« Qu'est-ce que tu fixes, Eireaan ? » La pluie battait son plein sur le vieux village irlandais. Derrière le recoin de cette vitre, de l'eau coulait sur le carreau comme la larme d'un enfant triste. Tu regardais ce paysage néfaste sans jamais vraiment comprendre un sens à cet endroit. Tu n'aimais pas cet endroit même. Chaque recoin, chaque personne. Tout insupportait ton petit monde à toi. Tu voulais bien vivre ailleurs si tu le pouvais. Malheureusement pour toi, ton père n'est qu'un connard qui a fait bagage dès que ta mère lui a annoncé qu'elle était enceinte de toi. Et de Maïween. Maïween, c'est ta jumelle. Les mêmes yeux. Les mêmes taches de rousseurs. La même chevelure. Pourtant, Maïween était bien différente de tout le monde ici. Maïween c'était ce grand coeur, cette enfant à peine âgée de six ans. Elle aussi, aimait regarder par la fenêtre. Mais quand il faisait soleil. Toi tu aimais la pluie. Pour tout dire, vous n'étiez pas les mêmes. Tu étais morose. Elle était joyeuse. Mais Maïween était la personne qui te faisait sourire. Puisque sans son sourire, tu ne serais ce que tu aurais fait. Tu tournas délicatement ta tête, en l'a regardant. « Je regarde les larmes du temps couler. » Tu aimais les phrases énigmatiques. Tu étais toi-même ta propre énigme. Personne ne te comprenait. Mais tu ne t'en déplaisais pas. Tu préférais que l'on ne te comprenne pas et que tu te plaises en tant qu'incomprise de ce monde. Ton père lui aussi aimait les énigmes. Tu ne savais pas son nom. Tu ne portais pas de nom de famille même. Dans l'état civil, le nom de ta mère était écrit, mais personne d'autre ne s'appelait comme ça depuis de longues décennies. « Pourquoi le temps y pleure ? » Ta soeur avait le don de la persistance, ça c'était certain. C'est pour cela que le couple de vos parents étaient fusionnels. Ta mère avait la même douceur que ta soeur. Tu ne l'avais pas connu, mais certaine femme de l'orphelinat l'a connaissait. Elle avait même une photo d'elle et de ton père. Tu ne l'avais jamais montré à Maïween, par peur de briser son rêve angélique sur son père. Pour toi, ce n'était qu'un connard encore en vie, qui ne sait même pas la mort de son amante. Pour ta soeur il était soit-disant mort, ou disparu. C'était ce qu'elle pensait, elle te l'avait dit. Et ça te rendait dingue, que tu sois la seule à penser des horreurs sur ton père.  « Le temps pleure parce qu'il enterre son passé. » dis-tu d'une simple voix. Ta soeur conquise par ta réponse poétique, se mit à sourire avec joie. Avant qu'elle ne reparte jouer ailleurs avec les autres enfants, tu l'as pris dans tes bras. Elle était ce qu'il te restait, avec cette pluie et cette haine. Ta seule idée était de retrouver ton père.

« Les jumelles O'Brien ? Oui ce sont elles. Venez, on va signer les papiers. » Tu refermas la valise d'un coup sec pendant que ta soeur caressait la chevelure de tes poupées. Tu regardais le grand adolescent dans le recoin de la porte. Ton futur frère ? Tu ne l'espérais pas. Il avait ce regard de canaille qui te donnait l'envie de déglutir ce que tu avais avalé ce midi. « Tu te rends compte Eireaan, on va enfin avoir un chez nous. » Tu tournas la tête en arrêtant de t'activer. Elle s'arrêta aussi, suivant chaque mouvement que tu faisais. Tu pries une inspiration en te fixant dans ton propre reflet -elle-. « Notre chez nous n'est pas avec eux. Notre chez nous, c'est ailleurs qu'ici. Bien plus loin. » Elle te regarda avant de verser une larme et tu l'as pris dans tes bras. Tu étais peut-être sortie la dernière du ventre de ta mère -qui venait de subir un accident de voiture- mais tu l'as considérée comme ta petite soeur. Tu te prétendais plus forte qu'elle, et personne ne l'a toucherait sans ton accord.

