Personne n'est parfait, et toi encore moins ! Il était peut-être tant que celle que tu appelais ton péché mignon s'en aperçoive, non ? Après t'être battu comme il y avait longtemps, tu avais passé la soirée au commissariat, en plus d'avoir délibérément ignoré ces messages. Tu la voyais au matin et au soir, difficile de se la jouer l'air de rien quand on connait votre lien. Ce soir-là tu n'avais su que lui répondre. Remonté que tu étais, il ne fallait pas s'attendre à ce que tu fasses les choses bien. Tu avais donc éteint ton téléphone après avoir attendu quelques minutes après son premier message, qui tu en étais sur n'allait pas être le seul. Tu allais prétexter une connerie passe partout, le tout sachant que lui dire que tu étais chez Patty pour quelques jours serait une mauvaise idée. Maintenant qu'elle sait où te trouver en dehors du campus, tu n'avais plus tellement d'échappatoire. Cela dit au lendemain de cette altercation avec ton père, que tu aimes insulter de tous les noms, tu t'étais pointé chez les Poséidon, à cette heure où tout le monde est censé être en cours, et par tout le monde tu espérais surtout ne trouver personne au dortoir, et encore moins Constance. Le total inverse de d'habitude. Tu avais besoin de quelques vêtements, si tu voulais éviter de rentrer. Dans l'état où tu étais tu préférais encore prendre tes distances, tu en avais d'ailleurs besoin et surtout tu voulais à tout prix éviter que ce dernier ne se repointe à nouveau chez Patty. Tête enfouie dans la capuche de ton sweet pour camoufler les dégâts, tu t'empares de deux tee-shirts, ton ordinateur, un jean, des sous-vêtements enfin tout ce dont tu pouvais avoir besoin au quotidien. Tu avais pris un coup à la lèvre inférieure, ce qui se voyait peu par rapport au bleu sur le coin de ton œil. Pas énorme mais visible. Tu avais attaqué comme un sauvage quand la personne en personne n'avait fait que se défendre mais dans le fond tu en avais rêvé de ce jour.

Quand y repensait il n'y avait aucune raison pour toi de fuir Constance, si ce n'était tes vilains problèmes et ton passé. Telles étaient les deux seules raisons qui pourrait te pousser à fuir, et à ce moment précis ton besoin de ne pas la voir se voulait bien plus important que celui de sentir sa présence. Elle t'apaise quelque part, tu le sais, et dans le fond tu avais certainement besoin de relâcher la pression mais à côté de ça, cette rage que tu avais en toi te poussait et tu finissais convaincu dur comme fer qu'elle ne devait rien savoir jusqu'à ce que les choses se tassent. Loupé ! Tu t'étais cru malin, mais apparemment elle l'était plus que toi. A moins que le destin se soit montrer plus fort. « Merde ! » La mâchoire contractée, tu évitais de te retourner vers elle. Que faisait-elle ici ? Insupporté, tu l'étais ! Cela dit, faire bonne figure n'a pas été à ce moment précis ton point fort. Tu ne t'es même pas retourné face à elle, tu as pressé le pas vers ton lit où se trouvait ton large sac de sport dans lequel tu t'apprêtait à entasser quelques fringues. « Qu'est-ce que tu fais là ?! » Idiot que tu étais tu n'avais pas trouvé quoi dire de plus pertinent. N'était-elle pas à son dortoir tout comme toi ?! Eh oui ! Par conséquent, tu n'avais pas grand chose à lui reprocher si ce n'était le fait de ne pas être en cours comme tu l'avais calculé. « T'es pas censé être en cours à cette heure-ci ? » Tu ne la regardais même pas. Tu espérais qu'elle ne remarquerait rien. Tu la connaissais un peu comme ta poche. Elle allait s'inquiéter, t'en vouloir potentiellement lui avoir caché ça, de l'avoir ignoré, et elle allait vouloir en savoir plus. Mais tu voulais rien dire sans même qu'elle n'ai demandé quoique ce soit. Tu aurais voulu ne même pas la croiser d'ailleurs. Maintenant ce que tu craignais le plus était arrivé. D'un lundi à l'autre tout avait changé. Si la semaine dernière tu lui avais fait comprendre à ta manière que tu regrettais son départ, en plus d'accepter des vacances avec elle, aujourd'hui tu l'as repoussait comme jamais.

