Se rendant compte que cela faisait déjà plusieurs jours qu'il n'avait plus vu Daim, Nathan se décida à sortir de son dortoir. C'était un peu la seule raison qui le poussait à lâcher sa guitare et à sortir un peu. Parce que rester seul dans son dortoir le dérangeait moins que d'être seul à l'extérieur. Comme si la solitude se faisait plus ressentir dans un lieu plus vaste. Ou bien simplement car l'extérieur était remplie de gens heureux ensemble, alors qu'il était malheureux tout seul. Enfermé dans son dortoir avec sa guitare, il lui suffisait de se concentrer sur la mélodie pour oublier où il était, et quand. Pour oublier le passé, sa mère, Lou, son père. Oublier que, sans être là, ils l'avaient suivi jusqu'à Jersey. En sortant, il enfonça ses écouteurs dans ses oreilles pour échapper au bruit de la foule dans les couloirs, échapper tout simplement à la foule, à leurs conversations dénuées du moindre intérêt, à leurs mots d'amour qui lui donnaient envie de vomir. OneRepublic l'aida un peu à s'échapper, il monta le son au maximum, all we are résonnant dans ses oreilles sans que plus aucun autre son ne l'atteigne. Arrivé à proximité de la maison de Poséidon, il baissa le son, se préparant à couper l'appareil pour parler avec Daim. Il passa d'abord par la salle commune, au cas où elle s'y trouverait. Se figea sur le seuil. Son coeur loupa un battements. Ses écouteurs tombèrent sur ses épaules d'un coup, ce qui le fit légèrement réagir. Nate resta tout de même là sans bouger, le regard fixé sur une jeune femme assise dans la salle, occupée, ne l'ayant pas remarqué. Une jeune femme blonde, dont les yeux plongés dans un bouquin étaient sans aucun doute marron-verts. Une jeune femme qu'il connaissait par coeur. Un seul mot tournait et retournait dans son esprit. Il ne pouvait plus penser àrien d'autre. Ce mot, ce visage. Elle. Son nom. « Lou. » Cela va vous sembler tout à fait pathétique, mais, d'un coup, il eut envie de pleurer. De se laisser tomber par terre au milieu de la pièce, de se rouler en boule et de pleurer. Longtemps. Sans que rien ne puisse le consoler. Il ne le fit pas. De toutes manières, les larmes ne seraient pas venues, parce qu’elle était là. Parce que, malgré cette envie de se vider de toutes les larmes de son corps, son coeur battait la chamade.

La pluie battait encore et toujours sur les vitres de la salle commune des Poséidons. Lou se trouvait assise sur le canapé depuis quelques heures maintenant pour ne pas déprimer toute seule dans sa chambre car Daim n'était pas là. Après avoir pris un chocolat chaud pour se remettre d'attaque, elle essaya de se plonger dans un livre qu'elle devait rendre prochainement à la bibliothèque. La lecture n'était pas le fort de Lou, elle était plutôt du genre à bouger, faire du sport à longueur de journée mais le mauvais temps avait plongé sa motivation au fin fond de ses chaussettes, espérant que demain il fasse beau pour qu'elle puisse se défouler. D'ailleurs c'est quelques secondes après avoir ouvert son livre, qu'elle entendit son prénom, d'une voix faible et presque familière. Hésitant un instant à lever les yeux, elle finit par fermer son livre et le posa sur le côté. Levant les yeux doucement, elle sentit son corps tout entier trembler quand elle découvrit le visage de Nate : son passé, l'Allemagne, son ancienne vie, celle qu'elle avait mis tellement de temps à oublier sans réel succès au final. Heureusement assise, sinon ses membres inférieurs se seraient affalés au sol, cessant de la tenir tant la sensation de perdre tout contrôle de ses sentiments, des battements de son coeur était intense. Finissant par de nouveau baisser le regard, elle ne dit rien laissant le silence reprendre sa place dans la salle commune, le choc avait eu raison d'elle. Pourquoi fallait il qu'il soit ici à Jersey, pourquoi après autant de mois, après être parti du jour au lendemain, une pointe dans le coeur, elle finit par mettre sa tête dans ses mains, accoudée à la table basse. Sentant les émotions devenir trop intenses, elle se leva d'un bond et se mit en direction de sa chambre, non elle n'était pas faible et encore moins face à ce jeune homme qui lui avait fait tellement de mal en partant sans explications, sans même donner de nouvelles. Claquant la porte de sa chambre, elle s'effondra tout en glissant le long de la porte.