« Eireaan ! Regarde cette carte ! Ça pourrait être notre chez nous ? » tu attrapes la carte des mains de ta soeur. Ta deuxième famille d'accueil était parti aux toilettes le temps d'évacuer une journée de route pour aller dans un des plus beaux châteaux d'Irlande. Tu regardais la carte et l'a retourna du haut de tes douze ans. « Maïween, c'est beau dis donc. Mais ça à l'air extrêmement loin. On n'a pas les sous pour partir et faire un voyage d'avion assez chère ! » Ta soeur tourne la carte postal pour montrer le lieu de la photo. Plage de Jersey, l'île des fleurs. Tu l'as regardé en levant la tête. « Là-bas, y a une grande université. Tu pourras aller faire la dame qui sait d'où telle os vient, de quelle période. De plus il s'appelle les olympiens entre eux. Tu n'as pas envie que l'on t'appelle Eireaan la grande chasseresse qui fait mal au garçon comme tu as blessé le fils de notre ancienne famille. Tu sais quand il m'a vu sous la douche et que tu lui as mis la panière sur la figure ! » Tu étais son héroïne. Son monde ne tournait qu'autour de toi. Tu versas une douce larme. Tu l'essuyas rapidement, mais elle attrapa ta main et te regarda. « Pourquoi tu pleures ? » Tu relèves la tête et essuie vite tes larmes. C'était la première fois que tu pleurais devant elle. Depuis douze ans, tu retenais chaque larme pour ne pas tomber vers le fond. Mais aujourd'hui, c'était la parole de trop. Tu voulais être forte. Tu ne pouvais y arriver, elle t'attendrissait. Tu avais peur de la perdre. Tellement peur. « Je t'aime Maïween. Promis, on ira où tu vendras, et quand tu voudras. Je te le promets. » Tu déposas sa tête sur ton épaule. Le tableau parfait de deux jolies rousses dans air de repos tenant l'endroit de leurs désirs.

Toujours dans le même foyer, tu fixais l'assiette déposée sous tes yeux. Ta soeur te regardait d'un air triste pendant que tes parents adoptifs ne faisaient que t'engueuler encore une fois. Tu baissais la tête. Tu voulais leur cracher au visage, mais tu t'en retenais. Tu gardais la tête baissée, sur cette assiette que tu voulais balancer au sol. À peine treize ans venais-tu d'avoir. Tu attrapas ta veste et l'enfila sur ton dos avant d'ouvrir la porte. Une pluie battante comme tu les aimes. Tu courras dans la rue sans faire gaffe à la voiture qui allait te percuter. « Eireaan ! » La voix te percuta de vif avant que tu ne tombes au sol. La voiture s'arrêta d'un coup et tu te retournas. Le corps de ta soeur, allongée sous la pluie mouillait son corps. Tu le regardais en écarquillant les yeux. « Maïween! » Tu arrivas rapidement à la rejoindre, avant de prendre sa tête dans tes bras. « Appelez une ambulance ! » Tu reniflais un coup avant qu'une larme ne coule pas sur ton visage. Celle-ci fit battre ses cils un instant en te caressant. « Ne pleure pas, je vais voir papa et maman. » Tu restais droite. Bouche grande ouverte. Tu l'as secouée pendant que tout le quartier assistait à la scène. « Tu n'as pas le droit ! Ne me laisse pas seule ici ! Non ! » Tu l'as secouas dans tous les sens avant de t'accabler de chagrin sur son corps meurtri par la voiture.

