Après être sorti d'un cours barbant sur la physiologie, je sortis de la salle en soupirant. Il était midi, enfin. Le mardi était une grosse journée dans mon emploi du temps, et depuis huit heures ce matin, je n'avais eu aucune pause. J'en profitais pour refaire mon chignon, me dirigeant par la même occasion vers le forum. J'aimais bien ce lieu, même si je préférais être à l'extérieur à cette heure-ci. Seulement, il ne faisait pas bien chaud en ce moment, alors je privilégiais le foyer. Faisant claquer mes talons dans les couloirs, je lançais quelques regards aux étudiants qui croisaient mon chemin. J'étais imposante, je le savais, et je savais par dessus tout préserver cela. J'entrais au Melting Pot, où je reconnus tout de suite ma meilleure amie fictive. Fictive, oui. Notre amitié était en quelque sorte montée de toutes pièces, mais c'était amusant de jouer le jeu. Eleanor ne supportait pas que je couche avec son frère régulièrement, tant pis pour elle. Je n'allais pas me priver de Teddy pour elle, il n'en était pas question. Mon sac à main accroché à mon bras, je lui tendis mon plus beau sourire hypocrite comme à chaque fois que l'on se voyait en public. « Eleanor, splendide ma chérie. » dis-je en m'approchant d'elle pour aller lui faire la bise. Bon, malgré le fait que notre amitié n'était pas totalement réelle, je l'aimais bien. On se ressemble pas mal et nos nombreux points communs nous permettent de bien nous marrer parfois. Jusqu'à que la rivalité reprenne le dessus.

Encore un professeur absent, encore une heure qui saute. Je devais rester dans les parages car juste après cette heure, j'avais de nouveau cours et je n'avais pas faim. Je commençais à en avoir marre. Je ne peux pas me permettre de me trimballer toute l'année des professeurs qui sont censés prôner l’assiduité. Je veux dire, j'ai de l'ambition moi, et je ne passe pas ma journée a gribouiller sur une toile comme certains. Non, moi j'ai un avenir et si je me lève tous les matins, ce n'est pas pour rien. Après être allée me plaindre à l'administration que je trouvais inadmissible que ce professeur soit sans arrêt absent, j'étais partit la tête haute, coupant la route à ceux qui entraient dans le bureau que je venais de quitter. Tout en envoyant des textos, je me dirigeais vers le forum. Quelques minutes après m'être installée, un bruit de talons me stoppa dans la rédaction intense d'un message destiné au beau Bryan rencontré il y a un petit moment. Je tournais la tête en reconnaissant la voix et l'air insupportable qu'avait prit la jeune femme. Je me levais en la voyant s'approcher « Tiens, O. ! Tu es rayonnante ! », lançais-je en la gratifiant d'un joli sourire en la regardant de haut en bas. En temps normal je l'aurais toisée mais pas là... Je demandais ensuite après lui avoir fait la bise et une courte étreinte -quelles actrices talentueuses- « Comment tu vas ? Tu as déjà été déjeuner ? ».

Notre amitié était des plus.. compliquées je dirais. Dans un sens, nous pouvions passer du bon temps ensemble, agir comme des vraies amies. Nos caractères étaient semblables, même si Eleanor était sans doute un peu plus folle que moi. Elle, elle n'hésitait pas à se battre pour régler un problème. Moi, jamais. Je préférais être violente verbalement s'il le fallait, ça faisait encore plus mal. Eleanor et moi sommes vues comme LES reines du campus, LES filles qu'il faut connaître, LES filles avec qui l'on doit traîner et sortir. Notre réputation était au plus haut, et il était bénéfique pour nous deux de la regarder croître. Nous ne pouvions nous permettre de nous balancer nos quatre vérités à la figure, même si j'en avais réellement envie parfois. Afin de garder notre popularité maximale, nous nous affichons comme les meilleures amies du monde ici - alors qu'il en est tout autre. Notamment à cause de Charles.. « Merci ma blondie, toi aussi. » J'adorais les compliments, ça, c'est certain. Les recevoir d'Eleanor ne m'extasiait pas non plus mais ça faisait toujours plaisir. « Je suis un peu fatiguée. Les études et moi, ça fait deux. » Effectivement, je n'étais pas une grande bosseuse. Faire la fête était ma spécialité, pas l'anthropologie. « Et toi, tu n'as pas cours ? » lui demandais-je en m'installant à côté d'elle. Beaucoup de regards envieux étaient braqués sur nous, mais j'avais l'habitude. Raison de plus pour jouer la comédie. « Je n'ai pas encore mangé, mais j'ai une salade dans mon sac. On mange ensemble ? » J'étais assez contente de savoir que nous allions déjeuner ensemble. D'une part car Eleanor était drôle et plutôt sympa. D'autre part car elle ne pouvait absolument pas me parler de son frère en public, ce qui m'arrangeait énormément.

