sous mon t-shirt, ce qui m'arracha un frisson. Je déboutonnai lentement sa chemise, pour mieux profiter de la magnifique vue que son corps, semblable à une statue de marbre blanc, m'offrait. Je délaissai un moment sa bouche - à contre coeur, tout de même - pour venir saupoudrer sa poitrine et son ventre de baiser. Je relevai doucement la tête et la fixai un moment, me demandant si elle allait vraiment être capable d'assumer nos bêtises d'adolescents insouciants, une fois le soleil ayant pointé le bout de son nez. Je n'avais pas envie qu'elle parte comme la dernière fois et je n'étais pas certain que ma voix suppliante allait la convaincre. Je sentis ses doigts fins glisser sur mon épaule, et ses ongles s'enfoncèrent dans ma peau. J'étouffai un gémissement et me mis à sourire en la découvrant si réceptive. Je l'embrassai à nouveau, passionnément, mordillant légèrement ses lèvres pour mieux les goûter.
Soudain, Nevaeh se redressa d'un bond. Je la dévisageai, paniqué. J'avais fait quelque chose de mal ? Quelque chose qui ne lui plaisait pas ? Je cherchai une réponse dans son regard océanique, immobile, la respiration saccadée. Elle saisit le bas de mon t-shirt et me le retira dans un geste habile. Mon corps entier se couvrit d'une très fine pellicule de sueur, témoin du désir qui enflammait mon coeur. Une vague de fraîcheur me parcourut alors et j'en frissonnai. La chaleur que dégageait Nevaeh me manquait déjà. Je n'avais qu'une envie : nous unir à nouveau, dans un baiser, une caresse,... Peu importe. Elle était trop loin de moi à mon goût. Elle laissa glisser sa chemise le long de ses bras et je ne pus m'empêcher de la dévorer du regard. Nevaeh se tenait presque nue, là, juste devant moi. Je me mordis la lèvre inférieure et mon coeur manqua un battement. Elle était tellement... parfaite. La vague lueur de la lune mit parfaitement en valeur son corps sculpté dans l'albâtre, sa poitrine joliment dessinée, le galbe enivrant de ses hanches... Je relevai brusquement la tête, surpris par le son inattendu de sa voix. « Je ne partirai pas. » murmura-t-elle d'une voix rauque. Mes lèvres tremblèrent légèrement. Aucun mot ne parvint jusqu'à ma bouche. Je ne sus absolument pas quoi lui répondre. J'avais la sensation d'avoir l'esprit complètement anesthésié par le bien-être que j'avais ressenti dans ses bras. Et que je voulais ressentir, encore et encore, et encore... Elle vint coller sa poitrine contre mon torse et ce contact physique eut le même effet qu'un électrochoc. Je me laissai tomber en arrière, l'entraînant dans ma chute. Elle se pressa de plus en plus fort contre moi, si fort que je crus que nous allions finir par rester définitivement soudé pour ne plus former qu'un seul corps. Ses lèvres rejoignirent encore les miennes. Comment pourrais-je un jour me lasser de ses baisers ? C'était, tout simplement, impensable. Les mouvements de nos langues étaient parfaitement coordonnés, l'une engageant l'autre à ralentir ou accélérer le rythme, selon les vagues de désir qui nous submergeaient. Mais sa bouche finit par abandonner la mienne, pour descendre sur mon épaule qu'elle mordilla légèrement.
Je profitai de cette position avantageuse pour laisser mes mains partir à la découverte de son corps. Je déposai mes paumes sur ses cuisses puis, je les fis glisser sur ses jolies fesses rebondies, remontant jusqu'à la chute de ses reins. Je suivis sa colonne vertébrale du bout des doigts avant d'appuyer fermement mes paumes sur ses omoplates. Je la pressai contre moi, me demandant si elle pouvait sentir les battements de mon cœur résonner dans ma cage thoracique. J'embrassai son cou, mordillant sa peau à mon tour. Je me redressai sans prévenir, la gardant serrée contre moi, mes bras entourant fermement ses hanches. Je m'écartai légèrement d'elle, de façon à mieux pouvoir la contempler. Je posai doucement mes lèvres contre les siennes, et mes mains poursuivirent leur conquête. Mes doigts coururent sur son ventre, puis sur sa poitrine, pour finir par s'échouer dans sa nuque. Je la fis doucement basculer en arrière et mes mains revinrent avec lenteur sur leur chemin. Elles s'arrêtèrent aux bords de sa culotte. Je lançai à Nevaeh un regard complice en faisant glisser son dernier vêtement le long de ses jolies jambes. La voir nue me fit réaliser ce que nous étions sur le point de faire et l'espace d'un instant, je fus submergé par le doute. D'habitude, j'en avais pas grand chose à faire de ce qu'allait bien pouvoir penser ma partenaire de mes performances. Sauf que Nevaeh, j'allais la revoir. J'avais envie de la revoir. Et je ne voulais pas la décevoir. Se doutait-elle seulement des bouleversements qu'elle provoquait à elle toute seule ? Je pris une grande inspiration avant de me rasseoir calmement. Je tirai doucement Nevaeh sur moi, replaçant l'une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. « Tu es sûre, mh ? » murmurai-je, la voix un peu tremblante. Il allait donc suffire d'un « oui » de sa part pour que nous nous enfoncions un peu plus dans les ennuis. Mais si le risque devait revêtir l'apparence de Nevaeh, j'étais prêt à le prendre, tête baissée. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 21 Juil - 20:55 | |
| Les sujets sensibles sont écartés. Quelque part, j'ai envie de me dire qu'un jour je lui raconterai tout. J'éprouve une confiance aveugle et naïve, alors que pour dire vrai, je ne connais pas grand chose de lui. Mais peu importe. Alors que nos lèvres s'emmêlent, se pressent, se découvrent (ou plutôt se redécouvrent) je me demande comment j'ai fait pour tenir jusque là. Comme si ça devenait mon oxygène en quelques secondes. Et je me demande surtout comment je vais faire pour m'en passer ensuite. Cette nuit, demain, après-demain, dans un mois. La dernière fois, l'alcool avait complètement obscurci mes souvenirs, si flous que je parvenais à peine à les reconstruire. Là, je les sens, ces souvenirs. Se graver dans ma mémoire à l'encre de chine, prêt à me faire savourer le manque qu'ils causeront plus tard à mon être. Lorsqu'on se séparera. Lorsqu'il faudra taire tout ça. Oublier, oublier, oublier encore. Je ne sais pas vraiment si j'aurais la force pour oublier cette fois. Ni la force et encore moins l'envie. Comme pour me venger d'avance des souvenirs acidulés qui vont s'imprimer dans mon crâne de délurée, je griffe juste un peu son épaule. Il lâche un gémissement suivi d'un sourire. Et le baiser qui suit me laisse tremblante d'émotions. Je peine à démêler tout ce qui s'agite en moi, et je préfère le faire plus tard.
