Enfin, une journée de soleil depuis cette longue période hivernale. Ce n'était pas trop tôt. Kôl adorait l'hiver, la neige tout ça, mais un moment, elle voulait ressortir ses Ray-Ban et se dorer la pilule au soleil. C'était la seule raison pour laquelle elle aimait l'été, son teint dorait, il avait du mal étant donné qu'elle était Russe, certes, mais au bout de quelques heures d'acharnement on lui faisait l'étonnante réflexion qu'elle était bronzée. Et pour cette opération bronzage, il fallait si prendre très tôt, il fallait genre préparer sa peau au soleil et en mars c'était parfait car selon l'alignement des planètes et ben.. Non je déconne, en fait on s'en fou. Et la brunette avait son petit endroit favori, le terrain de tennis. Elle se mettait en haut des estrades et comme ça, dès que des beaux mâles se déchaînaient sur le terrain, elle pouvait contempler tranquillement. Bon aujourd'hui il n'y avait pas de match de prévu normalement mais cela n'empêchait pas Kôl de s'installer. Les lunettes de soleil sur le nez, la brunette appréciait largement la chaleur au contact de son visage. Elle pourrait passer des heures et des heures entières sous le soleil, sauf quand quelqu'un se mettait devant elle bien sûr. Elle rouvrit les yeux, exaspérée. Elle était prête à incendier cette personne, la pourrir sur place mais quand elle se rendit compte que c'était Charles, et bien figurez-vous qu'elle ressentait toujours l'envie de le pourrir. Elle n'avait pas vraiment apprécié, même pas du tout, son coup d'il y a quelques jours et c'était bien la dernière fois que ça arrivait. Elle retira ses lunettes et lui lança un regard des plus noirs. « Je comprenne totalement ton indépendance envers ma personne Callaghan, mais est-ce que tu peux bouger ton fessier d'homosexuel ailleurs ? Tu serais gentil. » Sur ce, elle remit ses lunettes et fit comme s'il n'était pas là.

Dès qu'il eut quitté Kôl devant la porte de sa propre chambre – elle n'aura donc pas tardé certainement à remarquer qu'ils partagent la même, même s'il s'est débrouillé les jours d'après pour s'infiltrer dans le dortoir avant ou après que les autres arrivent pour ne pas risquer de la croiser – Teddy s'est mis en quête d'en apprendre le plus possible sur la jeune Campbell. Il a eu beau fouillé, il n'a pas déniché de trucs très croustillants, et c'est en tombant sur Papi Callaghan que celui-ci lui a délivré enfin quelque chose de magique. Un « Kôl Campbell ? On a failli la refuser, elle a un passé de prostituée, mais elle correspond bien trop aux Zeus pour qu'on puisse lui refuser l'accès au campus, et puis, c'est de l'histoire ancienne. » Il n'a pas cherché à savoir combien de temps, pourquoi, comment. Il a pris l'info comme elle lui tombait : sur un plateau garni. Il avait ce qu'il lui fallait. Face à elle, il s'était vite retrouvé désarmé et comme il n'en avait subtilement pas l'habitude – cette attirance fulgurante, le fait qu'elle ait découvert quelque chose sur lui... – il n'avait rien trouvé à faire mieux que de s'enfuir. Mais maintenant, il avait ce dont il avait besoin. Une arme. Si elle attaquait, il aurait de quoi se défendre et il voulait s'en assurer avant d'oser la recroiser.

C'est en ce beau jour ensoleillé de presque-début-de-printemps qu'il l'aperçoit alors. Elle se dirige vers le terrain de tennis. Curieux de voir si elle va jouer, il la suit alors discrètement. Mais ce n'est pas sur le terrain qu'il la trouve. Mademoiselle fait bronzette comme un lézard, en haut des gradins. Sans pouvoir s'en empêcher – toujours aussi aimanté.. – il grimpe là-haut, lui cachant volontairement le soleil pour manifester sa présence. Ouais y a plus intelligent, je sais. Elle ouvre les yeux et retire ses lunettes. Il redécouvre enfin encore une fois la beauté glaciale et fatale de la jeune Russe et se demande bien comment il a pu la planter si près du but.. Je comprenne totalement ton indépendance envers ma personne Callaghan, mais est-ce que tu peux bouger ton fessier d'homosexuel ailleurs ? Tu serais gentil. Bon ok, il n'avait pas prévu d'utiliser son arme si vite, mais elle est agressive et visiblement, toujours frustrée. Rancunière, la petite. Son sourire se fige une demi-seconde, avalant ses paroles acerbes qui lui déplaisent beaucoup – surtout le « fessier d'homosexuel » quoi. Serrant les dents, il croise les bras, ne bougeant pas d'un poil. Ah, ça te dérange ? Pourtant, je pensais que t'en avais vu défiler, des fessiers, et qu'au fond, tu ne te souciais pas vraiment de savoir de quels bords ils étaient. Ça ne lui ressemble pas beaucoup, puis c'est pas fait méchamment, mais il se retrouve dans l'obligation de se défendre. Elle le prend de court, à chaque fois, et comme la dernière fois il sent vite que ni l'un ni l'autre ne va vraiment contrôler la situation.

Encore et toujours Charles. Qu'est-ce qui lui voulait encore ? Le fait de lui mettre clairement un vent, un ouragan, une tornade, une tempête ne lui avait pas suffit ? Il fallait sûrement qu'il vienne savourer sa pseudo victoire. Tant pis, s'il ne voulait pas aller plus loin avec elle, elle s'en fichait. Mais ça faisait une preuve de plus afin de démontrer qu'il était gay. C'était la vie, il embrassait comme un Dieu mais souvent, c'était les plus bels hommes qui changeaient de bord. C'est vrai que sur le coup, Kôl avait été plus que frustrée, elle était sur les nerfs, elle avait envie de pourrir toute la terre entière mais au final elle était partie dans la salle commune pour réviser un peu, ça n'aurait pu que lui faire du bien. Ces derniers jours, elle n'avait pas croisé Charles, même pas aperçu. Elle se demandait ce qui clochait dans sa tête quand même. Ils se séduisaient mutuellement et puis les jours d'après, plus rien. Bon, très bien. Kôl bronzait alors en haut de l'estrade quand une ombre vint lui gâcher son plaisir de la journée, Charles. Elle était surprise de le revoir. Bref, elle ne comptait absolument pas lui taper la discute et elle voulait lui montrer qu'elle était bien décidée à ne plus lui parler. Planter Kôl comme il l'avait fait avait des conséquences, forcément. Elle lui lança une réflexion certainement méchante pour le faire dégager. La brunette n'y allait pas par quatre chemins et ce n'était pas son genre d'être gentille, il était au courant. Mais il sortit alors une phrase qui l'arrêta dans sa tentative pour faire comme si Charles n'était pas là. Aussitôt, elle pensa à son passé de prostituée. Mais ce n'était pas possible, malgré toutes les recherches qu'il avait pu faire, il n'aurait pas pu trouver ces informations. Kôl se calma, se disant que son secret était encore bien gardé. « Uniquement le tien me dérange. Et puis d'ailleurs, pourquoi tu me fais cette réflexion, tu as pris ton cas pour une généralité ou quoi ? » Kôl soupira sans bouger d'un centimètre.