Je lui souriais, alors qu'intérieurement, je n'avais qu'une envie: m'en aller. J'étais bien seule, j'avais de quoi m'occuper, pas besoin de me forcer a converser avec quelqu'un, et encore moins de faire semblant. Parfois, je suis sincère avec elle, c'est une sorte de pulsion, sans le vouloir, je me rends compte qu'un compliment honnête sort de ma bouche, ou que je ne pense pas quelque chose de méchant en lui parlant. Oui, ça arrive, car nous sommes tout de même amies même si notre amitié est très particulière. J'aimerais juste avoir une fille dans mes connaissances qui ne se sente pas obligée de s'envoyer mon frère. Je les comprends, mais si elles pouvaient éviter de devenir amies avec moi, ça m'arrangerait, vraiment. Je lui faisais un petit sourire en guise de remerciement. Je hochais la tête « Tu m'étonnes, surtout que l'anthropologie c'est pas le plus évident ». c'est sur que quand on est pas faite pour les études, on ne se lance pas dans quelque chose d'aussi complexe. Je la regardais s'installer près de moi, pour ensuite répondre « Non, Landon est encore absent, j'ai une heure a tuer en attendant mon prochain cours. ». Et bien entendu, je n'avais pas le temps d'aller manger, car trop de monde à la cafétéria à cette heure-ci. Je voyais les gens présents chuchoter, et nous observer. J'adorais voir les gens envier notre amitié qui était exactement le genre de relation qu'il ne faut pas entretenir, et qui n'est pas glorieuse. Mais tout ce qui peut me servir, à moi et ma popularité, je le prends. Manger ensemble, bonne idée ! J'allais plutôt grignoter, puisque je n'avais qu'une pomme et une bouteille d'eau dans mon sac, car je n'ai normalement jamais le temps de plus manger pendant cette journée. « Avec plaisir ! », répondis-je en sortant ce que j'avais. J'acceptais également par politesse, car je n'avais pas vraiment faim. Je posais tout sur la table basse, pour ensuite répondre au message de mon frère. Une fois qu'elle eut sortie sa salade, je lui souhaitais un bon appétit avant de demander « Tu as entendu qu'une bizu de chez nous s'amusait a jouer les espionnes pour les Hadès ? »

Oui, je savais parfaitement que l'anthropologie n'était surement pas faite pour moi. Mais faire bonne impression était primordial pour moi. C'est pourquoi choisir une bonne voie faisait parti du protocole. Beaucoup croient que j'ai un QI d’huître, mais c'est loin d'être le cas. Même si je galère dans la filière où je suis, je réussis un peu près partout en général. Je ne fais pas grand chose - privilégiant faire la fête - mais je m'en sors un peu près. Les blondes ne sont pas toutes connes finalement. Eleanor bossait dur contrairement à moi, et elle n'omit pas de me faire remarquer que l'anthropologie n'était pas pour moi. Je fis rouler mes yeux, esquissant un sourire malgré tout. « C'est sûr. » dis-je simplement, comme si de rien n'était. Si nous avions été seules, je n'aurais pas hésité pour lui en mettre plein la figure. Mais il fallait prendre sur moi. Prendre sur nous, comme d'habitude. Je soupirai quand Eleanor m'apprit que son prof n'était encore pas là. Il était réputé pour être excellent professeur, mais très souvent absent. Je pris un air des plus compréhensifs, croisant mes jambes sous la table. « Essaie de prendre des cours sur d'autres élèves qui ont un autre professeur dans la même matière ? » proposais-je gentiment. Je sortis alors ma salade pour le déjeuner. Eleanor semblait d'accord pour manger en ma compagnie. Nous allions passer la prochaine heure ensemble, sous les regards envieux des autres étudiants. Je comprenais ces gens, ils croyaient voir deux jeunes femmes de classe s'entendre à merveille, tout le monde enviait ce statut. En vérité, ça ne se passait pas exactement de cette manière, mais beaucoup de personnes jugent au premier abord. C'était le cas pour leur amitié improvisée. J'ouvris délicatement le tupperware où se trouvait ma salade, et sortit une fourchette que j'avais emmené. « Tu ne manges que ça ? » demandais-je à la jeune femme. Je ne mangeais pas beaucoup non plus, mais je n'aurais pas pu tenir la journée avec pour seul repas un fruit. Je commençais à manger lentement, écoutant Eleanor attentivement. Je haussais un sourcil, n'étant absolument pas au courant de cette histoire. Je détestais ce genre de commérages, et j'espérais vite savoir de qu'il s'agissait. « Tu sais qui c'est ? » questionnais-je alors, avide d'en savoir plus.