Lorsqu'il arriva à la salle commune des Poséidons, la chanson était passée à Apologize, ce qui convenait parfaitement à la situation. Quelque chose lui sembla se biser en lui. Une sorte de barrière, la barrière de ses émotions, de son passé. Tout déferla en lui, vague puissante et destructrice. Il eut envie de s’effondrer en larmes, mais resta droit comme un piquet sur le seuil. Lou. Lou. Lou. Seulement son prénom, en boucle dans sa tête, en boucle dans son coeur. Il le prononça, faiblement, dans un souffle. Il remarqua le tremblement qui parcourut la jeune femme, et un autre sentiment s'ajouta à ses remords, sa peine, son amour, sa tristesse,... Le bonheur. Un court instant, il fut heureux de la voir là, presque en pleurs. Parce qu’elle ne l'avait pas oublié. Puis elle partit en courant et, sous les regards des Poséidons assis là, il la poursuivit. La porte du dortoir un claqua. Un instant étonné, il s'arrêta à quelques pas. Daim et Lou ? Dans le même dortoir ? Et Daim ne lui avait rien dit ? Était-elle au courant de qui était Lou ou n'e savait elle rien... Dans le premier cas, il ne pourrait s’empêcher de lui en vouloir... « Lou, je t'en prie, ouvre. » fit-il en plaquant ses mains contre la porte, se fichant bien qu'on le prenne pour un fou qui parle à une porte. Il n'obtint aucune réponse. Rien qu'un léger bruit de sanglots, qui finit de lui briser le coeur. Il avait passé tant de temps à en recoller les morceaux... « Lou... Je... Rien de ce que je pourrais dire ne changera les faits. Je sais que je t'ai fait du mal, je sais que j'ai commis la chose la plus irréparable et idiote au monde... Et je l'ai su dès l'instant où je t'ai tourné le dos, ce jour là. » La scène lui revint immédiatement en mémoire, il secoua la tête, la laissant finalement cogner contre la porte. Il poursuivit. « Mais je n'ai rien fait. J'étais trop fier, trop en colère, trop... Trop bête pour comprendre. Je ne veux pas que tu me pardonnes. Je ne peux pas te demander de me pardonner. Je veux juste te dire que je m'en veux. Énormément. Et... » Il hésita à poursuivre. Il avait besoin de le dire, besoin qu’elle sache, mais peut-être n'étais-ce pas approprié. Peut-être que cela ne ferrait que l'enfoncer, peut-être le détesterait-elle encore plus après cet aveu. Il n'avait pas le droit de lui dire ça après ce qu'il lui avait fait, mais il fallait que cela sorte... « Je t'aime. »

En posant pied à terre sur cette belle île, Lou avait pensé pouvoir refaire sa vie, une énième fois, un énième recommencement laissant derrière elle son père ainsi que son meilleur ami. La vie n'avait pas été des plus clémente pour la jeune femme de vingt ans, mais elle ne faiblissait que très rarement, préférant prendre la vie à pleine dent et faire de son mieux pour avancer, pour surmonter sa tristesse et le trou béant présent dans son coeur. Tous ses efforts furent réduits à néant quand son regard se posa sur l'homme de ses souffrances, Nate. Son sang n'avait fait qu'un tour dans tout son corps pour finalement lancer son impulsivité récente, pénétrant en quelques secondes dans le couloir pour se rendre dans sa chambre, elle claqua la porte puis s'effondra d'un geste. Prise de sanglot, elle finit par embuée ses yeux et faire luire ses joues de larmes, se trouvant prise au dépourvu, elle paniquait, paniquait de savoir qu'il se trouvait également ici, qu'elle allait devoir le voir encore et encore. Son coeur se serra de nouveau quand elle entendit sa voix de l'autre côté de la porte, il l'avait suivi à son plus grand regret : elle l'avait oublié ou presque mais apparemment il n'était pas prêt à la lâcher à présent. L'écoutant d'une oreille distraite, elle finit par sortir la photo de Nate et elle qui se trouvait comme toujours dans la poche arrière de ses jeans,, regardant tendrement cette photo, caressant presque le papier glacé, elle se trouva finalement idiote d'avoir gardé cette photo si longtemps en souvenirs de son bonheur. Ne répondant toujours rien, elle tapa sa tête contre la porte pour essayer de se remettre les idées en place, elle ne pouvait pas lui pardonner, non elle ne pouvait pas, ne voulait pas et surtout elle souhaitait ne plus le revoir. D'ailleurs Lou avait beaucoup parlé de son passé avec son amie de chambrée, Daim sans jamais pouvoir prononcer le prénom du jeune homme qui se trouvait à présent derrière la porte. Sortant de ses pensées quand elle eut ouïe le mot "je t'aime", elle frissonna, pleura de plus belle comme si tout son corps se trouvait à présent en contradiction avec sa tête. Ne disant toujours rien, elle hésita un instant à entre-ouvrir la porte, main posée sur la poignée de la porte, elle souffla un grand coup avant de laisser une petite ouverture, comme cela elle n'était pas obligée de la voir.

L'ayant déjà vue pleurer, la scène ne fut pas difficile à imaginer pour Nate. Et il aurait tellement voulu être là pour la prendre dans ses bras et la calmer, lui dire que ce n'était rien, que cela passerait... Mais tout était de sa faute, il ne pouvait rien pour la consoler. Plus il parlait, plus il empirait les choses. Mais il ne pouvait s'en empêcher, il avait besoin qu'elle sache, besoin de le dire, même à une porte close. Les sanglots se poursuivaient, son coeur se serra. « Je... Ne pleures pas. Ne pleures pas... » Il détestait voir les gens pleurer, les femmes, les enfants, les hommes, il détestait cela. Mais Lou, c'était comme un coup de poignard à chacune de ses larmes. Un coup mérité. Il laissa sa tête cogner contre la porte, laissant son front contre le bois qui lui sembla glacé. Il sentit la porte vibrer légèrement lorsque Lou la cogna avec sa tête, à son tour. « Ouvre, Lou. Te voir, c'est tout ce que je veux, ensuite je m'en vais. » Nathan n'en avait pas la moindre envie, partir loin d'ici, loin d'elle, ne l'enchantait pas le moins du monde. Mais il le ferrait. Il le ferrait parce que c'était ce qu'elle voulait, elle voulait seulement qu'il la laisse tranquille. Il le savait, et cela lui faisait mal, mais c'était de sa faute et il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. Se détachant de la porte, il se laissa glisser contre le mur juste à côté, ne faisait même pas attention aux regards tantôt étonnés, tantôt moqueurs ou compatissants, que les autres universitaires posaient sur lui. Il frappa sa tête contre le mur, de toutes se forces, et resta comme cela, une douleur fulgurante parcourant son corps. Douleur incomparable à celle de son coeur, bien moins forte, bien moins douloureuse.. « Je suis désolé, Lou, tellement désolé... » Il entendit la porte s’entrouvrir doucement mais ne bougea pas, de peur qu'elle la referme d'un coup. Il resta là, le coeur battant, espérant qu'elle ouvrirait réellement la porte, pour sortir ou le laisser entrer.

