T'es moche et tu le sais. C'est pas comme si tu pouvais compter sur ça, tu en as conscience. Derrière ce gloss rosé, et son fond de teint y'a que ton visage et ta peau décharné. C'est pas comme si tu pouvais compter sur ta beauté pour briller. Tu devrais le savoir à force d'y être confrontée. C'est pas comme si en plus tu le compensais, t'es chiant et t'es qu'une dégonflé. Alors tu vois t'as vraiment rien pour faire envier, y'a ta laideur qui nous fait nous arrêter, tu pues le déjà vu, tu chlingues les ravages dans la rue, tu dégoulines plus de sex-appeal. T'aurais pu faire une bonne pute si tu savais la fermer, mais tu sais pas. Pauvre petite fille à papa disgracieuse. T'es pas laide, t'es moche, de l'intérieur comme de l'extérieur rien en vaut le détour. Tu serviras à rien, tout comme aujourd'hui d'ailleurs. T'en a conscience. Je le sais. Y'a juste à regarder tes prunelles scintillante, tu brilles d'une lueur amusante. Non la réalité elle est trop chiante. T'as pas d'étincelle, ou de fierté, t'a que la dope et l'orgueil pour te faire encore marcher. Pauvre petite fille à papa oubliée, tu fais pitié mais tu le sais. Tu caches ta laideur derrière un masque de beauté, tu caches tes pleures derrières des verres d'alcool brûlées. Tu finiras pas, tu n'irais pas loin. Et pourtant t'es là à tous les faire bandé. Dix centimètres de talons, une jupe qui couvre à peine ton derrière tant maté. T'es qu'une pute de l'an deux mille. T'es qu'une prostitué comme il y avait, mais sauf que toi t'es qu'une raté. Tu comprends pas vraiment. T'as jamais vraiment fait de mauvais choix, pauvre petite fille à papa délaissée. Envoyée valsée dans un monde qu'elle n'a pas souhaité. Les étoiles de princesse se sont vite envolées n'est-ce pas ?! Et tu te trémousses, ivre d'alcool et de désespoir. Tu sais comme moi que ce soir celui qui te sautera ne t'aimeras pas, qu'il n'y a a ni prince charmant ni fin glorieuse. Tu le sais je le vois dans tes yeux. Et t'es moche et chiante je le sais, mais ton désespoir est trop beau et compense ton absence d’ego. T'es plus rien, t'as plus de fierté, plus d'espoir, t'es qu'une loque trop lâche pour en finir. Tu me plais, tu le sais ? Non parce que le reconnaître serait admettre que tu ne survivras pas, t'es trop bas, trop loin, tu remarques plus personne, hormis les mains abjectes qui te touchent. Je n'irais pas les virer, je ne fais que contempler ta descente aux enfers. Je jubile, tu me fais jouir ni par ta beauté ni par ton originalité, non t'es qu'une banale fille de joie qu'on trouve les samedi soir tâchés.



Y'a son corps qui ondule, y'a cette vision et tout le reste qui me brûle. Damné, brisé, cassé, toqué. Y'a son corps défectueux face à cette société. Y'a sa pureté débile que j'voudrais toujours garder, posséder, protéger, enfermer. Y'a trop de pensées et pas assez. Parfois j'aimerais, je sais pas. Ou si peu. Comment ? J'sais même plus. Y'a trop d'alcool qui passe et déraille, y'a trop de "trop" dans mon sang qui embrouille encore plus toutes pensées saines. Saines. Je ne suis pas un saint. Ou peut-être. Peut-être que si après tout. J'suis peut-être le seul à voir la vérité, à comprendre que dans ce monde ça tourne plus rond. Non. Un bruit débile s'étend autour de moi, je ris. Ça ne part pas loin avec la musique qui pulse autour de nous, cette pièce immense regroupant ces compères de soirée. Verre après verre je ne décroche pas, je ne me déhanche pas. Non y'a son corps face à moi, y'a son sourire avec ces gens. J'sais ni comment il est entré, ni qui a pu l'y autoriser. Je repense alors lentement à cette journée et à ce poing qu'il aurait bien dû avoir. Je repense à ses yeux et ... Je me gifle mentalement, avec de l'alcool je reconnais toujours pas plus facilement mes tords. Mentalement. Encore deux verres, je tiens plus debout, enfin si mais plus par la sombre colère froide qui irradie chaque veines de mon corps. Ça va mal finir, je devrais le savoir. Dans peu de temps. Je délaisse ma place, me foutant royalement des deux filles que je délaisse derrière, ce soir je ferais pas acte pour faire demain vomir les langues de vipère du campus. Pas cette fois. Pas encore. Pas lui, pas ce cadavre ambulant. Peu importe. Je traverse la salle, la pièce, passant entre les corps qui ne me font même pas envie.


