I would like to understand

J'étais en tailleur, sur un canapé du forum, en train de tapoter sur mon clavier, les yeux rivés sur l'écran. Cela faisait bien une demi heure que j'essayais de remettre droit ce cours de biologie moléculaire qui me semblait beaucoup trop bancale pour me permettre d'avoir mon semestre. Je n'aimais pas l'ambiance glauque de la bibliothèque, alors je préférais venir ici, faire semblant de travailler en écoutant les potins qui circulent. Je m'étirais, et lorsque je levai le regard de mon ordinateur, il croisa celui de Dexter, assis plus loin. Je ne savais même pas depuis combien de temps il était là, je n'avais absolument pas remarqué qui était ou pas autour de moi. Je baissai les yeux, soupirant, et continuai d'écrire. Puis, je me mordis la lèvre, et ne pu m'empêcher de regarder une seconde fois. Nos regard se croisèrent encore. C'était con, mais à chaque fois que je le voyais, j'avais toujours cette même sensation qu'au début. Et pourtant, j'avais appris au fil du temps que Dexter était aussi avenant qu'un caillou. Je passais une main dans mes cheveux et fermais l'ordinateur avant de le glisser dans mon sac. J'aurais pu partir et continuer de l'ignorer, mais j'avais envie de passer du temps avec lui. J'avais envie que ça s'arrange entre nous, comme pour me rassurer. Je sautai sur mes deux jambes, et alors que mon cerveau me criai de faire demi tour, je vint m'installer en face de lui, mon regard appuyé sur lui. Je me mordais nerveusement l'intérieur de la joue. « J'ai cru comprendre tes regards comme une invitation... ? » J'affichai un léger sourire amusé au coin des lèvres. Au fond, je savais que cette conversation n'aboutirais surement qu'a une dispute, même si je n'en avais aucunement l'envie. S'il n'avait pas envie de faire d'effort, il allait encore me regarder avec son air vide, comme s'il portait toute la misère du monde sur ses épaules, et puis ça partira en live, comme d'habitude.

J'avais beaucoup pris au sérieux mes études depuis que j'étais à Jersey. Je prenais l'université comme une seconde chance, un nouveau départ. J'en avais déjà trop bavé avant d'arriver ici, et je ne comptais pas laisser passer le bonheur encore une fois. En ce moment, je travaillais au forum. Il n'y avait pas grand monde, ce qui permettait une meilleure concentration. Les uns travaillaient sur ordinateur, les autres rédigeaient sur papier. J'avais décidé de rendre mon rapport écrit à la main, je trouvais ça plus joli. Bien que je n'écrive pas à la perfection, je dois l'admettre. Je rédige à ne plus en finir, mais au bout d'un moment, je m'autorise à lever la tête. Et là, il faut que je tombe sur Kel. Evidemment. Je la regarde quelques secondes, sans lui porter réellement attention. Elle est très jolie, d'ailleurs je l'ai toujours trouvée jolie. Mais quel caractère.. L'envie d'en faire ma petite amie m'avait traversé l'esprit il y a quelques mois de ça, mais j'avais vite révolu cette idée. Qu'est-ce qu'elle pouvait être chiante. Je me mis à pouffer en repensant à nos innombrables disputes, tandis que je relève à nouveau les yeux vers elle. Cette fois, elle me regarde. Je lui souris vaguement, avant de me replonger dans mes notes. Mais cinq minutes plus tard, j'entend sa voix à quelques centimètres de moi. Elle me fixe, je décide aussi de la fixer. Je la trouve toujours aussi belle, mais je ne peux plus la supporter. Et ça commence dès son arrivée. Je ferme le capuchon de mon stylo, et pose mes mains sur mes feuilles. « Tu as cru que j'allais inviter une fille comme toi ? Tu rêves. » répondis-je, las. Je fis exprès de sourire légèrement, pour lui montrer que je rigolais. Enfin, à moitié. Mais ça, elle devait parfaitement s'en douter.

