« On étouffe là dedans ! Je vais prendre l'air, je reviens ! », lançais-je aux amis qui m'accompagnaient. Je sortais du gymnase, par la porte donnant sur le chemin qui menait au stade. C'était une excuse pitoyable, je sais, mais je m'ennuyais. Je sortais donc, inspirant profondément. Il faisait bon dehors, un peu frais, certes, mais je ne suis pas frileuse. Il n'y avait personne, sauf un homme. Quelqu'un que j'avais l'habitude de voir de dos, étant donné que c'était mon professeur de droit. Un petit rire narquois me sortit de ma surprise... Je me dirigeais vers lui « Bonsoir, professeur Del Duca ! », lançais-je avec un petit sourire coquin (et surtout, faux, je précise). Je croisais les bras, mon petit air de garce affiché très fièrement sur mon visage. Je le regardais tirer sur sa cigarette, avant de dire « Bah alors, on est pas un peu vieux, et un peu prof, pour venir draguer à une soirée étudiante ? ». Je savais parfaitement que mes propos allaient le surprendre... Me connaissant, il savait que je ne plaisantais qu'à moitié. J'avais appris un tas de choses sur lui, et je n'allais pas hésiter à m'en servir pour le déstabiliser un peu... voire même beaucoup. Si c'est, en temps normal, lui qui trouble les étudiantes, cette fois, c'est moi, une étudiante, qui vais le troubler, et pas qu'avec mes atouts. La soirée va devenir intéressante finalement.

La soirée battait son plein pour la soirée étudiante organisé par les Apollon. Bien que plus étudiant depuis quelques années maintenant, Roméo avait décidé d’aller y faire un tour. Non seulement parce qu’il n’avait rien de prévu ce soir, Callie avait une sortie entre copine dont il ne s’était pas vraiment intéressé car même si elle avait dit lui dire au moins quinze fois avec qui elle le faisait et où, pourtant il ne savait rien mis à part que l’appartement était vide alors, il décida de sortir et ayant un petit faible pour les petites jeunettes étudiantes, il ne lui fallait pas longtemps pour décider d’aller à la soirée où il allait sans doute des étudiantes et dont une partie suivait ses cours. Il était donc y aller, faisant bien attention à retirer son alliance qu’il mit dans la boite à gants de sa voiture et c’est ainsi que la soirée commença et qu’il ne mit pas longtemps à aller droguer certaines jeunes femmes. Alors qu’il eut envie de se fumer une cigarette, il ne se fit pas privé pour partir de suite, peu importait si on se rendait compte de son absence ou non alors qu’il draguait juste avant. Alors qu’il était seul, dans un quasi silence, gâché par la musique provenant du gymnase pas loin lorsqu’il entendit son nom, il se retourna alors et vit l’une de ses étudiantes. « Tiens, mademoiselle Callaghan ! » Il ne connaissait pas le nom de tous ces étudiants mais la jeune blonde faisait partit des seuls qu’elle connaissait. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il sentait qu’elle n’était pas là pour tenter de s’inviter dans son lit. Cela se voyait à son sourire, il connait les femmes en générale et puis, il la connait un minimum. « On est jamais trop vieux pour aller des soirées, tu t’en rendras bien compte et puis, je suis sure que plusieurs de vos camarades ne se plaignent pas de la présence de l’un de leur professeur ! » Dit-il avec un petit sourire au coin. Il ne fallait pas un bac+3 pour comprendre où il voulait en venait. Il était du genre prof à se vanter de se faire des étudiantes, la plupart des gens le savent, contrairement à la chose qui est plus important, l’existence de sa femme dont il oubliait parfois très vite l’existence lorsqu’il était en bonne compagnie féminine. En tout cas, prenant une nouvelle taffes, il attendait les sans doutes attaques de la demoiselle, à moins qu’il se trompe…

