LEANN ◭ It can get ugly, before it get beautiful.

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La journée d’aujourd’hui avait été totalement plate. Tu étais fatigué le matin, au réveil, après tu étais juste… Chiant. En fait, tu te faisais chier tout seul et c’était sans aucun doute dû à l’appel que tu avais reçu hier, mais là maintenant, tu voulais juste rentrer chez toi. C’était des nouvelles de la maison, on se battait un peu pour prendre l’appareil des mains de celui qui était devenu ton tuteur et ça t’agaçait, mais tu avais tout de même finit par avoir une discussion, quelque peu perturbée oui, mais le principal était que tu avais compris l’essentiel qu’il y avait à comprendre. D’après ce qu’il te disait, les choses avaient changées chez toi, la couleur des murs, les meubles et encore quelques membres du petit personnel, ceux qui étaient là avant – c'est-à-dire depuis ta naissance – avait été renvoyé, à l’exception d’Amandine, ta nounou dans le temps, qui était morte d’une overdose. Sérieux, t’étais dégoûté. Oh mais il y’avait encore une chose de bien pire pour te dégouter, te faire perdre tous tes moyens mais surtout tout donner l'envie de rentrer chez toi, en France, pour lui régler son compte vite fait bien fait. Mais tu en étais incapable. L’amant de ton père, qui c’était grâce on-ne-sait quelle loi permis de prendre les rennes dans la maison, virer du personnel, repeindre les murs, changer la déco. Tout ça, c’était de lui. Tu l’imaginais bien à dix-neuf pieds sous terre cet imbécile, mais qu’est-ce que tu pouvais faire ? Rien… Du moins pour le moment. En bref, l’appel d’hier avait suffit pour plomber ta journée d’aujourd’hui et t’essayais tant bien que de mal, dans ta magnifique voiture à te dire qu’il pouvait y avoir pire, même si avouons-le, tu ne voyais pas comment. Et en descendant, tu pensais à elle. Non mais sérieusement, face à tout ça, elle avait bien de quoi être le cadet de tes soucis, en plus, elle semblait bien heureuse là où elle était et les choses étaient beaucoup mieux ainsi. Pourquoi tu pensais à elle ? Tu te désespérais, ça faisait quand même assez longtemps que tu ne t’étais pas donné à cette perte de temps, ce n’était définitivement pas en pensant à elle que les choses allait s’arranger. S’arranger… Ouais, t’aurais préféré en finir en de meilleurs termes avec elle, juste parce que c’était elle. Mais tant pis, ce n’était vraiment pas le moment, tu avais d’autres problèmes à régler – fin’ t’avais l’espoir de pouvoir régler un problème – et ce n’était pas elle. La mongole blonde, ta mongole blonde. Tu rentres dans l’ascenseur des dortoirs en soupirant assez bruyamment comme si ça va t’aider à sortir de tes pensées. Tu t’adosses au mur, alors qu’une drôle de forme de… Oh, la mongole blonde. Tu souris seul, face à ta propre réflexion, mais ton sourire se brise brusquement quand tu te rends compte qu’en fait, elle est là, en face de toi et que si tu ne fais pas attention à ce que tu dis maintenant, ça risque d’être chaud dans l’ascenseur pour les quelques secondes à venir. Ouf, elle sort, du moins, elle va sortir. Tu es soulagé, trop soulagé, c’est trop tôt pour être soulagé. Elle appuie sur le bouton pour ouvrir les portes, sauf que… Sauf que ça ne marche pas. « Génial… On va enfin pouvoir avoir une con-ver-sa-tion ensemble, ça me manque encore un peu. » Tu dis ça sur un ton ironique, mais ce n’est pas totalement faux – même s’il n’y a que toi qui le sait – mais t’es presque certain qu’elle ne va pas réagir, elle va t’ignorer… Mais là, vous êtes dans un ascenseur et la distance entre vous n’est pas aussi immense que ça. Tu glisses un peu avant de te redresser et là l’appareil fait une montée soudaine avant de se bloquer. Ok. T’es en vie. Ce n’est pas que tu es claustrophobe hein, mais plus vite tu sortiras de là, mieux ça sera.

