L’enfance, l’enfance, il y a des enfances qui ne se déroulent pas comme prévu, des peines, des douleurs, une mise au monde brutale sans préavis. La petite famille vivait dans un petit village ou il n’y avait pas plus de 300 habitants, un petit village où il fait bon vivre d’après les anciens. Les seules animations étaient la pétanque l’après-midi et le bingo pour les plus anciens. La famille Cowpers vivait là depuis toujours, de génération en génération avec en patrimoine l’entreprise de peluche fait main qui régnait depuis près d’un demie siècle. Les enfants donc de la famille était prédestiné à reprendre cette fabrique et ne jamais la vendre. Rosa et Carter Cowpers deux jeunes mariés s’installèrent donc dans la maison à côté de la fabrique, le père de Carter étant à la retraite avait décidé avec sa femme de vivre des jours heureux au soleil, ils avaient beaucoup travaillé pour ça et de longues années, ils avaient donc céder l’affaire a leur fils cadet. Avoir une entreprise sur les mains a 22 ans n’était pas chose facile, les temps étaient plutôt difficile, l’économie de la région était en baisse depuis de nombreuses années, mais les peluches faisaient encore rêvés beaucoup d’enfants du village et même des alentours, bien-sûr ce n’était pas national mais elle avait sa petite réputation bien solide. Rosa travaillait elle comme infirmière à domicile, ici pas de maison de retraite, les gens mouraient là où ils avaient vécu toutes leurs vies entourés de leurs proches et plus comme maintenant dans une chambre sans âme sans souvenirs heureux et bien souvent sans famille, seuls face à la fin. Triste réalité mais, là n’est pas le sujet. Rosa mit au monde une petite fille en 1975, Astrid voyait donc le jour pour le plus grand bonheur de la petite famille. Astrid était cependant née avec un handicap lourd, paraplégique ses jambes ne fonctionneraient jamais et une croissance faible, elle ne serait jamais comme les autres de son âge et a cette époque les progrès de la médecine était presque invisible face aux maladies. Rosa eu du mal à faire face aux nouvelles responsabilités mais, elle n’avait pas trop le choix impossible pour elle de choisir l’abandon elle s’en voudrait toutes sa vie. Quand a Carter lui passait beaucoup de temps dans l’entreprise et dans le petit bar du village. Quelques années plus tard les deux jeunes parents ont décidés de refaire un enfant, offrir un petit frère à Astrid, un soutient supplémentaire, il espérait tant avoir un petit garçon et c’était une évidence pour Rose. Le matin du 18 mai 1983 il y a donc 30 ans dans une petite ville non loin du village.
« Félicitations c’est un magnifique garçon, il s’appelle comment ce petit ange ? » Rosa les larmes encore sur les joues fatiguée par l’accouchement.
« Ezékhiel ! » La sage-femme posa le petit garçon sur le ventre de sa maman.
« Bienvenue au monde Ezékhiel » Très jeune, le petit a compris que sa sœur aurait besoin de lui, même si il était plus jeune, il devait avoir le rôle de grand-frère et très vite il a joué cette place auprès d’elle.
L’adolescence, l’adolescence, période cruciale pour beaucoup, période de doutes, c’est le moment de grandir mais le jeune garçon avait grandi un peu plus vite que les jeunes de son âge, il n’aimait pas rester jouer avec les copains ni même trainer après l’école non il voulait s’occuper de sa sœur coute que coute oubliant son enfance, ses propres amis qu’il avait tant du mal à se faire par ailleurs. Le jugement était si rapide.
« Ta sœur n’est pas normal » Il avait 15 ans ce jours-là et il ne put se retenir d’envoyer une droite au jeune homme qui lui avait dit ça, le surveillant du collège les avaient séparés à temps. En rentrant le soir, Carter attendait énervé dans le salon le retour de son fils. Une fois le pallier de la porte franchit un cri transperça le silence de la maison.
« Ezékhiel vient ici tout de suite. » Le soupire du jeune homme en disait long sur ses pensées, il savait qu’il se ferait remonté les bretelles.
« Oui papa, je sais je me suis battu et je sais que ce n’est pas ce qu’on m’a éduqué mais il n’avait pas a parlé d’Astrid comme ça. » « Ce n’est pas une raison, je ne veux rien entendre. » « De toute façon tu n’as jamais rien voulu entendre sur Astrid, tu n’es jamais là. » Une première gifle s’abat sur Lennon, la vérité blesse, la vérité met en colère. C’est vrai que Carter était devenu un fantôme dans cette maison, n’y passant seulement que ses nuits bien souvent ivre faisant souffrir moralement sa femme et ses enfants.
« Je m’en fiche que tu me frappes papa, tu sais que j’ai raison. » Le silence régnait lourdement dans la maison, sauf les larmes d’Astrid qui avait bien évidement tout entendu, sa chambre étant juste à côté du salon. Ezékhiel se dirigea dans la chambre de celle-ci et s’allongea contre elle dans le lit médical. Il lui caressait doucement le haut de la tête jouant avec ses cheveux.
