Quelques mauvais mots échangés sur twitter, et voilà que je fonçais pour le premier avion afin d'aller voir Sawyer. J'avais l'habitude de me faire envoyer promener par le beau brun, je savais parfaitement qu'il avait souvent besoin de rester seul... Mais il me manquait, je ne peux pas me mentir à moi même. Cette autrefois enflure me manquait. Un simple sac bourré d'affaires dans une main, je prenais un taxi et me lançait en plein centre de Londres. Je fis de nombreuses recherches pour trouver son adresse. Manque de bol, le temps était très mauvais en ce début de soirée, et c'est trempée que j'arrivais devant la maison des Bringstone, à l'improviste. Je sonnais une fois, toujours sous la pluie battante et dans le froid de la nuit qui pointait le bout de son nez. Impatiente, je sonnais une seconde fois avant d'attendre en tentant de garder mon mince sac à l’abri de la pluie « Tu vas te dépêcher, merde alors... », marmonnais-je en serrant les dents. Le printemps ? N'importe quoi, on se croirait en plein moins de Novembre.

Sawyer avait quitté Jersey, cela faisait quelques semaines qu'il était sur ses terres natales dans la grande demeure des Bringstone, qui regorgeait de souvenirs, notamment ceux de Lola. Le jeune homme n'avait prévenu personne, ni l'envie, ni le temps car il était parti avec grande précipitation. Il recevait toujours des soins pour ses multiples blessures, mais il allait mieux du moins physiquement. En ce soir d'avril, il était seul chez lui, ses parents étaient partis pour un diner en amoureux, Sawyer ne voulait pas se bouger et préférait rester sur son lit, écouteurs dans les oreilles à écrire dans son recueil de poèmes. Il sentit Princess se lever précipitamment, et comprit que l'on sonnait à la porte, ses parents venaient de sortir, ça ne pouvait pas être eux, alors qui osait se pointer dans l'antre des Bringstone ? Sawyer se leva, attrapa sa béquille, et descendit les marches doucement. Et brusquement, il ouvrit la porte. « Putain.. Lea.. » Elle était là, mouillée jusqu'aux os. Leur querelle de la veille l'avait incitée à venir.. Il la fixa, s'attendant à des hurlements.

Alors que j'attendais en me prenant la pluie, je vis la porte s'ouvrir. Je lâchais un peu sèchement, ne sachant si sa réaction était a prendre bien, car je venais de le surprendre ou s'il allait me latter parce que je m'étais pointée « Salut, Sawyer... », dis-je en faisant un petit signe de tête en guise de salutation, simple mais efficace et une mèche trempée se colla sur ma joue. Je la retirais rapidement et demandait grelotant presque mais tentant de le cacher « Tu comptes m'envoyer chier ou je peux espérer entrer ? Le temps que ca s’arrête au moins. ». Je baissais la tête attendant sa réponse en observant mes bottines dégoulinantes elles aussi, à croire que si je faisais un pas, je sentirais une petite flaque sous ma voute plantaire par la même occasion je cachais ce regard pétillant et parvint a calmer mon cœur qui avait fait un bond en le voyant apparaitre devant moi.

Sawyer aurait pu trouver autre chose à lui dire, plutôt que sa grossièreté, il était surpris de la voir, pourtant à force de la côtoyer il devait la connaitre. Après le signe de tête et les paroles de Lea, Sawyer resta de marbre et ne répondit pas. Il comprit qu'elle avait froid, mais l'inviter à entrer, c'était la laisser gagner. Le brunet l'observa de la tête aux pieds, toujours aussi belle, même trempée elle arrivait à le faire chavirer. Afin de ne pas se perdre dans l'admiration qu'il avait pour elle, il bougea la tête, cligna des yeux et posa son regard sur sa chienne. Après quelques secondes de réflexions, il daigna enfin à se reculer pour qu'elle puisse entrer. « Le temps que ça s'arrête. » conclut-il de sa voix sombre et glaciale comme la pluie qui ruisselait le long du corps de Lea. Princess sauta sur la jeune femme, et le Bringstone referma doucement la porte, pour ensuite s'avancer dans le salon, il se retourna un instant pour regarder Lea qui enlevait ses affaires mouillées. « Qu'est-ce que tu m'veux alors ? »

Je soufflais en faisant, avec un petit sourire forcé pour me montrer aussi désagréable que lui « Trop aimable », j'entrais donc un peu précipitamment, faisant attention afin de ne mouiller que l'entrée, pas plus. A peine venais-je d'entrer que sa chienne vint me sauter dessus, je me mettais à sa hauteur « Si le maître n'est pas chaleureux, le chien l'est au moins, ça fait plaisir. d'être bien accueillie », lançais-je à l'intention du jeune homme sans même lui accorder un regard, caressant la petite chienne tout simplement adorable, qui avait désormais l'habitude de me voir. Puis ne voulant pas la mouiller, je cessais de la caresser pour me relever et poser mon sac, pensant à retirer quelques affaires trempées. Ma jupe et mon débardeur blanc allaient bien faire l'affaire. Ne voulant rien lui demander de plus, je prenais mon pull et m'en servais pour égoutter mes cheveux trempés histoire qu'ils ne dégoulinent plus. Je regardais Saw pour répondre, en haussant les épaules « Eh bien puisque via Twitter j'ai pas pu avoir de tes nouvelles, savoir si tout allait bien, comment tu guérissais tout ça... Je me suis imposée. Tu me connais, j'adore jouer. Tu m'as cherché, alors me voilà. C'est une démarche purement amicale, alors pète un coup. ». Je roulais des yeux avant de regarder autour de moi pour observer la maison et sa décoration.

