closer to the edge.
Il attrape son téléphone et le numéro se compose presque automatiquement. Il réfléchit un peu, puis tape finalement : « Cours spécial ce soir, rejoins-moi dans mon dortoir à vingt-et-une heures. » Hop, envoyé. Le destinataire ? Leann. La petite soeur de Nathan. Ouais, Charles a bien fait gaffe ; ce soir, personne n'est là à son dortoir. Et surtout pas Nathan, parce que bien que ça ne soit pas mal intentionné, il ne sait pas trop ce que penserait son pote s'il voyait Teddy traîner avec sa petite soeur. Et en fait... il préfère ne pas trop savoir. Puis, ce n'est pas en mal qu'il la voit ! Au contraire. « Cours spécial » = cours de.. euh.. d'auto-défense, dira-t-on ! Cours de méfiance. Enfin bref, appelez ça comme vous voulez, eux ils n'appellent pas ça, ils le mettent en pratique et ça suffit. Il file se doucher, bosse un peu ce qu'il a à faire puis finalement, s'habille bien – ben ouais, enfin, un minimum, Teddy quoi. Peu à peu, le dortoir se vide et il sourit, soulagé. Ben ouais, il ne voudrait pas être dérangé, puis personne ne comprendrait vraiment la nature de ces "cours". Puis en fait, c'est pas du tout sous forme de cours quoi c'est... de l'impro totale entre eux. Et pile à l'heure, il entend frapper à la porte du dortoir. Il se lève, va directement ouvrir, le regard pétillant. Ah, ma belle, entre. fait-il en se reculant pour la laisser passer, venant ensuite lui faire la bise puis refermer la porte. Il se tourne vers elle, la détaillant discrètement. Tu es ravissante dis-donc. Il lui fait un clin d'oeil.

let me teach you how to feel.
Il attend patiemment la petite Howard. Il sait que si un jour Nathan les surprend tous les deux, il va de suite porter des conclusions hâtives et détester son pote de chambrée de séduire sa soeur. Alors qu'à la base, c'est même plutôt l'inverse. À la base. Une fois qu'elle est entrée, il referme la porte. À clé. Bah ouais, c'est plus prudent, non ? Il la suit des yeux. Il aime cette façon qu'elle a de toujours se mettre à l'aise "chez lui". Il fait à son tour quelques pas vers elle, l'observant avec un fin sourire. Je dois avouer que oui… mais t’es pas mal non plus Teddy. Ces derniers temps, elle s'est prise au jeu dirait-on. Et ça ne lui déplait pas tant que ça, à notre Teddy. Puis ça lui facilite la tâche pour "leurs cours". Il s'approche et s'assoit à côté d'elle sur le lit. Cours spécial ce soir alors ? Il hoche doucement la tête. Le cours a commencé, pour lui en tout cas et il lui lance un sourire légèrement aguicheur sans être encore trop provocateur. Rivant ses yeux dans ceux, bleutés, de Leann, il la fixe en passant une main pour ébouriffer ses cheveux bruns. Eh bien, oui... Sauf si tu avais un autre programme en tête, bien entendu. avance-t-il avec malice, haussant les épaules, l'air désinvolte et indifférent. Mais ça aussi, ça fait parti du jeu. Enfin de la.. "leçon" quoi.