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+ be my teacher.

une journée de merde. tiens pour changer, mais tu as l’habitude maintenant, tu les enchaînes depuis bientôt presque une semaine. et ça se résume à ça, plus ou moins : éviter le connard, éviter de croiser nate avec kel, éviter de croiser nate avec charles, éviter de croiser nate 60% du temps en faîtes, passer voir nolàn de temps en temps et finir tes soirées dans la chambre de charles. cours particulier, oblige. enfin c’est plutôt ce que tu te répètes, ce que tu tentes de te convaincre. et pourtant il faudrait être aveugle pour voir que ce n’est pas uniquement pour ces petits cours spéciaux que tu te rends dans sa chambre soir après soir. même si ils te sont bénéfiques. d’une part tu fréquentes moins ton dortoir, soit moins de chance de croiser adrian, et d’une autre ta naïveté est en baisse depuis quelques temps. la preuve est que ce n’est pas toi qui ai craqué durant vos fameux cours. et c’est bien la première fois. (…) les cours sont enfin terminés. tu es anéantie, blasée, cassée, claquée, crevée, épuisée, éreintée, exténuée, finie… bref tu es morte. rapidement tu ranges tes affaires, même si avec toi ranger est un bien grand mot. on dira que tu as tout fourré « en ordre » dans ton sac. ouais, c’est préférable. tu quittes donc ta salle, ton portable vibre. un sms de kel, tu ne peux t’empêcher de sourire. oui, tu es cette fille qui sourit pour un banal sms, qui s’extasie devant un long pavé et qui avant d’envoyer un message se le repasse en boucle dans la tête. oh, il t’arrive souvent de mimer le smiley que tu agrémenteras à ton sms. c’est dans ces moments que tu te rends compte que tu n’es pas comme toutes les filles. mais c’est ce qui fait ton charme après tout, non ? il ne faudrait pas oublier de préciser que lorsque ta concentration se pose sur ton portable tu oublies littéralement tout le reste. aussi tu ne te rends compte seulement après une énième réponse que tu te trouves à quelques mètres dans l’ascenseur. la tête toujours baissé, les yeux rivés sur l’écran tu tâtonnes le mur à la recherche du bouton. tes doigts tapotes encore sur la clavier quand tu entres dans l’ascenseur et c’est avec un petit sourire que ton regard se lève. mais très rapidement tu déchantes. Putain… tu ne lui adresses même pas un regard et t’empresses de sortir, mais c’est trop tard les portes viennent de se fermer. derechef tu poses un doigt sur le bouton censé ouvrir les portes automatiquement. Génial… On va enfin pouvoir avoir une con-ver-sa-tion ensemble, ça me manque encore un peu. rien. Oh je t’en supplie ferme-là ! tu viens donner un violent coup de pied dans les portes de la cabine. d’un coup cette dernière décide enfin de se remettre en marche, mais pas de la façon à laquelle tu t’attendais : elle monte d’un coup et se bloque entres deux étages, entre temps et par réflexe tu t’es agrippé à adrian. quelle idiote, tu t’écartes et composes le numéro de nate. pas de réseau. Génial… franchement c’est génial. Voilà ! On est coincé à cause de toi ! tu n’oses pas le regarder, alors tu lui offres la vue de ton dos. parce que tu le sais, si tu le regardes tu vas pleurer. et pleurer devant lui, ça jamais !