En l'entendant prononcer mon nom, je lui fis un petit sourire. Je me retins ensuite de pouffer de rire « Si vous le dites.. A vrai dire, je n'en sais rien, parce que mes amies ne vous ont même pas remarqué. 'Faut dire que s'envoyer un simple prof, c'est dégradant, aussi séduisant soit-il. Il y a bien assez de beaux garçons ici, pour tomber dans les filets d'un employé... », répondais-je en le fixant avec insistance. Je dois bien avouer que si je n'avais pas su autant de choses à son sujet, si Roméo n'était pas professeur, et si j'étais une fille facile, je n'aurais pas refusé de faire un tour dans son lit... Mais malheureusement, aussi canon qu'il soit (car oui, il faudrait avoir des problèmes pour penser le contraire), je ne le souhaite pas plus que ça. Je me raclais la gorge, avant de reprendre, en haussant les sourcils, comme-ci de rien n'était « Puis, si elles se doutaient une seule seconde de votre petit manège... ». Je mis ma main sur ma bouche, faisant semblant d'en avoir trop dit. Je savais que j'allais éveiller sa curiosité, et c'est pour cela que je faisais durer le suspense.

Eleanor n’était pas comme les autres étudiantes qu’il pouvait faire craquer en un claquement de doigt, non elle ne semblait pas intéressé par lui et semblaient avoir d’autre chose en tête. Ce qui était dort dommage car il en aurait bien fait son quatre heure mais bon, il devait faire avec. Il eut un léger rire en l’entendant puis lui dit simplement : « Il faut croire que pour certaine, sortir avec un simple ‘employé’ ne les dérange aucunement. Ou alors on ne connait pas les mêmes étudiantes ! » Dit-il avec un petit sourire au coin. Il n’avait aucunement besoin de justifier le fait qu’il était séduisant et qu’il en faisait craquer, c’était un fait, qu’elle le croyait ou non il s’en foutait royalement. Roméo fronça les sourcils en l’entendant. De quoi elle parlait ? Techniquement, elle ne pouvait être au courant de ce qu’il cachait, par rapport au fait qu’il cachait être marié à tout le monde et à sa femme qu’il couchait avec pas mal de jeune femme dont la plupart étaient des étudiantes, même des étudiantes qu’il avait à ses cours. Non, elle ne pouvait pas savoir, à moins que… « Mon petit manège ? » Autant demander pour savoir car peut-être que ce n’était rien et qu’il se faisait des fausses idées. Peut-être que ce n’était qu’un petit truc de rien du tout alors il fallait mieux qu’il le sache avant de se vendre tout seul. En tout cas, il avait changé de comportement parce qu’il flippait, il faut bien l’avouer, qu’elle ne sache des choses qu’elle ne devrait pas.

Je secouais légèrement la tête, en haussant ensuite les épaules « Sortir, sortir... C'est un bien grand mot. ». Je passais ma main dans mes cheveux, pour reprendre « Après, nous n'avons pas toutes les même valeurs, vous voyez. Les petites traînées en chaleur, elles se contenteront de vous, c'est sûr. Dieu merci, il y a aussi des filles comme moi, qui ont des principes et trop d'estime pour coucher avec un prof... ». M'interrompant dans mon discours, il reprit mes propos, ce qui me fit sourire, naturellement « Allez, pitié, arrêtez de faire celui qui ne comprend pas... ». Je le fixais, agacée... Je posais ma main sur son épaule, un petit air sournois sur le visage « Comme je le disais, les filles comme moi ont des principes, et ne coucheraient JAMAIS avec un homme déjà prit ». Je pris un air désolé, dans le genre eh ouais mon gars, je t'ai grillé, avant de me corriger rapidement « Pardon, je voulais dire, marié ! », terminais-je en haussant un peu le ton pour le mettre mal à l'aise. Gardant ma main sur son épaule, je le regardais, et admirait son air décomposé en m'entendant prononcer ce mot « C'était stipulé sur le contrat de mariage, ou madame Del Duca ne sait rien de tout ça ? », demandais-je d'un ton ironique. C'est moi, ou il vient de se brûler les ailes, le p'tit Roméo de ces dames ? .