Sawyer ignora totalement les remarques de la Callghan lorsqu'elle entra dans la maison, il n'avait que faire de ses puérilités, du moins c'était ce qu'il se disait maintenant, car habituellement il répondait tout le temps pour avoir le dernier mot. Le brunet se tourna alors vers Eleanor lorsqu'il fut certain qu'elle était « sèche », et la voix de la blondinette se fit entendre. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de Bringtsone. Ce dernier s'appuya plus fortement sur sa béquille, et dit d'un ton désinvolte « Oh mais tu m'as vu alors tu peux partir maintenant ! Je vais bien, puisque je suis debout, que je te tiens tête, et que je n'ai besoin de personne. Maintenant si tu pouvais quitter ma maison, car c'est toi qui m'a cherché, je n'ai jamais demandé à te voir. » Sawyer dans toute sa splendeur, méchant, et sans pitié. Mais son coeur ne désirait qu'une chose embrasser la douce Lea, à contrario de l'esprit diabolique de Sawyer.. Dans deux jours, Sawyer allait devoir faire face à son deuil une fois de plus, car c'était l'anniversaire de la mort de Lola, alors il ne voulait pas s'embêter avec ses soucis sentimentaux. Mais Lea ne bougea pas pour autant. « Et je ne veux pas de ta démarche purement amicale. Nous ne sommes pas amis. » Vrai, ils étaient bien plus.

J'arquais un sourcil, le dévisageant « T'es comme le temps londonien, t'es un hôte à chier, froid comme de la glace et désagréable. Limite j'avais plus chaud sous la pluie que près de toi. », je mentais. Intérieurement je bouillonnais, non seulement de rage mais également de désir. Car je sentais entre nous cette petite étincelle que nous essayions tous les deux de cacher, ce qui justifiait cet échange peu sympathique. Je n'avais qu'une envie: me réchauffer contre lui, et l'embrasser. Mais je ne fis rien. Je m'exclamais, pas trop fort pour que sa chienne n'aboie pas « Prends pas tes grands airs parce que tu sais comment ça va se terminer ! ». Je me mis à rire, d'un rire narquois « Oui tu me tiens tête, et j'ai aussi remarqué que tu étais d'une ingratitude ahurissante. Avant de pouvoir partir à Londres, t'avais souvent besoin de moi, alors arrête de faire le mec indépendant, qui n'a besoin de personne et tout le couplet. J'la connais la chanson. ». Je croisais les bras, soupirant à sa remarque sur notre situation, et je marmonnais « C'est le cas de le dire... ». Nous étions à la fois amis, mais également ennemis, tout cela avec des sentiments très forts que nous ne pouvons nier... C'était plus que compliqué en gros. « Écoutes tu sais quoi, je t'ai pas cherché, j'ai juste voulu être sympa, parce que je m'en faisais pour toi, quoi que t'en penses j'en ai rien à foutre. C'est comme ça, point barre. Je voulais te soutenir pour pas que tu fasses une connerie car je sais parfaitement qu'il y a une date particulière qui approche, et je voulais déposer des fleurs avant de venir seulement... bah la pluie a foutu le bouquet en l'air. ». Je plongeais mon regard dans le sien, de manière à le mettre mal à l'aise, je savais comment m'y prendre, puis serrant les dents pour éviter de faire entendre mes sanglots je disais « J'te comprends pas, Saw... », tout en ramassant mon sac.

La remarque qu'elle lui lança lui effleura le coeur, et il fut pris d'un frisson, mais il passa outre et tenta comme à son habitude de ne pas montrer ses émotions, et préféra hausser des épaules, plutôt que de répondre. Sawyer arqua un sourcil, en plus d'être collante, elle était énervante ! « Oui, ça va se terminer avec Callaghan sous la pluie. » dit-il énervé. Il avait retrouvé toute sa voix, rauque, méchante mais avec ce petit côté sexy. Pendant qu'elle parlait, Sawyer faisait mine de ne pas écouter, regardant tantôt en l'air, tantôt à gauche, tantôt à droite, tout pour énerver encore plus la demoiselle, qui devait trouver le comportement du Bringstone si enfantin. Et encore une fois, un discours qui lui passa au dessus de la tête, il n'avait aucune envie de lui répondre, dire des choses qu'il allait regretter et s'énerver pour rien. Il fit un sourire au coin des lèvres en guise de réponse. « T'es idiote Lea. Si j'suis venu à Londres, c'était pour retrouver mes parents, et les soutenir pour cette date si mémorable et horrible de mon passé. Tu crois vraiment que je ferais une connerie sous leur toit ? Ils ne sont même pas au courant de ma tentative de suicide, pour eux mes blessures sont juste une bagarre ayant mal tourné. Alors tes phrases, ta compassion tout ça, tu peux te les mettre où je pense. » Il soupira longuement, et de sa main libre passa une main dans ses cheveux légèrement bouclés. « Non, mais tu vas vite comprendre. Tu prends tes clics et tes claques et tu me laisses ! » Il avait du mal de lui dire ça, et lui mentir c'était trop poignant.

