and i dream about you all the time.
Quand il reçoit le sms, il ne lui faut pas même un demi-seconde pour quitter le lieu où il est – à savoir, un coin autour du campus, avec une bande de potes. Une bande de potes qui ne comptent pas tant que ça. Qui ne comptent pas du tout à côté de l'importance qu'occupe Candace, par exemple. Elle fait partie de celle pour qui il accourrait en toutes circonstances, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Il a toujours dans la tête le souvenir de leur dernière nuit, et il se demande pourquoi elle veut qu'il le rejoigne dans ce coin isolé, bien que ça ne lui déplaise pas. Il n'aime pas le monde. Il n'aime pas être avec elle au milieu de cette foule oppressante, au milieu des regards. Leur relation est secrète, elle n'appartient qu'à eux deux. Il la remarque de loin et sourit instantanément. Discret, il s'approche, les mains dans les poches de son pantalon en toile, sa chemise flottant doucement au vent. Bonjour ma princesse. fait-il alors doucement, s'asseyant à côté d'elle. Alors qu'il se penche pour lui embrasser le bout des lèvres, il se fige à quelques centimètres de son visage. De sa main, il essuie le maquillage qui a coulé, ses joues rougies. Il fronce les sourcils, l'émotion lui étreignant l'estomac. Hé.. ma belle, qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-il doucement, étonné de la voir ainsi – car oui, c'est pas souvent qu'il a vu Candace avec des larmes sur les joues. Il va au bout de son geste néanmoins et vient embrasser ses lèvres rosées. Elles ont le goût salé des larmes et il se recule pour la regarder, attendant patiemment sa réponse en l'étudiant de son regard gris et sur elle, attendri. Il caresse doucement sa main. Comme pour lui dire tu peux tout me dire. De toute façon, il se croit prêt à tout entendre, à tout faire pour la réconforter s'il le faut. Tout entendre, vraiment ? Enfin, tout, ou presque, ce qu'il ignore encore.

easy as a kiss, we'll find an answer.
Il voit bien que quelque chose cloche, c'est à peine si elle lui adresse un regard, comme si elle ne voulait pas qu'il voie dans son regard quelque chose. Comme si elle préférait lui cacher ce qui la ronge à cet instant-là. Il sait que ça n'est pas le cas ; sinon elle ne l'aurait pas appelé. Elle a peut-être des soucis avec un autre mec du campus. Après-tout, même si Charles serait incapable de cacher sa jalousie, il sait qu'elle a d'autres relations tout comme lui en a. Enfin, moins ces derniers temps, mais tout de même... Il enlace leurs doigts, attendant qu'elle le regarde mais elle ne le fait pas. Il veut voir ses beaux yeux bleus, il veut les voir insoumis et heureux. Je.. J'avais juste besoin que tu viennes. Il n'y croit pas une seule seconde, il y a quelque chose d'autre et sa voix tremblante en témoigne. Il a l'estomac tout retourné de la voir ainsi. Il déteste voir les gens malheureux. Ça peut être son pire ennemi, il se refuse à voir du malheur chez quelqu'un. Mais alors quand c'est en plus chez quelqu'un à qui il tient. Quand c'est en plus chez Candace... Elle pose sa tête contre lui et de son autre main, il la passe dans son dos, l'attirant complètement contre lui. Finalement, il plante un baiser doux dans ses cheveux blonds, les caressant ensuite. Allez, dis-moi ce qu'il ne va pas. Tu sais que je serais toujours là pour toi, quand bien même tu m'annoncerai que tu as tué quelqu'un. murmure-t-il doucement, l'embrassant sur le front dans un geste encourageant. Il n'est pas souvent comme ça avec elle. Enfin, il faut dire aussi... qu'elle n'a jamais été dans cet état devant lui. Et il veut tout savoir. En attendant sa réponse, Charles joue avec ses doigts. Il se rend compte qu'il serait prêt à beaucoup de choses – pour ne pas dire à n'importe quoi – pour elle. Qui que soit le coupable de l'état de Candace à cet instant, il va le payer cher, Charles ne rigole pas quand on s'en prend à ceux qu'il aime. Enfin... si le coupable, c'est lui, là ça risque d'être rudement plus difficile encore.

