Alors il était hyperactif ? Et moi je suis droguée. Tout le monde à ses problèmes et ses secrets, j'en fais moi-même les conséquences. Il fallait que je lui avoue pour ça d'ailleurs, je ne pouvais plus garder ces problèmes pour moi plus longtemps. Bon, Kôl avait découvert un sachet de cocaïne dans mes draps et j'avais été contrainte de tout lui expliquer. Elle m'avait soutenue, comme je l'avais soutenue. Mais Charles ? Je me demandas bien comment il réagirait à cela, surtout si je suis enceinte.. Bon, il avait l'air de digérer le fait que je portais son enfant, alors un problème de drogue ? Ça devait pouvoir se régler. « Ne t'inquiète pas, je ne te juge pas. Moi aussi j'ai quelques soucis de santé. » Je n'en dis pas plus pour l'instant, préférant laisser la question en suspens. Peut-être qu'il ne demandera rien après tout, et ce serait mieux ainsi. Même s'il devait savoir, c'était irréversible. Je lui tend un petit sourire timide, le laissant emprisonner mes mains froides dans les siennes. Je suis désespérément seule, sans famille, sans amis. Appart Kôl et Charles, je n'ai personne. Subitement, il dit mon nom. Je relève mes yeux embués vers lui, un noeud au ventre. Le ton qu'il emploie n'est pas naturel, il n'a pas l'air à son aise. Sentant son malaise, je me sens mal à mon tour. Jusqu'à que le verdict tombe. J'en reste bouche bée, je ne sais absolument pas quoi répondre. Ça va trop vite. Je n'ai jamais envisagé être en couple, et encore moins être mère. Bon, j'avoue que l'idée de vivre une relation sérieuse avec Charles m'avait déjà effleuré l'esprit, rien de plus. Là, j'étais confrontée à la vérité qui nous hantait tous les deux depuis plusieurs mois maintenant. Nos sentiments avaient beau être confus, l'un comme l'autre, nous étions dépendants. C'était un fait. « Qu'est-ce que tu veux dire..? » Je passe pour l'abrutie, celle qui ne comprend jamais rien. Mais il fallait bien que je trouve quoi répondre, c'était impossible de ne pas faire autrement..

Et il avait raison. Je devais tout lui dire, tout lui avouer une bonne fois pour toutes. Avec cette addiction pour la cocaïne, j'avais de plus en plus régulièrement affaire à des crises. Je devais me rendre chez le médecin pour régler tout ça, prendre des médicaments et me reposer. Et bien entendu, je devais arrêter tout ça. Mais je n'écoutais pas les conseils de mon médecin traitant, j'étais certaine que tout disparaîtrait avec le temps.. J'avais tort, je m'en rendais compte au fur et à mesure. Quand j'ose dire à Charles que je suis malade, je vois pertinemment qu'il est paniqué. Je le sens dans le regard qu'il me lance, de la façon dont il me touche. J'ai si peur.. « Je me drogue Charles.. ça fait un peu plus de deux ans. » Deux ans. Je déglutis. Deux années.. je prend conscience qu'il faut que j'arrête, pas seulement car je suis enceinte. Mais car ça fait bien trop longtemps. Je me recule un peu, soufflant un bon coup. J'ai si peur de sa réaction. Je lance un regard furtif dans sa direction, contemplant quelques secondes son visage pâle. Il n'a vraiment pas l'air dans son assiette.. Je m'en veux de lui avoir dit tant de choses aujourd'hui. Alors que je commence à comprendre plusieurs choses à propos de ses sentiments, Charles préfère fuir. Et là, je sens la colère monter en moi. Je le vois se lever brusquement, après m'avoir dit qu'il s'agissait d'une plaisanterie.. Je me mordille la lèvre inférieure, serrant les poings. Je le regarde quelques minutes, restant assise sur le lit, pensive. Puis je décide de me lever à mon tour, pour m'approcher de lui. « Tu te fiches de moi ? » Je demande, dos à lui. Je croise les bras contre ma poitrine, essayant de garder mon calme. Je continue sur ma lancée, d'une voix presque inaudible. « Tu comptes beaucoup pour moi tu sais.. Je ne veux pas te perdre. Je.. » Et comme je l'avais prédis, je n'arrive pas à terminer ma phrase. Heureusement qu'il est toujours dos à moi, comme ça, je peux laisser une larme rouler sur ma joue sans qu'il la voit.