let me teach you how to feel.
Elle se mordille la lèvre inférieure. Elle ne se rend pas compte comme elle est encore plus séduisante quand elle fait ça, et comme c'est difficile à Charles de la voir seulement comme la petite soeur de son pote. Il sait bien comme elle est impulsive et parfois naïve comme fille... et c'est pour cela qu'il s'est promis de parvenir à lui ouvrir un peu les yeux. Sur cette île, les intentions des mecs vont rarement plus loin que la perspective d'une nuit enflammée, et c'est contre tout ça qu'il veut un peu la protéger. La protéger à sa manière. Ben ouais, la pédagogie s'apprendre sous toutes formes. Elle étend ses jambes nues sur ses cuisses et il ne peut réprimer un léger frémissement. Concentre-toi bordel... Il affiche toujours ce petit sourire destiné à la faire céder. Il veut la forcer à résister, à le repousser. Même si bordel, au fond, il aurait juste envie de cesser ces cours stupides pour se permettre, ne serait-ce qu'une fois, d'aller plus loin. Elle pince de nouveau ses lèvres. Il fait mine de regarder ailleurs. C’est toi le professeur Teddy… Mais je pense qu'un cours pratique serait plus pédagogique ! En effet. Il repousse doucement ses jambes, retirant à son tour ses chaussures pour se mettre en tailleur sur le lit, comme un gosse. Comme le grand gamin qu'il est resté, au fond. Bien. fait-il, avant de se rapprocher d'elle pour être assis à quelques centimètres d'elle seulement, en face. Il cherche son regard, puis caresse ses cheveux blonds en la fixant. Tu sais que.. ça devrait pas être permis d'être aussi jolie. La séduire, la charmer, la provoquer, pour la pousser à céder ou à le repousser habilement. Pourtant... dans tout ce qu'il dit, il est toujours sincère avec elle.

let me teach you how to feel.
Tu vois directement qu'elle semble frustrée. Croit-elle que tu la repousses ? Tu n'en sais trop rien, mais ça semble lui passer l'instant d'après donc tu ne t'y attardes pas plus que cela. Son sifflement, par contre, lui, t'étonne un peu et tu plisses les yeux. Arrête de mentir, je suis pas naïve à ce point Ted. Tu comprends ce qu'elle croit mais tu fronces les sourcils et réponds du tac au tac. Je mens pas, Leann. mais tu n'as pas le temps d'en dire plus. Elle a attrapé ta main et la guide sur son corps. Tu ne sais pas trop pourquoi, mais tu te laisses faire, les yeux rivés sur son visage même si elle ne te regarde pas. Ta main effleure sa joue, son coup, pour arriver à la naissance de sa poitrine. Tu dois te faire violence pour rester serein et ne pas céder. Parce que oui, t'en as envie. Enfin, elle relève ses yeux bleutés vers toi et il te faut de nombreux efforts pour ne pas t'y noyer. Tu vois, je sais plus ou moins m’arrêter. Je vois pas pourquoi on devrait continuer ce cours. Tes lèvres s'étirent d'un sourire. Très – trop ? – vite, tu réponds alors : Tu as raison. d'un ton posé, avant de te rapprocher d'elle encore, jusqu'à te pencher pour venir murmurer à son oreille : Je sais que tu as une idée de quoi faire à la place, n'est-ce pas..? Ta main s'est posée sur sa cuisse, taquine, tandis que tu te recules légèrement pour pouvoir croiser son regard.

the show must go on.
Bon ok. Tout se complique d'un seul coup sans que tu ne puisses vraiment savoir ce qu'il se passe. Autant dans sa tête que dans la tienne. Car si auparavant tu t'interdisais de la voir autrement que comme Leann, la petite soeur de Nathan, des pensées de moins en moins innocentes emplissent ta tête ce soir. Et il faut que ça cesse. Concentre-toi... Tu la sens frissonner à ton toucher. Mais ce sont ses mains à elle qui, se posant sur ton torse, t'arrachent un frisson incontrôlable. Ressaisis-toi... Ouais mais c'est pas facile là ! Tu ne bouges pas, tu fermes ta bouche, tu ne dis rien, et te contentes de voir ce qu'elle compte faire. Comme si tu t'en remettais à elle. Tu sais très bien où je veux en venir Charles. Sûrement que oui, peut-être ou peut-être pas. Tu sais plus, tu sais pas, ta tête va exploser de suppositions. Ses mains tracent le contour de ton visage, de tes lèvres. Tu te laisses faire, véritable pantin vivant, noyé dans ses yeux bleus. Tu crèves d'envie de l'embrasser, de la coucher sur ce lit et... Putain Charles ! Tu te ressaisis intérieurement. Tu remarques aussi que son visage n'est qu'à quelques centimètres du tien. Et de nouveau, tes pensées décollent. Je suis quoi pour toi ? Hein ? Quoi, quand, comment, pourquoi ? Non, Théodore... Mais tes pensées sont loin. En toi, ça fait déjà cinq minutes que t'as cédé. Tu attrapes son visage entre tes mains, le regard absent comme si toute cette tension te plongeait dans une transe étrange. À seulement quelques centimètres de son visage, tu murmures : T'occupe pas de ça. avant d'écraser tes lèvres contre les siennes. Bravo. Bien, le maître. Et c'est toi qui est censé lui apprendre à résister... Ah, l'arroseur arrosé, à force de te provoquer ainsi, de te montrer son désir, on dirait bien que quelque chose a cédé en toi.

