Voici la journée que je venais de passer: recopier mes notes au propre, faire les devoirs à rendre, aller à la réunion concernant la vie au sein de la communauté Zeus... Inutile de vous dire que j'étais d'une humeur massacrante après tout cela. C'était surtout la réunion qui m'avait énervée, car j'avais rencontré les petits nouveaux qui proposaient tout un tas d'idées, se pensant chez eux ici. J'avais bien rigolé, croyez moi. Et j'avais remis ces merdeux à leurs places très très rapidement. J'étais passée chercher un livre dans mon casier, quand je vis un papier plié, tomber à mes pieds Je le ramassais, et en me relevant, je vis une fleur dans mon casier. C'était Jules, ça ne pouvait être que lui. J'ouvrais le papier, pour y découvrir, entre une multitudes d'autres lignes poétiques Retrouves moi près du phare, en fin de journée, je t'attendrai Eleanor, comme je l'ai toujours fait.... Le refermant pour l'enfouir dans la poche de ma veste, je prenais la fleur, et mon livre puis je claquais la porte de mon casier. Je rentrais pour ranger mes affaires, puis je vis l'heure: dix-huit heures. Il était temps que j'y aille. A vrai dire, j'y allais pour gueuler un bon coup. Depuis la soirée où je lui avais avoué que oui, j'étais peut-être amoureuse de lui, nous nous étions vus quelques fois, plaisantant, flirtant... Et d'un coup, plus rien. Mais quand je dis RIEN, c'est RIEN. Exactement ce que je redoutais. Il était bizarre... C'était Jules, quoi. Mais je ne supportais pas que dans ces sauts d'humeur, il m'ignore presque. Comme souvent, il ne m'avait pas donné de nouvelles pendant mes vacances à l'étranger, rien de bien étonnant. Mais cela n'avait pas aidé ma colère à diminuer. Après vingt minutes de route, je me garais pour me rendre à pieds jusqu'au phare. Je vis Jules assis non loin du phare, un peu en hauteur, dominant la plage déserte, et admirant le coucher du soleil. Ca lui ressemblait bien, de me donner rendez-vous ici, à l'heure du coucher du soleil. Je fermais un peu mon gilet, le vent étant frais pour ensuite m'approcher. Me fichant bien de la magie de l'instant, je lançais, transperçant le silence « J'ai cru rêver en voyant un mot de toi dans mon casier. ». J'ajoutais une fois à sa hauteur, croisant les bras, avant de m'exclamer, les bras croisés, ne voyant même pas son visage puisqu'il n'avait eut le temps de se retourner « C'est quoi ce délire Jules ?! Pourquoi tu m'as fait venir ici !? Tu t'es souvenu que j'existais, c'est ça !!? Il était temps, tu trouves pas !! J'espère que t'as une bonne raison d'avoir été silencieux comme ça !! ». J'arquais un sourcil, le regardant se relever... J'appréhendais le moment où j'allais voir son regard sombre se poser sur moi et me retrouver en face de son visage angélique... Il ne faut pas faiblir Eleanor !! NON, NON !