Un petit VOTE toutes les deux heures, les amours |
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| don't ever take a single second to breathe. (james) | |
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| Sujet: don't ever take a single second to breathe. (james) Jeu 25 Juil - 23:17 | |
| JAMES+NEVAEH “ i am alive i'm just playing dead. ” « Mademoiselle Kowalski, vous pourriez peut-être nous ré-expliquer comment la cuticule des plathelminthes se régénère ? » Voilà ce qui me tire de mes rêveries. Je relève les yeux. J'entends quelques ricanements à me droite, mais mon regard foudroyant les fait taire bien vite. Je fixe l'homme. Il doit approcher de la soixantaine. Mes yeux coulent vers ses mains. Pas d'alliance. Je ne le vois pas avec une femme, de toute façon. Il a un regard méprisant, gris comme le ciel de Paris, et des cernes si sillonnées qu'on dirait une reproduction des tranchées de l'après-guerre. Et ses cheveux, petit tas de cendres grasses au sommet d'un grave rongé par la calvitie, qui... « Alors ? » Je me suis égarée. Il attend ma réponse. Je la lui donne alors avec un naturel qui semble le déboussoler, puis le frustrer au plus haut point, parce que la réponse, je la savais. Il ne dit rien, me lance un dernier regard froid, et reprend le cours. Je regarde ma montre. Plus que treize minutes. En fait, je pensais à la texture de ses mains. Dans mes songes chimériques, je m'enivrai sous ses baisers indécents. La sonnerie me sort de mes imaginations au goût de souvenirs. Il me manque. Ça me tue, ça m'entraîne, ça me traîne. Mais il me manque. Alors que je range mes affaires, j'entends un objet cliqueter au sol. Mes yeux se posent sur la clé que je viens de faire tomber. La sienne, celle de son appartement. Le coeur soudain léger, je me dis que passer le prendre à son bureau ne serait pas une mauvaise idée. Sur le chemin, j'imagine un baiser endiablé. Des rires muets. Un dîner où il n'y aurait que lui et moi, dans un restaurant exilé. Ah, comme il est beau, ce petit monde rose qui n'envoie jamais aucune de ses altérations dans ma vie.
Je cherche une excuse, quelque chose à raconter si je croise une élève sur le chemin. Pourquoi aller dans le bureau du prof de musique ? J'improviserai. J'ai un sourire naïf et insolent aux lèvres, mon sac sur l'épaule, plus que quelques mètres qui me séparent de la porte. Quelques pas qui me tiennent encore loin de lui. Avant que je n'ai pu l'atteindre, elle s'ouvre. Mon visage s'illumine, puis s'assombrit. Je croise le regard de l'étudiante qui sort de son bureau avec un sourire... qui me dévore. Mes yeux accrochent un instant le visage de James, à l'intérieur, tout aussi souriant, avant que je ne me décale précipitamment pour ne pas qu'il me voie. L'élève s'éloigne. Qui est-ce ? Le coeur bouffé par une émotion malsaine, je sens ma respiration s'accélérer. Celle qui lui fait du chantage ? Impossible. Sinon, il ne sourirait pas comme ça à son tour. Frustrée, avec le goût d'une trahison muette sur le bout de la langue, je passe devant l'encadrement de la porte au pas de course, sans m'y arrêter, débouchant de nouveau sur un couloir bondé de monde. J'ai du mal à respirer. Alors c'est à ça que ça ressemble ? La jalousie, l'impression de s'être faite avoir, tout ça ? Ça ne m'est jamais arrivé. Aucun homme ne m'a jamais piégée, et peut-être qu'ainsi je me suis toujours crue plus forte et plus maligne que ces autres filles qui fondaient sous un regard et un sourire enjôleurs. Et me voilà réduit à la même enseigne. Je ne suis pas la seule. Les nerfs me font serrer les poings. Je m'appuie contre le mur du couloir, pour respirer. « On t'a déjà dit que t'avais de beaux yeux ? » Mon visage fait volte-face pour se retrouver à quelques millimètres de celui d'un jeune homme. Je fais un pas de côté pour briser la proximité. Blond, le look du surfeur, des yeux d'émeraude. Un tombeur. Pourtant je lui adresse un regard noir; ça semble l'amuser. « Ouais, souvent, alors dégage. » Il ricane, et essaie de me caresser la joue. Je l'esquive et me plante face à lui en haussant la voix, pas d'humeur à gérer les hormones d'un dérangé. « Il faut te parler en russe ? Dégage ! »
Dernière édition par Nevaeh Kowalski le Ven 2 Aoû - 22:58, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Ven 26 Juil - 1:25 | |
| « Merci James. Passe une bonne journée ! » me lança joyeusement Jazzlyn, en refermant la porte derrière elle sans que j'aie pu lui répondre. C'était bizarre... J'avais l'impression de livrer des informations top secrètes sur ma meilleure amie à chaque fois que cette fille s'installait sur le siège en face du mien, de l'autre côté de mon bureau en bois de cerisier vernis. Je jetai un coup d’œil à la vieille horloge pendue au mur qui indiquait que la fin de ma permanence avait sonné. Avec un certain soulagement, je me relevai, pressé de rejoindre mon appartement et d'y retrouver, peut-être, la présence rassurante de Nevaeh. Durant un peu plus d'un an, je m'étais habitué aux pièces vides et au grand lit froid. Alors, à chaque fois que je passai le pas de ma porte, ces derniers temps, je me laissai agréablement enveloppé par l'espoir qu'elle ait laissé son parfum embaumer quelques pièces, comme la marque indélébile de sa présence. Je ramassai mon sac qui, rempli de partitions, commençait à se faire lourd. Je saisis mon trousseau de clefs et, d'un pas décidé, je quittai mon bureau en prenant soin de verrouiller la porte derrière moi. L'esprit ailleurs et les yeux rivés sur le sol carrelé du couloir, je marchai d'un pas lent sans me soucier de ce qui m'entourait. Ces derniers temps, il m'arrivait régulièrement de déambuler dans les rues, en souriant niaisement, sans raisons apparentes. Du moins, pour les autres. Moi, je savais quel prénom m'arrachait ces sourires insensés.
« On t'a déjà dit que t'avais de beaux yeux ? » C'est une voix lointaine qui m'extirpa violemment de mes songes. La voix d'un étudiant. Il croyait sincèrement que cette méthode allait lui permettre de tirer son coup ce soir ? Il était bien naïf. « Ouais, souvent, alors dégage. » J'eus presque envie d'éclater de rire en entendant la réponse de la victime des charmes de ce don Juan des temps modernes, lorsque je réalisai que cette voix féminine m'était familière. Elle était même gravée dans ma mémoire depuis quelques semaines déjà. Je m'arrêtai net et pivotai doucement sur mes talons. Et tout ce que je voulus bien voir, à cet instant précis, c'est la main de ce pauvre type cherchant à effleurer la joue de Nevaeh. Mon coeur manqua un battement. La subtilité et la modestie ne semblaient pas l'étouffer, celui-là. Je m'approchai doucement, les poings serrés, avec une seule envie : lui faire bouffer sa tignasse hyperoxydée. « Il faut te parler en russe ? Dégage ! » Je fus presque étonné de voir Nevaeh aussi énervée. Elle adoptait un tout autre comportement une fois qu'elle était à mes côtés. Je me demandai ce qui avait pu la froisser à ce point pour qu'elle se montre si irritable. « Et si tu la laissais tranquille ? » proposai-je au séducteur décoloré d'une voix posée. Je n'avais pas envie de le provoquer, parce que je devais montrer l'exemple, et d'autres conneries du genre, même si j'aurais bien voulu lui faire ravaler son narcissisme par les narines. « Et cette odeur de cannabis, je suppose que ce n'est pas le dernier parfum de la marque Dior. Si tu t'en vas, je tâcherai de garder le silence à ce sujet. » Il leva les yeux au ciel mais ne sembla pas vouloir lutter plus longtemps. En le regardant s'éloigner, j'étais plutôt fier de constater que mon flair ne m'avait pas trompé. Je me tournai doucement vers Nevaeh, dont la colère ne semblait pas s'être dissipée. Je tentai, peut-être maladroitement, de la faire sourire, en tâchant de garder une distance presque pudique entre nous. « Eh bien, quel succès, Nevaeh. Ton charme semble avoir opéré, une fois de plus. » lui soufflai-je sur le ton de la confidence, sans être franchement capable de masquer l'amertume, provoquée par le souvenir de la main de ce type sur sa joue, qui déformait vaguement ma voix. Après un moment d'hésitation, j'osai lui poser la question qui me brûlait les lèvres mais son attitude me laissait penser que j'étais peut-être la source de sa mauvaise humeur. Ou n'était-ce qu'une impression. Je l'espérai de tout coeur. « Tout... Tout va bien ? Tu sembles avoir les nerfs à fleur de peau. » murmurai-je d'une voix caressante qui se voulait l'écho de mon inquiétude. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Ven 26 Juil - 10:05 | |
| Je n'ai absolument pas la tête de m'occuper de ce type. D'habitude, on me drague jamais. Peut-être mon air d'enfant capricieuse et dangereuse qui leur fait peur. Manque de bol, quand ça arrive, ce sont toujours les pires. Ces mecs sûrs d'eux qui ne font ça que pour prouver à leur égo défaillant qu'ils peuvent m'avoir. Qu'ils peuvent réussir là où les autres ont échoué. Qu'ils peuvent harponner l'orque de l'océan qui n'a jamais été capturé. Erreur. En plus, un orque est un prédateur terrible, faudrait qu'ils se méfient plus. C'est pour ça que ça ne me dérange pas, souvent, de faire peur aux autres avec mon caractère rebelle. Mais lui, je dois bien reconnaître que c'est un téméraire. Ou juste un abruti, ce qui est plus plausible. Alors que je me débats à coup de phrases agressives, je ne l'entends pas arriver. « Et si tu la laissais tranquille ? » Sa voix provoque en moi divers choses. Du soulagement, une sensation intense de protection, comme si là avec lui, plus rien ne pouvait m'arriver, que j'étais protégée de tout. De la colère, qui revient soudainement dans ma bouche avec un goût amer. Puis quelque chose que je ne saisis pas tellement, mon coeur qui s'emballe, une chaleur agréable mais dérangeante qui se répand dans mes veines plus rapidement qu'une maladie. J'ouvre la bouche pour protester, avec l'envie soudaine de garder cet abruti auprès de moi, comme un bouclier. « Et cette odeur de cannabis, je suppose que ce n'est pas le dernier parfum de la marque Dior. Si tu t'en vas, je tâcherai de garder le silence à ce sujet. » Je fronce les sourcils. Le blondinet me jette un regard en biais, avant de s'enfuir au pas de course pour ne pas éveiller les soupçons. Merde. Me voilà seule avec lui. Et je sais qu'ainsi, sans réelle couverture, je vais être faible. Face à sa belle voix, à ses mains chaudes, à son regard envoûtant, à ses belles paroles... trompeuses. Mes poings se serrent et je croise les bras sur ma poitrine, détournant le regard, bornée dans un état digne d'une enfant. « Eh bien, quel succès, Nevaeh. Ton charme semble avoir opéré, une fois de plus. » Mon visage se tourne vers lui sans amusement aucun. Je me trouve injuste et cruelle de m'acharner avec mes humeurs, alors qu'il semble faire ça.. pour moi. Mais je n'ai pas oublié le visage de l'étudiante qui est sortie de son bureau, avec un sourire rêveur – sourire que je lui aurais bien arraché de ses lèvres pour le lui faire manger. Ce sourire que je ne connais que trop bien pour l'avoir porté avec lui. « Oh, du succès, tu dis ? Autant que toi, j'imagine, ton bureau est populaire à ce que j'ai cru voir. » je lâche en détournant le regard, incapable de supporter son regard perçant ancré dans le mien, parce que sa douceur me ferait céder. J'ai envie de le frapper, de me défouler, de sentir la chaleur de son corps contre le mien comme une anesthésie. Mais je sais que je n'ai pas le droit. Nous sommes là, en plein milieu d'un couloir, et je n'ai le droit de rien. Pas même de lever plus la voix encore sur lui. Donc, en gros, je suis bloquée. Piégée, avec le devoir de n'être pas trop proche de lui, ni trop éloignée, car si je me mets à lui hurler dessus je suis prête à parier que ça fera autant d'effet que s'il m'embrasse quoi.
« Tout... Tout va bien ? Tu sembles avoir les nerfs à fleur de peau. » Ma respiration s'accélère, peut-être sous le coup de la colère, peut-être parce que je ne sais plus où piocher le courage de lui en vouloir, peut-être parce que j'ai envie de jouer la carte de la naïveté, de faire comme si je n'avais rien vu, d'oublier. De faire semblant. Encore. Il remarque tout. J'ai l'impression – à la fois désagréable et rassurante – qu'il lit en moi comme un livre ouvert, et que je ne peux rien lui cacher. Je roule des yeux avant de poser sur lui un regard qui se veut détaché. « Oh, mais oui tout va bien. Tu viens seulement de faire fuir le type que je prévoyais de mettre dans mon lit ce soir, histoire de ne pas m'ennuyer. Je vais devoir en chercher un autre. » Encore et toujours ce sarcasme, ma seule arme de défense dirait-on, s'accouplant à ma voix très calme même si elle tremble légèrement sous le coup de la colère. Et je sais que c'est insupportable de se voir répliquer de telles paroles. Surtout quand votre intention de base est gentille, comme celle de James à cet instant-là. Comme pour faire raison à mes paroles, je tourne la tête, fouillant le couloir des yeux. Manque de bol, celui-ci est en train de se vider, je n'aurais plus d'excuses pour ne pas le regarder. Je serre les dents. À quoi tu joues là au fait ? J'en sais rien. Je n'ai aucun droit, absolument aucun, de me montrer si désagréable et si jalouse avec lui. Peut-être ne suis-je qu'une fille régulière avec qui il prend son pied, et basta. On ne se voit pas tous les jours, et dans la semaine, il faut peut-être bien qu'il comble les soirs où je n'y suis pas. Oui, c'est sûrement ça. Au fond, je dois être de passage. Plus durable qu'un coup d'un soir, mais quand même. T'es pas avec lui, il a le droit de voir qui il veut. Oui, je le sais, et c'est ça qui me tue. Moi aussi j'ai le droit de voir qui je veux, d'ailleurs, et ça sera une belle réplique à lui renvoyer. Mais il n'y en a qu'un que je veuille voir pourtant, chaque jour, chaque soir. Et ça me tue de l'avouer, ça me tue de m'en rendre compte. Je ne veux pas qu'il me manque, j'aimerais.. j'aimerais que ça soit aussi facile que ça semble l'être pour lui. Alors, j'ai ce besoin, comme pour me punir moi-même de mon attachement, d'enfoncer encore un peu le clou en tournant mes yeux vers lui, plongeant dans l'immensité de son regard : « Tu n'as pas cours ? Parce que vu la tête de la fille sortie de ton bureau il y a cinq minutes, elle semblait avoir déjà hâte du prochain cours particulier. » Ma voix s'est faite plus basse. Il faut que j'arrête de parler si je ne veux pas la voir se briser, parce que si je sais que mes paroles vont lui faire mal, elles m'en font aussi au passage. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Ven 26 Juil - 16:24 | |
| Lorsque Nevaeh tourna enfin son visage vers moi, je compris qu'elle m'en voulait. Pourquoi ? Je n'en savais encore rien, mais ses pupilles étaient semblables aux canons de deux fusils de chasse pointés froidement sur une proie. « Oh, du succès, tu dis ? Autant que toi, j'imagine, ton bureau est populaire à ce que j'ai cru voir. » Je la dévisageai, le souffle coupé. Mon visage témoigna de toute mon incompréhension face à des mots aussi durs. Je fronçai les sourcils, passant ma mémoire en revue à la recherche de ce qui pourrait l'avoir blessée dans mon attitude. Mais rien. J'avais beau fouillé, creusé, retourné mon esprit dans tous les sens, je ne trouvais rien. Je fus incapable de lui répondre quoi que ce soit, mon regard désemparé toujours posé sur elle. Nevaeh, vue de l'extérieur, semblait complètement détachée et indifférente face à mon désarroi. Je ne l'avais jamais connue aussi froide. « Oh, mais oui tout va bien. Tu viens seulement de faire fuir le type que je prévoyais de mettre dans mon lit ce soir, histoire de ne pas m'ennuyer. Je vais devoir en chercher un autre. » Mon visage se décomposa et j'eus un mal fou à revêtir une expression impassible. Ma mâchoire se contracta si fort que mes dents grincèrent. Et j'entendis mon cœur, mi-affolé, mi-coléreux, battre dans mes tempes d'une façon si assourdissante que je crus en devenir sourd. Pourquoi était-elle si blessante ? Pourquoi me disait-elle ça ? J'étais déchiré entre l'envie de la planter là et le besoin de lui hurler dessus. « Oh, excuse-moi. Si j'avais su, j'aurais passé mon chemin pour qu'il puisse te tripoter à loisir au beau milieu du couloir. » sifflai-je sournoisement entre mes dents. Ne pas comprendre me paniquait totalement et me fis perdre mon sang-froid. Je n'étais plus capable de retenir mon impulsivité devant son orgueil écœurant. Elle semblait s'amuser de ma peine, comme si ce n'était qu'une juste vengeance.
