La veille, j'avais fait un carton sur scène. C'était mon dernier concert avant une longue semaine, donc j'en avais profité, beaucoup plus que d'habitude. Non pas qu'habituellement, je n'en profite pas. Au contraire. Mais cette fois, en sachant que c'était la "dernière" avant une longue semaine, je m'étais donné à dix mille pour cent. Histoire de tenir le coup jusqu'à la semaine prochaine. Bref, autant dire que ce matin, je m'étais levée très tard. Pour pas dire dans l'après-midi. C'est bien une chose que je déteste, me lever si tard. J'ai l'impression de perdre ma journée et de ne plus pouvoir rien faire après. J'ai l'impression d'être une vieille éponge qu'on jetterait bien à la poubelle, façon de parler, évidemment. C'est pourquoi, pour ne pas rater ma journée entière, j'ai décidé d'aller marcher un peu, de profiter du soleil. Je pris une douche rapide, enfilai une petite robe et des chaussures d'été. Oui, nous ne sommes même pas encore au printemps mais aujourd'hui, le soleil est là. Je parti donc pour Green Lanes qui abrite de merveilleux coins de Jersey. La vue est magique quand on grimpe un peu. Je m'enfonçai donc un peu plus dans ce magnifique décor. Arrivé en hauteur, je me posai sur un rocher, buvant quelques gorgées d'eau et profitant de l'air frais.

Après quelques minutes, je décidai de reprendre la route mais trébuchai et bloquai ma jambe entre deux grosses pierres. Impossible de sortir seule de là. Je criai de toute mes forces mais j'étais montée bien trop loin, personne ne m'entendrait. Heureusement, j'avais pensé à prendre mon portable. Je pria pour que la dernière barre de réseau ne s'en aille pas si vite et envoyai un message à Isaac pour qu'il vienne me sauver. J'avoue, j'abuse beaucoup avec lui et il doit détester ça venir me sauver à chaque fois. Mais là, je ne pouvais pas faire autrement. Ou alors, je devais mourir ici. Tout de suite. En quelques secondes des tas de films défilèrent dans ma tête. Et si Isaac n'avait pas reçu mon sms et ne venait pas.. J'étais condamnée à mourir ici en faite. Calme-toi Sahara, c'est pas le moment de faire une crise d'angoisse, pensais-je. Isaac viendrait, j'en étais sûre. Je fermai les yeux, posant ma tête sur le rocher derrière moi, couvrant mon visage pour ne pas mourir de chaud. C'est que le soleil tape par ici. Je bu les dernières gorgées d'eau qu'il me restait et pria de toute mes forces pour qu'Isaac ne me lâche pas. Si le jeune homme arrive, je ferai tout ce qu'il veut, promis. J'aurais peut-être pas dû promettre ça finalement.

Bordel ! Ça commençait à devenir une habitude. Ou cette nana était maudite, et elle me maudissait en me faisant payer le fait d'avoir pris un malin plaisir à déconner avec elle en tweets party. C'était exactement ce que se disait Isaac. Il avait d'ailleurs bien envie d'ignorer ce texto tiens ! Mais allez savoir pourquoi il en était incapable. Elle lui avait forcément fait un truc selon lui. Ensorcelé, maudit, peu importe le mot employé mais bon sang ! se disait-il perpétuellement. Elle avait réussi à le tirer du lit d'un simple texto. Il avait profité du calme absolu de la chambre pour bosser tranquillement, et grattouiller à son aise sur sa guitare, mais apparemment ce n'était pas aujourd'hui qu'il agirait à son aise. Il planqua sa guitare avec ses affaires, là où personne ne mettait les pattes même si les yeux avaient forcément déjà été posés sur cet instrument à moult reprises. Il enfila un tee-shirt différent de celui qu'il avait mis en matinée, par sale habitude, et hop clés en main il se retrouva dehors. On lui demanda à deux reprises où est-ce qu'il allait et il se contenta de répondre. Va savoir ! Et ce, en guise de réponse bâclée, en guise de mêle toi de ce qui te regarde, mais aussi et surtout parce qu’à ce moment-là il ne savait pas encore où il allait mettre les pieds.

Après plus de précisions il se retrouvait sur Green Lanes, et pour le coup l’agacement ressenti avait limite viré à un pointe d’inquiétude maintenant qu’il en savait plus. Il s’était empressé de la rejoindre en se garant de manière un poil brouillon, et tenta de situer l’emplacement décrit par la demoiselle. « Saharaa ? » Il n’avait aucunement eu envie de rire, loin de là, il commençait un poquito à s’inquiéter et même se demander ce qu’il se serait passé s’il avait passé son tour dans le rôle du superman. Bien sûr il se doutait qu’elle aurait trouvé quelqu’un d’autre mais sa conscience en aurait peut-être pris un coup. « Bon sang ! T’es vraiment bonne à te foutre dans des merdes pas très... anodines. » Pour le coup un léger sourire amusé, faussement moquer se posa un ses lèvres en la regardant. Un bon point elle avait l’air pas tant mal ce qui était déjà ça ! Il tenta de s'approcher sans trop faire de bêtises et la regarda. Elle avait l'air à la fois paniquée et soulagée de le voir là, et lui comme un débile profitait du moment jouissif et de l'expression à son visage. « Je vais finir par croire que tu le fais exprès Harrington. » Oui, depuis qu'il la followait sa mémoire visuelle faisait qu'il n'oubliait pas son nom. Pour vous donner une idée, il prenait tellement son temps qu'il n'avait pas manqué d’apercevoir le reflet du soleil et son effet sur la chevelure de la demoiselle ainsi que sur ses yeux. Bon dieu, elle avait des beaux yeux, et des beaux cheveux.

Contrairement à ce que pensait Isaac, je ne le faisais pas exprès. J'ai toujours été assez maladroite et il m'arrive des tas de trucs sans que je puisse faire quoi que ce soit. J'ai toujours eu besoin de quelqu'un comme le jeune homme dans ma vie. Un chevalier, un protecteur, quelqu'un pour éviter des situations comme celle-ci. Mais je ne pouvais pas demandé au jeune Wheeler d'être partout, tout le temps avec moi. Bien sûr que non. Alors je m'en sors comme je peux, mais quelques fois, quand je me retrouve dans des situations comme ici, j'ai besoin de mon sauveur. Alors oui, j'ai pas hésité à faire appel à Isaac, sachant qu'il viendrait. Pourquoi? J'en ai aucune idée. Peut-être parce qu'il a pitié de moi ou qu'il n'ose pas me dire. Peu importe, l'important c'est qu'il est là non? Et quelques minutes après avoir envoyé mon sms, il était là. Comme toujours. Je lui souriais, heureuse de sa présence, heureuse qu'il soit mon sauveur. Car un sauveur aussi sexy, on en veut toujours les jours non? Lorsqu'il cria après moi, je répondis, le voyant arriver à ma hauteur, soulagée. « Ce genre de choses, ça n'arrive qu'à moi. Je suis désolée Wheeler. » Pas de surnom débile pour nous, nos noms de famille ça suffit amplement. C'est notre code à nous, notre façon de nous dire qu'on est content de se voir en faite. Rien de bien compliqué, juste nous. Je rigolai à sa remarque, bien que ma posture était embarrassante, nous arrivions encore à faire de l'humour. Même dans des situations improbables, Isaac parvient à me redonner le sourire. Incroyable, oui c'est le mot qui le décrit. Il a ce petit quelque chose en plus qui fait que je lui accorde totalement ma confiance. Et même si je l'agace terriblement, je suis sûre qu'au fond, il ne me déteste pas tant que ça. « J'avoue, je voulais simplement voir tes beaux yeux en faite. Mais on discutera quand tu m'auras aidée à sortir de là, tu veux bien? » ajoutais-je en lui tendant la main pour qu'il m'aide à sortir de là. Bah oui, j'allais pas rester là, qui sait, j'ai peut-être quelque chose de casser. Au simple contact de sa peau, je frissonnai, et c'est là que je me rendis compte à quel point il était séduisant. Son regard était attrayant et j'avais beaucoup de mal à m'en détacher même face à une situation pareil.