Quand je me redresse, il semble paniqué. Moi, je souris. Ça me plait de voir qu'il s'inquiète que je puisse partir, comme ça. C'est sournois, mais je suis comme ça. D'habitude, j'ai toujours une crainte assez pudique qu'on découvre mon corps dénudé. J'ai vécu loin de l'agitation tumultueuse des tendances de mannequins. Peut-être suis-je trop grosse, peut-être trop maigre, peut-être que je manque de formes, de chair, ou que mon teint est trop pâle, mes yeux trop grands, mes courbes trop étirées. En fait, je doute continuellement de moi, surtout quand un homme me met ainsi à nue. Et pourtant là, je n'éprouve aucune crainte. Aucune. J'ai l'impression que ça le rassure quand je lui annonce que je reste. Il m'attire en arrière avec lui, je crois qu'à un moment on finira bientôt par terre. Alors qu'est-ce que ça aurait été sur le canapé... J'ai du mal à me détacher de ses lèvres, du mal à me détacher tout court. C'est alors que je sens ses mains partir à ma découverte. Ses doigts qui effleurent ma peau, déclenchant mille et unes réactions épidermiques allant du frémissement au véritable frisson. Je le laisse faire. J'aime ça, j'ai l'impression qu'il sublime chacun de mes traits et de mes courbes en un seul toucher. Soudain il se redresse et c'est à mon tour d'être effrayée. Il a sûrement changer d'avis. Il me regarde, il doit sûrement se demander ce que je fous ici. Mais son baiser me rassure le temps d'un instant. Il retire le dernier vêtement qu'il me reste – je me rends compte que je suis en faible position par rapport à lui, encore habillé de son pantalon de sport. Je lâche un rire dans un soupir. Me voilà à sa portée, entièrement livrée à mon prédateur personnel. Et puis il s'assoit. Trop loin de moi. Mon cœur cogne et se débat dans sa cage. Mes yeux cherchent son regard, j'ai soudain froid, privée de sa chaleur corporelle animant mon désir sans fin. Les secondes s'étirent dans l'espace-temps, me laissant aussi désarçonnée qu'une poupée de cire. Il m'attire sur lui, mais j'ai peur.
« Tu es sûre, mh ? » Sa voix douce et chaude me semble pourtant légèrement hésitante. Il réveille des doutes en moi. Et si nous faisions une erreur ? Il risque son poste; moi mes études. Autrement dis, notre avenir. Mais je crois que j'ai toujours vécu dans l'incertitude de mon avenir. Je le regarde dans les yeux, toujours dans l'attente d'une réponse. On dit qu'à chaque question, il y en a deux. Celle du poète et celle du savant. Cette nuit, c'est simplement la mienne que je vais lui servir. « Non. » La franchise. Je le regarde sans ciller, quand bien même mon souffle est encore court. Je me rapproche un peu et mes mains se posent sur l'élastique de son jogging. Mes lèvres déposent sur ses lèvres un baiser presque chaste. « Non, j'en suis pas sûre. Pas sûre du tout. Mais je le veux quand même. Et ça, j'en suis sûre.. » je murmure contre ses lèvres en essayant de retirer la dernière barrière à notre descente aux enfers. Je crois que je suis en train de m'enchaîner toute seule, mais peu m'importe. Rien d'autre que le moment présent n'a d'importance à mes yeux à cet instant-là, et je ne compte pas reculer maintenant. Farouchement, je brûle l'espace minime restant entre nos lèvres, les rallumant de nouveau dans un baiser qui me manquait déjà. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Dim 21 Juil - 23:40 | |