« Tu n'as pas cours ? Parce que vu la tête de la fille sortie de ton bureau il y a cinq minutes, elle semblait avoir déjà hâte du prochain cours particulier. » Je faillis m'étrangler. Elle était vraiment en train de me morceler le coeur et de le piétiner sans même une once de compassion parce qu'elle avait vu sortir une fille de mon bureau avec le sourire ? « Pardon ? » sifflai-je d'une voix étranglée par l'amertume et la rancœur. Ma respiration s'affola, comme celle d'un animal agonisant auquel on était sur le point d'asséner le coup fatal. « Rassure-moi, Nevaeh, c'est une blague que tu me fais là, pas vrai ? Tu es en train de te payer ma tête, c'est ça ? » lâchai-je, le visage écarlate. Mes yeux la foudroyèrent tellement elle me rendait cinglé. Je détournai le regard, passant une main tremblante sur mon visage en sueur. Je jetai un coup d'oeil au couloir, vide. Néanmoins, je n'avais pas envie qu'une mauvaise langue surprenne cette conversation. Je fonçai droit sur la porte de mon bureau et insérai avec difficulté la clef dans la serrure. Mes doigts tremblaient tellement que je dus m'y prendre à plusieurs reprises. Je revins vers Nevaeh, que j'attrapai fermement par le bras, de façon à ce qu'elle ne puisse pas lutter. Je la fis entrer dans mon bureau et refermai violemment la porte derrière moi. Si violemment que les murs en tremblèrent et qu'un cadre s'en décrocha pour venir s'écraser et se briser sur le sol. Je fis face à Nevaeh et ma colère ne s'apaisa toujours pas. D'habitude, poser mon regard sur elle suffisait à éloigner toutes mes angoisses. Aujourd'hui, c'était elle qui m'angoissait. Mon souffle devint bruyant et mes oreilles bourdonnèrent, comme pour étouffer les gémissements de douleur de mon cœur. « Bon vas-y. Qu'est-ce qu'il y a, hein ? Eh bien, vas-y ! Crache le morceau maintenant ! Dis-moi quel est ton problème, au lieu de tourner autour du pot en me balançant tes sarcasmes méprisants dans la gueule. » lâchai-je en haussant le ton de façon significative. Mes poings se serrèrent jusqu'à ce que mes ongles laissent des marques dans les paumes de mes mains. « Et si tu veux que ça se termine, ne te donne pas tant de mal. Avoue-le simplement et tu pourras mettre qui tu veux dans ton lit dès que tu seras sortie d'ici. » déclarai-je d'un air fier, qui finit par se disloquer pour s'écrouler lamentablement, me laissant à nu, à sa merci... Aussi vulnérable qu'un animal blessé. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Ven 26 Juil - 18:11 | |
| Il me dévisage sans comprendre. En même temps, je n'explique rien, m'exprimant avec un sarcasme impoli et sulfureux. Je vois bien qu'au fil de mes paroles son visage se décompose pour se construire une expression seulement faite de colère. Une colère brûlante et dont je vois bien qu'il a du mal à contrôler. « Oh, excuse-moi. Si j'avais su, j'aurais passé mon chemin pour qu'il puisse te tripoter à loisir au beau milieu du couloir. » Je le foudroie à mon tour du regard; lancés dans une bataille de coups d'oeil hargneux, on se dévisage. Ça me fait terriblement mal, mais ma fierté pulse au creux de mon âme pour me permettre de tenir le coup. De ne pas m'effondrer, là dans ses bras, lâchement. Je lui lance un regard brûlant de mépris de me répondre ainsi, des mots qui ne lui ressemblent pas, qui s'échappent de ses lèvres comme des morsures. On m'a toujours dit qu'il y a des lames derrière chaque beau geste. Les voilà, les couteaux sous les sourires et les bouts de verre dans les regards. Je ne réponds rien, je pense que mon regard parle à lui seul. « Pardon ? » Je crois que cette fois, il ne me le pardonnera jamais. Je crois qu'il ne pardonnera jamais mon comportement. Puérile, enfantin, inconscient. « Rassure-moi, Nevaeh, c'est une blague que tu me fais là, pas vrai ? Tu es en train de te payer ma tête, c'est ça ? » Je fronce les sourcils. J'ai vraiment l'air de rire, là ? Je le fixe dans un silence de marbre où s'estompent les dernières notes de sa voix colérique et chargée de rancoeur. Ah, si les regards pouvaient tuer, je crois que je serais morte à cet instant précis. « Oui, j'ai vraiment l'air de plaisanter, là. » je lâche en levant les yeux au ciel avec un sourire. Puis soudain, il se dérobe. Il s'en va, comme ça. Je sens mon coeur se déchirer. Voilà. Il part, s'en va, me laissant là, seule avec ma triste fierté et ma meilleure amie : la solitude. Une solitude bien acide pour le coup. Je le vois soudain revenir vers moi et il s'empare de mon poignet avec une force qui me contraint à le suivre. Je me débats au début, mais il est bien plus fort que moi et je trébuche en le suivant. Il me fait entrer dans son bureau et claque la porte derrière-nous.
Quand il me lâche, je me masse le poignet, persuadée qu'il m'y a laissé des marques. Je ne vérifie pas, j'amplifie sûrement, je sais qu'il ne se montrerait jamais violent avec moi, mais c'est comme pour le culpabiliser un peu, avec arrogance. Je le regarde avec un regard à la fois de tigresse prédatrice et de biche effarouchée. J'ai entendu le cadre s'effondrer au sol mais je ne le lâche pas du regard. Pendant une seconde, j'ai peur qu'il me frappe. J'ai presque envie qu'il le fasse, que ça me réveille un peu. « Bon vas-y. Qu'est-ce qu'il y a, hein ? Eh bien, vas-y ! Crache le morceau maintenant ! Dis-moi quel est ton problème, au lieu de tourner autour du pot en me balançant tes sarcasmes méprisants dans la gueule. » Il crie. Jamais il n'a utilisé un ton pareil avec moi, et des mots si forts. Je respire fort, les poings aussi serrés que les siens. « Et si tu veux que ça se termine, ne te donne pas tant de mal. Avoue-le simplement et tu pourras mettre qui tu veux dans ton lit dès que tu seras sortie d'ici. » Mes yeux s'agrandissent. Si je l'ai poussé à bout – une nouvelle fois – je n'imaginais pas qu'il puisse me dire des choses pareilles. Ses mots, meurtriers, sont bien loin de ceux qu'ils me murmuraient lors de nos moments plein de douceur. Un instant interloquée et incapable de répondre, je vacille un peu en arrière. Dès que mon dos touche son bureau, comme électrisée, je fais un nouveau pas en avant, reprenant une assurance dopée par ma colère qui grandit, encore, au détriment de la douleur qui s'immisce dans chacun de mes muscles comme un venin. « Officiellement, qu'est-ce qui m'en empêcherait, hein ? On.. on n'est pas ensemble ! Je sais même pas pourquoi je te reproche de voir d'autres étudiantes, puisque voilà : nous ne sommes pas ensemble, et on.. on est... je.. » Ma voix s'étouffe, j'essaie de reprendre ma respiration rauque, je détourne les yeux un instant. Premier moment de faiblesse. Je me reprends et déglutit en me redressant. « Je sais même pas ce qu'on est ! Je sais même pas ce que je suis, moi, pour toi. Alors aide-moi, éclaircis-moi ! Je pensais être la seule, tu me l'avais dis pourtant ! Et là... depuis quand tu reçois des étudiantes comme ça ici, elle avait l'air de te connaître presque plus que moi, et je.. j'arrive pas à m'y faire. Si tu penses qu'on s'est engagés dans une espèce de.. je sais pas moi, de relation libre comme ils appellent ça, oui j'arrête tout. Parce que je le supporterai pas ! » Mes yeux coulent le long de la pièce, jusqu'à la fenêtre. J'essaie de régulariser ma respiration et mon coeur emballé sur le paysage plein de quiétude. Je bouillonne, et mes mes mains tremblent. « J'ai peur de ce que je représente pour toi. Je ne veux être ni un passe-temps, ni celle que tu veux seulement te taper plusieurs fois. » Ma gorge enfle. Une larme roule sur ma joue et je l'essuie avec négligence, parce que je ne veux pas qu'il voit comme mes propres mots m'assassinent. Je détourne le regard, mon visage n'étant plus qu'une grimace torturée. Je ne sais même pas pourquoi est-ce que mes sautes d'humeur viennent toujours tout gâcher comme ça, pourquoi est-ce que je pousse à avoir des discussions qui ne devraient pas être. Peut-être que c'est trop tôt pour lui demander ça, peut-être que c'est indécent pour moi de l'inciter à m'expliquer. J'ai toujours eu cette peur de l'abandon. Que je compte à ses yeux bien moins qu'il ne compte pour moi. Parce qu'il compte pour moi. Peut-être trop. « Et je veux personne dans mon lit, personne d'autre.. » je murmure alors, une nouvelle larme débordant de mon oeil alors que mes jambes se plient, me faisant glisser doucement dos au bureau, pour m'asseoir au sol. Baissant les yeux, je me prends la tête entre les mains, n'osant pas affronter son regard. Il doit me haïr. Mais qu'il me frappe, qu'il me frappe. Ça me fera sans doute moins de mal. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Ven 26 Juil - 20:39 | |
| Nevaeh vacilla, comme si une tornade venait de sortir de ma bouche pour la faire chavirer. Peut-être que, secrètement, j'avais envie que son cœur se décroche, qu'il dégringole et qu'il se brise, bousculé par des vents violents, afin qu'il se retrouve aussi abîmé que le mien. Égoïstement, je n'avais pas envie d'être le seul à souffrir, comme si ça pouvait me rassurer, ne serait-ce qu'un peu. « Officiellement, qu'est-ce qui m'en empêcherait, hein ? On.. on n'est pas ensemble ! Je sais même pas pourquoi je te reproche de voir d'autres étudiantes, puisque voilà : nous ne sommes pas ensemble, et on.. on est... je.. » Je soupirai en détournant le regard, ne remarquant même pas la naissance d'une détresse secrète dans ses yeux. Si nous n'étions rien l'un pour l'autre, et qu'elle fichait, que foutait-elle encore ici ? Ou peut-être que la vraie question était : pourquoi je ne la foutais pas dehors ? Pourquoi je la regardais creuser ma tombe sans rien faire ? J'étais presque à deux doigts de lui faire le plaisir de sauter moi-même dedans. Je relevai doucement la tête, espérant qu'elle lise dans mes yeux qu'elle en avait assez dit, que j'avais percuté le message et qu'elle pouvait s'en aller. Mais non. Elle sembla vouloir continuer sur la lancée, et j'eus du mal à me retenir de lui hurler de se taire. Je fermai les yeux, me mordant la lèvre inférieure. « Je sais même pas ce qu'on est ! Je sais même pas ce que je suis, moi, pour toi. Alors aide-moi, éclaircis-moi ! Je pensais être la seule, tu me l'avais dis pourtant ! Et là... depuis quand tu reçois des étudiantes comme ça ici, elle avait l'air de te connaître presque plus que moi, et je.. j'arrive pas à m'y faire. Si tu penses qu'on s'est engagés dans une espèce de.. je sais pas moi, de relation libre comme ils appellent ça, oui j'arrête tout. Parce que je le supporterai pas ! » Je la dévisageai, surpris qu'elle retourne sa veste aussi vite alors qu'il y a une minute à peine, elle semblait complètement hors d'elle et incontrôlable. Je n'osai pas prononcer la moindre parole. Nevaeh était semblable à une allumette qu'il aurait suffi de craquer pour qu'elle s'enflamme. Et ce genre d'incendie m'effrayait atrocement. « J'ai peur de ce que je représente pour toi. Je ne veux être ni un passe-temps, ni celle que tu veux seulement te taper plusieurs fois. » Une larme dégringola sur sa joue. C'était la première fois que je voyais Nevaeh pleurer. Le ventre noué par une culpabilité soudaine, je croisai les bras sur celui-ci en grimaçant. Je commençai à me demander si je n'avais pas été trop dur, trop incisif,... pour assouvir ma colère. À vrai dire, c'était la première fois que je m'étais emporté à ce point sur quelqu'un mais Nevaeh avait un don pour éveiller mes vieux instincts de primate impulsif. Comme elle connaissait toutes les formules magiques capables de révéler d'autres sentiments beaucoup plus agréables qui sommeillaient en moi... Et là, tout de suite, je voulus simplement arrêter de lutter, la prendre dans mes bras, lui dire que c'était fini, que c'était pas grave... Et l'embrasser. Mais on ne pourrait régler tous nos problèmes en les éludant...
Le visage de Nevaeh se déforma sous l'effet de la douleur et j'eus beaucoup de mal à garder mes distances. « Et je veux personne dans mon lit, personne d'autre.. » Je déglutis avec difficulté. Je la regardai se laisser glisser jusqu'au sol, plaquant ses mains contre son visage pour ne pas que je vois d'autres larmes former des sillons sur ses joues. Je soupirai. Mais comment j'étais censé résister à ça, moi ? C'était pas dans mes habitudes d'endosser le rôle du méchant, surtout avec elle, merde. Je m'adossai contre le mur en face d'elle, et me laissai glisser contre celui-ci, à mon tour, pour me retrouver à la même hauteur que Nevaeh, bien que la distance qui nous séparait me sembla immense. « C'est mon bureau et je suis professeur, Nevaeh. À quoi tu t'attendais ? J'ai des heures de permanence durant lesquelles les étudiants peuvent venir me consulter, et c'est comme ça depuis le mois de septembre. » répondis-je sur un ton posé, tout à fait différent de celui qui avait animé ma voix un instant plus tôt. « Tu crois vraiment que j'ai fait de ce bureau un hôtel de passe depuis que je t'ai donné un double de mes clefs ? Comme ça, si je peux pas ramener des étudiantes chez moi parce que t'es là, je peux toujours les sauter ici ? » lâchai-je sur un ton ferme légèrement ironique, parce que j'avais sincèrement été blessé par l'étiquette de coureur de jupons qu'elle m'avait collé sur le front sans même chercher à savoir, en se basant sur de simples doutes infondés. « Eh bien, tu te trompes. Je t'assure que tu te trompes. Mais je sais pas quoi faire pour que tu me crois quand je te dis que tu es la seule que j'embrasse, que je touche, que je caresse... Tu es la seule à qui je fais l'amour... » avais-je soufflé en baissant la tête, pour finir par la redresser afin de l'appuyer contre le mur. J'avais les yeux humides tellement j'étais chamboulé. Cette conversation sentait le début de la fin à des kilomètres et je détestais ça. Je haïssais ça. Je n'avais pas envie que ça s'arrête... Pas comme ça... « Mais tu ne me croiras sans doute jamais alors... Alors ça sert à quoi que je te dise ce que tu représentes exactement pour moi, hein ? Je suis même pas certain que tu donneras du crédit à ce que je dirai... Et... Et même si on donne un nom à notre relation, on devra toujours la vivre dans le plus grand des secrets. T'es certaine que ça te soulagerait ? Moi, ça me fait déjà suffisamment souffrir... » Ma voix s'éteignit. J'étais fatigué de parler. Fatigué de cette situation. Fatigué de tout. Dans un dernier effort, je me traînai doucement jusqu'au corps tout aussi épuisé de Nevaeh. Je la forçai à écarter ses mains de son visage et effaçai doucement ses larmes d'un revers de la main, sans rien dire, parce que les voir sillonner ses joues aussi sournoisement m'était insupportable. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Ven 26 Juil - 21:42 | |
| D'une lunatisme peu commun, la colère me quitte pour ne laisser au fond de moi qu'un désespoir malsain. Avec l'étrange appréhension qu'il va, lui aussi, finir par partir, par me quitter, par s'enfuir loin, mon assurance s'étiole. Elle vacille comme une flamme, et même si elle ne s'éteint pas, elle ne laisse qu'une braise à peine allumée. Il semble lassé de m'entendre, il ferme les yeux, il en a marre. Je ne veux pas le culpabiliser. Ou peut-être que si. Non. Enfin, je n'en sais plus rien tant mes pensées s'emmêlent et s'effondrent, comme mes jambes qui me laissent glisser au sol. Si certains diront qu'il a été trop dur, je suis pleinement consciente qu'il s'agit de l'inverse. Que je l'ai accusé, peut-être à tord, sans chercher à comprendre ni en savoir, aveuglée par cette peur tenaillante qu'on me laisse tomber. J'entends quelques bruissements et tout d'abord, je crois qu'il a ouvert la porte et qu'il s'en est allé. « C'est mon bureau et je suis professeur, Nevaeh. À quoi tu t'attendais ? J'ai des heures de permanence durant lesquelles les étudiants peuvent venir me consulter, et c'est comme ça depuis le mois de septembre. » Sa voix, bien plus calme que tout à l'heure, me rassure. Pourtant ses paroles me font rougir de honte et je n'ose pas le regarder. Au travers de mes doigts, j'aperçois tout de même sa silhouette, au sol à son tour. Comme deux ennemis séparés par une tranchée. Deux inconnus qui se connaissent très bien. Bien sûr, j'ai été une imbécile sur ce coup-là, mais peut-être cela n'a été que l'alibi pour que je lui déballe le fond de mes pensées, de mes envies, de mes craintes. « Tu crois vraiment que j'ai fait de ce bureau un hôtel de passe depuis que je t'ai donné un double de mes clefs ? Comme ça, si je peux pas ramener des étudiantes chez moi parce que t'es là, je peux toujours les sauter ici ? » Je grimace, toujours cachée derrière mes mains dans une attitude puérile et lâche. Ces mots si dégradant entre ses lèvres sonnent faux et je m'en veux un peu de l'avoir jugé si vite. Je ne bouge pas, essayant de réguler ma respiration. « Eh bien, tu te trompes. Je t'assure que tu te trompes. Mais je sais pas quoi faire pour que tu me crois quand je te dis que tu es la seule que j'embrasse, que je touche, que je caresse... Tu es la seule à qui je fais l'amour... » Je relève la tête.