Je hoche la tête positivement, très lentement. La chaleur de ses paumes étreignant les miennes me fait un bien fou. Je me sens en sécurité, écoutée par la personne la plus importante à ma vie. Il est difficile pour moi de me dire que je suis dépendante de lui, comme jamais. J'essaie de me convaincre du contraire, mais dès qu'il s'éloigne ne serait-ce que quelques jours, je sais qu'il me manque quelque chose. Charles est la deuxième personne à qui je confie mes problèmes de dépendance - mais à la cocaïne cette fois-ci. « C'est facile à dire, mais je sais que j'y arriverai pas. » Je savais déjà que j'étais faible, et que le moindre effort de ma part était inenvisageable. J'avais toujours été comme ça. Si tout n'arrivait pas comme un plateau d'argent, je ne faisais jamais d'efforts. J'avais été trop gâtée, j'en étais consciente, mais il est dur de retourner en arrière à vingt-trois ans.. La tension commence à monter d'un cran, en quelques brèves secondes. Charles m'énerve, car il est aussi lâche que moi. Je pensais, qu'au moins lui, serait honnête envers moi. Seulement, j'agis de la même manière et je ne peux pas lui en vouloir. Je reste statique, dos à lui, essayant misérablement de lui dévoiler mes sentiments pour lui. Je n'ai jamais été amoureuse, que ce soit d'un homme ou d'une femme, comment savoir que je l'aime réellement ? Je n'arrive pas à terminer mes phrases, où les mots deviennent trop importants. Et malgré moi, je me remet à pleurer. Je suis minable. Il se retourne alors face à moi, et tente de me faire finir ce que j'avais commencé, comme je l'avais prédis. Il ne m'aide pas beaucoup. Je frémis quand il pose sa main sur mon visage pâle, où tant de larmes ont déjà coulées aujourd'hui. « Bordel Charles je sais plus où j'en suis.. » Je murmure légèrement, évitant son regard. Si je l'aime ? J'en suis presque certaine.

Je le connais assez pour savoir qu'il va m'aider, quoi qu'il arrive. Il ne m'a jamais laissé tomber, et je sais qu'il serait incapable de m'abandonner en ce moment. Je déteste parler de mes problèmes de drogue, je veux que personne ne soit au courant. Je ne serais plus regarder de la même façon si tout le campus venait à apprendre que je suis une droguée.. mais après tout, est-ce que je porte encore de l'intérêt à ma réputation ? Je crois que ça m'est égal désormais, depuis que j'ai trouvé une de mes principales raisons de vivre. Charles. C'est difficile de s'avouer des choses, des sentiments que l'on a jamais ressenti auparavant. Pour l'un, comme pour l'autre d'ailleurs. Il caresse délicatement mon visage en m'affirmant que je vais y arriver, que je vais arrêter une bonne fois pour toutes. Depuis deux ans, je n'ai jamais eu la volonté de stopper tout ça, mais avec le bébé c'est une autre histoire.. « Merci.. » Je me rapproche un peu plus de lui, enfouissant ma tête contre lui. J'ai besoin de lui, c'en devient une obligation. Après quelques minutes posée contre le jeune homme, tout se bouscule bien trop vite. Les vérités sont prêtes à être révélées, et je ne sais plus où me mettre. J'aimerais fuir de cette pièce, être lâche comme d'habitude. Seulement, il va bien falloir que nous trouvions les mots un jour ou l'autre. Ses paroles me bouleversent, mais je n'ai pas le temps de riposter qu'il dépose ses lèvres sur les miennes, comme un calmant. Je lui rend un baiser passionné, agrippant son cou de mes mains. Je veux profiter pleinement de cet échange, qui nous lie le temps de quelques secondes. Une fois le lien rompu, je caresse son visage de ma main, fixant ses yeux noisette. « Si tu sais où tu en es, aide moi à savoir où j'en suis moi. » Je l'implore presque, tant j'ai besoin de son aide. Notre relation nous a emmené dans des lieux que nous ne connaissons pas, et il m'est difficile de m'y retrouver correctement. « J'aimerais encore réfléchir. Mais je pense arrêter les études si je suis enceinte, je pourrais pas continuer ici.. » Il voyait très bien ce que je voulais dire : le regard des autres, le fatigue de la grossesse, le stress. Je ne pourrais supporter tout ça.

merciiii.

