Il s'était presque essoufflé en entendant sa petite tirade. Elle pensait beaucoup trop, tellement qu'il osait même pas imaginer ce que donnerait le fait d'être dans sa tête. De quoi chopper une migraine chronique il en était persuadé. Mais ça lui donnait un côté mignon que Ciarán ne pouvait pas nier, cela dit il allait vite lui faire passer ses vilaines habitudes. « Et alors ?! Si elle a le sommeil léger c'est son problème, pas le tien ! » Oui, là il était persuadé d'avoir raison, et c'est la raison pour laquelle il comptait bien influencer sa colocataire qui semblait trop se soucier du fait que tout puisse tourner bien rond dans ce dortoir. Mais Ciarán n'allait sûrement pas s'excuser de se réveiller en plein milieu de la nuit ou à l'aube, ou même de se coucher à l'aube sous prétexte que ça puisse réveiller des nouveaux colocataires. Par conséquent, elle n'avait pas à s'excuser de se lever pour rejoindre le jeune irlandais ! Mais comme elle le disait si bien, ils avaient trouvé une solution à ce qu'elle pensait être un problème et c'était ce qui importait. « Ah oui ? Dans ce cas, il n'y a plus qu'à espérer qu'elle excelle autant que toi dans ce rôle alors ! » Oui, il était vilain, mais pour le coup on voyait bien comme le nez au milieu de la figure, qu'il se moquait d'elle et qu'il la taquinait. Il ne s'en cachait pas cette fois-ci au risque de prendre des coups, mais il était amusé de voir à quel point, elle se cachait de cette jalousie pour mettre en avant des qualités que doit avoir la colocataire parfaite. Bref, vous l'aurez compris il n'y avait pas cru une seule seconde. Alors qu'il n'attendait pas cette question de sa part, pensant plus qu'elle tenterait de s'endormir, il vint à répondre. « Non, pas encore. En dehors de mes semaines à l'hôpital, je n'ai rien prévu. » Oui, si certains avait leur rituel, lui ne partait en général que très peu de temps. Patty était là, la plage était là, et quand il avait l'occasion de faire ses semaines de stage en hôpital il ne refusait jamais.

On pourrait aisément croire que Ciarán voulait à tout prix avoir raison mais dans le fond, c'était bien plus que ça. Il voulait absolument qu'elle soit convaincue du fait qu'elle s'en voulait pour des choses qui n'en voulaient pas la peine. Il pensait les choses ainsi : Constance n'était pas la nouvelle venue, tout comme lui, et par conséquent c'était bien aux nouveaux de s'adapter et non l'inverse. Ni plus, ni moins. Cela pouvait paraître cru mais dans le fond ce n'était que Ciarán qui ne s'excusait jamais pour les autres, et sur ce coup-là, il espérait que sa colocataire suivrait son raisonnement. « Regardez moi comme ça l'irrite d'être comparée à une autre. » C'est vrai que depuis qu'ils étaient aussi proche, il n'avait pas vraiment partagé leur chambre avec quelqu'un d'autre... du moins jamais trop longtemps et surtout jamais avec une demoiselle, et il voyait la différence. De quoi flatter son ego, et embêter sa charmante colocataire un peu plus que d'habitude, et entre nous, il espérait que dans le fond du fond, elle était convaincue dur comme fer de ne pas être n'importe qui à ses yeux. « Tu me proposes des vacances en Grèce avec toi ? Tu peux vraiment plus de passer de moi on dirait.. » Lui pinçant la joue légèrement, il sourit amusé. Il n'avait rien dit mais il avait bien noté sa précision sur Patty. Elle connaissait beaucoup trop, et c'était confortant. Il n'avait pas l'impression de forcer les choses avec elle. Telle était sonr rituel vacances. Cette année il avait compté sur Patty, des semaines de stage à l'hôpital, un boulot d'été et une dizaine de jours de vacances dans un pays d'Europe à proximité histoire de changer d'air mais sans plus. « Je compte la surprendre en lui réservant un séjour à Londres ou en Turquie, un truc fun. Elle en a besoin. » Il n'y a qu'à Constance qu'il pouvait en parler mais il se faisait sur soucis pour celle qui l'avait accueilli à son foyer. Peut-être trop compte tenu de leur lien mais sans jamais le dire il la considérait comme on considérerait une mère alors plus rien n'avait de prix, et à force de prendre soin de sa mère malade, Patty s'oubliait.