En la voyant rouler des yeux, je compris immédiatement que ma remarque ne lui avait pas plu. Et pourtant, je n'avais rien insinué du tout, mais alors vraiment rien. Au contraire, je trouvais courageux qu'elle se plonge dans des cours d'anthropologie alors qu'elle n'appréciait pas tellement ça. Mais bon, tant pis, je n'allais pas m'en faire pour ça plus longtemps. Je fis un petit sourire à Candace avant de répondre en soupirant « Figures toi que j'y avais pensé ! Mais le soucis c'est qu'il n'y a que deux professeurs pour les deuxièmes années. Le mien est le plus mauvais, l'autre est rapide, et le programme est abordé différemment. Du coup pour les examens, c'est compliqué. Mais je vais m'adresser à Maxwell, je sais qu'il pourra m'aider le temps que je règle ça... ». Oui, j'allais régler ça. N'oubliez pas que le directeur de notre campus, était mon grand-père et comme il ne refuse rien à ses petits-enfants, si je me plains trop à propos de ce professeur, on trouvera une solution. Depuis bientôt deux mois ce professeur ne cessait de s'absenter, et lorsqu'on a de l'ambition, on ne peut pas se permettre de perdre autant d'heures de cours. Lorsqu'elle me questionnait sur mon repas, je répondais aimablement en ouvrant ma bouteille d'eau « Oui, en temps normal, je n'ai pas de pauses entre ce cours et le prochain, alors j'ai juste le temps de manger ma pomme tu vois ». En la voyant sortir sa fourchette, j'ajoutais en souriant « Bon appétit ! ». Je dévisageais les gens qui nous observaient, trouvant cela plutôt gênant, surtout lorsque je mangeais. Mais bon, je pouvais les comprendre. Comment ne pas nous regarder... Puis apercevoir, Candace Bridgestone et Eleanor Callaghan, déjeunant toutes les deux, seules, ici qui plus est, c'était comme voir des stars hors contexte, vous voyez le genre. Je croquais donc ma pomme d'un rouge parfait, en observant sa réaction après mes propos. Je fronçais un peu les sourcils « Peut-être que c'est la toute petite brune, celle qui te suis partout, elle est louche... », je m’apprêtais a croquer de nouveau dans ma pomme lorsque j'eus comme un flash « Ah ! Stacy, la grande cruche là... Il me semble que son frère est en cinquième année chez les Hadès... C'est surement elle... ». Je buvais une gorgée d'eau fraîche avant de reprendre « Il faut qu'on trouve un moyen de les faire parler, en leur mettant un gros gros coup de pression... Comme ce sont des bizus, on va voir si elles ont les épaules pour rester chez les Zeus, au passage. ». Je pris une nouvelle bouchée, avec un petit sourire machiavélique... Qui veut nuire à notre confrérie, prend de gros risques...

