Return to the star point [Leann P. Dwight Howard]

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Je ne suis pas rentrée depuis trois jours, la vie à la fac est un peu comme la vie dehors, vous vivez au gré des soirées qu’on vous propose, dormez chez les plus offrant, et vous laissez aller dans les bras du plus persuasif. Le domicile fixe, je n’en n’ai pas trop l’habitude. Disons que j’ai toujours vécu chez les uns ou les autres en sortant du foyer, les amis sont ma famille, ou pas de famille du tout, je ne suis que ce qu’on me propose. Ça me va pour le moment, quand j’en aurais marre je me trouverais un moyen de me fonder une famille à moi ou sombrerais dans la drogue ou la dépression, c’est tout !
Je me retrouve chez les Hadès, eux au moins me correspondent, je n’ai rien en commun avec les autres confréries de toute façon, et celle qui doit s’inquiéter, c’est Leann. Bien que j’ai tenté maintes fois de la prévenir de ne pas m’attendre, elle ne peut s’empêcher de s’en faire. Elle doit sentir ma tendance à me foutre dans les emmerdes ^^
Je pousse la porte du dortoir, et nos lits sont côte à côte, ça nous a beaucoup rapproché à notre arrivée. Elle a 18 ans et sa famille lui manque, je peux le comprendre, si on a la chance d’en avoir une… encore que la mienne je ne veux rien en apprendre !
Je dépose mon sac à dos sur mon lit, seul bagage pour ces trois jours à jouer les vagabondes. Je l’embrasse furtivement sur le front, comme une petite sœur.

- Si tu veux me jeter fais-le, mais si j’ai pas répondu à la horde de textos que t’as dû m’envoyer, c’est que j’avais plus de batterie, et que j’ai toujours pas de chargeur…

Elle a le même téléphone que moi, et je me sers souvent du sien pour recharger mon téléphone que je n’utilise pas des masses. Je suis bien trop négligente, mais ça au moins je le sais ^^

- T’as fait quoi de ton weekend ?

Je ne la flic pas, je m’intéresse, après tout c’est sûrement celle qui en sait le plus sur moi depuis que je suis ici. Le fait que je sois en conditionnelle, envoyée ici par le juge, tout ça… Le foyer à Vegas d’où je viens, ma période de drogue, et de strip-tease pour éviter de vivre dans la rue.

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Un coup d'oeil vers le lit de Loïs et encore une fois, je me demande où elle peut bien être. Trois jours, voilà trois jours qu'elle a disparu et qu'elle ne donne pas de nouvelle, tout pourrait lui être arriver mais au final, je ne me vois pas appeler la police alors que ce n'est pas la première fois qu'elle nous fait un coup pareil quoi. J'ai surtout envie de lui foutre une claque, enfin de compte, si on veut vraiment avoir mon avis. J'en peux plus quoi, et je trouve ça complètement immature de sa part. Elle est plus âgée et on dirait pourtant une enfant, je n'y comprends rien et j'ai envie de la secouer un bon coup. Elle se fout en l'air quoi. Je ne dis pas que je suis un ange, que j'ai toujours pris les bonnes décisions parce que dans le fond, je suis un peu un gros caca sur les bords et j'ai envie de me foutre un bon gros coup de pied, de temps en temps, mais bon, bah ouais, je ferme ma gueule parce que je ne veux pas la blesser et puis, elle ne me doit rien, encore moins des comptes. Mais oui, j'aimerais qu'elle comprenne mon point de vu, que cela soit simple ou pas. Je veux qu'elle voit mon truc, je veux qu'elle comprenne, que cela soit simple ou non, j'en ai marre de passer pour l'adulte. Je me sens débile quoi. Et ça m'énerve, dira-t-on. Allongée dans mon lit, les écouteurs bien coincés dans mes oreilles, je ferme les yeux..