Elle semblait tellement sure d'elle en avançant le fait qu'il risquerait de mal prendre le fait qu'elle lui en renvoie l'ascenseur ! Elle n'avait peut-être pas tort quand on y pense mais le jeune irlandais savait bien que comparé à elle, il ferait tout pour cacher ça. Non pas que ce soit un truc de filles, non loin de là, mais il avait sa petite fierté. Elle était le genre à fréquenter des mecs, elle le disait elle-même elle s'entendait plus avec eux qu'avec les demoiselles. Et Ciarán faisait toujours tout pour ne pas trop y prêter attention. Non il était plus le genre à lui 'tu devrais quand même te méfier des mecs quand même' comme il l'avait fait tout à l'heure. Il la regarda donc l'air sur de lui et sur l'air de dire qu'il ne craignait pas cette petite menace. C'était le cas mais il savait que dans le fond ce serait pas agréable de voir ce genre de choses se concrétiser vraiment. Intrigué en la voyant se retourner, il l'écoutait et abandonna vite l'idée de la pousser à le regarder. Ses parents avait-elle dit ?   « Tes parents tu dis ? Qu'est-ce que tu vas leur dire ? Voici mon colocataire avec qui je partage mon dortoir, et mon lit ?   C'est un coup à se faire péter les rotules ça. » Oui, toute l'histoire de l'amitié solide ne comptait plus quand on savait qu'il dormait dans le même lit. Il n'avait jamais autant eu de bonnes intentions envers une. Constance était la seule et ce malgré qu'il était en plein déni quant au fait qu'elle lui plaisait beaucoup trop mais dans les oreilles d'un père ça risquait de faire du bruit tout ça. Persuadé qu'elle lui avait tourné le dos à cause du sujet abordé, il tentait de ne rien en dire pour ne pas la mettre mal à l'aise. Il en avait déjà assez fait pour aujourd'hui, n'est-ce pas ? « Oui, certainement mais pas avant de me répéter un petit million de fois à quel point c'est irresponsable. » Il en était conscient mais il voyait bien qu'elle passait son temps à jouer les femmes fortes (ce qu'elle était) mais à force elle s'oubliait et son homme finirait certainement pas perdre patience.

« .. et puis techniquement on ne partage pas mon lit, mais le tien. » Il hocha la tête amusé. Elle savait se la jouer innocente dites donc. Quoique quand on y pense ils étaient tout ce qu'il y a de plus innocent. Ciarán mentirait s'il disait qu'il n'avait jamais pensé à plus que cette histoire d'amitié fusionnelle, tendre et complice. Forcément qu'elle ne le laissait pas indifférent mais aussi fous que cela puisse paraître ils étaient clairement tout ce qu'il y a de plus innocent mais en énonçant le paternel de la demoiselle, il se voulait bien plus coupable, on allait forcément se méfier de lui. « Tu me promets que je reviendrai entier alors ?   » Il aimait sa manière de faire comme si il avait dit. Techniquement, il n'avait pas dit non après  tout et surtout il semblait bien plus dire oui que non même si dans sa tête il savait qu'il allait lui falloir se convaincre du fait que tout cela était une bonne idée. Forcément refuser de partir en vacances avec elle serait totalement fou, mais accepter de rencontrer ses parents c'était presque aussi fou. Impulsif qu'il était, il ne se voyait pas salir l'image que Constance pouvait avoir de lui et ce bien plus au milieu des siens. « Oui, enfin, je pense rester et l'y envoyer avec son homme. Ce sera peut-être plus facile si je lui promets de garder un oeil sur Mimsy. » Un pari fou, oui mais il savait qu'en se disciplinant un peu il pourrait le faire avec plaisir. La pauvre ne quittait jamais son lit et sa mémoire lui faisait défaut. Tout ce qu'il avait à faire c'était accueillir l'infirmière deux fois par jour, et faire la conversation à la mère de Patty, ce qu'il faisait plutôt bien en faisant perpétuellement le guignol. Et puis ce ne serait que l'affaire de quelques jours. Il rit légèrement en l'entendant remettre sur table de sujet de la rouquine et finit par dire en relâchant sa main pour  venir la chatouiller. « Ce que t'es mignonne de te soucier d'un truc pareiil ! » Il jubilait au fond de lui. Et pour cause, il n'avait rien contre la nouvelle et l'inverse n'était pas vrai pour autant et pourtant, Constance semblait froissée ou en tout cas faussement froissée et lui en jouait.

