J’m’en branle, j’fais comme j’l’e sens.
who ons my heart, is it love or is it art.
CHAPITRE 1 ⊱
« Je suis vraiment désolée mais Callie n’a pas pu survivre à l’opération. ». C’était peut-être une phrase banale pour ceux qui n’avaient pas de cœur, mais pour Maddie et sa mère, c’était la pire chose au monde. Maddie venait de perdre sa mère, enfin sa deuxième mère puisque ses parents étaient deux femmes d’une quarantaine d’année. Voilà que ça faisait déjà quinze ans que la jeune fille vivait avec elles et aucunes ne se plaignaient de cette vie sans prise de tête. Jusqu’à ce jour où, un virage prit trop tard par Silvia, la deuxième femme dans la vie de l’ado, emporta Callie dans un long voyage que peut être la mort. Un choc qui ne fut supporté que par Maddie puisque Silvia se donna la mort quelques mois plus tard, pensant pouvoir gérer cet événement. Alors Maddilyn se retrouva sans parents une nouvelle fois et du vivre quelques temps dans l’orphelinat de Bologne. A ce moment-là, elle n’était qu’une simple fille dont sa mère biologique s’était suicidée et sa compagne tuée dans un accident, elle était Maddilyn Alyssia-Tea Leonetti. Un beau nom pour une belle italienne qui pensait ne jamais en finir des malheurs. Mais un beau jour, une famille vint l’adopter. Elle qui avait déjà quinze ans, et qui pensait finir ses jours dans cet orphelinat. La famille Fowler avait eut certainement pitié d’elle puisqu’ils ne donnaient pas le sentiment de l’aimer. De plus, ils avaient déjà un fils, un peu plus âgé qu’elle dont elle se foutait totalement, et c’était réciproque. Le déménagement à Miami fut difficile, même si elle n’était plus attachée à Bologne depuis un moment. Villa de rêve, vacances de rêve, et même une chambre qui devait certainement faire la taille de son ancienne maison. Un vrai palace dont elle ne sut profiter, puisqu’à la moindre connerie, elle se voyait privée de presque tout.
CHAPITRE 2 ⊱
« Maddie ! Descends veux-tu, ton assiette va refroidir ! » La jeune fille âgée de seize ans s'était levée de sa chaise avant d'ouvrir la porte.
« J'ai pas faim ! » avait-elle crié avant de refermer la porte, de se jeter sur son lit et d'écouter la musique. Mais sa mère ne tarda pas à entrer pour raisonner sa fille.
« Ça fait trois jours que tu veux plus manger, tu vas pas commencer à faire ta crise d'ado parce que ça va pas passer avec nous ! » fait-elle remarquer à la jeune ado, les yeux maquillés d'un noir vif tout autant que les ongles. Personne ne pouvait remarquer que c'était le début d'une longue période d'angoisse.
« Et puis tu vas me faire un plaisir de m'enlever ce maquillage ! Nan mais tu t'es cru où ? C'est pas dans cette maison que tu vas faire ce que tu veux ! » Maddie avait enlevé sa musique et s'était levée pour affronter sa mère en personne.
« Ah ouais ? J'fais pas c'que j'veux ? » cria-t-elle en poussant d'une main toutes ses affaires sur son bureau.
« Et là, j'fais pas ce que je veux ? » continua-t-elle tout en s'attaquant à son étagère. Cassant tout, son père arriva pour aider à calmer la jeune fille qui commençait sérieusement à effrayer sa mère.
CHAPITRE 3 ⊱
« T'as aimé le film ? » demanda le jeune homme, timidement, tout juste âgé de seize ans, à Maddie, d'un an de plus et tout aussi émotive. C'était leur premier rendez-vous, et même s'ils se voyaient à l'école, ce n'était pas la même chose en dehors.
« Oui, il était marrant ! » répondit-elle, gentiment avant d'être prise de court par les lèvres du garçon qui s'étaient posées sur les siennes. Ce n'était pas son premier copain, mais depuis qu'elle vivait ici, oui, alors elle ne savait pas comment elle allait réagir. Cela devait faire près d'un an qu'elle était à Miami avec sa deuxième famille, et même si elle affirmait le contraire, elle s'y était pas faite du tout à cette grande ville.
« Maddie, tu veux sortir avec moi ? » C'était plutôt rare de la part d'un garçon de faire de genre de demande, et pourtant la miss Fowler était tombée sur le bon mec. Un simple oui de sa part aurait été suffisant, seulement, ça ne l'était pas pour Maddilyn.
« Oh ! Je sais quoi faire pour marquer notre couple ! » lança-t-elle, surexitée.
« Ah ouais ? » demanda-t-il, pensant à un repas dans un fast food ou quelque chose de ce genre.
« Et si on habitait ensemble ? » le coupa-t-elle, de plus en plus hystérique.