i'm locked out of heaven, for too long.
Il serait prêt à tout pour elle. Il ne pourrait pas l'abandonner là sur le sable. La voir avec ce visage criblé de larmes... ça lui donne envie de retourner la terre entière pour savoir ce qui lui arrive, pour savoir s'il peut faire quelque chose, s'il peut l'aider. Elle se blottit contre lui et il l'entoure de ses bras, caressant son dos, ses cheveux, humant son parfum. Il lui chuchote encore quelques paroles incompréhensibles à l'oreille. Juste pour lui dire qu'il est là, qu'il peut l'aider, que pour ça, il faut qu'elle lui dise... Je suis enceinte. Elle lâche ça comme une bombe. Et il se la prend en pleine figure. Enceinte. Candace. Ça colle tout simplement pas. Loin de lui l'idée de penser qu'elle ne ferait pas une bonne mère, c'est pas ça du tout ! ... Mais en fait, Charles vit un peu dans un autre monde. Il fait le con, il s'amuse, il nie, il dérobe, il désobéit. Un vrai gosse. Et naïvement, il se croyait hors de tout ça, hors de ce monde d'adultes à pouvoir être touché par des affaires comme... ça. Enceinte. Allez, Teddy, réponds quelque chose... Mais... Bon, c'est un début, au moins. En fait, il aurait mille choses à lui demander. Comment (tu prends pas la pilule ou un truc du genre ?), de qui (lequel de tes amants ?), et après ? Il déglutit. Il pense à tous les noms qu'il a déjà entendu dans la bouche de sa belle blonde. Il pense à tous ces mecs qui sont peut-être pères même s'ils l'ignorent encore – car Charles a compris qu'il était le premier à qui elle venait le dire. Donc c'est pas lui. Ça l'emplit d'une jalousie féroce mais il ne la montre pas. En fait... peut-être est-ce lui. La jalousie cède la place à une peur panique presque insurmontable. Il cesse de penser. Candace.. de qui ? Depuis quand tu le sais ? demande-t-il de la voix la plus calme qu'il puisse, histoire de ne pas lui montrer dans quel état intérieur ça le met. Elle doit être suffisamment stressée comme ça...

et mes rêves s'accrochent à tes phalanges.
Il ne sait pas comment réagir, il est prit de cours, il n'a pas le temps d'improviser quoi que ce soit. Il aimerait la prendre dans ses bras, la rassurer, mais il est trop interloqué pour le moment pour ne serait-ce que bouger. Je le sais depuis ce matin. Charles j'.. j'ai peur. Donc il comprend qu'il est le premier à qui elle le dit. Il est touché. Elle ne dit rien sur le père, mais il n'insiste pas, elle sera forcée de le lui dire à un moment ou à un autre. Persuadé qu'il est donc de quelqu'un d'autre, borné dans cette idée comme si le fait qu'il soit le sien ne soit pas vraiment possible, il se fait à l'idée, ravalant toute sa jalousie. Ne lui a-t-il pas promis de ne jamais la laisser ? Alors, il se doit de tenir sa promesse. Il attrape sa main, entrelaçant ses doigts avec les siens. Ça va aller, Candace. Il n'est pas très sûr de lui en disant ça, mais il se doit de la rassurer. Il se penche, écartant ses cheveux et relevant son menton pour venir l'embrasser avec une tendresse non-dissimulée. Tu.. tu feras une bonne mère, tu sais, enfin, je... J'suis sûr que tu feras de ton mieux. Si tu comptes le garder bien sûr. Il s'avance prudemment dans un terrain inconnu pour lui, mais il a besoin de savoir le plus de choses possibles pour pouvoir l'aider convenablement. Il tiendra sa promesse. Quoiqu'il arrive. Parce qu'elle a besoin de lui. Mais aussi et surtout parce que de toute façon, il ne peut pas se passer d'elle.