Jhett, s'il te plait nous sommes à table, lâches donc ton téléphone... Et Byron, ça vaut aussi pour toi. Soupire, et l'on dit bien tel père tel fils ? On repose en synchronisation totale notre bien... Si part de nombreux aspects cet adage est réel entre mon père et moi, j'espère bien que par d'autre côté il n'y a que différence, je l'espère pour ma mère dans un sens. Vivre en permanence avec un moi de cinquante ans... Ou alors il fût un temps ... Je ne sais pas, dans un sens j'espère pas. Imaginer que peut-être je ressemblerais à cela, avocat de renom, marié, un gosse, une grosse baraque, une croisière costa tous les six mois, rien à faire de sa vie, fumer des cigares pour s'occuper. Et si je voulais plus ? Et si... Et tant de si. Même ici à croire que mon cerveau ne s'arrête pas. J'aimerais arrêter de penser, arrêter ne serait-ce qu'un moment de... de quoi ? D'exister ? C'est donc cela respirer ? Pouvoir à chaque instant de conscience se questionner ? Trop peu pour moi ? Ou trop tout court ? Pourquoi ce va-et-vient constant de question en moi ? Mal dans sa peau ? Mal à l'aise ? Malaise. Alors mon chéri, les cours se passent bien ? Interruption momentanée. Sourire étiré, je relève les yeux vers ma génitrice adulée. Haussant les épaules, je termine ma bouche. Je dois être dans les cinq premiers de la promo.... troisième si mon estimation est bonne.. Un droit tu es major tout c... Mon père commence, ma mère par son regard glacial le fait taire. Avocat de renom et toujours remis à sa place par la maitresse de maison, je sourie légèrement me redressant un peu mieux sur ma chaise. Ne commences pas Byron... c'est un artiste.. Intérieurement, je ris. Je m'esclaffe, c'est même pire que ça, le nirvana du sommet de la connerie humaine. Un artiste, oui, mais mon oeuvre, c'est ma personne. On me dit faux avec mes parents, on me dit faux avec mes copines, on me dit faux tout le temps, que je mens. A qui donc est-se que je mens ? Est-se une simple façade cette gentillesse et obéissance familiale ? Non, un juste profond respect qui ne me permettra jamais de les décevoir, j'en veux plus. Toujours plus. Pour eux, pour moi, qu'ils soient fiers, qu'ils me vénèrent, qu'ils m'adorent d'autant plus que maintenant. Je suis un con finit ? Je ne pense pas, seulement soyons sincères, de nos jours il n'y a que les attentes d'autrui qui font avancer. La société, les parents, les amis, ils veulent tous quelque chose. Et moi, moi je leur donne. La seule chose que j'ai dû refuser à mes parents, c'est le droit -et un corps vierge de tatouages- seulement, en excellent dans un domaine artistique aussi classe, ils ne pouvaient que me vénérer. Ils le font, et moi... ma "perfection" prolifère. Enfin si seulement...