J'ai envie de voir quelqu'un que je connais, j'ai envie de parler à quelqu'un. Pas de quelque chose en particulier, non, mais j'ai juste envie de voir quelqu'un avec qui je sais que je pourrais parler de tout et de rien, avec qui je pourrais passer le reste de la journée à faire je ne sais quoi. J'arrive alors dans la salle commune des Zeus et il n'y a qu'une seule personne dans cette graaande salle. Et la salle personne qui se trouve ici, c'est ma Quinny. Une amie d'enfance en quelque sorte, l'une des seules qui sait pour mon frère trisomique et à qui j'ai demandé de garder le secret, bien évidemment. Je me dirige alors vers elle, un grand sourire aux lèvres. « Saaalut ! » Dis-je en m'asseyant sur le canapé à côté d'elle, après lui avoir fait un léger bisou sur la joue. Je regarde autour de nous la salle vide, ce qui faisait un peu bizarre, il faut l'avouer. « Je te dérange, t'attends peut-être quelqu'un ? Ou alors je peux rester là ? » Je préfère demander, car je ne voudrais pas gâcher un rendez-vous non plus ou je ne sais quoi.

Je regardais la salle vide. C'était si étrange. D'habitude, la salle commune grouillait de vie. Des filles parlaient maquillage et les mecs organisaient les prochaines soirées. Mais ce jour-là il n'y avait personne. Tant mieux! C'était agréable parfois de ne pas avoir ces fichus premières années dans les pattes. Il fallait se rendre à l'évidence, même si nous étions rois du semblants, nous avions nos amis et les autres. Contrairement à ce que certaines disent, nous ne faisons pas semblant de nous aimer. Je m'assis sur le canapé et croise mes jambes. Je regarde arriver Adriel avec soulagement. Enfin une tête connue!
"Salut! tu me sauves la vie cet endroit est mort!" Je lui souriais. "Contente de te voir en tout cas, tu vas bien?"

Je ris aux paroles de Mary, m'asseyant à côté d'elle. Ou plutôt disons me laissant tomber comme une merde près d'elle. « Tu m'étonnes, j'ai jamais vu la salle aussi vide ! » Je me demande bien où sont passés tous les Zeus d'ailleurs tiens, en passant.. Je fronce légèrement les sourcils puis je me concentre de nouveau sur Mary. « Je suis content de te voir aussi ! Oh bien écoute ça va super bien ! Et toi ? » Dis-je en lui souriant, ne la lâchant pas des yeux. Je me sens déjà moins seul et je suis content qu'elle soit là, sinon je me serais vraiment fait chier ! « Mais dis-moi, qu'est-ce que tu fais là toute seule ? » Bah oui ça m'intrigue quand même, je vois pas pourquoi elle était là toute seule.

Je ris doucement et je pris un ton mystérieux. "Laissons les aller où ils veulent tant qu'ils ne complotent pas contre nous!" J'avais des relations tendues avec mes amis d'enfance et d'adolescence, et au contraire avec Adriel, nos rapports étaient toujours aussi bons ce qui me contentait vraiment. "Toujours, et même si ça va pas il faut faire comme si!" C'était la règle, en haut de la pyramide social, nous n'avions pas le droit à l'erreur ou alors le moins possible. "j'espérais voir un peu d'activité et les théories sur le fonctionnement de notre inconscient devenaient barbantes alors je suis venue ici. " Je soupirais théâtralement.

Je ris de nouveau doucement à ces paroles, hochant la tête. « De toute façon ils n'ont aucune raison de comploter contre nous, on a rien fait. » Dis-je sur un ton aussi mystérieux que celui qu'elle avait prit. J'acquiesce ensuite ses paroles. « Pas faux, il faut toujours faire bonne impression pour donner une bonne image de nous. » Dis-je en lui faisant un clin d'oeil. J'hausse les sourcils à ses paroles, surpris de voir qu'elle disait ça réellement sérieusement et que c'était sûrement vraiment pour ça qu'elle est ici, toute seule. « Et malheureusement il y avait personne alors tu cherchais quelque chose d'autre à faire avant que je vienne gâcher ton silence flippant ? » Dis-je avec un large sourire sur les lèvres.

Je hochais la tête en souriant. "Peut-être toi mais on sait pas j'ai peut-être fait quelque chose de mal..." Je laissais ma phrase en suspend avant d'éclater de rire. "J'imagine que le campus est infesté de personnes qui aimeraient voir ma tête sur un pique!" C'était sans doute vrai. J'étais populaire et si je savais rester la même avec certaine personne, je m'étais vite fait au rôle de populaire, garce et manipulatrice. Même si cette étiquette ne me plaisait pas forcément, elle me collait à la peau. "J'avais pour projet d'aller embêter les petits nouveaux c'est surement mieux que tu sois là." Je souriais. "Comment va ta famille?"

Je ris de nouveau à ses paroles, elle n'a pas tort du tout. « Tu sais, même si je suis loin d'être le mec le plus méchant du campus, je suis sûr que certaines personnes aimeraient bien me voir disparaître. » Dis-je en lui tirant la langue. Après tout, on ne peut pas être aimé de tout le monde ! Je hausse les épaules par la suite. « Oh, ça aurait pu être drôle de faire chier les nouveaux ! Surtout les coincés. » Parce que, oui, il y en a ! Même pleins. « J'ai pas trop eu de nouvelles ces derniers temps, mais de ce que je sais, tout se passe bien et tout le monde réussi sa vie. Ils aimeraient que j'aille les voir, du coup, il va falloir que je trouve un moment pour repartir tranquillement en France, pendant les vacances. Et toi alors ? » Dis-je en lui souriant.

Je ris doucement. "Qui voudrais te voir disparaître? Tu es tout gentil tout beau, tout le monde aime les gens gentils et beaux!" Je pris un air diabolique et répondis. "Ils sont là pour nous amuser hein." J'avais toujours eu une relation assez compliquée avec ma famille. Ma mère était adorable et on s'entendait bien, mais mon père était juste mon père, celui qui me tapait sur les doigts quand je dérapais et qui ne m'accordait d'attention que si j'étais première en tout. Ma sœur, ah ma chère sœur. Nous ne nous étions jamais entendues, toujours à se tirer la bourre, toujours à s'envoyer des piques. "Oh ma soeur se félicite d'être dans les premières de sa promo à Oxford, mon père et bien je crois qu'il va bien et ma mère doit venir me voir le week-end prochain." Je relevais la tête vers Adriel. "Parfois j'aimerai avoir huit ans toute ma vie!"

Je souris à ses paroles. « Je suis content de savoir que tu me vois comme ça, c'est rassurant quand même. » Je hoche alors la tête, l'air tout autant diabolique qu'elle. « Oh oui, faut bien qu'on s'occupe aussi. » Bon d'accord, ce n'est pas super gentil pour eux, mais en même temps c'est la vérité, c'est une réalité même. Mais bon, on est gentil au fond, hein. La soeur de Mary avait toujours été du genre à se la péter, à péter plus haut que son cul et tout ça. « Je vois, elle n'a donc pas changé ta soeur. Mais bon, tant mieux pour elle si elle réussie. » Dis-je en lui faisant un clin d'oeil, le sourire aux lèvres. « J'irais voir ta mère alors pour lui dire bonjour. » A la suite de ses paroles, je soupire légèrement, comme un soupire rempli de nostalgie. « C'était tellement plus facile quand on avait cet âge-là.. »