Je me rend compte que nous commençons vraiment à nous projeter, à chercher des solutions pource futur qui arrive à grands pas. Notre relation est compliquée, certes, alors que le véritable amour est censé être si simple. Je me demande souvent ce qui nous correspond, car aucun sentiment ne décrit réellement ce que nous avons vécu jusque là. J'avais la vie rêvée avant tous ces évènements, rien ne m'arrêtait dans ce que j'envisageais. Parfois, être seul contre tous à des avantages, j'en ai moi-même fait l'expérience. Pas d'attaches, pas de sentiments, pas de coeur brisé, rien de tout ça. Rien que des soirées, des mecs, des filles et de l'alcool. Avant, tout ça me suffisait amplement pour m'amuser et vivre ma vie comme je l'entendais. Désormais, tout s'est compliqué et je ne sais plus trop quoi faire de mon avenir. L'université a changé ma vision des choses, surtout depuis que je fréquente le jeune Callaghan. Pourtant, nous sommes pareils : envieux de cette popularité qui nous colle à la peau depuis toujours, de cette popularité qui nous ronge jour après jour. Mais sans s'en rendre compte, nous nous sommes mutuellement changés, et nous avons surtout transformés les sentiments que nous avions l'un pour l'autre. Alors que j'insiste pour qu'il m'aide à y voir plus clair, le jeune homme essaie tant bien que mal de m'expliquer ce que contient son coeur. Je l'écoute attentivement, et je sens mon coeur battre plus fort. Je reste très proche de lui, et j'ai soudainement peur qu'il entende les battements de mon coeur tant ils sont forts. « Je vois. » dis-je seulement, d'une voix rauque. Je relève les yeux vers les siens, plongeant à l'intérieur. « On est lié par quelque chose de plus fort que nous.. » Je dépose délicatement mes lèvres sur les siennes, les retirant après de brèves secondes. Je veux me rendre à l'évidence, l'évidence que nous ne pouvons vivre l'un sans l'autre à présent. Ce serait trop difficile. Cependant, je ne me vois pas abandonner la vie que j'avais jusqu'à maintenant car je suis enceinte. Je ne crois pas être assez forte pour cela. Je hoche légèrement la tête négativement, je sais qu'il veut bien faire, mais je n'y crois pas une seconde. « Je fais rien depuis le début de l'année, ce ne serait pas bien grave de m'arrêter maintenant. » répondis-je, un léger sourire agrippé à mes lèvres. J'attrape ses mains afin de pouvoir les serrer dans les miennes, tandis que je le fixe de mes prunelles bleues. « Mon compte en banque est plein, je n'ai même pas besoin d'étudier tu sais. Je pourrais élever l'.. l'enfant dans de bonnes conditions. » Je marque une légère pause, avant de reprendre. « J'espère. » Oui, je devais arrêter de me droguer, arrêter de faire la fête et reprendre ma vie en mains avant d'arriver à élever un bébé. Mon bébé.

oh ta signature. il est trop beau quoi.

Garder l'enfant, oui ou non ? C'était la question qui résonnait dans mon esprit depuis ce matin. J'avais - nous avions - encore quelques semaines devant nous pour prendre notre décision et réfléchir un maximum. Un choix comme celui-ci ne se prend pas à la légère, surtout pour des personnes comme Charles et moi. Nous n'avons rien de l'allure d'un parent, rien du tout. Nous sommes juste des jeunes adultes, dans la fleur de l'âge, s'amusant avec tout ce qui bouge. Bon, je virevolte un peu moins de partout depuis le jeune Callaghan, mais j'ai toujours besoin de ma liberté. Avec un bébé, je serais occupée à longueur de journée et je ne pourrais plus profiter de ma jeunesse. Il fallait vraiment que nous réfléchissions correctement, pour faire le meilleur choix possible. Après un bref échange, il prononce les mots que j'avais peur d'entendre mais que je voulais cruellement entendre au fond de moi. Je prend son visage entre mes mains froides, lui dévoilant un sourire apaisé. « Moi non plus. Tu deviens malgré moi le centre de toutes mes attentions. » J'ose enfin me dévoiler un peu, car lui-même à eu le courage de faire le premier pas. J'ai énormément de mal à avouer quoi que ce soit, surtout quand il s'agit de sentiments. Les sentiments, ça ne se contrôle pas, on ne peut rien y faire. Et je crois bien que je vais devoir m'habituer à ça, je n'ai pas vraiment le choix. Puis arrive le moment critique, qui concerne ma future et potentielle grossesse. Jamais je n'arriverai à marier celle-ci et les études, je me connais. Soudainement, mon esprit se brouille : si je quitte l'université, je serais désespérément seule, n'est-ce pas ? Et si Charles m'abandonnait, puisqu'il ne me verrait plus ? Je commence à perdre pied, titubant légèrement sans m'en rendre compte. Je m'installa rapidement sur le lit, enveloppant mon visage de mes mains. « Je vais continuer. » Dans ma barbe, j'affirme ces quelques mots. Ma décision est prise, sur le fait que je ne peux me résoudre à quitter le campus. Ce serait trop dur. Il n'y aurait que Kôl qui passerait me voir, j'en met ma main à couper. Et Charles, bien entendu. Parfois, avoir une vie sociale digne de ce nom, ça aide. Le jeune homme me prend dans ses bras, où je n'hésite pas à plonger mon visage. L'écoutant parler, je sais qu'il a raison. J'aurai pu m'afficher aux yeux de tous pour une relation avec Charles, mais je n'aurai pas pu supporter ma grossesse en plus.. Il fallait choisir, et il venait de le faire pour moi. « Oui tu as raison. » répondis-je à sa proposition, tandis que je relève mon visage pour le regarder dans les yeux. « Je.. ça veut dire qu'on voit plus personne ? » Oui, je voulais clairement m'assurer que nous parlions de la même chose.

