but don't try to stop me.
Le besoin d'isolement, peut-être, t'a poussée à te terrer dans ces chemins tout tracés, au milieu des arbres et dans l'ombre. Toujours. L'ombre est ton terrain. À la manière d'une photosensible, la lumière t'effraie. Tu cours tranquillement, la musique dans les oreilles, perdue dans tes pensées. Ça te permet de t'isoler, de te recentrer un peu, t'en as besoin, de ces petits moments tranquilles. Alors que tu tournes au détour d'un chemin, un chien sort de nulle part, aboyant comme un déluré, te bondissant dessus. La réaction est immédiate – et certes sûrement un peu exagérée. Tu bondis sur le côté avec un léger cri, tes écouteurs s'arrachant de tes oreilles pour pendre dans le vide. Ton coeur bat la chamade et tu repousses violemment le chien. C'est un jeune, il a une bouille adorable... mais tu n'y arrives pas. Tu les détestes. Ils te rappellent trop Bandit. Ce chien qu'utilisaient tes parents pour te ramener chez toi, comme un mouton, comme une vulgaire proie. Il n'était pas méchant – et celui-ci sans doute non plus – mais tu ne peux pas. C'est physiologique. Tu reprends ta course, plus essoufflée par la petite frayeur que réellement par le chien, pensant ainsi fuir cet incident. Enfin.. c'était sans compté que tu le vois courir à tes côtés, jappant comme pour te forcer à t'arrêter. Ce que tu fais, le souffle court et le coeur battant, quelques mètres plus loin, essayant tant bien que mal de le tenir éloigné. Allez, va t'en ! Laisse-moi ! lui crie-t-elle dessus, ne sachant pas comment s'y prendre, lançant aux alentours un regard inquiet. Il appartient forcément à quelqu'un...