Une robe en dentelle noire t'était donnée. Un petit noeud papillon noir disposés dans tes cheveux s'y trouvait et tu avais des gants de dentelles. Des petites bottines recouvrait la moitié de ton genou, et tu avançais sous ton parapluie sous la pluie. Après qu'on ai fait un discours pour sa mort, tu te levas. Tu montas sur l'estrade, baissant ton parapluie et te laissant sous la pluie. « Une fois, Maïween et moi, on a parlé du temps. De la pluie, du soleil. Quand je devrais mourir, ça sera une journée de soleil. Car elle était mon soleil, comme j'étais sa pluie. Si aujourd'hui, je me retrouve à parler devant son corps meurtri, je vous jure que plus jamais, je verserais des larmes. Plus jamais de ma vie, je serais triste. Plus jamais, vous me reverrez chez vous. » Tu parlais en direction des parents. Emportant le cadre de sa photo personnelle, tu pries la direction de la sortie en crachant au pied de tes parents adoptifs. Tu rentras chez toi et fit ta valise emportant la poupée de ta soeur et la carte postale. Puis tu rentras dans l'orphelinat. Tu allais recommencer à rester seule. Mais pour l'éternité cette fois-ci.

« Eireaan, prépare tes affaires. Et surtout, ne revient plus ici est-ce clair ? Tu fais fuir les futurs parents des autres enfants ! » La femme prononçait cette phrase en te crachant limite au visage. Tu l'as regardé en fronçant les sourcils quand on te tendit la valise pleine. Tu regardais si on avait laissé la poupée de ta soeur décédée, il y a deux mois. Tu souris légèrement en voyant la poupée et la carte postal avant de retourner en bas pour savoir dans quelle famille tordue tu devrais faire face. Ce que tu y trouves?Un vieux grand-père avec un chien. Il avait les poils roux, et ressemblait à un renard, sans l'être. « Bon vent. » Te sortit la gardienne de l'orphelinat alors que tu fronçais les sourcils. Pourquoi un vieux voulait de toi. Tu sortis rapidement sans te faire prier et ton nouveau père te fit de même. « Tu te demandes pourquoi un vieil homme comme moi, veut d'une gamine comme toi. » Tu le regardas en fronçant les sourcils. Les traits de ton visage, marqué par la haine. « Je suis ton parrain gamine. » Tu le regardais et te stoppa directement. « Je n'ai jamais eu de parrain. Ni de mère. Ni de père. Juste une soeur. Une morte désormais. » Il éclata de rire en te tendant la laisse du chien. « Tu as au moins un chien. Bon il s'appelle Nymeria, j'ai juste choisie son nom d'avance, je suppose que ça peut te plaire. » Tu le regardes. Sourcil froncé au regard froid. « J'ai une tête à avoir un toutou ?! » Il éclata de rire avant de t'enfiler son béret noir en cuir sur ta tête. « Tout gamin de ton âge à un chien. » Il ose te traiter d'enfant ? Tu ripostes. « Je ne suis pas une gamine ! » Il éclate encore plus de rire pendant que vous marchez dans les rues du village. « Le même caractère que ton père, mais vraiment au féminin. C'est tout aussi beau. » Il avait touché ton point faible. Assimiler ton père et ton caractère dans une phrase ne faisait pas bon ménage. Tu le poussas fort. « On ne me parle pas de mon père. J'en ai jamais eu ! » Il arrêta ton point qui allait s'écraser contre son visage en te regardant. « Je dis ce que je veux. Et puis ta mère n'a pas fait un enfant seul, gamine. » Tu arrêtas de suite, bizarrement, tu obéissais. Peut être parce qu'il savait comment te dompter, toi la lionne irlandaise. Tu baissas la tête et continua de le suivre avant d'entrer dans une maison assez simple. Il fallait monter, son appartement se trouvait au dernier étage de ce bâtiment osman. Une fois atteint cet étage, son appartement donnait lieu sur le toit du village. Une photo était accrochée d'une belle rousse enceinte, d'une brune aux yeux bleus et de deux hommes. Tu t'approchas de la photo, déposant tes délicat doigts sur le ventre de la femme. L'homme sorti de la pièce à gauche de sa cuisine qui donnait vue sur son salon. Un sacré bâtiment pour un vieil homme comme lui. « Elles sont jolies non ? » Tu sursautas en te retournant. Il s'approcha et attrapa ton épaule. « Je suis Emerys Blackbird. Appelle-moi comme tu veux, je m'en fiche. » Tu haussas les épaules sans grandes convictions. « Je t'ai préparé ta chambre. » Il te montre la porte et tu entres dans une chambre grande. Bien plus grande que tu ne le pensais en fait. Un lit déposé sur le côté de la pièce, laissant place à une fenêtre vue la colline. Sous cette fenêtre s'y trouvait un petit fauteuil où l'on pouvait s'asseoir. Tu t'approchas et le toucha du bout des doigts avant de t'asseoir. « Je savais que tu allais aimer. La porte à gauche se trouve ta propre salle de bain. » Il prit le chien et tes affaires avant de les déposer dans ta chambre. Tu observais avec des yeux remplis d'émerveillement en souriant, touchant chaque recoin de chaque endroit. Tu allas t'asseoir sur ton lit bien moelleux avant que Nyméria se jette sur toi et s'allongeant. Tu déposas ta main sur son dos et commença à l'a caressé doucement avec tendresse.