C’était le moins qu’on puisse dire ! Ca n’arrivait définitivement qu’à elle, ou du moins se retrouver dans des situations pareilles et contacter Wheeler ça lui était complètement exclusif. Personne d’autre ne le faisait. Et comme à chaque fois il finissait assez surpris. Il ne prit pas le temps de lui qu’elle n’avait pas à s’excuser. Deep down, mais dans le genre bien au fond, il pensait qu’elle n’avait pas de quoi s’excuser bien au contraire, mais encore une fois c’était deep down, et il ne comptait pas le lui faire comprendre, ça serait trop simple sinon. « Accroche à toi à mon avant-bras. » Finit-il par dire en lui tenant l’avant-bras à son tour. Il osait se dire que ça serait plus pratique, et que forcément il y aurait plus de force dans l’élan. Callum ne manquait de sentir ce regard sur lui, ce qui était immanquable dans les moments silencieux, et s’était vite retenu de rire légèrement. « Un, deux… » Il tira son avant-bras, pour la soulever, sans arriver à trois et avec le corps parfait et tenace qu’elle avait ce fut bien plus simple qu’il ne le pensait même s'il craignait le frottement de sa jambe contre les rochers. « Wow c'est que tu gaines ton corps à merveille en plus » Que voulez-vous ! Il était comme ça. Il ne voyait pas lui dire oh putain ta jambe ! ça va t'as pas trop mal ?! on devrait aller voir une infirmière ! Non c'était juste impensable. Au contraire, il était toujours là à vouloir détendre l'atmosphère et faire en sorte que les sur-réactions ne s'imposent pas. Il ne voulait tout simplement pas la faire paniquer. Il était pas mal soucieux et au petit soin mais ne s'en rendait jamais vraiment compte. Sa main se plaqua à sa chute de reins sans même avoir commandé le geste, et il la fit s’asseoir sur l’un des deux rochers pour s’asseoir sur le second et lui prendre la jambe pour la déposer sur les siennes. « Alors on en parle tout de suite de ton goût démesuré pour mes beaux yeux ou on attends encore un peu ? » Peut-être qu’elle souffrait le martyre hein, et dans ces cas-là il pourrait sembler complètement inconscient, mais il jouait l’inconscient en essayant de la distraire, encore une fois il avait horreur des mélodrames, il aimait tout prendre avec sérénité. Du coup il ne la regardait même pas malgré qu'il fasse l'idiot, mais à l'inverse il scrutait sa jambe. « T’as une belle égratignure, ça te fait mal ? » Il releva le regard, et bizarrement là il n’était plus tant souriant. Les sourcils légèrement plissés, il regardait en maintenant la jambe de la demoiselle de ses mains sur ses propres jambes.

Madame catastrophe. Oui c'est comme ça qu'on m'a toujours appelée. Je ne sais pas comment ni pourquoi, mais les trucs les plus improbables ça n'arrive qu'à moi. Comme aujourd'hui, en faite. J'aurais pu m'asseoir tranquillement et repartir saine et sauf mais non. Il avait fallu que je me coince la jambe entre ces énormes roches. Pourquoi? Personne ne le sait. J'ai simplement la poisse, oui oui. Bref, je ne suis pas si malchanceuse que ça quand même. J'ai tout de même un brave chevalier qui vient me sauver dès que j'ai besoin. Et je n'ai pas à me plaindre, j'aurais pu tomber sur un vieux geek boutonneux mais au lieu de cela, j'étais tombée sur un beau et musclé chevalier. Bref, fini de lancer des fleurs à Isaac sinon il va finir par prendre la grosse tête. Je m'accrochai à son avant-bras et m'élançai de toutes mes forces. Une fois sortie de là, je senti sa main sur mes reins et un sourire se dessina sur mon visage. Nos regards se croisèrent et ne se détachèrent pas pendant quelques secondes. « Et oui, tu crois quoi, je suis aussi bien foutue qu'Angelina Jolie. » Malgré la douleur dans ma jambe, je ne bougeai pas. On ne pouvait pas déceler la souffrance sur mon visage, rien. Comme si je ne souffrais pas du tout en faite. Alors qu'en réalité, à l'intérieur, ma jambe bouillonnait en moi. Si j'étais restée plus longtemps debout, je me serais sans doute évanouie. Mais malgré la douleur, je ne pu m'empêcher de rire à la remarque d'Isaac. Toujours là pour me remonter le moral, toujours. « J'crois qu'on va attendre d'être chez moi pour parler de tout ça. » Je passai légèrement ma main sur ma jambe pour essayer d'estomper la douleur. Mais rien n'y faisait, une belle égratignure était le mot. Mais hors de question de me plaindre, ce n'est pas une habitude chez moi et ça n'en deviendra pas une. Et encore moins devant le jeune homme. Je fronçai les sourcils à mon tour en regardant ma blessure. Je n'avais pas envie de passer par les urgences alors ma maison suffirait. Un peu de désinfectant, un bandage et le tour est joué. Je posai ma tête sur son épaule, soupirant. Comment est-ce possible de se foutre dans des situations pareilles. Je n'imagine pas comment Isaac doit en avoir marre de toujours venir à mon secours. « Tu m'aides pour rentrer à la maison? Enfin sauf, si tu as quelque chose d'autre de prévu, évidemment. » demandais-je en lui tendant la main. Rentrer seule, impossible. Une fois de plus, il devrait se comporter comme mon super héros. En espérant qu'il n'ait rien de mieux à faire évidemment. Si c'est le cas, je trouverai bien une solution pour rentrer en bonne santé.

Isaac osait se dire que cette nana avait un truc. C’était indéniable, et il détestait le fait de le reconnaître si facilement. Amusé par sa remarque sur Angelina Jolie, il ne put s’empêcher d’en rire légèrement. Ce rire amusé, presque retenu auquel il finit par ajouter. « C’est vrai que tu ferais une excellente Lara Croft. » C’était un mec alors oui en le disant il n’avait pas pu s’empêcher de l’imaginer, et le rendu était tout juste… parfait ! Et puis avouons –le elle avait une bien plus belle bouche que celle d’Angelina Jolie, mais ça il n’allait pas le dire, il en avait déjà trop dit. Le regard posé sur sa jambe, il ne manqua de remarquer qu’elle n’avait pas répondu à sa question. Et bien pire elle n’avait pris le temps de répondre qu’à ses conneries. C’était surprenant et alarmant à la fois. Soit il ne donnait l’impression de s’en foutre et donc de ne pas mériter une réponse, soit elle jouait la fière c’était un des deux, voire les deux. « Il va bien falloir que je t’y accompagne si je tiens à t’entendre me conter toutes les choses que tu serais prête à faire rien que pour voir mes beaux yeux. » Il ne lâchait rien effectivement et peut-être qu’il aimait penser qu’elle le faisait exprès ? Pourquoi ? Sûrement parce que penser qu’elle était juste anormalement maladroite et malchanceuse la rendrait encore plus attrayante à ses yeux. Il avait vite été interpellé, intrigué par son côté naïve et attachante et ce n’était pas bon. Il n’assumait pas le fait de lui reconnaître un talent fou, un charme indéniable, sans oublier le fait qu’elle avait fini par prendre conscience de qu’il ne mettait jamais en avant naturellement à savoir sa passion qui pour le coup leur était commune. Et c'était bien ce qu'il le dérangeait le plus d'ailleurs. « Aller grimpe, je suis pas sûr que poser le pieds au sol soit à ta portée là tout de suite. » Dit-il après s’être légèrement séparé de la tête de la demoiselle sur son épaule. Il mena délicatement les jolies jambes de la demoiselle autour de sa taille en faisant gaffe à laisser la jambe blessé tendue pour la laisser la position comme elle le sent, et il se redressa avec la demoiselle sur son dos donc. Il fit l’équivalent de trois pas, et aperçu l’escarpin de la demoiselle au sol qu’il ramassa. « Tu sais qu’il n’y a pas de mal à reconnaître que tu as mal, si toutefois c’est le cas… Tu n’as rien oublié d’autre ? » Demanda-t-il persuadé que plus vite ils auraient désinfectés le tout, mieux ce serait, et puis tant pis s’il tâchait son tee-shirt de sang.