Le savoir de l'autre côté de la porte, tellement près mais en même temps tellement loin d'elle la rendait folle. Il y a tellement de chose que la vie n'explique pas Finissant par se lever une fois que la porte fut entrouverte, elle se dirigea pour s'allonger sur son lit en prenant une peluche de Daim en guise de réconfort. Fermant les yeux doucement, elle sentait que son souffle se faisait de nouveau plus calme, les battements de son coeur ralentissaient mais le pincement était toujours bien présent. Entendant des murmures à l'autre bout de la pièce, elle ne répondait pas, se murant dans un silence des plus intenses, elle aurait pu entendre le bruit du vent et des gouttes frapper sur les carreaux de sa chambre. Désolé ? Il était désolé ? Mais de quoi au juste ? De l'avoir abandonné d'une minute à l'autre pour simple et bonne raison qu'elle avait eu du mal à se faire à l'idée de la souffrance que pouvait ressentir Nate ? Ou bien désolé d'être venu la revoir après plusieurs mois comme si elle allait lui tomber dans les bras ! Prenant son portable, elle finit par envoyer un sms à une amie pour se changer les idées un instant, mais le visage de Nate lui revenait constamment en tête, comme s'il était indélébile, comme si elle ne pourrait jamais se l'ôter de la tête pour la simple et bonne raison qu'elle ne l'avais finalement pas oublié. S'essuyant les yeux doucement pour cacher ses larmes, elle entendit la porte bouger, peut être qu'il allait rentrer et une confrontation serait de mise ... elle redoutait tellement ce moment.

Penser qu'elle le laisserait entrer, qu'elle le laisserait parler, le laisserait s'approcher doucement jusqu'à l'enlacer pour ne plus la lâcher avait été une erreur. Un doux rêve auquel Nate s'était efforcé de croire bien que tout soit contre lui. Parce que cela l'aidait à tenir. Cela l'aidait à tenir en attendant les retrouvailles. Parce que si elle n'était pas venue à Jersey, il serait retourné à Cologne et, si elle n'y était pas, il serait parti pour Paris. De toutes manières, il avait un tour du monde prévu avec Daim, il aurait fini par la retrouver... Daim. Savait-elle qui était Lou, ce qu'elle était pour lui, ce qu'il lui avait fait, cette détermination qu'il avait à la retrouver ? Il se demanda un instant si la seule personne en qui il avait confiance ne lui avait pas caché la présence de Lou ici, à Jersey et dans son dortoir. Non, pas elle... Alors qu'il allait se résigner, Nathan entendit les pas légers de la jeune femme s'éloigner de la porte. Il resta un moment immobile, puis se leva doucement et poussa la porte restée entrouverte. Il trouva Lou sur l'un des lits, une peluche serrée contre elle. La voir dans ce dortoir avait quelque chose d'extrêmement perturbant. Assise sur le lit de Daim, ce lit sur lequel lui-même s'installait quasiment tout les jours, serrant une peluche avec laquelle lui-même jouait souvent. Une peluche qu'il avait cédée à Daim après leur soirée à la fête foraine... Lou ne devait pas être courant de l'amitié entre les deux jeunes gens. Ni de la provenance de cette peluche. Il referma doucement la porte sans s'avancer dans la pièce. Pour la première fois, il resentait une certaine gêne à se trouver là. Tout ces bons moments passés là avec Daim ne suffirent pas à le détendre, presque au contraire... Il baissa les yeux, enroulant et déroulant nerveusement ses écouteurs autour de sa main gauche.

Il est vrai que si Lou avait été au courant un instant que cette peluche qui lui servait de doudou pour le moment avait un quelconque lien avec Nathaniel, elle l'aurait jeté à travers la chambre ou l'aurait rangé dans un placard pour ne plus jamais le voir, pour ne plus jamais ressentir cette souffrance à chaque fois que le visage du jeune homme lui revenait en tête. A ce moment là, Lou aurait bien eu besoin de voir sa petite brune préférée, celle avec qui elle passait des moments de rigolades, des soirées à parler de leurs désirs, envies, de leur passé ... oui elle avait parlé de sa vie en Allemagne à Daim sans pour autant citer le prénom du jeune homme concerné comme si le plus dur était de formuler correctement le prénom de Nate. Quand ce prénom lui venait en tête, des larmes la submergées et se détestant pleurer, elle se détestait à ce moment même. La porte grinça encore un peu, relevant les yeux doucement elle vit son ex petit ami, les yeux encore gonflés par les larmes, elle se redressa puis s'adossa au mur laissant son regard baissé par terre. Je t'écoute ... Croisant les jambes, elle se mit à jouer avec son foulard autour de son cou pour masquer sa crispation, la peur de ce qu'il allait lui dire espérant qu'il ne prononce pas des mots qui la ferait de nouveau fondre en larmes. Otant les vêtements de Daim pour qu'il puisse s'asseoir, elle ne fit pas vraiment cela pour lui mais plus par savoir vivre, le savoir bientôt assis à côté d'elle la rendait folle et en même temps son coeur était plutôt pour : pour sentir de nouveau son odeur, sa présence, à croire que la vie de la jeune femme ne serait jamais simple, comme si sa vie était une contradiction des plus complètes.

