SUFFOCATING EVERYTIME IT LOCKS ME IN

Le soleil qui commençait tout doucement à se coucher. La plage qui s'étendait sur des kilomètres. De jolis p'tits popotins qui défilaient devant tes yeux, qu'est-ce que tu pouvais demander de plus ? Une seule chose, la présence de ton pote Ado'. Pote avec qui tu avais préparé cette rave d'enfer. Ce dernier t'avait dit qu'il arriverait vers dix-neuf heures, puis vingt jusqu'à ce qu'il finisse par annuler en prétextant « un truc important à faire. » Ça t'avait mis un coup de blues pas possible vu le temps que vous aviez passé sur ce projet. C'était, en quelque sorte, l'essai number one de votre future projet X party en plein milieu de l'après-midi. Vous vouliez savoir si ce genre de fêtes pouvait plaire et attirer, au moins, quelques bombes . Parce que qu'on s'le dise bien, si t'aimais à ce point là les soirées super arrosées c'tait surtout pour les filles. Si c'était simplement pour fumer et descendre une ou deux bouteilles, autant s'faire une nuit blanche entre potes, reviendrait au même ! Non, toi c'que tu voulais c'était pouvoir tirer ton coup et avoir le plaisir d'ajouter un nom à ta liste de conquêtes. Étant en constante compétition avec l'un de tes meilleurs potes Riley, dragueur et connard de première classe, ç'aurait été bête de rater cette occasion. Tu décidas donc d'aller chasser un peu en appliquant « la loi d'la jungle » comme t'aimais le dire. Tout en évitant de renverser ton p'tit verre de Vod', tu avançais pas à pas à travers la foule. Ton regard se perdait au milieu de toutes ces silhouettes bougeant dans tout les sens. Une fois arrivé au centre du troupeau de fêtards en transe, tu attaqua la première phase de la drague, le tri. Dégager le bon du mauvais, séparer les brunes des blondes, dissocier les légèrement éméchées des totalement déchirées. Tu jetas finalement ton dévolu sur une grande brune qui dansait de façon provocante sur une des estrades installées spécialement pour l'occas'. Un sourire sournois se dessina sur ton visage, des milliers de mensonges tournaient déjà dans ton cerveau. Tu t'apprêtais à l’accoster quand tes yeux croisèrent un visage bien connu. Même un peu trop au vu de la décomposition en slow motion de ta belle gueule. C'était lui, Teddy, ce gars que tu n'avais jamais pu voir en peinture et que tu méprisais au plus haut point. Évidemment, c'était la même chose de son côté et, de ce fait, chacune de vos rencontres se terminait en baston générale. Sans perdre une seule seconde, tu saisis ton phone et commença à tapoter sur le clavier. « Putain, 'fallait qu'il vienne me faire chier ce connard ! Et Ado' qu'est même pas là pour m'éviter d'faire une connerie... Jamais là quand il faut et il s'dit mon pote ? Mon cul ouais ! » Comme d'hab', rien que la sale tronche de ce soit-disant leader des Zeus te mettait dans un état pas possible. Tu sentais la fureur monter en toi et tu pouvais, sur un coup de tête, décider d'lui casser un bras. Rien d'étonnant quand on connait ton caractère impulsif et, quand on a une idée du nombre de verres que tu avais dû descendre, one more time. Tu finis par convenir que, de toute façon à part gagner un aller-retour en cellule de dégrisement, ça t'apporterait pas grand chose de te battre. Tu inspira puis expira un grand coup et appuya sur le bouton envoyer.

« bouge ton cul d'ma rave, t'as jamais été invité p'tit con. » Havel.