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Non, en fait, tu as passé tes derniers jours à essayer de l’éviter, jusqu’au stade où tu devais choisir stratégiquement les chemins que tu prenais pour ne même pas avoir à voir son dos et tu en as sérieusement marre. Tu n’es pas entièrement innocent, même si t’es trop fier pour te l’avouer tout seul, il faudrait qu’une créature géante dotée de mégaphones dans les poumons te cris ça, à peine loin de ton oreille pour que ça rentre bien et que tu décides de l’affronter, de régler la relation qu’il y’a entre vous, ou du moins essayer. Au début, tu t’en foutais, c’était quand même toi qui avait mis fin à cette relation et grimacer de douleur en voyant son dos était un acte complètement débile, mais après, c’était devenue une habitude. Tu en avais marre. De savoir qu’elle te voyait et qu’elle s’obligeait à ne pas se retourner pour ne pas avoir à combattre ton regard. Mais… Tu n’es pas mieux que Leann, à nier que tu penses à elle, à faire croire à ton monde que ton cœur allait nickel, à force, tu as finis par t’enraciner dans ton mensonge au point d’y croire toi-même et d’oublier qu’à la base, ce n’était que l’aspect que tu voulais faire voir. Tu n’en étais tout de même pas au point de devenir associable, certes, mais cette fille te faisait réfléchir, sacrifier du temps – parce que tu ne considérais pas ça comme une perte - comme si elle t’obligeait télépathiquement à penser à elle et ça t’agaçait. Tu en avais marre. En finir, tu veux en finir. Finir avec cette dispute, cette manière de s’éviter, se donner dos à chaque fois, recommencer en tout bien tout honneur, parce qu’après tout, vous étiez peut-être fait pour n’être que des simples potes ? Peut-être… Tu as visé trop grand, trop vite. C’était Leann, et en entamant de manière prématurée cette relation, tu ignorais que tu étais capable de la blesser à ce point, tu ne la connaissais pas. Et puis voilà, maintenant, il y’a des choses que tu regrettes fortement, mais si tu sentais le besoin de t’arrêter là, c’était bien qu’il y’avait un problème qui s’amusait à flotter entre vous, un problème que tu as lâchement sauté, comme à saute-mouton. Mettre fin. Ce n’était pas la meilleure solution, t’aurais pu faire ça autrement, mais tu t’es débrouillé autant que tu pouvais pour lui faire mal au plus profond de son être. Tu es mauvais. Tu en as marre. Elle t’emmène à te détester toi-même… Jamais. Tu soupires bruyamment quand tu l’entends jurer. Sa voix, elle te manquait ? Non, pas vraiment… Surtout quand c’est pour chercher à t’éviter, encore une fois. Pourquoi vous ne prenez donc pas la situation comme des adultes responsables autrement dit, pourquoi vous ne vous asseyez pas pour parler ? Juste parce que vous n’êtes pas des adultes responsables, fin’ je parle pour toi. Tu n’es même pas capable d’ouvrir correctement une brique de lait tout seul. Mais bon, tout comme les Pokémons, les gens évoluent dans la vie et tu te sentais plus que jamais capable de lui parler, de croiser son regard. Merde : « Je t’en supplie ferme-là. » Tu soupires sans réagir, vraiment, la mini-cabine d’ascenseur n’est pas le meilleur endroit pour une séance de boxe des mots, tu préfères donc coopérer, tu fermes ta bouche un moment, c’est mieux pour toi. En plus, elle te suppliait. Elle te suppliait déjà, à peine arrivée. « T’sais, c’est pas en tapant que… » Secousse. Elle s’agrippe à toi genre cinq secondes, pendant lesquels tu profites bien pour plonger ton regard dans le sien mais une fois la secousse calmée, elle te redonne dos. Incapable. Tu ne la retiens même pas. T’as pas envie de la retenir, là, tu as juste envie de la tuer. Elle est là, à quelques centimètres de toi, mais elle se débrouille encore pour éviter ton regard. Elle a peur ou quoi ? Tu la connais comme si tu l’avais faite, fin’, ça c’est la Leann avec qui t’es sorti et les gens changent, les gens peuvent changer. Aussi vite ? Non, elle ne pouvait pas avoir totalement changé. « C’est n’importe quoi… Les portes étaient grandes ouvertes jusqu’à ce que tu rentres… » - Toi et ta poisse. Le reste de ta phrase, tu la gardes pour toi, dans d’autres circonstances, ça allait sortir seul, mais là, tu t’étais promis de ne dire que la vérité. Elle avait pris son téléphone, tenté d’appeler quelqu’un, tu ne te donnais même pas la peine de la regarder, d’appeler, de réagir pour sortir de là. Non en fait, tu voulais rester, à tes risques et périls. Tes avis changeant t’exaspères, tu hésites à faire quelque chose, non, tu ne vas rien faire. « Leann… » T’as dis son nom ? « Sérieux tu vas pas te retourner ? Parce que là j’ai l’impression de parler à une mongole blonde et mince. » Tu lui parles, même si tu sais bien qu’elle ne veut pas te voir, ne serait-ce en peinture, ou en photo - bon moyen pour elle d'avoir l'impression de te brûler en brûlant l'image - mais tu ne compte pas lui donner le choix. Et puis au lieu de s’arrêter là et d’attendre une intervention divine, ce n’était pas mieux d’essayer de vous parlez ? « Je veux juste que tu te retournes, 500 secondes… » Et après tu ne la harcèleras plus ? Oh non… ça tu ne peux pas le promettre. « Sérieux, c’est con de pas te retourner, on va peut-être passer la nuit là, qui sait ? »

Spoiler:

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» EVY † it's a beautiful lie.
» it’s a beautiful lie ► artémis
» nothing like us. × LEANN
» even if you are beautiful + SAWYER
» LEANN ◭ closer to the edge.

LEANN ◭ It can get ugly, before it get beautiful.

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