Il semblait tout à fait évident que la présence de Daim aurait été d'un grand secours. Parce que Nathan avait une confiance absolue en elle, l'aimait plus que tout, et qu'elle savait tout de lui. Parce que sa seule présence suffisait à le détendre. Et parce qu'il semblait que Lou aussi soit proche de la brunette. Elle les aurait aidés, d'une manière ou d'une autre. Au lieu de cela, il restait planté devant la porte et elle assise sur le lit. C'est une impression ou quelque chose clochait chez eux ? Remarquant ses yeux rougis par les larmes, il baissa les yeux. Sa faute, c'était encore et toujours de sa faute. Sa voix. Il releva la tête, la regardant comme s'il le redécouvrait, après deux ans. Sa voix, il l'entendait pour la première fois depuis deux ans, et vous ne pouvez pas savoir, même pas imaginer, à quel point cela le fit frissonner. Son coeur s'emballa de nouveau, bien qu'il ne se soit jamais vraiment calmé. Son geste de bouger les vêtements de la propriétaire du lit pour lui laisser une place n'avait rien de vraiment personnel, mais cela lui fit en quelques sortes plaisir. « Je t'ai tout dit... Réaction ? » Nate s'assit au bord du lit, caressant distraitement le couvre lit. Il aurait préféré être juste à côté d'elle, mais ils en étaient arrivés au point où il n'avait pas le droit de la toucher, de l'approcher de trop. Comme deux inconnus. Deux inconnus qui se serraient pourtant tellement bien connus...

C'était tellement bizarre comme moment, comme si ils étaient inconnus l'un de l'autre, elle n'avait jamais croisé son regard prenant un mal indéfini à ne pas le regarder de peur de se brûler ou de le voir disparaître aussi rapidement qu'il était revenu, elle connaissait bien trop la souffrance que cela procurait de le voir partir d'une minute à l'autre, depuis elle s'était blindée. Il n'avait pas beaucoup changé en apparence, il était toujours aussi beau avec ses cheveux à moitié peiné, mais elle s'interdisait de lui trouver un quelconque charme. Prenant rapidement la photo de Nate et elle pour la ranger, honteuse de garder ce petit "bijou" en elle, non si il le découvrait cela donnerait un espoir, un déchirement ... Une fois qu'il fut assis à côté d'elle, mais en même temps assez loin pour ne pas qu'elle se sente oppressée ni même totalement paniquée de le voir si proche. Ne dis juste plus jamais ces mots alors que merde ça me fait mal ! Ca me fait mal quand tu prononces ces mots, toi et moi c'est fini ... c'est le passé, tu peux plus m'aimer et encore moi me le dire, me le faire croire ... Sentant de nouveaux les larmes monter, elle se contrôla pour ne pas faillir laissant encore une fois le silence reprendre ses droits. Serrant la peluche de nouveau dans ses bras. Le silence en devenait pesant, lourd, hostile comme si elle allait exploser d'une minute à l'autre mais elle n'avait aucunement envie de vider son sac pour le moment, de toute évidence elle aurait besoin de temps pour arriver à oublier ces derniers mois, le néant de sa vie.

Sa réaction le prit au dépourvu. Assis là tranquillement à attendre une réponse, Nathan sursauta presque. Il s'était attendu à toutes sortes de réactions, comme une crise de larmes ou de colère, mais elle était à la fois calme, triste et en colère. Cela ne l'étonnait pas tellement, en y réfléchissant... Mieux vaut trop que trop peu, au moins elle mettait le paquet niveau émotions, histoire que ce soit clair. Il en aurait presque souri, mais les circonstances s'y prêtaient peu. Il acquiesça doucement, tout simplement, et fini par détourner le regard, se plongeant dans la contemplation du sol du dortoir tout en cherchant un peu ses mots. « Je... D'accord, je garderais tout ça pour moi. Désolé. » Tout cela, car il y avait tant de chose qu'il aurait pu et voulu dire. Tant de choses qui ne faisaient que la blesser, à croire qu'il ne savait plus faire que cela. Bravo Nate, voilà comment réduire ses infimes chances à néant. Il passa une main dans se cheveux déjà en bataille, le regard toujorus braqué sur le sol, comme si sa contemplation était devenue la chose la plus intéressante du moment. Simplement, il se refusait à croiser ce regard plein de rancune et de tristesse. Et il refusait qu’elle voit son regard triste, les larmes perlant au bord de ses yeux qu'il n'osait même pas essuyer de peur qu'elle le remarque. Il cligna des yeux pour les chasser, songent que, comme la plupart des gens, il détestait pleurer ou être au bord des larmes comme l'instant précédent. Il 'avait pas voulu qu'elle prenne cela pour de l'apitoiement ou un moyen de la faire céder. Il le lui avait dit, il ne voulait pas qu'elle le pardonne. Alors pourquoi était-il là ? Peut-être parce que... Parce que... Sûrement à cause du choc. Du fait qu'après plus de deux ans ils se retrouvaient nez à nez ici.

Le silence, toujours ce putain de silence dans cette chambre habituellement toujours avec des rires, des cris, des conneries, soufflant un instant, elle finit par se lever pour se diriger vers la fenêtre se mettant à regarder la pluie tomber sur les carreaux. Entendant la réponse de Nate, elle baissa doucement les yeux se rendant finalement compte qu'elle avait peut être été un peu fort dans tout ça, comme si elle ne voulait plus rien ressentir pour lui alors que mon dieu quoi c'était plus forte qu'elle. Je suis désolée j'aurais pas du te dire ça comme ça ... Doucement elle se retroussa les manches puis lança un regard dans la direction du jeune homme qu'elle se surprit finalement a observer, son coeur battait la chamade, respirant difficilement elle ne le quittait plus des yeux, ces derniers remplis de larmes comme si elle pourrait craquer d'une minute à l'autre. Tu venais faire quoi chez les Poséidons ? S'étonnant même de vouloir faire la conversation, après tout maintenant qu'ils étaient l'un avec l'autre autant s'intéresser un minimum et puis elle voulait bien savoir comment et pourquoi il était là, quand elle saura la vérité sur Daim et lui autant dire que cela va compliquer encore plus les choses, sa meilleure amie connaissant Nate : cauchemar.

