J. Chanel L-Miller ⊱  « Maman, maman réveille-toi, s’il te plait ! » Une petite fille était en larmes. Elle avait le front ouvert mais c’était le cadet de ses soucis. Elle n’avait que six ans et le jour de sa représentation de danse au gala de fin d’année à son école était fichue. La jeune fille du nom de Chanel Lewis n’avait aucune idée de ce qu’il s’est passé il y a à peine quelques minutes. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle a fait un caprice à sa mère car elles allaient arriver en retard, que sa chanson préférée venait de se terminer et quelques secondes après, la voiture a fait des loopings et sa mère fait dodo. C’est tout ce qu’elle sait. Ah si, il y a beaucoup de fumer qui l’empêche de respirer aussi…
Ce sont les derniers souvenirs qu’elle a l’esprit. C’est après quelques heures que la demoiselle s’est réveillée à l’hôpital. Son père était à côté d’elle. Pourtant, il lui avait dit qu’il était en voyage d’affaires deux jours et que c’est pour cette raison qu’il allait louper une fois de plus l’un de ses spectacles. Il était à Rio de Janeiro il y a à peine quelques heures pour un super contrat mais forcément quand on vous appel pour vous dire que votre femme et votre fille sont à l’hôpital après un grand accident sur la voie express, forcément vous revoyez vos priorités. « Papa, elle est où maman ? Papa je veux voir maman tout de suite ! » Cela faisait au moins dix fois qu’elle réclamait sa maman. Bah oui, il n’y a que sa maman qui fait de supers bisous magiques qui arrêtera la blessure sur son front qui pique. Pourtant, son papa ne lui répond pas. Il la regarde les yeux brillants, le ton blême, il n’arrivait pas à dire quoi que ce soit, se contentant de lui serrer la main. « Papa, papa elle vient quand maman ? » Plus elle la réclamait et plus elle voyait des larmes couler sur ses joues. Il était incapable de lui répondre. En même temps, comment dire à votre fille de six ans que sa mère ne dormait pas, que sa mère est morte sous ses yeux et que lorsqu’elle s’est évanouit à cause de la fumée, c’était déjà trop tard pour sa mère. Comment lui dire que la voiture à prit feu alors que des passants ont réussi à la sortir elle et non pas sa maman ? Après quelques minutes, Mr Lewis lui sera encore plus sa petite main et lui dit quelques mots qu’elle se souvint toute sa vie. « Ma princesse, maman a rejoint mamie, elle ne reviendra pas. » Elle avait perdu sa grand-mère l’un passé, là elle venait de perdre sa propre mère et son monde venait de s’écrouler.

« Il est où papa ? » Chanel devait avoir treize ans, tout au plus et encore une fois, elle se retrouvait à diner en simple compagnie de sa tante paternelle avec qui elle vit depuis la mort de sa mère. Le lendemain, elle avait une compétition de natation, elle aurait voulu qu’il soit là mais elle n’a jamais osé lui en parler. La dernière fois qu’elle l’a vu, c’est-à-dire la veille, elle en a profité pour passer de maximum de temps avec lui, temps qui se fait de plus en plus rare au fil des années. Elle n’avait pas voulu tout gâcher en se faisant de fausses joies quant à sa présence dans les gradins pour la regarder. Elle lui a seulement parlé de ses notes excellentes à l’école, elle a vu dans son regard qu’il était fier d’elle mais il ne lui a jamais rien dit à vive voix. « Il est à Sydney là, il a un rendez-vous important, il m’a dit en partant qu’il revenait dans deux jours ! » C’était ça sa vie aujourd’hui. Elle vivait avec sa tante, celle-ci se comportait comme une mère alors que son père passait son temps en dehors des Etats Unis, était tout le temps dans un avion pour diverses destinations pour son boulot qui prenait tout son temps. Depuis la mort de sa mère, Chanel a bien vu que son père a eu du mal à s’en remettre, c’était même surement pire qu’elle. Au lieu de prendre soin de sa fille, il s’était replongé une nouvelle fois dans son boulot. Déjà qu’à la base, Chanel ne le voyait pratiquement jamais, là c’était pire, la preuve elle ne vit même plus avec lui officiellement et passe du temps avec lui que durant ses congés et pendant le peu de vacances qu’il prend. « Demain tu seras là toi ? » Dit-elle sans même la regarder, déçu de savoir qu’encore une fois, son père n’allait pas être témoin de ses exploits dans la piscine. « Bien sûr que je serais là. Tu me verras avec une énorme pancarte pour t’encourager ! » Dit sa tante avec un léger rire. Cette dernière aurait voulu pouvoir faire plus. Elle en faisait suffisamment, peut-être même trop, ce n’était pas son rôle, mais elle aurait voulu redonner le sourire à sa nièce qui a perdu sa maman trop tôt et qui ne voit jamais son papa, mais elle ne peut pas. Elle fait alors son maximum pour l’aider. Chanel quant à elle, lui en sera à jamais reconnaissant, elle est bien consciente de tout de ce qu’elle fait pour elle et sans sa tante, la brunette ne serait pas grand-chose.

