❝ I'll get I cannot stand to look in the mirror, I'm failing I'm telling you these times are hard But they will pass ❞ « Tu délires là ! Et si on s'fait choper hein ? » Joey était en panique. Le pauvre, ça devait être l'une des premières fois qu'il désobéissait à un réglèment. Et vu la sueur qui coulait d'son front, ça devait pas mal l’angoisser. Mais toi, t'étais décidé à y aller, à faire un p'tit tour du côté des « darkness », tu voulais voir à quoi ressemblait une vraie fête, mais de l'intérieur. Ça faisait un moment que l'idée te trottait dans la tête et là, c'était l'occasion rêvée. Les pions responsables des dortoirs étaient sortit pour une raison X ou Y. A vrai dire tu t'en foutais, la seule chose qui importait c'est que tu allais partager ta toute « première fois » avec ton meilleur pote de l'époque. Surtout que t'avais entendu dire qu'il devait y avoir une grosse fête cette nuit-là. Tu avais hâte d'y être parce que qui dit party, dit pleins de meufs à draguer. Et qui sait, peut être même un peu plus. Donc ouais, rien ni personne n'pourrait te faire changer d'avis, même pas Jo'. Tu essaya donc de le calmer à ta manière. « Déééééstresse bro', si ça arrive j'dirai que c'était mon idée. » Tu lui fis un petit clin d'oeil tout en finissant ta phrase. Sauf qu'apparemment, il n'était absolument pas convaincu. Il te regarda droit dans les yeux avant de rétorquer. « C'EST ton idée ! » Il n'avait pas tort. De toute manière tout les plans foireux dans lesquels il se retrouvait venaient toujours de toi. C'était ta faute si vos vieux ne lui avait pas offert le vélo dont il rêvait tant. Tout ça parce que tu l'avais obligé à déchirer puis jeter toutes les pages de ses cahiers d'cours. T'étais vraiment tordu comme gars. Mais tu t'en foutais royalement. Tu ignoras donc sa remarque avant de passer ton bras autour de son cou. Histoire de lui chuchoter la fin de la phrase que tu t'apprêtais à dire. « … Bon tu viens ou quoi ? A moins que monsieur le trop parfait n'est pas les couilles de désobéir et de- » « Okay okay je viens ! Sérieux t'es vraiment chiant comme mec toi. » Un sourire satisfait vint se dessiner sur ton visage. Tu connaissais Joey. Tu savais très bien qu'il détestait qu'on le prenne pour l'intello de service totalement coincé tout ça parce que ce n'était pas le genre à faire connerie sur connerie. Il n'était pas comme toi et d'un côté, c'était très bien comme ça. Sinon qui aurait pu t'empêcher de sauter du haut du toit de l'école en primaire parce que tu t'prenais pour Superman, hein ? Personne. Joey, tu lui en étais reconnaissant pour ça et pour toutes les autres fois. Tu ne manquais pas de le lui montrer d'ailleurs, mais seulement à ta façon. Pendant qu'il farfouillait dans son armoire à la recherche d'un haut potable pour une fête, t'en profitas pour sortir de ta poche un rouge à lèvre bien pétant. D'où venait-il ? Bah ce n'était pas un secret, t'étais un véritable gamin immature et ouais, il t'arrivait souvent de barbouiller le visage des gens avec. Rien de méchant quoi. Tu t'approchas de lui à pas de souris, te tartina un peu de rouge sur les lèvres et les posa ensuite sur la joue de ton pote. Et tout ceci avant de lui déclarer tout sourire. « Arrêtes, j'sais que tu m'aimes Jo' » « Ouais, ouais c'est- Eh mais pourquoi ça colle là ? » Héhé, il venait de se rendre compte qu'il avait désormais une grosse marque de baiser sur la joue droite. Pour le moment tout allait bien, tu étais quasiment écroulé de rire rien qu'en voyant la tronche qu'il tirait. Sauf que t'avais pas pensé à sa réaction, après qu'il l'ai découvert. « … HAAAAAA ! MAIS QU'EST-CE QUE T'AS FOUTU HAV- » Joey manqua de te rendre sourd une bonne fois pour toute et pour éviter que cela arrive, tu t'étais jeté sur lui pour le faire taire. Posant le plus rapidement possible ta main sur sa bouche, tu lui fis signe de se taire avec l'autre. « Putain t'es con ou bien ? Tu veux réveiller tout le quartier, c'est ça ? » Une fois que Jo' fut remit de son immense surprise, tu enleva ta main et te dirigea vers le lit central. Tu t’allongeas de tout ton long , croisa tes bras derrière ta tête tout fixant le plafond. Plus tu le regardais et plus tu t'disais que ça serait bien que toi, Kel et Joey foutiez vite fait bien fait le camp de cet endroit. Tu poussa un léger soupire en te disant que malheureusement, ça n'serait pas possible avant un bon moment. Puis tu pointa du doigt le visage de ton meilleur