contre l'amour qu'on prend, qu'on tient, mais qui tient pas. contre la trace qui s'efface au derrière de soi.
jeunesse, lève-toi.

Les yeux pluvieux de Teddy balaient les alentours de la boîte le temps qu'il finisse sa clope. Il est un peu plus de vingt-trois heures seulement. Il recrache la fumée veloutée dans l'air autour de lui, exilé sur le côté pour pouvoir profiter quelques minutes encore de sa tranquillité. Une fois finie, il passe une main dans ses cheveux bruns, se dirigeant vers l'entrée où on le laisse entrer sans problèmes, sans carte d'identité ou tout ce bordel, bien qu'il fasse parfois jeunot avec sa gueule d'ange, le Callaghan. Mais ça a des avantages, d'être un Zeus et d'être le petit fils du dirlo du campus. Il se dirige alors vers le bar où il commande une vodka coca histoire de commencer la soirée. D'enfiler ce putain de masque, encore une fois, encore un soir, pour faire plaisir à ses inconnus qui ne voient qu'en lui le type populaire. Piégé dans son propre jeu. Il prend une première gorgée, observant la salle pour voir s'il y a une tête familière.

contre l'amour qu'on prend, qu'on tient, mais qui tient pas. contre la trace qui s'efface au derrière de soi.
jeunesse, lève-toi.

Il prend une nouvelle gorgée de vodka, savourant l'effet de l'alcool lui consumant la gorge. Ça a quelque chose de malsain, tout de même. Inclinant la tête pour mieux observer la salle, il sent soudain un regard sur lui et d'un seul coup, tourne son visage vers la personne qui l'observe déjà. C'est une fille. Ouais, ça arrive souvent, mais là c'est pas n'importe quelle fille. Elle avait un nom étrange et aux consonances étrangères mais à la limite, il s'en fiche. Il se souvient de leur soirée – et nuit – comme si c'était hier, quand bien même est-il incapable de dire quand est-ce que c'était. Mais il sait que c'est elle, il n'oublie jamais un visage. Eh oui, ils ont déjà couché ensemble. Et normalement, dans le « règlement » interne de Teddy, il ne remet jamais le couvert deux fois avec la même. Ça serait s'attacher. Mais là.. il ne peut pas nier qu'aux souvenirs incandescents que ça lui a laissé, il ne dirait pas non. Loin pourtant de le montrer, il s'approche d'elle, son verre toujours en main, un sourire légèrement provocateur sur le visage. Tiens donc... Qui revoilà. Ça t'a tellement plu la dernière fois que t'es revenue voir si j'y étais de nouveau ? fait-il avec un clin d'oeil, prenant une nouvelle gorgée encore sans la quitter des yeux pourtant, cherchant son regard qu'il devine bleu comme les océans.

you're impossible.
Beaucoup ne pensent que ça de Teddy. Qu'il ne s'occupe jamais des autres. Au fond, c'est terriblement faux. Au fond, mieux vaut qu'ils ignorent tous que ça l'est. Il l'accoste alors, nullement gêné de lui rappeler ce qu'il s'est passé entre eux. Il n'est pas du genre à avoir honte d'avoir eu des conquêtes. Surtout pas quand elles ont une âme semblant si démoniaque sous un corps d'ange si provocateur, comme l'était Isveig. Un caractère inflammable. Comme Alesia. Décidément, le courant passe bien avec les Hadès. (...) Du tout, je suis venue pour voir si tu avais grandi en maturité mon p'tit teddy. Loin d'être impressionné, il esquisse alors un sourire malicieux et amusé, haussant les épaules. D'un air désinvolte, il demande alors : Pourquoi, coucher avec toi, c'était immature ? Il soutient son beau regard bleuté sans un mot de plus. Bon, soit gentil et va voir ailleurs si j'y suis. Il fronce les sourcils et rapproche même son visage du sien sans avoir détaché son regard d'elle. Ses lèvres s'étirent en un mince sourire espiègle. Non, c'qui m'intéresse c'est plutôt là où tu es vraiment, dommage. Il se recule alors, prenant une gorgée de son verre avant de détourner son attention d'elle, comme s'il n'en avait plus rien à faire.