Cela faisait déjà plusieurs semaines que tu étais littéralement seule dans ce dortoir. Plaisant, certes... le temps de quelques jours. Te retrouver seule, t'étais parfois difficile. Tu ne pouvais plus faire semblant, et surtout tu étais à l'abri de toutes distractions, ce qui n'arrangeait pas ton moral. Sortant de la douche, tu lâchais un léger soupire en te regardant dans le miroir. Qu'on se le dise, tu ne savais plus tellement où puiser la force d'avancer. Tu pensais à beaucoup trop de choses à la fois. Toutes ces choses que tu t'efforçais de laisser sous silence en présence d'autrui. Scarlett avait fuit, et quitté Jersey, tu n'avais même pas eu le temps de te confier à elle sans demi-mesures. Cette fois, tu étais persuadé comme jamais que rien ne serait jamais plus comme avant. Pourtant tu en avais besoin. Elle avait été ton seul repère après le drame à Los Angeles. Enfilant tes sous-vêtements, tu enfila un sweet faisant trois fois ta taille pour retourner dans la chambre en appliquant la crème à tes cheveux dont tu prenais tant soin. « Put*in, tu m'as fait peur ! » De glace comme à son habitude, tu retrouvais Sawyer. On aurait presque cru à un fantôme. Tu étais secrètement soulagée sans même te rendre compte à quel point ce fût un soulagement pour toi de le revoir. Tu aurais pu lui sauter dans les bras, mais un sourire s'est simplement pointé à tes lèvres, alors que ta main tendait à tirer ce sweet trop grand pour toi vers le bas. Tu avais dévié alors vers la commode pour récupérer un leggin, l'occasion de ne pas trop lui faire face. « Ça fait un bout de temps... » Tu n'allais certainement pas avouer le fait que tu avais été potentiellement été vexée de ne rien savoir quand à ses journées d'absence. Après son accident tu avais comme eu une certaine proximité inattendue avec lui. Tu t'étais souciée de lui secrètement tant il te rappelait Jax', et très vite tu t'étais attachée à lui de manière non assumée, et ce bien plus après son accident... mais quelle idée de penser qu'il aurait pu songer à te rassurer en partant pour éviter de t'inquiéter !

Sawyer entra dans la maison de Hadès, la sienne depuis toujours. En traversant l'université il n'avait croisé personne, et surtout pas Lea celle qu'il redoutait le plus. Le brunet rentrait de Londres avec sa chienne, il était encore submergé par les émotions, tant il avait vécu des moments forts auprès de sa famille, et surtout revoir sa soeur Lola lui brisait le coeur.. Mais il tentait de ne pas y penser, même si c'était totalement impossible, sa défunte soeur faisait partie de lui. Béquille au bras droit, et valise dans la main gauche ses pas étaient silencieux, tel un fantôme, on entendait seulement Princess, seul signe de présence. Sawyer arriva enfin devant la porte de son dortoir, il l'ouvrit déposa son sac sur son lit et inspecta les lieux. Esma était dans la pièce juste à côté, nul besoin de lui signaler sa présence elle allait s'en rendre compte. Et effectivement, elle le remarqua il ne bougea pas, mais Princess si, elle courut vers Esma qui connaissait que trop bien la petite chienne pour être souvent avec elle, et puis le petit toutou était un amour rien à voir avec Sawyer, même si avec elle il était méconnaissable. Il haussa des épaules et fit un sourire forcé. Il voyait que la brunette était contente de le voir, entre eux il se passait un truc, enfin plutôt du côté de la belle car il n'avait que faire des sentiments, enfin d'apparence car sa colocataire était particulière, pas comme les autres Hadès sûrement pour ça qu'il ne l'avait pas déjà tué. « Ouais.. » dit-il d'un ton froid, il s'avança dans la pièce et mit son téléphone à charger, profitant de voir l'écran de veille allumé pour vérifier qu'il n'avait pas de message. Aucune notification. Il soupira, et posa son regard noir sur la Miguez « Entre l'hôpital, mes soins, encore l'hôpital et tout le reste j'étais pas très présent... » On pourrait croire qu'il allait s'excuser vu l’intonation de la fin de sa phrase mais il n'en fit rien, hocha de la tête pour accentuer ses propos puis commença à défaire ses affaires dans un silence profond, habituel entre eux, mais avoir Bringstone comme camarade de chambre c'était difficile..

Un sourire, se posait à tes lèvres en sentant le poil de Princess frôler tes chevilles. Elle te chatouillait presque. Tu t'es emparé d'un legging, avant de t'abaisser vers elle pour lui caresser le poil. C'est vrai que ce n'était pas la même chose quand ils étaient tout deux absents. Tu as beau être la première à dire que ton dortoir n'est pas ce qui a de plus vivant, tu t'es vite rendu compte que tu regrettais leur présence. C'était potentiellement réducteur de dire que Princess animait ce dortoir, mais dans le fond c'était bien Sawyer qui laissait sa place. Il n'était pas des plus bavards, des plus présents, mais ton inquiétude tellement secrète faisait que sa présence te confortait. Ton regard se posa un instant sur lui et bien que sa réponse ne te satisfaisait pas tu vint à répondre. « Ouaiiis, j'ai mis le temps, mais j'ai remarqué.. effectivement ! » Bien sûr ! Tu disais ça de manière taquine, mais sans l'assumer. Le premier soir, où tu avais dormi au dortoir, et pas lui, ça t'avait tout de suite mis la puce à l'oreille. D'ailleurs son amour de chienne avait aussi déserté. Raison qui te poussait à penser qu'il te mentait et usait de l'hôpital comme excuse, mais tu t'en fichais pas mal. Il était sur ses deux pattes et que tu le veuilles ou non ça te soulageait grandement. Enfin vos conversations étaient des plus passionnantes. C'était affligeant. Mais il était froid, pas bavard, et toi, tu étais quelque peu vexée et sur la réserve. Tu te battais intérieurement pour ne pas lui laisser trop de place dans tes pensées et préoccupations, et que tu tentais te convaincre que ce n'était pas le cas mais ma pauvre tu étais en plein dedans depuis déjà quelques temps. « J'ai pensé un temps que tu avais complètement plié bagages.. »Tes lèvres te brûlaient. Tu avais envie de lui demander comment ça allait, mais tu savais bien que c'était une mauvaise idée et au moment de craquer, ton cerveau dévia tout juste à temps. « .. tu me le dirais si tu comptais déserter.. t'façon ? » Tu avais un peu marmonné la fin mais encore une fois tu n'assumais pas, pourtant ça n'en restait pas moins une vraie question que tu te posais. Ce qui n'était à la base pas une question en était devenue une, et en plus de cela tu vaquais un peu banalement à tes occupations comme pour rendre la conversation banale. Le regarder dans le blanc des yeux ce n'était pas ce qui marchait avec lui, et surtout tu n'assumais pas assez tes dires pour en faire un moment d'émotions et de retrouvailles. Tu étais heureuse qu'il soit de retour sans pouvoir le laisser paraître, et de son côté ça ne semblait lui faire ni chaud ni froid. C'était toute l'ambiance de votre colocation.