Tu vivais ici depuis plusieurs mois et l'hiver était arrivé. Le sapin de Noël était éclairé de mille feux et tu jouais avec ton chien avant de voir le bon repas que tu avais préparé Emerys, ton parrain. Tu tournas la tête vers le tableau et vit une autre photo en dessous. Celui d'un adolescent, dans les bras d'Emerys. Souriant. « C'est ton fils ? » Il tourna la tête et te regarda avec un léger sourire puis avala une gorgée de son verre de vin. « Oui. Il est beau comme son père n'est-ce pas ? » Tu relevas un sourcil avant d'éclater de rire. Puis tu baissas la tête. Tu voulais lui poser des questions, tant de questions. Tu voulais tout savoir. Il te regarda et releva un sourcil. « Dis-moi ce qui te chagrine. » Tu hésitas un peu, mais en voyant la détermination dans ses yeux, tu compris que c'était obligatoire. « La rousse et l'homme à côté de toi sur la photo, c'était ma mère et mon père non ? Et la femme avec toi, c'était ta femme ? » Il ravala une gorgée de vin. D'une voix sèche il prononça ce que tu craignais. « Oui. » Tu baissas la tête, mais tu continuais à le scruter. D'un ton lace il reprit. « Ta mère vous portez sur cette photo, elle s'appelait Charlie. Ton père lui porte le nom d'Harry. Je suppose que tu t'en fiches bien, mais il était heureux ensemble. Tu as grandi dans l'idée que ton ne soit qu'un connard qui a lâché ta mère. Mais ton père était là sur cette photo alors que le ventre de ta mère allait nous exploser à la gueule. Il t'a aimé. Il t'aime et il t'aimera, ne l'oublie pas gamine. Passons. Ma femme n'est plus là, elle aussi est morte dans l'accident de voiture de ta mère. Et quand ton père l'a appris, il devait l'emmener sur une île. Il est parti sans elle. Il s'est noyé dans sa tristesse. Moi, je suis resté ici. J'ai élevé mon fils qui lui aussi est partie étudier. Maintenant, je n'avais que Nymeria, puis toi. Quand ta soeur est morte, j'ai été déposé une rose sur sa tombe. J'attendais le bon moment pour que je te prenne sous mon aile, j'ai cherché tout ce que tu aimais. Et tu sais ce que m'a dit la seule personne aimable de cette orphelinat à ton sujet ? Elle n'aime que la pluie. Rien que la pluie. Voir les gens pleurer lui rappelle qu'elle n'est pas seule dans cette grande misère. Pour elle, rien n'est plus miséricorde que sa vie. Alors, redonnez lui l'envie d'y vivre. » Après avoir fini ce long récit tu relevas la tête en le regardant. « Mais surtout, ne faites pas pleurer cette perle rare, amener là au bout de ces rêves. » Une larme coula sur ta joue et tu te jetas dans ses bras. « Écoute gamine, écoute. Tu vas bosser dure pour faire ce que tu voudras. À tes dix-huit ans, tu iras là-bas, sur cette île. Tu feras tes études, tu profiteras de la vie et tu t'amuseras. Je ne suis peut-être que ton parrain, sans grand lien du sang. Mais dans mon coeur tu es comme ma fille. » l'accolade paternel se termina et tu passas le meilleur réveillon de Noël. Sans ta soeur, certes. Mais tu savais ce qu'était d'être aimé.