C'est là que la porte s'ouvre et qu'elle pointe son nez. Trois jours sans nouvelle. Je retire les écouteurs, je l'écoute me parler. Elle dépose un baiser sur mon front, un geste tendre qui m'a toujours touchée. J'ai envie de l'insulter, de l'engueuler, mais je n'ose pas le faire parce qu'elle m'a manqué, parce que j'étais inquiète.. « Tu m'as fait peur, t'imagines même pas, j'ai cru qu'il t'était arrivé un truc ! Bordel, je vais t'acheter un chargeur cet aprem si t'y tiens, je te jure, je vais t'arracher les yeux bientôt. ». J'ai envie de lui dire de grandir un peu, que je n'ai pas envie de m’inquiéter comme ça tout le temps, je ne lui demande pas la lune, je lui demande d'être un peu plus responsable, mais elle ne semble pas vraiment vouloir m'écouter et c'est principalement ça qui me déprime, en fin de compte. Je l'adore mais par moment oui, ça me gonfle d'être son amie. Parce que je ne sais plus où donner de la tête, par instant et là, tout de suite, je suis paumée quoi.

Mon weekend n'était pas vraiment mouvementé, pour ne pas dire complètement pourri. Je ne sais pas, je n'ai rien eu envie de faire. J'ai vu Nathan, mais au final, les choses se sont surtout arrêtées là. Et ça m'a suffit, d'une certaine manière. Je n'avais rien envie de foutre. J'ai mes périodes, comme tout le monde, et là, pour le coup, je n'ai rien eu envie de faire. Ce qui me va hein. Je n'ai pas toujours besion de faire un truc, je n'ai pas toujours besoin de m'occuper, d'une certaine manière. Oui voilà. « Pas foutu grand chose, j'avais envie de rester tranquille ». J'aime bouger dans tous les sens, mais de temps en temps, rester tranquille, ça fait plaisir.

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Je n’ai absolument pas conscience du fait qu’elle s’en fasse autant pour moi. Personne ne s’est jamais préoccupé de savoir si j’étais en sécurité ou pas. Le foyer c’était une obligation, parce que nous avions un centre et une liberté limité, mais depuis que je suis majeure, je vis un peu comme je l’entends, je crois que ça me va, de toute façon je n’ai jamais connu que ça. Le cadre familial n’est pour moi qu’un vaste schéma que le monde s’entête à respecter. Je ne peux même pas dire si ça me manque, je ne l’ai pas connu. Toujours est-il que ça me touche qu’elle s’en fasse, même si ce n’est pas indispensable, je suis une grande fille, je sais me débrouiller toute seule et les emmerdes je les attires mais sait les contourner.

- Du calme Crevette ! Je suis là, entière, j’étais juste avec… une copine. Ou un plan d’un soir, ou deux, peut-être même trois, je sais pas encore.

M’interrogeant en vidant mon sac à dos pour chercher des fringues propres et me changer. Alors me changer devant tout le monde ne me pose pas de souci outre mesure, nous sommes toutes faites pareilles. J’ai des limites très vastes, je le conçois. En dehors de ça je sais parfaitement que nous ne sommes pas toutes aussi à l’aise.

- Tu sais quoi ? Je vais te faire bouger moi. Tu me vires ce jogging et t’enfiles un jean, on va me trouver un chargeur.

C’est surtout histoire de la faire bouger, elle a l’air toute amorphe là ^^ Je la sais un peu plus cafardeuse que moi, sa famille lui manque, c’est une évidence, je le vois et je le comprends, même si ça me fait mal au cœur pour elle de la voir comme ça. Mais il y a plus que ça, je le sens. Je m’assied sur mon lit et l’incite à en faire de même en prenant ses mains dans les miennes.

- Si tu me disais ce qui te met dans cet état plutôt ? Ca m’aiderait à comprendre, et peut-être même à t’aider.

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(Cardinal Newman) ▽ « Il faut s'inquiéter de ne point s'inquiéter. »

Je l'écoute me parler de ces coups d'un soir, me dire qu'elle est rentrée entière... Oui, mais où est sa fierté ? Souvent, j'en prends plein la gueule et on vient me dire que je passe pour une traînée, par rapport à ma façon de m'habiller ou même de me comporter. Mais je dois bien avouer que je ne couche pas constamment à droite et à gauche. Loïs mérite mieux alors du coup, oui, ça m'énerve lorsqu'elle me fait un coup comme ça parce que j'aurais aimé qu'elle réalise ce genre de chose quoi. Mais non, ça semble être trop lui en demander et c'est bien ça qui me gonfle, qui me tape sur les nerfs aussi. Mais ce n'est pas non plus comme si je pouvais y faire grand chose. Quoi que je puisse bien en dire, de toute façon. Ca me gonfle, mais je fais avec, j'imagine que c'est la seule chose qui compte. Et on aura beau dire ce que l'on voudra, ça ne changera rien. J'aurais beau lui dire, encore et encore, elle ne changera pas. Et je ne lui demande pas de changer hein ! J'aimerais juste qu'elle fasse un peu attention. Et c'est la seule chose que je lui demande, en fin de compte. « Oui mais j'aimerais que tu fasses gaffe quoi, sérieux ». Je souris, je veux me montrer sympa, et je ne veux surtout pas qu'elle pense que je me montre un peu trop protectrice ou un truc comme ça quoi. Je me comporte.. Comme je me comporte quoi. Mais bon. Les choses sont juste.. Comme elles sont quoi. Et j'imagine que les choses sont très bien comme ça. Je veux qu'elle mène une vie agréable, douce, et pleine de trucs et du coup.. J'ai tendance à vraiment vouloir la surprotéger, je l'avoue. Mais on ne va quand même pas m'en vouloir non ? De mon point de vu, en tout cas. Mais après, on ne peut jamais vraiment savoir.

