A cette heure de la journée, les couloirs étaient complètement blindés. Bon nombre d'élèves se précipitait en cours, ou essayait tout simplement de se sortir de cette foule. Moi-même, je n'aimais pas trop ça, appart en discothèque - ça ne faisait pas le même effet. Je soupirais à plusieurs reprises, me faisant bousculer de tous les côtés. Livres en mains, j'essayais de me frayer un chemin à travers ces élèves en furie, jusqu'à que je tombe nez à nez avec un gars de ma confrérie. Son sourire ravageur me déclencha automatiquement un sourire en coin. « Floyd, quelle bonne surprise. » Sans m'en rendre compte, je m'étais arrêtée face au jeune homme en plein milieu du hall. De nombreuses personnes n'avaient pas l'air contentes que je me pose ici sans prévenir. Je décide de m'approcher un peu plus d'Adriel, afin de mieux pouvoir discuter. « Dépêche toi, tu vas être en retard à ton cours d'éducation sexuelle. » Oui, j'avoue que j'aimais beaucoup le taquiner. Nous étions comme ça lui et moi, deux personnes qui s'attirent mais qui se lancent des pics à longueur de journée.

J'aime bien la foule oui, mais pas celle des couloirs de l'université entre deux cours. J'essaie de me frayer un chemin au milieu de tout ce monde, j'essaye de me mettre dans un coin tranquille, mais c'est carrément impossible. Mais je retrouve en face d'une jolie blonde, un sourire s'affiche alors sur mes lèvres. « Bridgestone, je savais que tu serais contente de me voir. » Elle se pose alors devant moi et bloque le passage. J'arque un sourcil, gardant mon sourire. Elle se rapproche de moi et je souris de plus belle, bien évidemment. « Bah je t'attendais avant d'y aller ! Je sais que tu en as besoin. » Je lui fais un clin d'oeil, jetant un regard noir à un mec qui venait de me bousculer. Bon d'accord, on était en plein milieu et on bloquait tout, mais c'était pas une raison pour me pousser. On est en pleine conversation très intéressante. Mais au bout de la deuxième fois, je soupire, relevant mon regard vers la jolie blonde. « Ca te dit on va parler dans un coin un peu plus loin, plus tranquille ? » C'est surtout avant que je mette un coup de poing à une personne, c'est bien évidemment pour la sécurité des autres que je dis ça.

Dans ces couloirs insupportables, je réussis à croiser le garçon le plus débile de mon dortoir. Ce n'est pas méchant hein, c'est juste qu'à chaque fois que je vois Adriel, je rigole. Bon, il nous arrive de souvent se chamailler mais ça fait parti du jeu. « Contente ? C'est un grand mot. » Je répond, un sourire en coin accroché à mes lèvres. Bien entendu, le jeune homme ne met pas longtemps avant de rétorquer. Je lève les yeux au ciel, comme s'il était totalement inenvisageable que j'aille à un cours de la sorte. Surtout qu'il n'existait pas ici.. « Et comment tu peux savoir ça ? Tu n'as jamais mis ne serait-ce qu'un orteil dans mon lit. » Et pourtant, nous sommes dans la même confrérie, ça devrait aider. Je dois avouer qu'il est plutôt mignon, voire très sexy. Honnêtement, je ne refuserai pas de coucher avec lui, c'est clair. Même si je suis enceinte, mais ça, c'est une autre histoire. « Tu es enfin prêt pour passer le cap du dépucelage, je suis tellement ravie d'être la première ! » dis-je en m'exclamant, riant à ma propre blague. Bah oui, Adriel voulait qu'on se parle plus tranquillement alors je me faisais des films, rien de bien mal. Je commençais à marcher en direction de l'extérieur, espérant que le jeune homme me suive.

Je garde mon sourire, ne pouvant pas m'empêcher de répondre pour réussir à avoir le dernier mot, comme d'habitude. « Oh, tu es irrémédiablement heureuse de me voir, si tu préfères. » J'affiche mon sourire idiot après avoir dit cela, alors que les gens autour de nous nous bousculent pour réussir à passer, pour aller à leur prochain cours. Comme si c'était réellement intéressant, comme s'ils étaient pressés quoi ! Des débiles, voilà tout. Je fronce les sourcils à ses paroles, avant de reprendre. « Et comme, toi non plus tu n'as jamais mis un seul orteil dans mon lit, comment tu peux savoir ça ? Ou plutôt inventer, du coup, si on réfléchit bien. » Ahah et bam. C'était presque trop facile, il faut l'avouer que sur le coup je suis plutôt fière de moi. J'ouvre grand les yeux à la suite de ses paroles et je la suis à l'extérieur. J'ai presque eu envie de crier Ô joie, Ô bonheur, Ô liberté, pour avoir réussi à m'en sortir vivant et pour enfin réussir à respirer mais.. Ca aurait sûrement était trop exagéré. « Je tiens à te dire que je suis déjà dépuceler depuis longtemps et qu'en plus, je ne voudrais sûrement pas le faire avec.. » Je la dévisage de haut en bas, arquant légèrement un sourcil avant de la regarder droit dans les yeux. « Toi. » Or, c'est totalement faux. Parce qu'elle est plutôt canon et que si on me le proposait, je coucherais sans hésiter avec la jolie blonde. Mais ça, bien évidemment, elle ne le sera jamais.

Je lui fais un sourire, blasé mais à la fois amusé. Qu'est-ce qu'il peut m'embêter celui-là. « Effectivement, c'est le mot que je cherchais. » dis-je, haussant les épaules tout en soupirant suite aux bousculades des couloirs. Il faut vite que je trouve un échappatoire, sinon je risque de vraiment m'énerver sur quelqu'un. Et oui, quand on est enceinte, on prend tout à coeur c'est comme ça. Je crois que la personne sur laquelle je vais m'énerver est bel et bien Adriel. Il me cherche des noises, comme d'habitude, et je ne peux m'empêcher de soupirer à nouveau. Je m'approche dangereusement de lui, perchée sur mes talons de dix centimètres. Bon, il est toujours plus grand que moi, mais c'est un détail. « Oh mon pauvre Adriel.. Je sais que tu es déçu de ne pas connaître le lit de Candace Bridgestone, mais je veux bien faire un petit effort pour toi. Tu me fais de la peine. » Bien entendu, tout était sur le ton de la rigolade. J'appréciais beaucoup ce jeune homme, car il me faisait toujours rire et nous étions sur la même longueur d'onde. Les piques, ça nous connaît. Après mes paroles, je lui tend un petit sourire en coin, sortant de ce couloir infernal. A peine à l'extérieur, Adriel remet déjà mes nerfs à vif. Il me toise d'une manière que je déteste, pour bien sûr couronner le tout en me rabaissant. Je grimace, mais je ne perd pas mon habituelle assurance. « Es-tu vraiment certain de ce que avances mon cher ? » Suite à mes dires, je veux mettre en oeuvre tout ce qui est en mon pouvoir pour le faire craquer. Je m'approche de lui, déposant une de mes mains sur son épaule, tout en glissant légèrement mes doigts sur celle-ci. Je fixe ses beaux yeux noisette de mon regard océan, souriant de plus belle, comme si de rien n'était.