No one knows, and nobody cares. I was born to sit alone and powerless in front of the movie of my awful life.

Chose plutôt inhabituelle à Jersey, il pleuvait des cordes. Comme pour s'accorder avec cette météo, Tiphaine broyait du noir. A moins que cela ne soit la météo qui s'accorde avec l'humeur de la jeune femme... Peu importait au fond, cela ne changeait rien aux faits. Elle allait mal, se prenait parfois à pleurer sans raison, se montrait - encore plus - méchante et pessimiste. Une véritable Hadès. Mais une Hadès déprimée qui ne valait absolument rien. Elle se prenait parfois à penser que Sawyer avait raison, qu'en finir serait mieux, et que la vie ne valait rien. Puis lui revenait en tête une citation de Malraux, une vie ne vaut rien mais rien ne vaut une vie. Sa vie ne valait rien. Une vie ne vaut rien, que pourrait-elle valoir ? Mais la sienne ressemblait plus à un cauchemar éveillé depuis la mort de son père. Deux ans qu'elle tentait de tout oublier, de repartir à zéro et de mieux vivre la perte de son père, l'absence de son ancien meilleur ami et... simplement de mieux vivre. Tous ces efforts gâchés sur un mois. Longue histoire, c'est fou ce qui peut se passer en un mois ! En tous cas, elle broyait du noir, elle en avait marre. Burn out, ras-le-bol, déprime, appelez cela comme vous voulez mais elle en avait assez. De tout. Mais surtout ce son état présent. Pleurer, dormir, manger, pleurer de nouveau, dormir. Ou rester pensive, assise seule au milieu de son lit, ou d'un fauteuil. Traîner toute la journée. Elle détestait cela. Le regard de Naïa se posa sur l'extérieur. Péniblement - après avoir passé la journée assise dans son fauteuil elle avait du mal à bouger - elle se leva, enfila ses bottes et sortit. Son débardeur fut trempé en une seconde, tandis que les gouttes frappaient sans le mouiller son pantalon de cuir noir. Ses talons claquaient sur les dalles du trottoir alors qu’elle marchait dans les flaques sans y prêter la moindre attention. Elle ne savait pas où elle allait, elle y allait, c'est tout. Elle se retrouva dans Jersey Beach, son regard effleura la mer, elle contempla la plage dont le sable mouillé n'attirait plus personne. Une seconde, elle envisagea de s'y rendre. Puis elle pensa à Riley. Elle le connaissait depuis deux ans, savait tout de lui mais cela depuis peu de temps. Il était comme son frère. Son grand-frère, et elle avait besoin de lui. Qui mieux qu'un frère aurait été capable de l'aider et de la réconforter ? Il devait être aux environs de vingt heures, vingt heures trente peut-être. Tel un insecte attiré par la lumière, elle se dirigea vers son habitation dont une fenêtre était éclairée. Driiing. C'est là qu’elle songea à l'état dans lequel elle devait être. Son débardeur trempé, ses yeux soulignés par des cernes dans les tons bleus-violets et sans doute un peu rougis par les larmes. Trop tard, des pas approchaient derrière la porte. Une larme coula sur sa joue à la vue du jeune homme lorsqu’il ouvrit la porte.

And so I wake in the morning and I step outside, And I take a deep breath and I get real high

Assis sur une banquette le long de de sa fenêtre, Joshua lisait tranquillement au chaud, pendant qu'il pleuvait à torrent dehors. Le jeune homme était étonné de ce temps pluvieux, mais il n'avait aucune envie de sortir aujourd'hui, cela l'arrangeait. Il ne cessait de ressasser ses confessions à miss Carthew qu'il connaissait depuis son arrivée maintenant . Il avait enfin eut le courage de dire à quelqu'un d'autre que sa famille ce qui lui était arrivé par le passé. Il avait été soulagé car désormais il n'y avait plus de secret entre lui et Naïa, du moins c'est ce qu'il pensait. Ethan laissa son livre sur la banquette et se dirigea vers sa cuisine. Il prit un verre et se versa du  jus d'orange. Le jeune Jones s'adossa a son plan de travail et observa la mer déchaînée devant lui. Il aimait voir la nature d'une humeur plus agressive qu'à son habitude, c'était intriguant, captivant et plaisant. Riley allait manger un bout quand on sonna à la porte. Intrigué, il se dirigea vers l'entrée, se demandant qui pouvait venir le voir par ce temps et à Cette heure. De l'autre coté de la porte il découvrit Tiphaine trempée, et malheureuse. Cela se voyait à son visage, elle avait les yeux cernés et ternes. Après  ces quelques secondes d'observation, il la prit dans ses bras et l'emmena dans le salon. « Bouge pas, je reviens ». Il se dirigea vers la salle de bain et prit une serviette. Puis, il se dirigea dans sa chambre et pris un t-shirt et un jogging ou un truc qui irait à la jeune femme. Riley retourna dans la salon. « Tiens Thip', va te secher et après tu m'expliquera ce qui va pas, d'accord ? » Le jeune homme risqua un sourire et lui fit un bisou sur le front.