Il est vrai qu'à ce niveau-là, il n'a pas été très astucieux. Qu'elle ne croit pas qu'il n'en avait pas envie, parce que son envie pourrait menacer de le faire chavirer de nouveau ; ben oui, c'était presque contre son gré qu'il l'avait plantée devant la porte de leur dortoir. Enfin, passons. Elle ne semble pas vraiment contente de le voir, mais en même temps... Bah en même temps, rien de plus normal j'ai envie de dire. Il remarque qu'elle semble un peu prise de court suite à sa réplique, mais enchaîne directement, ne montrant pourtant aucun signe de trouble. Uniquement le tien me dérange. Et puis d'ailleurs, pourquoi tu me fais cette réflexion, tu as pris ton cas pour une généralité ou quoi ? Elle soupire, elle est agacée ; ça l'intrigue encore plus. Il fait mine de réfléchir. Il observe son visage, ses cheveux, ses yeux. Elle est ravissante, et cet air colérique lui va encore mieux. Il croise les bras, se frotte la nuque puis se remet dans la même position, avant de se décaler du soleil pour s'asseoir juste à côté d'elle, frémissant légèrement lorsque sa jambe touche la sienne, même s'il l'a fait exprès. Il prend un ton posé pour lui répondre, bien que malicieux. Mon cas tu dis ? Oh, non. Tu sais, moi, c'est pas tellement mon truc de sillonner les rues à la recherche d'une fille qui se vend. J'déteste l'idée de payer quelqu'un pour ça, c'est... malsain. Il ne la regarde même pas, observant le terrain de tennis en bas, même s'il est vide. Nous allons voir de suite si les sous-entendus de Charles portent leurs fruits ou non.

Il savait pour son secret, Kôl en était sûre. Il ne parlait pas des putes comme ça au hasard. Déjà, pourquoi Charles raconterait sa vie à Kôl alors qu'elle lui en voulait profondément pour ce qu'il lui avait fait ? C'était peut-être son genre de s'étaler comme ça mais si c'était le cas, il fallait vite que Kôl le remette à sa place car elle n'en avait rien à faire de sa vie. Mais ce n'était pas ça. Il avait dit avant qu'il ne disparaisse quelques jours qu'il ferait des recherches, histoire d'avoir également un dossier sur elle. Et là, cela fit tilt dans la tête de Kôl. La seule personne au courant dans l'université, c'était le directeur. Elle avait été obligé de lui raconter. Et le directeur était le grand-père de Charles. Tout s'expliquait dans sa tête et sur le coup, le rythme cardiaque de Kôl s'éleva bien au dessus de la normale. Surtout en plus lorsque la jambe du jeune homme frôla la sienne. Malgré qu'il détienne le moyen de ruiner sa vie, elle continuait de ressentir un truc envers lui, c'était dingue. Kôl essaya de se calmer et de rester comme elle était d'habitude. « Mais pourquoi tu me racontes ta vie qui a l'air si palpitante ? Depuis que tu m'as planté devant notre dortoir, je suis loin d'être la bonne personne qui ait envie de t'entendre. » Dit-elle en tournant la tête vers lui sans pour autant enlever ses lunettes. Il ne fallait pas qu'il voit dans son regard la peur qu'elle pouvait ressentir en ce moment même. « Et puis entre nous c'est normal que tu n'ailles pas aux putes, tu es gay. » Pouffa-t-elle avant de se remettre dans sa position initiale, face au soleil en esquissant un sourire moqueur.

Elle cache bien son jeu. Si elle a comprit, elle ne le montre pas et il se demande bien comment elle fait. Rien que pour ça un peu plus, elle l'intrigue. Elle a un self control à ravir. Mais Teddy n'a pas dit son dernier mot, et il est bien résolu à la faire réagir. Et lui montrer que lui aussi, il a des ressources à revendre. Mais pourquoi tu me racontes ta vie qui al'air si palpitante ? Depuis que tu m'as planté devant notre dortoir, je suis loin d'être la bonne personne qui ait envie de t'entendre. Il esquisse un sourire amusé. Certes, elle n'a pas tord, en même temps. Il ne dit rien pendant quelques secondes, et elle profite sans doute pour renchérir encore. Et puis entre nous c'est normal que tu n'ailles pas aux putes, tu es gay. Il sert les dents. Elle ne le lâchera donc pas avec ça, n'est-ce pas ? Il pousse un soupir exagéré, puis se tourne vers elle, mais elle s'est remise dans sa position initiale. Son ton se fait légèrement plus dur. J'te laisse le choix, Campbell. Soit tu arrêtes avec ça, soit dans un peu moins de dix secondes, tout le campus sait que t'as été une pute. Il déteste parler comme ça, mais elle ne lui laisse pas le choix. Il lui propose comme un deal. Oui il sait quelque chose, et oui elle croit savoir quelque chose aussi. Ils peuvent se rendre la vie infernale, ou bien faire un marché : que chacun ne révèle pas ce qu'il sait de l'autre. Il n'aime pas être comme ça, il ignore pourquoi, mais il s'est attaché à la petite Kôl. L'idée de lui faire du mal le répugne. Mais il ne peut pas risquer qu'elle bousille toute sa réputation. Il attend patiemment sa réaction. Après tout, il a parfaitement le temps. Surtout depuis qu'ils sont tous deux au courant de partager le même dortoir.