say goodbye to angel dust.
La plupart des personnes croient te connaître. Charles-Théodore Callaghan. Alias, Teddy. Ils croient t'avoir cerné. Ils ne voient que ce qu'ils veulent voir. Charles, le petit-fils pourri gâté du directeur de l'université. Charles, le populaire, le don juan. Charles, le mec pour qui tout est accessible, pour qui tout est facile. Mais ils sont tous loin de se douter à quel point ils se trompent. À quel point derrière cette carapace, il y a ce gosse qui n'a, lui, jamais rien demandé. Cet enfant qui aimerait faire plaisir à tout le monde, qui se nourrirait du sourire des autres. Mais, volontairement, tu n'as jamais brisé cette image qu'ils ont tous de toi. Tu ne veux pas qu'ils connaissent le Teddy doux, tendre, attentionné. Une personnalité certes adorable mais... mais faible. Faible, selon toi en tout cas. Bref, tu t'égares, mon pauvre. Oh, tu peux pas imaginer. Plus attrape-connard que moi, tu peux pas. Tu fronces un peu les sourcils, te demandant soudainement par combien de types mal finis elle s'est faite avoir. Ça ne devrait peut-être pas être ton affaire, mais tu te promets de faire en sortes que ça n'arrive plus. Faisant mine d'être vexé, tu prends un air distant en répondant : Donc tu me considères comme un connard ? Bien sûr, tu sais que non. Tu as compris ce qu'elle veut dire. Tu la taquines, voilà tout. T’es trop mignon… Tu ne sais pas trop pourquoi tu te montres si ouvert avec elle, si doux, si tendre, mais t'aimes ça. De temps en temps, ça fait du bien, dans ce monde de brutes. Tu joues avec ses lèvres, avant qu'elle ne se mette à rire, te donnant même un petit coup. Tu la découvres sur une autre facette encore, et étrangement.. ça te plait beaucoup. Tu oublis mon frère ! Et j’ai pas peur… c’est juste que je me connais. Cette fois, c'est à ton tour de te mettre à rire. Tu l'observes s'attacher les cheveux. Le pire, c'est que t'es sérieux ! T'as beau être un mec, t'as énormément de respect pour les femmes. Tu serais entièrement capable de dormir avec elle sans la toucher, et... ça te ferait plaisir, oui. Tu sais, ma chambre a une porte, qui se ferme, et ton frère n'entre jamais à l'improviste dans ma chambre. Mais bon, si tu veux pas, j'vais pas te forcer.. fais-tu d'un air innocent. Tu te renverses en arrière, appuyé sur les coudes, l'observant. Action ou vérité ? Elle te surprend de nouveau. Tu souris, amusé par la proposition à laquelle tu ne t'attendais pas. Sans même réfléchir, tu réponds : Action. Oui, la vérité, ça peut faire bien plus mal qu'une action, non ? Bon, ok, tu le feras le coup d'après, histoire de lui donner l'occasion de savoir des choses sur toi, encore un peu.