Là, encore, comme bien souvent il notait les petits détail qui faisaient la petite personnalité de Constante sans pour autant le relever face à elle. Des fois il l'a charriait forcément mais pour le coup il n'avait rien dit en l'entendant envisager toutes les options possibles et ne promettre que ce qu'elle pouvait. Oui, c'était tout Bisch de stipuler à voix haute qu'il reviendrait entier sauf en cas d'autres pépins, pépins qui n'auraient rien à voir avec son paternel. « Parfaitement.. difficile de faire plus clair. » Oui finalement il avait peut-être un peu souligné le côté de la demoiselle qui la poussait à être précise, clair et limpide dans ces propos. C'était quelque chose qui le faisait sourire. Lui résumait trop souvent, un peu l'inverse. Mais c'était chou d'entendre qu'elle était heureuse avec lui même si ça sonnait de manière assez spéciale, c'était même plaisant mais là, il avait noté sans rien en dire. « Oui, c'est le but. » C'était agréable de parler comme ça sans grande retenue avec Constance. Y'a un petit bout de temps qu'il s'est habitué à elle, et qu'il a besoin d'elle mais depuis qu'il s'était ouvert à elle sur ce qu'était sa vie personnel c'était encore plus fort. Elle ne l'avait jamais jugé, et elle n'en disait jamais trop. Il n'avait jamais parler à personne de son attache pour Patty. Personne sauf peut-être le thérapeute qu'il l'avait suivi il y a quelques années, alors oui autant dire qu'elle n'était pas rien à ses yeux. Faisant un léger non de la tête, l'air outré ou plutôt faussement outré, il finit par lui dire en se redressant pour quitter le lit. « Toi, tu veux me faire des choses pour te rassurer... que je ne dirai pas. Je suis sur que tu serais pas tranquille à l'idée de nous laisser seuls en tête à tête le temps de tes vacances. » Il extrapolait et se moquait ouvertement d'elle pour l'enquiquiner encore plus. Mais il le savait elle était jalouse plus qu'autre chose. Ce n'était pas lui qui était proche de la nouvelle mais elle qui craignait la nouvelle, alors il jouait.

« Je viendrai parce que l'idée me plait. » Avait-il fini par dire. L'idée de passer des vacances, oui, il n'avait pas précisé mais elle comprendrait certainement. Maintenant qu'il avait les arguments de la demoiselle quant au fait que son père ne lui casserait pas les dents, il n'allait pas hésiter. Dans le fond, il était tout juste persuadé qu'on allait se méfier de lui et de ses intentions, et il avait la peur certaine de décevoir Constance ou casser un truc entre eux. Il marchait sur des oeufs avec elle. Mais après tout cela ne dépendait que d'une chose : la façon dont elle allait le présenter, et la façon dont il se comporterait. Il allait certainement se faire moins tactile pour éviter de ne plus sentir ses terminaisons nerveuses après qu'un certain M. Bisch lui provoquer plusieurs lésions cérébrales   Sentant bien qu'elle n'allait pas se rendormir, il lui fallait absolu aller se doucher. Certains n'étaient pas à l'aise de bon matin sans leur café, pour lui, c'était la douche. « Allez avoue-le, tu me prends par les sentiments pour me tirer les vers du nez. Tu veux entendre des trucs qui te rassureront je le vois bien. » La regardant, il ne comptait pas véritablement revenir au lit, mais en même temps il était encore loin de la salle de bain. Trop occupé à la regarder et à rire à ses répliques. Elle s'enfonçait peu à peu et il adorait ça. « On pourrait aussi devenir les meilleurs amis du monde, faire bronzette le jour, et se câliner la nuit... le temps que tu reviennes. » Là, il abusait vraiment ! D'ailleurs il faisait le malin face à elle, mais il n'envisageait pas le moins du monde une telle possibilité. Déjà qu'en règle générale, à part Constance, il ne calculait pas grand monde au quotidien, ce n'était pas l'arrivée d'une colocataire qui allait y changer quoique ce soit. Le hic qui aurait pu se poser c'était si il arrivait déjà eu un truc avec cette demoiselle, une ex par exemple, et là vous pouvez être certains qu'il n'aurait pas autant fait le malin. « Pourquoi est-ce que tu viendrais pas le chercher hein ? [...] Tu sais que je déteste quand tu fais ça. » Uniquement parce qu'il se sentait pris au piège, et qu'il avait plus de mal à lui refuser ce dont il pourrait avoir envie aussi. En voyant cette bouille à croquer, il craqua. Il s'avançant vers elle lentement l'air de dire 'satisfaire tu seras' et entoura son cou de son bras pour l'embrasser à son cou.. justement.