| « Non. » Sa réponse résonna comme une sentence à mon oreille. Je me raidis, complètement désarçonné. Je ne savais pas si je devais me sentir déçu d'avoir été repoussé dans les retranchements du désir pour obtenir, au final, un « non ». Ou si je devais admettre que le fait que Nevaeh reprenne le contrôle - vaut mieux tard que jamais - me soulageait en partie. Personnellement, j'aurais été incapable de le faire. Elle posa un regard pesant sur moi. Trop lourd à supporter pour que je le soutienne. Je baissai les yeux... qui tombèrent nez à nez avec sa nudité. Mes joues s'enflammèrent et je tournai la tête. Tiens, il est méga intéressant, ce mur. Je la sentis s'agiter très légèrement sur moi. Ses mains se posèrent sur les bords de mon pantalon et je me décidai, enfin, à lui faire face à nouveau. Je n'avais pas envie qu'elle devine ma déception. Je ne voulais pas qu'elle s'en veuille. Mais mon visage me trahissait trop et je n'étais plus capable de le faire mentir, même pour les beaux yeux de Nevaeh. Elle posa sur mes lèvres un baiser doux et léger, très différent des précédents. Je m'attendais à un « bonne nuit » pur et simple. Je m'y préparais, même. Si bien que lorsqu'elle ouvrit à nouveau la bouche, j'étais presque sur le point de remettre mon t-shirt, qui traînait négligemment sur le lit. « Non, j'en suis pas sûre. Pas sûre du tout. Mais je le veux quand même. Et ça, j'en suis sûre.. » souffla-t-elle contre mes lèvres. Alors là... Je m'attendais à tout, sauf à ça. J'étais parti du principe qu'on allait se coucher bien sagement et qu'on en resterait là. Mais non ! Sauf qu'entre temps, le désir s'était barré en courant pour laisser place à la déception. Et elle s'était bien installée, cette mégère. Nevaeh agrippa le bord de mon pantalon et je sus que là, tout de suite, je n'étais plus exactement en mesure de lui donner satisfaction. J'écartai brusquement ses mains, pour coller les miennes sur ses joues et l'embrasser avec avidité. « Non, attends ! » m'écriai-je presque. Je fis durer les choses encore plusieurs minutes, pour tenter de balayer son « Non. » d'incertitude de ma mémoire. Nevaeh ne dut certainement pas comprendre le but de la manœuvre. Je la couvris de baisers, la caressai incessamment, consacrai au moins dix minutes à l'observation de ses moindres particularités physiques,... Je m'assis finalement à côté d'elle, en soupirant. Nevaeh, je l'avais voulue et je la voulais. Maintenant qu'elle était là, je n'avais pas le droit de me dérober. De plus, toute la déception du monde ne surpasserait jamais le désir et l'affection que je nourrissais pour elle... J'avais poussé Nevaeh à se coucher à nouveau sur le dos, pour avoir le contrôle absolu sur la situation. Je vins me glisser entre ses jambes, posant sur elle un regard brûlant. Je pris l'une de ses mains, dont j'embrassai doucement la paume, puis les cinq doigts plein de cicatrices. J'approchai mon visage de celui de la jeune femme et saupoudrai ses lèvres de tendres baisers, de plus en plus passionnés. Je glissai alors ma main dans la sienne et entrelaçai nos doigts. Avec quelques difficultés, mais assez rapidement, en fin de compte, je parvins à faire descendre mon pantalon jusqu'à mi-cuisse. Je plongeai mon regard dans les yeux azurs de Nevaeh, serrant toujours très fort sa main dans la mienne. Je scellai soudainement nos lèvres et donnai un premier coup de rein. Mes doigts se refermèrent définitivement sur les siens, contractés par le plaisir. Mon cœur se mit à tambouriner dans ma poitrine comme jamais : il était sur le point d'exploser à chaque fois que je croisai le regard transperçant de Nevaeh.
[...]
plus tard dans la matinée, 07h10. La lumière du jour commença à m'éblouir, même à travers mes paupières closes. J'ouvris doucement les yeux et la première chose que je parvins à apercevoir, une fois que ma vue fut devenue plus nette, c'était le visage endormi de Nevaeh. Je poussai un long soupir, soulagé de constater qu'elle n'avait pas menti, hier, lorsqu'elle avait prétendu qu'elle ne partirait pas. Je relevai doucement la tête et jetai un regard circulaire à ma chambre. Nos vêtements étaient répandus ici et là. Un vrai foutoir. Je remarquai même, avec une certaine surprise, que la culotte de Nevaeh était suspendue au coin supérieur de ma bibliothèque. Bordel, qu'est-ce qu'on avait foutu ? Mes souvenirs étaient quelque peu troublé par la fatigue, l'alcool et... la présence de Nevaeh. Je supposai qu'ils n'allaient pas tarder à resurgir au cours de la journée.
