J'ai toujours été ce genre de fille, ce genre de personne à être chouchouté par ses parents, et par les gens tout autour. Je suis fille unique, j'ai donc eu toute l'attention que je méritais. Ou que je semblais mériter. J'ai eu la liberté dont j'avais envie, j'avais les derniers trucs à la mode, la meilleure technologie, la plus grande chambre, les plus beaux anniversaires. Plus petite, quand mes parents parlaient de moi, ça sonnait comme la fille parfaite. Et je l'étais. Pas un cheveux de travers, pas une note en dessous de quinze, rien de tout ça. Finalement, je suis presque certaine que les parents disaient à leur enfant « prend exemple sur Kendall Woolridge, elle au moins, ses parents ont de quoi être fiers ! ». Oui, les gens disaient peut-être un peu ça. Le cliché de la fille parfaite, c'était pour ma poire, mais je m'en plaignais pas. J'avais une vie paisible et tranquille. J'étais toujours le rôle principal du spectacle de fin d'année, j'étais celle aussi avec la meilleure moyenne scolaire. Au lycée, en plus de tout ça, j'étais capitaine des Cheers. Mes parents étaient si fiers de moi que pour rien au monde je n'aurais voulu les décevoir. Je donnais même des cours aux étudiants en difficultés. J'étais une reine au lycée, et j'avais tout à envier. Mes parents sont plutôt riches, je suis intelligente en cours, je suis capitaine, j'aide les autres.. vraiment, je suis la fille idéale. Un jour, un débile m'a demandé si j'en avais pas marre. « marre de quoi ? », je lui ai demandé. C'était un étudiant que j'aidais pour les cours, il était le pire élève, tout le contraire de moi. Au fil du temps, on était devenus amis, bien qu'une multitude de chose nous séparait. « de ta vie. Être la première en tout, être parfaite, tout le temps. Regarde toi, t'a un visage de bébé tout mignon, t'es cheers, et tu m'aide. Tu crois vraiment que t'es entrain de vivre là ? Tu t'enferme dans une putain d'image. C'est dommage, j'suis certain que tu peux faire des choses par toi même, et pas pour les autres. », je ne comprenais pas vraiment où il voulait en venir, néanmoins, il continuais, « parce que c'est ce que tu fais. Tu fais les chorés POUR les cheers, t'a des bonnes notes POUR tes parents, tu donne des cours POUR moi et tous ses crétins. Dis moi un truc que t'a déjà fais pour toi ? », et là j'ai réfléchis. J'ai sérieusement réfléchis. Puis, il m'acheva. « t'a déjà été à une soirée ? », non. Bien sur que non, j'étais bien trop occupé à être parfaite pour mes parents. Ce type a été la révélation. Ma révélation. Il a aussi été ma première fois. Maintenant je profite. Je dis à mes parents que je suis parfaite, et derrière je m'amuse, je joue. Je me découvre, j'apprends la vie. J'apprends les erreurs, j'apprends à m'amuser, j'apprends à vivre.  
Et un jour, tout s'écroula.
Un appel, un simple appel. « Papa » écrit sur l'affichage. Naïve, je me dis qu'il souhaite seulement prendre des nouvelles. Je décroche, et là s'en suit une bataille de près d'une heure. On l'a informé que sa petite fille chérie s'était laissé emporté par la drogue plutôt que par les études. Je lui jure que non, mais il ne veut rien entendre, il sait que je mens, que je suis une droguée maintenant, et il décide de mettre une pause à mes études dès maintenant. « je t'ai inscrite à une cure », dit-il, froid et distant, comme si je n'étais qu'un animal qu'on emmène au chenil. Je me débat, promet d'arrêter, et toutes ses choses inutiles qui résonnent comme des promesses non tenues. Il sait que c'est faux. Pas le temps de dire au revoir, le soir même je me retrouvais dans un avion, direction les États-Unis.
Le centre était affreux, au début je résistais, je me débattais, et puis j'ai rapidement compris que le meilleur moyen de sortir était de faire des efforts. J'ai arrêté la drogue, suivant les avis des médecins, acceptant leur aide. J'ai aussi beaucoup maigris pendant cette cure, j'ai de plus en plus de mal à finir une assiette entière. J'ai perdu pas mal de choses là bas ; mon addiction à la drogue, du poids, et tous les amis que je m'étais fais ici. Maintenant, je suis de retour, et j'essaie de cacher au maximum mon voyage dans ce centre de désintoxication, je mens, j'invente un voyage international décidé par mon père pour m'aider dans mes études, même si en fait j'ai du redoubler. Je me demande aussi qui a bien pu me dénoncé à mes parents, qui a pu lui dire la vérité. Maintenant, je suis là, et je compte m'amuser autant qu'avant, sans drogue cette fois.