Eleanor n'avait vraiment pas de chance à priori. Elle ne pouvait même pas récupérer son retard sur l'autre classe, ce qui était plutôt embêtant pour la suite. Les examens de fin d'année étaient importants pour accéder au semestre suivant, j'espérais que la jeune femme aurait le temps de trouver les cours en temps et en heure. Il fallait moi aussi que je me mette à travailler un peu, du moins plus que maintenant. Je galérais pas mal, mais la section me plaisait plutôt bien, c'est pourquoi je voulais continuer dans cette voie. En entendant Eleanor me raconter ces histoires de cours, j'acquiesçais en hochant la tête, écarquillant les yeux de temps à autre, désolée pour elle. Je commençais à sortir ma nourriture de midi, l'estomac vide. « Merci, toi aussi. » répondis-je poliment, même si elle ne mangeait qu'une pomme. Il m'arrivait de manger très peu aussi, quand je n'avais pas de pause entre midi et deux. Ça ne se produisait qu'une fois dans la semaine d'ailleurs, et heureusement. Je ne supportais pas d'enchaîner six heures de cours à la suite, j'avais besoin de mon midi. Lentement, je commence donc à manger un peu de salade. Je suis arrêtée dans mon élan quand ma meilleure amie fictive me parle d'un complot entre deux confréries différentes. Et bien entendu, il s'agit de la mienne. Ce que je ne laisserai pas passer, car quand il s'agit Des Zeus, je ne laisse rien passer. Personne ne viole les lois de notre confrérie. Je sais qu'Eleanor réagit de la sorte quand Zeus est concerné, c'est un sujet dont nous pouvons parler sans arrière pensée. « Ah elle.. Elle est plutôt mignonne quand on y pense. Mais elle a une vraie tête de fouine. » avouais-je en avalant un bout de salade. Son idée était parfaite. J'adorais lancer des défis aux nouvelles années, surtout quand leur fidélité envers la confrérie était mise en jeu. C'était encore plus excitant. Je repris une feuille de laitue, buvant à mon tour un peu d'eau. « A nous deux, on a assez de poids pour les faire tomber tous les deux. Il faut qu'on choppe cette Stacy et qu'on s'amuse un peu.. » proposais-je, mon côté pervers de sortie. J'espérais qu'Eleanor me suivrait sur ce coup, car nous pouvions trouver un bel amusement pour l'heure et les jours à venir.

Je lui fis un petit sourire en guise de remerciement. Je savais où trouver de la nourriture juste avant d'aller en cours; un ami sportif garde toujours quelques trucs à grignoter dans son sac, puisqu'il a constamment besoin de prendre des forces. C'est comme ça que je m'assure, en temps normal, que je ne vais pas manger qu'une simple pomme. En plus, il a tellement l'habitude et il est tellement adorable qu'il m'apporte mes gâteaux préférés alors... j'en salivais d'avance. J'étouffais un rire en entendant sa comparaison, c'est vrai qu'elle avait une tête de fouine cette fille, effrayant. Je répondais, en arquant un sourcil « Comme quoi, parfois, l'habit fait le moine, hein... ». Je l'écoutais attentivement, sachant parfaitement que dans ce domaine, Candace était une alliée de taille, et je dois avouer, avec beaucoup de facilité, qu'elle avait toujours de bonnes idées. Nous sommes un duo de choc, lorsque nous ne nous prenons pas la tête. Pourquoi pensez-vous que les gens sont jaloux ? Vraiment. Mes lèvres s'étiraient de manière a afficher un sourire mauvais et un air mesquin... Les gens qui nous observaient devaient se demander pourquoi nous prenions cet air redoutable. Parfois, j'adorerais nous voir, quand nous sommes en train de concocter un plan machiavélique, je suis sûre que les étudiants doivent avoir peur d'être nos victimes. J'aime savoir que les gens me craignent. C'est bon, trop bon. Je me penchais un peu pour dire, en souriant « J'aime quand on est sur la même longueur d'onde, Bridgestone. ». Je croquais de nouveau dans ma pomme, après avoir ajouté « A nous deux, on peut même les pousser a quitter le campus, si on parvient à les humilier bien comme il faut. Ce serait bon pour notre réputation... On pourrait mettre la fouine et la Stacy en compétition. Une des deux deviendra comme notre "bras droit". Comme elles sont amies, et que la fouine est teigneuse, elles vont finir par se détester... On donne des missions à la gagnante, on lui donne de l'importance, pour lui faire péter un câble, on organise une soirée en son honneur, et on brise son rêve, on l'humilie devant tout le monde, on révèle tout ce qu'elle a balancé sur les Zeus, et... pour le reste, l'avenir nous le dira. ». J'avais révélé ce plan sur le ton de la confidence, sûre que personne ne pouvait nous entendre. Je reprenais ensuite, après avoir bu un peu « Qu'est-ce-que t'en penses ? Je suis ouverte à toute autre proposition, bien entendu. »