« Tu es resplendissante ce soir ! » Chanel était partie prendre l’air. Elle avait trop chaud parmi cette foule de personne. Une nouvelle fois, elle se trouvait dans une fête caritative organisée par son père. Il ne l’avait pas obligé à venir mais elle était venue de son plein gré, d’ailleurs son paternel ne savait même pas qu’elle venait, il avait plutôt l’habitude des refus catégorique venant d’elle. Chanel savait qu’il serait là : Matthew. Elle voulait simplement passer du temps avec lui, en toute tranquillité. Pourtant, elle avait vu quelque chose qui ne lui avait pas plu alors elle avait fini par enchainer les verres après les autres, si bien qu’elle avait oublié les raisons de sa venue, elle avait oublié Matthew et tout le reste. Mais alors qu’elle avait les yeux dans le vague, elle fut sortie de ses pensées par des mots plus qu’agréable. « Oh fermes-là, embrasses moi ! » Pendant des mois il l’avait dragué, pendant des mois elle avait refusé. Elle n’était pas prête. Elle lui disait qu’elle sortait d’une longue relation qui avait mal tournée et qu’elle avait besoin de temps avant de refaire confiance en un homme. La vérité était tout autre. Elle avait dix-sept ans, il en avait vingt-sept de plus. Il travaillait pour son père, pourtant il ne savait pas son jeune âge, il savait simplement qu’elle était la fille à ne pas approcher s’il ne voulait pas que son patron lui refasse le portrait. Pourtant, elle avait cette fragilité qui la faisait totalement craqué. Il avait tenté de la mettre dans son lit sans le moindre succès, si bien qu’aujourd’hui il voulait la traiter comme une princesse et non pas autrement. Pourtant ce soir, celle qui semblait jusque-là ne pas vouloir de lui plus que de l’amitié, elle était en train de lui faire des avances de plus en plus difficiles à refuser. Il l’avait alors embrassé mais en goutant à ses lèvres dont il avait tant rêvé, il comprit qu’elle avait un peu trop abusé de l’alcool durant ce gala de charité organisé par son paternel. « J’ai envie de toi, là maintenant, j’ai envie d’être tienne. » Dit-elle en devenant de plus en plus entreprenante, pourtant ce n’était ni le lieu, ni le moment. Ils étaient à une soirée caritative, ils s’étaient éloignés mais ils ne pouvaient pas se sauter dessus de cette manière. En plus, elle était complètement bourrée et il ne savait pas si elle était réellement consciente de ses actes ou non. Dans d’autres circonstances, il ne se ferait pas prier mais là, il la respectait trop pour tout gâcher. « Non Cha’, je ne peux pas, on ne peut pas, pas ce soir, pas alors que tu n’es pas dans ton état normal » La réalité c’est que son père avait profité de cette soirée pour lui présenter une femme, sa femme, celle qu’il avait épousé sans prendre la peine de l’invité elle, sa propre fille. Chanel avait fait bonne figure, elle l’avait félicité mais elle n’en pensait pas un mot. Elle ne pouvait pas lui pardonner de l’avoir écarté de sa vie de cette manière, elle ne pouvait pas oublier qu’il avait écarté sa mère de sa vie alors que Chanel n’avait toujours pas réussi à faire son deuil. La jeune femme s’était donc saoulée la gueule et avait envie de sauter sur Matthew, Matt’ dont elle était amoureuse depuis le début. Un béguin d’adolescente au départ, elle avait de véritable sentiment pour lui aujourd’hui, elle le savait et la différence d’âge n’avait plus la moindre importance pour elle désormais. « Vas te faire foutre ! » Fini-t-elle par s’éloigner de lui, visiblement déçu qu’il ne lui donne pas ce qu’elle voulait. Finalement elle repartit en titubant et ne pouvant pas la laisser rentrer comme cela, il la raccompagna chez elle, malgré ses multiples injures. C’était l’alcool qui parlait, ça, il le savait.