Désolé c'est court

La suivant simplement du regard, Nate profita du silence pour se remettre les idées en place. Et il songea de nouveau que voir Lou dans cette pièce lui faisait bizarre. Peu-être étais-ce la seule pensée que son cerveau s'autorisait puisque, autrement, il n'aurait pu s'empêcher de lui déballer ce qu'il avait sur le coeur, ce qu’elle venait de demander qu'il ne fasse pas. Croisant son regard, il sourit légèrement à sa réponse, secouant doucement la tête. « C'est rien, j'ai connu pire. » A vrai dire, il avait connu bien pire. Seulement, cela l'avait un peu surpris... Il remarqua les larmes dans ses yeux mais ne dit rien, se contentant de garder son regard encré dans le sien. La question le surprit, tout en le ravissant. Ils allaient peut-être pouvoir parler comme deux personnes normales... « Je venais voir Daim. J'ai l'impression que vous vous entendez bien... Elle sait qui tu es... pour moi, enfin... tu vois... ? » fit-il en jouant distraitement avec l'une des peluches de la jeune femme. Il baissa les yeux sur le doudou et remarqua avec étonnement qu'il ne le connaissait pas encore celui là. Oui, parce qu'il connaissait toutes les peluches de Daim, et il leur donnait même des petits noms, et il leur inventait de petites histoires. Que voulez-vous, quand on est gamin, on est gamin...

Pas de problème

Certes il avait connu pire mais tout cela n'était pas une raison après tout, elle s'était étonnée elle même à répondre du tac au tac et sur un ton assez sec bien que restant tout de même tendre car elle était comme cela Lou, même énervée elle en restait une jeune femme posée et tendre. C'est pas une raison tu sais, tu peux me dire merde (a) j'ai pas tous les droits parce que tu m'as fait souffrir. Regardant Nate elle mélangea son regard avec le sien, comme au bon vieux temps, le passé si parfait où il existait encore un nous pour les deux jeunes personnes. Entendant le prénom de Daim, elle crut rêver finissant par se rapprocher de nouveau vers son lit cette fois ci sur lequel elle se posa, elle regarde Nate jouer avec la peluche, ce qui ne put que lui faire esquisser un sourire en voyant qu'il était toujours le gamin, malgré deux ans, il n'avait pas beaucoup changé. Ben Daim est ma colocataire depuis que j'ai mis pied à terre sur cette île et on est devenue très proche. Elle sait que j'ai eu une relation compliqué avec un jeune homme en Allemagne mais elle ne sait pas que c'est toi en réalité ... S'adossant de nouveau au mur, elle se retrouva plongée dans le passé, Cologne, une après midi le soleil au beau fixe, cela changeait d'aujourd'hui ...

Un léger rire secoua Nate à sa réponse. Il lui adressa un large sourire, dont il ne gratifiait quasiment personne ici, excepté Daim, comme vous vous en doutez... Quelque chose dans cette déclaration prouvait que tout n'était pas perdu, puisqu’ils parvenaient encore à rire ensemble. Rire de bêtises et à cause d'une petite dispute, au départ, mais rire quand même, et c'était libérateur... « J'essayerais de m'en souvenir pour la prochaine fois. » Leurs regards se croisèrent et restèrent encrés l'un dans l'autre. Il eut de nouveau envie de lui dire ces trois petits mots tellement vrais, je t'aime, mais se retint. Parce qu'elle ne le supporterait pas, et que le moindre son briserait ce moment, ce petit moment si unique ressemblant tellement à leur passé... Nathan avait envie de se lever pour s'asseoir à côté d'elle, mais resta là, sur ce lit qu'il connaissait pour y avoir passé des après-midi entières. Comme si le lit de Lou allait le manger. Et puis il ne savait pas comment elle réagirait, autant attendre qu’elle se rapproche, ou reste là. Au moins, il serait fixé. Il continua donc à jouer avec la peluche, lui tapant les pattes l'une contre l'autre comme si elle applaudissait. « Pareil. Je ne lui ai pas dit ton nom, parce que je savais que cela ne lui dirait rien, et parce que... Je sais pas. » Autant ne pas lui dire qu'il n'avait plus jamais prononcé son prénom jusqu’à aujourd'hui. Parce que cela lui faisait trop mal et parce qu'il avait besoin, envie, de le garder pour lui. Comme si son souvenir allait disparaître avec les mots quand il les prononcerait....

Le sourire affichait sur le visage de Nate s'accompagna d'un sourire sur le visage de Lou qui était une grande souriante, profiteuse de la vie mais il est vrai qu'avec le temps de merde et le fait d'avoir revu le jeune homme, son sourire avait fini par faner durant quelques minutes. Le gardant dans un petit coin de sa tête, la prochaine dispute promettait d'être drôle car apparemment il lui rentrerait dedans autant dire que Lou allait surement tout faire pour ne pas être face à cette situation. Et puis s'engueuler n'était pas sa tasse de thé et encore moins avec lui, lorsqu'ils étaient ensemble ils étaient tellement d'accord, presque en osmose, presque trop parfait pour que cela soit vrai. Lou aurait cru voir son petit cousin en train de jouer avec une peluche, tout la ramenait à Cologne comme si toute sa vie était là bas alors qu'elle n'y était restée que quelques années. Paris était dans son coeur, sa ville natale où se trouvait encore et toujours son premier petit coup de coeur, son meilleur ami, souvent elle avait de ses nouvelles, mais à chaque fois elle pleurait de chaudes larmes en repensant aux moments passés avec lui. Je crois que j'ai voulu garder un peu tout cela pour moi, comme pour garder ces moments secrets, avoir mon petit paradis bien enfoui dans mon coeur. Elle commençait à se livrer mais pour autant elle ne pardonnait pas encore, ça ne serait surement par pour tout de suite, mais autant lui dire la vérité et lui faire comprendre que tout cela était sacré pour elle malgré la fin tragique de cette relation aussi intense que compliquée.