Comme d'habitude, je me prenais un espèce de vent taquin qui n'en était pas vraiment un mais un peu quand même. Bref, le genre de truc qui, de sa part, me fait monter la tension presque aussitôt. Je levais les yeux au ciel, essayant de gardant tout de même un sourire aux lèvres. Je n'arrivais jamais à lui en vouloir bien longtemps. En même temps avec une gueule d'ange pareil. « Toujours aussi aimable à ce que je vois, ça fait plaisir ! » Je jetais un coup d'oeil sur ce qu'il était entrain de rédiger à la main avant que j'arrive. A ces artistes/littéraires/sportifs et autre ignorant en tout genre, toujours pas au courant de la technologie. Parfois, je me demandais ce que je pouvais bien lui trouver. Et puis, je le regardais, et je me rendais compte qu'il avait un charme de dingue, et que si seulement il se taisait et se contentait de sourire, il serait l'homme parfait. Alors, par moment, j'avais envie que ça s'arrange entre nous deux. Mais l'électricité dans l'air était inévitable quand nous étions dans la même pièce. Je soupirais. « Ça m'a l'air encore moins intéressant que moi ton truc ! Puis bon, entre nous, tu sais ce que c'est un ordinateur ? Une véritable petite merveille de technologie, je te jure ! »

J'adorais être sarcastique avec elle, c'était amusant. Je la connaissais assez pour savoir qu'elle ne serait pas vexée, et qu'elle ne m'en voudrait pas à mort pour le restant de ces jours. Je rédigeais avec ennui mes cours jusqu'à que Kel vienne me déranger. Bon, elle ne me dérangeait pas vraiment mais j'étais bien décidé à lui faire croire. Elle m'agaçait sérieusement parfois, mais malgré ça, je ne pouvais m'empêcher de la regarder dès que je la voyais, de lui parler même quand je travaillais.. C'est dingue cette emprise qu'elle avait sur moi, je n'en revenais pas moi-même parfois. « Je fais des efforts exprès pour toi ma jolie. » lui dis-je en rigolant. Plutôt crever que de changer mon caractère pour Kel. La taquiner était un de mes passe-temps favori, pourquoi m'arrêter maintenant ? Tandis que je suis entrain de ranger mes affaires, je l'entend critiquer la branche que j'étudie. Comment ne pas aimer le cinéma, sérieusement. Je roule des yeux, croisant mes bras contre mon torse. « Tu peux parler. La chimie c'est mieux peut-être ? » Je n'avais même pas à poser la question, car pour moi, cette matière était un vrai calvaire. Je soupire de manière la plus audible possible, pour lui montrer qu'elle me cassait les pieds avec ces conseils débiles. Effectivement, il était plus rapide de taper sur ordinateur, mais je n'aimais pas ça. « Mais je n'en doute pas, seulement, je préfère les bonnes vieilles techniques. C'est plus classe. »

C'était étrange cette envie permanente de lui sauter sur les lèvres mélangée à celle de lui faire manger ses feuilles par le nez. Son "ma jolie" m'arracha un grand sourire conquis. Dingue comme je devenais limite crédule face à lui. Dexter était un des seuls à me faire flancher l'esprit avec si peu. Et même je lui demandais d'arrêter ce genre de taquineries, le message subliminale était en réalité "continue". J'haussais les épaules l'air innocente. « C'mortel la chimie » A vrai dire, la matière en soi ne m’intéressait pas plus qu'une autre. Mais ce qu'elle me permettait de faire était plutôt cool. Mais Dex n'était du même avis. Monsieur était coincé, prêt à ne rien faire de sa vie mise à part rédiger des dossiers à la main sans jamais s'amuser. C'était ça qui me dérangeais le plus chez lui : Son manque d'enthousiasme. Et le moindre rare sourire qui en témoignais avait le don de me faire chavirer. C'était tellement chiant d'être comme ça l'un envers l'autre, à s'agacé mutuellement sans ne pouvoir rien faire. Et à être incapable de se résister en même temps. Je m'accoudai à la table, ignorant son bruyant soupire, et attrapai une de ses feuilles que je détaillai du regard. « Ouais... ça te donne un côté old school, c'est un peu sexy. » J'affichai un air amusé et me mordillais la lèvre inférieur, l'air taquin.