Kôl le savait maintenant, Charles était au courant. Elle voyait bien les sous-entendus qu'il faisait parlant des prostituées etc. Elle avait peur, elle avait juste envie de faire une seule chose, fuir. Loin, recommencer un vie ailleurs encore une fois. Charles le savait, s'il décidait de le dire, toute l'université le saurait. Et merde, pourquoi il fallait qu'il ait un grand-père directeur ce con ? Bref, pour résumer la situation, Kôl était dans le merde. Et puis impossible de démentir, la brunette savait que ça ne servirait à rien, il connaissait son passé et il la menaçait de tout dire, tout était aussi clair que ça. Kôl se crispa lorsqu'il lui annonça le fait que dans dix secondes, toute l'université pouvait être au courant. C'était la pire chose qui pouvait lui arriver et Charles détenait le moyen de la faire chanter. Qu'est-ce qu'il pouvait arriver de pire. Kôl se mit à respirer rapidement, elle était de plus en plus paniquée. Que devait-elle faire maintenant ? Lui expliquer la vérité sur elle ? Kôl n'avait nullement envie de s'attarder dessus, elle préférait largement lui épargner ses jérémiades. Elle repensa alors à ses parents. Des larmes commencèrent à lui brouiller la vue et sans qu'elle puisse réagir avant, une goutte descendait lentement le long de sa joue. Elle la fit disparaître d'un coup de main et se leva, prenant son sac à l'arrachée. Elle comptait fuir, ce qu'elle faisait lorsqu'elle était prise de cours. Certes, elle ne fuirait pas loin étant donné qu'ils étaient dans le même dortoir. Elle descendit alors les estrades du terrain de tennis aussi vite qu'elle le pu et couru, sans même savoir où elle allait, elle espérait juste ne plus jamais revoir Charles.

La vision qu'il gardera de cette après-midi, c'est cette seule et unique larme roulant sur la joue de Kôl. Sa beauté glaciale soudain fragile, il lui apparait alors qu'elle est bien plus faible qu'elle ne le montre. Comme lui, quoi. Comme tout le monde, en fait. Et cette vision le glace de l'intérieur. Encore une fois, t'as parlé sans réfléchir, t'es vraiment trop con, Callaghan. Con. Méchant. C'est comme ça qu'il s'imagine, oui. Il frémit, soudain muet face à la détresse qu'il peut facilement imaginer à l'intérieur de la petite brune. Ému face à tout ça, il va ouvrir la bouche pour sortir une quelconque excuse, mais elle prend ses affaires et s'en va. Comme ça, d'un seul coup. Elle dévale les marches et s'enfuit en courant. Le coeur serré, il reste une ou deux secondes là, comme « sous le choc ». Bah ouais, c'est pas un méchant garçon, le Callaghan. Et là, il s'en veut à mort. Et s'il ne la retrouve pas, il risque fort d'aller s'auto-flageller. Ou au moins moralement quoi. Il jette son sac sur son épaule et descend les escaliers rapidement, partant à sa poursuite. En quelques foulées, il la localise et sprinte pour la rattraper. Il sait très bien qu'il va se faire jeter. S'excuser, Charles n'a jamais vraiment appris, il n'a jamais vraiment réussi, mais aujourd'hui, il le faut bien, quitte à mettre son égo de côté. Pour elle, est il prêt à faire ça. Il pose sa main sur son épaule pour essayer de l'arrêter. Kôl, attends, je voulais pas.. c'était con. Il grimace. C'est nul. Allez, Teddy.. J'suis désolé. fait-il d'une voix blanche, presque tremblante. Parce que oui, il s'en veut. Il a ce côté un peu parano, dû à l'enfance peut-être, d'avoir toujours l'impression que c'est de sa faute. Alors, quand c'est vraiment de sa faute.. c'est encore pire, et il serait capable de se torturer tout seul à cause de ça.

C'était comme si toute la carapace de Kôl venait de se briser avec cette révélation. Personne n'était censé savoir ça, et si jamais elle aurait dû le dire, ce ne serait certainement pas Charles qui aurait dû le savoir en premier. Pourtant, il n'était pas méchant au fond, parfois il se donnait sûrement un genre mais il n'allait jamais trop loin, au contraire de Campbell. C'est ça également qui lui plaisait chez lui mais en ce moment, il n'était plus question de ça. Elle courrait maintenant, le plus vite possible même si ses nerfs commençaient à lâcher. Elle pleurait et sa vue se brouillait, inconsciemment, elle ralentissait. Elle tremblait, suffoquait, elle n'arrivait plus à se reprendre. Pour ne rien arranger, Charles posa une main sur son épaule et sur le coup de la colère, de la peur et de la tristesse, Kôl le poussa avec le reste de force qui lui restait. « J'en ai rien à faire de tes excuses Charles, tu peux te les mettre où je pense ! » Cria-t-elle avant de s'approcher à nouveau de lui afin de le repousser encore. « Est-ce que tu sais pourquoi au moins ? Est-ce que tu crois qu'un beau matin je me suis dis, tiens, et si je devenais une prostituée ? Non, Charles, non, le jour de mes 18 ans je me suis fait kidnapper par un gang de Russie, mon père devait céder les parts de son entreprise à ce gang où je finissais sur les trottoirs ! Mais j'imagine que tu connais la suite, mon père m'a laissé pour morte auprès de toute ma famille et pendant un an je n'ai presque aucun souvenir de ce que j'ai fait tellement j'étais droguée et battue. Comment tu oses me parler de ça, comme si c'était un sujet qui ne risquait pas de blesser une personne, comment putain ?! » Elle s'essouffla à force de crier, elle donnait des coups sur son torse mais cela ne devait pas avoir beaucoup d'impact, elle devait absolument se calmer et pour ce, elle se laissa glisser contre le mur derrière elle, retenant des pleurs.