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Un sourire commençait à se dessiner progressivement sur mes lèvres. J'arrivais tout de même à passer de bons moments avec la célèbre Callaghan, c'était l'essentiel. En même temps, nous étions aussi pestes l'une que l'autre quand ça nous prenait. Je pouvais devenir très méchante quand on me cherchait des noises, il en était de même pour Elenaor. Même si j'adorais notre confrérie, je n'allais pas bien loin quand on trahissait l'honneur des Zeus. En revanche, la blondie n'était pas du même avis. Il fallait que l'on se batte pour rester LA confrérie au top, et j'adorais ça. C'était une bonne idée dans ma vie qui commençait à devenir trop monotone à mon goût. J'étais une grande amatrice et de sensations fortes, autant en profiter quand l'occasion se présentait sur un plateau d'argent. J'arque un sourcil à sa remarque, souriant en coin. Oh que oui nous étions sur la même longueur d'onde. De plus en plus de gens nous fixent, murmurent en essayant de comprendre ce qu'il se trame. Bien entendu, nous ferons bien attention de ne rien révéler à personne. La confiance est essentielle chez les Zeus. Je continue de manger tranquillement, essayant de concocter un plan pour mettre ces deux filles au tapis. A peine quelques secondes passèrent que la jeune femme exposait déjà son idée. Attentivement, j'écoute les moindres des détails. Je souris à plusieurs reprises, imaginant la situation. C'était horrible d'être comme ça, j'en étais consciente. Mais tous les étudiants de ce campus savaient pertinemment qu'il ne faut pas chercher à nuire aux Zeus, voilà tout... « Tu es divine. » répondis-je simplement, pour lui faire comprendre que tout me plaisait dans son idée. A mon tour, je m'approche d'elle, afin d'éviter les oreilles indiscrètes. « Ces deux filles vont regretter d'être venues étudier à Jersey.. » Je lui murmure ces quelques paroles, buvant un coup dans ma bouteille d'eau. « On devrait prendre celle des Hadès comme bras-droit. Elle serait tellement flattée d'être recrutée par les deux Zeus les plus célèbres de l'université, qu'elle ferait n'importe quoi pour nous. » Je marque une petite pause, regardant Eleanor d'un regard machiavélique. « De la sorte, la fouine sera ultra jalouse et là... on pourra commencer ton super plan. »

J'attendais avec impatience sa réaction et ses suggestions. Le campus, c'était comme le lycée pour moi, mais en mieux. J'avais toujours été une des filles les plus populaires au lycée, mais j'étais un peu plus cool que maintenant. Certains disent que le campus offre une nouvelle vie, que ça n'a rien à voir avec le lycée. Certes, au niveau scolaire ça n'a rien à voir mais quand on est une victime durant ses années lycées, il y a peu de chances qu'on devienne un Grand du campus. Le pouvoir, la popularité, on l'a, ou on l'a pas, ça ne se gagne pas comme ça, en un claquement de doigt. Chance ou malchance, c'est vous qui voyez, mais j'ai toujours été dans les meilleurs et personne ne peut rien me dire: je suis populaire, jolie mais également brillante. J'ai tout pour moi, oui. Je souriais fièrement en entendant la réponse de la jolie blonde, qui apparemment appréciait mon plan. Je hochais la tête, acquiesçant ses propos, répondant simplement « Le moindre faux pas peut être fatal, ici. Surtout quand on est une moins que rien comme ces filles. ». Oui, j'aime bien rabaisser les gens qui le méritent (ou pas, d'ailleurs). Je croquais dans ma pomme, appréciant tout de même mon mince repas, alors que la belle reprenait la parole. Sa suggestion me plaisait bien, je buvais un peu avant de reprendre « Bonne idée. Prendre celle de la maison des paumés, c'est encore mieux. ». C'est sûr que personne ne refuserait de nous servir de bras droit, l'occasion de se faire une place au soleil est bien trop belle. Je me frottais les mains, un air mauvais sur le visage, de quoi inquiéter n'importe quel étudiant autour de nous « Ohhh que j'ai hâte, on va bien s'amuser, c'est moi qui te le dis ! ». Je marquais une pause afin de terminer ma pomme, puis j'enveloppais le trognon dans une serviette avant de demander très naturellement « Alors, on a brisé des coeurs ces derniers temps ? », je fis un petit sourire, curieuse. Non, ce n'est pas étonnant... Nous sommes tout de même amies, même si c'est une amitié qui connait plus de bas que de hauts, et parler de ça n'est pas surprenant. En revanche, parler de mon frère, il ne faut pas rêver, cela ne me fait pas plaisir et j'espère qu'elle évitera le sujet, en public, du moins.