Je me redressai légèrement. Je constatai, amusé, que je m'étais quelque peu emmêlé avec la jeune femme. Elle avait sa tête contre mon épaule, une jambe calée entre les miennes et un bras enroulé autour de mon corps. Je souris, attendri. Sauf que je commençai à avoir une crampe dans le bras et il fallait absolument que je bouge. Délicatement, dans une espèce de jeu de Mikado, je m'extirpai de l'étreinte involontaire et endormie de Nevaeh. Je remontai les draps jusqu'à son cou et déposai un baiser imperceptible sur son front. Je quittai le lit - à poil (a) -, décrochai la culotte de la jeune femme pour la déposer sur le coin du lit et sortis de la chambre. Je m'enfouis dans la salle de bain, ouvris les valves du pommeau de douche et me tournai vers le miroir. Je sursautai. J'avais vraiment une tête horrible. Des cernes violacés noyaient mes yeux et étaient mis en valeur par mon teint blafard. J'avais trop peu dormi... Et la faute à qui, hein ? Il fallait vraiment que cette rousse arrête d'être sexy sinon, elle allait me bouffer toutes mes nuits. Je m'engouffrai dans la cabine de douche et, étrangement, l'idée d'avoir dépassé toutes les limites avec Nevaeh ne me dérangea plus. Je m'y étais, en quelque sorte, habitué. Après tout, si on ne disait rien à personne et si on se montrait discret, que risquerions-nous ? Oh, attends deux minutes, là. T'es en train de t'imaginer qu'il y aura une suite avec Nevaeh ? Je soupirai, en fermant les valves. Après tout, ce n'était pas dans mes habitudes de coucher deux fois avec la même personne. Une seule fois. C'était ma règle. Ma règle pour éviter de m'attacher, et je venais de la transgresser. J'essuyai ma peau humide avec une serviette de bain, que j'enroulai ensuite autour de ma taille, pour rejoindre ma chambre « vêtu » plus décemment. Nevaeh dormait toujours. Son visage était tellement paisible et apaisé, contrairement à hier... La voir aussi détendue me fit un bien fou, sans que je puisse expliquer exactement pourquoi. Je m'assis sur le bord du lit, et me penchai sur la jeune femme. Je caressai doucement sa joue du bout des doigts. « Nevaaa... » appelai-je doucement. Pas de réaction. « Nevaeh, mon petit coulis de framboise, réveille-toi. Il est sept heures et demi. » Je passai mon bras au dessus d'elle et attendis, patiemment, qu'elle ouvre les yeux. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Lun 22 Juil - 1:35 | |
| Je veux juste le surprendre un peu. Le déstabiliser, jauger sa réaction, voir ce que ça lui ferait. Il est clair que je serais vexée s'il hausse les épaules en me disant que « bah tant pis alors, bonne nuit » quoi, vous voyez ? Mais dans le noir, je ne vois pas grand chose aux expressions de son visage en fait. Je remarque juste qu'il semble un peu surpris et ça me fait sourire. Alors que je lui affirme qu'en fait, c'est ce que je veux, et que j'agrippe machinalement la frontière de son pantalon, je le sens balayer mes mains comme des feuilles mortes. « Non, attends ! » Je fronce les sourcils, mais si je trouve son comportement soudain étrange, je n'ai pas le temps de me poser plus de questions. Ses lèvres dérobent les miennes et je crois qu'elles emportent en même temps mon cerveau, les voleuses. Je ne sais pas bien à quoi tout ça rime, mais je me laisse entièrement faire, en tant que pantin docile. Pas par courtoisie, plutôt parce que c'est plutôt agréable. Frémissante, je crois qu'il ne remarque sans doute pas qu'il me comble déjà de désir, d'extase. Ses caresses me laissent tremblante. Il embrasse une de mes mains. Ça me semble presque symbolique, comme s'il m'assurait qu'il n'avait pas peur de mes brûlures, de cette addiction malsaine, de cette partie sombre et incontrôlable en moi qui sévissait comme un délinquant. Je le sens se glisser entre mes jambes. Je n'ai plus qu'une seule envie dévorante : qu'on ne fasse plus qu'un. Lui et moi. Moi et lui. Nous. Enfin, dès son top départ, je ne lâche plus son regard. Dès cet instant, après aussi, et peut-être même déjà avant, il devient comme une corde. Une bouée. L'oxygène qu'il me fallait. Et je m'abandonne alors aux affres suaves et stimulant du plaisir.
(...)
Quand j'ouvre les yeux, il fait encore nuit. Sûrement une ou deux heures seulement après que l'on se soit endormi. Je sens sa peau chaude contre moi. Je pourrais m'en aller. Comme la dernière fois. Me lever, m'éclipser, disparaître. Mes yeux essaient de cadrer son visage. Je m'approche. Il dort paisiblement, comme un enfant. Je pourrais, oui. Je devrais même, peut-être. Mais est-ce que je le veux ? Comme si la nuit me posait réellement la question, je me penche et comme réponse muette, dépose mes lèvres sur les siennes, endormies. Je souris, me blottissant contre lui, bien déterminée à finir ma nuit à ses côtés, bien que j'ignore clairement de quoi sera fait « l'après ». (...) « Nevaaa... » Hors de question que je réponde. J'ignore quel est le taré de mon dortoir qui se risque à poser ainsi un doigt sur ma joue, mais il va se prendre une... Intérieurement, je me fige. « Nevaeh, mon petit coulis de framboise, réveille-toi. Il est sept heures et demi. » Avant même que j'ouvre les yeux, je crois que je souris. Mes prunelles se vrillent directement sur son visage, et mon sourire s'agrandit. C'est bizarre, parce que j'ai l'impression – là sur le moment – qu'il pourrait s'agir de mon père, si j'en avais eu un assez longtemps pour m'en souvenir. Et puis les images de cette nuit me reviennent à l'esprit et c'est doublement bizarre. J'écarte cette remarque