« Eireaan ! Debout ! » Tu ouvres les yeux en grand pendant que ton parrain arrive et ouvre les rideaux pour faire passer de la lumière dans ta chambre. Il soulève la couette et tu te tiens endormi auprès de Nymeria qui commence à lécher ton nez de renard pendant que tu éclates de rire. « Tonton, l'avion ne part qu'à neuf heures du soir. » Il s'assoit directement à côté de toi pendant que tu passais ta main devant tes yeux. « Écoute, c'est notre dernière journée ensemble. Et avec Nymeria aussi. Alors, on va passer la journée la plus irlandaise possible. On ira se saoulé la gueule dans la chope du coin, puis on ira faire de la balançoire. On dégueulera bien nos tripes, mais comme ça tu seras habitué au rythme de l'île mon p'tit renard. » Tu le regardes en éclatant de rire, même si au fond de toi, tu avais de pleurer. Il va chercher une photo, celle de son fils et te l'a montre. « C'est mon fils, tu le sais. Il ne me donne plus de contact, et a foutu le camp de la maison. Toi, tu as intérêt à m'appeler tous les jours, à l'heure que tu veux. Je serai peut-être loin de toi, mais dans ton coeur je serais le plus près. » Il passe sa main dans ta chevelure et tu te jettes sur lui pour le prendre dans tes bras. Mais celui-ci fait son vieux rire de bouc et décide de te laisser un peu dans ta chambre. Tu caresses Nymeria avant d'aller t'installer sur un rebord de fenêtre. Tu regardais à travers, et un grand soleil illuminait la journée. Un soleil magique comme celui qu'était ta petite soeur défunte il y a plusieurs années maintenant. Dix-huit, comptes-tu sur tes bougies maintenant.Dix-huit ans que tu hais ton père, et que tu vas le chercher enfin. Et de plus, tu tiendras la promesse de ta soeur. La journée passée à te balader dans la ville avec ton parrain, tu arrives à l'aéroport. Traînant ta valise doucement tu baissais la tête en regardant ton chien. Celui-ci te sautait dessus pour que tu le câlines un peu encore une fois et en tant que bonne maîtresse tu le fis. Il allait te manquer. Tu te relevas en entendant l'appelle à passager pour ton avion. Ton parrain t'attrapa dans ses bras et te sera fort. « Reste comme tu es gamine. Ne change jamais pour les autres. » Tu pries sur toi et cacha la larme qui coulait sur ta joue. Il éclata de rire en voyant ta tête et tu filas en lui adressant un dernier signe de main.

Une fois dans l'avion, Emerys attrapa son téléphone et composa un numéro. Une voix dure et stricte résonna dans les oreilles d'Emerys. « Elle va arriver. À ton tour d'assumer ton vrai rôle ! » Il raccrocha et jeta le téléphone dans une poubelle et reparti vagabondant dans sa tristesse.

Quand tu regardas par la fenêtre, tu vis l'île. Tu souris en regardant la carte postale, puis l'heure de sortir arriva. Tu attrapas ta valise et tu remontas les manches de ta chemise en jean qui te donnait de plus en plus chaud. Attrapant ta valise parmi tant d'autre, tu allas prendre un café en face de ta machine. Tu cherchas le dernier penny qui te manquait avant de lâcher un mot vulgaire irlandais. Un homme à côté de toi se retourna et écarquilla les yeux. « Irlandaise ? » Tu tournas la tête. Le visage te disait quelque chose, mais tu n'arrivais pas à le reconnaître. L'avion t'avait mis la tête en vrac après tout. « Exact. » Il te mit la pièce manquante. Tu ne faisais pas attention, tu le scrutais. Grand, aux cheveux châtains avec des petites boucles et aux yeux bleus. L'homme parfait pensais-tu en le voyant faire. Tu le regardas partir avant qu'il t'adresse une phrase en Irlandais. En traduisant, on pouvait dire qu'il disait "bienvenue petite renarde." Il éclata de rire et tu souris à ton tour en avalant ton café avant de le recracher dans la poubelle. Tu n'aimais pas le café.