« Ca serait pas énorme de vivre ensemble dès maintenant ? De vieillir ens... Oh j'ai une meilleure idée ! Et si je me faisais tatouer ton prénom sur mon bras, et toi le mien, comme ça c'est marqué à jamais ! » Elle s'était arrêtée de parler afin de reprendre son souffle. Mais à peine avait-elle arrêté de parler que le jeune homme avait l'air apeuré par la tournure que les choses prenaient.
« Maddie ? T'es sûre que ça va ? » Non, elle n'allait plus bien. Elle était maniaco-dépressive, mais personne n'en avait la certitude pour le moment.
« Oui oui parfaitement bien ! Je t'aime ! » Mais c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase puisque le jeune homme se recula, comme si elle était devenue une toute autre personne. Il ne l'aimait pas, du moins, c'était trop tôt au bout de cinq minutes de relation de dire ce genre de chose.
« Mais t'es folle ou quoi ! » avait-il ajouté avant de reculer de plus en plus loin et de s'éloigner.
CHAPITRE 4 ⊱
« Laissez moi ! Tout est ma faute ! Je sais que je n'aurais jamais du faire ça, je n'aurais jamais du faire ça ! Qu'est-ce que je vais faire maintenant sans lui ! Je n'aurais jamais du faire ça ! » disait-elle en pleurant pendant qu'on l'amenait de nouveau dans son lit d'hôpital. Une fois de plus, elle l'avait quitté, et avait refusé de prendre les médicaments prescrits. Cette fois-ci, elle se lamentait pour avoir ouvert la fenêtre de sa chambre qu'elle partageait avec un schizophrène qui avait eut pour cadeau de passage un oiseau, apaisant apparemment les troubles psychologiques. Maddie avait voulu ouvrir la fenêtre sans aucune raison apparente et voilà que l'oiseau s'était envolé. Son voisin n'en avait rien à faire, mais pour la jeune italienne, c'était le pire des crimes. Et voilà qu'elle était partie dans une dépression affreuse.
« Laissez moi ! Laissez moi ! J'veux en finir maintenant ! Je fais bien trop de mal ici ! J'veux mourir ! Laissez moi ! » criait-elle pour qu'on l'entende. Ses parents étaient là, à côté et regardaient la scène comme si l'évidence se voyait. Elle était folle selon eux. Voilà pourquoi ils l'ont envoyé à Jersey : pour le repos des deux côtés, et pour la réputation de la famille Fowler, avoir une fille maniaco-dépressive était la dernière chose qu'ils voulaient. Finalement, c'est là bas, à dix-neuf ans, que Alyssia-Tea eut le déclic, elle allait finir ses jours là bas, à Jersey, pour la simple et bonne raison qu'elle adorait déjà cette île, à peine arrivée.
CHAPITRE 5 ⊱ Jersey, 2014. La jeune Maddie a tout juste vingt-et-un ans, et malgré quelques écarts, elle vit plutôt bien le fait d'être différente. Avec le temps et l'âge, elle apprend à se contrôler, et si jamais elle dépasse les limites, c'est qu'elle le veut ou qu'elle n'a plus de quoi se contenir. Autrement, vivre sans famille l'a fait grandir et en plus de se débrouiller parfaitement bien seule, elle a énormément changé. Plus proche de la dépravée que de la sainte nitouche, elle peut prendre du plaisir, tout en faisant quelques excès en ce qui concerne l'alcool et les médicaments. Fière d'être indépendante, elle revendique son célibat, mais au fond, tout ce qu'elle demande, c'est un peu plus d'attention de la part d'un seul homme, celui qui la fait rougir depuis son arrivée à Jersey. Mais elle sait que ce genre futur n'est pas prévu pour les folles comme elle, elle ne se fait pas d'illusions. Mais depuis quelques semaines, elle a officiellement un copain, un mec cool, et beau en plus de ça, Zander Kebler. Cela dit, les sentiments n'y sont pas, Maddie craque pour un autre gars et Zander le sait bien. Lui non plus de son côté, c'est tout simplement une tactique envers son ex, ce qui arrange quelques peu l'italienne qui espère se rapprocher de l'homme qu'elle adore en secret par le biais de son "pseudo" copain. Au niveau de l'amitié, elle ne s'emballe pas, elle fait difficilement confiance aux gens, et fait toujours en sorte que jamais une personne ne sache tous ses secrets et toute sa vie. Une tactique qu'elle a apprit à l'hôpital, pour mieux s'en sortir. Mais Maddilyn n'est pas trop du genre à parler de son passé, ou du moins à ce qui remonte avant ses quinze ans. Aujourd'hui, elle vit une vie ordinaire de jeune femme qui fait ses études et qui travaille à côté, tout simplement, alors ressasser le passé n'est pas la meilleure chose à faire. D'ailleurs, rare sont les personnes qui savent exactement comment réagir avec la miss lorsqu'elle fait une crise d'hystérie ou de dépression ce qui fait qu'elle peut être très facilement incontrôlable dans les événements les plus durs. Mais la jeune femme aux cheveux roses vit au jour le jour et se fiche bien si les gens se moquent ou non, tant que le respect de soi-même est présent, c'est le plus important.