Il a envie de se taper la tête contre sa table. Enfermé dans son dortoir comme un ermite, Teddy voulait écrire, à la base. Il avait cru que son inspiration était là, mais il se retrouve comme un vieil écrivain avec la phobie de la page blanche. Il froisse sa feuille où il n'a aligné encore que quelques mots éparpillés tombés de son cerveau. Bon, il faut qu'il s'y résigne. Aujourd'hui, pas moyen d'écrire. Il soupire, se rejetant en arrière sur sa chaise lorsque son portable sonne. Il tend le bras et s'en empare. Callum, tiens. « Passe chez moi, mec. » C'est lui ou il a pris la mimique d'un accent français, là ? En plus, il raccroche de suite sans même attendre de réponse, Charles ne peut donc pas refuser. De toute façon, il n'en a pas l'intention. Il l'aime bien, Callum. Même si généralement, lui et les Hadès, ça passe plutôt mal eh bien là... c'est différent. Oui, différent aussi depuis qu'il est au courant de l'orientation de Charles. Et Teddy avoue bien que parfois, c'est amusant de se rendre chez lui, juste parce qu'il ignore toujours ce qu'il va s'y passer. Juste le temps de changer de t-shirt et le français s'enfuit de son dortoir avec un rapide salut pour ses compagnons qui le partagent avec lui. Dans les couloirs, il ne croise personne, et arrive donc très vite au bâtiment des « oranges ». Il grimace en croisant quelques têtes qu'il n'aime pas beaucoup – c'est réciproque – et frappe alors à la porte de Callum. « C'est moi, mec. » annonce-t-il, les mains dans les poches, détendu.

Charles aurait pu refuser l'invitation, mais quelque part, il se sent proche de Callum. Il est l'un des seuls à savoir ce détail important de lui-même, et surtout un des seuls à le comprendre, à le soutenir. Au fond, ça plait pas mal au Callaghan de se répéter qu'ils se ressemblent pas mal. Même si c'est un Hadès et lui un Zeus, au fond, les ressemblances vont au-delà d'un simple choix de confrérie. Quand la porte s'ouvre, Charles peut alors aisément découvrir un Callum très peu vêtu. Il se surprend un peu à laisser son regard effleurer le corps du jeune Hadès, mais quand il relève les yeux, il se rend compte que Callum est tout autant en train de l'observer. Charles ne sait pas trop s'il doit en être gêné ou flatté. « J’étais pas sur que tu viennes. » Comment peut-il en douter ? Ça lui semble inconcevable qu'il n'accepte pas une invitation venant de lui. « Je viendrais toujours, voyons. » fait-il en entrant avec un petit sourire. « T’as pas eu d’ennuis sur le chemin ? » Charles fronce légèrement les sourcils. Si avec d'autres il se serait vexé d'être ainsi traité comme un enfant, là il en éprouve presque un certain soulagement. « Non, du tout. Je n'ai croisé personne. » répond-il sincèrement, avant de prendre la bière qu'il lui propose, le remerciant d'un sourire. Il le suit, s'installant à son tour sur un des fauteuils, avant de poser son regard sur la télé. Avec amusement, il murmure : « Tu compatis avec les sourds ? » Il boit une première gorgée avant finalement de descendre de son fauteuil pour rejoindre Callum, assis directement par terre. Il observe son visage avant de détourner le regard vers l'écran muet. « Bon et tu... tu me racontes quoi ? » lui demande-t-il, comme pour s'éviter de le regarder trop souvent.