Il était du genre prof sympa, qui fait ami ami avec les élèves et donc, les tutoies la plupart du temps mais pas là, pas avec Eléanor alors qu’elle semblait diabolique ce soit rien que de la façon qu’elle avait de le regarder. Il allait s’en mordre les doigts. « Sortir, coucher, se faire, on s’est très bien comprit Mlle Callaghan ! » Dit-il avec un petit sourire au coin. Parfois, on lui résiste, ce qui l’attire encore plus mais là, pas du tout. Il n’allait rie essayer, tout simplement parce qu’il n’était pas intéressé et puis à quoi bon, il savait d’avance que ce n’était pas la peine alors autant ne pas perdre son temps avec la blonde. « Il faut croire que vous êtes unique en votre genre car il ne doit pas y avoir beaucoup de femmes avec des principes ici » Enfin, s’il reprenait ces mots. Pour Roméo, ce n’était pas parce que telle ou telle étudiante couchait avec lui qu’elles n’avaient pas de valeur. Ce n’était pas comme si elles étaient des gamines ou s’il avait soixante balais. « Non, je vois pas de quoi vous faites allusions Eléanor ! » Dit-il en la fixant et lorsqu’elle qu’elle lui fit comprendre qu’il était pris, puis marié, il resta sur le cul, c’était le cas de le dire. Son sang ne fit d’un tour, il était assez crispé. La regardant alors, sans dire un seul mot, il ne savait pas quoi dire puisqu’il ne s’attendait pas vraiment à ce qu’on apprenne son petit secret comme ça, alors que son alliance n’était pas sur lui et puis, il ne connaissait pas vraiment Eléanore alors pourquoi avait-elle découvert faire ça ? « Qu’est-ce que vous voulez ? » Elle voulait des bonnes notes ? De l’argent ? Quoi au juste parce que bon, elle ne devait sans doute pas faire ça pour rien. En tout cas, il était assez déstabilisé à savoir qu’en un claquement de doigt, elle pouvait gâcher toute sa vie.

Je restais silencieuse après ses propos qu'il n'était pas judicieux de relever. Je levais un peu la tête, prenant un air arrogant et hautain, avec un sourire fier dessiné sur les lèvres. Étouffant un petit rire, je répondais « Eh oui, je suis unique. On dirait que ça vous surprend, est-il nécessaire de vous rappeler qui je suis ? Non, bien sûr que non. On ne fait jamais le rapprochement entre moi, et les filles faciles de ce campus, parce que je suis le haut du panier, vous voyez. ». Je jetais une mèche de cheveux en arrière, cet air suffisant qui m'allait si bien sur le visage. Je reprenais ensuite, avec un sourire mauvais « ... Mais pour une fois il n'est pas question de moi, mais de vos petites liaisons extra-conjugales. ». Après lui avoir révélé ce que je connaissais de sa petite vie, je jubilais presque en voyant la tête qu'il faisait. Je lui murmurais à l'oreille « Ca vous en bouche un coin, hein, Roméo ? », avant de me remettre face à lui. J'arquais un sourcil en entendant la seule réponse qu'il avait été capable de me donner. Je riais un peu, avant de répondre, hésitante « Un hélicoptère et 200 000 dollars en petite coupures ? ». Je reprenais mon sérieux « A vrai dire, j'aime pas trop votre comportement. Vous voyez, mon grand-père est assez souple au niveau de la relation prof/élève, quand ils sont jeunes. Mais il faut être discret. Il y a une fille qui passe ses journées a pleurer, parce qu'elle pensait qu'elle avait une chance avec vous. Enfin, une chance de se faire traiter autrement que comme un bout de viande. Vous imaginez, le jour où sa stupidité va s'effacer et lui laisser constater que vous vous envoyez surement sa meilleure amie ? et sa cousine chez les Poséidon ? Elle va péter un câble, et vous mettre dans une position très délicate. Et mon grand-père risquerait d'avoir des ennuis, si vous vous retrouvez avec un procès aux fesses. ». Je le fixais, reprenant « Et j'ai pas envie qu'un type qui est pas capable de calmer ses ardeurs, lui cause des problèmes. Vos soucis de couples, c'est les vôtres, alors trouvez vous des conquêtes hors du campus. ». Je restais silencieuse un moment, en voyant deux étudiants s'en aller. Une fois de nouveaux seuls, je lançais « Et je dois dire, que vous êtes pas le professeur le plus juste qui soit, non plus. »