S'échapper. S'enfuir. Voilà de quoi a besoin Charles en ce moment. Quelques jours qu'il n'a pas revu Candace. Bon, il faut dire que depuis qu'il a revu Kôl, qu'ils ont encore une fois failli passer à l'acte, il avait peur de ne pas réussir à lui mentir, de ne pas pouvoir lui cacher. Bien sûr qu'il s'en veut, quelle question ! Il ne se contrôle pas, avec Kôl, et pour une fois, il la remercie, elle, de l'avoir stoppé à temps. Il ne se le serait jamais pardonné. Et Candace non plus. Or, il lui est inconcevable qu'il puisse la perdre. Impossible. Il a commencé à se faire à l'idée qu'elle était indispensable à sa survie. Alors qu'il erre dans les ruelles sans pour autant faire bien attention à ce qui l'entoure – juste pour fuir un peu le campus – il l'aperçoit. Elle est là, devant elle, et ne semble pas encore l'avoir vue. Il s'est arrêté, et la contemple seulement. Il la trouve magnifique. Son coeur s'est emballé, et même si ce n'est pas nouveau, il commence à comprendre que ce n'est pas anodin. Que rien ne l'est et ne l'a jamais été, avec elle. Comment croire que les deux Zeus auraient pu s'amouracher l'un de l'autre, hein ? Charles n'a jamais encore osé lui dire clairement, mais au fond de lui c'est une évidence. Il l'a dans la peau comme dans le coeur, cette fille. Elle représente bien plus qu'un coup dérisoire, et ce depuis le premier soir. Elle lève les yeux et soudain, croise son regard. Il est électrisé et alors qu'il esquisse un tendre sourire, il la voit avec débit faire demi-tour. Et s'en aller d'un pas rapide. Il fronce les sourcils, ne comprenant pas – en fait si, il comprend très bien. Il déglutit douloureusement et la seconde d'après, il se rue à sa poursuite. La rejoignant, il pose alors une main sur son épaule doucement pour lui intimer qu'il est là. « Hey ma belle.. » murmure-t-il doucement, incertain quant à son comportement, ayant pourtant plus qu'hâte – et besoin – de croiser son merveilleux regard bleuté.

Spoiler:

Il a besoin de la voir. Elle le fuit, il le voit bien, et il sait que c'est sûrement lié à ce qu'il s'est passé avec Kôl. Forcément. Les meilleures amies entre elles, ça se dit tout, n'est-ce pas ? Et peut-être même que Kôl en a profité pour bien cracher son venin. Ça ne le surprendrait même pas qu'elle cherche à le discréditer aux yeux de Candace. Mais... même en sachant qu'il y a un futur enfant entre les deux ? Bon, pour le moment, il faut la rattraper. Lui expliquer. Dis-lui que tu l'aimes. Non, attends, pas encore, pas maintenant, il n'est pas prêt tu comprends. Il la rattrape enfin. Son « Qu'est-ce que tu veux ? » il le prend comme une claque en pleine figure. Il reste un instant hébété d'entendre sa voix si sèche envers lui. Elle lui en veut vraiment beaucoup alors. Il se reprend et se place devant elle. Attrapant délicatement son visage entre ses mains, il cherche à croiser son regard désespérément. « T'expliquer. » répond-il, sincère. Il la lâche alors, se reculant doucement, le regard baissé. Il enfouit les mains dans ses poches, comme un enfant qui aurait fait une des plus grosses conneries de son tableau déjà bien rempli. « Tu me manques, Candace. » Non, c'est pas exactement ça qu'il faut lui dire, t'y es presque vieux. Il relève ses yeux vers elle avec appréhension.

« Si tu as à t'expliquer, je t'en prie. » Il n'aime pas son ton, ça le fait flipper. En fait, il comprend réellement qu'il ne peut pas la perdre, que c'est inimaginable pour lui. Il l'a dans la peau. Dans le coeur. « Ah oui ? Alors pourquoi te sens-tu obligé de baiser ma meilleure amie ? » Il tressaille. Elle ne lui a jamais parlé comme ça, mais il comprend. Il serre les dents. Il aimerait juste la supplier d'oublier, la prendre dans ses bras, lui promettre qu'il déconnera plus. Il baisse les yeux, incapable de soutenir son regard accusateur. « Je suis désolé. Vraiment. J'ai.. j'ai déconné, mais c'est pas arrivé ! » proteste-t-il doucement. Il sait pourtant qu'il a l'enseigne du coupable. Et c'est légitime. Il pose une main sur sa joue mais la retire, de peur qu'elle ne se dégage d'elle-même. À la place, il s'en sert pour ébouriffer ses cheveux, gênés, se mordillant l'intérieur de la joue. « Je ne voudrais jamais te faire du mal comme ça. Et si tu.. si tu veux qu'on officialise ça, enfin ça implique d'abord que tu veuilles bien me pardonner, et je te laisserai le temps qu'il faudra pour ça, je te promets que je ne te ferais plus jamais ça. » Mais ces promesses, que valent-elles ? Quand on ne connait pas bien Charles, on pourrait se dire qu'elles ne valent rien. Or, s'il y a bien une chose qui est d'or chez lui, c'est sa parole. Mais peut-être doutera-t-elle de lui. N'aurait-elle pas le droit ? Si, sûrement. Il se rapproche alors doucement d'elle, cherchant son regard, avec l'intenable envie de la toucher. « Je peux pas me passer de toi, Candace. » dit-il alors, sérieux et franc, intimidé de lui dévoiler ça.