« Putain mais comment t’as pu me cacher un truc comme ça ? » Matthew était totalement nus, il venait de sortir de son lit en vitesse alors qu’elle venait de lui faire la révélation de l’année : elle était mineure. Ils avaient passés une nuit de folie, surement la meilleure qu’elle n’ait jamais passée. Bon, il faut avouer qu’elle n’avait pas beaucoup d’expérience dans ce domaine mais tout de même. C’était leur première nuit tous les deux. Depuis la soirée où elle s’était ridiculisée, ce sont ses propres mots, il s’était découlé quelques jours avant qu’elle finisse par lui sauter dessus en étant totalement sobre pour lui montrer que oui, c’était elle, Chanel qui voulait de lui et non l’alcool qu’elle avait bu. Cela avait été superbe, comme elle l’avait imaginé ou plutôt espéré. Seulement, au réveil, tout n’était pas comme elle l’avait espéré. Son portable avait sonné pour la réveiller et Chanel lui a dit qu’elle allait être en retard au lycée. Forcément, il a très mal réagit, lui qui la pensait beaucoup plus vieille. « Je… Je pensais que tu le savais, tu pensais que j’avais quel âge ? » Bien sûr, elle ne s’était pas empressée de lui dire son âge, mais elle ne pensait pas qu’il puisse ignorer qu’elle était jeune. Oui, sa réaction la surprenait. « J’en, j’en sais rien en fait. Puisque tu ne vis pas avec ton père, j’ai cru que t’avais ton propre appartement. » Elle vivait encore chez sa tante, son père n’étant pas assez présent pour qu’elle vive chez lui. Ils essayent tout de même de passer le plus de temps possible. Se levant finalement pour aller le rejoindre, pour qu’il la regarde dans les yeux, en espérant qu’il puisse oublier ou du moins que cela n’ait pas la moindre importance. Elle avait sa chemise, elle était incroyablement sexy dedans et ne se gênait pas pour tout faire pour le faire craquer. « Oui bah non, j’ai 17 ans, mais ça ne change rien Matt’, ça ne change rien, on s’en contre fout de l’âge ! Tu l’as dit toi-même hier ! » Oui, il l’avait dit, ne pensant pas qu’ils avaient tout de même 10 ans d’écart, cinq peut-être, mais pas plus. Il avait tout faux. Il avait dit cela avant leur nuit magnifique, ils avaient beaucoup parlés, comme le fait qu’ils avaient des sentiments l’un pour l’autre et qu’ils ne voulaient pas qu’un coup vite fait bien fait. Apparemment, il ne voulait plus d’une histoire en apprenant cela puis qu’il la repoussa et n’arrivait pas à la regarder droit dans les yeux. « Chanel, tu as 10 ans de moins que moi, t’es mineure… je… je dois réfléchir, à toi et moi… » Cela ne lui plaisait pas, pas du tout, elle-même aurait mieux dit nous. C’est donc ainsi qu’elle s’est r’habillée et qu’elle est partie en cours, l’esprit complètement ailleurs.