Ses mots m'arrachent un sourire, qui ressemble plutôt à une grimace. Immédiatement, comme s'il ne devait pas voir mon visage rougis et mes yeux enflés, je replace mes mains honteusement dessus, laissant mes cheveux s'emmêler à mes doigts. Il vient de me dire, de me certifier – et en douter une fois de plus ferait de moins une belle ignorante – que je suis la seule. Et je ne trouve rien à lui répondre. « Mais tu ne me croiras sans doute jamais alors... Alors ça sert à quoi que je te dise ce que tu représentes exactement pour moi, hein ? Je suis même pas certain que tu donneras du crédit à ce que je dirai... Et... Et même si on donne un nom à notre relation, on devra toujours la vivre dans le plus grand des secrets. T'es certaine que ça te soulagerait ? Moi, ça me fait déjà suffisamment souffrir... » Je lâche un sanglot infime. Alors qu'il vient de me dire des paroles si belles, j'ai l'impression qu'il me dit là que c'est finit. Avant même que ça ait clairement commencé. J'entends plusieurs bruissements au sol et soudain, ses mains sont là, sur les miennes. J'oppose une résistance pudique avant de le laisser faire, levant vers lui mes grands yeux bordés d'écume. Incapable de supporter plus longtemps son regard, je me blottis contre lui en passant mes bras dans son dos. Comme cette fois où je l'avais supplié de ne pas me laisser, mes doigts agrippent son t-shirt. « Ça sert à.. ça sert à me rassurer. » Je reprends doucement ma respiration, tremblante, refusant de le regarder encore. La chaleur de son corps m'englobe. Et m'apaise un peu. « Et je.. je te crois. C'est juste que j'ai... » Je soupire doucement, épuisée psychologiquement. Et même physiquement. Je me détache de lui, essuyant mon visage doucement, écartant les quelques mèches rousses collées à mes joues. Mes yeux se lèvent timidement, étudiant les traits de son visage, qui semble s'être apaisé. Je cherche mes mots, me mordillant la lèvre. « C'est juste que j'ai peur. J'ai jamais vécu ça, et je crois que j'ai même.. jamais ressenti quelque chose d'aussi fort. Ça me fait peur, parce que je suis consciente que tu trouverais une fille plus mature, moins compliquée, plus âgée... et plus jolie, en moins de temps qu'il ne le faut pour traverser le campus. » C'est vrai quoi, je le plains un peu quand même. Qui s'attache à lui ? Une pauvre instable pyromane qui jusque là, n'a vécu que dans un cirque. Je baisse un peu les yeux, honteuse de nouveau, mes joues enflammées. Non, je n'ai jamais eu de réelle relation. Et à cet instant-là, je me sens si fragile et inférieure que j'ai l'impression d'être dans les bras de quelqu'un qui serait mon père, ou quelque chose qui s'y rapproche. Avalant ma salive difficilement à cause de ma gorge toujours enflée, je me redresse légèrement, posant une main sur son torse au-dessus de son t-shirt, cherchant son regard avant de le baisser lentement. Je ne sais même pas ce que tout ça signifie. Je me rapproche de lui, un peu, de telle façon que mon visage se retrouve tout près du sien, et que je sente son souffle, son parfum, et la chaleur émanant de son corps. « Ça me fait souffrir aussi, tout ça, de devoir en garder le secret. Mais je crois que.. Q-Que j'ai jamais autant aimé me faire du mal, alors. » je murmure en effleurant ses lèvres, dans l'hésitation douloureuse d'être repoussée, qu'il me dise que c'est terminé, que ça ne vaut pas le coup, au final. Finalement, je les écrase doucement sur les siennes, fermant les yeux. Si ce n'est pas la première fois que nous nous montions l'un contre l'autre, je crois que c'est de loin la plus houleuse et la plus blessante. Certes. Mais je crois que je suis prête à prendre le risque que ça recommence encore plus fort le coup d'après. Parce qu'il y en aura un, n'est-ce pas ? Mes peurs ne guériront pas. Jamais. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Ven 26 Juil - 23:43 | |
| L'entêtement ne Nevaeh ne résista pas bien longtemps à l'emprise de mes mains sur ses poignets, qui finirent par lâcher prise. Ses paumes me laissèrent découvrir, avec une certaine pudeur, son visage déformé par les larmes qui avaient déferlé sur ses joues. Ses cheveux roux s'agglutinaient à sa peau humide et je me sentis obligé de remettre un peu d'ordre dans sa chevelure flamboyante, comme pour effacer en partie les traces de cette nouvelle querelle. Soudain, elle se pencha sur moi et je mis un certain temps à comprendre ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle se blottit contre moi, passant ses bras autour de ma taille et agrippant nerveusement un pan de mon t-shirt. « Ça sert à.. ça sert à me rassurer. » Sa voix enfantine m'arracha un sourire. Je lâchai un soupir en partie soulagé, à moitié convaincu que son rapprochement était sans doute un pas vers la réconciliation, et pas un adieu. « Et je.. je te crois. C'est juste que j'ai... C'est juste que j'ai peur. J'ai jamais vécu ça, et je crois que j'ai même.. jamais ressenti quelque chose d'aussi fort. Ça me fait peur, parce que je suis consciente que tu trouverais une fille plus mature, moins compliquée, plus âgée... et plus jolie, en moins de temps qu'il ne le faut pour traverser le campus. » Je passai doucement mes bras autour de sa silhouette qui n'était plus une simple illusion, mais bien une empreinte chaleureuse contre mon corps. Je tentai de la rassurer, par ce simple geste. « Mais ce sont tes défauts qui font ton charme. Et puis, les sentiments, ça se contrôle pas, d'abord. » affirmai-je avec fermeté, tentant d'appliquer les bons mots à mes gestes rassurant. Soudain, mes joues s'enflammèrent. Je me rendis compte que je venais d'avouer à Nevaeh que j'avais des sentiments pour elle. Bon, d'accord, des sentiments, ça reste vague, mais tout de même, ça ressemblait un peu plus à un engagement.
Nevaeh se redressa avec difficulté et posa douloureusement une main sur mon torse, comme pour se soutenir et se maintenir droite, car elle en était incapable par elle-même. Nos visages devinrent si proches que nos souffles se mêlèrent l'un à l'autre dans une harmonie parfaitement retrouvée. « Ça me fait souffrir aussi, tout ça, de devoir en garder le secret. Mais je crois que.. Q-Que j'ai jamais autant aimé me faire du mal, alors. » Je voulus répliquer mais mes lèvres se retrouvèrent bientôt cimentées à celles de Nevaeh. Je poussai un soupir de soulagement, comme à chaque fois que nous nous réconcilions de cette façon. Le manque s'étant paisiblement installé au fond de mon être, je ressentis le besoin vital de prolonger le baiser, sauf qu'au dernier moment, je me rappelai que nous nous trouvions dans mon bureau et que ma porte n'était pas fermée à clef. Je m'éloignai de ses lèvres, le coeur tiraillé, et murmurai d'une voix lointaine : « Neva... Attends... Il faut que je verrouille la porte. » Et le rappel de notre âpre secret me percuta la mémoire. Je détestais me cacher. Je détestais nous cacher. Je me relevai doucement pour me traîner jusqu'à la porte afin de la verrouiller. Je revins ensuite sur mes pas pour me rasseoir sur le sol, aux côtés de Nevaeh. L'envie incurable de l'embrasser revint au galop, tel un poison dévastateur, mais je m'abstins. Si je scellai nos lèvres, je craignais de ne plus pouvoir me détacher d'elle et ça me poserait quelques problèmes pour lui parler. Et j'en avais des choses importantes à lui dire. Je me rapprochai doucement d'elle et me mis bientôt à scruter le bleu de ses yeux, à la recherche d'un soupçon de raison traînant peut-être encore quelque part, au fond de son esprit. « T'es qu'une égoïste parce que moi, j'aime pas te voir dans cet état, Nevaeh. J'aime pas me disputer avec toi, même si on se réconcilie presque systématiquement dans mon lit, j'aime pas ça. Je préférerais presque qu'on s'abstienne de faire des cochonneries sous la couette si ça nous permettait de ne plus nous disputer... T'imagines, un peu. » soufflai-je en déposant mon menton sur sa fine épaule blanche. J'auscultai sa peau, parsemée de très légères taches de rousseur à peine visibles. Je déposai un baiser à la base de son cou. « Mais c'est bientôt les vacances... Tu pourrais t'incruster chez moi quelques jou... semaines. Ça apaiserait peut-être les tensions et ça nous permettrait d'avoir un semblant de stabilité, en attendant la rentrée. » proposai-je en m'écartant légèrement, arborant un sourire enjôleur pour convaincre Nevaeh de s'enfoncer dans un autre de mes plans foireux, qui n'allait que nous rapprocher encore plus. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Sam 27 Juil - 0:42 | |
| Enfin, je sens ses bras m'entourer. Peut-être que parfois, c'est même un instinct paternel qui prend le dessus, vu comme il me donne une protection idéale, toujours lorsque j'en ai besoin. « Mais ce sont tes défauts qui font ton charme. Et puis, les sentiments, ça se contrôle pas, d'abord. » Je m'apprête à protester que ça serait encore mieux si lesdits défauts étaient moins persévérants et gênants, quand la fin de sa phrase me percute. Les sentiments, ça se contrôle pas. Est-ce qu'il parle de moi ? Enfin, de lui, mais par rapport à moi ? Je relève la tête brusquement pour pouvoir le regarder, et je crois qu'il comprend en même temps que moi, parce que ses joues prennent une jolie teinte rosée. Il faudrait que je réponde quelque chose, je le sais, mais je suis incapable de parler. Je crois que mes yeux encore humides qui se mettent à briller et mon sourire plaqué sur le visage valent toutes les réponses du monde, non ? Je me serre un peu plus contre lui, en lâchant un soupir de soulagement. Sans le laisser répondre à mes paroles, je l'embrasse. Je n'en peux plus. Comme si notre dernier baiser remontait à des années, je sens mon souffle se perdre sur son visage, et nos lèvres s'épouser parfaitement. Mon coeur s'emballe, ma respiration aussi, et ma raison s'envole. Je ne sais pas où, mais quelque part très loin d'ici sans aucun doute. Je sais qu'il ne me faudrait pas grand chose pour m'emporter et déraper. Là contre lui, je deviens complètement incontrôlable. Je veux amplifier encore notre échange lorsque je le sens déjà qui m'échappe. C'était trop beau pour être vrai, n'est-ce pas ? « Neva... Attends... Il faut que je verrouille la porte. » La réalité. Comme une gifle. Le bureau, le campus. Nous au sol, comme deux amants amourachés l'un à l'autre, deux électrons libres ayant enfin trouvé prise. Lui prof, moi étudiante. Le règlement, les risques. Je me mords l'intérieur de la joue pour m'empêcher d'hurler par la fenêtre que j'en ai marre, de tout ça. C'est trop dur, de se cacher, de taire à tout le monde la fascination exquise et démente qu'il m'inspire. Je le regarde revenir, rassurée, prête à l'embrasser de nouveau, avide se sentir de nouveau la texture de sa langue contre la mienne.
Mais il me fixe avec tant d'intensité que je me sens figée, incapable de céder à mon envie, quand bien même mes yeux font des aller-retours incessants et insolents. « T'es qu'une égoïste parce que moi, j'aime pas te voir dans cet état, Nevaeh. J'aime pas me disputer avec toi, même si on se réconcilie presque systématiquement dans mon lit, j'aime pas ça. Je préférerais presque qu'on s'abstienne de faire des cochonneries sous la couette si ça nous permettait de ne plus nous disputer... T'imagines, un peu. » Je fronce légèrement les sourcils, secouant la tête plusieurs fois, avant de reconnaître que jusque là, ça a souvent été le même schéma. Après de violents déchirements, on recolle les morceaux un à un, mutuellement, en se liant dans une intimité affolante. Interdite, pour mieux dire. Je sens son souffle sur mon épaule et le léger baiser à la base de mon cou. Comment veut-il que je me concentre et que je reste crédible ainsi ? Je me décale, attrapant son visage entre mes mains, le fixant droit dans les yeux. « Mais je suis comme ça, James. J'ai besoin de me disputer avec les autres pour leur montrer que je tiens à eux. C'est mon mode de fonctionnement, malgré-moi. Crois-moi que ça ne me fait pas plaisir non plus de me mettre dans l'état où j'étais y a à peine cinq minutes.. » Je détourne le regard quelques instants, encore un peu gênée. Je me concentre pour contrôler mon envie, mon manque, le tout dopé par une alchimie incroyable, une osmose que je n'ai rencontré avec personne jusqu'à ce jour-là. « Mais c'est bientôt les vacances... Tu pourrais t'incruster chez moi quelques jou... semaines. Ça apaiserait peut-être les tensions et ça nous permettrait d'avoir un semblant de stabilité, en attendant la rentrée. » Mes yeux se relèvent avec prudence, pour étudier les siens. Je m'attends presque à ce qu'il plaisante, mais à mon plus grand bonheur, ça n'est pas le cas. Je sens un sourire un peu niais se peindre sur mes lèvres que je finis par mordiller pour éviter d'avoir l'air complètement idiote. Je me racle la gorge et prends alors une voix légèrement hautaine, comme si j'étais une doyenne du campus, ou quelqu'un de grade supérieur au sien. « Monsieur Kennedy, après avoir donné votre double à une étudiante, vous lui permettez de rester un moment chez vous, c'est complètement indécent et irresponsable. Je ne sais pas quelles sont vos motivations devant un tel risque. » Je le regarde toujours, et finis par lâcher un rire amusé, brisant mon masque. Je fixe ses lèvres, puis son visage, me concentrant sur ses prunelles pour ne pas céder. Avec une voix redevenue normale, je murmure alors, presque intimidée : « Donc tu veux dire que tu veux que je vienne m'installer chez toi pour quelques semaines... genre comme si on était en couple... ? » Ça me semble tellement irréel que je quête sa réaction avec appréhension. Mes mains s'accrochent doucement à sa nuque, tandis que mes doigts remontent à la base de ses cheveux pour les caresser avec douceur. Je lâche alors d'une voix plaintive : « Mais c'est loin, les vacances.. Je tiendrai jamais jusque là en m'efforçant de rester loin de toi. » Comme pour joindre le geste à la parole, je dépose ma main à plat sur sa cuisse, avec un petit sourire innocent pourtant. Bien qu'en effet, je ne puisse pas résister à l'appel lancinant de son corps, ce n'est pas réellement ça qui va me manquer. Mais lui, lui tout entier. Je me serre un peu contre lui, posant ma tête dans le creux de son cou, y soufflant mon air chaud, soupirant un bon coup. « Alors.. cette étudiante, tout à l'heure, c'était qui ? » je demande, pleine d'une curiosité illégitime, d'une voix pourtant calme et bien plus contrôlée que tout à l'heure. Je n'ai pas peur. Ma jalousie s'est tue à l'instant où il m'a affirmée que j'étais la seule à l'approcher de si près. Son corps, ses lèvres, ses mains. Et je me plais, égoïstement, à croire que je suis peut-être la seule à avoir harponné son cœur. Ça, je n'ai malheureusement, pas le cran de le lui demander en face. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Sam 27 Juil - 9:43 | |
| Je déposai un baiser aussi léger qu'un souffle à la base de son cou, lorsqu'elle se décala légèrement pour planter son regard dans le mien. Elle déposa ses mains - toujours aussi douces - sur mes joues. « Mais je suis comme ça, James. J'ai besoin de me disputer avec les autres pour leur montrer que je tiens à eux. C'est mon mode de fonctionnement, malgré-moi. Crois-moi que ça ne me fait pas plaisir non plus de me mettre dans l'état où j'étais y a à peine cinq minutes.. » Je baissai les yeux, déçu d'avance à l'idée que ça allait continuer. Pourtant, nos disputes n'étaient pas si graves que ça, à première vue. On s'engueulait pas plus de cinq minutes pour toujours finir par nous embrasser et nous couver des yeux. Sauf que je craignais qu'un jour ait lieu la dispute de trop, celle qui laisserait se déployer les paroles les plus mordantes pour ne laisser de nous que des tas de ruines. Je ne voulais pas en arriver mais là. Mais je n'étais pas certain d'avoir le courage de lui demander de s'en aller, d'avoir la force de vivre sans elle, jour après jour... « Alors on pourra toujours se réconcilier sur l'oreiller ? » demandai-je d'une petite voix avec un sourire un peu hésitant. Bah quoi ? J'essayai d'entrevoir l'aspect positif des choses, pour ne pas m'effondrer et l'emporter avec moi.