Tout a dérapé, comme ça, d'un seul coup. Charles ne contrôle plus rien, exactement comme la dernière fois avec Kôl. À croire qu'elle est de celles qui lui font perdre tout contrôle. Désarmé, il lui court donc après. C'est sans surprise qu'il la sent se dégager et il ne cherche pas à refaire contact, laissant simplement tomber mollement son bras. J'en ai rien à faire de tes excuses Charles, tu peux te les mettre où je pense ! C'est mérité, enfin, sûrement. Il reste silencieux, sachant que le mieux c'est de ne rien dire. Rien ne sert de se battre maintenant. Et puis, c'est lui le fautif et il en est parfaitement conscient. Elle le pousse de nouveau, et il se laisse faire, réel pantin inanimé. Il l'écoute. Sans rien dire. Sans rien faire. Son histoire est tragique. Bien plus grave que ce qu'il ne pouvait imaginer. Bien plus traumatisante. Quand elle eut finit son « conte » il la regarde tomber contre le mur sans réussir à bouger ou à murmurer quoi que ce soit. Il n'aurait jamais dû chercher. Il n'aurait jamais dû l'attaquer avec ça. Encore une erreur d'impulsif. Encore quelque chose que sa bipolarité, pourtant soignée grâce au traitement qu'il prend régulièrement, accentue encore plus. Il tord ses mains entre elles avec nervosité, comme un gamin. Sensible au mal qu'il lui a fait, il laisse passer encore quelques secondes avant de se laisser tomber dos au mur à côté d'elle, prenant garde de ne pas la toucher. Il laisse le silence les bercer mais il lui est intenable de la savoir là à côté de lui, au bord des larmes, sans pouvoir rien faire. Soudainement, il aurait envie de la prendre dans ses bras. Mais il n'en fait rien, sachant qu'elle le repoussera sûrement. Je suis désolé. Son ton n'est ni plein de pitié – il déteste ça – ni sec. Il est juste neutre, et brûlant de sincérité. Oui, il est désolé. Et plus encore. Il tourne la tête vers elle, cherchant son regard, pour lui faire voir comme il s'en veut même si elle n'en a sûrement rien à faire. Je.. si c'est ça dont t'as peur, j'dirais rien. Rien du tout, Kôl. De toute façon, ça n'était pas prévu même avant, c'était simplement des menaces en l'air, oui. Mais à présent, il est clair qu'il s'interdit formellement de parler de ça à qui que ce soit. Il soupire et pose sa tête contre le mur en fixant le sol. Il se sent minable. Au ras du sol quoi. Pire que ça encore. T'es qu'un con. Il ne sait pas comment s'y prendre. Il aimerait la réconforter, mais il est certain qu'elle préfère parler d'autre chose que d'entendre des mots tendres et doux venant du type qui vient de la plonger dans cet état. Il est certain qu'elle le déteste. Encore plus qu'avant. Il se mord l'intérieur de la joue, et il ne sait même pas pourquoi ni comment, mais il s'entend murmurer : Et puis, t'as raison, tu sais. J'crois que j'suis attiré par les mecs aussi.

La seule chose à laquelle Kôl devait penser en ce moment, c'était garder son calme. Cela ne servait à rien de s'énerver, rien du tout. Au contraire, Charles garderait une sale image d'elle, une image d'une faible qui se faisait passer pour une dure. Peut-être était-ce le cas, après tout mais elle ne voulait pas se l'avouer. Malgré ce qui lui était arrivé, ça ne l'avait rendu que plus forte car elle s'était relevée. Elle aurait très bien pu rester là-bas, se dire que sa vie était destinée à être ça, une pute mais elle avait décidé de se battre et de risquer sa vie en s'échappant. Kôl criait et tapait le jeune homme comme elle le pouvait, avec le peu de force qui lui restait. Au final, pour éviter de se ridiculiser encore plus, et puis, à bout de force, elle se laissa glisser contre le mur derrière eux. Avec cette course folle, elle avait perdu ses lunettes et elle n'osait même pas imaginer la tête qu'elle avait. Mais elle s'en fichait, ce n'est pas avec le peu de maquillage qu'elle avait qu'elle ressemblerait à un panda. Elle inspirait et expirait profondément, ignorant tout ce que Charles pouvait faire ou dire. « Je suis désolé. » Dit-il alors qu'il venait de s'asseoir près d'elle. Là, elle était touchée, même après ce qu'il venait de lui dire, touchée qu'il soit désolé, même si c'était un minimum normal. « Je.. si c'est ça dont t'as peur, j'dirais rien. Rien du tout, Kôl. » Cette dernière fût largement rassurée. C'est vrai qu'il aurait fallu être un sacré connard pour le révéler à tout le monde, mais s'il le disait, Kôl pensait pouvoir lui faire confiance. Et puis, il ne fallait pas oublier qu'elle avait toujours quelque chose sur lui également, ils étaient maintenant quittes avec un secret qui faisait plus ou moins mal. « Et puis, t'as raison, tu sais. J'crois que j'suis attiré par les mecs aussi. » Kôl rigola. Ce n'était ni un rire moqueur, ni un rire ironique, un rire qui sonnait comme de la réconciliation. Elle n'avait pas envie d'entrer dans cette guerre qu'elle était presque sûre de perdre et surtout pas avec un homme qui l'attirait. « Je sais Charles, mais si tu crois que j'irai le dire aussi, c'est mal me connaître. Si tu veux en savoir un peu plus, je détruis les gens qui m'ont fait quelque chose. Toi, à part me planter devant notre dortoir, tu ne m'as rien fais. J'ai beau être une garce, une salope, une égoïste, une manipulatrice, une menteuse, tout ce que tu veux, ce que je fais seulement c'est faire chanter les gens pour voir la peur dans leurs regards, c'est tout, je ne détruis pas non plus la vie d'une personne par simple plaisir, ma méchanceté n'a pas encore atteint ce point. » Elle soupira et tourna lentement son visage jusqu'à ce que son regard ne croise celui de Charles. Elle le contempla, sans ajouter un mot.

ton avataaaaar.

just keep the secret
Si on doit réellement décrire Charles au premier point de vue, c'est que c'est un grand enfant. Il a beau avoir l'air d'avoir ses manières Parisiennes d'un gosse de riche bien élevé, il n'a jamais réellement été éduqué. Il a beau être sur une excellente voix pour devenir un excellent journaliste de par ses résultats en écriture, il est incapable d'exprimer clairement ce qu'il ressent à l'oral. Alors oui, ce n'est pas facile, vous savez. Mais il ne se blâme pas. Au contraire, il a tendance à se considérer comme coupable d'à peu près tout ce qu'il se passe autour de lui, même s'il ne le montre pas. Ressentant la peine et la douleur des souvenirs qu'il vient de faire remonter dans l'esprit de la jolie brune, il ne sait pas vraiment sur quel pied danser. Il s'excuse, enfin, d'une façon maladroite qui serait presque touchante. Et alors, pour détendre un peu l'atmosphère, il se met à lui avouer qu'il est, en effet, bel et bien attiré par des mecs. Elle se met à rire et il sent une bouffée de soulagement l'envahir. Elle commence alors à parler et il l'écoute, du début à la fin sans l'interrompre. Quand elle a fini, il garde le silence un certain moment, méditant ses paroles. Il passe une main dans ses cheveux bruns pour les ébouriffer, avant de sentir son regard sur lui et de tourner la tête à son tour. Il l'a regarde longtemps, sans rien dire. Il a l'impression d'avoir « fait la paix ». Même s'il sait que ça peut être dangereux. Ils savent chacun quelque chose qui pourrait, en un instant, briser toute leur réputation. Réputation qu'ils ont sans doute tous deux mis un moment à construire. Il tend presque timidement le bras pour essuyer les dernières traces de larmes sur son visage de satin. Il affiche une moue-sourire qui veut dire encore une fois excuse-moi. Finalement, il lui offre un tendre sourire, avant de poser sa main sur la jambe de Kôl et de poser sa tête contre son épaule. Comme un enfant. Bon... ça te dit qu'on rentre au dortoir ? Et promis cette fois je ne m'enfuis pas devant la porte.. fait-il avec un petit rire, mi-gêné mi auto-moqueur. Oui, à présent... il peut cesser de l'éviter, non ?