Quelque chose lui disait que la prochaine dispute serait un véritable spectacle. Enfin, même s'il consentait à se 'défendre', Nate la laisserait sans doute dire. Tant qu'elle avait raison, elle pouvait le lui dire sur tout les tons. Si elle commençait à partir dans un délire tout à fait fictif, il n'hésiterait pas à la contredire, autant éviter qu'elle le déteste de trop en s'inventant des histoires, non... Il était comme cela, avec une certaine patience, à limite différent selon la personne, et une impulsivité presque effrayante. Mais l'heure n'était pas à la dispute, ils étaient même presque heureux. Souriants, amusés, et pourtant avec cette note de tristesse qui caractérisait la situation... Nathan continuait à faire applaudir l'une des peluches se trouvant sur le lit en réfléchissant, en se replongeant dans le passé. Son passé. Leur passé. Cologne, en 2011. Assis sur un muret, non loin de leurs habitations respectives, ils parlaient tranquillement jusqu'à la question. Sans doute n'aurait-il pas dû tout raconter... Trop tard pour effacer cela, mais pas pour arranger les choses... Je te signale que, toi comme moi, sommes dorénavant célibataires, avait-il soudain annoncé, poursuivant son chemin sans même lui accorder un regard, je te souhaite de te trouver quelqu'un de normal, ça te changera. Il se demanda soudain si cela avait été le cas, si elle s'était trouvé quelqu'un d'autre, quelqu'un de... normal. Une pointe de jalousie le fit frémir de dégoût alors qu'il l'imaginait dans les bras d'un autre. Le son de sa voix le tira de ses pensées, et il s’accrocha à ses paroles comme à une bouée, lors qu'il commençait à se noyer. Il releva les yeux, plongeant son regard dans le sien, risquant un demi-sourire. « Je commençais à croire que j'avais perdu la tête... J'ai gardé tout pour moi, jusqu'à ton prénom. Cela m'a peut-être fait plus de mal que de bien, mais je ne pouvais être sûr que tu resterais à moi que de cette façon. Je pense que c'est ce qu'à fait mon père avec ma mère, garder tout enfoui en soi, ne rien dire à personne pour conserver ce souvenir qui n’appartient qu'à nous... »

Fini les larmes, les paroles plus autres que d'autres, non elle allait tout simplement profitait de l'instant après deux longues années sans lui comme si il était un ami de longue date, oubliant un instant le mal qu'il lui avait fait en partant ... ils étaient ensemble et elle ne se trouvait pas le courage de l'assassiner sur place alors qu'il était surement sous le choc tout comme elle. Voyant Nate relever la tête, elle plongea son regard dans le sien comme si tout cela était une évidence, comme si ils ne pouvaient faire autrement lutter contre ce monde qui les rapprochait encore aujourd'hui, souriant également, elle finit par prendre une peluche de son lit et lui jeta dessus pour détendre encore un peu plus l'atmosphère.J'en étais même rendue à me demander si tout cela était vraiment vrai, tout était tellement floue mais en même temps gravé dans ma tête de manière indélébile ... à croire que ma vie est faite pour être compliquée, pour me bousiller la vie. Alors qu'elle essayait de se protéger avec son oreiller pour ne pas se prendre une peluche en pleine tête en guise de représailles, elle se planqua derrière l'oreille, tout en esquivant des petits regards sur les côtés, oui elle était une vraie gamine avec Nate et alors ? Essayant de changer de sujet tranquillement limite en sifflotant comme si de rien n'était, elle esquissa un sourire. Et tu viens souvent ici ? Enfin je veux dire Daim c'est une amie proche ? Après tout c'était peut être sa petite amie, bien qu'il l'avait dit qu'il l'aimait encore peut être que tout cela n'était que sur le coup de l'émotion, sortit tout seul.

D'un coup, une peluche le frappa de plein fouet. Ne s'y attendant pas, Nate se la prit en pleine face. Il rit de nouveau, se réjouissant que l'atmosphère se détende peu à peu. Ils passaient de la crise de larmes aux éclats de rire répétés. Ne trouvant rien à répondre de constructif ou intelligible à la remarque de Lou, il préféra se taire en ramassant la peluche qu'elle venait de lui lancer, l'examinant un instant. « Tu vas le regretter ! » sourit-il, prenant cet air et cette voix de gamin qui lui allaient mieux que tout. Beaucoup mieux que le sérieux feint qu'il montrait en cours pour les professeurs, et beaucoup mieux que cette tristesse bien réelle qu'il avait marquée en retrouvant une Lou effondrée. Ça c'était lui dans toute sa splendeur, Nathaniel Hawkins, le grand enfant toujours prêt pour les batailles de peluches ! Il sourit en voyant qu’elle se protégeait avec son oreiller et lui relança la peluche en la jetant par dessus l’oreiller, la faisant ainsi atterrir dans ses cheveux. « Joli chapeau. » commenta-t-il en souriant. La question le surpris légèrement, mais il répondit sincèrement sans cesser de sourire. « On est pas ensemble, si c'est ce que tu demandes... Mais on est très proches, c'est un peu comme une soeur pour moi. Daim c'est... Je sais pas, j'ai l'impression qu'il faut que je la protège et en même temps c'est elle qui me rend fort. On se complète bien. » Sans aucune ambiguïté. C'était un peu la soeur qu'il n'avait jamais eue et n'avait jamais voulu avoir jusque là... Ils se complétaient, se rassuraient, se consolaient, bref, elle lui était vitale.

