Je ne sais pas ce que veut dire aimer. Je ne sais pas être tendre. Je ne sais pas me dévoiler totalement. Mais, avec elle, c'était différent. On était pareils, on avait les mêmes peurs, les mêmes désirs, la même vision de la vie. Tout avait l'air si simple mais si compliqué à la fois. Evidemment, nous n'étions que .. En fait, je ne sais pas ce que nous étions. Amis, amants, ou autre ? Aucune idée. Mais ce qui était sûr : j'adorais notre relation. Je rentrais des cours, sac sur l'épaule et skate à la main. Je n'avais même pas pris le temps d'enlever mes lunettes de vue. J'avais tellement hâte de sortir de cours, que j'avais oublié ce petit détail. Après tout, ça ne me gênait pas de les porter en dehors des cours. Au contraire, ça me donnait un style. J'entrais dans mon dortoir, et je vis une des chambres ouvertes. Un sourire s'afficha lorsque je vis Delilah allongée sur son lit. Elle n'avait apparemment pas fermer la porte de sa chambre derrière elle avant de s'assoupir. J'en profitais pour y entrer sans faire le moindre bruit, posant mes affaires au sol. Je m'approchais lentement du lit où celle-ci était allongée, les yeux fermés. Doucement, je m'assis près de ses jambes et déplaça une de ses mèches qui avait l'air de la gêner. Je me sentais apaisée de la voir aussi calme. Je me penchais ensuite vers elle, et déposa un petit baiser sur son front avant qu'elle ne finisse par ouvrir les yeux. « Hey petite marmotte. »

lost in a daydream.
Elle ne se souvient pas bien comment elle s'est endormie ici. Les cours l'épuisent parce qu'elle s'y donne à fond. Sa vie l'a toujours épuisée, mais elle s'est toujours accrochée. Notre petit ange écorché a au moins quelque chose de précieux avec elle : une détermination sauvage et rude. Peut-être est-elle rentrée, a-t-elle commencé à bouquiner et pouf, elle s'est assoupie. Peut-être s'est-elle seulement allongée pour se reposer quelques secondes et le sommeil l'a emporté. Elle dort peu la nuit, alors il faut bien qu'elle se rattrape la journée. Elle sent à peine quelqu'un lui caresser les cheveux pour écarter, sans doute, une mèche de son visage qui semble si enfantin, si innocent, lorsqu'elle dort ainsi paisiblement. Quelque chose de bien contrastant lorsqu'on est habitué au regard bleuté, électrique et torturé de la petite Strauss. En sentant le contact doux de lèvres sur son front, elle a une première réaction instinctive, presque animale : elle sursaute. C'est plus fort qu'elle. Mais elle sait qu'il s'agit là de Jaden. Parce qu'il est l'un des seuls à user de cette douceur et de cette tendresse à laquelle elle est si peu habituée. Ses grands yeux s'ouvrent ; comme prévu, c'est l'image de Jaden qui est là. Elle se rapproche doucement, esquissant un doux sourire, sans pour autant se lever. Coucou toi.. murmure-t-elle doucement, cherchant la main du brun pour la serre dans la sienne, comme rassurée de son contact. Elle n'explique pas leur relation. Et elle s'en fiche. Les autres ne comprennent rien et ça fait bien longtemps que Delilah se fiche de ce que pensent les autres. Avec lui, ça n'a jamais été forcé. Ça a toujours été comme une évidence. Nul besoin de s'expliquer ; ils se comprennent d'un regard. C'est spécial et ouais, ça ne plait pas à tout le monde. Elle se redresse sur un coude, frottant doucement ses yeux encore un peu endormis. Elle pose sa tête sur sa cuisse en le regardant d'en bas. Comment tu vas ?

Finalement, je ne regrettais pas d'être rentré. J'avais pensé à aller faire un tour en ville, histoire de prendre l'air. Mais, être avec Delilah, c'était encore mieux. « Coucou toi.. » Je plongeais mon regard dans ses yeux bleus. Ça m'apaisait d'être là avec elle. C'était toujours le cas, en fait. On n'avait pas besoin de grand chose pour être tranquille et ne penser à rien. « Comment tu vas ? » Je la laissais poser sa tête sur mes jambes. C'était une habitude d'être aussi proche dans n'importe quelle situation. J'en profitais pour passer ma main sur ses mèches de cheveux lentement. Mes yeux rivés sur elle, un léger sourire se greffa sur mon visage. Je n'étais pas du tout de nature tendre, mais avec elle, c'était exceptionnel. Je ne pouvais pas m'empêcher d'être à son attention à chaque fois. On avait une relation étrange, c'était certain. Mais, ça m'était égal. J'étais tellement bien avec elle, que je ne cherchais pas à me compliquer la vie. Au contraire, j'en profitais autant que je le pouvais. Je ne voulais vraiment pas que ça s'arrête, ni y penser d'ailleurs. « Très bien comme toujours, et toi ? » Lui demandai-je, tout souriant.

let us dream.
Elle est bien là, contre lui, sur lui. Le toucher la rassure, elle serre sa main dans la sienne. Ils s'apaisent mutuellement, alors qu'à la base, il faut dire qu'ils n'ont pas des personnalités de tout repos. Il caresse ses cheveux et le voir sourire agrandit son propre sourire à elle. C'est communicatif. Elle ne peut pas s'en empêcher, avec lui. Très bien comme toujours, et toi ? Avec elle, il va toujours bien. Elle, elle ne va jamais bien. Mais avec lui, c'est toujours : Très bien aussi, surtout puisque tu es là. murmure-t-elle doucement en étouffant un bâillement. Elle se redresse, le regardant, un sourire un peu mutin et enfantin sur les lèvres. Elle aurait presque envie de l'embrasser. Ça semble si naturel entre eux... Elle passe une main dans ses cheveux. Tu voulais me voir ? demande-t-elle d'une voix si douce, si contrastant avec sa personnalité habituelle en dehors de la façon dont elle est avec Jaden. Chose qu'elle ne s'explique pas. Et que pour l'instant, elle ne veut pas expliquer. Ni à elle-même, ni à personne d'autre.