je sais qu'il faudrait s'enfuir.
Elle se rapproche de lui ; il l'entoure de son bras, frottant affectueusement son épaule. C'est vrai que là, on dirait un petit couple. Il l'embrasse, la câline, l'observe avec des yeux doux, mais cette idée ne lui effleure pas vraiment l'esprit. Il a apprit à ne pas nommer leur relation. Ça briserait tout, selon lui. Il voit bien que son sourire s'étiole quand bien même s'efforce-t-elle de ne pas lui montrer. Je ne compte pas le garder. Il déglutit légèrement. Il ne sait pas vraiment s'il s'y attendait ou pas, un peu des deux peut-être. Il passe sans main dans sa nuque, la frottant en fermant les yeux, réfléchissant à toute allure. Il les rouvre quand elle parle de nouveau. Qu'est-ce que je vais faire ? Bonne question, tiens ! Charles en conseiller de fille enceinte, oulala. Il lui adresse un regard légèrement désolé, mais compatissant. Euh.. eh bien j'imagine que tu dois aller voir un médecin ou un gynéco je sais pas.. Puis demander l'avortement.. Je viendrais avec toi, si tu le souhaites. propose-t-il doucement, consciencieux de ne pas la laisser seule pour ce genre d'épreuve, quand bien même l'enfant n'est pas de lui. Il finit par caresser sa douce joue et à lui demander tout doucement : Et... l-le père il en pense quoi ?

mais je n'irais plus nulle part sans vouloir lui revenir.
Et si je le mettais au monde, mais qu'il naît sous x ? Il fronce légèrement les sourcils, secouant la tête. Il sent qu'au fond d'elle, elle ne peut pas tuer cet enfant, quand bien même n'est-ce sûrement qu'un petit foetus implanté dans son utérus. Il attrape sa main et la caresse doucement de ses doigts fins. Tu ne peux pas l'élever seule.. et cet enfant doit avoir un père, c'est important. murmure-t-il doucement, espérant l'aider, ne pas la froisser. Il ne sait pas trop comment réagir, comme agir tout court. Je ne lui ai pas encore dit. Il la voit soudain trembler, se recroqueviller sur elle-même. Cette vision de Candace lui tord les entrailles, lui serrant le coeur comme si une pince le lui torturait. Il dénoue ses bras, incapable de la regarder souffrir ainsi plus longtemps. Peu importe qui est le père, ça lui est insoutenable ! Il se met face à elle, l'attirant alors dans ses bras contre lui, caressant son dos et ses cheveux. Il l'embrasse sur le front. Candace, doucement... fait-il pour la calmer un peu. Il caresse sa nuque, puis ses bras. Il faut que tu lui dises, il mérite de savoir, non..? Je peux savoir moi, au moins ? J'irais lui parler,... si tu veux.. propose-t-il un peu maladroitement, s'imaginant tout de même mal face à un mec ayant couché avec Candace suffisamment pour la mettre enceinte. Mais pour elle, il est prêt à tout...

pour tomber dans ses yeux, tomber.
Elle a l'air perturbée. Enfin, Charles remarque qu'elle lui cache encore quelque chose. Peut-être est-ce Sawyer, ce type qu'il ne peut pas s'encadrer – allez savoir pourquoi. Peut-être pas. Peut-être un autre. Peut-être un des meilleurs amis de Teddy ? Adonis ou bien Sidney ? Il se rend compte qu'il ignore beaucoup des noms de mecs qu'elle peut fréquenter et ça commence à le faire flipper. Je sais Charles. Elle a l'air lassée, presque agacée alors il se tait, se contentant de lui caresser le dos et les cheveux, pour la réconforter. Il brûle d'envie de savoir mais il n'ose pas la pousser à lui avouer qui est le père. En fait, pas une seule seconde il n'imagine qu'il s'agit de lui. Elle lui aurait dit directement, non ? Non. Bien sûr que non. Mais à ce moment-là, il a le cerveau d'un champignon. C'est toi.. S'en suit un blanc magistral pendant lequel Charles essaie malencontreusement de réfléchir. A-t-il bien entendu ? C'est impossible.. Et pourquoi pas ? Pas lui. Charles et père, ça ne va pas dans la même phrase, ça ne colle pas, et pourtant c'était... Moi... répète-t-il doucement, ayant ralenti les caresses dans le dos de Candace. Après-tout, c'est évident, non ? Ça a toujours été ça entre eux. Une évidence. Il aurait dû le sentir, s'en douter. Il se recule pour pouvoir la regarder. Il ne sait pas comment réagir. Lui qui aurait cru qu'en lui annonçant ça il deviendrait sûrement violent, en fait à présent, il reste amorphe, ne sachant pas comment réagir, ne parvenant pas à saisir toute l'immensité de la révélation de sa jolie blonde. Je... Tu es enceinte.. Enceinte de moi. Il résume pour lui tout seul en fait. Il se mord la lèvre avec force et cherche la main de Candace, comme s'il avait lui à son tour besoin de réconfort. Ça s'peut pas, on peut pas être.. Il ferme les yeux, se massant les paupières de sa main libre. Parents. J'peux pas être père, c'est pas cohérent... Il serre fort les doigts de Candace, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire.