les avenirs perdent futur et les présents jamais ne durent. les amours conjuguent au passé, quiconque a cru qu'ils s'aimeraient ? (...) l'amour est juste à accepter pas à comprendre.

Une décision bien trop importante pour être prise dans l'instant. Il faut qu'ils pèsent, chacun de leur côté, les pour et les contre. Et pour l'instant, Charles n'en a strictement aucune idée. D'un côté il ne se voit absolument pas père – et s'il en était un aussi mauvais que le sien avait été avec lui ? – et d'un autre.. pourrait-il lui dire qu'il ne veut pas de cet enfant ? De LEUR enfant ? Bon. Reset. Effaçons tout ça pour l'instant. Il ne lui a toujours pas avoué ce qu'il ressent. Il tremble comme un ado rien qu'à y penser, et lui-même ne sait pas discerner où commence et où s'arrête son attachement pour Candace. Mais il est sûr d'une chose et ne tarde pas à le lui avouer. Elle prend alors son visage entre ses mains et il fige ses prunelles dans les siennes, se laissant totalement faire. Moi non plus. Tu deviens malgré moi le centre de toutes mes attentions. Il sourit au "malgré-moi". Comme si son charme était indéfectible. Il lui sourit, rassuré. Vient ensuite la discussion sur les études de la jeune femme. Avant qu'il ne puisse réagir, elle chancèle un peu sur le lit et il se précipite pour s'asseoir à côté d'elle, attentif. Je vais continuer. Il hoche la tête. Oui, c'est évident. Elle est comme lui. À ne pas vouloir d'attaches mais à mal supporter une quelconque solitude. Il la prend alors dans ses bras, profitant de la tenir contre lui comme si elle risquait de lui échapper l'instant d'après. Il formule alors une petite idée, les concernant. Oui tu as raison. Il sourit, la tenant toujours contre lui et se décale pour pouvoir regarder son beau visage, essuyant sa joue avec un doux sourire. Je.. ça veut dire qu'on voit plus personne ? Il fronce doucement les sourcils, haussant les épaules avec un sourire amusé. Eh bien, j'imagine que si on ne doit rien dire à personne, pour ne pas éveiller les doutes, il vaut mieux ne pas changer nos habitudes. Donc... on peut continuer à voir du monde, même si je serais ultra jaloux, fait-il dans un rire. Même si je l'étais déjà avant ça. Il tourne la tête. De toute façon, lui, il n'a finalement pas grand monde à "voir" – oui, dans le sens.. sexuel du terme. Sahara ? Son coeur se retourne à penser à leur dernière entrevue – à savoir, l'hôpital, où elle a clamé fermement ne rien se souvenir de leur relation et où il a préféré battre en retraite, redevenant un inconnu ingrat à ses yeux. Kôl ? Je doute qu'on puisse un jour poser un mot sur leur relation houleuse mêlant haine et désir. Bref. De toute façon, il n'a d'yeux que pour elle. Mais elle ? Et s'il y en avait un autre ? Et si elle avait en vue un type bien mieux que lui ? Plus responsable, plus adulte,... La peur – mêlée à une certaine colère, incompréhensible face à cet inconnu qui n'existe peut-être même pas – le tenaille soudain et il décide alors d'écarter toutes ces pensées néfastes. Il tourne de nouveau la tête vers elle. Mais, si t'es prête à mettre tout ça de côté – et je ne t'en voudrais pas si tu ne l'es pas, tu sais bien qu'on a exactement la même vie toi et moi – alors te réserver l'exclusivité ne posera aucun problème. murmure-t-il en écartant une mèche de ses cheveux blonds, souriant toujours un peu.
merciii. mais tellement.