ahurissante et me redresse, constatant que je suis toujours entièrement nue sous les draps. Je me mets à rougir, me recroquevillant un peu comme pour me cacher. Mes yeux brûlent. « C'est pas possible, c'est déjà l'heure ? J'ai l'impression d'avoir dormi dix minutes. » Je râle un peu. Il faut savoir qu'au réveil, je suis souvent d'une humeur massacrante. Néanmoins, j'écrase un sourire au milieu d'un bâillement. « Hier, l'huile comestible, ce matin c'est le coulis de framboise.. t'es vraiment un ventre sur pattes ma parole ! » Je passe une main dans mes cheveux, le regarde, puis penche la tête vers la salle de bain. « Je me douche en une minute et je reviens ! » avant de m'éclipser, comme ça, sans un seul contact, vers la salle d'eaux. Je me jette sous l'eau brulante, n'autorisant pas vraiment mon cerveau à se poser pour réfléchir. Je ne veux pas réfléchir. Parce qu'alors, je risquerais de vouloir être raisonnable, et je crois que si j'étais raisonnable, je ne serais déjà plus là. J'attrape une serviette trouvée accrochée, et sors à mon tour pour le rejoindre dans sa chambre, les cheveux gouttant sur mes épaules blanches. Soudainement un peu timide, je m'avance vers lui et dépose un baiser doux et sucré sur ses lèvres. Incertaine de sa réaction, de savoir si j'en ai le droit ou pas, de savoir s'il va me demander pourquoi, je préfère plutôt partir à la recherche de mes vêtements, éparpillés dans sa chambre. Alors que j'enfile ma culotte et m'occupe d'agrafer mon soutien-gorge, je me tourne vers lui. J'ose enfin poser un regard plus long. Ça fait drôle. De le voir clairement de si près en plein jour. Les deux fois où nous avons été.. proches, il faisait nuit noire dehors et la lumière des bougies ne donne pas vraiment le même effet que celle du soleil. Comme une enfant, je m'avance pour m'asseoir à côté de lui, cherchant son regard. « Ton cours est à huit heures ? » je demande doucement. Je m'en fiche, en fait, c'est juste pour l'entendre parler. Je crois que j'en deviens accro, et je crois aussi que ça ne va pas tarder à me faire peur. « Et au fait ! J'ai tenu ma promesse. » En effet. Puisque je suis restée. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Lun 22 Juil - 13:19 | |
| Penché au dessus d'elle, je la regardai en souriant, guettant la moindre réaction de sa part. Elle me rendit mon sourire, avec ce petit air ensommeillé des plus adorable. Ses paupières se soulevèrent doucement, en un effort difficile. Elle se redressa et, constatant qu'elle était toujours nue, retrouva soudainement un peu de sa pudeur qu'elle avait perdu la veille. « C'est pas possible, c'est déjà l'heure ? J'ai l'impression d'avoir dormi dix minutes. » râla-t-elle en laissant échapper un bâillement. « Eh bien... On a dormi un peu plus de trois heures, au total. Mais pour ton cerveau, je crois que trois heures ou dix minutes, c'est à peu près la même chose... » soufflai-je en me frottant les yeux, complètement irrités par la fatigue. Un collègue, professeur de psychologie, m'avait assuré que la première phase de sommeil pouvait s'avérer réparatrice mais là, tout de suite, je n'en ressentis pas vraiment les aspects bénéfiques. Et je pouvais m'avancer en prétendant qu'il en allait de même pour Nevaeh. « Hier, l'huile comestible, ce matin c'est le coulis de framboise.. t'es vraiment un ventre sur pattes ma parole ! » Je lâchai un rire bref en levant les yeux au ciel. « Un homme est un ventre sur pattes, Neva. » Il faut dire ce qui est et ça me surprit que Nevaeh ne fut pas au courant de cette information. Elle passa une main dans ses cheveux avant de m'annoncer : « Je me douche en une minute et je reviens ! » Elle fila jusqu'à la salle de bain, sans un mot ou geste de plus. Une distance pareille me déstabilisa, surtout après la nuit que nous avions passé. Le malaise, je supposai. Je n'avais pas envie de me prendre la tête avec ça et de la brusquer. Je ne voulais pas gâcher notre matinée. Il fallait que les doux souvenirs que j'avais de cette nuit restent intactes.
Je remis le lit dans son état initial, en essayant de faire le vide dans ma tête. Je fouillai ma commode, à la recherche de vêtements. Je retirai ma serviette pour enfiler l'un de mes costumes trois pièces noirs, devant m'y prendre à plusieurs reprises pour attacher ma chemise, tellement mes doigts étaient tremblants. Nevaeh revint finalement dans la chambre, au bout de quelques minutes à peine, les cheveux légèrement humides. Elle s'approcha timidement de moi et je fronçai les sourcils, me demandant ce qu'elle allait m'annoncer. Mais aucun mot ne sortit de sa bouche, qu'elle garda close pour venir la poser sur la mienne. Je voulus prolonger le baiser mais elle s'était déjà écartée, à mon plus grand regret. Je passai ma langue sur mes lèvres, comme pour garder encore quelques instants le goût des siennes en mémoire. Elle partit à la recherche de ses vêtements. Je la regardai enfiler sa culotte, puis son soutien-gorge, lorsqu'elle se tourna vers moi. Je soutins son regard, les yeux légèrement humides et un sourire bête accroché aux lèvres. Elle vint s'asseoir à côté de moi, après m'avoir observé un long moment sans que je puisse décrypter efficacement le fond de ses pensées. « Ton cours est à huit heures ? » me demanda-t-elle doucement. Je secouai la tête. « Non. Mon premier cours est à onze heures, seulement. Mais... Vu que je ne savais pas à quelle heure exactement tu devais être à l'université, j'ai préféré te réveiller un peu plus tôt... » répondis-je sur le même ton. Je gardai mes