You don't know how much I need you

La vue de Riley, bien qu'elle sache pertinemment qu'il était là puisque c'était à sa porte qu'elle avait frappé, bouleversa Tiphaine. C'était idiot mais elle était tellement absorbée dans ses pensées, et puis déboussolée, qu'elle ne s'attendait même pas à ce qu'il lui ouvre. Lorsqu'il la prit dans ses bras, elle referma ses bras derrière sa nuque, ayant plus que tout envie de s'écrouler en pleurant dans ses bras mais restant forte, se retenant. Il la relâcha pour la mener au salon. Une seconde de plus et elle craquait... Tentant un sourire lorsqu'il lui dit de ne pas bouger, Naïa resta plantée là en attendant qu'il revienne, craignant de tremper toute la maison. Le moindre geste et son débardeur, ainsi que ses cheveux, dégoulinaient d'eau. Lorsqu'il revint, elle n'avait pas bougé, détaillant son intérieur qu’elle avait déjà vu et admiré de nombreuses fois en deux ans. La vois du jeune homme la tira de ses pensées. « Je... d'accord. Merci Riley. » Fermant les yeux durant la seconde où il l’embrassa sur le front, elle finit par se détourner. Une fois séchée, elle enfila le t-shirt qu'il lui avait passé, souriant légèrement en respirant des effluves du parfum de Riley dessus... Elle ne changea pas de pantalon, le sien n'était même pas un peu mouillé. Dans le salon, elle trouva le propriétaire de la maison - et du t-shirt - assis dans le canapé. Presque naturellement, elle le rejoint et vint se blottir contre lui. « Arriver comme ça à l'improviste, trempée et en larmes, je sais pas ce qui me prends... Désolée. Et... et ne dis pas que c'est rien parce que je déteste quand on fait ça, c'est pas rien. Si ça je trouve je viens de te réveiller. J't'ai réveillé ? Désolée... Et en plus tu vas me prendre pour une folle. Ce que je suis. Entre autre... » Lorsqu'elle se tu enfin, Tiphaine passa une main dans ses cheveux encore humides, baissant les yeux. Ça pour être folle... Elle posa sa tête sur l'épaule du Jones. « Merci... »

I took a vow to never let you down
Bouleversé, peiné, intrigué. Ces quelques mots pouvaient traduire l'etat dans lequel il fut lorsqu'il decouvrit Naia devant sa porte trempee jusqu'aux os par ses larmes et par les gouttes de pluies. Ethan n'avait que des vetements secs et ses bras à lui offrir. Ethan pressentait que la soirée allait être forte en émotions et il fallait bien l'avouer, le jeune homme n'était plus aussi à l'aise avec cela comparé à avant. Il observa Tiphaine pendant qu'elle revenait de la salle de bain. En observant ce petit bout de femme, il eut deux impressions, reactions qui lui traverserent l'esprit. D'un cote il voyait la fille qui avait reussi a casser cette carapace qu'il avait construit autour de son coeur depuis quelques temps déjà. D'un autre cote, il observait une fille blessée par la vie avec le visage creusé par les larmes et les nuits dont le sommeil ne fut pas long. La miss Carthew vint alors se blottir entre ses bras. « J'aurais bien avant de dire que ce n'est rien, parce que tu peux venir ici quand tu en as besoin ma belle. Il te prends que tu avais besoin de quelqu'un parce que, apparemment, tu ne vas pas bien et je suis content que ais frappe a ma porte. Et non Naia, ce n'est pas a vingt heure que tu vas me reveiller, moi, barman qui travaille le soir ! La seule pour laquelle tu serais folle, serait justement de penser que tu y es. Folle.» dit-il en resserant son etreinte autour du frele corps de la demoiselle, et lui refit un nouveau bisou sur le haut du crane. Sa maniere de montrer sa protection envers elle. Riley sourit. « Merci pourquoi ? Pour etre un bon ami ? ». Si son remerciement était pour cela, cela était inutile
Il serait toujours la pour elle, elle avait ete la pour lui. Depuis le debut, Joshua savait qu'ils seraient la l'un pour l'autre.« Tu sais que tu peux me parler Tiph' ... » murmura-t-il.