Je lui avais enfin ouvert mon coeur, du moins, plus que d'habitude. Je me suis rendue compte que depuis le début de l'après-midi, j'avais confié énormément de choses au jeune homme. Il était au courant pour mes problèmes de dépendance à la cocaïne, ainsi que la dépendance que j'avais pour lui. Je n'avais pas tardé à lui avouer pour ma grossesse - d'ailleurs, ce fut le premier que j'avais appelé. Et bien entendu, je n'avais pas attendu bien longtemps pour lui dire qu'il était le père. Bon, il n'y avait pas encore d'enfant, mais c'était déjà un petit être vivant qui bougeait dans mon ventre. Je ne me voyais certainement pas avec un gosse, pas si jeune, et surtout avec le garçon le plus populaire du campus. J'avais choisi le plus compliqué malgré moi, et je n'en étais pas très fière. Soudain, je sens mon corps lâcher. Je m'approche rapidement vers le lit, avec l'aide de Charles. Je suis confrontée à beaucoup trop d'émotions depuis tout à l'heure, et j'ai réellement du mal à faire la part des choses. Je sens que le jeune homme me serre contre lui et je n'y oppose aucune résistance, car dans ses bras, je me sens bien. Quelques instants plus tard, je lui pose une question - qui pour moi, est existentielle. Son petit sourire amusé me fait frémir, et légèrement rougir. Il doit croire que je ne le veux que pour moi - ce qui est vrai of course - mais comme il dit, il ne faut pas éveiller les soupçons. « Alors comme ça, tu es jaloux ? » Un petit sourire en coin s'étire sur mon visage, tandis que je le contemple comme une oeuvre d'art avec mes petits yeux bleus. Je ne vais pas non plus lui faire le plaisir d'entendre que moi aussi, je suis extrêmement jalouse dès qu'il approche quelqu'un. Et oui Candace, il faut se reprendre parfois. Bon, il doit certainement le savoir après ce que nous avons vécu ensemble, mais je préfère lui laisser le doute. Ses paroles me font beaucoup de bien, et je vois qu'au moins une personne est attachée à moi au point d'en être jaloux. Après tout, je n'ai pas l'occasion de voir énormément de monde en ce moment. En effet, depuis que je fréquente plus régulièrement le jeune Callaghan, je ne vois pas grand monde non plus. Appart Tamara, avec qui j'ai récemment eu une partie de jambes en l'air, c'est le néant. Mais je crois que je m'en porte pas plus mal. « Dis.. qui a la chance - appart moi - de voir ton merveilleux dortoir ? » Cette question me trotte dans l'esprit depuis quelques jours, car j'aimerais savoir qui il fréquente. Peut-être qu'à l'entente de ses réponses, je vais devenir très jalouse, mais c'est à mes risques et périls. Et puis, je me rend compte que cette question n'a presque plus lieu d'être après ce qu'il vient de me dévoiler. Sa paume caresse mon visage, je ferme les yeux à ce contact. J'ouvre à nouveau les yeux, les plongeant dans les siens. J'attrape une de ses mains pour la serrer dans les miennes. « Je crois que je serais prête à beaucoup de choses pour toi. » dis-je, me mordillant la lèvre inférieure. Une phrase pleine de sous-entendus, comme d'habitude, mais j'étais certaine qu'il comprendrait.