Je levais les yeux au ciel en m'exclamant, agacée « J'en suis plus à ça près ! », puis j'agitais un peu mes mains pour lui montrer dans quel état j'étais. Je pris un air hautain en voyant ses réactions de gamin, il me sortait par les yeux « Je suis à deux doigts de taper dans ta béquille pour que tu te rétames la gueule par terre, on verra si tu vas la ramener après ça », je baissais les yeux pour regarder sa béquille. Cela me faisait mal de le voir encore dans cet état... Puis la suite me fit presque rire, ignorant totalement son insulte qui me passait bien au dessus, j'avais l'habitude maintenant « Je ne sais pas à quoi m'attendre venant d'un type qui m'a fait sauter du haut d'une falaise avec lui... », dis-je en réprimant un petit sourire, comme avec une pointe de nostalgie dans la voix en repensant à la scène. C'était si puissant, j'avais enfin compris ce qu'il ressentait ou du moins, ce que ça lui faisait tout ce mal qu'il s'infligeait, tout ce danger... Nous avions été inconscients ensemble, nous étions en parfaite osmose à ce moment précis. Et comme cela me manquait... En le voyant rester de marbre face à ce que je venais de dire, je reprenais mes affaires que j'arrachais du porte manteau en disant sèchement, lui crachant mes propos au visage « Je sais pas à quoi tu joues, mais t'es qu'un con. J'allais dire que tu me traites comme un chien, mais même ta chienne, tu lui fais pas subir ça ! J'ai compris je me casse ! Je vais racheter une belle couronne et aller voir ta sœur, je vais en profiter pour nettoyer avec cette putain de pluie ça doit être n'importe quoi... ». Plus je parlais, plus mon ton redevenait calme. Je ne voulais pas prononcer son nom, ni parler d'une tombe, ni de cimetière... Rien, rien de tout cela. Je souhaitais vraiment le faire, j'allais le faire d'ailleurs, pas pour faire plaisir à Sawyer, pas pour faire bonne impression, ou quoi que ce soit. Mais je tenais à le faire. Je faisais partie de la vie de Saw depuis un moment maintenant et nous avions partagé pas mal de choses fortes, et j'avais le besoin d'aller me recueillir. Moi, la reine des glaces, finalement, j'avais un coeur. Je mettais mon sac sur mon épaule, ouvrit grand la porte pour m'en aller, ne la claquant même pas, épuisée par le voyage, et ce sale temps. Je me fis fouetter le visage par une bourrasque et par la pluie, qui cachait mes larmes.

Sawyer ne comprit même pas la scène qui se produisait sous ses yeux, sûrement l'effet des médicaments, et non de la drogue, qui troublait ses esprits. Bien que ces derniers soient assez clairs pour qu'il rétorque et qu'il se montre désagréable. Toutes les remarques que Lea lui lançait, étaient comme des coups de couteaux, à croire qu'il devait encore souffrir.. Mais sachant parfaitement garder la tête haute, et montrer son mauvais côté il ne bougea pas d'un poil et n'eut même pas la force de lui répondre, sachant très bien que c'était comme parler à un sourd. Cependant, il fut ravie, et tout à fait ému d'entendre la jeune Callaghan lui dire qu'elle allait rendre visite à Lola, Sawyer n'eut aucune réaction qui pourrait témoigner de son plaisir, mais à l'intérieur de lui-même, il était conquis. Le Bringstone regarda la jolie blonde se revêtir, et partir sous la pluie, et comme un imbécile, il resta debout en plein milieu du salon, regardant dehors la pluie abondante tomber, et Lea qui était de plus en plus mouillée. Une minute durant il resta ainsi. Mais quand il remarqua l'absence de sa chienne, il fut pris de panique et s'engouffra dehors dans le froid, sans manteau. Princess était aux pieds de Lea, qui ne l'avait même pas remarquée. Bien sûr Princess était également un prétexte, pour rejoindre Lea. « Rentrez toutes les deux ! » maugréa t-il d'un ton neutre. Lea ne bougea pas, mais la chienne était déjà bien au chaud, assise sur le paillasson, yeux rivés sur son maitre. Ce dernier n'hésita pas une seule seconde ! Alors que Lea voulait parler, ou pire crier sur lui, il posa ses lèvres sur les siennes et l'embrassa avec tendresse. Qu'est-ce qu'elle lui avait manqué.

Alors que j'allais appeler un taxi, composant le numéro, je vis à mes pieds la chienne de Sawyer. Très rapidement, je rangeais mon téléphone me penchant pour la porter afin de la ramener à l'abri rapidement afin qu'elle ne soit pas comme moi, trempée... Et encore trempée était bien trop faible pour décrire mon état actuel. Puis la voix de Saw se fit entendre, nous rappelant à l'ordre d'un ton neutre. La chienne se mit à courir et se mit bien au chaud comme-ci de rien n'était. Je me retournais pour regarder le beau brun, me redressant lentement, puis je m'approchais de sa demeure... avant de rester plantée sous la pluie, ne faisant plus un geste, me contentant de le fixer avec le visage d'une fille qui pleure, d'une fille qui a mal. J'étais de sale humeur, il venait de me virer et d'un coup, il changeait d'avis ?! J'entre-ouvrais la bouche pour râler quand Saw vint poser ses lèvres sur les mienne. Je prolongeais son baiser tout aussi tendrement, posant mes mains sur ses joues. Ses lèvres m'avaient tellement manquées, la tendresse dont il faisait preuve alors que c'était en apparence une brute sans coeur... Etre privilégiée dans son coeur, cela m'avait manqué. Puis je me détachais lentement avant de dire en haussant un peu le ton, la pluie tombant fort et me fichant encore plus qu'avant d'être trempée « T'as pas trouvé un endroit plus sec pour m'embrasser ? C'est ton côté romantique, le baiser sous la pluie.... », puis je ricanais un peu. D'un coup, je redevins sérieuse « C'est pour mieux m'enfoncer que tu fais ça ? Tu m'embrasses et tu vas finalement me chasser de chez toi ? ».