loving her was red. burning red.
Il ne sait pas du tout comment agir, comment réagir, il est littéralement perdu. Elle grelotte, il a froid, et lui il est là, incapable de faire un pas. Il vient alors près d'elle, il la reprend dans ses bras. Il aimerait lui dire que tout va bien, que tout va s'arranger... si seulement il le savait lui même mais ça n'est pas le cas. En fait, il aimerait bien que ça soit à lui qu'on dise ça. Il revoit son père, ce père toujours absent, dur, froid, détaché, ce père qui n'en était pas un. Ces parents qui en mourant n'ont pas une seconde affecté leurs deux jumeaux car ils n'étaient jamais là. Il ne veut pas devenir comme ça. Pardonne-moi. Pourquoi s'excuse-t-elle ? Ça serait presque lui le coupable. Ils auraient dû mieux se protéger, ou cesser leur relation lorsque celle-ci prenait un tournant décisif. Dès l'instant où ils ont continué à se voir, il était déjà trop tard. Charles en est certain. Il peine à imaginer Candace enceinte. Enceinte de lui, bordel ! Quand ça va se savoir... ils seront fichus. C'est moi qui suis désolé. Tu comptes vraiment le.. ne pas le garder, alors.. ? demande-t-il, la gorge nouée, comme s'il lui demandait de façon claire si elle ne l'aimait pas. En fait un jour, il faudrait qu'il lui demande. Qu'il lui demande ce qu'elle ressent pour lui. Et qu'il se demande à lui-même la nature de ses sentiments pour elle.

elle part, jolie petite histoire...
Il se demande ce qu'ils ont fait. Ce qu'ils ont fait pour mériter ça. Elle n'a que vingt-trois ans. Et il en a trois de moins lui-même. Vingt ans. N'est-ce pas l'âge de l'apothéose ? L'âge de raison, l'âge de la liberté. Pas l'âge de devenir père. Non, il n'est pas prêt. Mais aurait-il le courage de lui dire qu'il ne veut pas de cet enfant ? Qu'il veut le... tuer ? C'est inconcevable pour lui et il frissonne. Il lui semble que sur la plage, la température a chuté de plusieurs degrés d'un seul coup. Il est aussi perdu qu'elle. Il ne sait pas quoi faire. Il devrait en parler à quelqu'un, mais à qui faire confiance dans cette jungle, hein ? Je ne peux pas prendre cette décision toute seule Charles. Il le sait. Mais il est incapable de dire son avis là-dessus, partagé entre le fait qu'il ne soit pas prêt à élever un enfant et celui qui le rebute à tuer un être vivant, si précoce soit-il. Il se mord la lèvre, observant l'horizon, la mer, les vagues. Mais qu'ont-ils fait ? Ils ont forcément fait un faux pas à un moment ou à un autre. Il sent alors monter une colère froide en lui. Contre lui, contre la terre entière. Il se lève précipitamment, donnant un coup de pied rageur dans le sable qui s'envole et lui revient dans les yeux – intelligent, oui. Il peste, se frotte les yeux comme un gosse, avant de se prendre la tête dans les mains. Il a besoin d'évacuer. Il ne lui en veut pas. Il ne la laissera pas. Mais il a besoin d'évacuer. D'extérioriser. S'il y avait eu un mur, il aurait volontiers frappé dedans. Malheureusement – ou heureusement – ils sont sur la plage, où il n'y a désespérément... rien. Au bout de quelques minutes où il s'est calmé, il revient vers elle, honteux qu'elle l'ait vu dans cet état de perte de contrôle totale. Il sent son sang pulser. Il faut qu'il prenne ses comprimés. Et oui, lui aussi a quelque chose à cacher. Je... je sais pas ce qu'on va faire, mais on va trouver une solution, ok ? Il lui tend la main pour la relever, et une fois fait, il essuie doucement son beau visage, sa respiration hachée comme s'il venait de courir un cent mètres. J'sais pas quoi faire. Je te l'avoue franchement : je suis perdu. Mais j'te laisserai pas, Candace, tu m'entends ? Parce que je... Ouais, vous avez compris, mais il n'arrive même pas à le lui dire. Il se mord la lèvre jusqu'au sang, agité, nerveux, toutes les émotions revenant dans sa figure comme des claques, pour compenser l'état de comas qui a précédé la nouvelle. Il inspire à fond et encadre doucement le visage de la blonde. Sans un mot, il vient déposer ses lèvres sur les siennes, glissant sa main dans sa nuque. S'il accepte de le garder, c'est très simple. Il a neuf mois pour grandir.