Trois jours, trois longs jours que Chanel n’avait pas la moindre nouvelle de Matthew. Elle avait tenté de le contacter, que ce soir au téléphone une ou deux fois ainsi que chez elle mais elle ne voulait pas non plus paraitre trop lourde. Il voulait du temps donc elle devait lui laisser. C’était en cours que la jeune femme sentit son portable vibrer dans son jean. Elle eut une boule en ventre en voyant le nom de Matthew s’afficher, elle avait peur, peur qu’il prenne comme décision de tout arrêter et qu’il ne voulait plus la voir. Finalement, alors que son prof continuait son cours, elle lut le sms « Coucou ma belle (a) T’es libre ce soir ? Tu me manques, j’ai envie de te voir ! » Chanel était sur un petit nuage, elle sentait son cœur s’affoler dans sa cage thoracique. C’est donc ainsi qu’ils se sont remis ensemble, pour de bon cette fois.

« Non mais c’est n’importe quoi ! T’as dix-huit ans, tu viens à peine de commencer tes études, tu crois quoi ? Que tu vas passer ta vie avec lui ? Mais réfléchis un peu Joyce Chanel Lewis, c’est une grosse erreur ! » Son père avait su, il avait su pour son mariage avec Matthew à peine ses dix-huit bougies soufflés et elle ne savait pas comment il avait pu le savoir. Les seuls invités, c’est-à-dire ses amies de la fac et la famille de Matthew ne connaissent pas son père alors comment ça se fait ? Quoi qu’il en soit, il était venu et dire qu’il était furieux est un euphémisme. Il est pire que cela. Chanel était en train de se préparer pour ses cours, il n’était que huit heures du matin donc elle n’a pas envie de se prendre la tête, encore moins avec son père et pour son mariage. « C’est Chanel Miller aujourd’hui ! » L’indifférence à ses cris allait encore plus l’énerver, elle le savait à force. Depuis qu’elle est toute petite, c’est sa meilleure arme. C’est sa tante elle-même qui lui a apprise. « Tu aurais pu au moins m’inviter, je suis ton père merde ! » C’était bien la première fois qu’elle le voyait aussi énervée, enfin non, c’était la seconde fois, la première étant quand il avait appris que l’un de ses employés de dix ans de plus que sa chair et son sang sortait avec celle-ci. Seulement, depuis qu’elle avait appris pour son nouveau mariage, quelque chose avait changé entre la fille et le père. Elle ne lui pardonnait pas et même avec le temps, ça ne changeait rien du tout. « Ah parce que tu m’as invité au tien peut-être ? Œil pour œil, dent pour dent. » Dit-elle comme si c’était une évidence. En réalité ce n’est pas pour cela, elle sait qu’il n’aurait pas accepté et se serait opposé au mariage qu’ils ont eu en petit communauté. Elle le savait et ne voulait pas de scandale. C’est pour ça qu’elle ne lui a même pas parlé de leur fiançailles le jour-même de son anniversaire. Beau cadeau pour un dix-huitième anniversaire. « Tu vas trop loin Chanel ! » Dit-il complètement énervé alors qu’il partit en claquant la porte derrière lui. Ça aurait pu être pire, Matthew auraient pu être présent et là, Chanel sait très bien que cela serait surement parti en baston. Heureusement que ce dernier était au boulot… Quoi que…
Chanel était en cours quand son téléphone vibra dans sa poche de jean. Sortant de cours après s’être excusée, elle ne s’attendait pas à l’ultimatum que son père avait fait à son mari. « On a un problème ! » Chanel sentit son cœur se serrer dans sa poitrine alors qu’elle ne savait pas du tout à quoi s’attendre. « Ton père m’a fait une offre. Soit j’accepte de remplir des papiers d’annulation de mariage et il m’offre une promotion, soit je refuse… et il me licencie… » Ils auraient dû s’y attendre, ils auraient dû mais ils n’ont pas imaginé une seule seconde qu’il aurait pu aller jusque-là. Chanel fondit en larmes. Ce n’est pas dans ses habitudes de le faire mais là, elle avait l’impression que tout son monde s’écroulait. Si ce mariage restait, ses relations avec son père allaient être totalement différentes d’aujourd’hui, quoi que, leur relation était dégradée et cela est loin de s’arranger.