Nate venait de clamer sa prochaine vengeance, elle esquissa alors un sourire tout en voyant son visage s'illuminer comme si le grand gamin qu'il avait toujours été se trouvait toujours en lui, toujours prêt à faire n'importe quoi. Après tout ils étaient encore jeunes, ils se devaient de profiter de la vie, de vivre tous les instants comme si ils étaient uniques ... et malgré tous les moments qu'elle avait déjà passée avec Nate, chaque instant avait son côté particulier, unique .... Sentant une peluche se poser sur sa tête pendant seulement qu'elles secondes, laissant alors l'oreiller sur le côté, elle reprit la peluche dans ses bras tout en regardant par terre comme si d'une seconde à l'autre, les sentiments de colère pouvaient revenir. De nouveau fermée pour quelques secondes, elle releva rapidement la tête pour se faire violence, la pluie battait toujours et la pièce devenait de plus en plus grise, déprimante, comme si le fait de voir son passé la giffler n'avait pas assez bousillé sa journée. Non ce n'est pas ce que je me demandais mais apparemment tu veux absolument pas que je le crois En fait tu vas me voler ma meilleure amie c'est ça ... non je plaisante, je suis contente que tu puisses compter sur une fille si parfaite. Oui Daim c'était un peu comme son petit coup de coeur de Jersey, elle faisait partie totalement de sa vie à présent et elles n'étaient pas prête de se séparer.

Sa réaction lui tira un nouveau sourire. Nate l'avait précisé comme ça, au cas où elle se ferait des idées, mais peut-être était-il paranoïaque ou trop désireux qu'elle comprenne qu'elle était la seule. L'unique. Comment dit-on ? L'âme soeur... Non, même plus soeur, jumelle. Il n'avait jamais compris pourquoi tout le monde était à la recherche de l'amour, parce que cela ne lui évoquait rien. Son peu d'expérience en la matière lui avait permis de tirer cette conclusion de l'amour : ça fait mal. Sa mère était morte, son père et lui ne s'en étaient et ne s'en remettraient jamais. Il avait quitté Lou du jour au lendemain, lui comme elle en avaient souffert. Il n'avait jamais compris pourquoi le monde tournait autour de cela, pourquoi ils étaient tous à la poursuite de l'amour. Aujourd'hui, il savait. Pour combler ce vide, ce trou béant dans son coeur, son esprit, son être tout entier. Pour avoir la chance d'être enfin entier, de se sentir complet, de savoir qu'on ne sera plus jamais seul. Parce que, si ça fait mal, ça faut aussi beaucoup de bien. Et cela vaut la peine de souffrir pour ça, pour se sentir comblé au moins une fois dans sa vie... « Parce que ça t'étonne ? Y'a eu personne après toi, si tu veux tout savoir. C'est ma Daim d'abord ! Je suis content que ce soit ton cas aussi. » sourit-il, perdant de nouveau le fil de ses pensées. N'en ayant rien à faire. Nathan reprit une peluche sur le lit de Daim et la fit passer d'une main à l'autre sans vraiment faire attention à ses gestes. En parlant de Daim, il se demanda où elle était passée. Il dressa mentalement la liste des endroits où elle pouvait se trouver et fit par élimination. Pas que ce soit très important de déterminer le lieu, mais bon, tant qu'il se posait la question, il tentait d'y répondre. Le jeune homme se laisser tomber en arrière sur le lit, fixant le plafond.

On pouvait refaire le monde dans sa tête, faire que tous les moments malheureux se soient envolés comme par magie, le fait de tomber dans une famille nombreuse avec des gosses de riches tous aussi envieux de l'argent, désireux de devenir des personnes importantes pour la haute société : autant dire qu'avec ses frères et soeurs, Lou ne s'était jamais réellement entendu comme si il y avait un monde d'écart entre les deux, comme s'ils ne vivaient pas réellement sur le même planète à en faire peur des fois. Puis le décès de sa mère, événement qui l'avait certainement détruite le plus dans toute sa vie, très complices elles auraient pu passer des heures à ne rien dire juste à se regarder et comprendre toutes les subtilités de leur ressentiment. Et comme un malheur en cache un autre, elle s'était rendue en Allemagne où elle avait rencontré Nate : résultats des comptes, elle avait autant souffert qu'était heureuse. qui qui était devenu un peu toute sa vie, son miroir, le jeune homme essentiel à son existence, un coup de coeur si on va part là ... et merde qu'est ce que cela avait fait mal d'aimer autant ... déraisonnablement ... passionnellement ... puis haineusement. Tu as pas de compte à me rendre Nathaniel ... on a vécu nos vies. Je crois qu'il y a un autre homme dans la balance depuis ces derniers temps aussi ... Nate venait de s'allonger sur le lit, et comme si le corps de Lou se liguait contre elle et ses sentiments elle se retrouva debout, son i pod dans la main, elle finit par prendre place à côté de lui désireuse de tout de même laisser une marge de sécurité. Allumant son ipod, elle découvrit que la dernière chanson qu'elle avait écouté était I will always love you balançant alors son ipod au pied du lit, elle mit ses mains sur sa tête pour se calmer un peu sentant de nouveau les larmes monter, tout était contre elle et son coeur s'emballait de nouveau en raison de la proximité de leur deux corps. Et merde !