Oui bon, mon jogging n'a absolument rien de sexy, je ne dis pas le contraire. Mais je dois quand même bien avouer que ça me fait sourire, ça me fait marrer quoi. Et je ne peux pas m'en empêcher, en fin de compte. Ca me fait rire, ça m'amuse, et puis bah.. On ne va quand même pas m'en vouloir, pour si peu de chose hein. Ca m'amuse, et c'est la seule chose qui compte, d'une certaine façon. J'imagine que l'on ne va quand même pas se prendre la tête non ? De mon point de vu, ou en tout cas.. Je ne sais pas, les choses sont comme elles sont. Oui voilà. Et il est hors de question pour moi de me prendre la tête quoi. Du coup, ça me fait rire et je me lève de mon siège, pas du tout réticente. « Il serait temps oui, que tu aies un chargeur ! ».

Quand elle m'attrape les mains et me demande si quelque chose ne va pas, je grimace et souris. Je vais bien, c'est juste que j'ai carrément eu la flemme de me bouger le cul ce weekend quoi. Et oui, il y a des jours où je ne suis pas très drôle mais bon, ça arrive à tout le monde non ? Ca ne veut pas dire que je ne vais pas bien en plus ! « Je vais bien. Ouh là, t'inquiètes pas, j'ai juste fait ma grosse feignasse ce weekend ! ». Je souris, je ne mens pas, d'ailleurs, jamais ou vraiment lorsque cela s'avère nécessaire. Mais lorsque je ne vais pas bien, je ne m'en cache pas. Donc bon.. Il n'y a pas la moindre raison à ce que l'on se tracasse. Je vais vraiment bien.

(c) AMIANTE

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Nous n’avons pas les mêmes moeurs Leann et moi, et ce depuis le début. Elle est plus jeune, elle n’a pas eu la même vie que moi, elle a une famille, ce qui suppose un cadre, même si elle a pu partir en live à un moment de sa vie, ça s’appelle la crise d’ado et c’est une quête de soi-même. Je pense qu’elle a fini par se trouver, elle est beaucoup plus posée que moi, plus tranquille, et ce n’est pas peu dire. D’une autre façon, j’ai plus d’expérience du danger, de la vie, qu’elle. Nos 5 ans de différences font que je pourrais lui parler des dangers de ce genre de plans d’un soir rencontrés dans les bars, mais elle est déjà bien au courant pour quelqu’un qui voudrait passer à autre chose.

- Arrête de flipper, qu’est-ce-que tu veux qu’il m’arrive avec une fille ?

Ça aussi elle a du mal à le comprendre, que j’aime les deux, elle n’aime que les hommes, je le respecte, elle fait ce qu’elle veut de ses sentiments, je ne suis pas là pour la brimer ou lui apprendre la vie. Je pense que Leann a juste besoin de bases solides pour se sentir chez elle ici, et je suis un peu son pilier pour le moment, sauf que je suis un pilier qui déconne ^^

- Ecoute, c’est une fac, une île, crois-moi rien de comparable aux dangers de Vegas. T’en fais pas, je gère.

A Las Vegas c’était un peu plus problématique de ramener n’importe qui. Disons que là-bas le danger vient de partout, ici ce sont surtout des étudiants qui veulent passer du bon temps, comme moi en gros ! Nous sommes une génération sans limites, et ça s’en ressent sur tout ce que nous entreprenons.