La Callghan lui avait manqué, atrocement à tel point que le baiser qu'ils échangèrent, en devenait parfait, comme tous les autres d'ailleurs. Être trempé, il s'en fichait, l'essentiel était qu'il pouvait embrasser sa douce. Cette dernière avait tout à fait raison, il le savait, tout comme il avait conscience de ses changements d'humeur fréquents, mais le Bringstone était lunatique, ça avait toujours été le cas. « Le baiser sous la pluie est un de mes fantasmes. » dit-il avec un petit sourire sur les lèvres. Après la colère, la tendresse et l'affection il laissait place à l'humour... incompréhensible comme toujours. Sawyer arqua un sourcil, recula d'un pas à l'aide de sa béquille et soupira « Dis pas de conneries Lea, et rentres tu vas tomber malade. » Et maintenant il était aux petits soins pour elle, que d'états d'âme différents, de quoi faire perdre la tête. Il entra alors, et une fois que Lea fut entrée, il ferma la porte doucement, pour ne brusquer ni la chienne, qui maintenant bougeait sa queue en regardant les deux jeunes gens, ni Lea. La voix rauque et aguicheuse de Sawyer s'éleva dans le calme de la pièce « Tu veux qu'on prenne un bain chaud ? » De son index il lui effleura la joue et lui fit un sourire affectueux. Il était méconnaissable, mais Lea devait apprécier de le voir si gentil, il fallait que ça dure et malheureusement les moments comme ceux là ne duraient jamais, car soit il prenait à Sawyer l'envie de se suicider, ou soit ses humeurs pétaient tout simplement. Malgré tout, on pouvait voir qu'il était dans son état normal, ses pupilles n'étaient pas dilatées, il ne sentait pas le tabac froid, ni l'alcool, il étai juste trempé et frigorifié. Sawyer poussait le romantisme encore plus en lui proposant un bain, il fallait qu'elle accepte. Pour ne pas se perdre dans les yeux de la jeune femme, il posa son regard sur sa chienne qui regardait son maitre avec de grands yeux, un amour ce chien mais Sawyer le lui rendait bien.

« C'était le mien aussi, un fantasme de réalisé ! », confiais-je au beau brun. Je souriais timidement, première fois depuis longtemps que je souriais ainsi, car honnêtement, quelle vraie nana n'a pas rêvé de ça un jour, surtout dans une telle situation ? J'ajoutais en plaisantant, bien qu'en réalité, je pensais bel et bien ce que j'allais dire « ...avec Sawyer Bringstone en plus, extraordinaire. ». Les sautes d'humeurs du jeune anglais étaient fréquentes, j'étais habituée mais à chaque fois, j'étais obligée de réagir en conséquence, comme-ci cela me surprenait, car j'avais toujours ce besoin de compliquer les choses et de l'ouvrir pour avoir le dernier mot. J'étais contente d'avoir échangé ce baiser de paix avec lui, et je mourrais de l'embrasser jusqu'à ce que mes lèvres n'en puissent plus. Mais j'allais me retenir pour le moment. Alors que je le regardais droit dans les yeux en attendant sa réponse, je fis une petite moue qui affichait presque un sourire « Très bien... Alors rentrons. ». Je suivais Saw puis entrais dans la maison, soufflant en sentant la chaleur, cela faisait du bien, vraiment. Je laissais mes affaires dans l'entrée, toujours pour éviter de tout tremper puis Saw vint à moi, avec sa voix aguicheuse qui me faisait encore frissonner malgré le fait que j'étais totalement frigorifiée « Voilà une excellente idée, avec grand plaisir, Saw.. », répondis-je sur le même ton en le fixant d'un air coquin, me mordillant légèrement la lèvre. Je me rapprochais en le voyant baisser le regard vers sa chienne, pour prendre son menton doucement et lui mordre la lèvre avant de lui murmurer à l'oreille avec mon souffle chaud « Je te suis beau brun. ».

Sawyer fit un petit sourire pleinement satisfait, quand Eleanor avoua son fantasme, ils n'avaient plus besoin d'épiloguer la dessus, confidences faites ils pouvaient rentrer. Le Bringstone se shootait aux médicaments, et aux séances de rééducation, de ce fait son état était assez bon pour quelqu'un ayant sauté deux fois d'une hauteur. Une fois rentrés, Sawyer ne perdit pas de temps, il avait froid et à en voir les lèvres violettes de la belle, il pouvait dire qu'elle aussi, alors un bain pourrait leur faire le plus grand bien, et dans tous le sens du terme. Alors que le jeune homme avait baissé la tête Lea, la lui leva en montant son menton, et le regarda d'une manière tellement sexy que le corps de Sawyer ne désirait qu'une chose : lui sauter dessus. Il mordit l'intérieur de sa joue pour se contenir un minimum, et encore plus lorsqu'elle lui mordilla la lèvre. Il fit glisser sa joue contre celle de la belle, et lui attrapa les lèvres pour lui donner un baiser chaud, entremêlant leurs langues, mettant de la passion. Le jeune Hadès tourna les talons rapidement après avoir mit fin à leur baiser et monta les escaliers. Il eut du mal à remonter à l'étage, mais Eleanor était là pour l'aider, et heureusement. Lorsqu'ils furent à l'étage il se dirigea vers sa salle de bain personnelle et fit couler l'eau du bain. Les vapeurs embaumèrent la pièce rapidement, et pendant ce temps Sawyer s'était assis sur la baignoire, admirant Lea. Bizarrement il ne savait comment agir avec elle, s'il fallait jouer sur la complicité, sur l'agressivité ou bien sur le romantisme. Ne réfléchissant pas, le blessé se releva en s'aidant de sa béquille, et plaqua la belle blonde sur son corps pour ensuite l'embrasser avec passion. « Tu m'rends fou Lea.. » marmonna t-il entre deux baisers.

