BLM ⊱ Il est souvent coutume de reconnaître différentes étapes bien distinctes au processus du deuil. Le deuil survenant suite au décès, et quand celui se mêle au deuil amoureux, rien n’est plus complexe.
le choc – tu te souviendras certainement à jamais de ce jour. Tu lui as toujours su un passé très obscur, et une faiblesse psychologique indéniable. Pourtant il ne s’était jamais caché de ses sentiments pour toi, et t’as attiré jusque lui plus vite que n’importe qui d’autres… et c’est avec ce même engouement qu’il t’a abandonné. Deux heures du matin enregistrant le dernier message vocal qu’il t’avait laissé, et ce, quelques heures seulement avant son décès. Que tu veuilles le reconnaître ou non très chère BLM tu avais toujours espéré que votre début de relation, que cette affection que vous vous portiez suffirait à l’aider à s’en sortir, ou du moins à le pousser à se battre. Mais tout n’était qu’illusion. Il t’avait parlé de ses idées noires, et tu avais toujours espéré l’apaiser d’une manière ou d’une autre. Votre histoire ne se résumait qu’à ces deux mots hystérique love. Tu as passé quatre jours dans un état de choc des plus paralysants, démunie de toute force, de toute conviction.

le déni – suite à l’enterrement tu as comme coupé court à tout ce qui te rattachait à cette peine. Et pour cause tu n’en as parlé véritablement à quiconque. A quoi bon ? Ce n’était pas tant dans ton caractère, et surtout en parlait ne rendait les choses que plus compliquées. C’est dans ce moment-là que la présence de Scarlett te faisait tant défaut. Tu avais besoin d’elle comme à chaque coup dur mais elle te semblait déjà à des milliers de kilomètres. Tu as donc cette période de déni totale, dont on parle si aisément. Non, il n'a pas pu faire ça, non je ne veux pas passer à autre chose, oui je vais bien ! Pourtant n'était qu'illusion. Un peu ce qu'avait été ta vie depuis toujours. Tu as toujours prétendu n'avoir aucune véritable faiblesse. Père friqué mais dont la présence t'a toujours faite défaut, mère biologique partie beaucoup trop tôt, et belle-mère imbuvable. Pourtant tu sais à quel point ces aspects t'ont fait défauts, mais tu as toujours et perpétuellement su comment comblé ce vide. Les amis, la meilleure amie, l'éclate, les petites folies, les mecs. Oui, tu as toujours nié tes faiblesses pour ne te concentrer, aux yeux des autres, sur ce qui était éphémère et témoin d'un bon train de vie.

la colère/le marchandage - telle une bombe prête à exploser, tu as été comme dirait-on à fleur de peau malgré toi et la colère n'a pas été l'étape la plus facile. et pour cause tu en as voulu à la terre entière. tu lui en as voulu d'avoir été lâche et d'être parti, tu en as voulu à ton père plus que jamais d'avoir fait de ton enfance un véritable mensonge, tu en as voulu à Scarlett de s'être laissé aller à des folies sans queues ni têtes alors que tu avais besoin d'elle plus que jamais.. enfin bref tout le monde était responsable, ou du moins ta rage faisait que tu étais incapable de fermer les yeux sur quoique ce soit. Il n'en a pas fallu plus pour éveiller ton petit côté pestouille. Pas bien sure de vouloir accepter les choses telles qu'elles sont, tu as mis ta vie entre parenthèses pendant de longs mois pour ne suivre que tes envies et vivre sans contraintes. La contrainte, voilà ce que tu as longtemps fuit comme la peste.

Enfin voilà, c'est le jour où tu es tombé sur cette article bidon sur une revue psychologie que tu t'es refusé à penser que tu étais en plein dans ce processus de deuil et que bien plus que cela tu t'y prenais bien mal. Alors les étapes d'après tu n'en as que faire. Déprimée, pas vraiment, du moins tu ne vois pas les choses comme ça. Tu cries haut et fort que les choses sont ainsi faites mais dans le fond cette phrase te suffit-elle ? En t'y penchant un peu plus tu te rendrais forcément compte que tout est bien plus compliqué mais vivre dans l'illusion, et procrastiner ton mal-être te va si bien et Jersey n'a que aidé. Tu as comme dirait-on repris tout à zéro depuis environ un an voir un peu plus, et tu as retrouvé ta meilleure amie. Retour à la normale, et remise des compteurs à zéro, rien que ça.