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+ QUE PENSES-TU DE JERSEY ?
Ce n'est pas de mon plein gré que j'ai accepté de venir à Jersey. Il est évident qu'une idée aussi absurde ne m'aurait même jamais effleuré l'esprit. C'est le squatteur, avec qui ma mère a eu la bêtise de remarier, qui l'a exigé. Il a dit que ce serait: Le seul moyen pour qu'il reconsidère mon entrée à l'Académie du Ballet de Vaganova. Et si j'ai accepté, ce n'est certainement pas parce que je doutais de mon talent. Je n'avais pas le choix. Tout simplement.
+ DEPUIS COMBIEN DE TEMPS VIS-TU ICI? Je viens à peine d'arriver, si vous voulez tout savoir. Et croyez moi, j'aurais mieux fais de ne pas quitter ma petite bourgade londonienne. Meurtre, jeux de pouvoirs, clans, menaces sous jacentes, tout ce mélange à Jersey. Cet endroit à l'art et la manière de me remémorer de mauvais souvenirs tout en m'incitant à rester sur mes gardes. Paradis ou enfer? Controverse? Paradoxe? Cocon malsain aux allures de camp de vacance? J'attends de voir la suite des événements.
+ SI TU DEVAIS RÉSUMER TA VIE EN TROIS MOTS: Trois mots, n'est-ce pas un peu superficiel pour faire l'étalage de mon vécu? Non? Soit, je serais aussi brève qu'il m'ait possible de l'être.
Ma vie, c'était un peu comme jouer au jeu du chat et de la souris. Traqué ou être traqué. Asservir ou être asservit. Les écoles de dansent ne sont pas des sinécures, parait-il. Celle de Londres aurait tout aussi bien put être un centre carcérale pour jeunes délinquants.

- Ma pauvre chérie, m'avait dit ma mère. Tu ne sors plus de ta chambre. Que t'arrive-t-il? Veux tu m'en parler?

Et qu'est ce j'aurais pu dire?... Chère mère, d'abord, il y a l'isolement. Tenace. Récurrent. Comme si une marque indélébile avait été apposée sur la peau nu de mon avant bras, un peu comme ces prisonniers dans les camps de concentration. A cause de ma docilité et de mon silence, jusqu'à devenir une poupée de chiffon. Et sous mes yeux, ma peau à la teinte noirâtre de l'épuisement. Laide et disgracieuse. Indigne d'une danseuse. La fatigue faisait trembler mes épaules. Dans des spasmes inconscients. Des contractions douloureuse. Que pourrais-tu faire pour moi? Qu'as tu déjà fais? Es-tu seulement capable de donner le nom de mon plat préféré? Te souviens tu seulement de la date de mon anniversaire?

Et alors j'ai réalisé, brusquement, que si personne ne réagissait, l'enfer allait perdurer. Et que je ne pouvais pas me permettre d'attendre d'être sauvée. Que je ne tiendrais pas, pas cette fois. Il fallait que je m'en sorte toute seule. Que je me sauve toute seule.
+ TU AIMES/TU N'AIMES PAS Ce que j'aime? Peindre, j'imagine. Au même titre que la danse, la gymnastique ou le kempo. Les fruits rouges et la méditation, aussi. Bouger, expérimenter, me procurer des sensations fortes. Pas sous l'emprise de substance illicite ou autres artifices du même genre, non, mais en vivant des moments uniques. Magiques?
A contrario, je n'aime pas me savoir inactive. Statique. Ca me donne l'impression de sombrer dans une désagréable apathie. J'abhorre cette allergie qui me contraint à me renseigner sur tout les plats que j'avale et qui reste une faiblesse qui pourrait être utilisée à mon insu. Je ne suis pas particulièrement ordonnée, et certainement pas maniaque. Mais il y a tout de même des limites que je ne serais pas prête à franchir.
+ TES PLUS GRANDES PEURS? Revivre la persécution. Me sentir de nouveau faible et totalement impuissante, paniquée et perdre le contrôle. Je ne me fais pas d'illusion, il y a toujours un risque pour que mon quotidien bascule, qu'on tente une nouvelle fois de me mettre plus bas que terre. Par pur esprit de domination, certainement. De surcroît lorsqu'on tient compte de mon franc parlé et de mon sarcasme naturel. Je ne suis plus la petite ballerine d'autrefois, cependant. Et le scénario ne sera certainement pas le même.
+ QUE REPRÉSENTE LES CONFRÉRIES POUR TOI? Des clans. Des alliés. Des pôles de pouvoirs. Tout et rien à la fois. Ils sont une source de conflit potentiel et certainement un poids qui pèse sur l'inconscient collectif. Inclure quelqu'un dans une catégorie revient à lui coller une étiquette sur le front et donc à adopter une certaine attitude vis-à-vis de cette personne. Les clans sont à mes yeux, un moyen comme un autre de délimité différents périmètres et à susciter un esprit de compétition vis-à-vis de l'autre. Voir même une pseudo loyauté toute patriotique. Reste à savoir quelle est l'étendue du pouvoir de chacun d'entre eux.
+ ET QUE SERAIS-TU PRÊT(E) À FAIRE POUR TA CONFRÉRIE? Pas grand chose, à vraie dire. Enfin, disons que je ne serais pas propice à me mettre en danger si l'affaire en question ne me rapporte rien. "Bisness is bisness" comme on dit. Je n'ai pas l'esprit humanitaire et j'irais même jusqu'à dire que l'esprit de groupe ne me préoccupe pas plus que ça tant que mon confort se porte bien. Égoïste, moi? Oui, on peu dire ça comme ça. Mon bonheur sera toujours ma priorité, qu'importe ce que vous en direz.
+ POURQUOI CETTE CONFRÉRIE ET PAS UNE AUTRE? J'aurais pu choisir les Apollons, ou bien les Poséidon. Mais ça fait comme un blocage, voyez-vous? Tout ça sonne tellement... bisounours, à défaut de pouvoir le qualifié autrement. Ma vie de princesse capitaliste me convient parfaitement et je ne compte pas la mettre en péril pour le bien d'un groupe. Tout comme je n'hésiterais pas avant de m'en prendre à une personne du dit groupe si cela s'avère nécessaire. Allez, ne faites pas cette tête. Je suis sûr que vous vous habituerez rapidement à ma personne.

/!\ cette partie devra contenir un minimum de cinq lignes par question.