Toute cette situation allait clairement résumer en quelques mots le pourquoi du comment s'agissant de son besoin de n'avoir de comptes à rendre à personne. Seulement avec Constance c'était autre chose. Qu'il veuille ou non il y avait une sorte d'engagement entre eux dès lors que leur relation se voulait amicale et presque fusionnelle. Mais s'il y avait bien quelque chose qu'il détestait c'était bien qu'on ose lui demander de se justifier, en lui reprochant les choses en plus. « Regarde-moi et réponds s'il-te-plait. » Il n'avait pris le temps de répondre à aucune de ses questions. D'ailleurs il n'avait même conscience du fait qu'elle venait d'en aligner autant. Surpris d'entendre qu'elle avait un rendez-vous pour la signature d'un bail, il récupéra le chargeur de son téléphone avant qu'elle ne s'empare de son sac. « Constance... » Ne voulant pas lui faire face complètement, il se contentait de lui offrir son profil le plus clean et surtout il faisait tout pour ne pas s'impatienter. « .. on s'est vu hier matin, tu ne vas pas me faire un caca nerveux pour vingt-quatre heures, si ? » Il n'était pas tant froid dans ces propos mais il sous estimait la situation volontairement pour ne pas qu'elle se doute de quoique ce soit. Il ne voulait pas qu'elle sache qu'il est ampli de haine et de rage, et surtout il ne voulait rien en dire, et si par la même occasion il pouvait espérer ne pas avoir à lui présenter les deux traces de coups à son visage, il en serait reconnaissant. Il allait rapidement récupérer sa trousse de toilettes, et revin pour ajouter. « Et je ne vais nulle part, j'ai juste besoin d'être de l'autre côté de l'île pour quelques jours, tu veux bien me rendre mon sac maintenant ? .. Je suis pressé. » Oui, et non. Dans le fond, il n'avait pas grand chose à faire si ce n'était décompressé et taper dans un sac de boxe jusqu'à ce que les crochets de ce dernier lâchent. Oui, c'était à ce point-là. Il était tellement speed, tendu et sous tension qu'il se battait vraiment pour ne pas craquer. Il avait toujours espéré qu'elle ne le verrait jamais ainsi, mais c'était loupé.

C'était officiellement prouvé et démontré, son passé était la seule chose qui le rendait imbuvable. Seulement il fallait avouer que ça lui avait longtemps collé au derrière, et pour cause qu'on le veuille ou non, notre passé fait forcément partie de nous et en général plus il se veut sombre, plus il laisse de vilaines cicatrices. Ciarán s'était inconsciemment senti à l'abris ici à Jersey, et en soit, même s'il ne savait ce qu'amenait cet homme voulait si ce n'était des informations, cela n'avait pas empêché le fait que ça ait tourné au vinaigre. Passant sa main dans sa capuche pour frotter l'arrière de la nuque en grimaçant, il se voulait comme étouffé en entendant Constance parler. Il ne supportait pas ses reproches, il culpabilisait presque en voyant qu'elle semblait s'être fait du soucis, et en même temps il voulait le silence le plus total. Il voulait qu'elle fasse comme s'il n'était pas là. Il avait donc jouer les muets. Moins il en disait mieux c'était. Lui donner même un dixième de ce qu'il ressentait était une mauvaise idée, et se laisser emporter l'était bien plus. Dans le premier cas il inquiéterait la demoiselle, et regretterait et dans le second il lui ferait du mal, ce qu'il ne voulait absolument pas, et par conséquent, là encore il le regretterait. Récupérant son sac, il fourra son ordinateur, son chargeur, avant d'y planquer sa serviette par dessus. Il ne manquait que ces fichiers de cours qu'il avait presque envie d'envoyer valser. Elle était allé dans la salle de bain et était revenue et il n'avait toujours pas aligné deux mois. Cela dit, il releva le regard vers elle et savait pertinemment qu'elle lui en voulait vraiment. Il le sentait mais ne pouvait rien faire, et mal adroit qu'il avait été il croisa son regard durant quelques secondes lorsqu'elle releva la tête. Plissant légèrement les sourcils, il serra légèrement les dents en sentant la petite douleur autour du l’œil dû à l'hématome et provoquée par son plissement de sourcils, et récupéra ses fichiers qu'il planqua dans son sac silencieusement.