Nevaeh se mit à scruter les profondeurs abyssales de mes pupilles lorsque je lui proposai de venir passer quelques semaines chez moi cet été. Elle ne me croyait pas, c'est ça ? Je restai silencieux, soutenant son regard avec une certaine gravité, attendant que ses lèvres se mettent en mouvements pour articuler un simple « oui ». « Monsieur Kennedy, après avoir donné votre double à une étudiante, vous lui permettez de rester un moment chez vous, c'est complètement indécent et irresponsable. Je ne sais pas quelles sont vos motivations devant un tel risque. » Un sourire étira mes lèvres devant son ton hautain et ses airs de doyenne. Je haussai les épaules en laissant mon visage prendre une expression rêveuse. « Que voulez-vous ? Elle m'a jeté un sort. Elle m'a envouté. » répondis-je avec un sourire aussi niais que le sien, mais qu'est-ce qu'il nous allait bien ! J'écartai soudainement ses mains de mon visage pour me pencher dangereusement en avant pour l'embrasser brièvement, comme pour l'inciter à venir chercher les baisers qui lui manquaient. « Donc tu veux dire que tu veux que je vienne m'installer chez toi pour quelques semaines... genre comme si on était en couple... ? » me demanda-t-elle d'une voix intimidée. Et mon coeur rata un battement à l'énonciation du mot « couple ». C'était ce qu'on était alors ? Pourtant, je souris devant son étonnement enfantin. Je me rapprochai un peu plus d'elle et hochai doucement la tête en signe d'approbation. « Tant que tu squattes pas la salle de bain plus de deux heures tous les matins... C'est bien ça, oui. » lui soufflai-je avec un sourire taquin, alors que je savais pertinemment qu'elle passait peut-être encore moins de temps que moi dans la salle de bain. J'avançai mes mains vers son visage pour essuyer les dernières larmes qui avaient coulé sur ses joues. Elle passa ses mains dans ma nuque et je sentis mes cheveux les plus fins se hérisser sous l'effet d'un frisson. « Mais c'est loin, les vacances.. Je tiendrai jamais jusque là en m'efforçant de rester loin de toi. » dit-elle en déposant sa main sur ma cuisse, avec un air que je trouvai faussement innocent. Mes joues s'enflammèrent de plus belle et je retroussai mon nez, contrarié qu'elle me fasse autant d'effet. « Qui t'a dit que tu devrais rester loin de moi ? Tu as mes clefs et tu es toujours la bienvenue. » lui soufflai-je avec un sourire enchanteur. Puis, mes yeux se posèrent sur sa main qui se trouvait toujours sur ma cuisse. « Et n'aie pas les mains trop baladeuses, je pourrais prendre ça pour de la provocation... » lui susurrai-je avec un sourire malicieux en avançant mes lèvres vers son cou, au travers duquel je pouvais sentir ses artères battre au rythme de son coeur. Elle se laissa tomber doucement sur moi et posa sa tête sur mon épaule. Je l'encerclai de mes bras, caressant son bras du bout des doigts avec légèreté. « Alors.. cette étudiante, tout à l'heure, c'était qui ? » demanda-t-elle, la voix traitresse de sa curiosité. Je me mis à rire doucement, appréciant le fait qu'elle me pose enfin la question au lieu de s'élaborer des conclusions hâtives et insensées. « Tu peux pas t'en empêcher, hein... » lançai-je sur un ton taquin. Je finis par poursuivre, pour lui apporter la réponse qui la rassurerait. « Je t'ai déjà parlé de ma meilleure amie, Riley, la prof de littérature ? Eh bien, cette étudiante prétend être sa sœur. Elle aimerait que je l'aide à amorcer les choses avec Riley mais je ne sais pas si elle honnête et sincère, ou si elle veut simplement soutirer quelque chose à Riley, comme... de l'argent. Du coup, j'essaye de jouer un peu les espions, de faire copain-copain avec elle pour voir ce qu'elle veut exactement... Mais c'est secret défense alors je compte sur toi pour garder le silence à ce sujet. » déclarai-je en la serrant un peu plus contre moi. C'était bizarre, ces confidences... Comme si Nevaeh portait toute ma confiance à elle toute seule, sur ses épaules fragiles, mais suffisamment fortes pour supporter tous les sentiments que je déversai sur elle. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Sam 27 Juil - 12:12 | |
| « Alors on pourra toujours se réconcilier sur l'oreiller ? » Je souris face à son ton hésitant. J'ai l'impression que nos rôles s'inversent constamment. Me dire qu'il a neuf ans de plus que moi et qu'il me demande ça comme une faveur, avec un ton presque suppliant.. Ça me fait complètement craquer. Je relève son visage pour pouvoir continuer à le regarder droit dans les yeux, et murmure doucement avec un fin sourire : « Toujours, oui. Même si on est en train de se taper dessus, il suffira que tu m'embrasses pour que ça s'apaise. » je dis avec un certain amusement, même si je suis quasi sûre que c'est vrai. Même si je préfère autant que lui éviter qu'on se déchire mutuellement. Viendra un moment où les morceaux ne se recolleront peut-être plus, et je refuse d'y penser alors que nous ne sommes qu'à l'aube de notre relation, et que nous nous sommes faits déjà beaucoup de mal. Enfin... Que je lui ai fait beaucoup de mal. J'observe son visage devenir distrait et rêveur suite à mes paroles de comédie, et je quête sa réponse. « Que voulez-vous ? Elle m'a jeté un sort. Elle m'a envouté. » Mon coeur s'emballe, il sait décidément quoi dire pour me faire fondre comme neige au soleil. Je me mordille la lèvre inférieure fortement. Il écarte les mains de son visage et se penche pour me voler un baiser bien trop court à mon goût. Le voleur ! Je me jette alors à l'eau, pour lui demander de façon un peu détournée si cela signifie que nous sommes ensemble. Un couple, bordel, qui l'aurait cru. Je quête sa réaction, cherchant son regard, restant près de lui en essayant de ne pas me détourner en lui quémandant un baiser. « Tant que tu squattes pas la salle de bain plus de deux heures tous les matins... C'est bien ça, oui. » Je lâche un léger rire, soulagée. Parce que sa réponse veut dire oui, et que c'est un certain témoin de notre engagement, non ? De toute façon, même sans ça je crois que j'aurais été incapable de coucher avec un autre. Ça me semble purement insensé. En haussant les épaules, je lui réponds d'un air innocent : « Bah écoute, on verra bien, tout dépendra de l'état dans lequel tu me mets la nuit. »
Je souris tendrement, blottie contre lui, mes bras enroulés autour de son cou comme une écharpe. Alors que je l'observe, je vois ses joues rougir de nouveau quand ma main vient se poser sur sa cuisse et je souris avec malice, flattée de voir que je provoque de tels effets chez lui en seulement un toucher. « Qui t'a dit que tu devrais rester loin de moi ? Tu as mes clefs et tu es toujours la bienvenue. » Une bouffée de soulagement incontrôlé m'envahit alors. Oui, je suis rassurée de voir qu'il ne veut pas que l'on cesse de se voir en attendant la fin de l'année scolaire. Ça aurait été bien trop difficile, avouons-le. « Et n'aie pas les mains trop baladeuses, je pourrais prendre ça pour de la provocation... » Mon sourire s'agrandit, alors que je caresse sa cuisse de mon pouce. Je lâche un soupir de bien être lorsque ses lèvres viennent se poser dans mon cou. « Prends ça pour ce que tu veux... » je murmure d'une voix légèrement rauque et essoufflée par le désir qu'il provoque en moi en un seul baiser. Je finis alors par poser ma tête sur son épaule, mon corps contre le sien même si ça ne m'aide pas à me contrôler.
Il se met à rire lorsque je lui pose des questions sur l'étudiante de tout à l'heure et au début, je ne comprends pas vraiment. « Tu peux pas t'en empêcher, hein... » Je baisse légèrement les yeux, mes joues rosissant. Non, je ne peux pas m'en empêcher, j'ai besoin de savoir, et je crois qu'il n'a pas encore mesuré l'étendue de ma jalousie. « Je t'ai déjà parlé de ma meilleure amie, Riley, la prof de littérature ? Eh bien, cette étudiante prétend être sa sœur. Elle aimerait que je l'aide à amorcer les choses avec Riley mais je ne sais pas si elle honnête et sincère, ou si elle veut simplement soutirer quelque chose à Riley, comme... de l'argent. Du coup, j'essaye de jouer un peu les espions, de faire copain-copain avec elle pour voir ce qu'elle veut exactement... Mais c'est secret défense alors je compte sur toi pour garder le silence à ce sujet. » me raconte-t-il alors, et je me trouvai bien idiote alors d'avoir imaginé qu'il y avait plus entre eux. Je soupire doucement, toujours contre lui, serrée par ses bras protecteurs. Je relève la tête vers lui. « Je ne dirais rien. J'espère que ce n'est pas une dérangée ! » je fais avec un demi-sourire. Mes lèvres viennent se déposer dans son cou, puis sur sa mâchoire. Je sens renaître encore cet appétit dévorant. Je m'arrête à quelques centimètres de ses lèvres, le fixant avec un mélange de confiance et d'hésitation. « J'ai vécu dans un cirque jusqu'à mes dix-neuf ans. » je lâche soudain, comme si le besoin de raconter à quelqu'un de quoi avait été ma vie durant ces années avait éclot en moi soudainement. Et je n'imagine personne d'autre que James à qui le dire, même si ça me fait peur. Je caresse doucement sa joue, avant d'embrasser la commissure de ses lèvres. Une de mes mains caresse la base de sa nuque lentement, avec douceur, tandis que l'autre est toujours sur sa cuisse. Je colle ma joue contre la sienne, respirant doucement pour calmer mes ardeurs. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Sam 27 Juil - 15:00 | |
| « Bah écoute, on verra bien, tout dépendra de l'état dans lequel tu me mets la nuit. » Mes yeux s'agrandirent et j'ouvris la bouche en signe d'offuscation hautaine. « Ah, ça va être de ma faute, maintenant ? » rétorquai-je sur un ton mi-amusé, mi-outré, un large sourire toujours pendu aux lèvres. Mon visage finit par revêtir des traits beaucoup plus détendus, ainsi qu'une expression chargée de tendresse. J'approchai doucement mon nez de celui de Nevaeh, pour les frotter l'un contre l'autre, à la façon d'un bisou d’esquimau. « Tu acceptes, alors ? » demandai-je à la jeune femme d'une voix très douce qui cherchait à la convaincre définitivement. Nos visages étaient tout proches. Si proches que mon souffle chaud alla mourir paisiblement sur sa peau. J'adorais cette proximité, dont je me privais quand elle était en cours, lorsque l'on se croisait dans les couloirs... Ou tout simplement quand elle était ailleurs. J'avais l'impression que ces moments d'intimité devenaient de plus en plus rares, ce qui leur conférait un aspect tout à fait privilégié.
« Prends ça pour ce que tu veux... » soupira-t-elle entre mes bras, la tête appuyée contre mon épaule. D'ici, j'avais une superbe vue sur ses courbes délicates que je devinais à travers les reliefs de ses vêtements. Je lâchai un soupir brûlant, ressemblant à un gémissement plaintif, qui s'échoua sur le revers de son visage. « Ne m'inspire pas des idées aussi indécentes alors que nous sommes encore dans mon bureau, voyons. » lui soufflai-je au creux de l'oreille, tandis que mes lèvres, indisciplinées, couraient déjà sur son cou avec un appétit vorace. Je mordillai doucement sa peau fine, laissant, involontairement, une très légère marque pourpre sur son épiderme. Je redressai lentement la tête et Nevaeh ne put retenir sa curiosité plus longtemps en croisant mon regard. Elle me demanda qui était cette étudiante qui était sortie de mon bureau, un peu plus tôt dans la journée, et je lui expliquai la stricte vérité sans aucune pudeur, en toute confiance. « Je ne dirais rien. J'espère que ce n'est pas une dérangée ! » me souffla-t-elle en relevant la tête vers moi. Un frisson me parcourut. Pas de désir cette fois, mais de hantise. J'avais eu mon compte de complications pour cette année et je n'avais pas envie de rajouter un problème de plus à ma liste, qui ne cessait de s'allonger. « Mh... J'espère aussi. J'essaye de ne pas trop y penser. » soupirai-je, interdit.
Les lèvres de Nevaeh, posées dans mon cou, me firent aussitôt oublier ce pourquoi j'étais inquiet il y a quelques instants. Elles avaient un pouvoir remarquable, mais assez vicieux, l'air de rien. Sa bouche courut jusqu'à ma mâchoire et je fermai les yeux, le corps parcouru de plusieurs frissons incontrôlables. Mon coeur se mit à battre si fort dans ma poitrine que je crus qu'elle pourrait l'entendre... Lui sauter dessus, la déshabiller, couvrir son corps de baisers, caresser sa peau... C'est tout ce qui me traversa l'esprit, lorsque sa voix me ramena difficilement à la réalité. « J'ai vécu dans un cirque jusqu'à mes dix-neuf ans. » lâcha-t-elle soudainement, comme ça, sans raison. J'ouvris grand les yeux, cherchant les siens du regard. Lorsque Nevaeh m'avait avoué qu'elle avait voyagé dans toute l'Europe, j'avais pensé à tout, sauf à ça. Je penchai la tête sur le côté, intrigué et curieux. Mais surpris aussi. « Un cirque ? Et qu'est-ce que tu y faisais ? Pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt ? » demandai-je d'une voix douce, ne comprenant vraiment pas pourquoi elle m'avait caché ça. Je l'imaginais déjà revêtue d'une tenue somptueuse, sertie de pierres blanches, qui moulerait parfaitement sa silhouette filiforme. Le contact des doigts de Nevaeh sur ma joue me sortit brutalement de mes pensées. Je posai sur un elle un regard... différent, à la fois impressionné et décontenancé par sa révélation. Elle embrassa la commissure de mes lèvres et je ne pus contenir plus longtemps un gémissement d'impatience. L'une de ses mains se glissa dans ma nuque, tandis que l'autre restait obstinément sur ma cuisse, juste pour le plaisir de me déconcentrer. Sa joue vint frôler la mienne et je poussai un long soupir saccadé et tremblant. Je passai une main derrière sa cuisse pour la tirer vers moi avec une fermeté qui la força à coller sa poitrine contre mon torse. Nos lèvres se retrouvèrent séparées de quelques millimètres seulement. « Tu sais que tu es en train de me torturer, là ? » lui avouai-je, le regard brûlant. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Sam 27 Juil - 16:51 | |
| « Ah, ça va être de ma faute, maintenant ? » Je hoche la tête plusieurs fois, très sûre de moi. « Parfaitement monsieur ! » accompagné d'un large sourire pourtant. Il frotte son nez contre le mien et je ferme les yeux un instant, profitant simplement du contact. « Tu acceptes, alors ? » Sa voix douce résonne à mon oreille comme une chanson. Peut-il encore craindre que je ne refuse ? Comment résister à sa voix, ses doigts, ses lèvres, son regard si particulier qu'il pose sur moi... Je détache mon visage du sien pour pouvoir le regarder, et fais mine d'hésiter, bien que ma réponse soit déjà toute décidée. Rien que d'imaginer des vacances où je me réveillerai à ses côtés, où nous prendrions notre déjeuner ensemble, où on sortirait ensuite profiter du soleil, où la nuit nous appellerait, toujours ensemble... J'en ai des frissons. « Comment te refuser quoi que ce soit... » je murmure doucement en fermant de nouveau les yeux, mon visage contre le sien dans une proximité troublante et déconcertante, comme si un fil les reliait, les gardant toujours si près.
Son gémissement plaintif à mon oreille me laisse un frisson de désir particulièrement puissant. « Ne m'inspire pas des idées aussi indécentes alors que nous sommes encore dans mon bureau, voyons. » Ses lèvres, au même degré que ses mots lancinants, me laissent quelques soupirs de désir, agrémentés par ma respiration heurtée. Dans un soupir plus marqué que les autres, je lâche : « Et pourquoi pas, hein ? » avec une moue espiègle et amusée, avant que je ne l'interroge sur ladite étudiante que j'avais jalousé, quelques instants plus tôt. Ainsi qui me semblaient déjà lointains. Et pitoyables, de ma part en tout cas. « Mh... J'espère aussi. J'essaye de ne pas trop y penser. » Je vois bien que tout ça le travaille beaucoup. Et puis... je fais sûrement parti du coin "problèmes" malgré ce qu'il en dit, alors je ne peux que me sentir un minimum concernée. Mes doigts caressent doucement ses lèvres, à défaut de pouvoir l'embrasser. « Je te changerai les idées du mieux que je le peux, et bientôt, tout ça ne seront que de mauvais souvenirs. » je lui annonce, drôlement optimiste, avec un sourire mignon mais parfaitement sincère pourtant. Si je me sens utile, ça ne peut qu'être positif, non ?