Et toi ton nouveau kit.

Sûrement personne n'avait déjà ressenti cette chose, ces deux sentiments totalement opposés, paradoxaux qui se battaient dans la tête et dans le coeur d'une personne. Et bien, si Kôl le ressentait en ce moment même, avec Charles. Se sentir aimantée à quelqu'un, au point de devoir le suivre, au point de devoir être au courant de chacun de ses faits et gestes mais d'un autre côté, avoir envie de le tuer et de le massacrer pour le fait qu'il connaisse votre secret le plus humiliant, le plus dur de tout ceux que vous auriez pu avoir dans votre vie. Kôl était ce qui s'appelle, le cul entre deux chaises. Elle s'était montrée sous son vrai jour avec lui, fragile, faible, capable de craquer dès lors que l'on parlait de son passé de prostituée. Elle s'en mordait déjà les doigts, comment avait-elle pu se laisser avoir comme ça ? Et pourquoi l'avait-elle croisé dans un couloir, pourquoi avait-il montrer son attirance pour les hommes devant elle ? Si elle ne l'avait pas rencontré, tout aurait été plus simple mais au final, elle ne regrettait rien de cette rencontre. C'était bizarre, de toujours balancer entre deux avis différents. Les deux étaient là, contre le mur à se confier, comme des amis. Kôl posa la main sur celle de Charles en souriant à son tour. « En parlant de ça, je n'ai toujours pas compris pourquoi tu m'as laissé comme ça. Tu aurais pu faire tes recherches après ce que l'on comptait faire. » Elle haussa les épaules puis se leva, tendant son bras pour que Callaghan puisse se relever à son tour.

i knew you where trouble.
Un concours de circonstances très certainement. À quelques secondes de décalage, elle n'aurait peut-être jamais surpris Charles en train de mater un mec. Si elle avait été d'une autre humeur, peut-être n'aurait-elle jamais cherché à le taquiner avec ça. S'il avait lui-même été d'une autre humeur également, peut-être aurait-il simplement haussé les épaules sans lui adresser ne serait-ce qu'un regard. Peut-être ne se seraient-ils jamais embrassés sur le chemin soudainement comme si leur vie en dépendait. Oui, un concours de circonstances mais là-dedans, Teddy ne regrette rien. Non, rien du tout. Même si elle sait quelque chose sur lui. Même si oui, tout ça fait naître des sentiments drôlement contradictoires en lui. En parlant de ça, je n'ai toujours pas compris pourquoi tu m'as laissé comme ça. Tu aurais pu faire tes recherches après ce que l'on comptait faire. Il esquisse un sourire mi-amusé mi-gêné, se relevant grâce à son aide. Il lâche sa main une fois debout, l'enfonçant dans sa poche pour y sortir son paquet de clope. Il faut qu'il se détende, après tout ça. Il ne répond pas de suite, commençant à faire quelques pas. Bah..., fait-il en hésitant un peu, avant de hausser simplement les épaules, l'air désinvolte. Tu veux une réponse honnête ? J'ai eu peur. Ouais, ça lui suffira jamais comme réponse, n'est-ce pas ? Il ne la regarde toujours pas. J'avais euh.. tellement envie de toi si soudainement, et en te voyant t'arrêter devant le numéro deux, j'ai compris qu'on était dans le même dortoir et j'ai flippé. Il ne rajoutera rien de plus et au bout de quelques secondes, il tourne la tête vers elle, quêtant sa réaction. Peu à peu, ils approchent dudit bâtiment des Zeus.

Kôl pensait pouvoir mener Charles par le bout du nez avec ce qu'elle avait découvert sur lui mais malheureusement, elle ne pouvait pas s'attaquer au petit-fils du directeur si facilement. Mais s'il n'avait pas été avec ce statut de privilégié, sûrement n'aurait-il rien découvert sur elle. Elle avait fait le tour des réseaux sociaux et de tous les sites qui pourraient contenir une quelconque information sur elle, il n'y avait plus rien. Et puis, pour être vraiment sûre, elle avait engagé une personne pour ça et c'est pour cette raison qu'elle était aussi sûre d'elle. Seul au directeur elle avait dû faire cet aveux, elle venait de changer de prénom et elle avait besoin de son dossier du lycée pour s'inscrire, sur lequel il était écrit son ancien prénom Nikita. Il n'avait rien dit, il l'avait sûrement jugé mais Kôl n'en avait rien à faire, elle correspondait au profil d'un Zeus, la confrérie dans laquelle elle voulait entrer et rien ne l'importait plus. Elle ne se doutait pas qu'un jour, le directeur aurait pu dire une chose aussi confidentielle, même si cette personnes s'avérait être son petit-fils mais de toute manière, Kôl allait lui rendre une petite visite pour mettre les choses au clair et pourquoi pas laisser une certaine somme d'argent pour faire comme s'il n'avait jamais entendu le passé de Kôl. Charles et cette dernière rentrèrent au dortoir et Kôl sentait comme une gêne entre eux. Elle, elle repensait au baiser qu'ils s'étaient échangés et surtout au désir qu'elle ressentait pour lui il y a quelques jours. Elle fût d'ailleurs assez soulagée que ce désir soit partagé. Elle ne sût quoi répondre sur le coup, lui avouer cette réciprocité ? Après tout, il devait déjà le savoir et elle n'était plus à une révélation prêt. « C'est vrai que moi aussi j'aurais su que nous étions dans le même dortoir ça m'aurait également étonnée, mais mon désir était bien plus fort que tout pour m'arrêter dans ce que nous avions... commencé. » Dit-elle en s'arrêtant à son tour, hésitant à prononcer le dernier mot. Elle regardait attentivement Charles, elle ne savait pas vraiment quoi faire, dès qu'elle plongeait son regard dans le sien, elle était incapable de faire quoique ce soit.