Lui, qui avait espéré conclure la conversation en lui donnant la raison pour laquelle il acceptait dans la mesure du possible de partir en vacances avec elle quelques jours, finissait vite par se rendre compte que c'était pas possible avec Constance. « A ton avis ? » Avait-il ajouté. Non il n'était pas le genre à fermant le serment du promis juré craché, si je mens je vais en enfer. Il prit une fois de plus l'air outré par les excuses bidons qu'elle lui servait sauf que pour le coup il était bien conscient que c'était plus de la comédie, et un manque d'arguments total. C'était ludique et taquin contrairement à plutôt quand elle émettait des doutes qu'il avait su véridiques et malgré elle. Oui, ainsi sont les femmes ! Quelles qu'elles soient, elles auront toujours ce besoin d'être rassurées, ce que Ciarán ne faisait pas forcément là dans l'immédiat avec Constance. Non il avait la prétention de se dire que dans le fond elle savait bien qu'elle était son petit péché mignon, et surtout elle savait mieux que personne qu'il n'était ainsi qu'avec elle. Il avait donc à son excuse lamentable pour finir par lui dire. « Ne te fatigue pas, je sais que j'ai raison. » Oui, qu'elle veuille ou non le cacher il en était plus que persuadé, et ça lui plaisait dans le fond. En règle général il fuyait toutes les demoiselles dès lors qu'elle osait se la jouer jalouses. Non la jalousie c'était signe de possession, de concret et si tout deux n'avait rien de concret au sens sentimental, on ne pouvait pas en dire de même quant à leur amitié, à la colocation ou encore à l'affection qu'ils se portaient. Elle était donc jalouse, et ça lui plaisait. Il n'avait pas l'impression d'étouffer, loin de là. « Ouais, alors non là ce n'est pas du tout possible, tu vois le truc, parce que d'une, tu pars avec moi, de deux, je pourrais enlever tous les matelas d'ici et les cacher et de trois parce que c'est non. » Il l'écouta énumérer ses arguments en reculant d'un pas. « Jalouse ! » Dans le fond il n'y avait qu'un seul argument qui tenait la route et elle ne l'avait pas cité mais il s'amusait à voir à quel point elle tentait de se débattre tant bien que mal. Déposant un gros bisou à son cou, il glissa à nouveau sa main au niveau de sa taille pour la chatouiller par surprise et finit par lui dire. « Bon, c'est pas tout mais je vais me doucher, t'es pas prête de te rendormir je le vois bien   » Oui il rejetait la faute sur elle, et non sur lui qui l'avait déconcentré. Mais il aimait les matins comme ça, et si ça n'avait pas été son intention première, c'était quand même arrivé.

C'est dans les moments qu'on voyait le côté femme enfant de Constance se pointer. C'était beau à voir certes, puisqu'il appréciait ce côté en elle qui s'entrechoquait avec son côté si féminin mais comme souvent c'était des répliques et réactions qu'il ne surenchérissait pas mais qu'il se contentait d'observer et d'en sourire le plus souvent du temps. « Tu finiras par regretter de me l'avoir donnée crois moi ! » La bénédiction ! Oui. Non il n'allait pas la ménager quand même et puis autant changer de stratégie. Au lieu de lui dire qu'elle ne pensait pas ce qu'elle disait, il se prêtait au jeu en la mettant même en garde. Dès lors, il savait bien que si lui allait se doucher, elle, allait cogiter, ce qui était vilain de sa part mais il savait bien qu'elle finirait par se demander comment le faire céder à un moment ou à un autre. Il ne voulait pas lui dire ce qu'elle voulait entendre, alors qu'il n'allait pas le faire dans la foulée. Il rit en lui tournant le dos pour attraper une serviette propre dans le tiroir. « Et toi, alors t'as pas un peu l'impression de te contredire ? » Oui c'était flagrant, non ? Où était passée la bénédiction ? Il se proclamait gagnant sans le dire et lui détourna le regard pour l'apercevoir tête enfouie dans le coussin avant de se décider à rejoindre la douche. C'était son petit moment sacré, et il n'y avait qu'après ça, qu'il pourra se sentir à l'aise. Et hop sept minutes chrono pas une de plus, et monsieur avait terminé. Il s'observa un instant dans le miroir en se disant qu'il n'allait pas se raser ce matin et fit son retour dans la chambre serviette à sa taille. « Tu dors ? » Bonne question. Il n'arrivait pas à déceler de là où il était, trop occupé à récupérer de quoi se vêtir.