Mes lèvres s'emballent, montent de son cou à ses lèvres sans s'autoriser à se poser sur ces dernières. J'ai le coeur battant à mille à l'heure, et pour calmer mes ardeurs, je choisis plutôt de lui dévoiler un peu de moi. S'il m'autorise de plus en plus de choses à savoir sur lui, je me rends compte que j'ai toujours habilement esquivé ses questions, et que pourtant, il mérite de me connaître aussi. Au moins le strict minimum. « Un cirque ? Et qu'est-ce que tu y faisais ? Pourquoi tu me l'as pas dit plus tôt ? » Je tire une légère grimace en haussant les épaules. « Je me voyais mal te caser lors de notre première entrevue que j'avais vécu différemment de la plupart des gens, pendant quatorze ans. C'est dur, d'avouer que je n'ai pas été au collège, ni au lycée, que je n'ai pas connus les premiers émois d'adolescents qui ne savent pas comment s'embrasser, que je suis tombée là y a deux ans dans un monde dont j'ignorais tout. J'ai tout appris sur le tas, et j'en paie encore souvent les séquelles, comme mes humeurs... En fait, c'est parce que je ne sais pas comment je suis censée réagir, et ce pour plein de choses. » Et par exemple avec lui. La jalousie, sentiment nouveau, m'avait prise de plein fouet pour me torpiller comme un ouragan. Je me redresse légèrement. « En fait, mes parents m'ont abandonnée sur le bord d'une route quand j'avais cinq ans, ou à peu près. L'homme qui m'a recueillie et en quelques sortes adoptée, dirigeait un cirque, il n'était à Varsovie que de passage. Alors, il m'a prise sous son bras, et très vite il a vu que j'avais un bon feeling avec les chevaux. Du coup, mon rôle, c'était de m'en occuper, et d'assurer le numéro d'acrobatie avec eux. On dirait pas comme ça, hein. » Je fais, en lâchant un léger rire, persuadée que personne ne s'imagine un instant de quoi ma vie avait été faite pendant si longtemps.
Mes lèvres s'attardent alors aux commissures des siennes, alors que je sens mon coeur se remettre à cavaler. Sa plainte à mon oreille me laisse tremblante et je soupire à mon tour, contre ses lèvres, le regard ancré dans le sien. Soudain, je me retrouve tout contre lui. Je suis persuadée qu'il peut sentir les battement affolés et désordonnés de mon coeur. Je me presse encore un peu contre son corps, me contrefichant du fait que nous sommes là, par terre, dans son bureau. « Tu sais que tu es en train de me torturer, là ? » Je souris, en me mordillant la lèvre. Sous l'impatience, une de mes mains accroche son haut, pour le tirer un peu plus contre moi encore. « Je me torture aussi figure-toi, tu m'as trop manqué, c'est pour ça... » je lui avoue, ne laissant pas une seconde pour que la gêne s'installe sur mon visage, préférant de loin franchir enfin la limite de ses lèvres. Les miennes s'écrasent avec une fougue difficile à contrôler. Je m'en détache, quelques secondes seulement, pour prendre son visage entre ses mains, plantant mon regard électrique dans le sien. Le souffle court, j'espère qu'il remarque à quel point je le désire à cet instant-là. Sans rien réussir à dire de cohérent, mes lèvres kidnappent de nouveau les siennes, avant de laisser ma langue les caresser, comme pour en imprimer encore plus le goût, comme si j'avais pu l'oublier. Fiévreuse, je me presse soudainement tant et si bien contre lui que nous tombons à la renverse ensemble. Mon rire naissant s'étouffe dans un nouveau baiser, incontrôlable. Voilà comme il me rend. Sauvage et complètement hors de tout contrôle. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Sam 27 Juil - 20:55 | |
| « Je te changerai les idées du mieux que je le peux, et bientôt, tout ça ne seront que de mauvais souvenirs. » Mon visage se couvrit d'attendrissement devant toute la bonne volonté dont voulait bien faire preuve Nevaeh. Mon regard traduisit un « merci » silencieux, que j'appuyai avec un doux baiser déposé pudiquement sur sa joue. Je remis un peu d'ordre dans sa tignasse rousse, laissant mon naturel maniaque et protecteur reprendre le dessus. Je laissai la jeune femme se reposer sur mon épaule, ressentant un mal fou à laisser ses baisers sans réponse. Et c'est l'atmosphère réconfortante de cette proximité qui poussa, me sembla-t-il, Nevaeh à me faire des confidences. « Je me voyais mal te caser lors de notre première entrevue que j'avais vécu différemment de la plupart des gens, pendant quatorze ans. C'est dur, d'avouer que je n'ai pas été au collège, ni au lycée, que je n'ai pas connus les premiers émois d'adolescents qui ne savent pas comment s'embrasser, que je suis tombée là y a deux ans dans un monde dont j'ignorais tout. J'ai tout appris sur le tas, et j'en paie encore souvent les séquelles, comme mes humeurs... En fait, c'est parce que je ne sais pas comment je suis censée réagir, et ce pour plein de choses. » Je l'écoutai attentivement, dans un silence presque religieux, sans l'interrompre, caressant doucement son avant-bras pour l'engager à poursuivre. « En fait, mes parents m'ont abandonnée sur le bord d'une route quand j'avais cinq ans, ou à peu près. L'homme qui m'a recueillie et en quelques sortes adoptée, dirigeait un cirque, il n'était à Varsovie que de passage. Alors, il m'a prise sous son bras, et très vite il a vu que j'avais un bon feeling avec les chevaux. Du coup, mon rôle, c'était de m'en occuper, et d'assurer le numéro d'acrobatie avec eux. On dirait pas comme ça, hein. » Son histoire me serra le cœur. J'osai à peine imaginer la solitude douloureuse dans laquelle elle avait été contrainte de vivre en réalisant qu'elle avait été abandonnée par ses parents. Et dire que moi, j'avais toujours connu l'aisance et la richesse, sans jamais avoir à me soucier du besoin. Mais dans le fond, j'étais sans doute un orphelin à part entière, moi aussi, en nettement moins dramatique. Après tout, j'avais à peine connu mes parents. Aujourd'hui, j'avais même encore du mal à me remémorer les traits de leur visage ou la texture de leur voix. « Tu sais, Neva, ça ne change strictement rien, pour moi, que tu aies vécu dans un cirque ou ailleurs. Et s'il faut encore t'apprendre des choses... Je serai là. » lui soufflai-je en embrassant doucement sa tempe. « C'est vrai que tu m'avais déjà parlé de l'omniprésence des chevaux dans ta vie... Ceci explique cela, du coup. Et... Tu comptes t'occuper à nouveau de chevaux, plus tard ? » demandai-je, intrigué. J'évitai de m'avancer sur les raisons qui l'avait poussée à abandonner le monde du cirque, je craignais d'irriter une plaie encore trop fraîche. « Merci de... De m'avoir raconté tout ça... » murmurai-je d'une voix presque inaudible, mais reconnaissante.
Je ramenai Nevaeh tout contre moi, désireux de sentir sa chaleur rassurante et de humer son parfum sucré. Ce fut une surprise incommensurable qui m'attendit lorsqu'elle vint déposer sa poitrine contre la mienne : j'eus tout le loisir de sentir son cœur s'affoler dans sa cage thoracique. « Je me torture aussi figure-toi, tu m'as trop manqué, c'est pour ça... » lâcha-t-elle en tirant sur un pan de mon t-shirt pour que je me retrouve littéralement accolé à son corps, ce qui me décrocha un sourire ensorcelé par ses charmes. Les gestes de Nevaeh devinrent désordonnés, comme s'ils n'étaient dirigés que par son seul désir confus. Elle déposa une série de baisers sur ma bouche enflammée et glissa subrepticement sa langue sur mes lèvres. Je lâchai un petit gémissement conquis, avant de basculer lourdement en arrière, emporté par l'élan sulfureux de la jeune femme. J'éclatai de rire sans retenue, jusqu'à ce que les lèvres de Nevaeh me somment de me taire. Je passai mes bras autour d'elle, pour la serrer momentanément contre moi. « Tu m'as manqué aussi, tu sais ? » Je ne lui laissai pas le temps de répondre que je relâchai déjà mon étreinte pour prendre son visage entre mes mains afin d'approfondir notre baiser. J'avais attendu ce moment depuis que j'avais ouvert les yeux aux alentours de cinq heures, ce matin, alors une nuée d'émotions diverses m'emporta complètement. Mes gestes en furent même un peu maladroits et désordonnés. Ma langue alla tenir compagnie à la sienne, l'invitant à entamer les premiers pas de danse d'une valse enivrante. Je la repoussai légèrement afin qu'elle se redresse, à califourchon sur moi, et je tentai vainement de déboutonner son chemisier. Mes doigts tremblant m'en empêchèrent et j'en fus extrêmement frustré. Tellement frustré que, sans réfléchir plus longtemps, je fis exploser les boutons de son vêtement pour le lui arracher avec une ferveur rare. Tant pis, je lui en rachèterai un nouveau. Je plaquai ma main dans sa nuque pour la forcer à ramener ses lèvres contre les miennes, à leur juste place, en poussant un long soupir satisfait. Je laissai courir ma main lascivement le long de son échine tandis qu'un sourire lubrique apparaissait déjà sur mes lèvres. « On t'a déjà dit que t'avais de beaux yeux ? » lui soufflai-je en imitant le même ton prétentieux et séducteur que le blondinet de tout à l'heure qui avait tenté d'ajouter Nevaeh à son tableau de chasse. Je me mordis la lèvre inférieure, en baissant les yeux sur le corps en partie dénudé de la jeune femme. Je me demandais s'il existait une méthode efficace qui me donnerait un jour la force de résister aux charmes de Nevaeh. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Sam 27 Juil - 23:33 | |
| Je ne sais moi-même pas bien pourquoi est-ce que je lui déballe tout ça. Pourquoi est-ce que je lui parle de ce jour où la voiture s'est arrêtée sur le bord de la route avant de repartir, me laissant sur le bitume comme un bagage de trop. Pourquoi est-ce que je lui parle de ce qu'a été ma vie, et qui selon moi, a été plus belle que bien des existences sur cette planète, parce que j'étais heureuse, figurez-vous. Heureuse d'être entourée de ces gens même s'ils n'étaient pas bien cultivés, heureuse de connaître l'excitation de ne pas savoir où est-ce qu'on allait s'arrêter la prochaine fois. Il embrasse tendrement ma tempe. « Tu sais, Neva, ça ne change strictement rien, pour moi, que tu aies vécu dans un cirque ou ailleurs. Et s'il faut encore t'apprendre des choses... Je serai là. » Mes yeux se mettent à briller comme deux petites perles, et il ignore à quel point ses paroles me confortent. Parce que oui, je vais avoir encore beaucoup à apprendre, surtout dans les relations aux autres, et la promesse que je puisse compter sur lui me laisse un doux frissons de protection. « C'est vrai que tu m'avais déjà parlé de l'omniprésence des chevaux dans ta vie... Ceci explique cela, du coup. Et... Tu comptes t'occuper à nouveau de chevaux, plus tard ? » Je secoue doucement la tête, laissant mon regard se perdre dans le vide quelques instants alors mes doigts se mettent à caresser doucement son bras. « Non, je ne pense pas, du moins pas tout de suite. J'aimerais devenir criminologue, ou bien entrer dans la police scientifique. Peut-être qu'un jour, j'aurais l'envie de nouveau de reprendre des chevaux. » Je hausse doucement les épaules. Leurs hennissements terrifiés par l'arrivée inéluctable du feu pulsent encore dans ma mémoire. « » Je fronce les sourcils doucement, caressant son avant-bras toujours, secouant légèrement la tête avant de répondre, à voix basse à mon tour : « Non... merci à toi de.. m'avoir écoutée, plutôt. »
Il m'attire contre lui, et mon élan soudain le fait basculer en arrière. Il se met alors à rire, et je ne peux pas m'empêcher de joindre quelques éclats aux siens. Mais l'appel est trop fort, et je me presse de nouveau contre lui, le chevauchant, en revenant me nourrir de ses lèvres comme une affamée. Oh oui que j'ai faim. Faim de lui, terriblement. Je sens ses bras solides me compresser avec bonheur. « Tu m'as manqué aussi, tu sais ? » Non, je ne le sais pas, mais je le sens. Il me prive du droit de lui répondre en dérobant mes lèvres de nouveau, avalant les futurs mots qui s'y formeraient. Je sens ses mains rendues maladroites par sa hâte encadrer mon visage, et sa langue chercher la mienne dans une partie de cache-cache endiablée. Ses mains me redressent et je me laisse faire, avant de le dévisager, brûlante de désir. Je sens ses doigts s'acharner à ouvrir délicatement mon chemisier... avant de l'exploser littéralement. Les boutons volent et je ne peux retenir un hoquet de surprise. Ses mains me contraignent à revenir contre son visage, mais je m'y plie de bon gré. J'étouffe un gémissement plaintif au creux de notre baiser. Ses mains m'arrachent quelques frémissements, alors que mes poils le long des bras se hérissent doucement au fur et à mesure qu'il descend dans mon dos. « On t'a déjà dit que t'avais de beaux yeux ? » J'ai un sourire malicieux qui s'affiche sur mes lèvres en constatant qu'il a emprunté la réplique de l'autre guignol. Je le fixe un instant, conservant une proximité troublante entre nos deux visages. « Au moins une bonne centaine de fois. Mais il n'y a que toi que j'ai cru jusqu'ici... » je lui réponds doucement avec des yeux brillants de malice. Je me recule alors un peu sur son bassin pour pouvoir attraper le bas de son t-shirt et le lui relever doucement, le souffle court, pour le lui faire passer au-dessus des bras et le rejeter quelque part dans la pièce. Le regard contemplatif, j'observe son corps à demi-dénudé devant moi et me mordille la lèvre, avant de relever les yeux pour croiser son si beau regard hypnotisant. Mes mains, hésitantes comme si c'était là la première fois, se posent avec délicatesse sur son torse, pour tracer les sillons de ses muscles jusqu'à son ventre. Je suis des yeux le tracé de mes doigts. « Tu as forcément un secret pour me faire chavirer à ce point-là. » J'esquisse un sourire bancale, plein de ce sentiment que je contrôle mal. Je me colle alors entièrement contre lui, ma poitrine s'écrasant contre son torse, alors que mes lèvres partent à la découverte de son cou, encore et encore. À mon tour, je le mordille légèrement, laissant sur sa peau une fine marque rougeâtre, comme il l'a fait précédemment avec moi. Comme si je le marquais, et que je voulais dire à toutes les prédatrices de ce campus et d'ailleurs, qu'il était à moi. Et rien qu'à moi. Et ces futures rivales inconnues ne savent pas encore de quoi je suis capable pour défendre quelque chose d'aussi précieux qui m'appartient. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Dim 28 Juil - 14:08 | |
| « Non, je ne pense pas, du moins pas tout de suite. J'aimerais devenir criminologue, ou bien entrer dans la police scientifique. Peut-être qu'un jour, j'aurais l'envie de nouveau de reprendre des chevaux. » Je haussai les sourcils, surpris par ce choix de vie complètement aux antipodes de l'existence que l'on pourrait mener dans un cirque. « D'accord.. Si tu intègres définitivement la police, j'éviterai de planquer les morceaux de cadavres des gens que j'aime pas sous mon plancher. » murmurai-je en faisant mine de réfléchir très sérieusement. Parce que si Nevaeh devait me passer les menottes, j'aurais préféré que ce soit dans un tout autre contexte... Je secouai soudainement la tête, pour tenter de me retirer ces idées hors sujet de l'esprit. Ses doigts sur ma peau m'électrisèrent et je relevai doucement la tête pour planter mon regard dans le sien. « Non... merci à toi de.. m'avoir écoutée, plutôt. » Je lui souris tendrement en effleurant sa joue du bout des doigts, comme si je craignais de souiller son visage de poupée de porcelaine. « Ne me remercie pas, Neva... C'est normal. » lui soufflai-je d'une voix douce, avant que mes lèvres rejoignent les siennes avec délicatesse, puis, au fil des minutes, avec de plus en plus de ferveur. Je maintenais son corps contre le mien afin de pouvoir profiter de sa chaleur du mieux possible. Sa langue jouant avec la mienne m'arracha une série de soupirs brûlants qui firent accroître le désir jusqu'à ce que celui-ci atteigne son apogée. Dans un élan fiévreux, je lui arrachai littéralement sa chemise, et je vis Nevaeh hoqueter de surprise. Je caressai son dos avec douceur en tentant de reprendre un peu mes esprits après cette impulsion sauvage. Au milieu de nos baisers, je ne pus m'empêcher de lui ressortir la réplique de son prétendant de tout à l'heure avec un regard plein de malice. « Au moins une bonne centaine de fois. Mais il n'y a que toi que j'ai cru jusqu'ici... » Un sourire attendri prit mes lèvres en otage. Je savais qu'elle avait dit ça sur le ton de la plaisanterie mais je ne pouvais m'empêcher d'être touché parce que, dans le fond, j'étais sûr qu'il y avait une part de vérité. Elle se dandina légèrement sur mon bassin pour se reculer un peu, et je ne pus m'empêcher de sourire niaisement compte tenu des sensations agréables que cela ma procurait. Docilement, je laissai Nevaeh me retirer mon t-shirt, le regard plein d'étoiles scintillantes. Elle fit courir ses doigts sur mon torse et j'eus de plus en plus de mal à contrôler ma respiration. « Tu as forcément un secret pour me faire chavirer à ce point-là. » Mes joues se mirent à rosir mais je fus bien incapable de répondre quoi que ce soit, complètement transporté par un désir fébrile. Elle vint plaquer sa poitrine contre mon torse et ses lèvres entreprirent alors de partir à la découverte de mon cou. Je sentis ses dents se planter légèrement dans ma peau et je lâchai un petit gémissement de satisfaction. Mes doigts, joueurs, caressant toujours son dos, finirent par retrouver le chemin de l'agrafe de son soutien-gorge : chemin qu'ils connaissaient par coeur, depuis le temps... Je la fis céder en un tour de magie habile et je balançai son sous-vêtement à l'autre bout de la pièce. Mes lèvres cherchèrent à nouveau les siennes, comme deux toxicomanes en manque de leur dose d'héroïne réconfortante. « J'ai envie de toi... » lâchai-je entre deux baisers passionnés, d'une voix tremblante et mal assurée. Je la contraignis à se redresser à nouveau, au risque de la lasser, pour profiter de la douce mélodie de son coeur battant dans sa poitrine en accolant un instant mon oreille contre son sein. Je poussai un long soupir plein de sérénité, avant de faire basculer Nevaeh en arrière. Je profitai de la vue que m'offrait son corps en laissant remonter la paume de ma main sur son ventre plat. Mes yeux se mirent à briller intensément. J'aurais aimé que ce moment dure éternellement, qu'il ne s'arrête jamais et que l'image de nous amoureux, fiévreux et enlacés soit la dernière qu'il me reste en mémoire avant de pousser mon dernier souffle.