Naïve et maladroite, c'est ce que je suis. Mais orgueilleuse, encore plus. Habituellement, on laisse ce défaut aux hommes, mais l'orgueil est quelque chose qui me suit depuis ma naissance. Avouer que c'est difficile, avouer que j'ai mal ou encore que je souffre, trop peu pour moi. Je n'aime pas me plaindre et j'aime encore moins qu'on s'inquiète pour moi. Alors oui, je remercie Isaac de ne pas me faire une scène de panique et de rester naturel même s'il sait, au fond, que ma jambe me fait terriblement mal. Terrible est le mot, je préférerais encore ne plus sentir ma jambe que de ressentir cette douleur qui me lance constamment. Oui, c'est constant, ça ne s'arrête pas et je ne peux rien faire pour stopper la douleur. Rien, à part prier pour qu'on soit vite à la maison. « J'ai toujours rêvé d'être une espionne et de tenir un flingue dans mes mains. » Dit comme cela, ça pouvait paraître bizarre mais si je devais être Lara Croft, autant l'être jusqu'au bout non? Bref, le jeune Wheeler, comme à son habitude, s'occupa de moi avec précautions. Je pourrai toujours compter sur lui, j'en suis persuadée même si je ne sais pas pourquoi il s'obstine à m'aider. En faite, il devrait me détester. Isaac n'aime pas quand on parle de son talent caché et de son don pour la musique. Je n'ai jamais compris pourquoi. Il a un réel talent et je suis sûre qu'il ferait un carton sur scène. Mais non, monsieur préfère garder ça pour lui et le fait que je l'ai surpris en train de jouer du piano et en train de pousser la chansonnette, lui déplu tout de suite. Et rajouter à ça, le surnom que je lui ai donné qu'il déteste par dessus tout. Alors pourquoi est-il là? J'en ai aucune idée. Peut-être par pitié, je ne sais pas. « Promis, une fois en sécurité, je te dirai tout le bien que je pense de toi. » dis-je en lui adressant un sourire des plus sincères. Il est clair que ma jambe ne tiendrait pas plus longtemps. Marcher m'étais complètement impossible alors autant profiter de ses gros muscles, non? Je grimpai sur son dos, le laissant mener la danse comme il le désirait. Il attrapa une de mes chaussures et me l'a tendis. Je l'attrapai à mon tour, la gardant en main. Je soupirai lorsqu'Isaac ajouta que j'avais le droit d'avoir mal et de le dire. Mais pas question de me plaindre alors je pris le chemin de l'humour, comme toujours. « Je suis Lara Croft, je suis une guerrière et une guerrière ne souffre jamais. Et non rien d'autre, merci. » ajoutais-je sur le ton de l'humour. Avoir mal c'est être vulnérable et je ne voudrais pas que ça m'arrive. Mais intérieurement, je remerciais Isaac du fond du cœur pour tout ce qu'il faisait pour moi. Et je ne pu m'empêcher de lui poser la question qui me trotte depuis toute à l'heure. « Dis moi, pourquoi t'es toujours là pour moi? Tu pourrais me détester après tout et me laisser dans la merde, rien ne t'oblige à venir me sauver, tu sais. »

Comme à chaque il n’en revenait pas. Elle rebondissait sur ses bêtises prononcées quand d’autres finissaient par s’en lasser ou par le trouver trop déconneur. Et puis en tant qu’hétérosexuel invétéré, avouons-le il fantasmait sur Lara Croft, Cat Woman et Wonder Woman, toutes ces femmes sorties d'un monde fictif, et femmes à pouvoir. Y’avait rien de plus normal, et le fait qu’elle en joue avec l’état de sa jambe le surprenait comme si c’était la première fois qu’elle se montrait ainsi avec lui. C’était frustrant. Il ne voulait pas lui trouver autant de charme. Il ne voulait pas se sentir intrigué, tout comme il n’avait pas voulu être là pour elle à chaque fois qu’elle le demandait, comme si il y était obligé. Il n’y avait que la protection de ses sœurs qui était une obligation pour lui, peut être aussi celle d’une petite amie inexistante à la date d’aujourd’hui ; enfin bref, tout ce qu’elle n’était pas. Non, elle était une simple chanteuse talentueuse, une brune sulfureuse, qui avait eu le malheur de s’immiscer dans ce qu’il appelait son cocon personnel. Ce qu’il aimait égoïstement gardé pour lui et ses proches. « Tu finiras par apprendre qu’il ne faut jamais trop nourrir l’égo de Wheeler. » Dit-il en souriant à sa remarque. Parce qu’en plus elle lui trouvait plus que des beaux yeux ! Wahou c’était plaisant à savoir tant que ça n’avait rien à voir avec ses aptitudes à taper au piano, à gratter la guitare ou même à chanter. « Bien dit, je tiens simplement pas à ce que tu tombes dans les vapes. Ne déconne pas trop avec ça non plus hun ? » Il avait un poil peur c’est vrai. On sait jamais ce n’était pas tellement beau ce qu’elle s’était fait, et son silence n’arrangeait rien, là était tout le problème d’ailleurs, c’est même la raison pour laquelle il accéléra le pas vers sa voiture, ou du moins sa voiture louée, après qu’elle lui ait dit n’avoir rien oublié d’autre. Et là pour le coup douée qu’elle était, elle posa la fameuse question qui fâche. Dieu seul sait combien de fois il s'était posé la question. Et comme à son habitude, il préférait tout simplement ne pas trop y penser et ne pas trop se pencher sur la question. « Va savoir ! Peut-être pour m'assurer que tu garderas ce qui dois resté secret, secret justement. » C'était pas la vraie raison. C'était la seule chose dont il restait persuadé. Sinon ça ne l'agacerait pas plus que ça avouons-le et puis elle n'avait pas grand intérêt à crier sur les toits qu'il savait chanter et jouer d'instruments, après tout ça n'aurait rien d'un scoop. Le scoop c'était justement de le voir faire. Mais au moins elle oublierait peut être que ça peut être un peu moins superficiel que ça. « T'as bien de la chance que je sois encore véhiculé pour les prochaines quarante-huit heures. » Finit-il par dire en déverrouillant la voiture après s'en être approché. Il en ouvrit la porte côté passager et l'aida à s'y installer comme elle le pouvait.

L'humour a toujours été une sorte de carapace pour moi. Encore aujourd'hui, quand je parle de mon passé, de mon addiction à la drogue, je prends tout sur le ton de l'humour. Bien sûr, j'en parle très peu. Mon passé noir est une chose qui m'a beaucoup fait souffrir alors je préfère partir sur le chemin de l'humour que de parler sérieusement. Parler sérieusement reviendrait à souffrir encore plus et souffrir ne fait plus partie de mon vocabulaire. Alors oui, je préfère prendre les choses en rigolant et en plaisantant de tout et de rien. C'est ma carapace à moi. Et heureusement pour moi, Isaac l'a compris. « Oh, aujourd'hui, je peux nourrir ton égo comme il faut, après ce que tu viens de faire pour moi. Tu m'as peut-être sauvée la vie hein. » Bah oui, qui sait, s'il n'était pas venu j'aurais pu mourir là-bas. Bref, laissons mes tendances paranoïaques de côté. Le jeune homme marcha, me portant toujours sur son dos et s'inquiéta de mon état. Même si je faisais toujours appel à lui quand j'étais dans la merde, et même si ça l'énervait, il s'inquiétait tout de même pour moi. « T'en fais pas pour moi, je suis coriace mais je ne rigolerais pas avec ma santé. » Je reste persuadée qu'un petit désinfectant et un petit bandage résoudra le problème. Je ne mettrais quand même pas ma santé en danger par orgueil. Quelques minutes plus tard, notre conversation dériva sur le 'pourquoi' de notre relation. J'avais terriblement envie de savoir pourquoi il venait toujours à mon secours même après toutes les choses que je lui avais dites. J'étais tout de même entrer dans son intimité sans qu'il m'y invite. Mais sa voix est si jolie, si attrayante et son don pour le piano le rend encore plus désirable. Je n'avais pu m'empêcher de l'écouter jouer. C'était plus fort que moi. Quand il s'agit de musique, je ne peux rien faire, c'est comme si le monde autour de moi n'existait plus. Isaac m'avait complètement envoûter. Alors oui, je garderai son secret mais je trouvais ça tellement... triste. « Je ne dirai rien, j'ai promis. Mais tu rate peut-être ta vocation, tu sais. » dis-je en hésitant un peu. C'est un sujet sensible et j'avais un peu peur qu'il me laisse tomber en entendant ça, mais tant pis, j'avais besoin de lui dire. Je montai dans sa voiture, aidée et soutenue par Isaac. Enfin assise, je soulagea ma jambe et tombai de toutes mes forces, comme une vieille chaussette sur le canapé. Je devais faire peine à voir. « J'ai bien de la chance de t'avoir, tout court. » dis-je en plongeant mon regard dans le sien, un sourire aux lèvres.