Elle n'avait rien dit. Ce qui le poussait à se dire que ce n'était pas bon. Elle allait forcément trop y penser mais n'était-ce pas à lui de lui montrer de manière implicite qu'il n'y avait pas à s'en faire autant ? C'était difficile de rester sur cette mise en garde qu'il lui avait présentée mais en même temps, il en sortait gagnant. Il avait forcément raison quand on voit comment elle se contredit, ce qu'elle ne semblait pas à voir à entendre son.. « Non pas une seule seconde. » Soit, s'était-il dit, avec ce petit sourire non assumé aux lèvres. Décidément, il en avait beaucoup appris aujourd'hui. La journée s'annonçait palpitante et bien plus après cette douche. Il y voyait plus clair tout de suite et surtout il encadrait vraiment le fait que la journée commençait. Sans cette douche il aurait certainement pas hésité à se rendormir ou du moins à traîner au lit encore longtemps. Récupérant un boxer, et un jean il détourna le regard vers elle. « Tu fais des progrès dis moi... je pensais pas que tu te serais endormie entre temps. » L'air de s'excuser il grimaça légèrement en la regardant avant de reprendre la direction de la salle de bain pour enfiler son boxer et son jean en passant une serviette à ses cheveux rapidement. Il en ressortait complètement décoiffé, pour récupérer un tee-shirt, et demanda à l'intention de sa colocataire. « Qu'est-ce que tu as de prévu aujourd'hui ? » Oui ça l'intéressait que voulez-vous. Enfilant son tee-shirt il revint s'installer au pieds du lit en s'appuyant sur son coude.

Lui qui semblait presque de l'avoir réveillée, Comme par hasard ! Mademoiselle n'avait rien prévu. C'était embêtant quand lui devait aller réviser pour éviter de prendre trop de retard et s'en mordre les doigts après. Il était de ces jours, où le jeune irlandais doutait. Il se demandait parfois ce qu'il l'empêchait d'arrêter. Si la première année en médecine était la plus difficile (année qu'il avait d'ailleurs fait deux fois), arrivé à la troisième, quatrième année Ciarán doutait. Son esprit de compétition et sa rage l'avait poussé à se retrouver là, et parfois il se demandait si il avait encore la patience pour continuer dans les études. La caserne des pompiers le tentait pas mal, secrètement mais s'arrêter à mi-chemin n'était peut-être pas une bonne idée non plus. « Je vais aider Melody à faire ses derniers cartons... » Arborant le plus radieux des sourires en regardant Constance, il lui faisait bien comprendre que pour le coup, il ne cherchait qu'à l'embêter une dernière fois. « non .. je vais aller bosser j'ai un tas de choses à revoir.. mais si tu penses pouvoir te doucher rapidement je t'attends pour le petit dej'. » Un dernier petit déj' en tête à tête dans le dortoir avant l'arrivée d'autres. C'était peut-être des occasions qui se présenteraient moins souvent qui sait, mais il avait toujours adoré quand elle faisait le petit déjeuner et qu'elle l'apportait au dortoir, oui parce qu'elle le faisait bien plus souvent que lui, il n'y avait pas photo.

