Je veux pas arrêter le basket, c'est ma passion" disait-elle d'un ton las à son adorée de mère. Elle n'avait que cinq ans et avait une vraie bouille d'ange. Son grand frère, Julien, arriva par derrière et fit un gros bisous à sa soeur, souri à sa mère, et monta les escaliers pour rejoindre sa chambre. La maman sourit.
"Ma puce, t'es bien la fille de ta maman." Le papa sortit la tête de la cuisine.
"A table petits morveux".
Voila l'ambiance que régnait chez les Dancourt : une petite famille heureuse, la maman professeur de sport, le papa chef d'atelier, le fiston rêveur et casse-cou, la fillette drôle et intelligente. Ils habitait avec le vieux chat Poupette dans un appartement parisien. La petite Charlotte était une fille pleine de joie, un peu précoce, sure d'elle. Elle aimait bien la vie, seule ou pas, avec des tas d'amis. Elle n'en avait pas besoin pour exister.
Mais c'est un beau jour d'Octobre qu'on lui annonça la nouvelle, Papa n'était plus de ce monde, fauché par un camion. Fini les repas à quatre, les vacances dans le gard, les repas de famille. Charlotte vivrait à présent avec son frère et sa maman, une drôle d'expérience, selon elle, et elle était bien triste.
"Charlie, tu me laisses la game boy color?" Charlotte avait maintenant treize ans, elle était toujours la même, une fille spéciale. Treize ans et vachement intelligente. Elle tenait des discours interminables devant ses quelques amis qui ne comprenait pas grand chose. Elle rêvait de liberté, de voyage. Et surtout, elle était toujours passionnée de basket. Elle écrivait, dessiner, danser, au fond, c'était une vraie artiste, mais elle ne se l'avouer pas. Elle soutenait tout pleins de causes : sidaction, restos du coeur, unicef, et des tas de trucs politiques. Dans ses mots on pouvait entendre des paroles communistes, comme son grand frère adorée. Plus tard, elle sera pas politicienne par contre, mais photographe-reporter.
"Oué une seconde, je vais mettre la table" répondit t'elle, fixant l'écran. Elle se leva, prit les assiettes dans le placard.
"Je viens de faire la vaisselle, prends les propres" dit sa mère, arrivant par derrière, boîte haricots verts dans la main.
→ ANTI-CONFORMISTE ET LIBRE
Charlie.... La scène était bien triste, et bien réel. La maman, tentait de calmer la jeune brune, en rage, larmes aux yeux.
Je veux aller là-bas ! Mamie est d'accord ! J'en ai marre de ce pays de merde ! Elle sortit, claqua la porte et s'effondra. Elle ne voulait plus vivre en France, et désirait rejoindre sa grand-mère qui habitait près de Tunis, faire ses études là-bas. Deux mois plus tard, elle partit, triste de quitter sa mère mais heureuse de quitter la France.
→ PLEINE D'ESPOIR ET DÉTERMINÉE
C'est à la mort de sa grand-mère, le 9 Juillet 2011, que Charlie partit à Jersey le 14, jour de ses 21 ans, chez son cousin. Il ne faisait que prôner les qualités de cette île paradisiaque, et il était hors-de-question qu'elle retourne à Paris, alors elle y alla. Elle intégra ensuite très facilement le nouveau campus vu ses résultats scolaires et sportifs, ce qui lui permit de rentrer dans la confrérie Poséidon.