- Que je perdrais dans la semaine qui vient ^^

Je suis assez tête en l’air, disons que j’ai tendance à oublier ma tête un peu partout. Combien de chargeurs j’ai perdu chez un coup d’un soir, ou même dans ma propre chambre ! Je devrais songer à faire des réserves ^^
Donc elle n’a pas bougé du weekend, c’est son choix, ça s’appelle aussi un weekend pour ça. Alors je la lève du lit, pioche dans son armoire et lui lance quelques fringues.

- Tu t’habilles et on décolle. Je dormirais plus tard.

Ah oui, le sommeil est une option chez moi ! Je suis jeune, j’en profite !

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(Cardinal Newman) ▽ « Il faut s'inquiéter de ne point s'inquiéter. »

Ce qu'il pourrait lui arriver avec une fille ? Et bien ne soyons pas con, je sais que je me la joue un peu comme une parano, mais il ne faut quand même pas négligé le fait qu'une fille peut être aussi dangereuse qu'un homme hein ! Bon, je ne veux pas non plus passer pour une psychopathe de la vigilance, surtout que je suis capable de faire des erreurs moi-même quoi et du coup, je refuse de me tracasser davantage et surtout que je trouverais ça un peu pathétique, de toute évidence. Enfin bon, après, pour le reste, ce n'est pas moi qui vais me tracasser sur ce sujet, et c'est aussi simple que ça. Ca va être compliqué, et c'est même carrément prise de tête, ça me tape sur les nerfs, ça me gonfle mais bon, on ne va quand même pas me reprocher un truc comme ça non ? Mais bon, bah ouais, je ne vois pas ce que je pourrais bien faire à propos de tout ça. Ca me gonfle quoi et ce n'est pas moi qui dirait le contraire. Je suis un peu trop protectrice envers mes proches, mais ce qui me gonfle vraiment, c'est le fait que je sois beaucoup plus préventive envers mes amis qu'envers moi-même, et moi, je suis vraiment capable de faire un bon paquet d'erreur, en fin de compte. Et ça, c'est complètement gamin hein, je n'irais jamais dire le contraire, de toute façon. « Les filles savent aussi se montrer insupportables hein ! ». Bah oui quoi, non mais franchement, comme si les choses allaient pouvoir être différentes, et ce n'est pas comme ça que ça marche, de toute façon. Enfin bon, après, pour le reste hein.. Je décide de hausser les épaules, de toute façon, si elle est là, ça veut bien dire qu'il ne lui est rien arrivé non ? Donc je ne vois pas vraiment pourquoi est-ce que je me mettrais à me prendre la tête à propos de ça, c'est un peu sans intérêt, c'est ça que je veux dire. Donc arrêtons d'y penser. Ca ira mieux.

Chargeur qu'elle va perdre la semaine qui vient.. Je lui donne une petite tape sur l'épaule, alors que je ne peux pas m'empêcher de me mettre aussitôt à rire quoi. Forcément que c'est drôle, mais bon, elle ne changera jamais quoi ! Ca m'amuse mais je ne me vois pas lui acheter un chargeur toutes les semaines ! Bon, c'est elle qui paie, du coup, ça sert à rien ce que je dis mais bon. Bref. « Je vais te taper avec pour être sûr que tu le perdes pas de vu, tu vas voir ! ». Je me mets à rire, ça m'éclate. Je l'adore quoi. Il y a de nombreux points sur lesquels on n'est pas pareil, mais on s'adore et au final, je suis contente de me dire que son lit est juste à côté du mien. JE ne peux pas dire le contraire, d'ailleurs, ça me fait plaisir et chaque instant me le prouve. « Parce que t'es pas fatiguée, sérieux ? ». Je souris, elle est inépuisable quand j'y pense, ça me fait délirer ça tiens. Mais bon, elle fait ce qu'elle veut, comme je l'ai déjà dit, et si elle n'est pas fatiguée, je vois mal ce que je pourrais bien y faire. Tant mieux, comme ça, on va pouvoir bouger d'ici et je vais pouvoir sortir le bout de mon nez. Ca me va très bien quoi. « C'est parti ! ». Et une fois que je suis habillée, et que j'ai chaussé des chaussures (et que je me suis donnée un visage ahah), nous sommes parties.