Il serre les dents doucement alors qu'elle se prépare à répondre. Et si elle ne lui pardonnait pas ? Si elle lui lançait qu'elle préférait avorter et partir loin d'ici, loin de lui ? Son coeur se serre soudainement, et la voir si mal à la fin de sa phrase le lui brise. Il brûle d'envie de s'avancer vers elle pour la serrer dans ses bras mais par peur du rejet, n'en fait rien. La distance entre eux lui semble interminable. « Ça sera plus compliqué, Candace, je te promets que tout sera plus simple. » Elle lui demande alors pour le bébés et les joues de Charles s'enflamment légèrement. Il détourne le regard un instant, avant de faire un pas vers elle en cherchant son regard. « Si tu es prête, et que c'est ce que tu veux, on le gardera. Et on apprendra... Je suis prêt à n'importe quoi Candace. Si c'est ce que tu veux, ce bébé deviendra notre enfant. » Il cherche son regard, ses mots assommant sa raison au même moment où il les prononce. Mais il sait qu'il n'a pas d'autre choix. Et qu'il est prêt à se voir père pour la garder auprès de lui. Elle lui avoue qu'elle ne peut pas se passer de lui non plus et ça le rassure. La sentant soudainement contre lui, le contact lui donne un bref frisson avant qu'il ne referme instinctivement ses bras autour d'elle et de son corps qui lui semble si frêle. Il caresse son dos d'une main, et ses cheveux de l'autre. « On va s'en sortir... » murmure-t-il pour la rassurer et pour se rassurer lui-même pas la même occasion. Il la détache alors un peu de lui, juste pour caresser sa joue et encadrer son visage dans ses mains. Il se penche pour venir lui donner un long baiser, le coeur battant, comme si cela faisait trop longtemps qu'il en rêvait. Ses doigts remontent dans ses cheveux blonds, alors que son autre main, dans son dos, la plaque un peu plus contre lui. Il ne sait même pas quand et comment lui dire. Lui dire qu'il l'aime comme il n'a encore jamais aimé personne.

Elle lui parle des autres options. L'élever seule ? Est-il aussi lâche pour laisser faire ça ? L'adoption lui laisse un long frisson dans le dos. Ça, c'est hors de question, strictement hors de question, il préfère encore lui demander d'avorter. « Non, notre enfant ne sera pas adopté, je refuse. » dit-il d'une voix assurée, secouant la tête. Il caresse doucement sa joue, en crochetant son regard. « Candace, c'est pas par contrainte que je te dis ça. J'en ai envie. Je veux élever cet enfant, notre enfant... » murmure-t-il, la gorge un peu nouée malgré-tout. Il dépose un baiser sur ses lèvres, et elle le prolonge. Ça le fait sourire, contre ses lèvres, alors qu'il sent ses mains fouiller ses cheveux. Ses mains descendent doucement à ses hanches, pour la garder contre lui. Elle met fin au baiser, et il la regarde avec un petit sourire, incapable de cacher son soulagement quant à son échange avec elle, qui s'est mieux passé que la catastrophe qu'il imaginait. Il caresse doucement sa joue et ses cheveux, avec tendresse. Elle lui demande de rentrer, et il sourit faiblement, tendre. « Bien sûr, viens. » fait-il en lui prenant la main, entrelaçant leurs doigts, comme peut-être pour lui dire qu'il est prêt. Qu'il veut avancer, avec elle, aux yeux de tous. Il commence à marcher vers les dortoirs, d'un pas tranquille, et tout en regardant devant eux, murmure : « Tu sais, je pensais au fait... Si jamais.. enfin, avec le bébé et tout, je pense qu'il faudrait qu'on quitte les dortoirs l'an prochain. Qu'on prenne.. un appartement, toi et moi.. ? » Il tourne la tête vers elle, à la fois interrogateur et inquiet de lui demander ça. Après-tout, s'installer avec quelqu'un, ce n'est pas rien... Mais il se voit mal élever un enfant au milieu des Zeus, disons.