« Ne pleure pas Astrid ce n’est rien. » « Ne te fâches plus contre papa, c’est normal regarde ce que je suis » « Astrid je t’ai déjà dit de ne pas dire ça, tu es un être humain, tu es ma sœur, celle que j’aime le plus au monde, alors oui tu n’as peut-être pas des jambes qui fonctionnent et l’intelligence d’une adulte mais tu es une jeune femme très belle et quand j’en aurait l’âge je t’emmènerais loin d’ici dans une grande ville et tu verras que beaucoup de personnes vivent comme toi et tu auras des amis et sans doutes même un copain. » Un petit sourire se forma sur les lèvres des deux jeunes gens, il lui en faisait la promesse, il partirait d’ici avec elle à sa majorité. Il n’avait qu’une parole, il s’endormit à côté de sa sœur ce soir-là comme souvent.
Une vie est faite de rencontres plus ou moins importantes. Une heure du matin. Seulement une heure, et Ezékhiel avait déjà bien dans l’idée de partir de la soirée. Dans cette situation, c’était ce qu’on appelle une soirée complétement ratée, la musique était pourrie et il n’y avait que les filles qui s’étaient accaparé les bouteilles un peu plus tôt qui dansaient complètement déchirées, comme désarticulées. Le jeune homme ne ressentait à peine les effets des quelques verres qu’il avait bu et il restait là assis dans un canapé avec d’autres dans le même état que lui, son coté étudiant en médecine fascinait les autres, il n’avait pas la tête de l’emploi comme on dit. Les quelques rares bon coup étaient déjà à l'étage dans les chambres. Je crois que ce qui a déclenché le signal du départ pour Ezékhiel est qu’une des gourdes ici présente est venue vomir sur la table basse autour de laquelle il était. D’habitude, il se montrait plutôt compréhensif avec les filles qui ne tiennent pas l’alcool. On y est tous passé, après tout, et il n’y a pas d’âge pour commencer, mais là, ce n’était pas vraiment la soirée pour se montrer patient. Il s’était donc levé et il était parti comme les autres. Il marchait donc seul, la nuit était calme et les rues désertes. Pourtant, à chaque fois qu’il était seul, il repensait a sa sœur Astrid décédé l’année dernière de sa maladie, il l’avait amené ici, elle avait vécu des belles années entourés d’amis et non chez une mère dépressive et un père absent. La mort de la jeune femme blessa énormément son jeune frère qui avait toujours pris soin d’elle, un manque cruel. Il bifurquait dans une petite avenue, il aperçut quelqu’un tituber, raser les murs pour tenir debout, accélérant ses pas pour dépasser cet individu, il était trop loin pour distinguer ces traits ou même savoir si cette personne pouvait avoir de mauvaises attentions, mais on n’est jamais trop prudent même pour un homme. La personne, qui se révélait être une fille s’était assise, adossée au mur. Il s’apprêtait à changer de trottoir quand il reconnut enfin la personne qui se trouvait devant lui.
- X?! l’a-t ’il interpellé, les sourcils froncés par une demi-surprise.En effet, il connaissait la jeune fille pour avoir un penchant marqué pour l’alcool. Pour toute réponse, elle leva son visage sur le jeune homme pour lui lancer un regard noir. Ils ne se connaissaient pas vraiment par manque d’occasion de se fréquenter souvent vivant dans deux milieux totalement différents, elle avait la fâcheuse tendance à finir les soirées complètement déchirée. Il se demandait comment elle pouvait se mettre si mal devant tous ces gens. N’avait-elle donc pas d’amour propre ? Ezé doit reconnaître que lui aussi était souvent sortit des soirées clean, mais il veille à ne pas aller trop loin. Question d’honneur. Seuls ses amis les plus proches peuvent se vanter de l’avoir vu dans des états pitoyables. Mais là il se trouvait dans une situation délicate. X n’était pas vraiment pas en état, s’il lui arrivait quelque chose, ça serait de sa faute, pour n’avoir rien fait. On ne sait pas quels pervers peuvent traîner dans les villes à notre époque ! Il aurait voulu la ramener chez elle. Ça aurait été le plus simple ou même à l’hôpital mais elle avait assez d'ennuis comme ça et puis il n’avait aucune idée de là où elle habitait, et il ne pouvait à l’évidence pas la laisser pourrir ici.
- Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? a-t-il pensé à haute voix en s’accroupissant devant elle.
- Laisse moi Zéké, a-t-elle répliqué en marmonnant.
- Allez, viens.Il a passé un bras dans son dos pour la faire se lever. Elle n’était visiblement pas d’accord, et ne lui facilitait pas la tâche. Elle marmonnait des choses incompréhensibles. Une fois debout, elle pesait de tout son poids sur lui. A croire qu’elle le faisait exprès. Il l’a donc ramené, à grande peine, chez lui bien qu’elle n’aurait pas voulu le suivre, elle n’était pas vraiment en état de résister. Elle était là, étalée dans son canapé en cuir et il espérait au fond de lui qu’elle ne lui vomisse pas dessus.
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