On ne dirait pas comme ça, mais dans ce genre de circonstances il adorait qu'on lui lance des fleurs. Qui n'aimerait pas qu'on flatte son égo hein ? Il vous le demandera sûrement. Cela dit c'était le genre de choses qui nourrissaient pas mal son côté prétentieux, presque inventé de toutes pièces. Il aimait se montrer comme ça : un poil prétentieux, un poil superficiel. Le but étant qu'on ne sache vraiment ce qu'il est dans le fond. Il déteste ça en général. Il n'aime pas qu'on puisse lire en lui. Il y a de ces choses qu'ils considéraient lui être propres, personnelles et qu'il réservait bien souvent à sa sphère privée. Alors même s'il n'était pas un acteur, bizarrement il agissait ainsi naturellement. C'était comme séparer le personnel et professionnel. Lui séparait sa sphère privée, son intimité, et ce qu'il était en public. Son côté égoiste voulait croire que tout le monde ne méritait pas qu'il se mettre à nu. « Je l'espère bien. » Finit-il par dire. A certains points, elle lui ressemblait beaucoup. C'est d'ailleurs pour ça qu'il n'insistait pas. Il n'avait pas de mal à se dire qu'elle avait un peu le même profil que lui, ou du moins il prenait au sérieux ces dires. Un léger rire ironique, presque moqueur mais pas tant que ça non plus s'échappa du fond de sa gorge, et il resta ainsi recroquevillé après avoir tiré sur la ceinture du côté passager pour lui dire. « T'es mignonne. Tu sais que c'est aussi ce que me disent les professionnels de la mode ? » Ce qui l'agaçait pas mal aussi d'ailleurs. Il n'avait pas de mal à poser en photo. C'était un exercice qu'il arrivait à faire, et qu'il faisait depuis quelques années maintenant pour se faire de l'argent tout bêtement, mais jamais au grand jamais il n'avait imaginé en faire son métier, et surtout il avait du mal à passer ses journées à faire les podiums de toutes les villes d'Europe, des villes phares asiatiques, et des grandes villes américaines. Ça, jamais ! Il se débrouillait très bien dans ses études, et voulait s'y donner sans compter. Il avait ce côté ambitieux et rien ne pourrait le lui enlever. Quand à la musique c'était juste son petit jardin secret presque, une partie de son intimité qu'il aimait partager avec très peu. « Mais toi, par contre, t'es vraiment faite pour ça. » Finit-il par dire en la regardant, et forcément ses yeux étaient pris pour cible. Sauf qu'entre ce qu'il venait de dire et le fait qu'elle lui confie avoir de la chance de l'avoir c'était déjà trop. Donc il se sentait obligé de rompre le moment en bouclant sa ceinture, et en se retirant pour refermer la portière. Il fit le tour assez rapidement, loin d'oublier la blessure de la demoiselle, et démarra tout de suite après tout en disant. « Et toi alors ? Y'a forcément un Apollon qui n'aurait rien à foutre de son après-midi.. et qui aurait pu venir de sortir de là.. Non parce que tu m'as vraiment l'air d'avoir pris de sales habitudes. » Dit-il en finissant par rire légèrement. En même temps sales habitudes ou pas, il était toujours là, et même si son tempérament râleur faisait qu'il râlait beaucoup, il avait du mal à l'ignorer et clairement il ne l'expliquait ce qui l'agaçait pas mal. Il était véritablement intrigué par la question cela dit et en même temps il ne voulait pas laisser de place au silence histoire de l'aider à penser à autre chose.

En ce qui me concerne, je sais que parfois j'ai un orgueil un peu trop développé mais je n'aime pas le montrer. Pourquoi? Tout simplement parce que pour ma carrière, ça serait assez mal perçu. Assez mal vu aussi. Et je n'aime pas trop mon côté un peu prétentieuse. Je dois dire que ça m'a souvent joué des tours. Mais ça ne se contrôle pas, comme on dit. Par contre, j'ai toujours aimé le côté prétentieux et modeste d'Isaac. C'est un petit plus qui le rend encore plus craquant. Mais ça, hors de question de lui dire, il risquerait d'en jouer encore plus. Même si ça ne me déplairait pas tant que ça au fond. Lors de notre première rencontre, c'est la voix d'Isaac et sa façon de jouer du piano qui m'a interpellé. Mais pas que ça. Son sourire, l'intensité qu'il met lorsqu'il chante. En fait, quand je le regarde, j'ai parfois l'impression de me regarder moi. C'est pour ça que je pense qu'il rate peut-être sa vocation. Maintenant, si ses études lui plaisent et qu'il veut garder le chant comme passion, c'est son choix. Mais c'est dommage de ne pas faire connaître ce talent à plus de monde. Je reste persuadée qu'il ferait un carton. « J'en doute pas. Avec ta belle gueule, tu ferais des ravages. » Et oui, on ne peut pas nier sa beauté intérieure mais également extérieure. Aux premiers abords, ils pourraient plaire à n'importe qui. « Mais j'étais comme toi au début. Ma musique était quelque chose d'intime et puis je me suis lancée. Et regarde où j'en suis. » Je parlais de ma musique avec tellement de passion, tellement d'envie que ça ne me venait pas à l'idée qu'Isaac n'ait peut-être pas du tout envie de devenir chanteur. Mais pour moi c'est une évidence, il est fait pour ça. Quoi qu'il en dise, il a réel talent et je serais plus qu'honorée de chanter un jour avec lui. « Mais tu fais ce que tu veux, évidemment. » Je trouvais bon de rajouter cette courte phrase pour pas que le jeune homme croit que j'ai envie de contrôler sa vie et son avenir. Au fond, je dis ça pour lui mais parfois j'ai tendance à me mêler de ce qui ne me regarde pas. Et là, j'aurais tort de le mettre en rogne. Bah oui, je ne tiens pas à me retrouver sur le bas côté de la route et de devoir rentrer à pied avec cette cheville qui me lance sans arrêt. Une fois dans la voiture, je m'installe, mets ma ceinture et patiente le temps qu'Isaac prenne le volant. Le jeune Wheeler, ajouta que j'étais faite pour la musique, je le remercia d'un simple sourire car pour moi, c'est un réel compliment. Je l'écoutai ensuite me disant que je commençais à prendre de sales habitudes. Je rigolai, il a toujours le don de me faire rire celui-là. Et bizarrement, c'est le seul gars avec qui je rigole vraiment. Enfin je veux dire, c'est le seul à qui je permets de se moquer de moi. Et j'en rigole à pleine dents moi aussi. Allez chercher, j'aime me moquer de moi avec Isaac. Un peu bête comme fille hein, si si. Bref. « Tu parles. Les Apollon sont si coincés qu'il n'y en aurait pas un pour venir me sauver. Mais promis, la prochaine fois j'essayerai de faire plus attention. J'espère que je ne t'ai pas dérangé en pleine partie de jambes en l'air. » dis-je en prenant un air innocent. Si je l'avais vraiment dérangé avec une fille, je ne pense pas qu'il serait venu. Et puis si c'est le cas et qu'il est quand même venu, je n'ai aucun remord. Je préfère avoir Wheeler pour moi toute seule tiens.