C'est mortel la chimie ? A cette remarque, je fis exprès de lui rire au nez. Je détestais tout ce qui était scientifique alors ne me parlez pas de chimie.. Je préférais les choses plus abstraites, comme le cinéma, la photographie ou l'art. Je m'étais assez pris la tête avec les maths quand j'étais à l'école, et je n'avais plus envie de recommencer. « Tu dois être vachement sexy en blouse blanche, une vraie infirmière. » Je l'imaginais dans les labos de chimie, vêtue de blanc de la tête aux pieds. Elle devait vraiment être belle de la sorte, encore plus que d'habitude. J'avais toujours aimé les infirmières, surtout depuis que je regarde Greys Anatomy. Je lui lance un petit clin d'oeil, alors que je m'installe confortablement dans le divan. Kel s'assoit à mes côtés, je peux même sentir son parfum titiller mes narines. Si elle était muette, je crois que j'aurais pu en tomber amoureux. Mais dès qu'elle parlait, il fallait qu'on se fritte pour un oui ou pour un non. C'était amusant, mais dommage. Brusquement, la jeune femme s'intéresse au papier que j'avais laissé sur la table. Je ne peux m'empêcher de sourire à son compliment, surtout de la part d'une fille comme ça. « Un peu ? Attend, au moins je suis unique. » Bah ouais quoi, qui ne me trouvait pas sexy ? Alors qu'elle est toujours accoudée à la table basse, je m'approche de son oreille. « Et puis je sais que tu es folle de moi, pas besoin de te cacher davantage. » Je murmure ces quelques paroles, mon souffle chaud glissant sur sa peau.

Je l'avoue, face à lui, me disant que je dois être sexy en blouse blanche, et me faisant un clin d'oeil...Je fond comme du beurre en plein soleil. Je ne peux m’empêcher d'afficher un sourire, les yeux tous pétillants. Mais j'essayais tant bien que mal de rester le plus pessimiste possible. Car à chaque fois que j'avais osé être optimiste, à me dire que ça pourrais peut être marché, je n'en avais été que plus déçu encore. Alors je tentais de me résigner, même si c'était dur lorsque je l'avais en face de moi. Je vint m’asseoir sur le divan à côté de lui. J'aurais bien voulu passer mes jambes par dessus les siennes, ou posé ma tête sur son épaule pour discuter, mais les nombreux froids qu'il y avait eu entre nous m'en empechant. J'étais frustré à chaque fois que je le voyais. Frustré que ça ne se passe pas comme je l'aurais souhaité en premier lieu. Je levais les yeux au ciel. « Ça, pour être unique... » Je lui fit un sourire amusé et taquin. Puis un frisson me parcourue le dos lorsqu'il souffla à mon oreille. Je me mordit la lèvre et me redressa doucement, posant un regard moitié noir-moitié blasé sur lui. « Je ne suis pas si folle de toi que ça, la preuve, je te saute pas dessus pour t'embrasser sauvagement ! Par contre, toi tu résistes difficilement : tu viens posé ton souffle chaud sur ma peau...C'est de la provocation ! » Je fit un sourire malicieux, essayant de retourner la situation, voir même de lui faire cracher le morceau. C'est vrai que je pourrais le faire, lui sauter dessus, que j'en avais peut être même envie. En fait, j'avais envie de tout et de rien. Qu'on s'engueule, qu'on se fasse rire, qu'on s'embrasse ou qu'on ne se parle plus. J'étais un peu perdu à cet instant précis.

