« Hawkins ! » L'interpellé leva les yeux vers le professeur. La professeur. Tu m'étonnes, avec une voix aussi stridente et faisant tant de bruit en marchant, cela ne pouvait être qu'une femme. Il la gratifia d'un hum ? à moitié endormi. « Qu'est-ce que vous faites ? » Il fronça les sourcils. « Je... », il désigna la cafétéria à sa droite, « ...vais manger. » Il soutint son regard sans comprendre ce qu’elle attendait qu'il fasse ou dise. « Vous ne m'avez pas rendu votre travail ! » Son travail ? Quel travail ? Nathan mit un moment à comprendre mais, lorsqu'il comprit, ce fut encore pire. Il sourit comme s'il était parfaitement au courant. « Oui, je sais. Il est... dans mon dortoir. Je vous le rend demain sans faute. Bonne journée ! » Ou comment s'esquiver vite fait tout en se retrouvant dans la merde, puisque, tout à fait naturellement, il n'avait pas fait se travail. Il pénétra dans la cafétéria en réfléchissant à un moyen de faire ce travail le plus rapidement possible ou, au moins, d'éviter les problèmes. Menu: quelques frites et une bouteille d'eau. Bon, il aurait bien voulu boire autre chose, du coca par exemple, mais il n'avait pas la chance de pouvoir manger et boire ce qu'il voulait. Pas à cause d'un quelconque régime, non mais vous êtes malade, lui, un régime ? Pour quelqu'un qui mange sans arrêt, c'est plutôt mal barré... Non, à cause de son traitement. Epilepsie oblige. Entendant la porte se refermer sur un nouvel arrivant, Nathan se retourna pour voir de qui il s'agissait. Il reconnue la jeune femme blonde qui entrait, mais ne parvint pas à la nommer. Normal, il ne lui avait pas demandé son prénom. Elle ne le connaissait pas non plus. Pas vraiment... Elle lui avait ramené son téléphone qui, d'une manière ou d'une autre, avait atterrit entre ses mains. Il l'avait à peine remerciée, et pas de la manière la plus sympathique. Tu l'as pas vue, tu l'as pas vue, tu l'as pas vue ! Lui tournant le dos, il fila s'installer à une table très loin de l'entrée, souhaitant qu'elle n'ait pas le courage de marcher jusque là pour simplement parler à un type qu'elle ne connaissait que parce qu'il s'était montré désagréable avec elle... parce qu'il le serrait de nouveau, elle ne devait pas avoir envie de cela. Il pria aussi pour que quelqu'un, n'importe qui, vienne s'asseoir en face de lui pour débuter une conversation avec quelqu'un d'autre que cette fille et être tranquille.

Le froid remontait le long du corps d'Evy alors qu'elle passait une veste autour de ses épaules. Vraiment, courir alors que le vent était glacial était à bannir de son programme. Mais qu'est ce que cela faisait du bien en dernière heure de cours ! Ca ouvrait l'appétit d'Evy ! On ne dirait pas comme ça, mais elle mangeait énormément, surtout le midi, elle avait toujours faim malgré que cela pouvait être véritablement beurk à la cafétéria . Il fallait faire avec, de toute façon, Evy semblait plus gourmande que la plupart des êtes humains.

Enfin, elle alla prendre rapidement une douche, et sortit des vestiaires, en se faisait un chemin entre les beaux et grands blond musclés qui se tenaient devant la porte du gymnase. Ce n'était pas vraiment très drôle de les voir habillés, ils étaient bien mieux à moitié à poil entrain de faire des pompes. Ah, les avantages d'être dans la confrérie des violets .

Arrivée à la cafétéria, Evy prit un plateau et passa devant la plupart des gens. Elle ne mettait pas une heure à choisir ce qu'elle voulait manger, au contraire, parfois il lui arrivait de faire tomber des ingrédients dans son assiette sans spécialement regarder ce qu'elle mettait et de manger. Aujourd'hui c'était donc frittes accompagnées de petites boulettes de viandes et une pomme pour finir. Vraiment, rien ne pouvait être meilleur que ça.