Il tient à moi, et ça, c'est le plus cadeau qu'il puisse me faire. Jamais personne ne s'est attaché à moi comme il l'a fait, pas même mes parents. Ah, mes parents. Ceux que j'ai quitté sans aucune tristesse, sans aucune peine. Ceux qui, en vérité, n'ont jamais voulu de moi. Ceux qui m'ont considéré comme une erreur, comme un enfant non désiré. Je ne voulais pas faire la même maladresse avec l'enfant que je portais, certainement pas. Même si je m'étais forgé un fort caractère pour essayer de ressentir le moins de tristesse possible à l'égard de mes parents, j'avais été touchée. L'argent coulait à flot dans mon enfance, j'avais beaucoup d'amis mais pas de vraie famille. Les liens du sang ne sont pas sacrés pour moi, je me fiche de savoir s'ils vont bien ou non. Je ne les ai pas vu depuis plusieurs années à présent, et appart un coup de fil à Noël et à mon anniversaire, je n'ai pas de leurs nouvelles. Avec Charles, je me sens enfin exister à ma juste valeur. « Je le savais. » répondis-je alors, sûre de moi. Je lui tire la langue, l'air enfantin. J'essaie de ne plus penser à cette matinée difficile, je voulais me détendre un peu aujourd'hui. J'écoute attentivement la liste qu'il me dresse, et j'ai l'impression qu'elle ne s'arrêtera jamais. J'ai l'impression que je vais vomir quand j'entend le nom de Kôl, je suis dégoûtée. Dégoûtée par son attitude envers moi, car elle sait pertinemment que le jeune Callaghan est très important pour moi. Surtout qu'elle est censée le détester.. « Kôl ? Je m'en doutais tellement pas.. » avouais-je, en rivant mes yeux sur le sol. Je suis légèrement affaiblie par cette nouvelle, mais après tout, je ne peux pas lui en vouloir réellement. Nous ne sommes pas ensemble, Charles et moi. « Je vois que ta liste de chasse est plutôt bien remplie mon cher. » Je souris, amusée mais à la fois rongée par la jalousie. Je me console en me disant que tout n'est pas allé à terme, c'est déjà cela. Je n'hésite même plus à confier tout ce que je ressens - enfin presque. Il serre encore plus fort mes mains dans les siennes, tandis qu'il s'approche de mon visage. Je sens son souffle contre mon front, et j'ai une folle envie de l'embrasser. Mais ses paroles m'arrêtent dans ma lancée, tant je suis troublée. Si l'amour est un sentiment aussi magnifique que ce que je ressens à cet instant, je signe tout de suite. « Tu sais que tu me rends vraiment dingue. » De toi. Mais bien entendu, je ne pus terminer ma phrase comme il se doit. Et là, il m'embrasse. Un mélange de passion, de douceur et d'amour - peut-être (?) - enivre chaque parcelle de mon corps. Je passe mes deux jambes sur les siennes, entourant de mes bras son corps parfait. Je suis sur un nuage, à chaque fois que je suis avec lui.

Elle le haïssait, et pourtant, elle avait tenté de coucher avec lui ? Honnêtement, je ne comprenais pas. Pourquoi avait-elle mis le grappin sur le seul homme du campus pour lequel je ne restais pas indifférente ? Pourquoi ne m'en avait-elle pas parlé ? J'étais terriblement déçue, mais j'essayais de le dissimuler au maximum. Je ne voulais pas passer pour la jalouse de service auprès de Charles, même si c'était le cas. « Non, jamais. C'est ce qui me déçoit d'ailleurs. » J'ai beau bafouer ma jalousie, je ne cherche pas à cacher mon énervement. Je croise les bras contre ma poitrine, légèrement hérissée par cette histoire. Je me poste devant lui, un regard interrogateur. « Elle te hait, et pourtant vous avez failli finir au pieu plusieurs fois ? C'est ça ? » Je suis assez agressive, mais je n'arrive pas à me contenir. Habituellement, je me fiche complètement de savoir avec qui couche untel, mais il s'agit de Charles. Et pour moi, ça change totalement la donne, autant vous le dire. Je reprend vite du poil de la bête quand je me met à plaisanter par rapport à ses conquêtes. Il en a beaucoup certes, mais je ne me déstabilise pas. Je lâche un petit rire cristallin, ne sachant quoi répondre. « Jamais jalouse jeune homme. » dis-je, lui faisant un petit clin d'oeil amusé. « En toute honnêteté, j'ai connu des périodes plus fructueuses. Récemment, j'ai passé une super nuit avec Tamara, des Appolon. Je ne vais pas te cacher qu'avec Adriel, on se cherche pas mal. Sans oublier le plus populaire de ce campus, tu sais, celui qui vient de Paris ? Les cheveux ébouriffés et beau comme un dieu ? » Je souris, haussant les épaules comme si aucun sous-entendu ne faisait parti de mes propos. Je lui tend un sourire radieux quand il vient m'embrasser, attrapant sa nuque de mes doigts fins. Je prolonge notre baiser, aussi intense soit-il, jusqu'à manquer de souffle. Je me recule légèrement de lui, restant tout de même à une proximité infime. « On va où Charles..? » Je murmure ces quelques mots, brisant le silence qui vient de s'installer, en posant à nouveau mes lèvres sur les siennes. Passionnée, comme au premier jour.