(c) AMIANTE

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Alors sur les filles je commence à en connaître un rayon ! Comme amante ou comme “amie”, je pense maîtriser le sujet. Bien que mes amies soient rarement féminines, je n’arrive pas à m’entendre avec la gente féminine, trop de rivalités, pas assez de franchises, moi j’ai besoin de bouger, de me battre, de dire les choses, pas de jouer mes coups en douce, en plus je mens super mal ! J’ai toujours appris à vivre selon mes principes, parce que c’était un moyen comme un autre de tirer son épingle du jeu, de se faire valoir en dehors de tout ce système. La hiérarchie d’un foyer est très simple : les plus forts décident, les plus faibles exécutent sans broncher sous peine d’en prendre une. Je préférais les mettre que les prendre !

- Je vois ça, t’es douée toi aussi ^^

Pour se montrer insupportable. Je plaisante, elle le sait, j’ai de l’humour, parfois foireux, mais je le vis bien ! En dehors de ça je sais que je peux compter sur elle, Leann sera toujours à temps pour me rendre un service, comme je le ferais pour elle. C’est à ça que sert un copain de chambre non ? Je ne sais pas trop en fait…

- Si, je suis crevée, mais si je bouge pas maintenant je le ferais jamais. Je suis jeune, j’aurais tout le temps de dormir quand j’aurais plus la force de sortir !

Je la bouge moi-même pour qu’elle aille se doucher. Le sommeil est une option chez moi, depuis de nombreuses années maintenant. Passez quelques années à servir dans un bar ou à danser sur une barre de lap, vous verrez si vous dormez toute la journée ! Je ne crois pas moi, au contraire, vous avez la journée pour profiter, alors vous le faites, histoire d’oublier toute cette misère.

- Let’s go !

Nous partîmes toutes les deux explorer la ville. Je ne la lâche pas d’une semelle et elle non plus. Nous sommes assez complices, comme si elle était ma petite sœur, et j’adore ça. Pour tout avouer j’en redemande presque.
Nous longeâmes les boutiques et observâmes avec envie la nouvelle collection, mais nous sommes là pour un chargeur !

- J’y repense, mais le fait que tu me dises que tu n’ais pas bougé de ta chambre n’exclut pas le fait qu’un mec y soit entré…

A savoir si elle a eu de la visite ou pas pendant le weekend, je suis curieuse, oui !

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Douée à emmerder le monde ? Ah mais je n'ai jamais eu la prétention de dire le contraire. Je dois bien avouer qu'il s'agit de quelque chose qui est inné chez moi. Je ne dis pas que je suis insupportable hein. Mais disons que je sais l'être quand le besoin devient urgent quoi. En gros, je sais faire ce qu'il faut pour que les gens arrêtent de trop me prendre la tête, pour me faire remarquer. Un truc que je sais faire depuis que je suis gamine mais que je n'exploite pas trop parce que je sais me tenir quoi. Mais bon, quand je veux quelque chose, souvent, je fais tout ce qu'il faut pour l'obtenir. « Tu me connais si bien ! D'ailleurs, j'insiste pour te taxer tes chaussures pour sortir là, tu sais que je les aime ». Le tout en lui faisant un regard de chien battu. La paire de chaussures visée ? Des talons hauts, vraiment hauts, noire, et super classe. Bon, okay, pour acheter un chargeur, je doute d'avoir besoin de talons, mais je les adore trop, et elle ne me les prête qu'en de rares occasions. Alors chaque instant est le bon.

Je souris à ce qu'elle est en train de me dire. Ainsi donc, elle veut dormir lorsqu'elle ne pourra plus sortir. Bonne chance. Je me demande combien de temps on peut tenir sans dormir. Et je doute que la durée soit vraiment très grande, et j'en doute genre.. Vraiment quoi, parce que bon, faut quand même pas négliger le fait que les choses ne sont absolument pas aussi simple qu'on l'aimerait. Pas du tout même. « Je demande à voir dans quel état tu seras ce soir alors, parce que je ne sais pas si t'es au courant, mais on est généralement beaucoup moins sexy quand on ne dort pas, et ce n'est pas nouveau. ». Pas nouveau du tout d'ailleurs hein. Mais bon, je peux comprendre où elle veut en venir. J'ai mes périodes où j'aime faire la fête tout le temps. Disons qu'en ce moment, j'ai surtout l'impression d'avoir 70 ans. Je suis toute molle et je trouve ça assez pourri, quand on y repense. Mais je m'en amuse, et je suppose que c'est ce qui compte. D'une certaine manière hein. Je n'irais pas jusqu'à abuser de la situation, ou un truc comme ça. Bordel, je me perds dans mes propres pensées là, où je rêve ?

