Spring break, here go ! Tu avais beau mal supporter le trop plein d'euphorie, très cher Ciarán, tu n'en restais pas moins adepte du concept. Et pour cause ! C'était la période 'sans engagements' dans toute sa splendeur, et ça, tu signais sans broncher. Une simple parenthèse bien condensée, et bien complète pour faire le con sans avoir à se poser trop de questions.. quoique là encore cela restait à voir. Tu avais comme perdu de vue Constance entre le rassemblement du matin, et la montée dans l'avion et forcément le hasard vous avez placé l'un loin de l'autre durant le vol. Si tu avais volontairement évité de tout faire pour être dans la même chambre qu'elle en laissant ainsi faire le hasard, tu étais potentiellement incapable de te la jouer négligeant avec elle en ces neuf heures de vol, sans compter que les gars à ses côtés ne t'inspiraient pas confiance ! Tu la testais, en osant espérer qu'elle viendrait réclamer ta présence en ces longues heures de vol. Tu avait quasiment pas dormi cette nuit, et il n'y avait qu'elle pour combler ces nuits courtes de sommeil. Casant ton bagage en cabine, tu t'es vite installé à ta place alors qu'un bon pote te chambrait sur l'absence de Constance qui semblait bien entouré. Il n'avait pas tord tu l'avais observé par l'hublot. Profitant du temps mort quant à l'installation des passagers, tu lui envoya un sms lui demandant si tu lui réservais un siège, alors qu'elle semblait déjà prendre place.  

Tu avais peut-être bien fait. Elle t'en aurait peut-être voulu si tu n'avais pas fait le nécessaire, va savoir ! Tu t'es alors contenté de te décaler pour laisser la place près du hublot à ta colocataire, invitant ainsi ton collègue un peu trop chambreur à prendre place sur le siège près de l'allée ou tout simplement à passer devant ou derrière, ce qu'il préférait apparemment. Pourquoi pensaient-ils tous qu'ils passeraient leur temps à tenir la chandelle une fois près de toi et Constance ?! Cela te dépassait complètement ! « Tu comptais m'abandonner pour un Jason, John ou Josh avoue-le ! » Tu savais bien que passer ces heures de vol à tes côtés lui feraient plaisir, mais il fallait que tu la chambres sur le fait que tu aies été celui qui avait fait le premier pas. Et puis elle qui s'entendait si bien avec les mecs n'aurait certainement pas eu de mal à se trouver une bonne compagnie pour ce trajet. Une compagnie affectueuse qui plus ait ! De ton côté il t'était hors de question de te coltiner une étudiante du campus pour neuf heures de vol. Tu n'étais pas en état de flirter, et encore moins de donner de ta personne. Sans attaches ce n'était pas pour rien. Ta seule véritable attache était à tes côtés, et tu étais ravi de l'avoir attiré jusqu'au fond de l'avion près de toi.

Tu en valais trois, voir même plus, tu devrais sentir ton ego flatté ! D'ailleurs c'était sûrement le cas, en attendant ça ne t'avais pas empêché de pincer la demoiselle à sa taille en l'entendant l'air de dire 'fous toi de ma gueule !'. Tu savais qu'elle te taquinait forcément et au fond tu étais ravi qu'elle soit là avec toi. « Ravi de voir qu'un trio ne pèse pas plus lourd sur la balance que ton très cher colocataire. » Tu le disais, et le pensais, et tu le soulignais bien. Tu l'accusais volontairement de ne pas savoir se passer de toi ! Oui, en plus de jouer les prétentieux, tu l'étais un peu même si tu n'arrivais jamais à prendre Constance pour acquise. C'était bien la seule personne d'ailleurs. C'était tellement compliqué et confus dans son esprit que tu pourrais en écrire un essai si seulement tu y trouvais une logique. Enfin bref, quand, naturellement, elle vint à souligner le fait que tu la veuilles près de toi même pour neuf heures de vol, tu laissas échapper un léger rire avant de lui répondre en relevant l'accoudoir qui vous séparait. « Après la micro nuit que j'ai passé, j'aurai pas trouver mieux. » Oui, tu allais en faire ton oreiller, ton doudou ; comme d'habitude certainement. Tu avais potentiellement dormi une heure et demi cette nuit alors forcément en plus du décalage horaire et tout le reste tu allais pioncer quelques heures. A noter que tu étais d'une mauvaise foi sans failles. Quand elle se vantait, tellement subtilement du fait que tu la voulais près de toi, tu réussissais à casser le truc.

Tu avais donc vu juste. Cela dit, il est vrai que depuis un certain temps tu étais on ne peut plus conscient de la sincérité réciproque à votre lien, à votre amitié, à votre affection commune. Tu tenais à elle, et tu étais incapable de tenir pourquoi est-ce qu'elle tenait à toi, autant. Mais allais-tu réellement t'en  plaindre ? Certainement pas. Tu avais donc pincer son nez en le coinçant un instant entre ton index et ton majeur l'air de lui dire à quel point elle pouvait être mignonne, le tout sans le dire avec des mots. « Bon dis moi tout, tu paniques en avion, ou c'est comme sur un deux roues ? » Tu pensais qu'elle n'avait aucun de soucis avec ça, pourtant tu t'amusais à la taquiner là-dessus. Dans le fond, tu te faisais aucun soucis pour son état d'esprit sur le vol, mais bien plus sur la destination. Elle n'en avait rien dit, rien d'inquiétant mais bon sang ! tu savais mieux que personne que la Californie ce n'était pas le top pour elle niveau souvenirs, et le moins qu'on puisse dire c'est que tu appréhendais beaucoup ces jours à Miami mais une fois de plus tu ne laissais rien paraître.