La tête qu'elle faisait à chaque fois qu'il disait une bêtise était marrante, et ça lui suffisait entièrement... à y ajouter la maladresse qu'elle avait quand elle niait le fait d'être jalouse, et c'était le top pour lui. Il fit un léger hochement de tête positif quand elle lui avait promis de se dépêcher, et en profita pour se coiffer, enfiler des chaussettes, et préparer le reste de ses affaire, et là encore timing parfait ! Il laissa ses affaires sur le pas de la porte du dortoir et finit par l'accuser d'être.. « Pessimiste, va ! Moins souvent peut-être mais sûrement pas le dernier du moins, j'espère. » Oui, il n'allait pas renoncer au moment où Constance le chouchoutait à l'abris des regards. Elle faisait ça de manière tellement parfaite qu'il était difficile d'y renoncer. « Comme d'habitude et.. je vais faire des œufs brouillés en plus. » Finit-il par dire en s'abaissant pour la prendre par surprise en entourant le creux de ses genoux de son bras, et placer son ventre à son épaule. Tête à la renverse, c'est sans trop lui laisser le temps de réagir, qu'il déambula dans les escaliers, en espérant qu'il n'y avait pas foule. Il avait horreur de ça dès le matin mais c'était le week-end donc c'était forcément moins peuplé de si bonheur, et entre nous tant mieux ! Associable, ou presque ! C'est qu'une fois arrivé en cuisine qu'il relâcha sa colocataire, pour ouvrir le frigo.

Dans le fond Ciarán ne pensait pas au fait qu'elle arrêterait ses études dans quelques mois. Il suffirait qu'il y pense pour que son comportement change. Et puis ça amenait beaucoup trop de questions quand on y pense. Lui était encore là tant qu'on voulait de lui. Il savait bien qu'on finirait par le virer de la cité universitaire pour faire plus de places aux premières années notamment puisqu'en médecine on met souvent du temps avant d'en finir avec les études, mais allait-elle rentrer en Grèce après avoir fini ou peut-être aller ailleurs ? Y pensait soulevait beaucoup trop de questions. « Tant mieux si tu veux mon avis !   Dès le matin je préfère autant n'avoir à faire à personne.  » Oui, il avait un côté très superficiel dans ses relations. Ils flirtaient avec les nanas, déconnaient avec certains mecs, mais le tout n'avait rien à voir avec le type de relations qu'il pouvait avoir avec Constance, du coup plus il pouvait garder ses deux aspects relationnels séparés mieux il se portait. D'ailleurs il comprenait vraiment pas comment elle pouvait autant avoir la niac à faire les courses pour tout le monde, c'était bien le truc que lui ne faisait et ne ferait jamais. « Tu veux m'aider à touiller les oeufs dans la casserole peut-être ? » Dit-il ironiquement. Il savait qu'elle était celle qui gérait toujours la préparation du petit déjeuner et autant dire que quand il mettait la main à la patte il fallait perpétuellement qu'elle se sente utile, et ça faisait partie des choses qu'il aimait noter en elle.

C'était spécial parce qu'il ne lui avait jamais dit clairement qu'il aimait la voir le matin, et qu'il ne supportait pas d'être trop entouré le matin. En fait il était incapable de vous dire comment elle s'était une place si naturellement dans ses habitudes. Elle lui avait plu dès le début, et elle était surtout naturellement discrète, et affectueuse, tout ça avait forcément joué, du coup il appréciait la manière qu'elle avait de prendre conscience sans même qu'il les lui dise. Il aimait le fait qu'elle le connaisse si bien sans jamais avoir été intrusive ou encombrante. Telle était son plus grand atout et sa plus grande qualité aux yeux de Ciarán mais là encore il ne l'avait jamais dis, elle devait s'en douter. « Du peu que je sais d'elle, elle m'a pas l'air d'être le genre encombrante. » Indirectement il disait bien plus cela pour la rassurer comparé à tout le cinéma qu'il lui avait fait tout à l'heure. Oui, il disait indirectement de ne pas s'en faire, quant à lui, il n'avait presque pas senti la présence brève du jeune Kenneth Lewis qui avait été le dernier à partager leur dortoir, par conséquent il n'y avait pas de raisons que ça soit différent pour Melody c'était ce qu'il se disait. Laissant Constance se glisser entre lui et la plaque chauffante, il fit attention pour ne pas être collé complètement à elle, alors qu'il en aurait potentiellement profité avec d'autres. C'était délicat par moment avec Constance. « Tu me prends vraiment pour un assisté hun ? » Il extrapolait quand dans le fond il savait qu'en fait il avait eu la chance de tomber sur une demoiselle qui apparemment aimait bien le chouchouter. Qu'avait-il fait pour mériter ça ? Il ne le savait point du tout.