Ma journée s'était plutôt bien passée, si on met de côté le fait que deux crétins, en s'accrochant, m'ont bousculée un peu violemment, chose que je n'ai pas apprécié. J'avais décidé de suivre un des deux types, et mon choix c'était porté sur le Vampire. Oui, je vous l'accorde, c'est le pire surnom de tous les temps, mais ce n'est pas de moi, vous vous en doutez bien. J'entendais souvent parler de lui, et des rumeurs à propos de son penchant pyromane, et l'incendie meurtrier qui avait coûté la vie à ses parents... C'était sans doute la pire chose que j'avais entendu depuis mon entrée à la JIU. Je ne savais pas si c'était vrai, même si ce type était bizarre, je ne le voyais pas faire ça. Enfin, après tout, je ne le connais pas, mais la simple idée d'avoir quelqu'un d'aussi dérangé et violent ici me paraissait un peu... improbable. Je le suivais discrètement, pas en mode agent secret non plus, mais contrairement à d'habitude, je rasais les murs, sans me pavaner fièrement vous voyez. Le "vampire" entra dans l'auditorium. J'attendais quelques secondes pour entrer également, fermant la porte le plus silencieusement possible. Je croisais les bras, observant le jeune homme, me demandant ce qu'il allait faire. Je le vis approcher dangereusement son briquet près d'un immense rideau rouge qui bordait la scène. C'est à cet instant précis que je me disais que j'avais bien fait de le suivre lui, et pas l'autre Hadès. Je sortais de la pénombre, brisant le silence « Tu n'imagines pas à quel point ces rideaux coûtent chers. ». Je m'aventurais dans l'auditorium en poursuivant et en pointant du doigt ce qu'il tenait dans ses mains « Alors, ranges ça, tu seras gentil. ». Je me dirigeais vers lui, et une fois à sa hauteur, je m'installais très calmement sur un fauteuil moelleux de la même couleur que le rideau qui se serait peut-être embrasé si je n'étais pas venue ici. Calmement, je disais, en le fixant « Si tu veux faire taire, ne serait-ce qu'un minimum les rumeurs, et donc éviter de te battre tous les jours et de me bousculer comme une moins que rien une nouvelle fois, tu ferais mieux d'être plus discret, tu penses pas ? ». Je retenais un petit sourire narquois, en reprenant « Ou bien d'aller jouer avec le feu un peu plus loin, genre pas dans mon campus tu vois ? ». C'est vrai, il pouvait bien brûler ce qu'il voulait, je m'en fichais ! Mais pas le campus des Callaghan, alors là, dans ses rêves. Voyant son regard vide, je pris de nouveau la parole en soupirant longuement « Comment tu t'appelles ? Parce que je doute que ton prénom ce soit "le vampire". »