Un léger non de la tête se fit voir chez Isaac. Un peu comme si il lui disait tu n'es pas croyable. Disons que c'était plus fort que lui, il ne se voyait pas mannequin et il n'y avait rien de plus simple dans son esprit et malgré le fait qu'il lui ai fait comprendre le fait que justement il ne comprenait qu'on puisse tant l'imaginer dans ce rôle là, elle allait dans le sens inverse. En le complimentait certes, mais elle lui donnait tord malgré tout, un peu comme si elle lui disait t'as tord de penser ça. Et ça ne l'agaçait pas ! C'était bizarre. Peut être sa manière de faire ou de dire, allez savoir. « Eh ben voilà, on y arrive ! » Finit-il par dire amusé quand lui balança qu'évidemment il faisait ce qu'il voulait. Elle n'avait pas tord, et au final il comprenait mieux pourquoi elle avait tant insisté plutôt. Elle ne pouvait pas s'empêcher de dire ce qu'elle pensait. Il le voyait bien, c'était plus fort qu'elle. Ça crevait les yeux, et elle ne semblait pas s'en sentir désolée, ce qui était un point positif dans le cas présent. Cela dit il fut surpris quand elle vint à lui avouer qu'aucun Apollon ne serait assez dévoué pour venir la sortir de ses déboires. Devait-il y croire ? Non la question c'était plus devait-il s'en soucier. En clair ? Non. Il s'en foutait pas mal. Après tout il était hein, mais il se demandait tout de même si c'était parce qu'elle avait du mal à se sentir bien avec eux, ou seulement parce que c'était pas eux dans leur ensemble. « Um c'est.. surprenant. » Finit-il par dire. Surprenant mais bon à savoir vous croyez ? Peut-être bien. Il déposa légèrement le regard sur la demoiselle suite à sa question, il regarda l'heure sans trop savoir pourquoi sur le tableau de bord, comme s'il y avait une heure pour s'envoyer en l'air quand on célibataire et finit par dire. « Qu'est-ce qui te fait croire que j'étais en train m'envoyer en l'air hein ? » Il n'en revenait pas qu'elle lui collait cette étiquette. Il prit la droite et profita de l'allée vide pour accélérer un peu et gagner un peu de temps, et entrer sur le parking du campus. Il est vrai qu'il était très séducteur et ne s'en cachait pas. Les neuf derniers mois il avait eu deux relations qui n'avaient pas vraiment durées, et forcément comme tout mec il profitait de son célibat et autant l'avouer pas autant qu'on pourrait le penser. Non en fait il avait simplement été posé sur son lit avec sa guitare à ce moment-là. Il s'approcha au maximum du coin des maisons des confréries, et pour le coup sa fierté du tonnerre de Zeus ne se voyait pas mettre les pieds chez les Apollon. « Tu viens te faire soigner chez nous ?! » Dit-il banalement pour ne pas la prendre par surprise pour autant mais il préférait encore opter pour cette solution. Et puis il assumerait sans problème le fait d'avoir fait pointé une Appollon chez eux, après tout elle n'avait rien d'une Hadès, et surtout il ne supportait pas qu'on lui dise quoi faire en somme.

Il est vrai que l'un de mes plus grands défauts, c'est l'acharnement. Mais ça peut également être une qualité. Depuis toujours, j'ai dû me battre pour ce que je voulais, alors je fais plus ou moins la même chose avec mes amis. Car oui, je considère Isaac comme un de mes amis proches, voir plus. Alors oui, je m'investis peut-être un peu trop en ce qui concerne la musique, mais c'est parce que ça me tient à cœur. Et je n'arrive pas à admettre que pour Isaac, la musique n'est peut-être pas aussi précieuse qu'elle l'est pour moi. Mais peu importe, je suis comme ça et on ne me changera plus. Je rigole lorsqu'il s'exclame qu'on y arrive enfin. Je l'avoue, je peux être très chiante quand je m'y mets. Enfin bref, je le frappe légèrement à l'épaule et lui tire la langue. Notre conversation dérive finalement sur les Apollon. Je ne lâche pas la route du regard, j'ai toujours eu cette peur qu'un accident se produise. Va savoir pourquoi. Bref, bien que ça surprenne Isaac, il y a peu d'Apollon qui viendrait m'aider en pleine forêt. Théo, certes, mais les autres, je ne pense pas. Enfin, là n'est pas la question. « Et oui, les Apollon sont moins entreprenant que les Zeus. » dis-je en lui souriant. Non non, je ne fais pas allusion à son charme légendaire et à son air enjôleur. Je repère tout de suite l'allée du campus, les graviers qui crépitent sous les roues. Un bref regard par la fenêtre et puis je reviens à nouveau sur le jeune Wheeler. Ce qui me fait croire qu'il était en pleine partie de jambes en l'air? Et bien sa belle gueule qui ferait craquer n'importe quelle fille. Et puis, je suis persuadée qu'Isaac n'est pas le genre de mec à avoir une relation sérieuse actuellement. Enfin, peut-être que je me trompe, qui sait monsieur est peut-être fait pour les relations sérieuses, la bague au doigt, tous ça, tout ça. « Oh je ne sais pas, je t'imagine mal seul chez toi, à regarder les dessins animés. » Un rire mi ironique et mi sincère s'échappa de ma gorge. Arrivée devant le campus, je m'attends à ce qu'on se dirige vers mon dortoir mais apparemment, le jeune homme préfère se rendre chez les Zeus. Il ne me faut pas longtemps pour comprendre qu'il ne veut pas être vu chez nous. Je relève un sourcil, étonnée. « Moi qui voulait te montrer mes petites culottes sexy. » Essayant de garder un air sérieux, je repris très rapidement. « Mais oui, allons chez toi si tu as ce qu'il faut pour soigner ma blessure de guerre. » Je défais ma ceinture, attendant qu'Isaac vienne m'aider comme un brave chevalier.

Ne lui demandez pas pourquoi mais il avait vu toujours les Apollon comme trop sentimentales, trop cleans, trop peace and love, et donc il avait vite conclu qu’ils étaient un peu la maison bleue pleine de bons sentiments. Après tout ils étaient sûrement la confrérie qui partageait le plus de points communs. C’était son raisonnement mais ça n’en changeait pas pour autant le fait qu’il pensait que tout de manière, elle prenait un malin plaisir à le voir céder. Il en était persuadé au fond de lui tout comme il était persuadé qu’elle avait la fâcheuse tendance à se mettre dans de sales draps sans le vouloir. Par contre appeler Isaac c’était forcément une volonté. Manière de le faire chier ou besoin, il n’en savait que rien, et il préférait ne pas trop se poser la question là encore. Là encore un simple regard avait servi de réponse. Il avait toujours été chez les Zeus et s’y sentait bien donc forcément pour lui c’était bien la meilleure des confréries. « Tu es pleine de clichés Harrington, c’est mal. » Finit-il par dire. Qui lui disait qu’il n’adorait pas le roi lion, le livre de la jungle, bob l’éponge, ou encore le monde de némo. Son intuition féminine sûrement ! Et elle n’avait pas tort, bien qu’il avait aimé regarder le roi lion, et qu’il ne s’en cacherait pas. Venant tout juste de lui conter ses intentions, le bel Isaac-Callum était presque tenté de changer d’avis. Il la regarda en coupant le moteur et lui dit. « Présenté comme ça, ça donnerait presque envie de changer d’avis. Tu sais ce qu’on dit y’a que les cons qui n’en changent pas. » Et il n’était pas con ! Et encore moins pour des petites culottes sexy en exposition par leur ravissante propriétaire. Cela dit même si c’était tentant il avait bien plus dit ça de manière taquine comme elle l’avait fait sûrement. Il finit tout de même par descendre de cette voiture en faisant le tour par derrière pour ensuite finir aider la jolie chanteuse à sortir de la voiture. « J’imagine que tu n'te sens pas de finir le reste à pieds ? » Il le sentait bizarrement, et pas uniquement parce qu’elle était susceptible d’avoir mal. Non, elle qui avait pris de sales habitudes avait presque un côté princesse aux yeux de Wheeler, pour ne pas dire diva, parce qu'il n'aimait pas ce mot, et que ça reviendrait à casse l'image d'artiste qu'il avait d'elle, et autant l'avouer c'était une image assez élogieuse, même si il ne l'avait jamais vraiment dit. « Allez viens par là. » Finit-il par dire en passant ses mains sous ses cuisses pour la porter en faisant attention à ne pas lui cogner la tête contre la voiture et referma porte du revers de son pieds. Sans trop réfléchir malheureusement il se dirigea forcément chez les Zeus, et même dans sa chambre. Chambre qu'il partageait avec Adriel, ce qui n'était peut-être pas une si bonne idée que ça finalement.

