Kôl mourrait de faim. En même temps, Kôl avait tout le temps faim. Heureusement pour elle, elle ne grossissait pas, même quand elle faisait des excès. Enfin, les excès qu'elle pouvait éventuellement faire se résumaient à quelques tartines de Nutella ou encore une tablette de chocolat sur sa table de chevet qu'elle avalait en une soirée quand elle regardait un film à l'eau de rose et qu'elle était en pleine déprime sentimentale. Depuis qu'elle était petite, Kôl était sans cesse au régime, sa mère ne voulait pas qu'elle prenne ne serait-ce qu'un kilo en trop, après tout, la fille obèse dans la photo de famille qui se voulait parfaite, ça ferait carrément tâche. Du coup, Campbell avait gardé une alimentation saine et équilibrée. Mais quand elle mangeait à la cafétéria, on ne pouvait pas dire que tous les jours le repas était équilibré. Alors là aussi, Kôl faisait des excès en fait. Kôl sortait de son cours de biologie et se dirigea à la cafète. Le midi était sûrement l'un des meilleurs moments de la journée pour 99% des étudiants et Kôl faisait indéniablement partie de ces 99%. Après s'être servie, elle alla s'installer à la table où ses amies et elle avaient l'habitude de manger. Et ce midi, elle croisa Adonis et elle eût le réflexe de regarder à sa table, s'arrêter quelques secondes pour voir s'il n'y avait pas une petite place pour elle. Avant, ils étaient proches, comme des meilleurs amis, ils partageaient tout ensemble mais ça, c'était avant. Kôl croisa le regard du blondinet et elle sortit bien vite de ses pensées, le temps où ils étaient proches était révolu. Elle partit alors s'asseoir à sa table, d'ailleurs, elle ne pouvait pas rêver mieux comme place, pile en face d'Adonis.

Kôl est bien contente de descendre manger à la cantine. Enfin ça, c'est avant qu'elle croise le regard d'Adonis. Ça c'est sûr que ça lui fait un choc. De plus, ça fait un bon moment qu'ils ne se sont pas parlés et Kôl commençait à se faire à son absence. Elle a toujours un peu de mal, c'est certain mais elle n'y peut rien, elle ne peut que subir. Parfois, elle entend des mots à partir desquels est partit un fou rire entre les deux Zeus et elle aimerait tellement que son ami soit à côté d'elle pour pouvoir partager à nouveau un moment pareil mais ce n'est plus possible. Adonis et Kôl ne se parle plus. Et tout ça parce qu'ils avaient voulu essayer de sortir ensemble. Cela avait servit de leçon à la jeune femme, quand on s'entend bien avec un homme et qu'on le considère comme son meilleur ami, il ne faut jamais tenter le diable comme ça. Au final, Adonis a finit par plaquer Kôl et cette dernière la très mal pris. En même, quand vous vous faites plaquer, on ne peut que mal le prendre. Bon d'accord, Kôl est un tantinet fière et du coup, elle n'accepte pas vraiment de s'être fait jetée mais c'est compréhensible aussi hein, pour pas tout le temps lui jeter la pierre la pauvre. Et depuis ce jour, Kôl reste éloignée, avec cette rupture en travers de la gorge, si d'ailleurs sa fierté ne l'empêchait pas de faire le premier pas vers lui, ils seraient déjà en train de se reparler. Mais en matière de premier pas, Adonis semblait le faire, ce fameux. Alors que Kôl est assise avec ses amies, ce dernier leur demande poliment de les laisser seuls. Le coeur de Kôl se met à accélérer, elle n'a pas pensé à cette éventualité. Elle le regarde attentivement et se rend compte qu'il lui avait manqué, ça faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas rigolé comme elle se le permettait avec lui. Elle plante son regard dans les yeux du beau blond et répond de manière arrogante. « Je pensais pourtant que tu avais mis un terme à tout ce qu'on partageait quand tu m'as plaqué. » Elle s'accoude à la table et se rapproche de quelques centimètres de son visage, prenant un air sûr d'elle.