Je sentais le souffle court de Sawyer alors que je l'aguichais un peu plus, à ma manière. Je savais parfaitement que cela fonctionnait et que je lui faisais de l'effet. Il glissait sa joue contre la mienne pour m'embrasser... D'une manière sensuelle qui ne me donnait plus qu'une envie: me retrouver avec lui à l'étage pour le déshabiller et lui sauter dessus. Quoi que, je pourrais même lui sauter dessus habillé et lui déchirer ses vêtements... A faire au moins une fois dans sa vie ce genre de truc. Bref, ce baiser m'avait comme envoutée, et c'est comme hypnotisée que je suivais Sawyer jusqu'aux escaliers. J'eus l'impression de reprendre conscience quand je le vis monter avec difficulté. Naturellement, je lui vins en aide. Je regardais en montant les escaliers, les photos accrochées au mur... Je vis pour la première fois une photo de la famille au complet, ce qui me fit un pincement au cœur de voir les deux petites sœurs et le grand frère. A peine avais-je le temps de me perdre dans mes pensées à la vue de cette photo, nous arrivions à l'étage. Je laissais Sawyer laisser couler l'eau du bain, les vapeurs embaumant rapidement la pièce, ce qui apportait un peu plus de sensualité. Je retirais mon débardeur trempé pour le poser et en me tournant je vis Saw m'observer. Je retirais habilement ma jupe puis j'arquais un sourcil en le regardant, cette fois-ci sans méchanceté « Tu apprécies la vue ? », puis je souriais. Je le regardais se lever et s'approcher, je me collais à lui et lui rendait ses baisers fougueux mais brefs « Toi aussi, si tu savais à quel point tu m'as manqué. », lâchais-je par accident, complètement sous son charme. Je descendais mes mains pour passer sur ses fesses et tirer doucement sur sa ceinture pour lui faire comprendre que j'avais envie de lui, de tout son être, de ne faire qu'un, de partager un moment intime et agréable avec lui... Alors que j'étais frigorifiée, la température montait d'un cran et je me sentais limite bouillante...

Au plus le temps passait, au plus Sawyer s'attachait à la belle Callaghan, ça lui faisait peur. Mais l'instant présent était tellement parfait, elle l'avait aidé avec tellement de tendresse lorsqu'il fallait monter les escaliers.. Il avait d'ailleurs remarqué le regard de Lea se poser sur les photos de famille, mais il n'avait pas relevé, bien trop de souffrance pour lui, et il ne voulait pas que sa peine remonte à la surface, il était assez calme donc autant rester ainsi. Alors qu'il était assis sur la baignoire regardant l'eau qui coulait, il posa ses yeux sur la jeune femme, son coeur se mit à battre à tout rompre, et il ne put se détacher de son corps de déesse, ce corps qu'il avait serré tant de fois dans ses bras. « Oh ça oui ! » dit-il sans même réfléchir. Il appréciait aussi bien la vue extérieure, qu'intérieure car c'était sa Lea.. En peu de temps il furent collés l'un contre l'autre, il ne put s'empêcher de faire sa remarque et celle de Lea fut encore plus parfaite que la sienne, il lâcha un sourire. « Et toi dont. » Eleanor passa les mains sur ses fesses en tentant de lui ôter sa ceinture, lui il s'empara de son cou pour lui donner de chauds baisers, comme elle pouvait les aimer. Il lâcha alors la demoiselle pour enlever lui même sa ceinture, mais d'une main c'était assez difficile. Et tant il peinait à se dévêtir, il eut un petit rire et se recula. « Bon.. » Avec difficulté, il se mit dans son coin, et envoya sur les roses Lea lorsqu'elle voulait l'aider, pour se déshabiller il ne voulait personne, non pas par honte mais parce que les médecins le lui avaient dit, bizarre le Sawyer, mais content qu'elle ne lui veuille par la suite... Nu avec sa béquille, il s'approcha de nouveau de la belle blonde qui elle aussi en avait profité pour enlever ses sous-vêtements. Le corps du Bringstone était recouvert de cicatrices, il grimaça quand il les regarda. « Je suis...enfin mon corps est..» tenta t-il d'articuler avec peine.

Je pris un petit air satisfait, celui de la Callaghan qui se pavanait autrefois fièrement dans le campus en souriant « Ce sera encore mieux nue... Je pense que je ne mens pas. », dis-je en reprenant mon petit air aguicheur. Et toi dont, mon coeur loupa un battement en entendant que cela était réciproque. Je luttais contre la boule dans la gorge, tant cette révélation m'avait touchée. J'y avais souvent pensé, je m'étais posée la question, j'avais cherché des réponses probables mais connaissant le personnage, jamais je n'aurais pensé l'entendre dire cela. Les lèvres presque tremblantes à force de retenir les sanglots qui me nouaient la gorge, je lui fis un léger sourire. Puis je tentais de retirer sa ceinture, en vain. Je soupirais en sentant ses baisers dans mon cou, chose qui me paralysait immédiatement; j'adorais ça, je fermais les yeux en passant une main dans ses cheveux mouillés. Je le laissais se détacher de moi pour se déshabiller, et son bon... face à la difficulté de le faire me fit retenir un petit rire amusé, mais sans aucune méchanceté ou moquerie. Il était juste à croquer. J'avais tenté de l'aider mais il avait refusé, même pour son haut, alors je m'étais mise dans mon coin pour faire comme lui. Je laissais tomber mes sous-vêtements au sol pour revenir près du beau brun. Je le regardais d'un air tendre, passait mes mains sur son corps lentement, comme pour m'assurer qu'il était bel et bien là, que j'avais bel et bien cette chance de pouvoir de nouveau toucher sa peau douce. Je ne passais pas ma main dans son dos, sachant que la cicatrice la plus douloureuse de sa vie s'y trouvait, mais j'effleurais les autres rapidement en tentant de ne pas lui faire mal. Je le contemplais, éblouie par tout son être et je le coupais immédiatement pour terminer sa phrase « ... magnifique. Comme il l'a toujours été, Saw... ». Je lui fis un sourire, les yeux pleins d'étoiles avant de l'embrasser avec une tendresse sans précédent.