[...]
août 2013. Après m'être retourné pendant plus de dix minutes sous les draps, je décidai de ne pas lutter plus longtemps. Je baillai sans aucune grâce, les yeux légèrement irrités par la lumière éblouissante du soleil à travers la vitre. Je soupirai avant de me tourner vers Nevaeh, qui dormait toujours paisiblement. Je ne pus m'empêcher de sourire en la voyant aussi paisible et rassurée. Je me planquai sous la couverture et m'approchai discrètement du corps immobile de la jeune femme. Je relevai doucement son t-shirt et déposai de tendres baisers sur son ventre avant de laisser ma bouche serpenter jusqu'à ses lèvres fraîches. « Allez, réveille-toi, la marmotte. » lui soufflai-je en frottant mon nez contre le sien. Sans attendre sa réponse, je quittai les draps, à poil - comme d'habitude - et chopai un boxer et une chemise qui traînaient encore quelque part sur le lit. Je les enfilai avant de quitter la chambre, le coeur empli d'une joie légère. Une fois dans le salon, je me rendis compte que nous avions foutu un sacré bordel sur la table basse et mon naturel maniaque ne put s'empêcher de venir remettre un peu d'ordre. Lorsque le salon reprit une allure plus ou moins potable, je relevai les yeux et remarquai un bout de papier sur le sol, juste devant la porte d'entrée. Je m'avançai vers celle-ci, me penchai et ramassai ce qui était en fait une enveloppe. C'était pas vraiment dans les habitudes du facteur de glisser mon courrier sous ma porte... J'ouvris la pochette de papier avec soin, en tentant de ne pas la déchirer, et j'en sortis une feuille au format A4, pliée négligemment en deux. Ce courrier ressemblait de moins en moins à un message officiel et je me mis à craindre ce qu'il allait m'apprendre. Mes doigts tremblant déplièrent délicatement la feuille et mon regard mit plusieurs minutes à analyser la photographie qu'il découvrait. Mon souffle devint irrégulier et affolé. Mon visage fut déformé par une grimace de douleur. Nerveusement, je retournai l'enveloppe dans tous les sens à la recherche du nom, de l'adresse ou du numéro de la personne qui pourrait m'apporter des réponses mais rien. Ma mâchoire se crispa et mes yeux se couvrirent d'une pellicule de larmes. Non, ce n'était pas possible... Ou peut-être que ça l'était et que je n'avais pas envie d'y croire. Qui m'avait envoyé cette photo de Nevaeh en train d'embrasser un autre type ? Et pourquoi ? Pour m'ouvrir les yeux ? Pour me faire comprendre qu'elle avait profité de moi ? Des milliers de questions me traversèrent l'esprit pour me torturer comme des lames s'enfonçant sournoisement dans mon coeur. Je transformai la photographie en boule de papier minuscule avant de la propulser contre le mur avec une rage folle. Non, Nevaeh ne pouvait pas s'être moquée de moi, pas à ce point, pas de cette manière... C'était trop mesquin. Qu'est-ce que j'allais devenir si jamais c'était vrai, maintenant que j'étais plus foutu de vivre sans elle ? Je passai mes doigts dans mes cheveux, et je les serrai si fort que quelques fines touffes se décrochèrent de mon cuir chevelu. Je fis quelques pas en arrière jusqu'à ce que mon dos percute brutalement le mur. Je couvris mon visage de mes mains en essayant de garder mon calme mais la vérité, c'est que j'étais complètement paniqué et désemparé. Ce simple cliché avait suffi pour me faire perdre pied. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Dim 28 Juil - 21:06 | |
| Il parait qu'il existe un endroit, sur Terre ou dans l'espace, où nos souvenirs se rencontrent, se brûlent, se consument, et reviennent en nous pour s'injecter dans notre mémoire où ils s'installent pour s'estomper avec le temps. Il parait qu'il existe des souvenirs, des images, des émotions, qui ne s'estompent jamais. Ces instants de bonheur brut à l'état pur, qui se conservent dans un coin poussiéreux, pour mieux nous poignarder, un jour prochain où l'on baissera la garde.
[...]
Un mois parfait. Entre les matins paisibles à me réveiller dans ses bras avant de sentir l'odeur du pain grillé et de la confiture aux abricots. Des journées entières à s'enivrer du parfum de sa peau, du goût de ses baisers, de sa main dans la mienne librement, sans crainte des regards. Des soirées bruyantes de nos rires ou de nos gémissements. Et des nuits, dans le silence de notre bonheur. Alors que mes rêves me tiennent prisonnière d'un sommeil léger, je sens soudainement mon ventre se contracter. Des lèvres – ses lèvres – remontent le long de mon cou pour finalement arriver à mes lèvres. Mais, bien trop ensuquée et ensommeillée, je suis bien incapable encore d'y répondre comme je le voudrais. « Allez, réveille-toi, la marmotte. » Les yeux fermés, je souris et me retourne en poussant un grognement. Je crois que je l'effleure mais il m'échappe et je sens le lit se gondoler un peu. J'ouvre un oeil. Juste pour le voir s'échapper avec son beau corps complètement nu, alors que j'esquisse un sourire malicieux. Je me tourne encore pendant cinq ou six minutes, avant de daigner me lever à mon tour. Mes cheveux sans dessus-dessous, j'attrape une chemise large appartement à James, m'entourant dedans, englobée par son parfum encore imprimé dessus. J'observe la chambre. En couple. Bordel, qui l'aurait cru. Je sors alors de la chambre à mon tour, traversant le couloir, en petite culotte pour le seul bas sur moi. « Dis chaton, tu veux pas qu'on fasse des gaufr... » Ma voix s'est coupée net. Mes yeux s'écarquillent légèrement, alors que je le vois, plaqué contre le mur comme si un ennemi invisible lui maintenant le dos contre le béton. Je fronce les sourcils. Il a vraiment l'air... paniqué, son visage masqué par ses mains laissant témoigner d'une perte de contrôle soudaine comme je lui avais encore rarement vu. Sans réfléchir plus longtemps, je me précipite vers lui. « Hé, qu'est-ce qu'il se passe ? » je demande dans un souffle soudain inquiet, attrapant son visage entre mes mains. J'essaie de retirer les siennes, pour que je puisse voir son expression, même si l'imaginer avec un minois torturé me troue le ventre d'avance. J'essaie de chercher son regard, sentant ma pulsion cardiaque qui s'accélère, comme si j'avais conscience, tout au fond de moi, que j'avais quelque chose à voir là-dedans. Je me détache de lui pour regarder la pièce. A-t-il reçu un coup de téléphone ? Un drame familial ? Une nouvelle du boulot ? L'hôpital qui a détecté une maladie mortelle d'un seul coup ? Toutes sortes d'idées me traversent l'esprit. Mon regard s'accroche directement au papier froissé au sol et je lui lance un regard inquiet avant de me baisser pour m'en emparer. Mes doigts tremblants pensent sûrement découvrir des analyses médicales, ou bien un renvoi, ou bien n'importe quelle forme de procès de justice. Mais pas les teintes d'une photographie. Une photographie où une partie des couleurs ont des tons rouges. Mes cheveux. Je hoquète et lâche la photo en comprenant ce qu'elle représente, le souffle court et rauque. Je me tourne vers James en un seul bond, le regard farouche. « Qu'est-ce.. C'est quoi, ça ? Qui t'a donné ce truc ? » je lui demande en portant ma main à mon front, écartant les mèches collées à mon front à cause de la couverture fine de sueur qui s'est déposée. J'ai l'impression d'être à semi-consciente. La dérangeante impression que mon si beau rêve est en train de virer au cauchemar. Inquiète de ce qu'il pense en ayant vu ce cliché, je lève mon regard bleu et vif vers lui, déglutissant avec difficulté, dans l'incapacité de faire un seul pas. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Dim 28 Juil - 22:56 | |
| « Dis chaton, tu veux pas qu'on fasse des gaufr... » Le son de sa voix me fait sursauter mais je ne parviens pourtant pas à relever la tête. Je n'ai pas envie de voir sa mine désolée me criant que tous mes doutes étaient justifiés. J'entends ses pas feutrés glisser jusqu'à moi sur le carrelage froid. Je frémis en sentant la chaleur dégagée par son corps, si proche du mien, et que je refuse résolument de regarder. Je suis complètement tétanisé par la douleur et je m'asphyxie dans le maigre espace que me laissent encore mes mains, collées à mon visage. « Hé, qu'est-ce qu'il se passe ? » Ma respiration devient douloureuse. Ben oui, forcément, elle ne peut pas savoir. Mais se doute-t-elle seulement ? A-t-elle seulement déjà craint que j'apprenne un jour la vérité ou s'en fichait-elle ? Ses mains se posent sur mon visage et je veux reculer pour échapper à son emprise, à ses paumes qui me brûlent les joues et les enflamment de chagrin, mais un mur m'en empêche. « Ne me touche pas... » articulé-je entre mes dents serrées. Je ne veux pas qu'elle me touche, je ne veux pas céder à cette faiblesse. Je me connais très bien et je sais que je ne pourrai rien refuser à ses caresses, à ses lèvres, à ses regards si inquiets et sincères... Mais qu'est ce qu'ils me manquent déjà, pourtant...
Je finis par écarter mes mains de mon visage, lui laissant tout le loisir de contempler ma mine déconfite et abattue. Mes joues sont devenues écarlates et mes yeux, injectés de sang, témoignent des difficultés que j'endure à retenir mes larmes. D'ordinaire, je parviens toujours à me calmer, même dans les situations les plus critiques mais là, mon cœur est pris dans un étau qui se charge de le broyer à la perfection. Mes yeux se baissent sur Nevaeh lorsqu'elle se met en mouvement pour ramasser le bout de papier à la con qui m'avait mis dans cet état. En fait, je ne la regarde plus vraiment. Mon regard est flou et se contente d'envoyer à mon cerveau les informations qu'il visualise. Je me sens complètement brisé et désarticulé, et je ne parviens pas à me raisonner, à essayer de ne pas lui en vouloir. Cette photo était tellement claire... Pourtant, j'espère toujours qu'elle parviendra à me convaincre que ce n'était qu'une mauvaise blague... J'espère qu'elle parviendra à me rendre naïf et insouciant à nouveau. Je vois son visage se décomposer lorsqu'elle pose ses yeux sur la photo et un sourire malsain s'appropria mes lèvres : paniquer à deux, c'est tellement mieux... Elle se tourne vers moi et ne semble pas comprendre. Ou alors elle fait semblant. Peut-être fait-elle semblant depuis le début, qui sait ? « Qu'est-ce.. C'est quoi, ça ? Qui t'a donné ce truc ? » Je soupire, en me demandant si elle est vraiment désemparée ou s'il ne s'agit que d'un rôle, d'un personnage fictif qu'elle jouerait à merveille. « Ce que c'est ? Je crois que c'est à toi de me le dire, non ? » J'ose enfin m'avancer de quelques pas et mon regard se plonge dans le sien pour la tourmenter un peu. Mes yeux se mettent à briller et ça n'a rien à voir avec le bonheur cette fois. Non, ce n'est qu'un voile de larmes qui demande à céder sous l'emprise de l'émotion. « Qui ? J'en sais strictement rien. Quelqu'un l'a glissé sous la porte, apparemment. » Mon ton est froid et détaché, alors que je suis tout sauf détaché ! Cette histoire m'atteint jusqu'au fond de mon être et me contamine comme un poison, remontant sournoisement jusqu'à cet organe qui bat frénétiquement dans ma poitrine, sans plus porter de nom. Mon thorax se comprime sous l'effet d'un haut-le-cœur douloureux et je ne peux réprimer plus longtemps le besoin de balancer une réplique cinglante à Nevaeh. « Toutes ces fois où tu m'as accusé d'aller voir ailleurs... Alors que c'était toi qui avait quelque chose à cacher. » Mes propres mots me donnent le tournis tellement ils sont lancinants, même pour mon oreille qui n'attendait que l'écho d'une vengeance. Mais dans le doute, j'en ai besoin, pour apaiser ma souffrance, pour me mettre du baume au cœur... Parce que demain, peut-être que Neva ne sera plus là pour s'en charger à ma place. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Lun 29 Juil - 1:00 | |
| Je pose mes mains sur les siennes, sur son visage, je veux voir ce qui le ronge, voir ce qui a causé son état si étrange. « Ne me touche pas... » Les mots me glacent le sang, hérissant mes poils le long de mes bras. Surprise et déstabilisée, je le lâche alors d'un seul coup, reculant de quelques pas, complètement hébétée. Blessée d'être ainsi rejetée, j'enroule alors mes bras devenus trop longs et trop lourds autour de moi, comme pour me tenir chaud maintenant qu'il n'est plus là pour le faire. Ses mains glissent enfin le long de ses joues, et le spectacle que je découvre est encore plus brutal que ce que je ne croyais. Ses grands yeux ravagés par la douleur sont bordés d'une écume vicieuse et salée que je connais. Et que je n'aurais jamais voulu apercevoir là, dans l'océan de ses yeux. Tremblante de surprise et d'angoisse quant à son état, je m'attends à tout en ramassant ce foutu bout de papier. Enfin, à tout sauf à ça, pour dire vrai. Mon visage, mes lèvres, collées à celles d'un autre type. Brun, plus jeune que James, les yeux clos, la main dans mes cheveux. Un long frisson me courbe l'échine mais je reste droite.
Je l'interroge alors, j'ai besoin de savoir, d'essayer de comprendre ce que cette photo fait là, roulée en boule sur le sol dans l'entrée. « Ce que c'est ? Je crois que c'est à toi de me le dire, non ? » Je retiens de justesse de lui répliquer d'un air insolent un « ben non, j'crois pas » mais soudain, comme si j'avais en face de moi le professeur qu'il est, je me tais, brimée. Si je lui demande, c'est que j'attends une réponse, pas une question en retour. Il s'avance soudain de quelques pas et je recule d'une foulée, intimidée par son air entre la colère et la douleur, que je cerne mal. Son regard se plante dans le mien, et me transperce en toute part. Il empale ma rétine, et mon cœur avec. Je n'arrive même plus à déglutir. La souffrance qu'il porte dans le berceau de ses yeux semble venue d'un autre monde. Un pays où je n'ai aucun pouvoir sinon d'avoir le rôle de l'avoir anéanti. « Qui ? J'en sais strictement rien. Quelqu'un l'a glissé sous la porte, apparemment. » Glissé sous la porte ? Qui pourrait m'en vouloir ainsi ? Attendez.. sous sa porte. Hors, c'est moi qui suis sur cette photo. Mon rythme respiratoire s'accélère. Cette personne, qui qu'elle soit, sait pour nous deux. Et alors, je crois que c'est pour ça, qu'il est dans cet état. Je pense qu'il s'inquiète des répercussions, je pense qu'il s'imagine que ça signe la fin de notre liaison, que nous ne pouvons plus continuer cette relation interdite. En fait, je ne me rends pas du tout compte que j'ai tout faux, que son démon n'a rien à voir, et que je suis, encore une fois, cruellement à côté de la plaque. Enfin, jusqu'à-ce qu'il me balance une sorte de grenade dans la tête. « Toutes ces fois où tu m'as accusé d'aller voir ailleurs... Alors que c'était toi qui avait quelque chose à cacher. » Je le fixe, interdite. Le temps s'est suspendu, j'entends les battements de mon coeur au ralenti. Ils sont assourdissants. Et puis ça revient, d'un seul coup, à une vitesse agrandie. Je comprends alors, enfin, d'où vient ses maux. Ça me semble si stupide et si peu crédible que je le soupçonnerait presque de me faire une mauvaise plaisanterie si les entailles dans son regard ne me semblaient pas si réelles.
