J'étais rentrée de Budapest il y a pratiquement six jours, j'avais mis pas mal de temps avant de donner rendez-vous à Alceo. J'étais perdue vraiment perdue c'était pas le garçon que j'avais fréquenté à Budapest il avait vraiment changé, quand je sortais avec lui j'étais persuadé que jamais il ne pourrait me faire de mal lorsqu'il est parti il m'a complétement brisé. Je ne sais pas quoi lui dire, mon frère qui déjà ne l'aimait pas juste parce qu'il sortait avec moi là il le déteste carrément. Je l'aimais et l'aime certainement encore seulement on n'était plus vraiment du même monde maintenant j'avais pas envie de faire partie de ce monde, ça ne m'attirais absolument pas, je n'avais pas envie de renier mes origines, oui je vivais dans un quartier pauvre de Budapest ma famille ne roulait pas sur l'or mais au moins j'étais vraie. J'avais fais des recherches sur lui ou plus précisément sur ses photoshoots et même s'il m'avait dit qu'il ne m'avais jamais trompé le fait qu'il soit proche d'autres femmes m'avait quand même super refroidi je ne m'imaginais pas si on était ensemble, je craindrais le moindre shooting j'étais assez jalouse alors ça allait être vraiment difficile, je me voyais déjà refaire mes crises de spasmophilie à cause d'une énième séance photo. J'avais opté pour une tenue vraiment décontractée un débardeur échancré au niveau des aisselles et un short en coton ainsi que des sandales. J'étais arrivée largement en avance oui parce que j'avais prévu de me détendre une heure avant le rendez-vous. J'avais programmé une petite séance de massage. Une heure plus tard j'étais sortie détendu. Ne croyez pas que je jette l'argent par les fenêtre c'était un cadeau du coup j'en profitais. Je l'attendais dans la piscine intérieure.

Visiblement la ponctualité n'était toujours pas son fort. Moi qui détestais être en retard, je n'aimais pas quand ceux avec qui j'avais rendez-vous l'étaient. Mais bon passons. Il m'avait salué je ne sais pas si je devais lui faire la bise ou pas. « Salut, tu vas bien ? » J'avais l'impression de rêver vraiment je l'avais vu sur skype, mais ces deux années ont été tellement longues que bon je n'espérais plus vraiment. Je ne savais pas trop quoi lui dire en fait, ni trop par quoi commencer. Je pris un peu d'eau dans le creux de ma main avant de m'en mettre sur la nuque et les avants bras. Je comptais bien profiter de l'eau. J'étais bien bronzée et j'avais modifié ma couleur de cheveux, je n'étais plus la même. J'ai essayé de me reconstruire pendant ses deux ans. J'avais trouvé un vrai équilibre, j'avais pris un nouveau départ à Jersey avec Sidney, Charles, Nate et encore plein d'autres et là il revenait je savais que j'allais devoir prendre une décision, je sais qu'on avait pas rompu lorsqu'il est parti, mais vu qu'il m'avait donné aucune nouvelle ni rien pour moi c'était comme si on avait rompu.

Je n'avais pas envie de lui donner de faux espoirs depuis que j'ai appris pour sa carrière de mannequin disons que je suis passée sous une douche froide surtout en le voyant avec ses filles d'un mètre quatre-vingt avec leurs quarante-cinq kilos toute mouillée, je pensais que c'était pour payer ses études, mais il m'avait bien parlé d'arrêter ses études pour se consacrer à ce métier, je n'avais pas envie de me mettre en couple avec un mec qui pourrait partir au Japon, en Russie trois fois par mois, ça nous mènerait où tout ça ? À rien. J'ai toujours imaginé avoir une grande famille avec des parents comme les miens c'est-à-dire toujours présent et aimant. Je ne supporterais pas... J'aurais juste l'impression d'être cocue, mais publiquement. « Écoute Alceo je t'avais dis que j'avais appris pour ta carrière de mannequin et en recherchant un peu sur internet je suis vraiment tombée du haut d'un building. Je sais que c'est un mise en scène et tout mais tu ne peux pas savoir le mal que cela m'a fait de voir que ces filles t'avaient touché, que vos lèvres se sont touchées ! Rien que d'y penser ça me rend complètement folle alors qu'on est même pas ensemble, si on l'est ça sera encore pire parce que j'y penserais encore et encore lorsque je t'embrasserai et après tu en refera de ce genre de photo alors je me retrouverai seule et je serai encore plus jalouse. Je n'ose même pas m'imaginer me promener avec une amie, puis arrivées devant la librairie une grande affiche faisant la pub d'un magasine puis te voir toi dessus collé-serré avec une autre femme que moi... Et puis on en viendrait à se disputer et je referais certainement des crises de spasmophilie aussi souvent que lorsque j'étais à Budapest... J'ai pas envie de souffrir. Tu dois bien gagner ta vie et moi les seules voyages que je peux faire se situent à Jersey. J'ai pas envie d'être un boulet, ni d'être un frein à tes envies, j'aime pas être entretenue.... » Ça m'avait fait un bien fou je ne vous raconte pas je m'étais vraiment lâchée, j'avais déballé ce qui me pesait. J'avais enfin dis ce qu'il n'allait pas.