ami sans pour autant poser tes yeux sur lui. Bah ouais, il était en train de se changer et tu n'avais pas forcément envie de le voir en mode exhibitionniste, frère spirituel ou pas. « Ça mon vieux, c'pour les meufs. T'as juste à faire comme si c'était une nana qui t'avais embrassé et ça ira tout seul, crois-moi. » Le pire dans tout ça c'était que tu en étais persuadé. Persuadé que tu étais le roi de la drague, celui que toutes les filles voulaient. Et même si t'avais plutôt la côté, t'étais loin d'être un Casanova. Jo', qui manqua de se ramasser en voulant enfiler son jean, réussit tout de même à te répondre. « Ou peut-être qu'elles penseront toutes que je m'amuse à essayer le rouge à lèvre de ma mère... » Tu te releva d'un coup en entendant ce qu'il venait de dire. Pour toi qui te prenais pour Georges Clooney version lycéen, c'était presque une insulte de remettre en doute tes précieux conseils. Tout en prenant un air sérieux, tu décida de protester. « Tss. T'y connais vraiment rien toi. Les nanas ADORENT les bad boys. 'puis tu devrais vraiment écouter mes conseils s'tu veux en serrer une, un d'ces quatre. » Cette fois, t'avais décidé de te relever. Tu ne voulais pas abîmer le chef d’œuvre qu'était tes cheveux. Chef d'oeuvre capillaire qui te pris pas moins d'une heure et demi. Tu le disais toi même « utiliser du gel, c'comme utiliser un pinceau. seuls les plus talentueux peuvent en faire quelque chose d'extraordinairement beau. » Quant à Joey, disons simplement qu'il ne partageait absolument pas ta vision des choses. Il se contenta de lâcher un petit rire avant de marmonner un de ses fameux « Bah voyons... » Une fois qu'il eu l'air prêt, tu l'inspecta sous tout les angles. Il avait vraiment la classe, ça tu devait bien l'admettre. En même temps c'était ton pote, question d'influence. Tu lui fis les légendaires pouces levés avant de prendre le chemin de la sortie suivit par Jo'. « Ah j'allais oublié ! » Certaines personnes diraient que le fait d'enlever du rouge à lèvre en s'essuyant avec son t-shirt, surtout quand il est blanc, est une chose vraiment stupide mais pas pour toi. Toi, t'avais toujours un coup d'avance sur les autres et ce soir-là n'était pas une exception. Alors avant que ton jumeau ne te demande si t'étais pas un peu con de faire ça, tu l'informa que tu étais doté d'une « intelligence supérieure ». « T'inquiète pas pour moi. J'leur dirais que ma meuf a eu ses règles au mauvais moment au mauvais moment. … Ou au pire qu'en venant, un gars m'a prit la tête et que j'lui ai réglé son compte. … Ouais ça c'est cool ! » Et vous voilà partit à l'aventure !



❝ When my time comes Forget the wrong that I've done Help me leave behind some Reasons to be missed❞ Ce jour-là, c'était atelier fumette dans un p'tit coin du stade de l'internat. Il devait être dans les vingt-trois heure, heure exacte à partir de laquelle toute chance de se faire choper étaient réduite à zéro. En effet, tous les pions devant être présents pour faire des rondes nocturnes étaient beaucoup trop occupés à regarder la grande finale d'X-factor. J'vous laisse évaluer le niveau de cette école... Mais c'était pas plus mal, ça vous permettait, à toi et à Kel, de vous retrouvez pour discuter et rêvasser en famille. Alors que la p'tite dernière des Enkhtuyaa tentait tant bien que mal d'allumer sa clope, une sorte d'éclair de génie traversa ton esprit. « T'sais p'tite sœur, quand je serais ambassadeur il me faudra des drogues de dingues pour oublier toutes leurs conneries de politiciens ! » Elle manqua de s'étouffer en entendant c'que tu venais de lui dire. La mini-crotte trouvait ça drôle alors que ta phrase était mûrement réfléchi. De toute façon, c'est quand tu sortais les plus grosses conneries qu'il fallait le plus te prendre au sérieux. Tu tapota légèrement son dos, histoire de pas la laisser crever sans rien foutre et, une fois qu'elle eût reprit son souffle, tu lui demanda une p'tite faveur. « Dis Kelou, si ton boule atterrit en chimie, ça t'dis de m'utiliser comme cobaye ? Genre pour des mélanges qui me feront planer comme une mouette au-dessus de la mer... » Et te revoilà en train de divaguer comme d'habitude. Ta sœurette quant à elle eu l'air d'avoir comprit qu'il n'y avait pas que de l'humour dans tes paroles. Tu t'dis que ça lui fera au moins une raison motivante pour elle d'aller en chimie. Et puis, peut-être que grâce à toi elle deviendra une éminente scientifique !