Sawyer afficha un petit sourire, il s'approcha de la blondinette aussitôt comme pour répondre à ses paroles. Il avait tellement envie de faire plus, de faire tout tout de suite, qu'il dut vraiment se contenir de ne pas lui sauter dessus. Le brunet mit du temps à se dévêtir, si bien qu'il se sentit honteux de revenir, pas seulement pour cette raison mais aussi car son coeur était meurtri de cicatrices, une part de lui les aimait bien car elles regorgeaient tellement de souvenirs durant le court instant où il avait été heureux, mais d'un autre côté il les trouvait horribles.. Tout à fait contradictoire. Il grimaça lorsque Lea termina sa phrase, il leva les yeux au ciel « Tu rigoles Lea... » Il retira les mains de Lea qui était en train de lui effleurer toutes ses cicatrices, il fut assez violent dans ses gestes sans pourtant s'en rendre compte, et regretta de suite son geste. Pour se faire rapidement pardonner, il s'approcha de Eleanor et vint trouver ses lèvres. Il la plaqua de sa main libre contre son corps et leur deux corps nus ne formèrent presque plus qu'un. Durant quelques secondes ils s'embrassèrent fougueusement, mais Sawyer mit fin au baiser pour arrêter l'eau du bain. Il vola un dernier baiser à Lea, puis lui fit signe de se mettre dans l'eau. Le brunet la suivit aussitôt, s'aidant du rebord pour faire passer sa jambe encore douloureuse. Bringstone posa ses fesses dans le fond de la baignoire, et admira le corps parfait de Eleanor une fraction de secondes. Magnifique. Il l'attrapa par le bras afin de l'amener contre lui, voulant faire plus qu'un avec elle. Leurs lèvres se touchèrent, la poitrine de la Callghan se posa contre le torse de Sawyer, ce dernier posa une main juste au dessus des fesses de la belle, et son autre main attrapa ses cheveux. Il savourait pleinement l'instant, et le baiser qu'il lui donnait en disait long sur les sentiments qu'il éprouvait pour elle.

Fronçant un peu les sourcils, je me dépêchais de répondre un peu paniquée en voyant qu'il doutait de ma sincérité « Non je... » quand Sawyer retira violemment mes mains qui s'entrechoquèrent à cause de ce mouvement sec. Je me frottais les poignets le regardant avec limite un air de chien battu, ne comprenant pas... J'avalais difficilement ma salive, au bord des larmes, décidément j'étais devenue sensible, voir même un peu trop. Lorsqu'il vint rapidement chercher mes lèvres, je ne bougeais pas, avant de finalement me laisser aller afin de ne pas trop prendre cette réaction trop à cœur. Il fallait que je tente de le comprendre, un peu... Mais cette fois, si j'en avais tenu compte, je n'aurais pas hurlé mais pleuré. Nous échangions un baiser fougueux, corps à corps, ce qui me fit frissonner pour ensuite le laisser aller s'occuper du bain. A son signal, j'entrais doucement dans l'eau, souriant en sentant autant de chaleur sur ma peau autrefois glacée. Je veillais à ce que Saw entre sans danger dans le bain, avec sa jambe et une fois celui-ci calé dans la baignoire, je me retrouvais contre lui. J'effleurais ses lèvres, entremêlant nos souffles chauds pour l'embrasser sur la joue, puis dans le cou, avant d'être attirée à sa bouche pour échanger un baiser passionné. C'est difficile à expliquer, mais tout était dit dans ce baiser... Celui-ci était incomparable aux nombreux autres baisers qu'ils avaient échangés. Je passais une main sous l'eau pour m'occuper de son entre-jambe, caressant sa joue en prolongeant ce baiser intense.

Sawyer savait que le moment qu'ils allaient partager allait être riche en émotions. A peine eut-elle reposé ses lèvres contre les siennes que son coeur palpita, et que ses douleurs habituelles se dissipèrent, Eleanor était son meilleur remède. Un frisson le parcourra lorsqu'il sentit les doigts de la belle sur son entre-jambe, un sourire se dessina sur ses lèvres et il l'amena toujours plus à elle, ne voulant pas détacher ses lèvres de la bouche si douce de Lea. Il lui caressa le corps, faisant glisser d'abord ses doigts dans le cou de la belle, caressant ensuite sa poitrine parfaitement bien dessinée, puis fit descendre toujours avec douceur ses doigts dans le bas du dos de Lea. Sawyer fit glisser sa main sur la cuisse de la jeune femme, la serra un court instant pour ensuite faire entrer ses doigts doucement, et toujours aussi attentionné, dans la rose de Lea. Sawyer relâcha les lèvres de cette dernière et les posa dans son cou pour lui donner de chauds baisers, passionnels et remplis de tendresse. Il soupirait de plaisir chaque fois que Lea le touchait, et il se laissait aller, profitant pleinement de ces moments forts partagés avec elle. L'eau brûlante du bain, la mousse, et le plaisir de l'instant partagé mettaient Sawyer dans tous ses états, si bien que le temps d'un instant, le temps s'arrêtait. Les deux amants purent enfin sceller leur amour, ils avaient pris leur temps pour se mettre en condition afin que Sawyer puisse pénétrer en elle avec affection. Il rattrapa directement les lèvres de sa belle, la laissant faire des mouvements de vas et viens, lui de temps à autre lui mordait la lèvre délicatement. Il soupirait de plaisir, tant la passion et l'amour étaient là. « Je...t'aime.. » dit-il entre deux baisers, pensant ses mots et sachant la teneur qu'ils avaient pour la belle Callaghan.

Je poursuivais doucement mes mouvements sous l'eau, voulant préparer et donner du plaisir à Sawyer, tout en prolongeant ses baisers. J'étais folle de ses lèvres, chaque baiser était un délice et d'une tendresse... Autant les conflits peuvent être violents, autant les réconciliations deviennent de plus en plus affectueuses et passionnées. En sentant les doigts de Saw entrer en moi, j'échangeais un baiser langoureux... J'avais hâte qu'on ne fasse plus qu'un. Le moment arriva enfin, et Saw entra doucement en moi, me faisant lâcher un petit soupir de plaisir. Je commençais à faire quelques mouvements afin d'amplifier le plaisir, passant mes mains sur son torse, pour ensuite passer mes bras autour de lui pour être le plus proche possible. Alors que mon souffle se faisait un peu plus saccadé à chaque mouvement que je faisais, j'eus le souffle coupé en l'entendant prononcer ces mots. Je répondis maladroitement à son baiser, totalement troublée. Personne ne m'avait jamais dit cela, à part mon jumeau mais ça s'était différent bien entendu. Jamais personne n'avait dit je t'aime à Eleanor Callaghan, la reine des glaces... Soudain, je revis tout ce que nous avions vécu ensemble, en une fraction de secondes, toutes les émotions par lesquelles j'étais passée à cause et grâce à lui, à tout ce que j'avais ressentis à son égard... Et Dieu sait que j'en avais ressentis des choses pour lui, rien ne présageant ce que j'allais lui dire en détachant mes lèvres des siennes pour le regarder droit dans les yeux « Je... Moi aussi, Sawyer. ». Malgré la température qu'il faisait, leurs ébats, la vapeur, il était facile de distinguer mes joues rosées à cause de ma timidité. C'était la première fois que je me laissais aller avec un homme, que je laissais faire les choses, sans réfléchir... N'écoutant que mon cœur qui battait à tout rompre.