Alors qu'ils commençaient doucement à se détendre, la superbe révélation de Lou vint tout gâcher. En tout cas, pour Nathan. Lorsqu'elle lui dit qu'il n'avait pas de comptes à lui rendre, il voulut répliquer, mais n'en eut pas le temps. Elle brisa tout. Ses maigres espoirs, sa bonne humeur, tout. Au moins il avait réponse à sa question muette. Elle avait quelqu'un d'autre. Il se surprit lui-même à avoir espéré... Il ouvrit la bouche, la ferma. Il n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien répondre à cela. Par chance, il était couché sur le lit, elle ne pu pas voir son sourire se transformer en grimace involontaire. Il serra les mâchoires pour s'empêcher de dire une bêtise. Il resta silencieux, laissant un silence un peu pesant planer sur la pièce. Que dire ? Que faire ? Il vit la solution dans le geste de Lou: voyant qu'elle prenait son iPod, Nate attrapa le sien et vissa l'un de ses écouteurs dans son oreille, zappant vite fait Apologize de OneRepublic. Il avait beau adorer ce groupe et cette chanson, ce n'était vraiment pas le moment. Lorsqu'elle se coucha à côté de lui, il n'osa même pas se tourner vers elle, restant à fixer le plafond. Et puis, il ne savait pas s'il avait vraiment envie de voir son visage. Son coeur lui semblait plus meurtri encore que lorsqu'il n'avait pu la voir durant plus de deux ans. Elle avait quelqu'un d'autre... Il la vit pourtant jeter son iPod au pied du lit et resta un instant perplexe. Il hésita un instant, et puis tant pis, au point où ils en étaient ! Il s'assit et combla le peu de distance les séparant encore. Il resta assis juste à côté d'elle un court moment, en silence. Il se demanda si c'était une bonne idée, elle au bord des larmes, lui au bord de l'explosion... « Dis moi si tu as besoin d'être seule... Je comprendrais. » Nathaniel se rendit compte qu'il voulait tout sauf partir, mais qu'il le ferait si elle le lui demandait.

Lou ne se doutait pas le moins du monde que de dire que Daim fréquentait un jeune homme allait rendre la situation des plus tendues, peut être qu'il avait cru qu'elle parlait d'elle. Oui certes cela ne serait pas faux non plus, car oui elle était bien en couple depuis quelques jours, elle ne savait pas vraiment si cela avait un sens, si cela allait la mener quelque part et elle se posait encore plus de questions depuis qu'elle avait revu Nate, son Nate, son premier amour, le premier qui ai réellement compté pour elle, son tout. D'ailleurs depuis qu'ils s'étaient retrouvés par hasard dans la salle commune des Poséidons aucunes secondes elle n'avait pensé à Andrea, elle ne se doutait même pas le moins du monde que les deux jeunes hommes étaient dans le même dortoir, cela promettait des jours heureux. Pourquoi tu es tendu Nathaniel je parlais de Daim ... je parlais du fait que son ex est arrivé par ici. Allongée sur le lit de Daim à présent, toute proche du jeune homme, son coeur battait de plus en plus la chamade, fermant les yeux un instant, elle sentit Nate bouger, il se retrouva finalement à juste quelques millimètres, proximité beaucoup trop dangereuse et en même temps tellement indispensable pour que Lou puisse sentir que Nate était réellement là. Finissant par prendre la main du jeune homme qu'elle se mit à caresser avec une innocence totale comme si elle le faisait tous les jours, elle arcqua un sourcils en entendant sa phrase. Non je veux pas que tu partes, je veux me dire que tout cela est réel, qu'on est bien ici tous les deux, notre bulle comme si rien ne pouvait venir interrompre notre moment. Je me demandais, si on s'était pas retrouvés ici à Jersey, tu aurais fini par m'oublier ? Doucement et sans s'en rendre compte, elle entremêla ses doigts à ceux du jeune homme, esquissant un sourire.

Un sourire imperceptible passa brièvement sur ses lèvres alors qu'il continuait de fixer le plafond. Mais Nate n'était pas convaincu. Il savait pertinemment que, pensant ne plus jamais le revoir et souhaitant sans doute que ce soit le cas, Lou s'était efforcée de l'oublier. Elle devait tout de même avoir quelqu'un... Il décida de ne pas se torturer avec ça. Pas maintenant. Il songea à Alceo et Daim. Leur histoire lui sembla trop semblable à celle que Lou et lui avaient vécue et vivaient toujorus. Mis à, part le fait que, lui, il avait une raison à peu près bonne de partir. Même deux. C'était prévu, et ils s'étaient disputés. Pour la deuxième, pas sûr que ce soit très valable... Quoi qu'il en soit, Alceo et lui avaient fait la même chose ignoble. « Alceo... On a eu quelques discutions, lui et moi. Si on peut appeler ça des discutions. » Parce que parler n'était pas ce qu'ils faisaient de mieux. Surtout lorsque Nathaniel ne démentait pas les accusations d'Alceo pour le faire enrager. Croyait-il vraiment à une histoire entre Daim et lui ? C'était idiot, mais on ne sait jamais ce qu'il pouvait avoir vu et interprété de travers. Retirant ses écouteurs, il se redressa et se rapprocha de Lou. Il lui adressa un léger sourire tout en fixant sa main dans la sienne. « Je suis là. Et je te promets que tu ne rêves pas. Ou c'est un rêve collectif du genre un peu sadique. » Toujours faire un peu d'humour pour cacher ses véritables sentiments, c'était absolument indispensable pour Nathan. Une sorte de protection... « Non. Non... Daim et moi on va faire le tour du monde, on t’aurait retrouvée en chemin ! » Qu'est-ce que je disais ? Humour, humour. Bien que le tour du monde soit réellement sur la liste des choses à faire Il serra doucement la main de Lou, replaçant une mèche derrière son oreille avant de passer une main dans ses propres cheveux.