❝ I'm so sad, so sad Oh, but i'm scared to tell That there may not be another one like this And I confess that i'm only holding on by a thin thin thread ❞ Avec les années, ayant marre qu'on te hurle dans les oreilles du matin au soir, tu finis par te plier aux exigences de ton père. Par contre tu ne te privais pas pour te montrer complètement bourré aux yeux du monde entier ou d'être prit la main dans le sac en pleine conso' de cocaïne. C'était de la provocation pure et dure. Alors ton paternel, pour éviter que tu humilies et salisses encore plus le nom de la famille Enkhtuyaa, décida d'avoir une discussion « d'homme à homme » avec toi. Tu te rendit donc dans son bureau et resta debout, prêt à partir à tout moment. « Je t'écoute. Quelles sont tes nouvelles exigences ? Tu veux que j'anime une conférence pour la paix dans le monde, c'est ça ? Ou peut être que tu as enfin comprit que je ne suis pas un pantin que tu peux manipuler comme bon te sem- ». « Stop. » Il te coupa net, il était habitué à tes élans de rébellion et savait pertinemment que te laisser t'emballer c'était finir par parler à un mur. Il planta son regard, froid et vide de toute émotion dans tes prunelles claires avant de dire. « Dès demain, tu pars pour la LSE, une des meilleures universités de Londres. Va préparer ta valise, ton vol est à quatre heure. » Piqué au vif par le comportement de ton paternel, tu ne pu contenir tes émotions. « Arrête. S'il-te-plaît arrête de me prendre pour ton jouet, de me dire quoi faire et quand le faire. Arrête de me prendre pour un con, de me parler comme à un gamin. J'veux que t'arrête de me dire ce à quoi doit ressembler ma vie. C'est pas parce que t'es un enfoiré de politicien corrompu qui n'pense qu'à s'en mettre pleins les poches que j'dois être comme toi ! ». Le père en question resta stoïque car malgré tout il connaissait bien son fils et ses sautes d'humeur. Poussant un soupir il se contenta de répéter. « Va préparer ta valise Havel. » Tu n'en pouvais plus, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Le putain d'vase de tes sentiments. Tu voulus te jeter sur lui pour lui foutre ton poing dans la figure, t'avais besoin d'te défouler, d'en finir une bonne fois pour toute avec ces conneries. Sauf que l'ambassadeur eu largement le temps de voir ce que tu t'apprêtais à faire et... Une claque. Une gifle monumentale qui résonna dans toute la pièce. Mon pauvre, t'en revenais pas. Ton père venait de t'en coller une. Encore un peu et il aurait même réussit à te décrocher la mâchoire. « Putain... ! » Vexé et humilié, tu lança un dernier regard empli de haine à ton père avant de sortir du bureau en claquant la porte.



❝ It's been a while, I'm not who I was before You look surprised, your words don't burn me anymore❞ Bordel. Tu vas enfin la revoir, ta petite sœur chérie Kel. C'est limite si ça te fous pas les larmes aux yeux rien qu'en imaginant vos retrouvailles. La dernière fois que vous vous êtes parlés, c'était par mails lorsque tu lui avais fais un petit topo de ta nouvelle vie. Ta petite copine, ta toute première vraie relation, qui t'avait trompé, trompé et re-trompé jusqu'à ce que tu t'en rende compte, de votre paternel qui te mettait une pression de dingue, d'elle qui te manquait comme pas possible. Mais bon, le point positif c'est que là au moins, t'apprenais quelque chose d'utile. Parler couramment anglais et 'faut dire que ça te plaisait vraiment beaucoup. Dans pile poil deux jours, t'atterrira à Jersey et rejoindra ta Kelou d'amour dans cette université qui a vraiment l'air de vendre du rêve. Vu le nombre de fois où elle t'en a parlé, c'est un peu comme si tu savais exactement à quoi t'attendre sans pour autant gâcher la magie de ta « première fois. » Tapotant sur ton tout nouvel LG, tu tournais en rond dans ta chambre.

« putain. trop hâte d'te voir mini-crotte. fais pas trop d'conneries avant que j'arrive, j'ai pas envie de devoir t'enterrer c'pas mon taff. allez love Kel » Havel. - envoyé à 20h47