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Je vois bien qu'elle est totalement blasée dès que j'ouvre la bouche, mais rassurez vous, ça me fait exactement le même fait quand elle ouvre la sienne. Compatibles physiquement, incompatibles mentalement. Je ne sais pas qui a inventé cette phrase stupide, les opposés s'attirent, mais elle est malheureusement vraie. Kel et moi en sommes la preuve vivante, si si. Cependant, je n'hésite pas à la complimenter dès que j'en ai l'occasion. Draguer est une activité que j'apprécie beaucoup avec cette jeune femme, c'est pourquoi je ne m'en prive pas. Je lui rend son sourire, riant légèrement. Je sais qu'au fond d'elle, je suis la perle rare à ses yeux. Si ce foutu caractère ne nous éloignait pas autant, je suis certain que nous aurions pu vivre quelque chose de dingue elle et moi. Bon, on est pas des poupées sans cervelle, alors autant se dire que tout aurait été impossible dès le début. Mais je suis souvent là à remuer le couteau dans la plaie, je suis du genre sadique. Sadique avec elle aussi, car m'approchant d'elle, je la sens frémir. Bien entendu, il faut que madame me sorte une excuse bidon. Cette fois, je ne suis plus qu'à quelques centimètres de ses lèvres. « Tu me sautes pas dessus car il y a trop de monde dans la pièce, mais si nous étions seuls, je suis sûr que tu changerais d'avis.. » Par contre, elle avait raison sur le fait que je résiste difficilement. Elle était tellement canon qu'il était difficile de la lâcher du regard ne serait-ce qu'une seconde. « Et puis, qui a dit que je te provoquais ? » Je demande, avide d'entendre sa réponse. Je me recule brusquement, riant dans ma barbe. Oui, je provoquais la jeune demoiselle, mais je me provoquais moi-même également. Pas très malin le Dexter.

Je détestais quand il avais raison. Car oui, il l'avais. Si nous étions tous seuls, j'aurais probablement sauté sur ses lèvres. D'une part car j'en avais envie, et d'autre part pour le faire taire. Je plisse les yeux, l'air pseudo-menaçant, pour lui faire croire que je n'avale absolument pas ses conneries. Je laisse un léger silence s'installé lorsqu'il pose sa question, le regard toujours posé sur lui. Il ris avec son petit air sadique, fière de sa connerie. « T'es qu'un con. » Ca me foutait en rogne quand il me taquinait de la sorte. Car face à ça, je craquais totalement, j'étais démuni au possible. Je me sentais conne, parce que dans ces moments là, je l'appréciais vraiment. Mais je savais que si on venais à sortir quelque part, il allait rester là, a faire la gueule sur sa chaise, en regardant d'autre filles. Et puis, quand il me posais des questions comme ça, je savais jamais quoi répondre. Et ça m'énervais. Et ça y est, il m'énervais, j'avais envie de le tarter. « Tu fais exprès pour m'énerver c'est ça ? » J'haussais un sourcil interrogateur. Ma question était mi-sérieuse, mi-moqueuse. Parce qu'elle résultait d'une certaine vérité. Je n'avais pas envie qu'on se dispute, mais j'avais envie de mettre les choses au clairs. J'avais l'impression que ça suffirait à arranger les choses, alors que ça ne fesais que les empirer à chaque fois.