on his face's a map of the world.
Elle encadre son visage de ses mains et il essaie de sourire, mais ça sonne faux. Il aimerait pouvoir s'en réjouir, mais comment faire quand vous êtes face à une réalité qui vous dépasse, une réalité qui n'attend que de vous que vous chutiez. Il le voit. Il voit qu'elle attend qu'il finisse sa phrase, mais il en est incapable. Alors, il l'embrasse. Un baiser, ça vaut tous les mots, non ? Il est perdu, complètement perdu. Il y a Candace, il y a Sahara, il y en a peut-être d'autres et nul doute qu'elle en a aussi une liste de son côté. On peut encore y réfléchir. Il acquiesce silencieusement. Sans faire attention, sa main descend de son épaule jusqu'à son ventre, où il la pose à plat. Il baisse les yeux vers celle-ci, comme s'il voulait réaliser pleinement que sous ses doigts s'agitera un être vivant. Un être qui, s'ils décident de le garder, portera son nom, la moitié de son adn, aura peut-être ses yeux gris ou ceux bleus de sa mère, des cheveux peut-être châtains ou bien blonds comme les blés,... Ses pensées s'entrechoquent. Au même rythme que les dents de Candace et ça le sort un peu de sa léthargie. Il retire sa main, la passant autour de sa taille. Viens, rentrons au dortoir, tu vas attraper la mort comme ça. Il commence alors à l'entraîner. Ils ne sont pas très loin de toute façon. Il tourne lentement la tête vers elle, quêtant son regard. Tu n'en as encore parlé à personne, alors ?

i'm the loser of the year if i lose her.
Charles a rarement été aussi perdu. Même le décès de son père et le suicide de sa mère ne l'ont pas aussi secoué, alors c'est pour dire. Je n'attend que ça. Les voilà alors partis sur le chemin du dortoir. Il espère n'y voir personne, d'ailleurs. Surtout pas Kôl. Il lui demande alors si elle en a parlé à d'autres, il a besoin de savoir. Kôl m'arracherait les yeux.. Il grimace et soupir. Ah, Kôl. Et les miens avec. Non moi j'crois qu'elle me tuerait littéralement en fait. Et j'te parle même pas de ma soeur. Ils sont bien entourés dis donc hein. Il joint un rire assez nerveux au sien aussi.. et sent alors sa main dans la sienne. Il baisse les yeux vers celles-ci et finalement, entrelace ses doigts aux siens. Peu importe les regards. De toute façon, elle attend un gosse, les regards, va falloir s'y faire, hein. Il l'attire un peu plus près de lui, et continue le reste du chemin dans un silence pensif. Lorsqu'il pousse la porte du dortoir, il constate avec soulagement que ce dernier est vide. Peut-être plus pour longtemps. Va dans ma chambre, j'arrive. murmure-t-il doucement avec un sourire discret, filant vers le mini-frigo pour prendre deux verres du fameux cocktail. Ils ont bien besoin d'un remontant, non ? Il la rejoint ensuite dans la chambre et prend bien la peine d'en fermer la porte à clé. Il s'assoit sur le lit et pose les deux verres sur la table de nuit, avant d'attraper sa main pour l'attirer à lui. Viens là... Il écarte une mèche de son visage, caressant sa joue avec un léger sourire. Ça va..? demande-t-il en cherchant son regard, réellement inquiet de l'impact de tout ça sur elle.