Même si je ne l'avouerai jamais, parfois, il m'arrive de me mettre dans de sales draps pour attirer le regard d'Isaac. Tout simplement parce que je me suis toujours dit qu'une fille dans mon genre ne l'intéresserait pas. Il est trop... Zeus, en fait. Moi aussi j'ai pas mal de préjugés sur cette confrérie - surtout en matière de filles - mais je me suis toujours dit qu'il ne serait pas attiré par une fille dans mon genre. Je veux dire, je ne pense pas qu'il se retournerait en rue ou qu'il m'aborderait dans un bar. J'ai toujours eu cette impression qu'il ne me considérait que comme une fille parmi tant d'autres. Mais cette vision de moi, changeait petit à petit car si j'étais réellement une fille parmi tant d'autres, il ne viendrait pas me sauver dès que je l'appelle comme un brave chevalier. Et pour ça, je lui en serai éternellement reconnaissante. Car oui, j'aurais pu appeler quelqu'un mais la présence du jeune Wheeler m'est réconfortante. Je ne sais pas pourquoi, je ne l'explique pas, mais c'est comme ça. Bref, je rigolai légèrement à sa remarque sur mes préjugés. Certes, je suis pleine de préjugés et je ne dirai jamais le contraire. « Tu dis ça, mais je suis sûre que tu pense que les Apollon sont des gros loveurs. » Ce qui n'est pas forcément le cas. Si si, je vous assure, tous les Apollon ne sont pas des sentimentaux. Moi, peut-être un peu plus que les autres, mais c'est un cliché qui n'est pas forcément vrai. Et pourtant, ce genre de cliché tourne dans tout le campus. Par la suite, la conversation dévia sur mes petites culottes sexy. Ne me demandez pas comment on en est arrivé là, je ne l'explique pas. Et même si l'idée semblait plaire à Isaac, il préférerait sans doute aller chez les Zeus. Et je peux le comprendre, même si je trouve ça assez stupide dans le fonds. Mais les rivalités entre les confréries ne changeront jamais. Je lui souriais, évitant de lui répondre. C'est pas que mes petites culottes ne m'intéresse pas mais.. Le jeune homme me demanda par la suite si j'étais capable de finir le chemin à pied. J'aurais bien dit oui, par fierté, mais après avoir reposé mon pied durant le trajet, je ne pourrais sans doute plus poser mon poids dessus. Alors, je me rangeai, le laissant me porter. Un sourire aux lèvres, me sentant un peu comme une princesse. Bah oui, c'est un peu le rêve de n'importe quelle petite fille. Mais je n'ai jamais été profiteuse et jamais je ne traiterai Isaac comme si j'étais une diva à côté de lui. « T'es un amour. Merci. » Bizarrement, je n'avais jamais mis les pieds dans la chambre d'Isaac mais quand il traversa le couloir et se dirigea vers cette porte, j'ouvris les yeux en grand. Il partageait sa chambre avec Adriel et .. je n'étais pas au courant. Mon meilleur ami et surtout ex assez jaloux, partageait sa chambre avec.. Isaac. Je me laissai tomber sur le lit lorsqu'on s'approcha de celui-ci. « Tu dors vraiment là? » demandais-je en gardant toujours les yeux grands ouverts. Priant pour qu'Adriel n'arrive pas, s'il me trouvait là il s'imaginerait un tas de trucs bizarre et non, ce n'est pas imaginable.

Le pensait-il ? Sûrement. Il était plein de préjugés comme tout le monde ici d’ailleurs. Mais c’était comme ça. Et puis les Apollon étaient des artistes, et les artistes sont connus pour être très sentimentaux même si il est vrai que ça peut aussi être totalement faux. C’était là encore une généralité non fondée. « Um, et j’ai l’étrange impression que tu vas tenter de me dire que j’ai tort. » C’était forcé mais lui, qui venait de lui qu’elle était pleine de clichés, finissait aussi par se montrer du même genre. Elle l’avait bien eu sur ce coup-là. Il se dirigea donc machinalement avec la brunette dans ses bras vers son dortoir, en ayant toujours pas percuté le fait qu’elle était l’ex d’Adriel. D’ailleurs c’était quelqu’un avec qui il s’entendait très bien, et même si il est vrai qu’il avait forcément été au courant de son histoire avec Harrington, à ce moment précis, en l’ayant dans les bras, et en pensant qu’il allait devoir fouiller un peu dans les affaires de Kel pour trouver coton démaquillants s'il se trouvait à cours de compresse, il avait paradoxalement fait abstraction de ce fameux détail. Il la laissa tomber sur le lit et surpris à sa question, il répondit naturellement. « Yep ! Pourquoi ça t'étonnes tant que ça ? » Dit-il complètement à côté de ses pompes. Il récupéra les deux feuilles qui trainaient près des jambes de la demoiselle. C'était le morceau qu'il avait répété, et qu'il avait pas eu le temps de planquer de peur que Sahara ne rende l'âme. Il se dirigea alors vers ses affaires, et il finit par y trouver des compresses et même un rouleau de bandage, il était très auto-médication alors forcément ! Détail qui allait lui éviter de se servir chez les filles. Aie ! Paf, c'était à ce moment que l'illumination opéra et qu'il pensa à Kendra qui était très très bonne amie avec Sahara. Twitter en disait beaucoup que voulez-vous. « Quoiqu'en y repensant je comprends mieux. » Il observa le silence suite à cette réplique. Il avait préféré ne pas employer le prénom d'Adriel. Ça serait mettre de l'huile sur le feu pour un rien. Il venait de tilter qu'elle était la meilleure de Kendra, et l'ex d'Adriel. Ce dernier était la partie la plus embarrassante forcément, mais le reconnaître serait affirmer le fait qu'il y a quelque chose entre lui et Sahara, et même si elle ne le laissait pas indifférent, il ne se voulait pas tant prétentieux et puis il en avait jamais parlé avec elle, et surtout ils ne faisaient rien de mal. Il avait horreur de ce genre de conversation, et surtout il avait été fixé rien qu'à la question de la demoiselle. Il s'installa à ses côtés et lui dit. « Approche.. j'imagine que ça risque de picoter un peu mais c'est pas une warrior comme toi qui va en être effrayée, je me trompe ? » Dit-il en imbibant la compresse stérile. Il mena la jambe de la demoiselle sur les siennes avant de désinfecter en contournant la plaie, et retirer le sang sur sa peau dans un premier temps.

follow me, you can follow me
En effet, pas mal d'artistes sont du genre sentimentaux, mais pas tous. Mais bon, en y regardant de plus près, je suis sans doute la seule Apollon qu'Isaac connaît. Alors oui, je peux comprendre qu'il ait une opinion si restreinte des Apollons. Moi, à l'opposé du jeune Wheeler, je connais un tas de Zeus, assez pour savoir qu'ils sont du genre dragueur et non regardant sur le nombre de personnes qui sont passées dans leur lit. Mais contrairement aux autres, j'avais l'impression qu'Isaac n'était pas comme ça. C'est sans doute pour ça que j'ai une confiance aveugle en lui. Et même si je ne suis pas hyper émotive et démonstrative, je tiens beaucoup à lui. J'imagine que c'est pareil de son côté, du moins je l'espère. Oui, mais je ne suis pas sûre que ça changera ton opinion. dis-je en riant légèrement. Il préférerait sans doute le comprendre par lui même. Pas qu'il n'ait pas confiance en moi, mais quand on a une opinion toute faite, c'est difficile de s'en détacher. Je suis assez bien placée pour le savoir. Nous arrivons enfin à destination et c'est seulement lorsqu'il ouvre la porte que je percute. Il est dans le même dortoir qu'Adriel et que Kendra. Même si Kendra, ce n'est pas un problème. Puisque c'est ma meilleure amie et qu'elle sait tout de moi. Par contre, je dois avouer que je ne connais rien de sa relation avec Isaac. Mais peu importe, c'est plus Adriel qui m'importe. Même si nous sommes toujours aussi proches qu'avant et que je le considère comme mon meilleur ami, il serait assez mal venu qu'il nous trouve ici. Peut-être parce que tu dors avec mon ex petit ami et surtout mon meilleur ami. dis-je en lui souriant légèrement. Rien de grave, certes mais je ne voulais pas créer de problèmes. Ni à moi, ni à Isaac. Même si Adriel n'a plus rien avoir dans mes relations amoureuses, il reste assez jaloux et je dois avouer que moi aussi. Finalement, Wheeler capte enfin et ne fait aucun commentaire. Je ne le remercierai jamais assez pour ça. Isaac prend deux feuilles sur le lit, presque pour les ôter de ma vue. Je souris, laissant ses feuilles en suspend mais pas pour longtemps. Le jeune homme revient finalement avec de quoi me soigner. Warrior peut-être mais lorsqu'il met la compresse sur mon genoux, je ne peux m'empêcher de serrer les dents. Mais oui je suis une... aïe... warrior t'en fais pas. C'est juste que ça pique un peu.