yeux rivés sur elle et durant quelques instants, une question me tortura l'esprit : son baiser, c'était de la simple « politesse » ou elle avait vraiment eu envie de m'embrasser ? Je me mis à fixer le sol, avec un air paumé. J'en venais presque à me demander si elle avait vraiment envie d'être encore là. « Et au fait ! J'ai tenu ma promesse. » Je me mis à rire doucement. Je lui lançai un regard amusé. « Oui, Neva, j'ai vu... » soufflai-je en réponse à son air de gamine toute fière d'avoir respecter ses engagements. « Mais... Tu n'étais pas obligée si tu n'en avais pas envie... » répondis-je simplement, en détournant le regard. Je lâchai un long soupir douloureux et me laissai tomber en arrière, sur le lit. En fait, les jolis souvenirs, c'était pas fait pour durer. Ils finissaient toujours par être piétinés par des inquiétudes à la con. Des inquiétudes qui naissaient d'un rien, qui s'installaient insidieusement en nous et qui ne repartaient qu'une fois que nous étions définitivement anéanti. J'aurais aimé que les choses soient tellement plus simples... Je gémis. « J'ai pas envie d'y aller... » marmonnai-je entre mes mains collées sur mon visage. « J'ai pas envie que tu t'en ailles. » Ma voix fut presque inaudible, comparable à un souffle silencieux s'échouant contre un mur en ne laissant entendre qu'un léger écho. Je m'étais toujours protégé contre l'affection. Lorsque mes parents sont morts, j'ai été incapable de ressentir une quelconque tristesse, même infime. Souffrir me faisait atrocement peur parce que je ne savais pas à quoi ça pouvait bien ressembler, exactement. Mais je ne m'étais pas préparé à prendre goût à ce point à l'ancrage d'une autre personne dans ma vie. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Lun 22 Juil - 15:11 | |
| Je me sers du drap pour ne pas re-dévoiler mon corps, comme si à la lumière du jour ainsi, ça me faisait un peu peur. Il peut sûrement apercevoir, sur le haut de mon sein droit, le tatouage discret d'une licorne. « Eh bien... On a dormi un peu plus de trois heures, au total. Mais pour ton cerveau, je crois que trois heures ou dix minutes, c'est à peu près la même chose... » Il a l'air aussi fatigué que moi, et ça me rassure un peu même si c'est égoïste. « Oui, vraiment, surtout que la nuit a été plutôt agitée, hein.. » Je lui fais un clin d'oeil discret, innocent et pourtant plein de sous-entendus. Il lève les yeux au ciel et me souffle ensuite : « Un homme est un ventre sur pattes, Neva. » Je lâche un bref rire, sans rien répondre, m'éclipsant dans sa salle de bain. Peut-être pour fuir mon incapacité à gérer les situations dont je n'avais aucune habitude. Je ne suis pas le genre de filles à avoir mille conquêtes dans le mois, à savoir quoi faire et quoi dire le lendemain au réveil, celles qui savent qu'il n'y aura rien d'autre, rien de plus, et qui n'en sont pas déçues. Parce que moi, si je me dis ça, je suis plus que déçue. Et c'est peut-être ce qui cloche.
En sous-vêtements, je viens alors m'asseoir à côté de lui. J'observe son visage. Il me semble un peu troublé mais je ne parviens pas à savoir exactement par quoi, alors je pose une question, un peu banale. « Non. Mon premier cours est à onze heures, seulement. Mais... Vu que je ne savais pas à quelle heure exactement tu devais être à l'université, j'ai préféré te réveiller un peu plus tôt... » me répond-il alors. Il me fixe, c'est toujours aussi troublant, parce que là, il n'y a plus le noir pour cacher un peu mon visage blanc, il n'y a pas l'alcool pour me donner l'excuse d'un bégaiement. « J'ai seulement un cours de biologie de dix-heures à midi. Donc on a encore un peu de temps. » Enfin, s'il veut bien que je reste ici, bien sûr. Le doute me saisit soudain. Et si je n'avais pas été à la hauteur ? Et si quelque chose lui déplaisait, finalement ? Je détourne doucement le regard, ne sachant pas trop comment m'assurer qu'il veuille bien de ma présence ici. « Oui, Neva, j'ai vu... » J'ai un peu l'impression qu'il me répond comme à une enfant, mais je ne dis rien. Après-tout, c'est un peu ce que je suis, non ? À vingt-et-un ans, j'ai encore tout l'air d'un bébé, quand bien même suis-je bien plus indépendante que bien des jeunes de mon âge. C'est dans ce moment-là que je me dis que peut-être, notre différence d'âge se voit finalement. J'essaie de ne pas y penser. « Mais... Tu n'étais pas obligée si tu n'en avais pas envie... » Je fronce soudainement les sourcils, braquant mes yeux sur lui. Il vient vraiment de dire ça ? J'ai presque entendu quelque chose comme de la douleur dans sa voix, c'est impossible ! Doute-t-il de moi à ce point-là ? « Mais t'es bête ou quoi ? » Je lâche ça un peu maladroitement, je sais. Mais vous savez, d'où je viens, on ne m'a pas vraiment donné une éducation de fer. Je m'adoucis et secoue doucement la tête. Je me rapproche timidement de lui, taquine, le regard un peu joueur je l'avoue. Peut-être parce que pour une fois, ce n'est pas de moi que viennent les doutes et que je me sens, donc, plus légère ? Je tends doucement la main, légèrement tremblante, pour caresser sa joue du bout des doigts, dans le but d'attirer son attention sur moi. « Enfin, je veux dire que... » Je me redresse un peu, et sur le même ton que lui utilisé peu avant ma douche sur les « ventres sur pattes » je lui lance : « Toutes les femmes font ce qu'elles ont envie, James. Sinon, je serais partie cette nuit. » Je lui souris doucement. Prononcer son prénom.. ça me fait drôle, je crois d'ailleurs que c'est une des premières fois.