« Je risque de m’enfonce mais je vais le dire, je me contre fiche de ses filles, elles sont transparentes, la plupart sont des miroirs ambulant, sans substance. elles n'ont qu'un physique. Et que tu le crois ou non tu les vaux cent fois. Je ne souhaite en rien te faire souffrir, Je ne parle même pas de tes crises, j'en fais encore des cauchemars. Je ne souhaite pas t’entretenir, mais si je n’arrivais pas à finir mes études, avec l’argent gagné j'ai pu m'acheter le meilleur matériel qui sois, mais je ne fais pas mes cours, ni les exercices, ni les stages si j'y arrivais pas ? si je n'arrivais à rien ? me supporterais tu ? Puis il y a autre chose daim. J'ai signé un contrat je ne peux le rompre comme ça du jour au lendemain. » Pendant qu'il me disait tout cela il m'avait pris la main. Je lui en voulais, j'étais énervée oui énervée, j'avais envie d'être quelqu'un d'autre, d'éviter d'avoir à prendre cette décision. « Dans le mannequinat il n'y a que le physique qui compte et si jamais tu en fais ton boulot tu seras forcé de faire semblant de sortir avec telle ou telle femme et je n'arriverais pas à le supporter que ce soit maintenant ou dans dix ans Alceo j'aimerais te dire le contraire mais je ne peux pas, jamais je ne pourrais l'accepter ni même l'envisager. Je n'ai pas envie de sortir avec un courant d'air... Au niveau intellectuelle certainement mais physiquement je ne pense pas je suis loin d'être aussi grande qu'elles. Je sais que tu n'as pas envie de me faire souffrir mais indirectement tu le fais en acceptant de poser avec toutes ses femmes. De toute manière jamais je me serais laissé entretenir par quelqu'un question de respect. Quand on était à Budapest tu été un excellent élève quand tu y mettais du tien. Je sais qu'un contrat ce n'est pas rien, je ne te demande pas de le rompre si tu as envie de continuer dans cette voir après tout c'est ton choix et si tu sens que tu ne vas pas y arriver libre à toi mais sache que si tu as envie de continuer à te battre pour finir tes études moi je suis toujours là il faut juste que tu me laisses le temps de digérer tout ça autrement j'aurais dû mal... j'ai pas envie de passer pour une jalouse maladive... Tu sais comment est ma famille en plus surtout mon frère il t'as fait confiance une fois, ça n'a pas été facile et c'était tendu comme tu t'en souviens et quand tu es partie qu'il m'a vu triste disons qu'il t'as hais autant que moi je pense pas qu'il te laissera une seconde chance... J'estime que je t'ai dis tout ce que j'avais sur le cœur. Tu as quelque chose à rajouter ou bien tu penses que la discussion est terminée ? »

Il commençait honnêtement à me courir sur le haricot je commençais déjà à sentir le stress monter en moi comme la moutarde au nez, ses dernières paroles me revenaient en mémoire je m'étais détaché de lui pour aller me coller au rebord j'essayais de respirer, bon évidemment c'était ma technique pour décompresser, autrement j'allais faire une crise dans pas longtemps. En me disant que j'étais une jalouse maladive, qu'il me dise que je lui ai lancé un ultimatum, en disant qu'il s'en fou que mon frère ou pas lui donner une seconde chance puis toutes ses questions. Si en a peine un quart d'heure il arrivait à me mettre dans un tel état je n'ose imaginer la suite. Il fallait que je respire fort, ce n'était pas le moment d'en faire une. Il ne savait pas comment me calmer, il n'y avait que ma famille et Nate, qui y sont arrivés jusqu'à présent. Je ne le reconnaissais plus, jamais il ne m'avait mis dans un tel état peut-être que ce n'était plus le même. Il était devenu brutal, je n'aimais pas ça du tout. J'étais à la limite d'en faire une après avoir glissé un petit « Je vais prendre l'air laisse moi seule. » J'avais pris les dernières forces qu'il me restait pour sortir du bassin et sortir à l'extérieur par l'issue de secours. J'avais besoin d'air, j'avais l'impression d'étouffer, je continuais de respirer bruyamment. Je n'avais pas envie de voir quelqu'un là pas pendant les dix minutes qui allaient suivre et j'espère juste qu'il ne va pas venir parce qu'autrement je ne vais pas pouvoir tenir.