Le terrain de basketball, de loin l’endroit où elle se sent le mieux, et ce depuis très longtemps. Le basket fait partie entière de sa vie depuis qu’elle a commencé à le pratiquer, c’est-à-dire il y a environ six ans. Pourtant, elle a l’impression qu’elle est amoureuse de ce sport depuis toujours. Qu’elle est née avec ça, que dès sa naissance elle était destinée à jouer au basket. Être sur le terrain lui permet de faire le vide, de se relaxer en ne pensant à rien. Juste elle, le ballon et le panier. Rien d’autre. Certains pensent qu’elle en fait trop, qu’elle devrait faire d’autres études et faire du sport à côté. Seulement c’est impossible, inenvisageable pour elle de ne pas jouer tous les jours, de ne plus avoir le temps de s’entraîner et tout ce qui s’en suit. Sans le sport elle ne vit pas. Aujourd’hui, elle décide de se rendre sur le terrain pour s’entraîner un peu pour le match important de ce week-end. Cheveux attachés, débardeur, short et chaussures adéquates, Judith se rend au terrain de basket avec son ballon. C’est un ballon que lui a offert son frère adoptif quelques mois après qu’elle se soit inscrite dans son premier club de basket. Elle se souvient encore du jour où il lui a fait ce cadeau, qui pour elle est magnifique. Elle pose ses affaires sur un banc, sort sa bouteille d’eau afin de boire quelques gorgées avant de la reposer. Après le célèbre échauffement elle attrape son ballon et met quelques paniers. Elle est tellement concentrée qu’elle n’entend pas arriver Spyke, une quinzaine de minutes plus tard. Elle sursaute légèrement lorsqu’il s’approche d’elle par derrière et lui prend son ballon alors qu’elle s’apprêtait à tirer. Elle se retourne sans dire un mot, le défiant du regard avec un sourire en coin. Elle ne dit rien parce que la dernière fois qu’ils se sont vus, ça ne s’est pas très bien passé. Le jeune homme a été assez agressif avec Judith qui n’en a absolument pas compris la raison. Le bruit du ballon résonne lorsqu’il se met à dribbler. Alors qu’il s’avance vers elle pour essayer d’aller marquer, la rousse va défendre sans le quitter des yeux.

« Petite ». Il vient de l’appeler « petite ». Elle lève les yeux au ciel sans broncher. Il met un panier sans trop de difficulté. En même temps, vu leur différence physique ce n’est pas vraiment dur de la battre. Elle a à faire à un joueur, ça se voit. Le seul problème c’est qu’elle est aussi joueuse et même plus que n’importe qui. Du coup, elle attrape le ballon et essaye d’aller marquer. C’est plus difficile qu’elle le croyait. Il est grand et plutôt costaud, elle n’arrive pas à garder le ballon plus de quelques secondes qu’il l’a déjà prit et est déjà parti marquer. Ça fait deux paniers. Judith ne se déconcentre pas, elle considère ça comme de la provocation et entre donc en compétition. En fait, la moindre petite chose pour elle est une compétition, même un simple match en potes, pour décompresser. Elle est tellement dans l’esprit de sport que tout devient vrai pour elle. La rousse a bien compris qu’elle ne peut pas aller marquer face à Spyke, dont elle vient tout juste de se souvenir du prénom, alors elle se contente donc de défendre pour ne pas qu’il la batte vingt à zéro. Ça ne marche pas tellement puisqu’il va mettre un troisième panier sans difficulté encore une fois, en manifestant sa victoire. « Ok, t’as gagné j’abandonne. » lâche-t-elle en soupirant et en s’éloignant un peu pour faire mine qu’elle ne joue plus. Seulement, quand on connait bien Judith Philips, on sait qu’elle n’abandonne pas, jamais. Surtout pas quand ça touche le basket. Alors quand il est un peu déconcentré, elle court vers lui, attrape le ballon et s’empresse d’aller mettre un magnifique panier. « Tu disais ? » demande-t-elle avec un large sourire aux lèvres.