Elle marquait un point et le simple sourire qu’il lui avait adressé, un poil prétentieux, et sûr de lui, venait à confirmer la remarque qu’elle venait de lui lancer. Dans le fond il ne demandait pas vraiment à en savoir plus. Cela ne l’intriguait pas plus que ça. Les appollon ne l’intriguait pas en tant que confrérie. D’ailleurs ce n’était pas la seule mais il ne cacherait peut être pas, il était intrigué par Sahara. C’était un fait. Il avait adoré la voir chanté et elle dégageait quelque chose qui ne l’avait pas laissé insensible. Donc oui, se tromper sur un(e) appollon c’était plus qu’envisageable, tout comme le fait de pouvoir en apprécier certains. Quoique là encore ne vous méprenez pas, il ne faisait pas des autres confréries sa bête noire. Loin de là. Il ne pensait pas qu'elle allait finir par énoncer ce qui la dérangeait plus ou moins. Elle n'avait pas prononcé le prénom d'Adriel et pourtant il l'avait compris. Il osait se dire que ce n'était pas tant un problème, sans trop vouloir non plus y croire dur comme fer. Il y a des questions qu'on préférait ne pas se poser. Pourquoi l'avait-elle appelé lui encore une fois ? Pourquoi est-ce que ça en devenait gênant de se retrouver dans cette chambre ? Y-avait-il encore quelque chose entre elle et son meilleur ami ? « J'imagine que tu parles de Nolàn ? » Il ne la regardait pas volontairement et il avait ce sourire au coin des lèvres. Comme à son habitude il fuyait l'obstacle, et il voulait éviter de se dire qu'elle avait raison de se sentir un poil gêné par la situation même si il en pensait la même chose au fond de lui. Le reconnaître lui était difficile ; et puis oui quelque part il tentait de détendre l'atmosphère comme à chaque fois, et donc ne pas la rendre encore plus gênée qu'elle ne l'était déjà. Il retira les petits bouts de brins qui trainait sur sa jambe comme il le pouvait avec cette compresse, et en changea. « Alors comment ça se fait que ça se soit fini si vous vous entendez aussi bien, encore aujourd'hui ? » Il se le demandait un peu. Bien entendu il parlait d'Adriel et non Nolàn mais elle l'aurait vite compris vu qu'il avait repris un air tout de même plus sérieux. Clairement intrigué, il voyait bien que ça sentait la relation compliquée ; alors oui, il le lui demandait par intérêt pour sa personne mais sans plus véritablement. Il fit un léger bandage au dessus de la plaie.

we'll be coming back
Il est clair que depuis le début, je suis tombée sous le charme du petit sourire modeste et pas trop à la fois d'Isaac. Je n'ai pas non plus résister à son regard charmeur et en même temps angélique. Et je pense que peu de filles pourraient résister à sa petite bouille. Et surtout à son humour. Parce que oui, Isaac a toujours le mot pour me mettre à l'aise, pour me redonner le sourire et pour me remonter le moral. Isaac est un gars en or et je sais que j'ai beaucoup de chance de l'avoir. Parce que peu de mecs accouraient si j'en avais besoin. Mais le jeune Wheeler est toujours là, quoi qu'il arrive. Je le regarde et rigole légèrement lorsqu'il parle de Nolàn. Bien sûr que non, et il le sait. Mais c'est plus facile de parler d'Adriel si c'est sans prises de tête. Adriel est mon meilleur ami et le restera toujours mais il est clair que s'il me trouve là, ma "relation" avec Isaac deviendrait compliquée. Et ce n'est pas du tout ce que je veux. Mais oui c'est bien connu, j'ai eu une relation secrète avec Nolàn. En réalité, c'est ce que je fais croire à Kôl depuis un bout de temps. Pourquoi? Tout simplement parce qu'elle se tape Charles en secret et je sais qu'elle est attachée à Nolàn. Alors peu importe si c'est faux ou pas, mais ça, Isaac l'ignore. Alors autant jouer la carte de l'humour, c'est mieux comme ça. Non mais sérieusement, si Adriel me trouve ici, il me tue. Je crois qu'il vaut mieux fermer ta chambre à clé Wheeler. Je pris un air angélique et allai fermer sa chambre à clé. Ce jeu de séduction qu'il y a entre nous reste et même si je dois sautiller sur ma jambe pour aller fermer la porte, peu importe. Je viens ensuite me poser à nouveau sur le lit, laissant Isaac prendre ma jambe sur les siennes. Il tamponne légèrement ma jambe avec du désinfectant et un bruit sourd s'échappe de ma bouche. Même si j'essaye de faire la dur, la guerrière, je dois avouer que j'ai réellement mal. Mais j'essaye de ne pas bouger, je n'ai pas envie de passer pour une chochotte devant Isaac même si j'ai le droit d'avoir mal. Déjà qu'il est venu me chercher, je n'ai pas envie de lui imposer mon mal de jambe. Puis, notre conversation stationne toujours sur Adriel. Le jeune Wheeler se demande comment notre relation peut être si fusionnel même après notre rupture. On était pas fait pour être ensembles, on a simplement une amitié ultra fusionnel. dis-je en souriant, pensant à mon meilleur ami. Puis, ma pensée se tourne vers Isaac. Et les filles? Il est clair que je ne sais rien de ses relations amoureuses. Et toi, tu as quelqu'un? Ou quelqu'un en vue?

Wheeler passait son temps à la taquiner, et à faire des remarques à l'humour niveau zéro. De simples petites taquineries, des remarques clins d’œil enfin peu importe comment vous appelez ça. En attendant, il était comme à chaque fois sur le derrière quand elle rebondissait si naturellement sur ça. C'était peut être anodin pour elle, comme pour lui, mais bizarrement il y avait un effet qui le poussait à sourire à chaque fois qu'elle rebondissait sur ses bêtises. Il ne le dira jamais mais bien que taquin de nature, il en usait aussi beaucoup pour combler les malaises, distraire les autres à sa manière, mais c'était loin d'être un moyen de charmer une demoiselle, ou alors ça n'était clairement pas assumé. C'était tout juste en lui. Frère attentionné, qu'il était il avait toujours su arraché un sourire, un rire à ses sœurs quand il ne le fallait pas, pour simple exemple. Et là, il la cuisinait un peu en faisant aussi comme si de rien était sur l'état de sa jambe, un peu comme elle le faisait. « Rassure-moi, t'exagères un petit peu.. » Il la regardait, l'air de ne pas vouloir y croire, et surtout avec l'idée qu'elle en rajoutait sûrement. Une part de lui espérait que ce n'était pas si fusionnel entre eux, allez savoir pourquoi. « Tu peux le dire si tu nous voulais en tête-à-tête Harrington, ça ne serait pas surprenant. » Avait-il fini par dire en la regardant revenir à lui, à cloche pied. Encore une fois, il avait fallu qu'il détourne le sérieux de cette conversation. C'était tout lui, même là encore il osait se dire qu'ils ne faisaient rien de mal au contraire il soignait la jolie meilleure amie slash ex de son colocataire. Un léger sourire ironique accompagné d'un silence se firent voir et entendre. Il ne croyait pas à tout ça. Il n'y avait jamais vraiment cru en fait. Peut-être que son côté frère très protecteur avait influé sur ses visions des choses, mais en attendant il voyait mal une relation mixte et fusionnelle, et encore moins avec un passé ensemble. « Tellement fusionnelle que tu ne tiens pas à ce qu'il découvre sur quel lit et par qui tu te fais soigner ?! » Il sourit légèrement en coin. Avouons-le, pour lui si il en était ainsi c'est qu'il y avait anguille sous roche. Le pauvre Wheeler n'arrivait pas à concevoir qu'une demoiselle soit amie si fortement avec un homme si ce dernier ne s'en sentait pas attiré d'une façon ou d'une autre. « Pas vraiment, non, et c'est encore ce qu'il y a de mieux. » Oui à ce moment-là c'était ce qu'il se disait. Il aimait être en couple c'était certain, mais pas n'importe comment. Il releva le regard vers elle après avoir bien fixé le bandage.