Elle allait signer son bail, il l'avait bien entendu, c'était d'ailleurs la raison pour laquelle il était perplexe en la voyant faire sa valise. Elle faisait une valise quand lui remplissait son sac de sport de quelques affaires pour quelques jours. C'était affreux comme ambiance. Il ne voulait pas qu'elle lui en veuille, c'est d'ailleurs pour ça qu'il avait voulu passer rapidement en son absence pour se contenter de la contacter plus tard au calme. Au final rien ne tournait rond. Mais lui accorder du temps et s'expliquer n'allait que l'inquiéter, et c'était pas ce qu'il voulait. Il avait besoin de prendre du recul, d'en parler avec Patty, et surtout de rester à ses côtés parce que l'idée qu'elle puisse recroiser son père l'insupportait.  Il prit son sac à son épaule, et aperçu le paquet de magnésium ainsi ouvert. A y ajouter la tronche qu'elle tirait, cela n'annonçait rien de bon. Elle était tendue plus qu'il ne le pensait. « Tu vas signer un bail ou emménager ? » Avait-il finit par dire en voyant la valise. Oui Ciarán était le seul à poser les questions finalement. Il ne lui avait pas tellement répondu mais en même temps comment le faire ?! Son humeur, et son besoin de ne pas l'inquiéter et la mêler à tout ça ne lui donnait nullement l'envie de l'ouvrir.  « J'ai juste besoin de quelques jours.. je serai chez Patty, elle a besoin de moi. Je ne veux pas que tu t'inquiètes ou que tu puisses penser que ça a un rapport avec toi. Alors relève toi et va signer ce bail, l'esprit tranquille. T'as été chanceuse de trouver aussi vite, ce serait bête de passer à côté. » Rien à voir avec son ton habituel, c'est vrai.. mais son naturel avec elle le poussait à dire quelque chose. Il n'avait jamais aimé la voir recroqueviller ainsi sur elle-même, mais si habituellement il la prenait dans ses bras, il ne se refusait de le faire. Il voulait pas qu'elle sache qu'il s'était battu, raison pour laquelle il offrait son profil sans même retirer sa capuche.  

Il n'avait rien dit mais il accusait un peu le coup. Il était d'humeur exécrable et pour le coup il trouvait que cela faisait beaucoup trop. Elle venait tout juste de lui annoncer qu'elle signait un bail et apparemment elle allait commencer sa location de longs mois avant la rentrée prochaine. Il eut un petit pincement au cœur, et alors que sa mâchoire se contracta sévèrement. C'était peut-être beaucoup trop à encaisser en douze treize heures de temps. Il aurait presque eu envie de la retenir à ce moment-là. C'était trop tôt quand on y pensait, mais avait-il le choix ? Satisfait de son 'd'accord', il ajouta. « Tu me raconteras.. » Oui soyons lucides en temps normal, il l'aurait peut-être accompagné et avant même cela, il se serait assuré qu'elle se remotive comme elle l'était il y a quelques temps. A ce moment-là, il n'était même pas foutu de l'aider à se relever mais il évitait volontairement son regard et il lui serait beaucoup trop difficile de se retrouver face à elle. « J-je t’appellerai ce soir. » Oui, il valait mieux éviter de lui demander de l'appeler compte tenu du fait qu'il n'avait pas répondu ces dernières heures. Il se décala légèrement vers les escaliers en espérant qu'elle se relèverait avec entrain pour qu'il puisse s'éclipser la conscience plus ou moins tranquille.

Il fit un léger hochement de tête, positif, comme pour accuser de réception sa réplique. Elle avait une fois de plus pris les devants en disant les choses qu'il voulait entendre sans les avoir demander. C'était du Constance tout craché, cela dit compte tenu du malaise entre eux (malaise qu'il avait provoqué d'ailleurs) rien obligeait la demoiselle à préciser certaines choses comme elle venait de le faire. Et pourtant elle l'avait fait. Sauf que cette fois-ci Ciarán n'avait pas assez de recul pour prendre la chose en note. Habituellement il en souriait, notait, et s'en faisait toujours une image plus parfaite de la demoiselle. Aujourd'hui, il était tellement à côté de ses pompes, qu'il avait entendu ces dires, que ça l'avait peut-être rassuré mais il avait été négligeant. Le temps allait certainement faire les choses pour lui. Satisfait de son « Oui je te raconterai. » il arbora un léger sourire qu'elle n'avait sûrement pas soupçonné, et détourna le regard vers la porte du dortoir une fois fermée. Il s'en voulait et dire l'inverse serait mentir. C'était ce qui faisait les qualités du jeune homme ! Mais ce qui faisait ses défauts, c'était la rancune qu'il avait envers la demoiselle. Il lui en voulait de s'être pointé ce matin-là au dortoir, alors qu'il avait tout calculé. Il avait voulu éviter tout ça et pour le coup la situation était bien plus délicate, maintenant. Il déambula les escaliers en croisant un étudiant à qui il n'adressa même pas un regard bien s'ils se connaissaient, et quitta la maison pour rejoindre sa voiture.