Et paf, une insulte. En toute honnêteté, ce n'était pas la première fois que Kel me balançait des injures. En même temps, je la cherchais, je l'avoue. Je fis la moue, soufflant plutôt fort pour lui montrer qu'elle m'avait réellement saoulé. Je voulais juste être gentil avec elle, essayer de passer au dessus de nos différences, mais à priori c'était inenvisageable. Pour une fois, j'avais mis de côté mon sale caractère afin de m'amuser avec la jeune femme. Mais elle n'avait pas dû remarquer cela, ce qui me désolait. « C'est bon, je reprend mes devoirs. » Oui, elle aussi m'avait totalement blasé alors je lui fis comprendre à ma manière. Je lui lance un bref regard, me redressant légèrement pour prendre mes affaires. Je fouille quelques secondes dans ma trousse, afin de trouver de quoi écrire. Je fais mine de reprendre le cours de mes recherches, même si c'est très difficile de travailler avec la présence de Kel. Je soupire, énervé par la situation. « Tu comptes rester là à me regarder ? » Ça y est, je reprend mon sale caractère, il est mon seul échappatoire. Si faire des efforts est inutile, je ne compte pas en faire à nouveau, c'est certain.

Ça y est, la tension montait en flèche entre nous deux. Il suffisait d'une légère étincelle pour que ça parte en flamme. J'étais vexé qu'il souffle en faisant la moue, et j'avais envie de lui dire que c'était un crétin de se vexer pour si peu. Je levais les yeux aux ciels. « Et ça recommence ! » C'est reparti pour un tour. La tornade Dexter-Kel va encore frapper. J'hésitais à aller lui proposer de s'expliquer autre part, ou bien péter une gueulante ici, ou bien partir. Mais il y avait toujours cette foutue envie d'être près de lui dès que je le pouvais. J'étais rassurée de le savoir à côté de moi, et pas avec une autre. A vrai dire, l'imaginer avec une autre me foutait dans le mal. Dans ma tête, même si rien n'allait bien, il restait à moi. Il y avait ce truc, cette sensation indéfinissable qui m'était arrivé en pleine gueule lorsqu'on s'est vu pour la première fois. Je ne le quitte pas des yeux. Je me sentais conne à le regarder comme ça. Je soupirais. « Pas vraiment, étends donné que tu ne me donnes pas le choix. Tu te refermes, comme ça, d'une seconde à l'autre, et moi j'y comprend rien, j'y ai jamais rien compris et je crois que je comprendrais jamais. Et ça me fait chier tu vois. » Sans m'en rendre compte, j'avais légèrement haussé la voix, et quelques regards s'étaient tournés vers nous dans le foyer. J'étais profondément vexée à chaque fois que nos conversations se finissaient comme ça. Surtout en public. Je n'avais pas envie d'être aussi agressive avec lui. Je voulais que tout se passe bien, mais ça ne collait jamais. Nous n'étions jamais sur la même longueur d'onde, toujours en décalé, bref, pas du tout en phase l'un avec l'autre. Je soupirais de désespoir plus que de colère. « Je sors, je vais fumer. » Je sautais sur mes deux jambes, et attrapais mon sac. J'allais aller me poser, juste devant les fenêtres, sur le petit rebord, en tailleur, par terre. Pour tenter de me calmer. Je n'avais qu'une envie, c'était qu'il me suive et me rattrape. Mais ça avec lui, c'était no way. Jamais de la vie. Tout semblant d'entente finissait en éclat de voix et pas autre chose. Les scènes à l'eau de rose étaient bonne pour les oubliettes.

[ Pirdon c't'un peu long je crois ]