Spoiler:

Tout à coup, il attise ma curiosité. Je me reprend, essayant de ne plus penser à Kôl et à ses mensonges. Je me rend compte que je vais trop loin, pour une simple histoire de drague entre eux, mais je ne digère pas. C'est ma meilleure amie, et il est la personne la plus importante pour moi ici. Je suis obligée de mal le prendre, car ce sont les deux personnes que j'aime le plus. Je me redresse légèrement, laissant Charles caresser ma main. Je me sens déjà mieux, mais j'aimerais comprendre ce qu'il entend par "une chose qu'elle savait sur lui". Ma curiosité prend le dessus, et je me lance, fixant ses yeux de velours. « Qu'est-ce qu'elle sait ? » Je n'y vais pas par quatre chemins, car je veux savoir. C'est peut-être anodin et peu important, mais je veux connaître la vérité. Malgré moi, je ne peux m'empêcher de soupirer, une nouvelle fois. Cette histoire entre les deux me donne mal au ventre, même si elle semble extrêmement compliquée. J'écarquille les yeux quand il m'avoue savoir quelque chose sur elle, mais je me cache rapidement. Moi aussi, je suis au courant. Kôl n'a pas eu la vie facile jusque là, et je sais que Charles lui a déjà fait du mal. Je m'abstiens de tout commentaire et lui tend mon plus beau sourire. Rapidement, je lui dresse ma maigre liste de conquêtes, que ce soit des femmes ou des hommes. Puis je me rend compte qu'il ne savait pas que j'étais bisexuelle, mais ça n'a pas l'air de trop le choquer. Je n'avais jamais eu l'occasion de lui dire, mais tout le campus savait que je ne me cachais pas le moins du monde. Je rigole quand il me parle d'Adriel, le connaissant, ça n'a pas dû bien lui plaire. « J'imagine que vous n'êtes pas copains comme cochons maintenant. » dis-je, un petit rire s'échappant de mes lèvres. Sans aucune honte ni aucun masque, j'en profite pour lui glisser quelques compliments. « T'as pas à t'en méfier, t'inquiète pas. » Je rigole à sa réflexion, le voyant s'ébouriffer les cheveux comme il le fait si souvent. Je le trouve tellement craquant. « Tu es incroyablement beau, même les cheveux ébouriffés. » dis-je, me mordillant la lèvre. A mon tour, je passe une main dans mes cheveux, très peu coiffés aujourd'hui, en souriant. Puis commence l’apothéose, l'apogée où je me donne totalement à lui. Nous scellons nos lèvres dans un baiser, laissant nos sens s'enivrer comme à chaque fois. Ses mains contre mon corps me font frissonner, et quand il arrive près de mon ventre, je pense au bébé. Je me rend véritablement compte que je suis enceinte de lui. Qu'il s'agit de notre bébé, notre conception d'une nouvelle vie future. Mes pensées envahissent mon esprit, et je le sers mon corps contre celui du jeune homme. Je suis heureuse, et ça, ça na pas de prix. « Allons-y alors. » Oui, moi aussi je veux avancer dans la direction que lui. J'ai envie de vivre de nouvelles choses avec lui. Je veux qu'il soit à moi, même si c'est égoïste. Sans attendre une seconde de plus, je repose mes lèvres sur les siennes, avec une passion inavouée jusqu'à présent..