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Je pouvais être tellement mesquine, c'en devenait totalement indécent. Se moquer des gens a toujours été quelque chose que j'aime faire, surtout avec ma fameuse acolyte, Eleanor. Certains points de notre caractère nous différaient totalement, mais s'amuser à concocter des plans plus sordides les uns que les autres était notre spécialité. A toutes les deux. La popularité nous suivait depuis des années maintenant, et en toute honnêteté, j'aurai beaucoup de mal à m'en détacher. Depuis toujours, je soignais parfaitement cette réputation qui me collait à la peau, notamment en traînant avec des gens du même monde que moi. Eleanor était pareille que moi à ce niveau là, populaire et parfaite aux yeux des autres. « Surtout quand on sort d'une confrérie comme celle des Hadès. » ajoutais-je à l'adresse de la jeune femme, un rire moqueur s'échappant de mes lèvres. Je détestais cette confrérie, plus que les autres d'ailleurs. Pour moi, ce n'était pas une confrérie à part entière, tout simplement car les personnes étant à l'intérieur ne sont pas soudées comme nous le sommes chez les Zeus. « Mais avec plaisir. » Oh oui, quel bonheur de s’accaparer la maison des Oranges pour foutre une merde pas possible. J'adorais cela. De toute manière, une de nous deux finirait bien par convaincre quelqu'un des Hadès pour nous prêter leur salle commune. « Carrément, ça fait longtemps que je n'ai pas participé à un plan de la sorte. » Eleanor était une vraie reine pour tout ce qui concernait les plans machiavéliques, et j'aimais énormément l'aider là dedans. C'était très amusant. Maintenant que nous avions préparer minutieusement les grandes lignes de notre plan, j'en profite pour terminer ma salade verte. D'ailleurs, je ne pouvais plus rien avaler à présent. Je hausse les épaules à l'entente de ce qu'Eleanor vient de me demander, car pour être honnête, je n'ai pas accueilli grand monde dans mon dortoir en ce moment. « Pour tout te dire, pas vraiment. Enfin, il y a eu une Apollon il y a quelques temps, Tamara. Tu connais ? Et puis avec Adriel, c'est toujours le jeu du chat et de la souris.. » Bien entendu, j'évite soigneusement le sujet de Charles, c'était bien trop délicat d'en parler avec elle ici. Et puis, je savais parfaitement qu'elle n'aimait pas que je le fréquente, alors je ne dis rien. « Et toi ? Notre dortoir a accueilli de nouvelles conquêtes ? »

Je pouffais de rire « On a toujours dit que la confrérie des Hadès est une véritable poubelle, c'est pas pour rien, n'est-ce-pas. », ajoutais-je en souriant. J'aime rabaisser les gens, constater et appuyer leurs points faibles, et il est évident que les gens de cette confrérie n'ont que ça. Des pseudos torturés, délinquants, mauvais... De la mauvaise graine en puissance, et je dois bien avouer qu'il ne peut qu'y avoir une sorte de quota à respecter pour pouvoir intégrer des personnes comme celles qui peuplent cette confrérie. Bah oui, il faut de tout pour faire un monde, et les ratés en font partie. Même les Apollons, la confrérie qui est un peu la risée des Zeus, ont plus de valeur à mes yeux. Vraiment. J'acquiesçais à ses propos d'un signe de tête, buvant une nouvelle gorgée d'eau avant de répondre « Et moi donc ! Je trouve qu'on est vraiment trop calmes en ce moment, il était temps qu'on y remédie ». Espacer les crasses, c'est un plan assez efficace: personne ne sait quand on va frapper, et quand on frappe, tout le monde est sur le "cul", si je peux me permettre. Alala, qu'est-ce-que je m'aime dans ces moments là... J'avais demandé très naturellement ce qu'il se passait niveaux conquêtes chez Candace, puisque nous étions amies tout de même, et que j'étais curieuse. Je savais parfaitement qu'elle pouvait inclure Charles dedans, mais qu'elle ne m'en parlerait pas. Ce serait bien trop risqué en public, de une, et ce serait dommage de gâcher cette bonne entente passagère, tout de même. Et franchement, deviner qu'ils se voyaient souvent me suffisait amplement, je n'avais aucunement besoin d'entendre cela venir de la bouche de la jeune femme ou bien de mon jumeau. J'écoutais sa réponse, un petit sourire