faut-il faire la guerre pour se plaire ?
Il est vrai que c'est avec une facilité injuste et dérisoire que Charles a obtenu l'information. Son grand-père est con comme un manche à balais – Teddy ne l'aime pas vraiment beaucoup, vous savez – et drôlement naïf de croire que son petit-fils va garder ça proprement pour lui. C'est une arme de taille, tout de même, et on ne crache jamais sur un moyen de se défendre, si ? Ils arrivent au dortoir et Teddy peut, lui aussi, sentir cette légère tension entre eux, comme en souvenir à ce qu'il s'est passé il y a quelques jours. Il ne sait pas vraiment comment agir, en réalité, il est un peu perdu lui aussi. C'est vrai que moi aussi j'aurais su que nous étions dans le même dortoir ça m'aurait également étonnée, mais mon désir était bien plus fort que tout pour m'arrêter dans ce que nous avions... commencé. Il est soulagé. Ben oui, c'est réciproque, et même s'il le devinait un peu, c'est plaisant à entendre tout de même. Qu'est-il censé faire, au juste ? Céder à la délicieuse tentation ? Il ne la regarde pas, laissant la fin de sa phrase en suspend tandis qu'il va ouvrir la fenêtre principale du dortoir, aérant un peu la grande pièce d'où part les couloirs menant à leurs chambres personnelles. Il revient alors vers elle et s'assure rapidement que le dortoir entier est vide. Il ferme la porte à clé et se tourne enfin vers Kôl, plongeant dans ses grands yeux chocolats. Il se mordille la lèvre et s'approche un peu plus. On peut... on peut toujours reprendre là où on en était, tu sais. suggère-t-il alors d'une voix légèrement plus grave que précédemment, soutenant parfaitement son regard en s'approchant de nouveau, sans la toucher pour autant. Il hésite. Bah oui, il a une règle, vous savez. Jamais deux fois avec la même personne. Ne jamais revoir ses conquêtes. Et si là il hésite, c'est parce que Kôl n'est justement pas une de ces vulgaires conquêtes.

Kôl aurait été dans son état normal, face à une personne normale, elle n'aurait jamais fait tout ça. D'abord elle n'aurait pas pleuré et puis à cette heure là, elle serait encore en train de gueuler ou de pourrir la personne qui la faisait chier. Mais Charles n'était pas une personne normale pour Kôl. Elle n'arrivait pas à s'en défaire, elle le voulait pourtant, elle ne souhaitait pas rester aimantée à ce jeune homme toute sa vie mais son corps disait le contraire. Tout était allé si vite sans même que Campbell ne réagisse. En temps normal, c'est elle qui menait la barque, qui tirait les ficelles. Là, c'était Charles. Il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle et elle ne disait rien. Kôl détestait être dans cette position mais elle aimait tellement, d'un autre côté. Elle l'avait suivi, maintenant ils étaient dans leur dortoir alors que Charles était censé être son ennemi public numéro un, sachant qu'il connaissait son secret. Et puis, normalement, cela devait être réciproque puisque Kôl savait qu'il était bi. Mais pourtant, au lieu de se détester ils étaient là, attendant que l'un fasse le premier pas vers l'autre pour continuer ce qu'ils avaient entrepris il y a quelques jours. Cette situation rendait folle Kôl, tout comme Callaghan d'ailleurs. Puis pourquoi ne pas profiter du moment présent ? Avec Charles, sûrement ne se reproduira-t-il jamais, connaissant le phénomène. Après tout, nous n'avions qu'une seule vie, autant en profiter. Kôl ne bouge pas, elle laisse le jeune homme venir. Il lui suggère une offre très aguichante. Elle ne pouvait pas refuser mais elle n'allait pas non plus lui montrer qu'elle était plus qu'enthousiaste à l'idée de coucher avec lui. Elle fit quelques pas à son tour mais il ne lui en fallu pas beaucoup pour se retrouver collée à lui. Elle se mordilla frénétiquement la lèvre avant de susurrer: « C'est vrai qu'on peut, mais qui me dit que tu ne vas pas t'en aller encore une fois ? » Elle posa ses yeux sur la bouche du jeune homme et l'effleura sensuellement en attendant qu'il lui donne une réponse.

faut-il faire l'amour et se taire ?
Eh oui c'est ce qu'on croirait à première vue d'oeil. Que c'est Charles qui tirent, encore et toujours, les ficelles. Mais pas cette fois. Sans le montrer néanmoins, il est la totale victime de ce qu'il se passe entre eux, ne contrôlant rien. Mais il préfère encore faire croire que c'est lui le maître de la situation. Ça le rassure lui-même, en quelques sortes. Aussi, on ne peut pas vraiment expliquer ce qu'ils font là. Ils devraient se détester – peut-être est-ce la vérité d'ailleurs – et pourtant, ils se font face, comme deux rapaces prêts à bondir sur leur proie. Elle fait quelques pas et très vite, elle est contre lui. Il ne peut empêcher un long frisson de courir le long de son échine. Elle lui fait toujours le même effet. C'est dingue. Il devrait voir en elle une rivale, quelqu'un qui peut briser toute l'image qu'il a solidement créée. Et il est là, contre elle, à ne rêver que de l'union de leurs deux corps. C'est vrai qu'on peut, mais qui me dit que tu ne vas pas t'en aller encore une fois ? Elle n'a pas tord. Mais cette fois, Teddy ne semble réellement pas prêt à se dérober une deuxième fois. Il hausse un sourcil, et lui tend une moue amusée et enfantine. Hmm... peut-être parce que je suis déjà à l'intérieur du dortoir et que je l'ai fermé à clé ? demande-t-il, savourant l'effet presque illusoire de ses lèvres frôlant les siennes. Il glisse alors une main autour de sa hanche pour la rapprocher – oui oui encore – de lui, et de l'autre, caresse sa nuque tendrement. Ses yeux n'ont pas quitté les siens. Non, il ne déposera pas ses lèvres sur les siennes le premier. Enfin, sauf si elle tarde trop, bien sûr, car il ne tiendra vraisemblablement pas longtemps... Il vient néanmoins effleurer son oreille de ses lèvres, y soufflant un souffle chaud avant d'embrasser sa joue, puis la commissure de ses lèvres, avant de se remettre à sa position initiale, c'est-à-dire à quelques centimètres des siennes. Alors.. tu en dis quoi ?