« P’tain mais c’est où ça au juste ? » Chanel a vingt-quatre ans lorsqu’elle vient à peine de finir de sa dernière valise. Elle allait devoir dire adieux à son appartement en plein Manhattan, ses amis, son université prestigieuse, New York, les Etats-Unis tout simplement, tout cela parce que son mari a reçu une offre très intéressante qu’il ne pouvait pas refuser. « Je te l’ai dit et redit, c’est à Jersey, une ile en Europe ! » Chanel n’a jamais écouté lorsqu’il lui disait la destination. Jusqu’à aujourd’hui c’était tellement loin dans son esprit qu’elle ne voulait même pas y penser. Chanel avait accepté de le suivre sans grande enthousiasme. Elle l’avait fait car elle savait qu’elle n’avait pas le choix. Ses dernières années, son mari a eu du mal à se trouver un boulot stable dans sa branche alors que son père l’avait licencié puisqu’aucun papier d’annulation de mariage ou encore de divorce n’avaient été signé, ce qui avait causé un énorme froid entre Chanel et son paternel qui se parlent le moins possibles depuis cet épisode. « Une ile ? T’as cru quoi ? Que j’étais d’accord pour partir vivre jouer la nudiste, que j’allais pécher des poissons et qu’on allait faire du feu en frottant deux bouts de bois ? T’as cru que je voulais aller à Koh Lanta ou quoi ? » Cette réflexion eu pour effet de faire rire son mari. Elle avait parfois les allures de filles sans cervelles et superficielles et des fois, elle avait les réflexions qui vont avec. « Chérie, rappelle moi un truc, t’es bien en cours de relation internationale non ? » Oui elle l’était, elle a appris le français, l’espagnol, le russe et le japonais en cours de son cursus scolaire. C’est quelque chose qu’elle adore depuis toujours, elle a de toute façon baigné la dedans avec son père et son mari aujourd’hui qui travaille dans une entreprise dans le poste d’exportation. Elle voulait en faire son métier, du moins les langues et c’était donc tourné vers des cours de relation internationale tandis que la natation son autre passion était son option, du moins si elle pouvait continuer une fois à Jersey. « Ouais et ? C’est quoi le rapport ? » Dit-elle pour essayer de comprendre le pourquoi du comment il pouvait lui poser ce genre de question alors que cela n’a pas le moindre rapport avec le reste selon elle. « Bah promets-moi une chose. Avant de passer tes examens finaux, apprends la géographie, ça pourrait t’être utile ! » Lui lançant un regard noir en lui envoyant un coussin dessus, signe qu’elle n’était pas d’accord avec ses dires. « T’as cru que j’allais négocier des contrats et des traités avec des crabes toi ? Non, Pekin, Rome, Paris et Tokyo, c’est très bien. » Chanel a toujours connu le luxe des grandes villes. Grandissant avec un père milliardaire à New York, connaissait le luxe des meilleures destinations de vacances, se mariant avec un homme avec de l’argent, même si bien évidemment ce n’est pas pour cela qu’elle l’a épousé

« Bon alors ? J’veux bien que tu joues à la nudiste mais à la maison » Dit-il, amusé apparemment. Bon ok elle avait eu tort, ce n’est pas un coin paumé comment elle l’aurait imaginé. Mais bon, Mme est beaucoup trop fière pour l’admettre. « New York me manque ! » Dit-elle avec sa petite bouille que personne ne peut résister, pas même son mari. Pourtant là il ne pouvait pas ne pas résister et écouter le moindre de ses caprices et revenir à New York. Il était donc venue la prendre dans ses bras, seul pouvoir capable de la calmer quand elle commencer à faire ses caprices et il la força à regarder par la fenêtre, voyant ainsi que la superbe vue que donnait son appartement. « Bon t’arrêtes de râler ? Le paysage est superbe, t’es dans une bonne fac… » Là elle le repoussa. Il pouvait dire qu’ils étaient dans un beau paysage ok, mais l’université, il y a des limites quand même. Comparé à là où elle était, c’est une sous-fac ici. « Une bonne fac ? Tu plaisantes j’espère ! J’étais dans une des meilleures facs des Etats-Unis, j’ai réussi à avoir une bourse quand mon père m’a coupé les vivres, je me suis donnée les moyens à fond et là je quoi ? Je débarque à la fin de mes études dans une fac à la con, je ne vais même pas pouvoir vivre avec mon mari ! » Ouais, ça elle était choquée aussi. Elle allait devoir vivre dans une confrérie avec des gens qu’elle ne connait alors qu’elle vivait depuis sept ans avec son mari. Dans un an, ses études sont terminées, elle pourra dire adieu à la fac et retourner vivre avec Matthew mais un an, c’est long non ?

