marre de ce cœur mon dieu qui ne bat plus.

Errant dans les couloirs de la confrérie, Blazzim songeait réellement à s’offrir une journée de repos, la psychologie et la littérature tout ça c’est bien beau, mais bon, on peut trouver comme excuse que tous ces cours ça freinait son processus de développement, ou un truc du genre, et puis ça devrait pas trop se faire remarquer… ou peut-être que si, ‘fin, c’était pas vraiment le premier « jour de repos » qu’il « s’offrait ». Entre les murs, il semblait être une de ces âmes perdues, le cerveau bourré de réflexions amères et de retenues sauvages pour s’éviter de sauter sur la première personne apte à encaisser les coups. En même temps, trop de prénoms défilaient devant ses yeux, passaient par son cerveau, lui hurlaient de ces mots qu’il faisait semblant de pas entendre. Peut-être bien qu’il devrait s’enfuir un bon moment, partir pour mieux revenir, ou qu’il devrait expliquer le truc… Non, les gens n’allaient pas comprendre, bon, Coleen a compris, mais c’est Coleen, voilà. Parce qu’il a expliqué à Sawyer et depuis, Sawyer s’en est allé. Allé mais genre vraiment allé quoi, totalement disparu, à rendre la situation plus ou moins inquiétante pour le pauvre Blazz’. Sawyer… Il souffla un bon coup, s’en voulait atrocement de penser à lui alors qu’il venait de se faire rejeter, ça sautait aux yeux qu’il ne voulait plus agir dans sa vie, après tout, qui veut d’un bipolaire ? Qui veut d’un fou hyperactif qui n’écoute presque rien de ce que vous lui racontez la plupart du temps ? Personne ne veut d’un Blazzim, ça devrait lui être évident. Le cœur emballé et les larmes remballées, rapidement un joint apparu sur ses lèvres, pas de feu, merde. Il avançait de ses pas si lourds, un peu trop pressé de rejoindre son chat qui n’a pas de prénom, de se coucher sur son lit et de vider sa tête. Sérieusement qu'il faisait peur, avec sa dégaine de fantôme et ses mouvements de zombies, il avait l’air encore plus fou qu’il ne l’était avec son joint pas allumé entre ses deux lèvres. Ses parents adoptifs l’avaient appelés hier, ils voulaient… prendre des nouvelles, prendre surtout sa permission pour adopter un autre enfant, une remplaçante puisqu’apparemment son absence avait fait le vide dans la maison et qu’ils n’aimaient pas avoir le silence comme seul bienvenue quand ils rentraient chez eux, après leurs longs voyages à faire de ces trucs d’hommes d’affaires. Franchement, Blazzim ne voyait pas en quoi son avis pouvait changer le choix de ses parents, seulement que l’idée d’avoir une petite blonde dans la maison lui rappellerait trop Jessalynn. Jessalynn au présent parce que mettre au passé cette fleur qui vous colle à la peau est  absolument impossible. C’était pas sa petite sœur, c’est sa petite sœur. Les psychologues font bien rire, à croire que le noyau de ses maladies, c’est ce souvenir empoisonnant, ils feraient mieux de chercher un autre « noyau » non parce que ce noyau là on peut pas l’avaler. Il sourit doucement, pensant à ce qu’il raconterait à sa sœur maintenant, pensant qu’à cette heure ci, elle doit être vraiment plus grande, à faire chialer les hommes, il sourit à en faire tomber son joint qui sert à rien. Le ramasse rapidement et oh, il voit Sawyer, c’est sûrement un truc de malades mentaux, des hallucinations ça peut pas être lui, le vrai se serait débrouillé pour pas être là, surtout qu’il a eu le temps de décamper quand tu ramassais ton joint, fais-toi une raison Blazzim. Il s’avance malgré la voix agaçante dans sa tête, vers ce qui semble être le fantôme de son défunt protecteur qu’il espérait secrètement retrouver. Et puis, il arrive nez à nez, le fantôme a toujours pas disparu, la maladie devient vraiment, mais vraiment aiguë. « T’aurais pas du feu ? » Pas de bonjour, ni rien, persuadé qu’il est entrain de parler à un mur et que les gens autour doivent vraiment le considérer comme un cas SOS. « Dis-moi, t’es bien… réel ? » Fais-le fuir en même temps.

Sawyer claqua la porte avec violence, il ne mesurait jamais sa force et encore moins depuis qu'il prenait des cours, il longea les couloirs vides de l'université. Il avait une odeur d'alcool, de beuh et de tabac mélangés, ce qui donnait quelque chose d'assez détestable, c'était même nauséabonde mais c'était lui et tout le monde savait qu'il ne pouvait pas passer une journée sans avoir bu -beaucoup- et fumé un ou deux joints. Bien sûr derrières ses senteurs qui piquaient le nez, on pouvait sentir son parfum à lui, puisqu'il s'était lavé quand même, ce n'était pas un crado non plus, il avait une hygiène, et le fait qu'il ne sente pas une odeur appréciée ne signifiait pas qu'il n'avait pas une certaine propreté sur lui. Sa petite chienne, Princess était à son pied, elle n'avait même pas l'envie d'aller se balader ailleurs, seul son maitre comptait et c'était également la même chose pour lui. Il croisa une personne de sa classe, mais ne lui adressa aucun regard alors qu'à contrario la personne en question le fixait, espérant peut-être qu'il lui accorde rien qu'un seul regard, mais il était ailleurs pour concevoir quelque chose. Ses pupilles dilatées et rouges regardaient le vide, et son esprit était ailleurs, il airait près du royaume de la mort. Bringstone passa dans le bâtiment des dortoirs afin de rejoindre le siens. Il fut surpris de constater le monde qu'il y avait dans la maison de Hadès, c'était bizarre même trop bizarre qu'un nombre aussi important d'étudiants puisse être là à une rien faire. Il sentit son portable vibrer, il se stoppa net, sa chienne fit de même et s’assit après que Sawyer l'ai regardée. Il venait de recevoir un message de sa soeur cadette, il lui répondit avec peine certes, et certains mots ne devaient pas avoir de sens mais elle connaissait assez son frère pour savoir dans l'état qu'il devait être. Il entendit une voix dans son dos, mais ne répondit, et n'adressa même pas un regard à cette personne, l'envie n'y était pas. Cependant cet homme -car d'après la voix qu'il avait entendu c'était un homme, et d'ailleurs s'il l'écoutait de plus près il se serait rendu compte que cette voix lui était familière- se montra insistant, brusquement Sawyer se retourna. « Quoi ? » Une voix froide, sur la défensive prêt bien entendu a effrayer l'homme bien que la période d'Halloween soit terminée. Mais son visage se fit plus calme, et moins sévère quand il reconnut Blazzim, son..ami, on peut aller jusque là. Ayant entendu la première question du jeune, il lui tendit son briquet. « Tiens ! Et pour te répondre, je suis bien réel, enfin physiquement. » Car moralement il avait du mal à faire face à la réalité.