La jeune femme chercha ensuite une place. Le réfectoire était juste un peu bombé, mais la belle blonde trouva une place en face d'un mec brun. Elle n'était pas spécialement insociable aussi, elle décida d'aller prendre place la-bas. En soupirant, Evy posa son plateau d'un coup sur la table pour ensuite se mettre en tailleur sur le banc. Vieille habitude d'ancienne fugitive. Elle leva enfin les yeux vers le jeune homme et reconnut Nath-quelque-chose avec qui elle s'était plutôt pas très bien entendue dès le début. Le jeune homme avait fait tombé son téléphone et dans un élan de bonté, Evy le lui avait rendu avec un simple « merci » comme remerciement. . Elle n'avait pas apprécié ce comportement, mais là, la jeune femme était affamée, et elle se fichait pas mal de savoir si il l'aimait bien ou pas. « Me regarde pas comme si j'étais un monstre, j'ai pas choisis de venir là, y a plus de place. Regard du genre tu-te-foutrais-pas-un-peu-de-moi ? La jeune femme haussa les épaules et commença à taper dans son assiette. Elle remarqua alors qu'il avait pas grand chose dans la sienne. « Tu m'étonnes que tu sois maigrichon, tu bouffes vraiment que dalle toi ! . Quelle fine délicatesse n'est ce pas ?

Son travail. C'était idiot, Nate aurait pu faire ce travail une tonne de fois depuis que son professeur le lui avait demandé, mais n'y parvenait pas. Interroger ses parents et dresser leur profil psychologique. Ses parents, leur profil. Son seul parent, son profil, plutôt. Et quand cette femme dépourvue de toute information à son sujet lui demanderait pourquoi il ne l'avait fait que sur son père, que lui répondrait-il ? Oh, ma mère est morte en me donnant naissance, j’allais pas la marquer !, c'était un peu plus compliqué que cela à exprimer, même après vingt ans. Vingt ans sans la connaître, et c'est peut-être ce qui était le pire. Il chassa ces pensées en secouant la tête et pénétra dans la cafétéria en se promettant de téléphoner à son père après son maigre repas et de faire vite fait ce foutu travail. Plus vite ce serait fait, plus vite il aurait la paix. Et puis il connaissait bien son père, il avait à peine besoin de ses réponses pour ses recherches, et puis on profil psychologique c'était juste trop simple: veuf, tout seul paumé au Brésil, ne sachant pas ce qu'il comptait faire le restant de ces jours alors à plus de quarante ans... Un peu dérangé sur les bords quoi. Cette pensée rendit le sourire au jeune Apollon, qui attrapa une bouteille d'eau avant de se retourner lorsque la porte s'ouvrit. Il aurait préféré ne pas voir qui se trouvait là. Et pourtant, il aperçu la fille qui lui avait rendu son téléphone, un jour, alors que, d'une manière ou d'une autre, il l'avait perdu. Il n'y avait plus qu'à espérer qu’elle ne se comporte pas comme Dakota et le laisse tranquille, car il ne supporterait jamais deux pimbêches réclamant des remerciements. Nathan faillit s'étrangler avec une frite en découvrant la jeune femme face à lui. Levant le yeux au ciel, il fit comme si de rien, jusqu’à ce qu’elle réagisse au regard qu'il lui avait jeté à son instillation. Un léger sourire, ironique et moqueur, passa sur ses lèvres alors avalait un gorgée d'eau. Plantant son regard dans le sien, il répondit sans montrer la moindre émotion. « On va faire avec. » soupira-t-il en se replongeant dans son assiette. Nathan avala quelques frites avant de reporter son attention sur la jeune femme, dont la réflexion parvint à lui tirer un léger rire. Plutôt directe et indélicate. Cela l’amusait. Pourtant, il resta muré dans son mutisme, se contentant de la contempler en silence, avalant de temps en temps une gorgée d'eau. Puis il se pencha légèrement vers elle... « Tant qu'à faire, comment tu t’appelles ? »