Il était peut-être temps de rentrer. Rentrer était d'ailleurs aussi l'occasion de fuir Patty ou du moins de ne pas envenimer bien plus les choses. Elle avait tendance à le pousser à retrouver son rythme de vie normal quand lui finissait par penser qu'elle le rejetait. Ce matin, ils avaient déjeuné ensemble, discuté longtemps après la venu de l'infirmière de Mimsy à tel point qu'il s'était proposé de faire quelques courses pour le déjeuner, mais c'était sans compter sur la femme de caractère qu'était Patty. Elle avait exigé son départ, ça en devenait presque vexant pour le jeune homme, même si elle faisait cela pour son bien. Il n'y qu'avec elle qu'il se sentait disons à l'abris de ce qui s'était passé la semaine dernière. C'était particulier. Il s'était regardé dans le rétroviseur pensant que seul ce reflet allait l'aider à se décider quant au fait qu'il rentrerait ou non. Son bleu s'était largement estompé et par conséquent, il n'avait disons plus de raisons de fuir Constance. Il avait même hâte de la retrouver, bien que quelque part angoisser à l'idée qu'un face à face puisse donner naissance à un conflit. Cela dit, en regardant, l'heure il osait se dire qu'elle ne serait pas là. Il avait presque oublier l'autre colocataire la rouquine, et par conséquent, il était quasiment sur de ne trouver personne. Il ouvra donc la porte, retira la casquette qu'il portait et surpris il sourit légèrement. « Comment ça se fait que tu sois encore là ? » C'était tout bête mais la voir dans son lit le poussait à penser qu'elle ne lui en voulait peut-être pas autant qu'il le pensait. Il retira alors sa veste et ses chaussures pour la rejoindre dans son lit.

« Franchement là je ne regrette pas une seule seconde d'être restée au lit aujourd'hui. » C'était clairement les montagnes russes. Il avait eu la crainte de rentrer même si il avait eu cette hâte aussi, mais sa crainte s'était estompée en la voyant dans son lit. Après coup, elle avait clairement fait allusion à la semaine dernière, ce qui l'avait un peu refroidi, mais là, cette réplique avait tendance à le pousser vers une impression plus positive. Il n'arrivait plus à savoir si elle lui en voulait ou non. Ne pensant pas une seule seconde qu'elle cachait une partie de ses maux, il finit par lui demander. « Tu.. t'as pris un calmant ou quelque chose ? » Pas certain d'être bien accueilli s'il s'approchait bien plus, il se laissa prendre par la main quelques secondes plus tard et il n'y a qu'à ce moment qu'il vint à se dire que ça allait mieux. Ses lèvres se déposèrent à son front sur lequel il l'embrassa sans rien dire de plus. Sa conscience s'excusait, il en avait envie mais il n'y arrivait pas. Il n'avait pas envie d'en parler mais vraiment pas. S'expliquer ce n'était pas tellement son truc, et en même temps il était déjà persuadé de l'avoir déçue d'une manière ou d'une autre, alors qu'elle sache qu'il s'était en plus mis dans de sales draps la semaine dernière ?! Il s'y refusait complètement. « M'en veux pas pour la semaine dernière.. je suis content de te retrouver. » Il ne s'était pas excusé directement, mais le faisait presque indirectement en lui demandant de ne pas lui en vouloir. Il était peut-être un peu culotté mais c'était elle qui le poussait à dire quelque chose. Avec quelqu'un d'autre, il ne serait pas désolé, pas le moins du monde.  