Plus Kôl était en la compagnie de Charles et plus son désir brûlait en elle. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, elle n'avait pas pu s'empêcher de le montrer mais vu l'altercation qu'ils avaient eu auparavant, elle ne voulait pas se montrer aussi désireuse envers lui. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, elle en mourrait tant d'envie. Et avec lui, elle ne savait pas dire non. Après tout, elle pourrait lui faire le même coup qu'il avait osé lui faire ? Le planter là comme ça au beau milieu de son dortoir mais elle n'en avait pas la force, elle n'avait pas cette force de partir pour sûrement louper quelque chose avec lui. Elle savait qu'après, cela ne pourrait pas se reproduire une seconde fois car ce n'était pas son genre alors elle voulait en profiter et après reprendre une relation qui peut-être serait normale avec lui. Mais ça, se serait pour plus tard, maintenant elle ne voulait qu'une chose, lui. Mais ils se devaient de faire monter encore un peu plus le désir en eux, comme pour mieux savourer ce qu'il allait se passer après. « C'est pas faux. » Kôl frissonnait à chacun de ses faits et gestes, elle aurait tellement voulu lui sauter dessus mais c'était déjà elle la dernière fois qui avait fait le premier pas alors elle ne comptait pas faire le deuxième. Kôl posa main sur la joue de Charles et la laissa glisser lentement le long de son torse avant de passer une main sous son tee-shirt et de l'enlever totalement. Elle mordilla sa lèvre puis elle le poussa sur son lit pour enfin s'allonger sur lui. « J'en dis que comme ça c'est parfait. » Susurra-t-elle à son oreille en descendant ses baisers sur son torse. Plus tard, elle remonta ses lèvres pour encore une fois frôler celles de Callaghan sans pour autant lui donner le baiser dont elle avait tant envie.

faut-il réduire au silence nos différences ?
Il sent de nouveau cette envie tenace et farouche grimper en lui comme une flèche. Il ne peut pas s'en empêcher. Elle est là à quelques centimètres de lui. Elle est ravissante. Alors oui, il recommence à avoir envie d'elle. Peu importe s'ils viennent de se bouffer à moitié au sujet de leurs secrets. Non, là, ça ne compte plus. C'est pas faux. Un sourire s'étire sur les lèvres de Teddy. Ben oui, il aurait eu peur qu'elle ne change d'avis, qu'elle ne le plante là à son tour... Immobile, rivé à lui, il s'efforce de ne pas ciller lorsqu'elle glisse une main froide sous son t-shirt. Il tremble d'avance. Elle le lui enlève et il se laisse faire, complètement absorbé par ses yeux. Et puis d'un coup, pouf, il atterrit sur un lit. Ils ne sont pas allés dans sa chambre à lui, alors c'est peut-être la sienne, non ? Au fond, peu importe. J'en dis que comme ça c'est parfait. Elle est maintenant sur lui, et se baisers sur son torse le font frémir. Il ne la lâche pourtant pas du regard, bien déterminé cette fois à aller jusqu'au bout de leur petite affaire. Elle frôle ses lèvres et c'est un supplice de ne pas pouvoir l'embrasser correctement. Serrant les dents, il se retient de justesse, ayant compris qu'elle voulait faire durer le plaisir. Tant mieux, lui aussi. Alors, il inverse rapidement les rôles et avec agilité, se retrouve au-dessus d'elle sans pour autant toucher son corps réellement. Il s'appuie sur ses mains et finit par en glisser une sous son haut, déposant quelques baisers brûlants dans le cou de la demoiselle. Il se dirige vers son oreille pour lui murmurer alors : Tu me rendras fou, Campbell.. Ouais bon ça, c'est pas nouveau hein. Il se mordille la lèvre inférieure et finalement, laisse son corps peser un peu sur le sien, parcouru d'un frisson à ce contact. Il retire rapidement le haut de Kôl. Nous voilà à égalité.. fait-il avec un sourire malicieux et espiègle.

Charles et Kôl, leur histoire était un jeu. Un jeu d'échecs, ils jouaient, face à face et ils s'amusaient à faire tomber les joueurs de l'autre. C'était exactement ça, ils s'attiraient, se plaisaient mais inconsciemment ils s'étaient fait du mal tous les deux depuis le début. Kôl qui avait commencé en le menaçant de dévoiler sa bisexualité au grand jour puis, Charles qui avait découvert le secret de Kôl et qui la menaçait avec ça. C'était une histoire de dingue. Et là, quelques minutes après que Kôl ait pété son câble, après qu'ils se soient montrés tous les deux sous leurs vrais jours ils se retrouvaient là, dans leur dortoir, prêts à coucher ensemble. Quelqu'un pourrait expliquer à Kôl quelle était la nature de cette relation ? Normalement, ils seraient censés se détester, se faire la guerre et s'insulter mais non, ils étaient là, à se déshabiller. Maintenant, le jeu était le souivant, le premier qui craquera en embrassant l'autre. Kôl avait déjà craqué l'autre jour et normalement, elle ne devrait pas retomber dans son piège une deuxième fois mais tellement de choses anormales se passaient en la compagnie de Charles qu'elle ne pouvait plus être sûre de rien. Les deux se retrouvaient maintenant sur un lit, peut-être était-ce celui de Charles mais en tout cas, ce n'était pas le dortoir de Campbell. Après tout, elle n'en avait rien à faire, le principal c'est qu'elle soit là avec lui et surtout, qu'il ne la plante pas comme la dernière fois. La jeune femme frémissait sous les baisers de ce dernier sur sa peau et se laissa faire lorsque Charles entreprit de retirer son tee-shirt. Elle sourit à la réflexion de ce dernier avant de caresser son dos du bout des doigts, continuant d'effleurer ses lèvres. « Au cas où tu ne l'aurais pas compris, toi aussi tu me rends complètement folle. » Soupira-t-elle à son oreille sensuellement en descendant une main vers le bas de son ventre. Elle était bien décidée à ce que ce soit lui qui craque le premier.