« J'ai pas envie d'y aller... » Je souris. Cette fois, c'est lui qui joue à l'enfant. Ses mains cachent son si beau visage, j'ai envie de lui dire de les retirer mais n'en fais rien, lâchant à la place un petit rire cristallin. « J'ai pas envie que tu t'en ailles. » Là, c'est toute autre chose. Mon rire cesse doucement, sa voix n'a été qu'un murmure sorti de ses lèvres. Je ne sais jamais comment réagir dans ces instants-là, c'est pour ça qu'en étant sobre et de jour, j'ai plus tendance à être agressive ou bien à sortir les plus stupides débilités du monde. Pour combler le fait que je ne sache pas parler sérieusement. De nouveau un peu intimidée – et touchée d'avoir droit à tant d'attention – je m'allonge à côté de lui. Je fais un peu la chenille pour remonter à sa hauteur et mes mains se portent instinctivement aux siennes pour les lui baisser et que je puisse, enfin, le regarder. « Ça tombe bien, parce que je n'ai pas envie de partir non plus. J'ai encore.. deux petites heurs à rester. » Bon, d'accord, j'ai eu envie de lui dire que je pourrais revenir même après les cours, ou demain, ou n'importe quand. Mais j'ai peur de m'imposer. C'est moi que le doute prend pour cible à présent, et j'ai à mon tour envie de me cacher derrière mes mains. Je me mets sur le côté, emmêlant mes jambes aux siennes. J'aime bien faire ça, et puis ça me rassure, en quelques sortes. Mes yeux se posent sur lui et je me mets soudainement à rire. Sans explications, je me redresse, pour m'asseoir sur son bassin délicatement, à califourchon. « Tu as boutonné mardi avec mercredi. J'imagine mal la tête de tes élèves si t'étais arrivé en cours comme ça, laisse-moi faire... » Je déboutonne patiemment l'intégralité des boutons de sa chemise, avant de les refaire soigneusement, jusqu'au dernier. Je l'admire un instant, ne pouvant pas m'empêcher de le trouver encore plus charismatique dans ce costume. Et puis alors, je lève les yeux vers son visage. Mon coeur tambourine, ça en est douloureux. Peut-être qu'il va me jeter. M'écarter, me repousser, me dire que je devrais y aller. Inventer que je vais être en retard, prétexter quelque chose à faire pour me chasser, me fuir comme je l'ai fait il y a quelques mois de cela. Un peu paniquée, je tâche de ne pas le montrer, fondant mes craintes en me penchant au-dessus de lui pour récupérer le contact rassurant de ses lèvres. Je ne sais pas si j'en ai le droit, s'il en a envie, mais je n'ai jamais suivi les règles. C'est pas ça qu'on m'a appris. Je détache à contre gré mes lèvres des siennes au bout de quelques secondes où je le regarde de nouveau, mutée dans un silence étrange. J'ai peur de le briser, peur de dire une mauvaise chose, peur de ne pas savoir parler. Mais mon ventre s'en charge. Mon ventre ? Oui, en lâchant un bruyant gargouillement. Le truc super super ... pas sexy du tout quoi. Rougissant soudainement, je baisse les yeux en me mordant la lèvre. « Je crois que j'ai un peu faim.. » je fais doucement avec un petit sourire gêné. Je n'ai jamais ressenti ça. Vouloir bien faire pour quelqu'un. Montrer une image de moi, vouloir faire un effort, vouloir être à la hauteur. Jusqu'alors, personne n'a jamais assez compté pour que ça arrive. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh Lun 22 Juil - 22:14 | |
| « Oui, vraiment, surtout que la nuit a été plutôt agitée, hein.. » me dit-elle avec un air malicieux en me faisant un clin d’œil complice. Je gloussai nerveusement, comme un petit puceau qui viendrait de se foutre à poil devant sa première copine. Je ne répondis rien, la laissant filer jusqu'à la salle de bain. Nous n'échangeâmes aucune marque d'affection, aucun geste tendre,... Comme si la nuit que nous avions passé avait été effacée en un claquement de doigts. Elle revint une poignée de minutes plus tard, cherchant ses vêtements éparpillés un peu partout sur le sol et le lit. C'est en culotte et soutien-gorge qu'elle vint s'asseoir à côté de moi. Le silence s'installa lentement entre nous, chargé de questions. Pourquoi je prenais autant de risque pour quelqu'un que je connaissais à peine ? Pourquoi j'avais craqué une nouvelle fois ? Je ne me comprenais même plus et par son attitude, Nevaeh ne faisait que renforcer mes doutes. « J'ai seulement un cours de biologie de dix-heures à midi. Donc on a encore un peu de temps. » Je hochai doucement la tête, me demandant ce qu'on allait bien pouvoir faire pendant le temps qu'il nous restait. Nous regarder dans le blanc des yeux en gardant, entre nous, une distance chaste ? Parler des cours ?