Mon coeur me crie de le supplier, de lui dire que ce n'est pas vrai, de le convaincre que c'est une erreur, une blague, quelque chose qui n'est jamais arrivé, que jamais je ne me le permettrai. Oui, mon coeur tout entier me supplie de tomber en sanglots pour lui offrir la plus loyale des preuves. Mais ma fierté, cette idiote de mégère, est là, tapie, et elle choisit ce moment pour sortir. Mon expression d'incompréhension se charge soudain de froideur. Je recule d'un pas en secouant la tête, le fusillant du regard. Blessée dans mon amour-propre, je serre les dents et réponds, toujours avec ce sarcasme absolument insupportable : « Mais oui, bien sûr James, j'ai que ça à faire de me taper des petits jeunes dans ton dos. » d'un ton pourtant calme, brûlant d'une colère froide. Je ne comprends pas. Comment peut-il imaginer ça de moi ? Moi qui ai passé nos premières entrevues à craindre qu'il ne voie quelqu'un d'autre. Comment peut-il soupçonner, un seul instant, que j'ai si peu d'estime pour notre couple que j'en ternirai ainsi l'image ? Piquée au vif, je le dévisage toujours. « J'ai rien à cacher, et puis comment peux-tu penser ça de moi ? » je lui demande alors, réellement abasourdie. Je secoue la tête de nouveau, lâchant un semblant de rire sans joie aucune pourtant. Juste d'exaspération. Je me baisse pour prendre la photo et me rapproche soudainement de lui. « Ce type, je sais même plus qui c'est ! À l'époque où ce cliché a été pris, sûrement au cours de l'année, on se fréquentait même pas encore ! Comment peux-tu croire une chose pareille, comment peux-tu donner le privilège de l'importance à une espèce de menace ? » C'est blessant. Pire encore, même. Je jette de nouveau la photographie au sol, rageant, les muscles contractés par la colère et l'indignation. J'ai soudain mal à la tête, me demandant finalement pourquoi est-ce que je n'ai pas choisi la solution facile : celle de la fille fragile qui sangloterait pour le récupérer. Parce que oui, j'ai déjà l'impression de l'avoir perdu. Il est à un mètre de moi, j'ai l'impression qu'un océan nous sépare. Je soupire bruyamment, en même temps, je ne cherche aucunement à cacher la déception qui m'envahit à ce moment-là. Me voit-il donc comme ça ? Comme une traînée qui met tout ce qui bouge dans son lit alors que j'ai accepté une forme d'engagement, ici ? Même après tout ce que je lui ai dis sur moi ? Cette fois pas de pleurs. Au contraire, je brûle de colère. D'une colère peut-être injuste, et illégitime. Mais malheureusement, bien existante. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Lun 29 Juil - 13:01 | |
| « Mais oui, bien sûr James, j'ai que ça à faire de me taper des petits jeunes dans ton dos. » Mon regard, troublé, se perd dans le sien et je ne peux m'empêcher de hoqueter, complètement décontenancé par sa remarque. Mes yeux se mettent à fuir les siens, cherchant quelque chose à laquelle se cramponner pour ne pas que je vacille. Je suis en train de me dire que je me suis trop vite emballé et que j'ai laissé, à tort, la panique s'emparer de moi. Ce que j'ai reproché à Nevaeh autrefois me prend soudainement en traitre et me fait perdre pied. Je passe nerveusement une main dans mes cheveux et mes lèvres se mettent à trembler. Je crois que si elle prononce un mot de plus, je vais craquer, je vais littéralement m'effondrer à ses pieds tellement mon estomac est retourné par la peur de la perdre. « J'ai rien à cacher, et puis comment peux-tu penser ça de moi ? » Je ne trouve plus mes mots. Je me rends compte que j'ai simplement cédé à la panique et je ne me sens déjà plus en mesure de contrer ses arguments. « Je... Tu as pensé la même chose de moi, je te signale ! » Ma voix est nettement moins assurée qu'il y a quelques minutes. Elle est même tremblante en vérité. Nevaeh lâche un rire d'exaspération qui a le don de me fragiliser encore plus. Je déteste me retrouver dans cet état de faiblesse, surtout devant elle, parce que aujourd'hui, c'est moi qui ais besoin d'être rassuré.
Je la regarde ramasser la photo et à cet instant, je crains qu'elle ne me la balance dans la tronche avant d'aller faire ses paquets pour s'en aller définitivement. Elle se rapproche brusquement de moi et par réflexe, je fais un pas un arrière. Son regard revêtit un voile de colère que je l'avais rarement vu porter. « Ce type, je sais même plus qui c'est ! À l'époque où ce cliché a été pris, sûrement au cours de l'année, on se fréquentait même pas encore ! Comment peux-tu croire une chose pareille, comment peux-tu donner le privilège de l'importance à une espèce de menace ? » Je fais quelques pas de plus en arrière et finis par trébucher sur un fauteuil pour m'effondrer lourdement dedans. Mon regard est toujours aussi hagard mais mon coeur, lui, est nettement plus léger. Son explication me rassure, et même si elle est fausse, je veux la croire, parce que je n'ai pas envie que ça s'arrête. Je préfère me nourrir d'un bonheur insouciant plutôt que de vivre sans elle... Mais je sens que la colère grimpe toujours en elle, dans une ascension fulgurante qui ne semble par prête de s'arrêter. Je commence à regretter amèrement mon impulsivité, qui va sans doute faire fuir Nevaeh. « Je... Je sais pas, je sais plus... » Je bégaye atrocement, le coeur emprisonné dans une cage trop étroite et dont Neva est la seule à posséder les clefs. Je grimace, le visage écarlate. « C'est tellement blessant de te voir dans les bras d'un autre... Même si c'était avant, je peux pas m'empêcher de... de... Ça fait trop mal. » Mon souffle se fait court et je déglutis avec difficulté. Je pose ma main tremblante sur mon front brûlant pour tenter de cacher ma peine à Nevaeh. Je sens une goutte s'écraser sur mon avant-bras et spontanément, je relève la tête vers le plafond. Mon regard se perd alors dans l'immensité de la pièce, qui me semble si froide lorsque Neva se trouve loin de moi. Je porte alors une main à mes joues et je constate, avec une surprise pleine d'incompréhension, qu'elles sont humides. J'écarte mes doigts de mon visage pour les observer douloureusement. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j'ai pleuré comme ça... C'était beaucoup trop lointain. Déstabilisé, je plaque mes mains sur mon visage, à nouveau. Ma colère s'est déjà dissipée et ne laisse de moi qu'un océan de larmes et des soubresauts de douleur. « J'ai eu tellement peur que tu en aimes un autre... » Ma voix est à peine audible, parce que j'ai honte. Si elle s'en va à cause de ma réaction, je ne me le pardonnerai jamais. Mais la crainte qu'elle puisse me remplacer par quelqu'un qu'elle aurait pu aimer sans se cacher avait été plus forte. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Lun 29 Juil - 14:17 | |
| Je vois que mes répliques, cinglantes, le troublent. La colère me laisse une envie brûlante de lui répondre cyniquement, avec sournoiserie, comme je sais si bien le faire. Mais je déteste le faire avec lui, parce que je déteste lui en vouloir, encore plus peut-être que le fait qu'il m'en veuille. « Je... Tu as pensé la même chose de moi, je te signale ! » Je décèle aisément des failles dans sa voix, et je secoue la tête, comme exaspérée par le fait qu'il m'accuse ainsi. Je croise les bras sur ma poitrine, soupirant bruyamment, détournant le regard pour me calmer. Alors que je lui hurle presque dessus, il recule, comme s'il avait peur de moi et un frisson me traverse, déstabilisée par cette hypothèse. Il trébuche, et tombe sur le canapé. Je n'ai pas bougé, alors que j'ai juste envie de courir vers lui. Mais ma fierté m'en empêche, me bornant à rester là, debout dans ma révolte. « Je... Je sais pas, je sais plus... » Sa voix vacillante me donne le tournis, et pas dans le bon sens cette fois-ci. « C'est tellement blessant de te voir dans les bras d'un autre... Même si c'était avant, je peux pas m'empêcher de... de... Ça fait trop mal. » Jaloux, il est jaloux. Quelque part, ça me touche, mais ça me consume de voir qu'il se fait autant de mal en pensant à ce qui a pu se passer avant. Il ne comprend pas que je n'imagine plus mon quotidien sans lui, que je me demande sans cesse comment j'ai pu vivre, avant. Mon regard s'est détourné, je ne le regarde pas pour le moment, essayant de me calmer, partagée entre la colère d'avoir été si vite accusée et la peine de le voir s'être mis dans un tel état.
Je tourne alors enfin mon visage vers lui, et l'image que mes yeux embrassent me laisse pantoise. Interdite, je regarde son visage ravagé, non plus à présent par la colère, mais par une peine si grande que ses yeux brillent. Non, attendez... Ses joues brillent, elles sont humides, il a beau les essuyer, je vois encore les sillons indélébiles formés par ses larmes. Il pleure. La simple idée me troue le coeur, et je me sens soudainement vidée de toute colère. Ma rancoeur s'est envolée, évaporée sous le choc. Il pleure, à cause de moi. La révélation m'est encore plus insupportable. Il cache soudainement son visage, mais c'est trop tard. J'ai tout vu, et j'aimerais oublier, reculer, revenir à hier, avant-hier, le mois dernier. « J'ai eu tellement peur que tu en aimes un autre... » Ses mots tremblants achèvent définitivement mon envie stupide de l'incendier. À présent, la colère me semble bien loin. Sans plus réfléchir plus longtemps, je fais plusieurs pas trébuchants vers lui. « James... » Mais sans résister plus longtemps, je grimpe à côté de lui sur le sofa, pliant mes jambes pour m'appuyer contre lui, attrapant son visage entre mes mains. « Regarde-moi. » je quémande d'une voix bien plus apaisée, retirant les mains de son visage avec une étrange impression de déjà vu. Sauf que cette fois, je me sens atrocement coupable, sans savoir exactement pourquoi. J'essuie ses joues rougies, plusieurs fois, avec un regard meurtri sur la douleur qui ronge son visage si doux. « James, jamais je ferais ça, tu m'entends ? Je.. C'est toi.. Je veux dire que.. C'est toi, que j'aime, et pas un autre. » Je me mords la lèvre, le coeur battant par ce que je lui avoue comme ça, mais ça m'a semblé être d'un naturel implacable. J'embrasse plusieurs fois ses joues, déposant des baisers comme des remèdes, comme si je voulais effacer tout ça. Je me recule ensuite, me blottissant contre lui, en posant ma tête contre son torse pour écouter patiemment les battements de son coeur que j'ai froissé entre mes mains. Sans le regarder, je passe mon bras par-dessus son corps pour rester contre lui. « J'ai pas besoin d'aller voir ailleurs, tu sais, tu m'offres déjà tout ce que j'ai jamais eu. L'attention, l'affection, la protection. De quoi est-ce que j'aurais besoin d'autre, hein ? » je demande doucement, comme une question rhétorique, sans que l'on sache si j'attends réellement une réponse. Mes yeux se vrillent sur la photo par terre et un frisson inquiet me parcourt. Je me redresse légèrement, plantant mon regard mi-angoissé mi-pensif dans le sien. Ses si beaux yeux, ruinés de larmes... « Qui aurait bien pu envoyer ça ? Quelqu'un qui nous en veut, soit à toi, soit à moi, et qui est au courant de tout ça... » je murmure doucement, les lèvres pincées, en soupirant. Pourquoi est-ce que ça ne peut pas être juste simple ? |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Lun 29 Juil - 22:06 | |
| « James... » La douceur de sa voix a l'écho d'une illusion au creux de mon oreille. Je relève doucement la tête lorsque je sens sa chaleur ceindre mon corps. Je baisse les mains, avec la ferme intention de ne pas lutter plus longtemps. Je pousse un soupir douloureux lorsqu'elle attrape mon visage parce que je sais que soutenir son regard azur sera l'épreuve la plus douloureuse qui soit. « Regarde-moi. » Je parviens, par je ne sais quel miracle, à faire en sorte que mes pupilles - dilatées par l'anxiété et dévorant la majorité de mon iris - croisent la noirceur des siennes. Une noirceur qui se veut pourtant rassurante mais transpercée par une culpabilité que j'ai du mal à me pardonner. « James, jamais je ferais ça, tu m'entends ? Je.. C'est toi.. Je veux dire que.. C'est toi, que j'aime, et pas un autre. » avoue-t-elle. Je la dévisage, troublé, comme si je n'étais pas certain d'avoir bien entendu. Elle embrasse mes joues plusieurs fois, successivement, et mon visage s'embrase littéralement sous la chaleur apaisante de ses baisers. Ses mots m'ont transpercé jusqu'au cœur, mais dans l'unique but de cautériser ses plaies, et ça me procure un bien fou. Je me contente de hocher doucement la tête, la laissant se blottir contre moi, m'entourant de son bras. Ma respiration ralentit au fil des minutes, et mon cœur cesse de s'emballer constamment pour partir dans un galop affolé. Je la serre contre moi et je lui murmure d'une voix à peine perceptible : « Je t'aime tellement, Neva... J'ai juste eu peur de te perdre. » J'ai la sensation de découvrir, sur le moment-même, le nom que portent les sentiments que j'éprouve pour Nevaeh. Et ça a quelque chose de libérateur, comme si garder ce secret pour moi avait été une erreur.
« J'ai pas besoin d'aller voir ailleurs, tu sais, tu m'offres déjà tout ce que j'ai jamais eu. L'attention, l'affection, la protection. De quoi est-ce que j'aurais besoin d'autre, hein ? » Je pousse un long soupir et j'hésite à lui répondre. J'ai peur de la blesser à nouveau alors qu'elle vient à peine de me revenir. Je ferais mieux de la fermer, non ? De ne pas la tourmenter plus longtemps. Mais le fond de ma pensée m'échappe et défonce la barrière de mes lèvres. « D'une relation moins secrète et plus stable ? » Je m'étrangle presque parce que, égoïstement, je préfère qu'elle choisisse les complications et les difficultés, plutôt que la banalité d'une relation dite « normale », avec un homme de son âge. Je la sens frissonner contre moi et je resserre mon étreinte, dans un réflexe protecteur. Elle se redresse légèrement et plante son regard, qui trahit toute son angoisse, dans le mien. Je redoute les craintes qu'elle s'apprête à m'avouer. « Qui aurait bien pu envoyer ça ? Quelqu'un qui nous en veut, soit à toi, soit à moi, et qui est au courant de tout ça... » Mes yeux toujours humides la couvent de douceur et de tendresse, et je soupire de façon saccadée. Je passe une main délicate dans sa chevelure rousse, parce que la toucher devient un besoin irrésistible lorsqu'elle s'est retrouvée loin de moi plus de dix minutes de suite. « Je sais absolument pas qui aurait pu faire ça. On est toujours très prudent entre les murs de l'université. Mais si quelqu'un est au courant... » Je retiens mon souffle, pris de panique. Mon visage pâlit parce que je prends soudainement conscience des conséquences qui pourraient découler de nos actes. L'insouciance avait, autrefois, réussi à annihiler la prise de conscience des risques, mais aujourd'hui, c'est la réalité que nous nous prenons de plein front. Et je ne veux pas entraîner Nevaeh dans ma chute. « Je sais que ça ne va pas te plaire mais... » Je prends une grande inspiration, parce que je redoute encore sa réaction. « J'ai déjà songé à... démissionner. Et j'y pense encore sérieusement aujourd'hui... » Je me mords l'intérieur de la joue en baissant les yeux. Mes mots sont plus que sincères. Si quelqu'un ose croire qu'il me pose un couteau sous la gorge avec cette photo en guise de menace, il se trompe, parce que si je dois choisir un jour entre Nevaeh et mon emploi, le choix est déjà fait depuis longtemps.
Dernière édition par James C. Kennedy le Mar 30 Juil - 9:48, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Lun 29 Juil - 23:34 | |
| Alors je lui dis. Je lui dis ce que je porte sur le coeur, et j'ai l'impression de l'avoir porté des années durant tellement le poids sur ma poitrine se dissipe vite. Je me mordille la lèvre. Et si c'était trop tôt ? J'ignore tout ça, moi. J'ignore s'il faut attendre encore, s'il ne faut pas le dire, s'il ne faut que le montrer.. J'ignore tellement de choses, qu'il a promis de me montrer. Je vois bien sur son visage que mes paroles le désarçonnent et sur le coup, je les regrette, de peur d'avoir fait un pas de travers, une fois de plus. Je crois finalement qu'il n'y répondra rien, et je me blottis simplement contre lui. « Je t'aime tellement, Neva... J'ai juste eu peur de te perdre. » Je relève la tête doucement. Je cherche son regard, mon coeur affolé se répétant les mots en boucle. Je t'aime et Neva dans la même phrase, à la suite, ça me semble si... irréel. Je n'arrive pas à empêcher mes yeux de se couvrir d'une fine pellicule brillante, bordés de l'écume de l'émotion. « C'est.. C'est la première fois qu'on me dit ça. » je murmure alors, avec un sourire mi-peiné mi-ravi. J'enfouis mon visage dans son cou, y soufflant ma respiration apaisée, bien que mon coeur peine terriblement à revenir à la réalité. Je passe mes bras autour de sa nuque, peinant à réaliser. Comblée de bonheur, j'efface déjà vite les mauvais souvenirs d'y il y a quelques minutes. Trop vite, peut-être.