faut-il réduire au silence nos différences ?
Une histoire à dormir debout. Qui croirait à ce qu'il se passe entre eux, hein ? Voués pourtant à se tirer dans les pattes pour survivre, chacun des deux connaissant un secret pouvant détruire l'autre, les voilà là sur le point de coucher ensemble. Incompréhensibles, ces deux-là. Et pour la deuxième fois en plus. Cette fois-ci, pourtant, Charles ne compte la planter comme ça. Hors de question, partis comme ils sont là, il le vivrait très mal. (a) Il est déjà assez frustré sexuellement avec Kendall, alors... Elle effleure toujours ses lèvres et il sait qu'il ne va pas tenir très longtemps encore. Au cas où tu ne l'aurais pas compris, toi aussi tu me rends complètement folle. Il l'a bien compris. Mais le savoir, entendu à l'oral, ça le rassure un peu, il faut l'avouer. En sentant sa main descendre le long de son corps, il se mord la lèvre et ferme les yeux, laissant alors son corps toucher le sien. Il plonge sur ses lèvres, l'embrassant comme la première fois où c'est elle qui avait cédé, alors qu'ils se connaissaient depuis.. une minute trente. Il entrouvre ses lèvres, cherchant rapidement sa langue, caressant sa nuque tout en frémissant. Ouais, incompréhensible. Peut-être sont-ils de ceux qui ne peuvent chimiquement se supporter.. et qui règlent tout d'une autre façon. Qui sait, plus rien n'étonnera avec ces deux-là.

Si l'on devait qualifier Kôl, la première chose que l'on dirait c'était sa difficulté à oublier les crasses qu'on avait pu lui faire. Pire rancunière que Kôl, ça n'existait pas. Elle se souvenait d'ailleurs très bien le coup que Charles avait pu lui faire il y a quelques jours, la planter devant la porte du dortoir alors qu'ils s'apprêtaient à faire ce qu'ils étaient également sur le point de faire en ce moment. C'était compliqué tout ça hein ? Et ben c'était le qualificatif qu'on pouvait employer pour parler de la relation entre Charles et Kôl. Enfin, le jeune homme venait de céder et déposa un baiser sur ses lèvres et en caressant à nouveau son dos, Kôl répondit à ce baiser en venant également y chercher la langue de Callaghan. Elle aurait pu rester des heures contre lui, elle s'y sentait si bien mais il fallait qu'il y ait une fin à tout et Kôl gardait toujours en tête la vengeance qu'elle lui devait. Elle mit alors fin à cet échange, si agréable soit-il mais il était temps que Kôl la garce se réveille parce que depuis le début avec lui, elle avait été plutôt gentille. Posant une main sur son torse, elle le poussa à côté d'elle et se leva du lit. « Excuse-moi. » Dit-elle froidement. Elle ramassa son tee-shirt tombé par terre et se planta devant la glace pour le remettre et elle en profita pour se recoiffer rapidement. « J'ai peut-être été une pute dans mon passé, contrainte à coucher avec n'importe quel pauvre type mais maintenant que j'ai le choix de coucher avec qui je veux, ce serait bête de faire les mêmes erreurs. » Dit-elle en se tournant vers lui, un sourire angélique se dessinant sur ses lèvres. Elle savourait pleinement sa vengeance en ce moment et voir la tête que tirait Charles n'avait pas de prix.

no i'm not saying i'm sorry.
Ça y est. Enfin. Ils arrivent au moment tant désiré depuis leur première rencontre. N'est-ce pas ? Ah, naïf petit Charles parfois à croire ça. Non, ça n'est vraisemblablement pas le moment et ça ne le sera peut-être donc jamais. Elle pose une main sur son torse ; il frémit. Mais elle le pousse sur le côté. Fronçant les sourcils, il la suit des yeux. Excuse-moi. Quoi ? Non, non, il ne va rien lui excuser du tout là. Il sent déjà la colère grimper en flèche en lui, malmené par la frustration qu'elle vient de lui infliger. Complètement abasourdi, il l'observe se rhabiller sans même bouger. Il écoute ce qu'elle lui déballe ensuite avec une indifférence grisante, s'étant levé lui aussi pour récupérer sa chemise et la renfiler avec des gestes secs. Il observe la chambre ; bon au final, c'est la sienne. Tant mieux, il peut au moins avoir la décence de la virer d'ici. Il s'approche d'elle sans sourire, frustré au plus haut point, oui. Tu te trompes. T'es toujours qu'une sale pute et tu le resteras, c'est quelque chose qui ne change pas. Il se détourne, ravalant son égo blessé, ouvrant la porte en grand comme pour l'inciter. Allez, dégage. Il la déteste, il se déteste, il déteste tout le monde à ce moment-là. Lui pour avoir eu envie d'elle si facilement et s'être laissé embarqué jusque là alors que c'est sûrement son plan depuis le début, elle pour être si garce, et la terre entière parce que... parce que c'est mieux de pouvoir détester tout le monde, voilà. Sans même lui adresser un regard, il tient toujours la porte, attendant qu'elle sorte de sa chambre et qu'il puisse s'y enfermer, seul. Comme s'il espérait en même temps la faire sortir de sa vie. Erreur.

Kôl était plus que fière de son coup, à vrai dire, elle jouissait intérieurement de ce qu'elle venait de lui faire. Certes, la tâche s'était avérée toute aussi dure car elle en avait autant envie que Charles mais le fait d'avoir l'occasion de se venger était mieux que n'importe quelle occasion pour Kôl. Cette dernière se rhabilla après s'être levée du lit en prenant un air tout à fait neutre, elle ne voulait pas montrer qu'à l'intérieur elle était extrêmement heureuse même s'il devait s'en douter. Elle se retourna face à la glace et laissa échapper un rire cristallin, un rire qui voulait dire clairement qu'elle se foutait de lui et de ce qu'il pouvait lui dire sur son passé. « Huuum, tu sens cette odeur de rage ? » Demanda-t-elle en levant le doigt, faisant semblant de sentir quelque chose. Ce qu'elle voulait maintenant c'est le pousser à bout, elle voulait le voir s'énerver contre elle et savourer encore un peu sa victoire, sa vengeance qu'elle avait tant attendu. Elle le regarda quelques secondes, son sourire favori aux lèvres, un sourire arrogant avant d'avancer de quelques pas pour s'appuyer contre l'encadré de sa porte. « Je me demande un truc, tu penses que les gays sont des hommes plus faciles que certaines femmes ? Je te demande ça car t'es la meilleure personne pour me renseigner. » Elle prit un air angélique qui lui allait à merveille alors qu'au fond elle était plutôt le contraire. « Oh et une dernière chose, quand le prochain élu passera par derrière, tu pourras éviter de faire trop de bruit ? » Elle fit une moue assez gênée et écoeurée rien qu'en imaginant Charles et un autre homme, c'était du beau gâchis.