19 Septembre 1990, Brasilia. C'est là que je suis née. Même plus que née, j'y ai vécu jusqu'à mes quinze ans. Ville magnifique, ma ville, celle de ma mère. Ouais en fait j'ai une histoire assez compliquée, mais je vais prendre le temps de la raconter, j'ai que ça à faire.
C'était en 1989, un certain Julian était d'arrêt en ville. PDG d'une grande entreprise espagnole, il était venue dans la capitale brésilienne faire des affaires. Ce qu'il fit puisque neuf mois plus tard il eut une fille. Soit disant mes parents s'étaient aimés, durant un temps, mais vu le temps réduit qu'ils ont passé ensemble et la séparation assez rapide, je n'y croyais pas trop. Enfin ! C'est ma mère qui choisit la plupart de mes prénoms, notamment Jaliyah et Haylee. Mon père quant à lui, avait toujours voulu appeler sa fille ou son fils Skyler, ce qu'il n'hésita pas à faire ici. Ce qui donna Jaliyah-Skyler Hayler Sanchez. De quoi avoir beaucoup de surnom, Sky pour mon père qui pense que mon prénom est seulement Skyler, et pour ce qui est de ma mère, elle utilise rarement des surnoms, mais pour les rares fois, c'est plutôt Jali ou Liyah. Mais Jal' reste mon surnom de prédilection, celui où je répondrai à coup sur.
Suite à ça, je n'ai plus trop vu mon père, dès l'âge de mes trois ans. Enfin si quelques fois, je dirais peut-être un fois tous les deux ou trois ans, je partais quelques jours chez lui. Lorsqu'il restait chez lui un peu plus longtemps que prévu. Mais je ne me plaignait pas. Je n'avais pas de quoi, surtout au début. J'étais une jeune fille plutôt bagarreuse qui aimait la vie et avait des parents séparés qui s'entendaient toujours très bien. Vous savez, l'insouciance des enfants, il faut dire que c'est si fragile que l'on a très souvent peur de blesser le petit. Ce que ma mère évitait de me faire subir. Malgré les pensions envoyées par mon père, ce n'était pas suffisant pour vivre comme nous le voulions. Bizarrement, de mes yeux d'enfants, je voyais que ma mère ne travaillait plus depuis un moment, s'absentant quelques fois pourtant. Quand on est gosse, les seuls choses que l'on comprend, ce sont les faits, sans chercher à savoir quels sont les raisons. Quelques soirs, ma mère rentrait avec des bleus, rien de bien grave pour mon âge puisque j'avais les mêmes quelques fois en trébuchant dehors. Seulement, ma mère rentrait avec des marques au visage, signe qu'elle devait soit tomber souvent, pour la Jal' que j'étais dans le temps, soit parce qu'elle avait essayer de refaire sa vie après mon père mais que la brutalité était assez fréquent chez son copain d'antan. Ou bien elle ne rentrait pas, et je me retrouvais à être gardée par la voisine, ou ma tante, selon les disponibilités. Mais les adultes n'avaient pas l'air alarmés en voyant la situation, je ne m'inquiétais donc pas le moins du monde.
Puis après, lorsque j'ai eu quinze ans, ma mère est tombée gravement malade. Une sorte de cancer trop avancé pour être guérit. Et là, tous les souvenirs, tous les petits moments, pourtant inintéressant lorsque j'avais 6 ans, reviennent et trouve enfin du sens. Depuis longtemps elle était malade, mais l'avait caché à tout le monde, acceptant surement le fait de voir sa vie s'écourter. Pour ce qui était de moi, j'ai considérablement changé, passant de la petite fille modèle et gentille, à une fille qui goûte pour la première fois à la cigarette, ainsi qu'à tous les autres symptômes de la débauche. Quinze ans, oui c'est tôt, mais que voulez-vous. Lorsque ma mère était tout pour moi et qu'elle souffre dans un hôpital, la meilleure chose est de s'abandonner. Et ainsi, quelques mois plus tard, ma mère était décédée et enterrée à Brasilia.
Tout juste âgée de quinze ans, je n'ai pas eu le droit de vivre seule. Ainsi arriva mon transfert à Jersey, afin d'aller vivre chez mon père qui avait cessé de voyagé entre temps. Une chance pour moi de pouvoir tout recommencer. Ce qui je ne fis pas pour autant. En effet, étant devenue une accro de la cigarette, j'en fis ma bénédiction, sans parler de la drogue et de l'alcool quelques années plus tard. J'avais pourtant démarré une nouvelle vie, je n'avais plus d'attache, plus que mon père et le souvenir de ma mère. Du moins c'est ce que je pense car au niveau de la famille, mon père n'est pas le plus bavard mais pas le plus discret non plus. D'ailleurs, au niveau du rangement je dois tenir ça de lui puisque son bureau était toujours rempli de plusieurs tasses de cafés, de tonnes et de tonnes de feuilles, surement du boulot. Seulement, une fois, j'eus la chance d'apercevoir vite fait une feuille à son nom parlant d'une femme ou d'un fille, je ne savais pas trop. Du coup, depuis cette fameuse trouvaille, je pense quelques fois à ça, me demandant si c'était possible d'avoir un frère, ou même une sœur, demi ou non, ça m'était égal. Plusieurs fois je voulais m'en assurer mais impossible de remettre la main dessus, et dans un sens ce n'est pas plus mal puisque la réaction peut être vraiment dure à entendre.
Enfin, n'étant pas un génie en classe, mais voulant poursuivre des études, je m'étais orientée vers la photographie. Donc direction l'université de l'île pour laquelle je dus l'intégrer un minimum. Mais au début les temps furent dures puisque j'étais assez difficile à cerner. Bien que j'étais à Jersey depuis pas mal de temps maintenant, je restais assez réserver malgré tout et j'avais du mal à faire confiance à autrui, préférant la manipulation et le jeu d'acteur à la vérité. Et vu mon caractère assez lunatique, jaloux et naturel, la confrérie d'Hadès me convenait le plus.