Tu traines dans les rues, comme d'habitude les mains dans les poches. Y avait pas grand-chose à faire le samedi soir à part errer dans les rues en compagnie de quelques amis mais ce soir, t'avais comme le besoin de te retrouver seul. Oui, la solitude te permettait de prendre du recul sur toi, ton passé. Tu savais qu'après quelques bons verres, tu ne penserais à rien d'autres. Puis peut-être tu croiserais le chemin de tes amis et que tu terminerais probablement le lendemain à comater même si tu n'étais pas un fan de la gueule de bois, ce qui pouvait se comprendre. Puis ta mère t'appelait toujours le dimanche et tu n'avais pas envie de lui donner une raison de plus pour la décevoir. Tu n'avais pas changé comme elle le souhaitait mais tu ne semblais pas le vouloir non plus. Cigarettes en bouche, tu attendis de la terminer avant de rejoindre le Peirson Pub. Bombé comme à son habitude, tu soupirais à l'idée de trouver une place. Chouette, il restait une place près du comptoir et tu t'empressais de la rejoindre. Sans prêter attention à la personne à coté de toi, tu commandais ton verre, les yeux rivés les bouteilles se trouvant derrière le barman. Tu ne prêtais pas non plus attention au brouhaha et tu sortis ton téléphone de ta poche de jeans et en redressant le visage, tu remarquais Delilah. Fronçant les sourcils, un sourire se dessina sur tes lèvres. Tu savais comment ça allait se passer: piques sur piques, comme des gosses de cinq ans. Il fallait toujours que vous vous cherchiez comme si aimiez ça alors que parfois, il vous arrivait de vous confier l'un à l'autre, mais ça, c'était souvent après quelques verres.Ah. C'est toi. Tu m'en vois ravi de te voir. Tu prenais ce ton complètement ironique bien qu'au fond, c'était probablement une des personnes qui te connaissaient le mieux mais il était hors de question que tu sois gentil, de tout façon, tu ne connaissais pas la gentillesse, notion étrangère. Le barman t'apportait ta boisson et tu la vidais d'une traite avant d'en recommander une..Madame se saoule seule ce soir ? Tu grimaces et joue de ton verre vide.

Delilah. C'était fou ce que l'alcool pouvait te rendre si stupide. Stupide d'avoir confié ta vie à cette fille alors que tout est censé vous opposer. Vous faites comme si de rien n'était, vous faites semblant de vous détester mais pourtant, tu savais qu'une part de toi ne pouvait pas la haïr. Pas parce qu'elle savait un tas de trucs sur toi mais parce qu'elle était probablement une des seules à te connaitre aussi profondément, elle connaissait le vrai Adonis, pas ce con aux allures purement hautaines. C'était si drôle à jouer et au moins, personne ne découvrirait ces faiblesses en toi. Tu te demandais toujours pourquoi elle et pas une amie proche. Delilah aurait été probablement une fille sur laquelle tu aurais pu jeter ton dévolu étant donné qu'il fallait se l'avouer, elle était clairement ton genre de filles mais avec tout ce qu'elle savait sur toi, c'était plutôt risqué. Tu la rejoins au comptoir bien que ton attention n'avait pas été de la suivre jusqu'ici, tu te serais bien passé de sa compagnie mais il allait falloir que tu fasses avec. Tu n'avais pas non plus rejoindre une place plus loin, non, vous allez être contraints d'être côte à côte. Tu masses tes paupières soupirant de ta journée. Toujours ce mal de crâne. Tu connaissais la solution. Quelques verres vidés et tout irait mieux. Tu fais semblant d'être heureux de la voir, prenant ce ton railleur et tandis que tu l'écoutes, tu lèves tes yeux au ciel, continuant sur la même lancée.Ce que tu peux être rabat-joie comme nana. T'avais passé une mauvaise journée alors t'étais clairement de mauvaise humeur. Espérons que la fin de ta journée serait meilleure. Elle ne pouvait que l'être.Tandis que tu te commandes un autre verre, Delilah vint entrechoquer vos verres, tu en reversais sur le comptoir.Mollo blondie. T'as passé une sale journée toi. Tu commençais à le connaitre bien que vous n'aviez jamais pensé réellement de temps ensemble. Oui, c'était troublant. Mais tu la comprenais plus que tu ne le voulais, c'était comme ça. Fourrant tes mains dans tes poches de ton pantalon, tu l'écoutes avant de rire à sa demande implicite "de la laisser seule". Non. Et toi non plus il me semble, à moins que tu attendes quelqu'un. Ce qui m'étonnerait. Tu ris tandis que tu hausses un sourcil. Non, tu n'allais pas te plier aux désirs de madame, t'avais réussi à avoir ta place au comptoir, il était hors de question que tu la laisses pour Delilah. Allez. J'en suis sur que d'ici quelques verres en plus, tu me confies ta vie. La semaine pourrie que tu viens de passer, les emmerdes que t'as eu. Ces profs qui t'ont gavé. Tout. On est devenu des confidents maintenant ? Je sais un tas de trucs sur toi. Comme tu en sais sur moi. Tu vides d'une traite ton verre et en recommande deux autres, oui oui c'était ta générosité ou plutôt ta bonne action du jour. Faisant glisser le shooter devant la jeune femme et te tournais vers elle.Trinquons. Au fond, on se ressemble un peu toi et moi, non ? Tu lèves ton shooter, sourire mesquin aux lèvres.