« Putain bouges toi vite, faut que tu te casses ! » Chanel a fait des folies la veille avec un inconnu un gars de la fac, c’est tout ce qu’elle sait. Elle sait aussi qu’ils ont fini dans son lit et qu’ils se sont endormis ensuite. Ce qui est franchement une première. En tout cas, elle venait de se réveiller et avait vu l’heure, il fallait non seulement qu’elle se prépare et fasse partir cet inconnu. « Eh oh tigresse, deux secondes…  On remet le couvert quand ? » Dit-il en venant caresser une nouvelle fois sa peau douce qu’il avait pu toucher comme il le souhait toute la nuit et ce, à plusieurs reprises tellement la nuit a été chaude. « Jamais ! Nous deux, c’est que du cul ! Ok c’était cool mais bonjour au revoir, c’était qu’une nuit ! » Dit-elle en enfilant une tenue qu’elle venait à peine de sortir de son placard. Elle n’avait même pas le temps pour prendre une douche. Matthew va bientôt débarquer, elle était réellement dans la merde. « Oula, Mlle est une sainte qui a honte d’être une chaudasse c’est ça ? » Ce genre de réflexion par ce genre de type, elle en avait l’habitude, surtout lorsqu’au final ils apprenaient qu’elle était mariée. Elle n’a aucune honte à le faire, elle ne se sent pas coupable de quoi que ce soit. Elle a quitté sa vie de rêve pour ici pour lui, il n’est jamais là alors elle se venge comme elle le peut. Le poussant à moitié en caleçon vers la porte pour le faire sortir, elle lui répondit un simple : « Mme est mariée et Mr va te déboiter la mâchoire. Allez bouges il va arriver ! » Et c’est ainsi qu’elle se retrouva seule à courir de partout pour se préparer et pour dissimuler son infidélité.
