ISEULT&LOUIS - I'M BEGGING YOU FOR ONE CHANCE ►

Iseult St. James ou la perfection incarnée. Ses yeux, sa bouche et ses longs cheveux ont su me faire fondre et à chaque fois que je la croise : mon cœur manque un battement. Elle est parfaite, elle m’obsède. Je sais ce que vous vous dîtes, j’ai l’air d’un parfait imbécile lorsque je pense à elle, mais c’est plus fort que moi. Quand que je la vois, j’ai envie de la serrer dans mes bras. Malheureusement, la demoiselle ne semble pas intéressée. J’imagine que ma réputation de coureur y est pour beaucoup… A moins que ce ne soit mon statut de père qui l’effraie ? Toujours est-il qu’elle refuse de m’adresser la parole. Dès que j’ai le malheur de l’approcher, elle détourne le regard et finit par prendre la fuite. Paradoxalement, le fait qu’elle ne veuille pas de moi ne fait que susciter davantage mon intérêt. Une question d’orgueil me direz-vous, mais je n’en suis pas si sûr. C’est bien plus profond que ça. Il y a quelque chose de spécial qui se dégage de cette jeune femme, un mystère, une beauté dont j’aimerais percer le secret. « Qu’est-ce que tu fais ? » me demande ma sœur jumelle, toute droite sortie de nulle part. « Rien du tout… » je maugrée en mordant dans mon sandwich. « C’est qui cette fille ? Elle te plaît ? » Je lève les yeux au ciel. « Non. Enfin si… Mais ce ne sont pas tes affaires ! » Jessica éclate de rire. « WOOOW EASY TOUCHY ! Je suis simplement surprise par ta soudaine timidité… Faut dire que ce n’est pas ton genre de rester passif quand une fille te plaît. D’habitude, tu tentes le tout pour le tout –et je suis toujours surprise de constater que ces petites écervelées tombent dans tes filets… » Lâche-t-elle sous le ton de la plaisanterie. Même si elle et Elizabeth n’étaient pas très proches, ma sœur sait pertinemment que je n’aimerais jamais quelqu’un comme je l’ai aimée. D’ailleurs, elle me reproche souvent de jouer avec les sentiments des autres –mais depuis la mort d’Eli, je suis comme qui dirait incapable de m’attacher. « J’ai bien essayé de lui parler, mais y’a rien à faire. Elle me déteste. » Je baisse les yeux. « Et ? Tu ne vas tout de même pas me dire que c’est ça qui t’arrête ? » Justement, c’est le cas. « Enfin Loulou, qu’est-ce que tu nous fais ? Je t’ai connu plus compétitif que ça ! Lève-toi et va parler à cette fille ! Si elle te plaît vraiment, sors le grand jeu ! Montre lui le vrai Louis Montgomery et fait fi du charmeur incontesté que la moitié de la fac a eu la chance ou le malheur –tout dépend quel point de vue on choisit d’adopter- de fréquenter ! » Sur ces belles paroles, elle se lève et s’éclipse pour retourner en cours. Après avoir pris quelques minutes pour méditer ses propos, je décide de tenter ma chance. Je n’ai rien à perdre, après tout. « Salut » je lâche en m’asseyant en face de la plus divine de toutes. « Avant que tu ne m’envoie balader, laisse-moi te dire que tu es absolument renversante dans cette tenue… » Comme si la flatter allait la faire changer d’avis… Mon pauvre Louis, tu es stupide !

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La divine créature se lève d’un bond, un peu comme si elle était sur le point de me fausser compagnie. Mon sourire se fane instantanément. De toute évidence, ce n’est pas encore aujourd’hui que je vais avoir le plaisir de faire sa connaissance. Certes, ma réputation de Don Juan ne joue pas en ma faveur… Et si toutefois elle s’intéressait suffisamment à moi pour me poser la question sur le bienfondé de ses rumeurs, je ne lui ferais pas l’affront de lui mentir. Oui, j’aime les femmes. Oui, j’enchaîne les aventures sans aucuns scrupules. Si s’envoyer en l’air sans réfléchir aux conséquences de ses actes est un crime, alors enfermez-moi. Mais dans le cas contraire, je ne pense pas que mon comportement soit réellement condamnable. Sauf peut-être à ses yeux. Elle, nymphe aux pouvoirs extraordinaires, femme fatale et paradoxalement si fragile. Que cache-t-elle sous ses grands airs de fille rebelle ? Pourquoi belle donzelle ? Pourquoi me rejettes-tu ?