falling over me + isaac&sahara
« Rassure-moi, t'exagères un petit peu.. » Il est clair qu'Adriel ne me tuerait peut-être pas mais il n'aime pas me voir traîner avec d'autres gars. Et je préfère éviter la dispute parce que perdre mon meilleur ami, ce n'est pas possible. Je tiens bien trop à notre amitié et même si notre jalousie respective nous méprenait parfois, pour rien au monde je ne sacrifierais mon meilleur ami. Et bien, je préfère éviter une dispute, c'est tout. dis-je un sourire aux lèvres. Isaac ne pouvait pas comprendre et peu de monde comprenait notre relation. Peu de monde parvenait à comprendre la vraie nature de notre relation. Mais peu importe, si ça nous convient à Adriel et moi, c'est le principal non? Je sautille jusqu'au lit puis me pose à nouveau sur Isaac, prenant un peu mes aises mais c'est pas tous les jours qu'on se fait soigner par un charmant Zeus, n'est-ce pas? Ça n'arrive même jamais. Mis à part Teddy, peut-être, la plupart ne le ferait pas. Et Isaac a toujours été là pour moi alors je ne m'en prive pas. Bien sûr, je serai là aussi pour lui s'il en avait besoin. Mais sa fierté l'empêcherait de m'appeler, préférant régler ses problèmes comme un grand garçon. « Tu peux le dire si tu nous voulais en tête-à-tête Harrington, ça ne serait pas surprenant. » Une fois de plus je rigole à ses réflexions à deux balles. Peut-être parce que mon humour n'est pas plus élaboré. Et surtout parce que ce genre d'humour détend toujours l'atmosphère et m'a toujours plu. Et puis, c'est une des raisons pour laquelle j'ai craqué pour Isaac. Amicalement parlant, bien sûr même s'il a ce petit plus qui fait tout la différente. Il m'impressionne, il m'intrigue et surtout, il m'attire. Je ne peux pas l'expliquer, mais entre nous, c'est comme ça. Prends ça comme tu veux, j'ai juste fermer la porte à clé. Ma phrase laissait beaucoup de questions et de sous entendus suspendus dans l'air. Le jeune Wheeler l'interpréterait comme il en a envie, je n'avais pas à me prononcer. Et surtout, laisser du suspens et jouer, j'ai toujours adoré. « Tellement fusionnelle que tu ne tiens pas à ce qu'il découvre sur quel lit et par qui tu te fais soigner ?! » Je sais très bien qu'Isaac n'a jamais cru en l'amitié fille/garçon mais ça ne sert à rien que je passe des heures à m'expliquer. Et pourtant, entre le jeune homme et moi, il ne s'est jamais rien passé. Alors peut-être faudrait-il qu'il redéfinisse sa perception de l'amitié fille/garçon. Moi j'y crois et je compte bien lui montrer. Il est très jaloux, je voudrais pas qu'il t'amoches le portrait. Ce serait dommage de gâcher tout ça. dis-je en montrant de la main son visage. Je m'arrête quelques instants sur son regard, si intense et si doux à la fois. Puis me concentre sur ce qu'il répond. Quelques secondes auparavant, j'ai dû m'intéresser à sa vie amoureuse. Bah oui, c'est bien beau de parler de la mienne mais il n'y a rien à dire. Je lui souris. Pas vraiment étonne de sa réponse. Il n'y a vraiment personne? T'as dû avoir une mauvaise expérience amoureuse dans ta vie pour penser ce genre de choses, non? demandais-je sans trop savoir si j'étais sur le bon chemin ou pas. Après tout, Isaac avait peut-être simplement envie de s'amuser.

follow me, you can follow me + sahara&isaac
« Rien de plus anodin, c’est vrai.. » Il est clair que j'ai toujours été comme ça. Toujours à éviter le pire, toujours à vouloir éviter les disputes et les complications. Je déteste me disputer avec qui que ce soit et encore moins avec mon meilleur ami. Je tiens bien trop à lui pour ça, mais ça, le jeune Wheeler doit l'avoir compris. Je lui souris, ne répondant pas, ce n'est pas la peine de faire traîner le sujet pendant des heures. « Ce serait bête d’en arriver jusque-là effectivement. Cela dit il doit s'en faire des ennemis Sky-Floyd avec une ex pareille.. Cool » Je rigole en entendant ça. Isaac a toujours le mot pour me faire rire, pour me faire sourire et ça, depuis toujours. Et même si ça peut sonner comme une simple phrase, je sais que venant de lui, c'est bien plus que ça. C'est presque un compliment en fait. Quand je réfléchis un peu à notre relation, je reste un peu septique. Est-ce qu'on flirt ou est-ce qu'on est simplement amis? Je n'en ai aucune idée mais c'est justement ça qui rend notre "relation" bien plus particulière. Et bien pas tant que ça, crois moi, j'ai pas dix mecs différents qui me courent après. Et heureusement, ça m'énerverait un peu à vrai dire. Je n'ai jamais été une de ces filles qui aiment recevoir de l'attention, qui aiment se sentir aimée. Je n'ai pas besoin de tout ça, je n'ai pas besoin d'avoir un harem, mes amis proches me suffisent. Et Isaac en fait partie, évidemment. Bien que ce dernier ne croit pas en l'amitié fille/garçon, je reste persuadée que c'est une amitié avant tout que l'on entretien. Avec un peu de sous-entendus, certes, mais une amitié quand même. Par contre toi, tu dois pas manquer de gonzesses. Je lui souris, puis lorsqu'il termine de soigner ma jambe, je le remercie et me couche sur le lit, à mon aise. Je fixe le plafond, écoutant ce qu'Isaac m'explique en ce qui concerne ses relations amoureuses. « Disons que c’est mitigé, et que je n’aime pas vraiment perdre mon temps ce côté-là. » Perdre son temps? Je souris. Ce n'est pas du tout ma vision des choses, mais encore une fois en ce qui concerne l'amour et l'amitié, nous sommes totalement différents. Tu préfère passer des soirées en compagnie d'une belle chanteuse? Non, non, je ne parle pas de moi. Bien sûr que si. Et un sous-entendu de plus. Mais n'est-ce pas la nature de notre relation? L'humour, la flatterie et les sous-entendus?

je veux juste une dernière danse + isaac&sahara.
Oui, je le sais, notre relation n'est pas anodine. Je sais qu'il y a ce petit plus. Je sais qu'on est plus proches qu'il ne le faudrait. Je sais pertinemment qu'Isaac m'attire plus que je ne le laisse paraître. Mais est-ce que de son côté, il était attiré par moi? Je n'en savais rien à vrai dire. Isaac n'est pas le genre de mecs à laisser paraître ses sentiments. En fait, je ne sais jamais ce qu'il pense. S'il est heureux d'être là ou pas, s'il me désire ou pas. Je ne sais jamais Je le regarde, un peu intriguée par sa question. Mais je ne sais pas quoi répondre à vrai dire. Je n'en sais rien. Je baisse la tête pour réfléchir un peu, me disant qu'il ne croit pas aux relations filles/garçons. Mais si j'étais l'exception? Je l'espionne légèrement, essayant de déceler une once d'émotion dans son regard, mais rien. Il est sans doute un des seuls gars que je n'arrive pas à sonder. À vrai dire, j'en sais rien. Mais je suppose qu'un minimum oui si je me fie à ton opinion sur l'amitié fille/garçon. Je me trompe? dis-je en appréhendant un peu sa réponse. J'avoue que si le jeune Wheeler me dit qu'il ne ressent rien, même pas une once de désir envers moi, je serai largement déçue. Mais je ne pense pas qu'il soit si honnête ou pas si méchant en fait. Dire qu'il ne ressent rien du tout pour moi reviendrait à dire que je ne suis pas désirable et ça, ça fait mal. Mal de penser que je ne lui plaise pas. Mais peut-être que c'est totalement le contraire, peut-être ne voudra-t-il pas répondre à ma question pour laisser le mystère, pour laisser une part d'inconnu entre nous. Je n'en sais rien. Isaac m'attire un petit peu plus vers lui et je dois dire que ça me plaît. Je ne me fais pas prier et je viens me coller un petit peu plus à lui, posant ma tête dans le creux de son cou. « Si tu penses que je m'en fais une tous les soirs, tu te trompes. » Je souris, espérant qu'il ne remarque pas ce sourire satisfait sur mon visage. En réalité, je suis satisfaite qu'il ne soit pas comme ça. Je me sentirais un peu moins "banale", un peu moins "objet" même s'il ne s'est jamais rien passé entre nous. Et même si le jeune homme ne m'a jamais considéré comme ça. Ces doutes sont le simple fruit de mon imagination, j'en reste persuadée. Je suis contente que tu ne sois pas comme tous ces gars. répondis-je. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à Teddy, mais ça, c'était une toute autre histoire. Je lui souris lorsqu'il rétorque qu'il ne serait pas contre l'idée de passer une soirée en ma présence ou plutôt en la présence d'une belle chanteuse brune. Je me recouche sur le lit et l'attire à moi, de façon à ce qu'il se retrouve presque à califourchon sur moi. Joueuse, comme toujours, je frôle ses lèvres puis plonge mon regard dans le sien. Moi aussi j'aime passer des soirées avec toi Isaac. Sincère et honnête? Sans aucun doute.