Hochant légèrement et positivement la tête, il osait se dire qu'il n'y avait donc pas spécialement de quoi s'inquiéter. Ce n'était sûrement que passager. Il avait peut-être un peu sous estimé ce qu'avait pu causé leur conversation glaciale de la semaine dernière et surtout il était loin d'avoir la prétention d'être si nécessaire à son bien-être. Il savait qu'il lui manquerait pour la simple et bonne raison qu'elle lui avait manqué aussi, c'était normal entre eux. Il imaginait aisément qu'elle lui en avait voulu, mais il était loin de s'imaginer qu'elle s'était un peu rendu malade à cause de son absence. Oui, il sous estimait beaucoup cela pourtant il savait à quel point elle était le genre à ne pas s'attacher à moitié. Il essaya de se retenir de rire en entendant sa tirade. C'était vraiment pas le moment de la taquiner, après cette semaine mais son côté pipelette manquait, c'était paradoxalement bon à retrouver et surtout elle ne disait jamais les choses à moitié. « Si ce n'est que ça ! » Finit-il par dire comme si une tonne de bisous n'allait certainement pas posé problème. Il aimait la câliner, et ce paradoxalement, pour la simple et bonne raison qu'elle comblait à elle seule son besoin d'affection qu'il avait et qu'on ne soupçonnait même pas en lui. « Tu te rends quand même compte de tout ce que tu viens de dire ? Quand on sait que tu viens tout juste de signer un bail ..  » Oui cette histoire de bail ! Il se redressa légèrement en riant et déposa un bisou au bout de son nez.

Il n'y avait peut-être finalement pas de demi-mesure avec Constance. Il avait sourit à sa remarque sans trop la prendre au sérieux, même s'il était conscient qu'elle voulait qu'il se rattrape. C'est dans les moments comme celui-ci qu'il notait le côté femme enfant de la demoiselle. C'était bien plus que flagrant, et surtout c'était devenu attendrissant. Oui, le moins qu'on puisse dire c'est que ce n'était pas ce qui avait apprécié en premier chez elle. Redressé, il l'avait titillé sur sa remarque. Oui, il s'était demandé comment elle allait se débrouiller quand elle emménagerait, aux vues des plaintes qu'elle lui confiait. Cela dit, lui avait pensé qu'elle avait une possibilité de quitter Jersey, et pendant longtemps il avait ainsi pensé. Maintenant qu'il savait qu'elle restait sur l'île, il n'avait plus aucune de s'en faire. « Um, on verra en temps voulu, en attendant, on ne va quand même pas piquer une sieste à dix heures et demi, ce matin ? » Bon, on ne va pas se mentir, ils passaient leur temps au lit, à l'image d'un jeune couple asexué en lune de miel ! Mais ce matin, en début de semaine, ça sonnait faux pour Ciarán et surtout le soleil était rayonnant. S'endormir contre elle ou s'éveiller à ses côtés était une chose, mais le moment présent semblait en être une autre.  Rester au lit avec elle en totale matinée, sans compter tomber dans les bras de morphée, c'était tenter le diable. Il semblait presque oublier les migraines de Constance.   

S'il était soulagé qu'elle ne quitte pas Jersey, il n'en restait pas moins déçu de la voir partir, même si ce n'était pas pour aujourd'hui. Cela étant dit il se la jouait fairplay, quand on sait que ça aurait pu être pire. Pourtant au fond de lui, tordu qu'il était, il savait que ce serait bien meilleur pour elle de débuter une carrière professionnelle ailleurs mais égoïstement il n'avait rien dit sans même chercher à expliquer le pourquoi elle restait. « Pourtant je suis certain que ça me plairais de te voir camper ici une fois partie. Je suis pas sur de pouvoir compter sur rouquie pour mes petits-déjeuners. » Oui, volontairement il réduisait Constance à la préparation des petits-déjeuners. Mais c'était plus que ça. Elle le savait tout comme lui. Tellement plus que ça à tel point qu'il s'interdisait même de se demander ce qu'elle représentait vraiment pour lui. « On trouvera un endroit où tu pourras faire la marmotte si tu y tiens vraiment. » Il ne comptait pas aller en cours aujourd'hui. A vrai dire, il avait mis sur le coup un de ses camarades la semaine dernière, et du coup il allait certainement en profiter un peu plus longtemps. Mauvaise foi, un peu mais il n'était clairement pas d'humeur. Il avait besoin de temps pour lui. Il fit un léger non de la tête 'l'air de lui dire qu'elle n'était pas croyable, et glissa ses lèvres en creux de cou de sa colocataire pour l'y embrasser avant de passer au dessus d'elle pour s'installer sur le bord du lit en choppant le verre d'eau et boire un peu de ce qui y restait ou presque... il laissa la dernière infime gorgée pour arroser sa coloc' une fois relevé. « Allez debout feignasse ! Y'a que comme ça tu récupéreras ce qui t'est apparemment dû. » Autrement dit, si tu ne te lèves pas ce sera tant pis pour tes bisous. Prétentieux, il se persuadait qu'il pourrait lui faire oublier ses migraines. Oui du grand Ciarán.