Pour rien au monde Sawyer ne voulait arrêter le moment, aussi bien parce qu'il voyait l'effet sur Lea mais aussi pour lui. Dans leurs gestes, dans leurs baisers, dans leurs mélanges de souffle, passion, tendresse et affection étaient assemblées si bien que le moment était parfait. Lea était sa muse, son idéale féminin, alors il voulait l'emmener au septième ciel, ce n'était pas un simple moment comme il pouvait avoir eu avec d'autres femmes -même si depuis Lea, il n'y avait plus qu'elle justement-, tous les moments qu'ils partageaient, étaient uniques. Ce n'était jamais les mêmes baisers, jamais les mêmes caresses, jamais les mêmes disputes, mais des moments où la plupart du temps ils n'étaient même pas conscients des sentiments et émotions qu'ils ressentaient. Mais durant leurs ébats bien plus sensuels que sexuels, Sawyer se rendit compte de l'importance qu'avait cette femme pour lui, d'où le fait qu'il lui témoigna ses sentiments. Et après cela, il fit durer le moment encore longtemps, et ils finirent entrelacés, toujours collés l'un à l'autre comme si leur vie en dépendait. Avant que l'eau ne devienne froide, ils prirent un temps pour se savonner, car c'était quand même le but d'un bain. Ce fut toujours un moment aussi intense, et riche en émotions. Le brunet sortit le premier de l'eau, mit une serviette autour de sa taille puis attrapa directement sa béquille pour ne pas souffrir plus longtemps. Il prit une serviette propre dans l'armoire et enroula Lea à l'intérieur, pour lui, il prenait soin d'une perle rare. Il la serra contre sa poitrine, pour lui faire écouter les battements de son coeur. Avec elle il avait beau être plus calme, son coeur battait plus vite. Il lui donna un baiser sur la joue, se mordit la lèvre puis la relâcha. Sawyer l'emmena dans sa chambre après qu'il eut mis leurs vêtements dans la machine à laver. Il lui donna un boxer et un grand T-Shirt à lui et à son tour s'habilla et se mit sous les couettes, laissant Lea prendre place sur son torse et Princess à ses pieds. « Bonne nuit ma Lea. Merci. » dit-il dans un doux baiser sur ses douces lèvres.

Jamais Sawyer et moi n'avions fait l'amour comme ça, avec autant de passion, de tendresse et de sentiments. Ce n'était pas de simples ébats avec mon coup de cœur du moment... C'était un grand moment avec l'homme que j'aimais. Je ne pouvais pas le cacher, lui ayant avoué moi aussi entre nos doux baisers. Intérieurement, j'avais du mal à réaliser que j'avais prononcé ces mots, et que je laissais toute cette forteresse autour de moi s'effondrer rien que pour lui. Je ne l'avais fait pour personne auparavant et j'avais un peu peur, je ne regrettais pas de l'avoir dit mais je commençais à avoir peur... La véritable Eleanor, version bisounours apparaissait au grand jour et je n'aimais pas ça, mais pour Saw, je pouvais bien faire un effort. Et de toute manière, je ne pouvais faire autrement, je me retrouvais désarmée en un simple regard. Je serrais fort le jeune homme contre moi, gémissant à chaque mouvements que je faisais... Et après de longues minutes de plaisir, ce fut terminé. Je reprenais doucement mon souffle, serrant Saw dans mes bras, ne bougeant plus un petit moment pour savourer l'instant que nous venions de vivre. Puis ensuite, nous quittions tour à tour la baignoire que je pris soin de vider afin d'éviter à Saw de se pencher et autre. Je le laissais s'occuper de moi en le remerciant ensuite pour les vêtements. Une fois au lit, je posais ma tête sur son torse, collée à lui, ayant toujours ce besoin perpétuel de sentir sa peau, sa chaleur pour m'assurer que je ne rêvais pas tout ça. En l'entendant me remercier, je lui fis un sourire et je l'embrassais brièvement en guise de réponse, puis je me remis dans ma position, bien calée.

Après une bonne nuit passée avec mon Sawyer, j'ouvris les yeux et me détachait délicatement de lui afin de ne pas le réveiller. Je me rendis dans la salle de bains afin de me préparer sans faire le moindre bruit et m'aventurait près de la buanderie où nos vêtements étaient bien secs et pliés. Ses parents étaient là, ouch c'est vrai, j'avais oublié qu'il était dans la maison familiale. Je vis ma petite robe noire ceintrée et un peu évasée qui était hier en boule dans mon sac, accrochée à un ceintre. Je souriais avant de l'enfiler, de mettre des collants et une paire d'escarpins. J'étais habillée sobrement et avec une robe de circonstances: nous allions aujourd'hui rendre hommage à la petite Lola et je me devais d'être convenable.