Quand je suis prête, et ça demande un peu de temps puisqu'il est hors de question que je sorte sans prendre une douche, on marche côte à côte dans la rue, on regarde les boutiques, s'arrêtant de temps à autre pour voir ce qui pourrait nous aller. Si je m'écoute, j'achète tout. Il y a tellement de beaux trucs en victimes que j'en deviens gaga ; Je ne suis pas une acharnée de la mode, je suis une fille que les mecs aiment bien, pas trop chiante et toujours là pour la déconne. Mais bon, pour plaire, faut pas ressembler à un sac non ? Je pouffe, lorsque Loïs me demande si un homme n'est pas rentré dans ma chambre. Malheureusement non, mais je ne nie pas le fait que ça m'aurait bien plu. « Tu sais bien que je te l'aurais dit. Mais non, je n'ai pas eu cette chance malheureusement. Je déprime, je veux un homme, un vrai. Dans mon lit, dans mes bras, où il veut quoi. Je m'en fout. MAIS UN HOMME PITIE ». Je fais semblant de pleurer mais tout ceci est bien vite remplacé par un rire.

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Leann me bassine avec ces chaussures depuis que je suis arrivée sur le campus, autant dire un petit moment. Ça me fait sourire, elle s’attache beaucoup à tout ce qui pourrait la faire paraître plus âgée, plus mature. Ces talons datent de ma période strip-tease à Vegas. J’avais économisé toute un trimestre pour pouvoir me les offrir. Et les clients semblaient apprécier ! Ce n’est pas nouveau, pour bosser correctement, il faut des tenues qui aillent avec, et plus vous en avez, plus les clients sont généreux en pourboire. L’argent attire l’argent, on en revient là.

- Tu sais quoi ? Prends-les. Je te les donnes. Ça t’évitera de me supplier à chaque fois !

Elle en a super envie et je ne suis pas sûre de les remettre un jour. J’ai un peu changé de style. Peut-être pour devenir quelqu’un d’autre. Je reste branchée sur mes Converses, mon jean et mes chemises ou mon top à l’occasion. C’est discret, passe-partout et j’ai pleins d’autres tenues sexy que je ne réserve qu’en soirée ^^
Revenons-en à ce soir. On est un peu dimanche et j’ai un peu cours demain. Et j’ai aussi un peu rien fait du weekend ^^ Mon diplôme il est pas encore-là, je vous le dis ! Je n’ai jamais été très studieuse, encore moins maintenant, mais disons que pour ma défense, les tentations sont grandes à l’extérieur !

- Je ne sors pas, j’ai des tas de cours à rattraper. J’ai séché les trois derniers jours…

Oui bon ça va, on sait qu’elle est cent fois plus douée que moi concernant l’école ^^ Je ne m’en donne absolument pas les moyens, je crois que je m’en fous ! Je suis pour les relations sociales alors j’entretiens mon réseau.

Une fois en ville, nous sommes partis pour le lèche-vitrines. Je dois avouer que les tentations sont nombreuses ici, mais l’argent manque pour certains ! Notamment moi ^^ Je ne suis pas très shopping. Mais j’aime bien accompagner Leann. Elle trouve toujours quelque-chose et parfois mon avis est selon elle « indispensable ». Elle me prend un peu pour une grande sœur, au moins le temps qu’elle est ici, et ça me fait plaisir. Même si je ne suis pas toujours, voir pas souvent de bon conseil !

- Les femmes ne sont pas mal non plus… Enfin je dis ça je dis rien mais c’est… différent. Et appréciable. Ouai, c’est différent.

A cet instant je me rends compte que je parle à une jeune femme, à peine sortie de l’adolescence et qu’il faut que je me détende ^^ Je suis trop con parfois, je le sais, mais je ne peux m’empêcher de gaffer, je suis une boulette à moi toute seule. Je me reprends alors illico.

- Mais les hommes c’est bien. C’est très bien. Disons que si tu attends le bon, tu risques d’attendre un moment… Le prince charmant n’existe plus. Il est gay ou marié.

Je n’ai pas une très haute estime des hommes, du fait de mon passé, mais ça a souvent été comme ça. Après quelques années dans les rues de Vegas ou dans les boites de strip, vous voyez les choses autrement, et ces messieurs aussi !

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