Nevaeh déclara, toute fière, qu'elle avait respecté sa promesse. Certes... Mais s'était-elle fait violence pour ne pas quitter les draps au beau milieu de la nuit ? Je n'en savais rien. Je lui répondis qu'elle n'était pas obligée de rester si elle n'en avait pas envie. Elle fronça les sourcils et rétorqua : « Mais t'es bête ou quoi ? » Le regard que j'avais posé sur elle devint soudain méprisant. J'étais habitué aux remarques sournoises : tous mes étudiants n'étaient pas des anges passionnés par la musique. Mais venant d'elle, ça me blessait. Je dus me faire violence pour ne rien répondre de méchant, pour ne pas me laisser emporter par mon ego blessé. Je soupirai nerveusement. Lorsque je sentis ses doigts sur ma joue, par réflexe, je fis un écart. J'étais complètement tendu, mes poings étaient serrés, par la fatigue, l'incertitude, la colère,... Je ne savais plus. « Désolé. » murmurai-je, en me rendant compte que mon éloignement soudain avait pu blesser Nevaeh. « Enfin, je veux dire que... Toutes les femmes font ce qu'elles ont envie, James. Sinon, je serais partie cette nuit. » Je soupirai en haussant doucement les épaules. « C'est aussi simple que ça, alors ? Et dire qu'il y a encore des hommes qui s'éreintent à essayer de comprendre les femmes. » soupirai-je, légèrement ironique. Je me laissai tomber en arrière. Je n'avais pas envie de m'en aller, mais surtout, de me retrouver à nouveau seul. Il m'avait fallu une nuit avec Nevaeh pour me rendre compte que cet appartement était atrocement vide et que mon lit était bien trop grand pour n'y accueillir qu'une seule personne chaque nuit. Je collai mes mains contre mon visage et sans que je sache trop pourquoi, Neaveh lâcha un autre rire léger, qui me sembla lointain. Celui-ci finit par s'estomper, et je perçus un froissement de draps, juste à côté de moi. Les fines mains de la jeune femme tentèrent de convaincre les miennes de s'écarter de mon visage. Habitué à la maigre obscurité que m'avait fourni le mur formé par mes paumes, le retour soudain de la lumière m'éblouit et je grimaçai. « Ça tombe bien, parce que je n'ai pas envie de partir non plus. J'ai encore.. deux petites heurs à rester. » Je tournai enfin la tête vers elle, un oeil ouvert, l'autre fermé, pour tenter de m'habituer à la luminosité. « Dans cette tenue, ce serait encore plus génial. » lâchai-je en jetant un bref coup d’œil à son corps à peine vêtu. Il fallait toujours que je me mette à dire des conneries quand je commençai à paniquer... Mais c'était toujours mieux que de me montrer froid et distant, comme il y a deux minutes à peine, non ? Elle emmêla ses jambes avec les miennes et je ne pus m'empêcher de la regarder bizarrement, me demandant pourquoi elle faisait ça dès que l'on se retrouvait l'un à côté de l'autre. Elle se mit à rire et se redressa. Je la suivis du regard. Elle passa sa jambe au dessus de moi et s'installa sur mon bas-ventre à califourchon. Je la fixai sans rien dire, trouvant cette position pour le moins troublante. Mes joues s'enflammèrent mais je tentai de rester impassible. « Tu as boutonné mardi avec mercredi. J'imagine mal la tête de tes élèves si t'étais arrivé en cours comme ça, laisse-moi faire... » Je plissai les yeux en la fixant d'un air faussement méchant, la laissant déboutonner et reboutonner ma chemise à sa guise. « Tout à l'heure, tu me dis que je suis bête. Maintenant, tu insinues que je suis même pas foutu de boutonner ma chemise. C'est quoi, la suite ? La fessée ? »
Elle se pencha alors avantageusement sur moi, me laissant admirer la courbe de ses fesses jusqu'à ce que nos lèvres se rejoignent. Je fermai les yeux en soupirant longuement. C'était ces moments-là, les meilleurs. Lorsqu'elle se détacha de mes lèvres pour se redresser, je suivis son mouvement. Je n'avais pas envie qu'elle m'échappe si vite et si facilement. Je pris son visage entre mes mains pour déposer quelques doux baisers sur sa bouche. Je mordillai légèrement sa lèvre inférieure avant de venir lui susurrer au creux de l'oreille, d'une voix lubrique : « Tu sais, si tu continues à être aussi désirable, ça va peut-être m'inspirer une idée d'occupation... » Mes lèvres vinrent frôler son cou lorsque un gargouillement interrompit mon élan. Je m'écartai légèrement, avec un sourire amusé. « Je crois que j'ai un peu faim.. » Je soupirai : « C'est ce que j'ai cru comprendre... » J'enfouis mon visage dans les cheveux humide de Nevaeh, caressant le bas de son dos du bout des doigts. « Pour ton ventre affamé, je crois qu'il me reste de la tarte aux fraises que j'ai faite hier, et des pains au chocolat. Sinon, je peux te faire des crêpes. » proposai-je. Je m'écartai à nouveau de la jeune femme, pour plonger mon regard dans le sien, qui restait magnifique malgré la fatigue. « Je sais, le choix est cornélien. » déclarai-je sur un ton ironique avec une mine faussement désolée. En attendant sa réponse, mes doigts continuaient à jouer des mélodies imaginaires dans son dos. Dans ses bras, j'étais décidément mieux que nulle part ailleurs. |
| | |
| Sujet: Re: I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh | |
| |
| | | | I don't need to try to control you, look into my eyes and I'll own you ✘ Nevaeh | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|