Spoiler:

and the sky turns grey, and the water from the rain washes progress away
Faible. Tiphaine se sentait faible, vulnérable, et terriblement seule. Elle se rendait compte à quel point elle avait besoin de quelqu'un à ses côtés, de quelqu'un pour la soutenir, quelqu'un pour la rattraper. Quelqu'un qui saurait enfin pourquoi elle était comme ça, pourquoi, parfois, elle se réveillait en hurlant. Pourquoi elle pouvait passer du rire aux larmes en une fraction de seconde, pourquoi elle était ce qu'elle était aujourd'hui. Elle en avait besoin, et pourtant elle craignait par dessus tout de se dévoiler complètement. Elle avait peur du regard des autres. Non, pas de tous les autres, seulement de celui des gens qui comptaient pour elle. Elle craignait qu'on la voie différemment, qu'on la fuie en apprenant ce qu’elle avait fait. Une fois blottie dans les bras du jeune homme, elle débita un long discours totalement ridicule auquel il répondit, comme toujours, avec son ton rassurant et tellement réconfortant. Un vague sourire étira ses lèvres. « Je suis désolée Riley, je crois que c'est moi qui suis fatiguée. J'ai plus toute ma tête en ce moment et quand je vais mal je parle beaucoup pour ne rien dire. » Pour cacher son mal... Cela ne fonctionnait pas si bien, au fond, mais c'était une sorte de mécanisme de défense. Elle posa son regard clair sur le jeune Jones. « D'être quelqu'un d'aussi merveilleux. D'être toi », souffla-t-elle avant de déposer un baiser sur sa joue. Naïa  se crispa légèrement lorsqu'il lui dit qu’elle pouvait lui parler. Oui, elle le savait, mais c'était plus compliqué que cela. Se détachant doucement de lui, elle replia ses jambes contre elle et observa la pluie qui tombait à travers la vitre. Elle reprit, toujours sans le regarder. « Je sais. C’est un peu compliqué tu vois, je.. j'ai du mal à rassembler mes idées alors ça risque d'être totalement incompréhensible dans un premier temps. Je devrais peut-être commencer par le premier événement qui m'a rendue... moi. » Cela valait peut-être mieux, en effet. Rien que d'y penser, ses yeux s'embuaient de larmes. Elle eut un sourire triste à l'intention de la pluie qui s'écrasait toujorus contre la vitre et, sans le quitter du regard, commença son récit. « Quand j'avais quatre ans, mon père et moi avons eut un accident de voiture. On rentrait de mon cours de danse, on chantait une chanson... je... je ne me souviens même plus ce que c'était. » Son regard s'embua mais elle tint bon. « Et puis il a détourné son regard de la route une seconde, une seule. Il y a eut des flashs de lumière, des cris. Mes cris. On a atterri dans un fossé et je savais pertinemment que je n'avais rien, je me suis retournée... » Tournant la tête, elle planta son regard dans celui de Riley. « Il était mort. Mon père est mort alors que je n'ai pas la moindre cicatrice de cet accident. »

Spoiler:

But I do do feel that I too too will miss you much miss you much...
Riley savait que cette soirée n'allait pas être une soirée anodine entre deux amis telle qu'on pourrait en voir dans les films. Ce ne sera pas une soirée où la fille vient en pleurant pour se plaindre d'un garçon et qu'ils finiraient pas rire et se chamaillaient jusqu'à l'aube. Non, cette soirée allait être chargée en émotions, cette soirée allait aussi souder encore plus leur amitié, mais avant tout une triste soirée. Même le temps était de la partie. « Tu n'as pas à t'excuser parce que tu te sens pas dans ton assiette, tout le monde à ses moments de faiblesses ma belle » Et le jeune homme savait de quoi il parlait. Après sa dépression, il reconnaissait les moments où ça allait pas des moments où tout cela devenait critique et Naïa n'y était pas. Il était là pour elle, il ne voulait pas qu'elle finisse comme lui avait fini lors de la perte de sa petite amie. Joshua sourit à sa réponse puis après la jeune femme se détacha de lui pour mieux se replacer. Les choses sérieuses allaient commencer. Le jeune Jones se entait nerveux. Dés qu'elle commença à parler, il se rendit compte que tout cela avait changé sa vie et qu'elle a vraiment confiance en lui. Comme lui lorsqu'il lui raconta son histoire. Cette fois-ci les rôles étaient inversés, et Riley ne savait pas quelle rôle il préférait jouer. Le jeune homme se redressa un peu et posa sa main dans le dos de la jeune femme et lui murmura d'un voix si basse qu'il se demandait même si elle l'entendrait et si il ne se parlait pas à lui-même. « Tiph', si c'est trop dure, tu sais que tu n'es pas obliger ... » . Mais apparemment, les oreilles de la jeune femme n'avait pas eu vent de ces paroles et Joshua entendit son récit, son histoire. Ce qui rendait ce petit bout de femme aussi fragile et incertaine. Lorsqu'elle s'est retournée vers lui pour finir son récit, le jeune homme ne pouvait supporter de la voir comme cela, il la prit dans ces bras. Il ne pu parler pendant quelques instants car il ne savait pas vraiment quoi dire ou s'il fallait dire quelque chose. « La vie est parfois injuste et tellement cruelle que tu te demandes ce que tu as bien pu lui faire, je le sais aussi bien que toi, mais j'aime à croire que si elle met obstacles sur notre route c'est qu'on est assez fort pour les surmonter ... » Peut-être essayer-t-il de lui redonner de la force, cela pourrait être le cas. Il essaya les larmes qui roulaient sur les joues de la jeune femme et lui fit une petit sourire.