en coin aux lèvres en entendant parler de Tamara... « Oui, j'en ai déjà entendu parler. Je la croise souvent. On ne t'arrête plus, tu vas piocher un peu partout dans le campus. », lançais-je d'un air taquin en battant des cils. Hommes, femmes, il lui faut tous ! J'adore ce côté de sa personnalité. C'est ce qui fait qu'elle est fun et imprévisible... On ne sait jamais qui sera sa prochaine "victime". Un prédateur, cette blonde. Je passais ma main dans mes cheveux en m'adossant à ma chaise « Pas trop lassant ce petit jeu ? Ca fait un petit moment que ça dure quand même.. », dis-je simplement. Puis vint mon tour... Je n'avais pas revu Jules depuis la soirée où nous nous étions disputés et j'essayais de l'éviter un peu, je dois bien l'avouer, ayant eut peur la dernière fois. « Seulement un petit Poséidon, Bryan, qui a dû partir pour l'Australie retrouver sa famille... C'est dommage, on s'entendait bien... », je fis un petit sourire coquin avant de reprendre en prenant un petit air solennel « Sinon, personne... Personne n'est assez bien, je trouve. A part mon frère, mais j'en trouverais jamais un comme lui. Je suis trop exigeante, tu me connais. ». Oui, j'essayais de justifier le calme plat niveau mec en disant que je suis exigeante, ce qui est vrai, certes, mais Jules me trouble et c'est pour ça que je fuis les hommes, plus que d'habitude, ayant toujours été pas mal déçue par ceux-ci. Je regardais autour de nous un petit instant avant de regarder de nouveau Candace..

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A mon tour, je ne pus m'empêcher de me moquer ouvertement des Hadès. Cette confrérie n'était vraiment pas ma tasse de thé, et la plupart des gens qui s'y trouvaient ne m'intéressaient pas. « Carrément. » Sur ces mots, je termine enfin mon repas du midi, et je suis repus. Délicatement, je range le tupperware ainsi que mes couverts dans mon sac. Je relève mon regard vers la jolie blonde, qui a l'air totalement excitée par notre plan futur. J'avoue que moi aussi, j'ai vraiment hâte de le mettre à profit et de m'amuser comme jamais. C'était sadique, mais j'aimais ça. Moi, personne n'osait m'atteindre. J'avais trop d'ampleur dans cette université, et je ne parle pas des Callaghan.. « Je suis d'avis pour qu'on organise cette fête ce week-end. » proposais-je à mon acolyte, un sourire machiavélique accroché aux lèvres. J'étais comme une gosse à cet instant, et j'avais vraiment envie de mettre en oeuvre cette soirée. D'ailleurs, ce n'était pas la première fois qu'Eleanor et moi organisions des fêtes sur le campus. En général, seuls les Zeus étaient invités, car ils sont les meilleurs, of course. Puis arrive le sujet que j'adore mettre en avant : mes conquêtes. Je ne cache absolument pas ma bisexualité, je vis avec sans me soucier du regard des gens. Eleanor le sait, et sa réaction me fait sourire. Elle est tellement jolie qu'elle pourrait sortir avec n'importe qui à Jersey. « La diversité, c'est toujours le mieux. » Un petit clin d'oeil en prime, je défais mon chignon pour le refaire. Oui, je suis une maniaque des cheveux je l'avoue. Je hausse les épaules quand elle me parle d'Adriel. A vrai dire, ce jeu m'amuse assez et je pense le tenir par le bout du nez - ou pas. « Ça permet de mettre un peu de piment dans mes relations.. » J'aurais aimé ajouter que Charles me suffisait amplement, mais je crois que ce n'était pas la bonne personne à qui le dire. Si elle venait à apprendre que j'avais des sentiments pour son frère, et vice versa, je crois qu'elle me tuerait. Je préférais ne pas lui en parler, c'était bien mieux ainsi. Je tire le grimace quand elle me parle d'un certain Bryan. Je suis désolée pour elle en fait, désolée qu'il soit parti. « C'est dommage en effet. » Je déglutis de manière inaudible, lui lançant un sourire crispé quand elle me parle de son frère. J'ai envie de le vanter, de le complimenter et tout ce qui s'en suit... mais bien entendu je me tais. Je me cale plus confortablement dans mon fauteuil, buvant une gorgée d'eau avant de reprendre calmement. « Oui je sais bien. Pourquoi ne songes-tu pas à t'amuser un peu plus ? Même si ce n'est rien de sérieux. »