J'écarquille les yeux, pendant de brèves secondes, avant de sourire. Il a l'air tellement mal à l'aise que j'en deviens gênée à mon tour. La bisexualité ne m'a jamais dérangée, et même si Charles pense l'être, je m'en contrefiche. Tant qu'il m'accorde plus d'importance qu'à ses autres conquêtes, je me moquais de savoir s'il s'agissait d'hommes ou de femmes. Je pose une main sur la sienne, un sourire compatissant. « Tu n'arrives pas à t'y faire c'est ça ? Prends ton temps, tu n'as pas à révéler à quiconque tes goûts et tes couleurs tu sais. » Je serre délicatement sa paume, cherchant son regard fuyant. Je ne voulais pas qu'il se sente mal de cette situation, et de toute manière, je ne le jugerai jamais. Heureusement, nous venons à changer de sujet rapidement pour parler de Floyd. Ah celui là, c'est un sacré numéro. « Ouais j'imagine, il est cool ce mec. Même s'il n'arrête pas de me chercher des noises.. » Entre les piques qu'il me lançait - que je lui rendais parfaitement bien - et la drague dans l'air entre nous, notre relation était compliquée. Mais aucune relation n'était plus complexe que celle de Charles et moi. Oh que non. Une relation délicate, et pourtant si simple quand nous sommes seulement tous les deux. Il caresse légèrement ma joue ainsi que mes cheveux, et je frissonne inévitablement. Son compliment me va droit au coeur, même si je connais l'étendue de ma beauté.. Venant de Charles, c'est incomparable. « Tu es adorable Callaghan. » Je souffle ces quelques paroles à proximité de son visage, enjôleuse. J'ai toujours envie de lui, et ça ne s'arrêtera certainement jamais. Une étrange sensation nous lie tous les deux, c'est indéfinissable. Je me donne totalement dans ce baiser, si passionné et si brûlant que j'en exalte. Doucement, je m'allonge sur le lit du jeune homme, confiante et heureuse. Je passe mes mains dans sa nuque, le laissant venir contre moi. Après ce baiser fiévreux, je ne peux m'empêcher de sourire, encore plus à ses dires. Je fond littéralement, laissant mes yeux bleutés plonger dans les siens, où je vois se refléter mon visage comblé. « Et moi dont. » Sans attendre plus longtemps, je descend mes mains dans le creux de son dos, passant mes mains sous son t-shirt. Je suis sous la totale emprise de cet homme, il est ma nouvelle drogue dure..

Spoiler:

C'est vrai, je ne connaissais pas la famille de Charles. Je ne pouvais pas connaître la réaction de ses parents par rapport à son orientation sexuelle, c'est certain. Mes parents étaient bien trop peu présents pour s'occuper de ma bisexualité, ils se fichaient pas mal de savoir qui je ramenais chez moi. Peut-être que les parents du jeune Callaghan n'agissaient pas de la sorte et qu'ils auraient refusé toute forme d’originalité chez eux.. Je lance un petit sourire à Charles, essayant de le rassurer au maximum. « Je comprend. Encore une fois, tu n'es pas obligé de le crier sur les toits.. » Même si la plupart du campus était au courant pour mon cas, ce n'était pas une généralité. J'allais garder tout ça pour moi, et il le dirait aux gens à qui il fait confiance. Je n'étais pas là pour lui forcer la main, loin de là. Discutant de nos conquêtes respectives, j'en viens à aborder le sujet d'Adriel. Je ne fais pas réellement attention à ce que je dis, et je vois que Charles voire au rouge. Je pouffe légèrement, mettant ma main sur ma bouche comme si j'avais dit une bêtise. « Mais non.. On s'amuse c'est tout. » dis-je, d'un petit air amusé. Je passe une main sur sa joue, pour le rassurer. Je suis tellement heureuse que quelqu'un comme lui me protège ainsi. C'était inespéré pour moi. Jamais je n'avais connu ça avec quelqu'un d'autre, c'était magique à mes yeux. Nous étions liés par quelque chose d'indéfinissable, attirés comme des aimants, ne pouvant vivre l'un sans l'autre. Notre relation était si particulière que des dizaines de personnes devaient nous envier. Bon, ce n'était pas tous les jours facile, à trop se poser de questions sur le futur.. Mais le reste du temps, nous étions étrangement proches et tout se passait à merveille. Sentir son corps contre le mien, ses mains glissant sur ma peau, ses lèvres sur les miennes, étaient un pur bonheur. Il me complétait parfaitement, et il fallait avouer que je ne pouvais plus me passer de sa présence. Il était très difficile de me mettre devant le fait accompli, mais mon attachement pour Charles était bien trop important pour revenir en arrière. Tous deux allongés côte à côte, je lui souris encore et encore, oubliant cette matinée riche en émotions. Mes yeux brillent, je suis comblée. A nouveau, je glisse une de mes mains sur sa joue, finissant ma course dans sa nuque. Je plonge mon regard dans ses prunelles noisette. « Je te l'ai déjà promis. » affirmais-je, un sourire radieux accroché à mon visage. J'espère que, lui aussi, ne partira pas pour une autre. Ne me remplacera pas. Ce serait insurmontable, certainement. Je me colle encore plus à lui, contre son torse nu et brûlant. Son baiser m'enivre totalement, je suis complètement ailleurs. Dans un rêve. Les problèmes reviendront demain, pour l'instant, il fallait que je profite de tout ça.