« D'une relation moins secrète et plus stable ? » Il a l'air d'avoir peur de ma réaction. Pourtant, je rejette la tête légèrement en arrière et me mets à rire, insouciante, d'un de ces rires cristallins qu'ont les enfants à l'heure de la récréation. Je me redresse alors, caressant tendrement sa joue. « Mais James, c'est pas la stabilité que je veux ! Je m'en fiche de ça, au moins.. on ne s'ennuie pas. Et pour le fait qu'elle soit secrète.. de toute façon, je ne suis pas du genre à vouloir afficher mon couple ! » Et je suis sincère, après-tout. Ça me fait tout drôle de dire « mon couple » parce que de un, je n'ai jamais dis ça, et de deux, c'est avec lui que je le dis. Mon angoisse ressurgit un peu en repensant à la photo, lancée sous notre porte – enfin, sa porte – comme une menace. Je ne sais pas ce que ça signifie, et oui, ça m'effraie. « Je sais absolument pas qui aurait pu faire ça. On est toujours très prudent entre les murs de l'université. Mais si quelqu'un est au courant... » Je retiens mon souffle aussi, et l'on n'entend dans la pièce plus qu'un silence assourdissant qui me vrille les tympans. Je me mords la lèvre, ne voulant pas envisager la solution que notre couple n'a déjà plus d'avenir. Ou bien qu'il a une date de péremption, et qu'à la fin du mois, il devra cesser, s'éteindre, mourir et pourrir comme un mauvais aliment. « Je sais que ça ne va pas te plaire mais... » Mon regard inquiet se darde sur lui. À ce moment, je redoute tout. Qu'il ait décidé de coucher avec une quelconque supérieure pour ne pas être viré. Qu'il veuille plus s'impliquer dans son jeu de comédie avec Blanche. Qu'il veuille partir très loin d'ici. Qu'il m'annonce que c'est fini. J'entends mon coeur qui bat, jusque dans le bout de mes doigts, qui effleurent pourtant la base de sa nuque, traçant des ronds, comme pour me détendre. « J'ai déjà songé à... démissionner. Et j'y pense encore sérieusement aujourd'hui... » Je fronce soudainement les sourcils. Mes mains se rétractent et je les pose sur son torse pour prendre un appui pour me relever, comme si je voulais avoir l'air plus imposante. « Quoi ? Non,... ça va pas la tête, tu ferais quoi après hein ? T'aurais même plus de boulot, et je m'en voudrais toute ma vie ! » Enfin, c'est un peu exagéré, mais oui je m'en voudrais terriblement qu'il fasse ça à cause de moi. Peut-être qu'il le fait... pour moi ? La pensée m'effleure et m'emplit de bonheur. Ça dure une demi-seconde, avant que mes sourcils ne se froncent doucement, mais ma voix est presque caressante lorsque je reprends la parole. « On a très bien géré ça à la fin de l'année, on peut continuer. Au pire, je me désinscrirai des cours de musique, je m'en contrefiche moi, et au moins, personne ne soupçonnera rien ! Et.. et tout continuera, comme avant. » C'est un peu utopique peut-être, non ? Ou bien inconscient ? Peut-être les deux, je ne sais pas. Soupirant doucement, fatiguée de chercher une solution qui, pour moi, n'existe pas, je dépose mes lèvres dans son cou brièvement, avant de me redresse pour l'embrasser directement sur les lèvres, secouée d'une bouffée de soulagement, peut-être due au manque, comme si depuis hier soir, mon cerveau n'avait pas eu « sa dose ». Je me lève alors, attrape sa main et essaie alors de le tirer pour qu'il se lève, pour l'attirer tout contre moi. « Allez allez mon beau monsieur, on se secoue, il fait trop beau pour passer la journée à se lamenter sur notre pauvre sort de misérables amants maudits. » J'esquisse un sourire mignon, plongeant mon regard dans le sien avec une tendresse infinie, quelque chose dont je ne me soupçonnais pas, et qu'il est le seul à avoir connu jusqu'ici. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Mar 30 Juil - 12:31 | |
| « C'est.. C'est la première fois qu'on me dit ça. » Je me mets à rire nerveusement, me rendant compte de l'impact que mes mots auront peut-être dans sa vie. Elle ne se doute certainement pas que ces paroles franchissent pour la première fois la barrière de mes lèvres et que, même s'ils se sont envolés à la façon de papillons s'échappant d'un filet, ils ont été palpés, auscultés et retournés dans tous les sens. Les je t'aime m'ont toujours effrayé, et m'effraient encore, mais avec Nevaeh, ils n'ont que l'écho de l'évidence avouée et admise. Je la serre contre moi et j'embrasse le sommet de sa tête rousse. « C'est la première fois pour moi aussi... » Je soupire. En passant ma mémoire au peigne fin, je ne me souviens d'aucun autre je t'aime prononcé à mon égard. Celui de Nevaeh est le premier et ça lui donne une saveur toute particulière. Même mes parents ne m'ont jamais dit qu'ils m'aimaient... Ou peut-être n'en ont-ils pas eu le temps. Parfois, je me demande s'ils m'ont déjà considéré comme autre chose qu'un simple héritier destiné à recevoir leur fortune. Je pousse un long soupir, les yeux toujours humides. Mon cœur est encore sous le choc de mille émotions qui l'ont soit malmené, soit réconforté et mon visage ne peut que révéler ce ballottement incessant. « Et ce ne sera pas la dernière... » Elle passe ses bras autour de mon cou et j'en profite pour embrasser amoureusement son front.
« Mais James, c'est pas la stabilité que je veux ! Je m'en fiche de ça, au moins.. on ne s'ennuie pas. Et pour le fait qu'elle soit secrète.. de toute façon, je ne suis pas du genre à vouloir afficher mon couple ! » m'annonce-t-elle en posant ses doigts sur mon visage. Je gonfle les joues, prenant un air exaspéré, parce qu'elle a toujours le dernier mot. Et puis, j'aime pas qu'on me contredise ! Même si elle a raison (a). Je bascule la tête en arrière quand Nevaeh renvoie à nouveau la conversation à ce foutu cliché qui nous a pourri notre début de matinée. Je soupire, incapable de deviner qui aurait pu nous en vouloir suffisamment pour nous envoyer un courrier aussi mesquin. Parfois, j'en ai assez de lutter, assez de me cacher et de devoir me montrer distant avec Neva une fois que j'ai passé les portes de l'université, et je songe sincèrement à pousser la porte d'un de mes supérieurs pour lui coller ma demande de démission sous le nez. J'en fait part à Nevaeh et, comme prévu, cette idée ne lui plait guère. Elle pose ses mains sur mon torse, dont je contracte les muscles lorsqu'elle s'appuie dessus pour se redresser. « Quoi ? Non,... ça va pas la tête, tu ferais quoi après hein ? T'aurais même plus de boulot, et je m'en voudrais toute ma vie ! » Elle fronce les sourcils, ce qui lui confère un air des plus menaçant - enfin... presque ! Et je ne peux m'empêcher de sourire. Je lève les yeux au ciel avec un air espiègle. « Après ? Eh bien, je me recyclerai et je deviendrai une rock star, tiens. Comme ça, on sera riche et je t'achèterai des milliers de chemisiers pour remplacer tous ceux dont j'ai explosé les boutons. » lancé-je sur un ton ironique. En vérité, me dandiner sur une scène devant une foule en furie ne fait pas vraiment partie de mes perspectives d'avenir mais je reste convaincu qu'à trente ans, je puisse encore espérer trouver un autre emploi si besoin. « On a très bien géré ça à la fin de l'année, on peut continuer. Au pire, je me désinscrirai des cours de musique, je m'en contrefiche moi, et au moins, personne ne soupçonnera rien ! Et.. et tout continuera, comme avant. » Un sourire se dessine au coin de mes lèvres. Je ne sais pas si elle est vraiment aussi naïve, ou si c'est une carte qu'elle joue pour se soulager momentanément. Dans tous les cas, je n'ai pas envie de piétiner ses espérances et je fais semblant d'être convaincu par son discours. « Très bien, madame, je me soumets à vos désirs ! » déclaré-je en mimant une expression tragique, jusqu'à ce que sa bouche se pose dans mon cou. Je tourne brusquement la tête, cherchant ses lèvres jusqu'à ce qu'elles rencontrent les miennes. Je ne cesse de sourire bêtement tout au long de notre baiser, qui se veut curatif. Soudain, elle se lève, ne laissant qu'une empreinte froide contre moi. Je gémis de douleur, la laissant se saisir de ma main pour tirer vainement dessus. « Allez allez mon beau monsieur, on se secoue, il fait trop beau pour passer la journée à se lamenter sur notre pauvre sort de misérables amants maudits. » Je lâche un rire bref et amusé. Le seul mouvement que je parviens à exécuter, c'est de me laisser vaguement glisser sur le sofa, afin de me retrouver la tête en bas et les jambes collées au dossier, complètement à l'envers. Je tire doucement sur un pan de sa chemise - enfin, ma chemise - afin de jeter un coup d'oeil en dessous de celle-ci pour constater qu'elle ne porte qu'une simple culotte. « Non, moi, je crois que je vais rester ici à admirer la vue. » soupiré-je d'une voix rauque. Je finis malgré tout par me redresser, pour m'asseoir correctement, et me lever à mon tour. Je plaque mon corps contre celui de Nevaeh, détachant délicatement ses bras de sa silhouette pour les passer autour de mon cou. Je glisse mes bras en dessous de ses fesses pour la soulever du sol. Une fois ses jambes passées autour de ma taille, je dépose un baiser sur ses lèvres roses. « Et tu veux aller où ? » Je la couve d'un regard tendre, complètement soumis à ses moindres désirs. Je ne peux résister plus longtemps à l'appel de ses lèvres, déposant une autre série de baisers sur sa bouche. « Tu veux qu'on aille camper dans la forêt ou sur la plage ? Là où il n'y a pas de porte sous laquelle glisser des photos comme celle-ci ? » lui soufflé-je en désignant, du menton, le bout de papier froissé sur le sol. Peut-être que si je n'avais pas craqué aussi brutalement, Nevaeh ne serait jamais revenue vers moi, et peut-être que je serais en train de sangloter, tout seul, au lieu de la porter dans mes bras à l'heure actuelle. Il en faut si peu pour briser un amour naissant, mais celui que je porte à Neva est incendiaire. Si je dois me passer d'elle, un jour, arriverai-je vraiment à survivre sans sa présence au quotidien ? Maintenant que mon cœur a trouvé un nom pour lequel battre, peut-être faut-il dès lors envisager l'éventualité qu'il soit un jour fatigué de cogner dans ma poitrine si Neva venait à m'abandonner. |
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| Sujet: Re: don't ever take a single second to breathe. (james) Mar 30 Juil - 15:47 | |
| Je lui avoue, avec un peu d'appréhension, que c'est la première fois que quelqu'un me dit ça. J'en ai un peu honte, j'imagine que la plupart des jeunes de mon âge ont déjà eu pas mal de relations sérieuses... « C'est la première fois pour moi aussi... » Sa réponse me surprend. Comment est-ce que personne n'a pu tomber amoureux de lui, de la perle qu'il est ? Ça me semble terriblement dérisoire, et j'en viens même à douter de la sincérité de ses paroles. Mais je ne le contredis pas. « Alors je suis honorée d'avoir ce rôle. » Je lui souris doucement, observant ses grands yeux encore brillants de toute l'émotion que nous avons vécue en quelques minutes. « Et ce ne sera pas la dernière... » Je profite du baiser sur le front qu'il me donne. Oh non, sûrement pas la dernière fois. Car je suis bien résignée à le lui répéter chaque fois qu'il en doutera, chaque fois que j'en aurais besoin. On dérive vite sur les angoisses que représente cette menace. Je ne parviens pas à trouver quelqu'un qui m'en voudrait à ce point-là. J'ai plus d'ennemis que d'amis, mais pas de véritable personne qui me haïrait à ce point là. Enfin, c'est ce que je croyais, vu que visiblement, cette personne existe. Ou peut-être est-ce contre James. Mais de même, je me demande bien comment il est possible de le prendre en grippe. Il me semble tellement parfait.. Est-ce mes sentiments qui me donnent cette impression ? C'est possible, et après-tout je m'en fiche, même si c'est le cas.
Il insinue qu'il a pensé à démissionner, et ma réaction a été immédiate. Bien sûr que je m'y oppose. « Après ? Eh bien, je me recyclerai et je deviendrai une rock star, tiens. Comme ça, on sera riche et je t'achèterai des milliers de chemisiers pour remplacer tous ceux dont j'ai explosé les boutons. » Je ne peux que me mettre à rire, amusée par ce souvenir de nous deux, dans une dispute si violente qui avait vite dégénérée en une partie de jambes en l'air au milieu de son bureau. Je me souviens de la hâte qu'il avait eu à m'ouvrir mon chemisier.... si hâte, qu'il l'avait complètement explosé, et que le reste de ma journée à l'université avait été bien comique. Allez expliquer comment vous vous êtes retrouvée comme ça, hein. « Oh, je crois qu'avec toi, je préfère rester sans. » fais-je, en prenant un air innocent et angélique. Avant de reprendre, plus sérieusement : « Mais honnêtement, je suis certaine que tu serais pris comme pianiste, dans un bar ou un restaurant, en ville. » Je le pense réellement. « Très bien, madame, je me soumets à vos désirs ! » Je lui offre un grand sourire, avant de l'embrasser dans le cou. Nous échangeons un baiser revigorant, que j'ai eu l'impression d'avoir attendu pendant des heures et des heures. Alors finalement, je me lève, attrapant sa main pour le tirer. En le voyant basculer ainsi et finir à l'envers, la tête en bas, je ne peux m'empêcher d'exploser de rire, comme une enfant, parce que la scène est comique. C'est ça que j'adore avec lui. C'est qu'il m'offre tout ce qu'un homme de trente ans connait : la protection, la sûreté, la compréhension, la patience. Et également, son côté « homme-enfant », toujours là pour ne pas me faire sentir trop seule, moi et mes pauvres vingt-et-un ans. « Non, moi, je crois que je vais rester ici à admirer la vue. » Je rougis un peu, toujours flattée des regards qu'il porte à mon égard, car je n'ai pas tant l'habitude d'être ainsi désirée, encore et encore, sans qu'il ne s'en lasse. Il finit par se lever, et il s'approche de moi, jusqu'à-ce que je sente son corps contre le mien. Mon ventre se contracte, j'en ai un frisson. Je me laisse faire comme un pantin, crochetant sa nuque avec mes bras pour avoir une prise solide, devinant qu'il va me soulever. Je me laisse alors entièrement faire, posant sur lui un regard typiquement amoureux. Je sais, je sombre dans le cliché, mais c'est plus fort que moi de le regarder de cette manière. « Et tu veux aller où ? » Il ne me laisse pas vraiment répondre, noyée sous les baisers qu'il distribue sur ma bouche. Je passe une main dans ses beaux cheveux. « Tu veux qu'on aille camper dans la forêt ou sur la plage ? Là où il n'y a pas de porte sous laquelle glisser des photos comme celle-ci ? » La simple idée fait briller mes yeux et je gesticule un peu, avant de me souvenir qu'il doit déjà porter mon poids et qu'il n'est peut-être pas nécessaire que je me fasse encore plus lourde. J'approche mon visage, pour souffler contre ses lèvres : « Oh oui, camper sur la plage ! C'est une super idée, et l'air marin nous fera du bien. » Soudainement toute excitée, je lui donne un long baiser langoureux, avant de passer mes doigts plusieurs fois dans l'intégralité de ses cheveux. « Ça nous fera du bien peut-être, de nous éloigner un peu de la ville, tout ça. » Et puis j'avoue que ça me fait rêver d'avance, l'idée de partager des marshmallows avec lui, devant un feu de camp sur le sable, en allant faire un bain de minuit juste après. (a) Décidant de me calmer, histoire de ne pas lui faire peur avec un comportement infantile, je pose ma tête sur son épaule, avant d'embrasser sa clavicule, soufflant doucement dans son cou. Après un court instant de silence pensif, je lâche un rire presque inaudible. « T'imagines n'empêche.. Si on ne s'était jamais croisés un soir dans ce bar, et que tu ne m'avais pas offert visiblement le verre qui m'a fait un peu perdre la tête, si tu ne m'avais pas donnée un baiser sur la piste de danse, si tu ne m'avais pas demandée de te suivre dans l'hôtel le plus proche... Peut-être que rien de tout ça n'existerait. » Je redresse la tête, amusée de cette conclusion étrange et à la fois presque effrayée de ce à quoi notre rencontre et relation tiennent. Où est-ce que je serais, en ce moment-même ? Dans une chambre, enfermée, seule ? |
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