Ce fut au bon moment qu’elle fut prête, maquillé, coiffé, prête à accueillir son mari qui revenait de voyage d’affaires et comme à chaque fois, qu’il faisait un saut par ici pour passer du temps avec sa femme pour la journée. C’était devenue une habitude, c’est aussi une habitude qu’elle le trompe sans qu’il ne se doute de rien. A peine la jolie brune entendit frapper, elle remit son alliance à son doigt qu’elle avait bien prit la peine de retirer la veille en boite et vint vite ouvrir à la porte. « Coucou bébé ! » Dit-elle en venant l’embrasser, essayant de dissimuler une nouvelle fois qu’elle avait laissé un autre homme la toucher, qu’un autre homme l’avait fait hurler de plaisir et qu’il était sorti de son esprit pendant une journée. « Coucou. » Dit-il une fois le baiser rompus, lui tendant un bouquet de fleurs, ses préférées en prime. Rectification, elle s’en voulait de ses infidélités une fois qu’elle se trouvait avec lui. Il est un homme bien, il lui fait tout pleins de cadeaux, est aux petits soins avec elle quand ils sont ensembles. Alors oui, quand elle se remémore le fait que son homme soit le bon, elle s’en veut énormément que l’inverse ne soit pas respecté : elle n’est pas la bonne pour lui, elle n’est pas assez bien. « Ah non, j’en ai marre de ma chambre tu ne veux pas qu’on aille à la maison ? » Elle avait vu Matthew enlever sa veste, signe qu’il comptait rester là pour la journée, comme à chaque fois qu’il rentrait de voyage d’affaires. « Roo j’suis crevé, j’ai envie de me poser ! » Pourtant, elle devait une excuse, passer du temps avec son époux dans un lieu qui est témoins de ses ébats avec un autre homme que lui, prendre son pied dans les mêmes draps, cela était malsain et puis elle s’en voulait davantage. « Mes colocs vont bientôt arriver et j’ai prévu un tas de choses pour nous deux, des tas de choses où il ne faut pas qu’on nous stop en pleins élan ! » Dit-elle en se mordant la lèvre inférieur, espérant qu’il gobe tout même si elle n’avait rien prévu, elle laisse faire les choses. Chanel prit son sac à main et ses regrets puis parti en direction de Matthew. Cette histoire va mal se terminer, elle le sent.

« J’suis enceinte, comment j’vais faire ? » Chanel était en pleur. Elle venait de rentrer d’un rendez-vous avec son gynécologue qui lui avait annoncé la nouvelle et était directement allé voir une amie, une qui est au courant pour ses tromperies à répétitions dès que Matthew n’est pas là et qu’elle le fait seulement pour se venger et pour s’occuper alors qu’elle ne se sent pas chez elle ici. « Calmes toi Cha’. Ca va bien se passer, Matthew est un type bien, il va bien agir, être là pour toi et puis il sera un père formidable, j’en suis sure. » Si seulement c’était Matthew, elle ne serait pas dans un état comme celui-ci. Si seulement elle en avait la certitude. Si seulement elle pouvait rentrer chez elle, annoncer à Matth’ qu’ils vont être parent sans avoir la crainte que ce n’est pas lui le père, sans avoir la crainte de le perdre, elle serait heureuse oui. « Tu ne comprends pas, c’est pas lui le père ! » Elle se prend la tête depuis tout à l’heure pour savoir si oui ou non ça peut être lui mais à chaque fois cela tombe sur une hypothèse qui ne lui plait pas, pas du tout même.  « J’ai arrêté la pilule pour un traitement. On se protège, il sait le pourquoi du comment mais j’ai… avec un autre, qui est sur le campus, on a oublié ! » C’était la première fois et la seule fois qu’elle avait fait ses conneries. Elle avait fait un test pour être certaine que cet inconnu ne lui avait pas refilé des MST mais n’avait pas pensé jusqu’à aujourd’hui à voir si elle était enceinte. Elle allait donc avoir un enfant avec un gars qu’elle ne connait même pas le prénom. « Merde je… Matthew n’est pas obligé de le savoir, tu peux très bien lui dire que vos préservatifs ne sont pas sûrs à 100%, que c’est 99% de chance et que vous avez connu les 1%. C’est possible après tout alors calmes toi, dis-lui, arrêtes tes infidélités, souris, et mènes ta vie avec Matthew comme si c’était lui le père. » C’est ce qu’elle va faire, c’est ce qu’elle doit faire. Chanel a fait des erreurs dans sa vie, elle en a fait pas mal mais là, elle a touché le fond, c’est bien le pire de ce qu’elle a pu faire jusqu’à aujourd’hui et de loin. Il faut pourtant qu’elle fasse avec, qu’elle fasse semblant et qu’elle arrête ses conneries. Elle a coupé les ponts avec son père, arrêté l’université qui lui tenait à cœur, a quitté tous ses amis et ce pour ses amis. Pourtant, elle a tout gâché toute seule. Il faut donc qu’elle se bouge et qu’elle essaye d’arranger les choses.