Cette sensation unique. Celle de l'alcool te brûlant le corps, t'aimais cette déchirure bien que parfois, c'était à peine si tu t'étouffais. Tu déglutissais, frissonnais, grimaçais à son ingurgitation. Bien que tu t'attendais à passer la soirée seul, oui, t'aimais bien la solitude, ça te permettait de prendre du recul sur certaines choses et puis seul, tu n'avais pas besoin de tenir une discussion avec quelqu'un, accorder de l'intêret à la conversation. Là, au moins, tu étais persuadé que personne ne viendra t'embêter. Soit, tu avais préféré ne pas demander à tes amis de t'accompagner et puis de toute manière, la visite au Peirson Pub avait été hasardeuse. Besoin de prendre un verre, c'était le seul bar que tu connaissais et dont tu étais sur de ne pas croiser toutes les épaves du quartier bien qu'il y en avait toujours deux ou trois qui trainaient par là. Tentant de te trouver une place au comptoir, tu fus ravi de voir qu'il restait une dernière place juste en face du barman, ce qui pouvait s'avérer efficace. Hasard rencontre, tu tombais sur la belle Delilah. Oui, on pouvait disserter sur sa beauté mais en aucun cas, tu éprouvais une quelconque sympathie à son égard, c'est comme si tu te sentais obligé de jouer les mecs antipathiques. La raison? C'est qu'elle te connaissait mieux que quiconque. C'était flippant de savoir que quelqu'un te connaissait aussi bien, avec elle tu n'avais pas besoin de parler, en un regard elle comprenait. Tu évitais donc de montrer tes sentiments, tes émotions mais tu savais qu'un sale regard te trahissait. L'alcool était la cause de tout. En effet, il avait fallu un soir et quelques verres vidés, pour que vous veniez à vous confier comme deux bons amis d'enfance. En général, t'étais secret, gardant tout pour toi. Secouant la tête avant de passer ta main dans tes cheveux, tu la regardais d'un air faussement blasé. C'est pas d'ici demain que quelqu'un te tiendra compagnie ici. Ça n'intéresse pas grand monde de voir Delilah-Rose Strauss dans tous ses états après avoir bu ne serait-ce qu'un verre. Tu te rends compte du ton tranchant utilisé, de ta méchanceté gratuite. Mais c'était pour ne pas qu'elle devine que tu allais mal, du moins pas aussi bien que tu aimais le laisser paraitre. Jouant de ton verre vide, tu t'empresses d'en commander un autre et trinquais avec la jeune femme. Comme des potes. Tu la regardes avant de commencer doucement ton verre. Sachant que c'était une petite joueuse, tu te doutais que tu allais avoir le droit à la soirée confessions. Cependant, tu ne l'arrêtais jamais, tu l'écoutais et tu t'intéressais même à ces problèmes. Parlant en connaissance de cause, il t'arrivait de lui donner des conseils. Ouais, c'était carrément un autre Adonis qu'on voyait là. Elle était probablement la seule à le connaitre.Tu veux me parler de ta journée? Tu sirotes ton verre et tu la regardes, mais cette fois-ci gentiment, sérieusement voire presque avec affection. Delilah pouvait être lunatique. Un coup, elle t'en balançait en plein la "gueule", un coup elle faisait comme si de rien n'était mais ça n'était pas pour te déplaire. D'humeur joueuse, tu commandais des shooters et tu fis glisser un verre vers la jeune femme.Celui qui tient le plus a gagné. Mais on peut rajouter quelques règles, genre celui qui boit le dernier doit.. je sais pas tu choisis entre faire un gage ou bien dire une vérité. Un peu nul dans la rédaction des règles, les idées étaient là. L'alcool encore, sera votre partenaire. Bien que tu craignais le pire, tu te faisais confiance, oui, tu tenais à l'alcool. . Ce jeu te plait Blondie? Il est à la hauteur de tes espérances ? Tu pris le même ton ironique que la jeune femme avait employé quelques minutes auparavant. Sortant encore une de tes fameuses substances illicites discretos, tu te levais. . Mais avant je m'en fume un, tu m'accompagnes ? On pourra même dire que tu auras un peu d'avance, je risque de tenir moins que toi avec ce truc. Bien que je doute de tes capacités à me vaincre. Oui, tu étais toujours sur de toi.