Je descendais doucement les escaliers une fois prête et présentable, et me dirigeais vers la cuisine où je vis Mme Bringstone poser un immense plateau sur la table pour le déjeuner « Bonjour madame... », lançais-je timidement. La mère de Saw se tournait vers moi « Bonjour, appelle moi Mary ! Tu es ravissante, viens donc t'asseoir. ». Toujours aussi timidement, je m'avançais vers elle pour lui serrer la main qu'elle me tendait « D'accord Mary... C'est grâce à vous, merci d'avoir prit soin de mes vêtements. C'est gentil mais je n'ai pas très faim, et j'avais pensé monter un petit quelque chose à Sawyer comme je sais que cette journée va être dure pour lui... ». Elle fit un petit geste de la main en entendant mes remerciements et fit un petit sourire tendre par la suite « Oh je t'en prie c'est bien normal ! Je n'allais pas laisser une invitée repartir toute nue quand même. C'est adorable, je vais te donner un autre plateau attends ». Je la remerciais en souriant. Jamais personne ne m'avait intimidé, mais là, me retrouver devant la mère de Sawyer me faisait bizarre. Je rencontrais celle qui lui a donné la vie tout de même... En temps normal, adulte, parents ou autre, je m'en fichais pas mal, je me tenais fièrement et je crachais mon venin à tout va. Mais là, absolument pas, j'étais intimidée par le personnage de la mère si joviale et très accueillante alors que je n'étais qu'une étrangère, d'ailleurs elle me tendit le plateau qu'elle avait remplit et me dit « Et cette jolie demoiselle me donnerait-elle son nom par hasard ? », je secouais un peu la tête, en levant les yeux au ciel devant ma maladresse « Oh pardon, je suis Eleanor. Eleanor Callaghan. ». Puis après une petite discussion durant laquelle je lui avais demandé si je pouvais les accompagner au cimetière aujourd'hui, je montais enfin doucement les escaliers pour aller dans la chambre de Saw, levant la tête pour observer la fameuse photo de lui et de ses sœurs, qui m'arrachait cette fois-ci une larme. Une fois dans la chambre, j'entre-ouvrais les rideaux afin de ne pas l'éblouir, puis je vins me poser sur le lit, mettant le plateau sur sa table de chevet. Je me penchais pour l'embrasser tendrement sur la joue en murmurant « Saw... Réveilles toi... ».

Bien que Sawyer ait passé une merveilleuse soirée, sa nuit fut agitée. Comme toutes les autres d'ailleurs, mais encore plus la veille de l'anniversaire de mort de sa soeur. Et toujours le même rêve, il revoyait sans cesse le jour de l'accident sa famille et lui respirant la joie de vivre, le camion qui les percute, le trou noir, le réveil, et le drame qui lui a brisé le coeur pour toujours. Plusieurs fois il avait ouvert les yeux durant la nuit, il avait entendu ses parents rentrer sans faire de bruit, il s'était attardé sur les douces respirations de Lea qui dormait sur son torse, et il avait pleuré, des pleurs muets juste les larmes qui coulaient. Mais il s'était rendormi si bien qu'il n'entendit ni Lea partir, ni Lea revenir. La demoiselle lui fit un baiser sur la joue et doucement il ouvrit les yeux, ces derniers étaient pleins de sommeil et encore remplis de larmes, alors il détourna le regard pendant un instant. Avec tant bien que mal, il s'assit sur son lit, et osa enfin affronter le regard de sa belle. « Merci. » dit-il dans un murmure. Les images de Lola défilaient dans sa tête, la blessure dans son coeur s'était réouverte et lui déchirait les entrailles, c'était un supplice pour lui de manger son petit déjeuner mais Lea l'avait fait pour lui faire plaisir. Alors que pendant cinq minutes il était resté silencieux, Sawyer brisa enfin le silence. « Mes parents sont réveillés ? » Sawyer voulait savoir si Lea avait rencontré ses parents, sûrement sa mère qui était le genre de femme à se lever aux aurores pour que la maison soit toujours parfaite et que tout soit toujours prêt, quant au père Bringstone il devait être en train de cauchemarder tout comme son fils. Mais Sawyer voulait en avoir le coeur net. Alors qu'il attendait une réponse de Lea, Princess vint se poser près de son maitre lui léchant le visage et le regardant avec de grands yeux désirant à tout prix le croissant tout chaud. Le brunet ne put résister, il lui en donna un morceau et la caressa avec affection, mais toujours captivé par la beauté de la Callaghan.

J'attendais patiemment que Saw ouvre les yeux, pour ensuite lui faire un petit sourire. Je le vis détourner le regard rapidement, celui-ci étant rempli de larmes. Je posais ma main chaude sur son cœur « Ca va, je suis là... », murmurais-je. Je savais qu'il souffrait terriblement, que ça n'allait pas, que même si j'étais là, ça ne changerait rien: cette journée allait être chargée en émotions, mais je me devais de lui signaler que j'étais là. J'avais l'intention de me faire discrète aujourd'hui surtout, mais cela ne voulait pas dire que j'allais le laisser. Une fois qu'il reprit un peu ses esprits, je répondis en haussant les épaules « Je t'en prie ». Je le regardais manger lentement et avec difficulté ce que je lui avais monté, n'ayant certainement pas faim, il devait se forcer... Ah des forces, il allait en avoir besoin. A sa question je répondais, me mettant à genoux sur le lit « Seulement ta mère... », je regardais vers la porte avant d'ajouter « qui est adorable au passage. ». Un petit silence s'installa, je le brisais en reprenant d'une petite voix « Mais j'ai cru entendre le plancher grincer dans une chambre, ton père ne devrait plus tarder. ». Je caressais la joue de Saw, passant ma main dans ses cheveux légèrement bouclés et je demandais, ne sachant pas trop comment agir « Est-ce que tu préfères que je... t'attendes en bas pendant que tu te prépares ? Je voudrais surtout pas être un boulet. Le reste du temps ça me plait, mais pas aujourd'hui. », je lui fis un mince sourire en attendant sa réponse. J'allais me montrer compréhensive, même si il se montrait blessant avec moi, sait-on jamais...