« Merci… » finit-elle par bafouiller tandis que je n’espérais plus. Après avoir hésité quelques secondes, elle retrouve sa place initiale. Mon cœur manque un battement. Serait-il possible qu’elle m’accorde enfin le bénéfice du doute ? Ou ne serait-ce qu’un peu de son précieux temps ? « Vous n'abandonnez donc jamais ?...Je veux dire, vous voyez bien que vous n'avez aucune chance... Vous et moi, nous sommes si...différents. » Mes lèvres s’étirent dans un sourire. Elle me vouvoie, instaure une distance entre nous. Le jeu m’amuse. Quelque part, je sais qu’elle en vaut la peine. Si mademoiselle souhaite qu’on lui fasse la cour et qu’on la couvre de roses rouges, je le ferais. Si c’est un gentleman qu’elle recherche alors, je changerais. « Aucune chance ? N’est-ce pas un peu radicale, comme résolution ? Vous ne savez rien de moi. Hormis les rumeurs qui circulent à mon sujet, j’entends… » Je lui lance un regard complice. Elle me prend sans doute pour le dernier des crétins, mais au risque de la décevoir, c’est chose aisée pour moi que de me comporter comme un petit garçon bien élevé. « Pourquoi ne pas me laisser l’occasion de vous prouver que vous vous méprenez totalement à mon sujet ? » j’ajoute en posant ma main sur la sienne. « Qu'est-ce qui vous effraie ? Après tout, vous n’avez rien à perdre… »

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Elle s’est laissée berner par les vilaines rumeurs qui circulent à mon sujet, mais comment lui en vouloir étant donné que la majorité d’entre elles sont bel et bien fondées ? Prétendre être quelqu’un que je ne suis pas est un stratagème qui a fonctionné avec la plupart de mes conquêtes, mais cette fois-ci, je vais devoir changer mes plans ? Iseult est bien trop maligne pour se laisser charmer par de belles paroles. Même si le contact de ma main sur la sienne semble la troubler légèrement, je sais que ce ne sera pas suffisant pour faire chavirer son cœur. « Vous êtes un loup passif...monsieur Montgomery… » J’écarquille les yeux tout ronds, à la fois surpris et curieux d’entendre ce qui va suivre. « Je vous trouve exubérant et vous m’insupportez… » Outch ! Je crois pouvoir dire sans m’avancer que c’est très mal parti pour moi.  « Mais, si cela est tellement si... » Elle se mord la lèvre, hésite et semble même réviser son jugement. Je souris. Peut-être bien que je ne la laisse pas si indifférente ? « Après tout, il n y a vraiment rien à perdre.... » Ses mots s’éteignent dans un éclat de rire et elle ramène une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Ce geste la rend plus belle encore. Iseult a ce côté sauvage et enfantin qu’elle n’envie à personne. Cette candeur et cette force qui la rende si irrésistible. Iseult n’est que paradoxe et contradiction, mais je sais que c’est en partie pour ça qu’elle me plaît autant. Elle s’éloigne subitement de moi et mon cœur manque un soubresaut. L’espace de quelques secondes, j’ai bien cru qu’elle allait m’embrasser. Mais c’est ce qu’elle a voulu me faire croire n’est-ce pas ? Elle veut me rendre dingue ? Jouer au jeu de l’arroseur arrosé ? Sous ses airs de petite fille sage et bien sous tous rapports, Iseult est démoniaque. Je le sens, je le sais… « Alors dites-moi...ce n'est pas vous qui vouliez que je vous laisse une chance et de ce fait...j'aimerais que vous me parliez au lieu de rester coincé dans votre siège… » Sa requête me trouble et pour la première fois depuis bien longtemps, je reste sans voix. Sauf erreur de ma part, jamais encore une fille ne m’avait fait cet effet-là. En tout cas, personne depuis Elizabeth. « Que voulez-vous savoir ? » Répondre à une question par une autre, en voilà un art ! « Qui est le vrai Louis ? Ou bien vous voir confirmer les racontars qui vous sont revenus aux oreilles ? Que diriez-vous si pour commencer, je vous proposais que l’on se tutoie ? » Elle fronce les sourcils. « La conversation est un peu trop formelle pour moi et je ne suis pas très à l’aise… » Je lui lance un énième sourire et plonge mes yeux dans les siens. Cette fois, son trouble est parfaitement perceptible.