no one ever said it would be this hard.
Non, mieux vaut ne pas imaginer la réaction des gens autour d'eux. À croire qu'au fond, personne ne serait là pour les comprendre. Que ceux qui se disent amis et famille ne seraient pas là pour les soutenir. Mais plutôt pour les blâmer. À croire qu'en fait, ils n'ont personne. Que tout n'est qu'illusion. Si, je l'ai elle. Il secoue la tête. Elle ne veut sûrement pas d'un type comme lui. C'est vrai, qu'aurait-il à lui proposer ? Un caractère difficile ? Super. Il détourne le regard. Il s’écœure tout seul. Oh mon dieu.. Comment on va faire ? Ah, si seulement il le savait lui même. Malheureusement, ce n'est pas vraiment le cas. Pas du tout même. Il n'en a aucune idée. Pas du genre à créer de faux espoirs, il ne répond rien. Il est tout aussi désemparé qu'elle. Non mais quel Dieu y a-t-il là-haut pour les imaginer ne serait-ce qu'un instant... parents. Une fois arrivés au dortoir, il revient vers elle dans la chambre. Ça va. Il n'en croit pas un mot mais ne revient pas dessus. Il n'insiste pas. Et toi ? Il se mord l'intérieur de la joue. Oui, oui, ça va ne t'en fais pas. Elle le connait sûrement trop bien pour le croire, lui aussi, mais il s'en fiche. Il s'est assit à côté d'elle, et caresse doucement son bras, sans la regarder. Puis, il lui tend donc un des deux verres... S.. Si je le garde, je ne devrais pas boire, tu ne crois pas ? Il se sent soudain un peu bête. Comme un animal vexé, il ramène le verre vers lui puis le pose sur la table de nuit, silencieux. Lui, la médecine, les précautions... ouais, il n'est pas vraiment au top dans ce domaine. Euh.. ouais, t'as sûrement raison. Donc elle veut le garder ? Faudrait qu'ils en parlent, non ? Mais il est incapable de formuler ses questions à voix haute. Incapable de faire face à la réalité. Il boit son verre d'un seul coup avant de le poser, pour ensuite prendre son visage entre ses mains et de se frotter les paupières. Avalant sa salive avec difficulté, comme s'il n'avait plus bu depuis des années, il relève alors son visage vers elle, avec un désespoir qu'il ne cherche plus à cacher. Il sent la panique commencer à l'envahir. Candace.. qu'est-ce qu'on va devenir.. ? demande-t-il dans un chuchotement presque étranglé. Reprends-toi, reprends-toi... Il perd le contrôle. Il sent les déferlantes d'énergie courir dans ses veines. Vite. Ses cachets. Il se lève, ouvre brusquement un tiroir de sa commode et cherche, enfoui tout au fond, une boîte de comprimés dont il en avale quelques-uns avec le contenu du verre de Candace. Ouais, mélange d'alcool et médicaments, c'est pas tellement bon mais là il a plutôt envie de se shooter jusqu'à oublier son nom. Mais il ne peut pas. Il n'en a pas le droit. Il doit être là pour elle. Surtout ce soir. Cette nuit. Il revient s'asseoir à côté d'elle, cachant un peu les tremblements affectant ses mains. Il attrape d'ailleurs l'une des siennes et la porte à ses lèvres, y déposant un doux baiser. Je vais euh.. demander des conseils à Lea, il le faut, j'ai personne d'autre qui me connait aussi bien qu'elle.. Je lui dirais pas qu'il s'agit de toi, si tu veux, comme ça t'auras pas d'ennuis avec elle. T-Tu peux en parler à Kôl si tu veux, sans dire qu'il s'agit de moi aussi, j'ai vraiment pas envie qu'elle mette le feu à ma chambre.. Il rigole un peu. C'est tout sauf drôle, mais peut-être ce sont ses nerfs qui lâchent. Il se rapproche. Encore. Et vient doucement tourner son visage vers le sien en passant une main sous son menton. Les cachets ont déjà commencé à agir, il ne tremble plus et est beaucoup plus calme. Il la regarde, simplement, comme s'il voulait profiter une dernière fois des traits de son visage.