Comme à chaque fois, elle avait raison. Nous nous prenions la tête pour pas grand, et nous finissions toujours pas nous engueuler. J'étais comme ça, susceptible quand on ne remarquait pas mes efforts. Kel venait de le comprendre, car je m'étais déjà remis à mes devoirs. Je n'avais pas envie de passer ma matinée à me disputer avec elle, j'étais bien trop fatigué pour cela. Quelques regards s'étaient déjà tournés vers nous, c'est pourquoi je préférais mettre un terme à cet échange maintenant. Alors que je faisais mine de gribouiller mon cahier, la jeune femme commença à me reprocher mon caractère. Comme d'habitude. Moi aussi, je savais parfaitement que nos esprits étaient trop différents pour être amis - ou plus. Sauf que j'arrêtais de lui répéter, après tout, il n'y avait pas grand chose à faire. « On en a déjà parlé de ça Kel. Et puis quand j'essaie de faire des efforts, de m'intéresser à toi, t'y fais pas attention. Ça m'énerve. » J'abrège rapidement, laissant mon regard toucher le sol. Je suis las de toutes ces histoires, et j'ai hâte que ça se termine. Ça s'arrange toujours, entre elle et moi, même si ça finit par recommencer à chaque fois. Une bonne idée traversa l'esprit de Kel, car moi aussi, j'avais grandement envie de fumer. Deux minutes après son départ à l'extérieur, j'enfile ma veste et cale une cigarette entre mes lèvres. Je la vois, assise par terre et énervée, et pourtant toujours aussi belle. Je soupire légèrement, allumant ma cigarette. Que ça faisait du bien. Je viens m'installer à ses côtés, posant mes fesses à côté des siennes. « La clope te détend ? » demandais-je à l'adresse de la jeune femme, tournant mon visage en face du sien. Malgré tous nos différents, je voulais arranger ça.

J'allumais ma cigarette et soupirais, bougonnant deux, trois mots de mécontentement en tchèque. Je m'étais posé à ma petite place, comme prévu. Et je fus surprise de voir Dexter m'y rejoindre. Cette sensation étrange qui vous prend le ventre lorsque quelqu'un avec qui il y a quelque chose de particulier vous rejoint. Je posais un regard étonné et inquisiteur sur lui, puis reposais mes yeux sur le sol goudronné. Lorsqu'il s'assit à côté de moi, je repliais mes jambes contre mon buste, comme pour me refermer dans ma coquille. J’acquiesçais vaguement à sa question, sentant ses yeux sur moi. « Il parait... » Je n'osais pas le regarder. Je me sentais bouillonné de l'intérieur, comme à chaque fois qu'on se disputait. Face à lui, j'étais surement la personne la plus sanguine que je connaisse. Et, quand je le voyais garder un calme parfait, ça me mettais encore plus hors de moi. Je soupirais une nouvelle fois, affichant une petite moue sur mon visage. J'avais envie de parler mais sans savoir quoi dire. Je posais un léger regard sur lui mais me dérobais aussitôt... Alors, comme une gamine de 4 ans, je me collais à côté de lui, et posais ma tête sur son épaule. C'était dingue comme j'étais rassuré par cette proximité. « J'suis désolé que ça s'passe comme ça entre nous... » Oui, parfois, énervée, je devenais une vraie guimauve. Même si je serrais les dents, vexée de faire un premier pas aussi naif.

[ Pardon pour le temps de réponse, trop de taff ]

Spoiler:

Elle a l'air totalement à bout de nerfs, mais je dois avouer que je ne suis pas en pleine forme non plus. J'en ai marre de me disputer avec elle, de m'embrouiller à chaque fois. Nous sommes, certes, différents mais ce n'est pas une raison pour se pourrir la vie ainsi. Je fume tranquillement, essayant de détendre un peu l'atmosphère. Je sais que j'ai dépassé les bornes en la draguant un peu trop, mais ce n'était rien de bien méchant. Kel devait avoir du mal à le comprendre. Je m'assieds alors à côté d'elle, sur le sol. Nous sommes comme deux idiots, à essayer d'arranger les choses, même si notre fierté nous en empêche parfois. Alors que je tire sur le filtre de ma clope, je sens la tête de la jeune femme sur mon épaule. Je souris faiblement, et j'ai une terrible envie de la prendre dans mes bras. Bien entendu, je me retiens. « Moi aussi, mais à priori, on y peut rien n'est-ce pas ? » Je demande, comme si je ne connaissais pas la réponse.. alors que je la sais parfaitement. Instinctivement, je pose ma paume sur sa cuisse, comme si je voulais être réconfortant. Kel et moi sommes vraiment de drôles de personnes..