+ QUE PENSES-TU DE JERSEY ? On a toujours vanté le charme des îles paradisiaques, où on passe de magnifiques vacances hors de prix en été mais si je n'avais pas lu Victor Hugo, jamais je n'aurais préféré Jersey à celles-ci. J'aime beaucoup cette île, le paysage est somptueux bien qu'assez nuageux parfois, il faut l'admettre. Les jersiais sont chaleureux, la civilisation laisse une large place à la nature et c'est ce que j'aime. On peut flâner dans les rues, entrer dans un pub bien peuplé et se ressourcer dans la nature. Je me sens bien ici, parfaitement intégrée et l'environnement sain me plait davantage que celui de Berlin.

+ DEPUIS COMBIEN DE TEMPS VIS-TU ICI? Cela fait six mois que je vis sur cette île. L'installation ici a été des plus banales: nous sommes venues ma mère et moi en vacances une fois, ayant insisté pour visiter Guernesey et Jersey à cause de mon penchant pour la littérature et elle a accroché avec cette île. Nous avons quitté l'oppressante ville qu'est Berlin, pour se fabriquer une nouvelle vie et de nouveaux souvenirs sur cette île. Ma mère a ouvert un restaurant de spécialités allemandes en ville, ce qui lui permet de payer son joli petit appartement. Je ne regrette pas notre venue ici, et elle non plus.

+ SI TU DEVAIS RÉSUMER TA VIE EN TROIS MOTS:

banale: j'ai grandi dans un foyer modeste en Allemagne, composé de mes parents, mon frère et moi. J'ai un QI assez élevé alors j'ai toujours eu de grandes facilités durant mes études. J'étais une très bonne élève, qui croquait la vie à pleine dent avec ses copains et ses copines, et qui se chamaillait avec son frère pour des broutilles matin, midi et soir. Mes parents ont toujours été très attentifs et ont toujours été là pour moi, parents exemplaires, bonne éducation... Rien qui cloche. Je ne suis pas devenue punk, gothique, droguée durant ma crise d'adolescence, d'ailleurs je n'ai pas fais de "crise", j'ai toujours été une personne agréable et facile à vivre. Pas comme mon frère. Bref, ma vie n'a rien de bien extraordinaire, je suis la première à le dire et peu importe, elle me convient tel qu'elle est.

danse: la danse classique est quelque chose de vital pour moi. J'ai commencé très tôt, et je n'ai jamais su m'arrêter. J'ai débuté à l'âge de huit ans et ce fut une véritable révélation. Ma mère voulait au départ m'inscrire à une activité ludique après l'école, et c'est grâce à elle que j'ai développé cette passion pour la danse classique. C'est mon échappatoire, mon univers. Il faut de la rigueur, ce dont je raffole, de l'attention, de la grâce... J'adore l'image que renvoie la danse classique et j'aimerais vraiment me faire une place dans ce monde. Mais je suis consciente que cela ne va pas être facile: tant mieux, j'aime les challenges. A côté de ça, j'étudie la chimie, pour sa rigueur et sa complexité également.

l'art: pour moi, l'art compte beaucoup et ce depuis le décès de mon père. J'ai toujours plus ou moins gribouillé sur des feuilles, écouté de la musique, sans plus... Mais l'art s'est révélé être d'une très grande aide après la mort de mon père. Je suis entrée dans mon monde de danse classique, de musique, apprenant à jouer du piano et de la guitare, me lançant dans des cours de dessins pour extérioriser ma souffrance autrement qu'en pleurant et en maudissant la vie de m'avoir ôté mon père, ou plutôt, de l'avoir dégoûté au point de ne pas vouloir soigner sa maladie qui aurait pu disparaître. Je vis pour l'art, ce n'est pas qu'une simple distraction, c'est mon monde, j'analyse tout et je m'identifie aux auteurs, peintres, musiciens, personnages... Je me renferme dans ce monde, n'en déplaise à certains.

+ TU AIMES/TU N'AIMES PAS J'aime les beaux garçons, danser sous la pluie quand elle me prend au dépourvu, passer du temps dans la nature, dessiner en plein air, écouter de la musique jusqu'à pas d'heures, la danse, les gens ponctuels, le sport, entendre le bruit de la pluie pendant que je suis au chaud sous la couette, les films romantiques qui me font rêver, me réveiller et rêvasser toute la journée aux rêves faits dans la nuit, passer du temps avec ma mère et mon frère ainsi qu'avec mes amis, les gens honnêtes, l'autodérision, la simplicité. Je n'aime pas les narcissiques, les gosses de riches extravagants, les éternels pessimistes, me faire traiter de petite hippie coincée parce que je suis sois disant trop sage (surtout trop vierge je le sais), la mort, les histoires d'amour qui finissent mal, les films d'horreurs...

+ TES PLUS GRANDES PEURS? Comme tout bon enfant, j'ai peur de décevoir ma mère, et mon père surtout car je ne sais pas si j'agis comme il l'aurait souhaité ou non. J'ai peur de ne pas être à la hauteur du talent de mon frère, bien que je ne me sente pas inférieure à lui, personne ne me l'a jamais fait sentir d'ailleurs. J'ai peur d'échouer dans le milieu de la danse et que mes rêves ne se réalisent pas même si je travaille dur pour que ce soit le cas. Au final, j'ai peur de me décevoir moi même... Je préfère rester optimiste et me dire que mes peurs sont vaines et que "la peur n'évite pas le danger", et ce dans n'importe quelle circonstances.

+ QUE REPRÉSENTE LES CONFRÉRIES POUR TOI? les confréries représentent un moyen de se situer, de savoir à peu près à quel groupe de personne on ressemble pour se trouver soi même. C'est un bon moyen de s'intégrer, en fréquentant des gens avec qui l'on peut se trouver des points communs et nouer des liens forts, mais c'est également un concept un peu "sectaire", dans la mesure où des rivalités naissent entre confréries, et tout le monde se retrouve un peu catalogué à cause de celles-ci. C'est un peu à double tranchant, mais je trouve quand même plus de positif que de négatif dans ce concept.

+ ET QUE SERAIS-TU PRÊT(E) À FAIRE POUR TA CONFRÉRIE? je ne sais pas vraiment... je serais prête à défendre l'image des apollons, de les représenter si besoin et de faire remonter la confrérie dans l'estime de ces chers zeus si méprisants. En tout cas, je serais toujours là pour les camarades de ma confrérie, vous pouvez en être sûr, sauf si il y a de la mauvaise herbe parmi les belles fleurs que nous sommes.

+ POURQUOI CETTE CONFRÉRIE ET PAS UNE AUTRE? il est évident qu'avec l'amour inconditionnel que je voue à l'art, je ne pouvais pas aller ailleurs que dans la confrérie apollon. Pouvoir me retrouver dans une confrérie avec des gens qui me comprennent, qui sont aussi cools et ouverts que moi, et aussi sensibles également, fait que mon petit monde s'ouvre un peu et que je me sens moins seule dans ma bulle de petite artiste. J'aime cette confrérie et je n'en changerais pour rien au monde.